Elisa Rojas, avocate : « Le problème du handicap, c’est politique et social. Ça ne relève pas du caritatif. »…

En 2004, elle écrivait une tribune dans laquelle elle s’insurgeait contre le Téléthon.

Seize ans plus tard, elle publie un premier roman qui parle d’amour autant qu’il dénonce le validisme, système d’oppression qui déshumanise et infériorise les personnes handicapées.

Elisa Rojas est en colère et elle le fait savoir.

Elisa Rojas, avocate : "Le problème du handicap, c'est politique et social. Ça ne relève pas du caritatif."

 

Elisa Rojas est avocate au barreau de Paris. Elle est également féministe et militante, notamment par l’intermédiaire d’un blog intitulé « Aux marches du palais« , dans lequel elle dénonce les problèmes d’accessibilité et de visibilité des personnes handicapées, et via le Collectif Lutte et Handicaps pour l’égalité et l’émancipation dont elle est la cofondatrice. Plus récemment, Elisa Rojas est devenue autrice d’un premier roman, Mister T & moi, paru aux éditions Marabout.

Un râteau au jardin des Tuileries

Elisa Rojas a choisi comme « Journée particulière » un jour du printemps 2009 (ou peut-être était-ce de l’été). Ce jour-là, prenant son courage à deux mains, elle ose faire une déclaration d’amour à un homme valide dont elle est amoureuse depuis plusieurs années. Bien qu’elle ait absolument et minutieusement préparé cette déclaration, la jeune avocate s’attend à un refus. En un sens, elle se déclare surtout pour se débarrasser de l’amour encombrant qu’elle porte à ce jeune homme et pouvoir passer à autre chose.

« Je voulais me libérer et je ne voyais pas d’autre option. La meilleure option, c’était d’affronter ce qui me faisait le plus peur et je voulais vraiment l’entendre et me dire que c’était sans espoir. »

Elisa Rojas s’est lancée et a effectivement essuyé un refus, qu’elle raconte dans son livre. Pourtant, ses ami·e·s lui avaient déconseillé de déclarer son amour. Tout le monde y allait de sa propre opinion et, en creux, semblait lui dire d’éviter une situation humiliante. Avec cette expérience, l’avocate prend conscience du validisme qui l’entoure.

« [Le validisme,] c’est le système d’oppression qui déshumanise et infériorise les personnes handicapées, qui fait des personnes valides la norme à atteindre et qui explique que la société soit organisée par et pour les personnes valides. Cela repose sur un ensemble de représentations faussées des personnes handicapées. »

« C’est une tendance très répandue des personnes valides de savoir ce qui est le mieux pour vous. »

De l’importance de redéfinir… tout

Aujourd’hui, Elisa Rojas refuse de se plier à l’ordre insidieux de ne pas grandir et de rester une enfant, ce qui est, selon elle, la principale injonction adressée aux femmes handicapées. Elle décide d’être un être sexué et de définir sa propre féminité. La société ne reconnaît pas les femmes handicapées comme des femmes en tant que telles ; le seul attribut féminin qui ne leur est pas contesté, c’est la vulnérabilité. Exclues de la séduction, on ne pense jamais les femmes handicapées comme objets de désir ce qui, in fine, les empêche de s’imaginer comme des partenaires potentielles. En se posant les questions de la beauté, de l’amour et du désir, qui sont des constructions subjectives, pensées par des personnes valides et, le plus souvent, par des hommes valides, Elisa Rojas a redistribué les cartes pour se réapproprier son corps et se libérer des injonctions qui pèsent sur les femmes handicapées.

« Ce qu’on nous présente comme étant des réalités objectives ne sont pas du tout objectives. Elles sont totalement subjectives et ne reposent sur rien d’autre que la volonté de maintenir un système de domination. Une fois qu’on le sait, tout redevient possible, on peut tout redéfinir. La liberté est totale ! »

« On devrait tou·te·s s’interroger et redéfinir tout ça. Je n’ai pas l’impression que les définitions qu’on en a rendent les gens heureux. »

Des injustices dans les lieux de justice

Dans son blog, « Aux marches du palais », Elisa Rojas parle notamment des problèmes d’accessibilité et des difficultés qu’elle a rencontrées dans le cadre professionnel. Se retrouver aux marches du palais (de justice) sans pouvoir y accéder, c’est en effet ce qui lui arrive souvent.

« C’est quand même le service public de la justice. Avoir des palais inaccessibles, c’est hautement symbolique. Les personnes handicapées […] subissent constamment des discriminations et des injustices et s’il leur venait l’idée de vouloir être reconnues dans leur droit, elles seraient confrontées d’abord à une injustice supplémentaire. […] Je trouve ça honteux pour un pays comme la France d’avoir des lieux de justice qui ne soient pas entièrement accessibles. »

Handicap et Covid-19

Sur son blog, toujours, Elisa Rojas a publié en mars 2020, une note intitulée « Le confinement : une nouveauté pour vous, une réalité pour nous« , dans laquelle elle explique que le confinement n’est pas une nouveauté pour les personnes handicapées. Le plus souvent, celles-ci ont en effet appris à faire avec l’ensemble des contraintes que les valides ont découvertes avec le début de la crise sanitaire : être limité·e dans ses mouvements, dans ses interactions sociales, être privé·e de la liberté de circuler, avoir à penser, planifier, justifier chaque déplacement, gérer sa frustration…

« Ce qui est effrayant, c’est que, finalement, la situation a aggravé l’isolement des personnes handicapées. Là où les personnes valides sont confinées, les personnes handicapées se retrouvent « surconfinées ». En plus, la crise sanitaire […] a légitimé un discours qui considère que toutes les vies n’ont pas la même valeur. »

« Non seulement on est, pour beaucoup, à haut risque, on sait que si l’on se retrouve à l’hôpital, on sera probablement exclu·e·s de la réanimation et, en plus, rien n’est fait pour nous vacciner dans un délai raisonnable. C’est une maltraitance d’État, on peut le dire. »

Source FRANCE INTER.

 

VIDÉO – Le coup de colère des parents du jeune handicapé agressé dans le Territoire de Belfort …!

Le weekend des 30 et 31 janvier, un jeune handicapé était agressé dans le Territoire de Belfort, battu et humilié sur les réseaux sociaux.

Quelques jours après, ses parents prennent la parole pour dénoncer les violences dont sont victimes les personnes handicapées.

VIDÉO - Le coup de colère des parents du jeune handicapé agressé dans le Territoire de Belfort ...!

 

Quatre jours après l’agression de Steven, jeune handicapé originaire du Territoire de Belfort, ses parents ont tenu, mercredi, à prendre la parole, pour « agir, pour que tout cela cesse« . Le jeune garçon de 22 ans a été frappé et humilié par un groupe de jeunes qui ont partagé la vidéo sur les réseaux sociaux.

La mère de Steven n’arrive pas à parler de son fils, les larmes montent trop vite. Le père, Michel, est partagé entre la rancœur et la colère. Son fils, après être passé par une période de déni, est aujourd’hui meurtri : « Au début il me disait que c’était pas grave. Puis mercredi matin, devant la psychiatre, il a eu un gros contrecoup. Il a pris un gros coup de massue, il dit qu’il a l’impression d’avoir vécu un attentat, qu’il allait mal finir. Il a quelques marques sur la figure, ils l’ont rasé, il a quand même été attaché. Je vous dis franchement, on le vit très mal« .

Une soirée entre copains, qui vire à l’humiliation

Steven, 22 ans, passionné de football, est le genre de garçon « que tout le monde apprécie » affirme son père. Abonné au FC Sochaux Montbéliard, bénévole aux Restos du cœur, « il a le cœur sur le main » ajoute son beau-frère Salvator. Ce soir-là, il rejoint une amie à Dorans dans le Territoire de Belfort : « Il a ramené un gâteau, et a pris des affaires pensant dormir sur place« .

« Ils étaient là pour frapper du handicapé »

Mais la soirée, prévue pour seulement quatre personnes, avec des copains, prend rapidement une autre tournure : « Il est tombé dans un guet-apens. D’autres personnes se sont rajoutées. C’est de la violence gratuite, ils étaient là pour frapper du handicapé. C’est là qu’on voit les lâches« . Les parents sont prévenus par leur jeune voisine : « Elle nous a montré les vidéos qui tournaient. On a pris la voiture et on est allés le chercher. Sur place, on a trouvé trois autres personnes, mais les agresseurs étaient partis ».

Le jeune homme a t-il déjà subi ces agressions par le passé?

Une fois rentré, Steven a tenté dans un premier temps de minimiser les faits. Celui qui venait tout juste de prendre son autonomie en louant un appartement dit à ses parents que les agressions « n’étaient pas grand-chose, quelques claques« . Pour son père, c’est certain, « si on n’avait pas vu la vidéo, il ne nous aurait rien dit. Il nous a dit que c’était quelques claques. C’est pour cela qu’on se demande avec la psychiatre si c’était vraiment la première fois. Qu’on le frappe, et qu’on le force à se taire? C’est pour ça qu’aujourd’hui on dit stop, il faut que justice soit faite« .

Mercredi, le jour où France Bleu Belfort Montbéliard a rencontré le père de Steven, cinq personnes, dont trois mineurs, ont été interpellées et placées en garde à vue. Une enquête est ouverte pour violence aggravée.

« Les handicapés ne sont pas des souffre-douleur »

Le coup de colère des parents de Steven n’est pas simplement destiné à défendre leur fils. Le père du jeune homme raconte qu’il assiste régulièrement à des scènes où les personnes handicapées sont ridiculisées, brutalisées, insultées. « Les handicapés ne sont pas des souffre-douleur, il faut que ça cesse », proteste-t-il.

Source FRANCE BLEU.

Vaccination : un parcours du combattant pour les personnes en situation de handicap…

Si des initiatives se mettent en place aux quatre coins de la France, elles restent inégales et pour ceux dans l’incapacité de se déplacer, la vaccination est, pour l’instant souvent impossible.

Alors que la vaccination à domicile est encore rare pour les personnes en situation de handicap, cette solution est celle à privilégier pour ces derniers, plaident associations et professionnels du secteur.

 

«Il faudra attendre le vaccin AstraZeneca». Voilà ce que s’est entendu répondre Yann quand il a tenté de prendre rendez-vous pour Olivier, son père, atteint d’un lourd handicap. Suite à un accident vasculaire cérébral (AVC), Olivier est constamment alité et ne peut se déplacer sur un centre de vaccination. Aucune solution ne lui sera proposée si ce n’est d’attendre qu’il puisse recevoir une dose, à domicile, grâce au nouveau vaccin qui a été autorisé en France mardi 2 février. Mais ce dernier n’est réservé qu’aux personnes de moins de 65 ans et Olivier en a 86. Il fait partie de ceux qui sont, aujourd’hui, prioritaires pour la vaccination, à laquelle il n’a pour l’instant pas droit.

L’anecdote n’a rien de surprenant pour Agnès Bourdin-Busin chargée des questions de santé et de politique au sein d’APF France handicap. «Le vaccin AstraZeneca ne peut pas être une réponse pour ces personnes», soupire-t-elle. Depuis le 18 janvier, les 60.000 personnes en situation de handicap se trouvant dans des établissements médico-sociaux de type foyers d’accueil médicalisés (FAM) et maisons d’accueil spécialisées (MAS) quel que soit leur âge, bénéficient d’un accès à la vaccination qui peut se faire directement sur ces lieux d’accueil. Mais pour les autres comme Olivier qui, malgré leur handicap vivent toujours chez eux, il faut se déplacer jusqu’au centre le plus proche, ce qui relève, bien souvent, du parcours du combattant.

Dans le cas d’Olivier, l’octogénaire aurait pu être accueilli s’il avait pu se déplacer en fauteuil roulant, une chose impossible pour lui. Du côté du centre, on lui répond que faire venir un brancard n’est pas envisageable. «La consigne a été donnée de respecter l’accessibilité universelle mais ce n’est absolument pas le cas», déplore Agnès Bourdin-Busin. «Il y a vraiment des endroits où l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite n’est pas respectée avec par exemple des marches pour accéder au lieu de vaccination, ou si celle-ci se fait au premier étage sans ascenseur». Selon elle, «il faudrait que des consignes claires soient relayées auprès des agences régionales de santé (ARS), des préfets et des collectivités locales impliquant une même prise en charge».

Des initiatives inégales selon les départements

Ici et là, des initiatives émergent. À Reims (Marne), un «Vacci’Bus» permet depuis le 19 janvier aux personnes ne pouvant pas se déplacer d’être accompagnées aux centres de vaccination. Dans l’Allier, c’est un camion, transformé en bus de vaccination mobile, avec à son bord médecins et infirmières, qui a été affrété par le conseil départemental. De même dans le Lot-et-Garonne. À Douai (Nord), la municipalité a réquisitionné des navettes, les mêmes dédiées aux personnes âgées pour leur permettre de faire leurs courses ou de se rendre à des rendez-vous médicaux. Un peu partout en France, les collectivités locales s’investissent pour que tous les plus de 75 ans aient accès à la vaccination. Dans d’autres départements, les solutions tardent à voir le jour. «Cest très dépendant des territoires. Dans certains, des moyens ont été mis en place, dans d’autres on laisse les gens faire comme ils peuvent», regrette Agnès Bourdin-Busin. D’autant que pour ceux souffrant d’un très lourd handicap, ces dispositifs demeurent insuffisants.

Les aides à domicile, «appuis» de la campagne vaccinale

Au plus près de cette frange de la population, les réseaux d’aides à domicile dressent le même constat. «La plus grande difficulté concerne les personnes immobiles et pour le moment, peu d’options s’offrent à elles», atteste Marc Dupont, vice-président de l’UNA, réseau national de l’aide à domicile pour les personnes âgées ou en situation de handicap. Il souligne le rôle que ce secteur peut jouer dans la campagne vaccinale. «Nos aides à domicile peuvent notamment être des personnes de confiance pour les familles et voir avec elles la meilleure façon d’organiser la vaccination de leurs proches», abonde Hugues Victor, directeur général d’Adedom, une fédération représentant 320 structures associatives œuvrant dans l’aide, le soin à domicile et les services à la personne. «L’aide à domicile est extrêmement bien placée et nous avons sollicité le gouvernement pour être des appuis de cette campagne vaccinale», indique-t-il. Chaque semaine, les professionnels du secteur échangent à ce sujet avec le cabinet de la ministre chargée de l’Autonomie Brigitte Bourguignon.

Au centre des discussions, la question de la prise en charge de la prestation des aides à domicile qui accompagneront à la vaccination. «Certains départements complèteront l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) de deux à cinq euros ou donneront des financements dédiés mais rien n’est cadré, ça dépend totalement du bon vouloir d’une politique départementale ou de la capacité des employeurs», pointe le directeur général d’Adedom. «Il y a déjà une forme de fragilité économique de ces structures. Elles vont donc avoir un peu de mal à s’engager dans des déplacements s’il n’y a pas de financements», précise-t-il. Selon lui, il faudrait «une incitation forte à destination des conseils départementaux pour leur enjoindre de prendre en charge ces frais et coût de déplacement». Du côté de l’association des maires de France (AMF), on préconise «un support financier» de l’État, en particulier «pour les territoires ruraux et les moins pourvus notamment en transport». Plutôt qu’une stratégie nationale, «c’est plutôt un soutien financier ou matériel que l’État doit apporter là où le coût de prise en charge est important», explique Frédéric Chéreau, président de la Commission santé de l’AMF et maire de Douai.

Développer «l’aller vers»

Plus simplement, pour tous les acteurs du secteur, la solution réside dans la vaccination à domicile. «Il est possible de lister dix personnes à vacciner sur une matinée afin que le médecin se déplace lui-même, c’est réalisable», prédit Frédéric Chéreau de l’AMF. «Il faut développer ‘l’aller vers’ pour les personnes lourdement handicapées ou qui ne peuvent pas se déplacer et il faut les identifier. Les mairies via les centres communaux d’action sociale (CCAS) et les médecins généralistes doivent cibler toutes ces personnes», confirme Agnes Bourdin-Busin. «Déplacer quelqu’un en brancard, qui plus est en hiver avec tout ce que ça engendre de stress, sachant qu’il faut le faire deux fois, c’est compliqué». Elle appelle de ses voeux le déploiement «d’équipes mobiles», «ce qui n’est pas le cas aujourd’hui».

La vaccination a domicile se développe, assure-t-on du côté du cabinet de Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées. En attendant, «quand elles n’ont pas de possibilité de se rendre dans un centre de vaccination et qu’elles entrent dans la catégorie du vaccin, les personnes peuvent faire appel au dispositif 360». Ce numéro vert national (0 800 360 360) a été mis en place dans le cadre de la crise pour les personnes en situation de handicap et les proches aidants. Initialement prévue pour janvier 2021, sa mise en application avait été avancée à juin dernier en raison de la crise sanitaire. Une fois en ligne, «la personne est redirigée vers une antenne qui coordonne tous les acteurs autour du handicap afin de trouver des solutions pour être vaccinée à domicile», explique-t-on brièvement. 90 départements sont d’ores et déjà raccordés à ce dispositif qui n’était toutefois pas prévu à l’origine pour répondre à des problèmes liés à la vaccination.

«Ça ne peut pas être la seule solution», commente Agnès Bourdin-Busin d’APF France handicap. Beaucoup reste donc à faire. Et malgré toutes les initiatives qui voient le jour, un autre point vient ternir ces avancées : le manque de doses. «C‘est la problématique à laquelle nous devons faire face actuellement», déplore Lucile Pluchart, directrice générale adjointe des services du département du Vaucluse, en charge du pôle solidarité. «Comme beaucoup de départements, nous souhaiterions pouvoir mettre en place un certain nombre d’initiatives mais la réalité du terrain nous rattrape». Un manque qui ne saurait venir perturber le calendrier de vaccination a assuré Emmanuel Macron, promettant que tous les Français seront vaccinés à la fin de l’été.

Source LE FIGARO.

 

Bretagne : Les Ehpad s’équipent de puces connectées pour prévenir l’errance de certains résidents…

SECURITE Développée par la société rennaise LiveStep, la solution a déjà été adoptée par quatre établissements bretons.

Bretagne : Les Ehpad s’équipent de puces connectées pour prévenir l’errance de certains résidents

 

  • La start-up rennaise LiveStep a développé une solution pour prévenir l’errance de certains résidents en Ehpad.
  • Le principe consiste à glisser une étiquette équipée d’une puce connectée dans les chaussures des résidents et sous les paillassons des portes de sortie.
  • Si la personne sort, le personnel de l’établissement est alors alerté.

C’est un risque auquel les Ehpad sont confrontés au quotidien. Chaque année, des disparitions inquiétantes de résidents sont signalées aux quatre coins de la France avec des personnes âgées, souvent atteintes d’Alzheimer, qui ont fugué ou se sont perdues dans la nature. Si la majorité d’entre elles sont retrouvées vivantes, l’issue peut parfois être dramatique. Directeur de l’établissement Les jardins du Castel à Châteaugiron près de Rennes, Michel Barbé n’a jamais eu à vivre un tel drame. « Mais on n’est pas à l’abri, le risque zéro n’existe pas », assure-t-il.

Pour garantir la sécurité de ses résidents susceptibles de se mettre en danger, le directeur expérimente depuis près d’un an une solution développée par la start-up rennaise LiveStep. Le principe consiste à glisser une étiquette équipée d’une puce connectée dans les chaussures ou les chaussons des personnes âgées et à en faire de même sous les paillassons des différentes portes de sortie de l’établissement. « Quand le résident sort, le personnel va alors recevoir une alerte sur les téléphones », détaille Romain Berrada, cofondateur de la société.

« Leur donner plus de liberté tout en garantissant leur sécurité »

La solution requiert bien sûr le consentement du résident ou de ses proches, et ne se veut pas un outil de flicage. « On souhaite au contraire donner plus de liberté à ces résidents tout en garantissant leur sécurité », souligne Romain Berrada. Très attaché aux droits et à la liberté des résidents, Michel Barbé atteste du bien-fondé de la solution. « Quand on reçoit l’alerte, on ne court pas après eux pour les empêcher de sortir, indique-t-il. On va juste s’assurer que tout se passe bien et rester vigilant le temps de la balade. »

Dans son établissement, seulement deux personnes sur les 121 résidents sont équipées de ces étiquettes connectées. « On ne puce pas tout le monde comme j’ai pu l’entendre, seulement les résidents qui présentent le plus de risques », assure-t-il. Trois autres établissements bretons ont également adopté cette solution développée par LiveStep. Dans ce marché porteur de la « silver économie », la start-up rennaise ambitionne déjà d’en équiper une trentaine d’ici la fin de l’année et une cinquantaine en 2022.

Source 20 MINUTES.

Confinement : un jeune homme handicapé s’immole par le feu à cause de l’isolement… Pour mémoire…

Elwood, 31 ans, est mort le 1er juin dernier.

Vivant seul dans un appartement à Trégeux dans les Côtes d’Armor, il a décidé de s’asperger de liquide inflammable et de gel hydroalcoolique, avant de s’immoler. Brûlé à 80%, il est décédé une fois transféré à l’hôpital.

Confinement : un jeune homme handicapé s'immole par le feu à cause de l'isolement

 

C’est la mère d’Elwood âgé de 31 ans, Christine, qui relaie la mort de son fils via les réseaux sociaux. « Pas une ligne, dans les journaux, ça intéresse qui un handicapé qui disparaît ? » lance-t-elle ainsi, sur son compte Facebook, dans un texte qu’elle intitule « Les oubliés du confinement« .

« Il vivait mal le confinement »

Elwood était handicapé moteur depuis sa naissance, raconte plus tard Christine à France Bleu. Depuis le confinement, il se sentait particulièrement seul. « Un jour, il a appelé les pompiers pour dire qu’il n’allait pas bien, qu’il vivait mal le confinement. Il a été conduit à l’hôpital où il a pu parler avec un psychologue, des infirmières, il avait besoin de communiquer. Il y a passé une nuit et il a décidé de revenir chez lui », explique-t-elle. Après sa mort, elle retrouve sur son bureau le numéro de Suicide Écoute.

Il avait besoin de communiquer

Car ce 31 mai, le jeune homme, vivant à 450 kilomètres de sa mère, a décidé de passer à l’acte. Sur un parking situé à moins d’un kilomètre de son appartement à Trégneux (Côtes d’Armor), il se recouvre de liquide inflammable et de gel hydroalcoolique avant de s’immoler par le feu sur son fauteuil roulant. Les secours sont prévenus par des témoins, mais ils arrivent trop tard. 80% du corps d’Elwood est déjà brûlé. Il meurt de ses blessures quelques heures plus tard, à l’hôpital de Saint-Brieuc.

« Une énorme faille de la part des professionnels »

La mère du défunt se confie aux médias la semaine suivante, espérant que la mort de son fils ne soit pas vaine : « Aujourd’hui, je témoigne pour que son geste ne passe pas inaperçu. Pendant le confinement, on nous a incité à se rapprocher des personnes seules, à prendre des nouvelles des papys, des mamies. C’est bien mais il faut continuer à le faire. Un petit sourire, un petit bonjour quand vous croisez une personne handicapée, ça ne coûte rien », défend-elle à France Bleu.

Un petit sourire, un petit bonjour quand vous croisez une personne handicapée, ça ne coûte rien

Elle avait prévu d’aller voir son fils après la levée des 100 kilomètres le week-end du 7-8 juin. « Finalement, je l’ai vu plus tôt que prévu, mais à la morgue« , a-t-elle poursuivi, émue. Elle raconte : « Je l’ai eu trois-quatre jours avant son geste au téléphone, ça a été très bref. Avant de raccrocher, il m’a dit  ‘Je t’aime‘, ça n’arrivait jamais, je me dis maintenant que c’était peut-être un signe. »

Pour Christine, le suicide de son fils révèle « une énorme faille de la part des professionnels », comme elle le déclare sur les médias sociaux. Son fils avait prévenu à plusieurs reprises les accompagnants, les psychologues ou encore sa curatrice. Ses plaintes n’ont pas été prises au sérieux. À cause de la crise sanitaire, la mère estime que les auxiliaires de vie en charge du jeune homme avaient moins de temps à lui consacrer, au moment même où il appelait à l’aide.

« Durant cette période, le côté humain n’a pas été suffisamment pris en compte, cela a été la goutte de trop pour lui », a-t-elle conclu auprès d’Ouest France.

Dommage collatéral du Covid-19 ? Oui bien sûr

« Dommage collatéral du Covid-19 ? Oui bien sûr ! », s’est-elle exclamé sur son compte Facebook. « Avant le confinement, il avait l’habitude d’aller faire ses courses au supermarché, aidé par une auxiliaire, ça lui donnait un objectif » détaille-t-elle. Mais rapidement après le début du confinement, Christine explique que son fils « ne pouvait plus supporter l’enfermement », qu’il « avait besoin de lien social. »

Elle est catégorique : « Cet isolement a eu raison de son moral« .

Source MARIE CLAIRE.

Handicap : Il ne faut pas que les améliorations techniques aboutissent à la relativisation du handicap, voire à son invisibilisation …

Il y a lieu de se réjouir de toutes les améliorations techniques utiles qui rendent la vie de tous les jours plus facile aux personnes en situation de handicap.

Handicap : Il ne faut pas que les améliorations techniques n’aboutissent pas à la relativisation du handicap, voire à son invisibilisation ...

 

Il faut toutefois prendre garde à ce que ces aides précieuses n’aboutissent pas à la relativisation du handicap, voire à son invisibilisation, escamotant par là l’attention qui lui est due.

Les apports indéniables de la techno-science

François Matheron est un philosophe français qui a eu un accident vasculaire cérébral en novembre 2005. Ce qui l’a sauvé pour continuer à penser, ce sont les outils d’aujourd’hui de la techno-science. Dans son livre, L’homme qui ne savait plus écrire, le philosophe déclare :

« Un jour, j’ai appris l’existence de machines permettant d’écrire par la voix, sans autre intermédiaire : il suffisait de parler, la machine faisait le reste. J’étais entré dans l’univers de la reconnaissance vocale ; j’ai pu, alors, réécrire sans pour autant savoir écrire. J’écris “L’homme qui ne savait pas écrire” avec mon appareil, le résultat est immédiat […] Si j’avais vécu à l’époque d’Althusser, je n’aurais pas pu écrire ce texte ni aucun autre : je bénis donc les dieux, et mes parents, de m’avoir permis d’exister aujourd’hui, c’est-à-dire dans un temps inconnu d’Althusser, et de Benjamin : celui de l’informatique, de l’ordinateur et de ses dérivés. »

Nous trouvons de multiples autres développements techno-scientifiques qui aident face aux différents handicaps : des smartphones pour malvoyants, l’adaptation du Web aux personnes déficientes, des logiciels pour compenser les troubles « dys » : dyslexiques, dysorthographiques, dyspraxiques. Des logiciels accompagnent les enfants autistes dans leur développement grâce à des applications ludo-éducatives. L’explosion de l’utilisation des systèmes d’information numériques (Internet et tous les réseaux sociaux ou d’information) a eu un impact considérable dans la vie des personnes jusque-là isolées physiquement et psychiquement et a de ce fait augmenté leurs possibilités de corps et d’esprit.

Gare au fantasme d’éradication du handicap

Ces innovations technologiques ont contribué à la relativisation même du concept de handicap. Or, le fait organique du handicap peut être bien peu de chose par rapport à l’impact d’un contexte culturel, techno-scientifique et social qui lui donne des effets invalidants ou qui permet leur compensation effective.

Cela va jusqu’au point où le progrès médical fait miroiter des guérisons qui n’étaient pas envisageables jusque-là : la cécité, la surdité, dans un certain nombre de cas ne seraient plus des identités définitives mais pourraient être « guéries » par des nanopuces, des implants cochléaires, etc. Et l’on imagine déjà que des paraplégiques se remettront à marcher à l’aide d’exosquelettes appropriés. Le corps augmenté en viendrait à faire disparaître le handicap.

Au milieu de ce flot du discours sur le progrès scientifique et technique, il nous faudrait cependant nous méfier d’un fantasme qui est celui de l’éradication définitive du handicap, fantasme issu d’une médecine de réparation et d’augmentation. Dans le transhumanisme, la souffrance, la maladie, le handicap, le vieillissement sont peu à peu décrits comme inutiles et indésirables. Il faudrait maîtriser cette obsolescence de notre espèce. Mais il n’y a ici aucune vraie réflexion sur la condition humaine, aucune compréhension de la richesse qu’a toujours apporté à une société la confrontation à la vulnérabilité humaine.

Le risque de l’invisibilisation

Le plus grave semble être ici la focalisation sur autre chose que l’attention au handicap. Les récits d’une techno-science de réparation et d’augmentation sont un miroir aux alouettes, car des types de handicaps il y en a beaucoup et ceux pour lesquels il n’y aura pas de remédiation resteront sur le bas-côté. Gavé de grands récits transhumanistes, le public aura été par là même anesthésié face aux difficultés réelles du handicap. Quand le transhumanisme appelle à un homme augmenté, la philosophie appelle donc à une compréhension augmentée de l’homme.

La personne en situation de handicap ne pâtit pas d’un problème physique ou psychique, mais surtout d’une contamination de son sentiment d’identité et d’une perte dramatique de confiance en soi. Dans l’existence nous ne sommes pas isolés psychiquement mais vivons dans l’intersubjectivité, c’est-à-dire dans l’échange permanent des regards et des idées, dans la réciprocité des consciences. C’est de cette réalité qu’il faut rigoureusement rendre compte.

Plus nos déficiences sont grandes, plus les structures spatiales et architecturales peuvent être déterminantes dans leur prévention, leur réduction ou leur aggravation. Mais dans tout cela, nous sommes encore trop souvent focalisés sur le technologique et nous oublions l’importance de l’accessibilité relationnelle.

Les déboires décrits par toute personne handicapée qui se retrouve à un colloque ou une salle de spectacle où « exceptionnellement » l’ascenseur est en panne, doivent attirer notre attention sur les dangers d’une habitude à l’invisibilisation du handicap grâce à l’accessibilité technique universelle. Car dès que la technique est mal pensée ou défaillante, le handicap réapparaît violemment au sein d’un modèle social qui pensait en être venu à bout.

La lutte pour une réduction du handicap sera donc en réalité une lutte relationnelle : par son attitude, chacun d’entre nous peut avoir une influence sur l’augmentation ou la diminution du handicap de l’autre. Pour cette raison, nous appelons à démédicaliser et détechniciser la question du handicap.


Pour aller plus loin : Bertrand Quentin, « Les invalidés. Nouvelles réflexions philosophiques sur le handicap », Edition érès, Prix Littré de l’Essai 2019.

Source THE CONVERSATION.

Sarthe : APF France Handicap reprend Earta et conserve 210 salariés…

Earta , l’entreprise dite adaptée, implantée en Sarthe et en Loire-Atlantique et placée en liquidation judiciaire en octobre 2020, a été reprise par APF France Handicap le 3 février. « Sans casse sociale ».

Tous les salariés sont conservés et les départs à la retraite à partir de 57 ans ont été validés.

 

Earta compte 235 salariés dans ses sites du Mans (Sarthe) et de La Montagne (Loire-Atlantique). Parmi eux, 210 sont reconnus en qualité de travailleur handicapé. Placée en liquidation judiciaire en octobre 2020, l’entreprise dite adaptée a été reprise par APF France Handicap le 3 février.

Une transition sans fracas

La mobilisation des salariés a été payante. L’association a, selon son communiqué, proposé un « plan de redressement ambitieux ». « APF France handicap a […] proposé un plan de reprise industriel permettant la sauvegarde de l’ensemble des salariés en situation de handicap », apprend-t-on. Soit les 210 sur 235.

Didier Rio, gérant depuis onze ans de l’entreprise, se dit « très satisfait qu’il n’y ait pas de casse sociale et que les salariés ne paient pas les pots cassés ». Didier Rio précise, par ailleurs, que des départs à la retraite à partir de 57 ans ont été validés.

Il avait repris EARTA en 2010 « quand personne n’en voulait » avec à peine 100 salariés à l’aune d’un plan social. Après des années de progression, l’entreprise dite adaptée est entrée en crise avec la perte du marché France Messagerie (ex-Presstalis).

Il y a quelque chose de grand à faire, on n’avait pas les moyens de le mettre en œuvre.

Didier Rio, ancien gérant

De son côté, la CFDT se déclare soulagée. La reprise aurait pu être douloureuse. « S’agissant de salariés en situation de handicap, la préservation de leur travail était un enjeu bien plus qu’économique », indique le syndicat.

Une réjouissance teintée d’espoir à laquelle la CFDT ajoute une nuance.  « Cette issue est satisfaisante au regard des inquiétudes que nous avions en juillet 2020. Pour autant nous n’oublierons pas la violence de la décision de France Messagerie de ne pas reprendre son contrat avec EARTA. Mettre en péril autant de travailleurs en situation de handicap reste un scandale. »

Cinq activités pour redresser l’entreprise

  • La fabrication de masques
  • Une ligne de production en tôlerie fine destinée aux Chantiers de l’Atlantique
  • Le transport des personnes à mobilité réduite (TPMR)
  • L’assemblage de vélos électriques
  • La prestation de services dans le domaine du numérique

« Je suis fier des salariés et de la stratégie industrielle menée. C’est pour cela que de grandes associations se sont battues et ont mis des centaines de milliers d’euros sur la table. Deux gros repreneurs (l’Adapei et l’APF France handicap) sont montés dans les enchères », ajoute Didier Rio.

Source FR3.

Colleret : une association qui s’attaque concrètement aux problématiques du handicap… C’est un pan de la société qu’on a un peu oublié dans cette période de crise…

Depuis quelques mois, une nouvelle association a été créée à Colleret, suite au confinement.

C’est un pan de la société qu’on a un peu oublié dans cette période de crise et pourtant qui a souffert énormément.

Colleret : une association qui s’attaque concrètement aux problématiques du handicap

 

Emilie Myslicki gère sa société de conseil pour les personnes en situation de handicap. Elle est donc une vraie spécialiste des méandres administratifs que doivent parcourir les familles dont un membre est en situation de handicap pour obtenir ce à quoi elle a droit.

Un besoin criant pendant le confinement

« Durant le confinement, j’ai eu des contacts avec beaucoup de familles qui se trouvaient en grande difficulté », commente-t-elle. « Les parents se retrouvaient avec les enfants à la maison, parce que les IME et les lieux d’accueil étaient fermés. Et ce n’est pas facile. Nous nous sommes rendus compte qu’il y avait des manques dans l’encadrement de ces personnes ».

Emilie Myslicki a eu cette idée de fonder une association suite à ce constat. « J’ai rencontré Françoise Del Piero, conseillère départementale, qui faisait le même constat. Il fallait agir. Nous avons aussi eu l’appui de la président de l’association l’Abécédaire de Faustine ».

Il n’a pas fallu longtemps pour que l’association prenne vie et passe à la phase concrète de son programme. « Nous travaillons sur le conseil et la sensibilisation ».

Un conseil aux familles

Le conseil, tout simplement, permet à des parents, à des familles de se tourner vers les membres de l’association afin de les aider à trouver le bon interlocuteur, ou encore à se rencontrer pour évoquer des solutions. « Je peux obtenir des réponses et inviter les personnes en responsabilité à prendre des mesures. Je pense notamment à des personnes qui se sont tournées vers moi parce qu’elles ne trouvaient pas de logement adapté PMR. J’ai pris des renseignements et j’ai appris que ce type de logements manque sur la région. Ca a été l’occasion de faire un rappel aux politiques locaux ».

L’autre pan de travail de l’association est celui de la prévention. « Nous avons fait des interventions dans des centres de loisirs, avec des enfants. Notre objectif est d’expliquer aux enfants ce qu’est le handicap, ce que ça représente, les contraintes que cela peut engendrer. Nous voulons effacer la peur de l’inconnu que des petits pourraient avoir en entrant en contact avec des personnes en situation de handicap ».

Sensibilisation auprès des enfants

Pour ce faire, les membres de l’association se veulent aussi bien pédagogiques que ludiques. « Nous avons notamment un grand jeu de l’oie sur ce thème. Nous faisons aussi des ateliers de mise en situation. Nous voulons développer ces formations dans la région ».

Un autre sujet important pour l’association et sa présidente Emilie Myslicki, c’est celui de l’information. « Pour novembre dernier, qui est le mois du handicap, nous avions prévu d’organiser un salon afin de réunir tous les acteurs locaux du handicap. Cela aurait permis à toutes les personnes concernées de trouver des acteurs locaux référents pour répondre à leurs questions. L’idée était d’avoir toutes les réponses sous un même toit, le temps d’un week-end, et nous avions choisi le mois de novembre, qui est celui du handicap pour organiser ça. Cela nous semblait le plus approprié possible ».

Il est vrai que pour des parents, par exemple, d’un enfant porteur de handicap, trouver la bonne structure d’accueil, adaptée aux besoins de l’enfant, remplir toutes les démarches administratives, connaître les droits auxquels il peut prétendre, peut s’avérer un vrai parcours du combattant. Un dossier MDPH est déjà un défi administratif en soi.

Un salon des acteurs du handicap en novembre

Malheureusement, le deuxième confinement a mis fin au projet. « A la place, nous avons choisi de mettre en avant des associations, des structures, durant tout le mois, un par jour. Mais nous espérons pouvoir remonter l’événement l’année prochaine, sans faute. Nous avons même reçu le soutien de la MDPH pour l’organisation ».

Dans la vie du village

Aider les personnes en situation de handicap, c’est aussi intégrer ce qu’ils font à la vie quotidienne de tous. A Colleret, l’association reçoit le soutien de la municipalité et du maire, Claude Ménissez, pour les initiatives menées. Elle a notamment pu organiser dan le village l’événement « Totems » en décembre dernier (voir ci-contre).

Dans l’avenir, l’association prévoit aussi la création d’un concours de talent, qui permettra à tous de présenter leur talent. « L’idée est d’inviter des personnes en situation de handicap à concourir aussi qu’à des personnes qui n’en sont pas, sans distinction ».

Source L’OBSERVATEUR.

 

Handicap. Sa pétition sur le calcul de l’Allocation adulte handicapé jugée recevable par le Sénat…!

Une Auvergnate demande, sur le site du Sénat, que soit revu le mode de calcul de l’Allocation adulte handicapé.

Avec plus de 100 000 signatures, la pétition a été transmise à la Conférence des présidents du Sénat.

La pétition a dépassé les 100 000 signatures.

 

C’est une première ! Une pétition, déposée sur le site Internet du Sénat, vient de dépasser les 100 000 signatures, entre le 10 septembre et ce jeudi 4 février. Déposée par Véronique Tixier, une habitante du Puy de Dôme, cette pétition réclame l’adoption d’une loi révisant le mode de calcul pour l’attribution de l’Allocation adulte handicapée (AAH).

« Une injustice »

Le montant de cette aide, versée par la Caisse d’allocations familiales aux personnes souffrant d’un handicap et dans l’impossibilité de travailler, dépend des revenus du conjoint ou de la conjointe. « Une incongruité et une injustice », dénonce Véronique Tixier. L’Auvergnate a commencé à ne plus percevoir son allocation après s’être mise en concubinage. Elle a même été contrainte de rembourser un trop perçu de 5 000 € environ.

103 000 soutiens

La quadragénaire se dit, désormais, « dépendante financièrement » de son compagnon. Une situation qu’elle vit mal. « Si le plafond des revenus du couple dépasse 19 607 €, l’AAH n’est plus versée à la personne conjointe handicapée, écrit-elle. À cet instant, cette dernière peut donc ressentir qu’elle n’existe plus socialement, qu’elle ne sert à rien. Ce qui rajoute à ses difficultés dues à son état physique ».

Grâce à ses quelque 103 000 soutiens (jeudi 4 février), la pétition de Véronique Tixier a été transmise à la Conférence des présidents du Sénat. La commission des affaires sociales vient également de nommer un rapporteur. Une proposition de loi est en préparation, sur l’évolution de l’attribution de l’Allocation adulte handicapé. Mais le parcours législatif est encore très long…

Source OUEST FRANCE.

Jeune handicapé agressé : quatre personnes déférées devant le tribunal de Belfort…! « C’est une honte, la justice se fera autrement (le père de Steven à la sortie du tribunal) »…

Quatre personnes, dont trois mineurs, ont été présentés à la justice ce jeudi au terme de leur garde à vue.

Elles sont poursuivies dans l’enquête sur l’agression filmée d’un jeune handicapé le week-end dernier près de Belfort.

Une peine de prison avec sursis a été prononcée.

Quatre personnes, dont trois mineurs, ont été présentés à la justice ce jeudi.

 

Après l’agression, filmée et diffusée sur les réseaux sociaux, de Steven, un jeune handicapé de 22 ans lors d’une soirée le week-end dernier à Dorans dans le Territoire de Belfort, trois mineurs et une jeune femme majeure ont été déférés ce jeudi après-midi devant le tribunal de Belfort, a-t-on appris de source proche du dossier.

Violences volontaires diffusées en ligne

Cinq personnes avaient été interpellées mercredi et placées en garde à vue. L’une d’elle a été relâchée : le compagnon de la femme majeure. Sa responsabilité n’était pas engagée. Les quatre autres personnes ont été déférées devant le parquet.

Elle sont poursuivies pour violence avec trois circonstances aggravantes (violence en réunion, sur personne vulnérable, avec usage ou menace d’une arme) et atteinte à la vie privée par diffusion des images sur internet. Chacun « a reconnu son implication dans les faits de violence« , précise le parquet de Belfort dans un communiqué.

Après l’agression, la victime s’était vue prescrire l’équivalent de cinq jours d’ITT.

Les mineurs conduits vers des centres éducatifs fermés loin du Territoire de Belfort

Les trois mineurs, âgés de 16 ans pour l’un et 17 ans pour les deux autres, sont arrivés menottés au tribunal, à l’issue de leur garde à vue. L’un d’eux portait un bas de survêtement, un anorak et un bonnet noir. Ils ont été présentés dans la soirée à un juge pour enfants puis mis en examen et placés sous contrôle judiciaire. 

En attendant leur procès devant le tribunal pour enfants, « ils ont interdiction d’entrer en relation avec les victimes, de paraître dans le département du Territoire de Belfort et obligation de respecter les conditions d’un placement dans un centre éducatif fermé », indique Eric Plantier, le Procureur de la République de Belfort. Objectif : protéger la victime et éviter d’éventuelles pressions.

Les trois mineurs ont quitté le tribunal et la région jeudi soir, escortés par les gendarmes.

De la prison avec sursis pour une Belfortaine de 22 ans

Une quatrième personne était également poursuivie dans ce dossier. Il s’agit d’une Belfortaine de 22 ans, qui avait côtoyé Steven pendant deux ans à l’Institut médico-éducatif (IME) de Giromagny, où le jeune homme suit actuellement une formation.

Lors d’une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) ce jeudi devant le Procureur de la République de Belfort, elle a été condamnée à six mois de prison avec sursis. « C’est une peine qui tient compte de sa participation aux faits et de sa personnalité puisqu’elle n’a pas de casier judiciaire », a expliqué à la sortie du tribunal Maître Julien Robin, l’avocat de la jeune femme et de l’un des mineurs.

« On lui prête d’avoir dessiné avec un feutre sur la tête de cette malheureuse victime; elle n’a d’aucune manière participé aux violences commises par les autres, mais il n’y a rien qui puisse établir que nous sommes là face à un guet-apens », a-t-il estimé.

Selon nos informations, c’est cette jeune femme qui aurait invité Steven à la soirée de Dorans. Mais d’après son père, Steven « ne connaissait pas » ses agresseurs présumés.

C’est une honte, la justice se fera autrement (le père de Steven à la sortie du tribunal)

Michel, le papa de Steven, était présent au tribunal. Il a laissé éclaté sa colère après ces décisions de justice. « C’est une honte. On ne prend pas six mois avec sursis, non ! On prend minimum six mois ferme. Et ces ‘morpions’, on ne les met pas en foyer, c’est du ferme tout de suite ».

« Pour moi, c’est du Club Med… ça veut dire : je fais ce que je veux, je tape un handicapé. Ce n’est pas de la justice, la justice se fera autrement, je vous le garantis« , a réagi à chaud le papa de la victime, sur les marches du tribunal.

Une deuxième victime

Au cours de ce huis-clos sinistre, il y a bien eu une deuxième victime. « Les trois personnes mineures ont également été mises en cause dans la commission d’autres faits de violence commis sur un autre jeune majeur présent au moment des faits », confirme le parquet de Belfort ce jeudi soir.

Selon nos informations, cette deuxième personne visée ce soir-là serait le frère de la jeune femme mise en cause. Son compagnon, qui avait été placé en garde à vue, a été relâché, sa responsabilité n’étant pas engagée.

Vive émotion dans le Territoire de Belfort

Révélée en début de semaine, cette agression avait suscité l’indignation des associations locales d’aide aux personnes en situation de handicap. Mercredi, le père de la victime a pris la parole dans les médias pour dénoncer les violences sur son fils. « Les handicapés ne sont pas des souffre-douleur, il faut que ça cesse », a-t-il déclaré.

Source FRANCE BLEU.