Des animaux pour les malades d’Alzheimer à l’EHPAD de Pignan…

La zoothérapeute Caroline Carrière organise des séances de médiation animale deux fois par semaine à l’EHPAD L’Oustal, à Pignan (Hérault) avec sa petite ménagerie : une chienne, des lapins et une poule à houppette pour des exercices de motricité et de mémoire.

Les malades d’Alzheimer apprécient.

La zoothérapeute se sert de plusieurs animaux pour ses séances. Ici des lapin et une poule à houppette.

Pour la séance du jour, ils sont quatre autour de la table. Des résidents de l’EHPAD L’Oustal, à Pignan, qui n’accueille que des malades d’Alzheimer. Et couchée sur cette table, une magnifique chienne blanche, un berger suisse extrêmement docile qui appartient à Caroline Carrière, la zoothérapeute qui vient à L’Oustal deux fois par semaine.

Caresser une poule à houppette est un exercice de motricité

Elle se sert de sa chienne pour faire faire quelques exercices. Brosser et caresser l’animal peut paraître banal, mais cela permet aux pensionnaires de travailler l’épaule ou bien la main, alors que parfois, ils refusent de le faire chez le kinésithérapeute. Il y a aussi la mémoire. Caroline Carrière demande par exemple à Eliette de lui rappeler le nom de l’animal. Pas d’hésitation : « Guapa », répond-elle fièrement.

Guapa fait sa pause, d’autres animaux sont amenés sur la table : une poule à houppette et des lapins. L’accent est mis sur le sensoriel, le toucher. « J’ai toujours aimé les animaux, même quand j’étais petite » se souvient Eliette. Une fois adulte, elle a eu des chiens.

Après le séances, du bien-être pour les pensionnaires

« Il faut avant tout de l’apaisement, qu’ils aient envie, pour ce soit un plaisir et de la concentration. Ensuite on va travailler avec des objectifs bien précis selon les pathologies de chacun : réconfort, motricité, mémoire, effet de réminiscence... Sans infantiliser qui que ce soit, on travaille sur les animaux présents et sur les animaux qu’ils ont eu »; c’est ainsi que Caroline Carrière résume les séances qu’elle organise.

Céline Durand, la directrice, est vraiment séduite par cette médiation animale : « On voit, quand ils sortent des activités, le sourire. Quand le chien arrive, de suite les yeux pétillent. Ce n’est pas quelque chose qu’on peut mesurer et ils ne peuvent pas s’exprimer, mais on sent qu’il y a du bien-être pour eux et ça c’est important ».

La belle Guapa qui se prête docilement aux exercices - Radio France

La fameuse poule à houppette - Radio France

 

Source FRANCE BLEU.

Une maison de répit pour les aidants ouvre à Tain-l’Hermitage …

Les aidants veillent au quotidien sur un proche malade, mais eux aussi ont besoin d’aide et d’écoute.

Pour leur permettre de souffler, une maison de répit vient de voir le jour à Tain-l’Hermitage (Drome).

Elle est ouverte trois à quatre jours par semaine et totalement gratuite.

La maison Escale Répit vient d'ouvrir ses portes à Tain-l'Hermitage.

« Ici, on peut déposer son paquet d’émotions et faire une pause », résume Laurence, animatrice de l’Escale Répit et infirmière. Dans cette maisonnette toute neuve, on trouve des canapés colorés, des jeux de société et beaucoup de sourires sur les visages.

Dès le 12 février, les aidants pourront venir avec leur proche malade pour se détendre. Karaoké, cours de cuisine, musicothérapie, soutien psychologique… Les activités et services proposés sont destinés aux aidants comme aux aidés. « J’ai surtout besoin de conseils, d’informations pratiques », glisse Gilbert à l’infirmière. Son épouse Edith est atteinte d’Alzheimer depuis peu et ce Tournonais découvre le rôle d’aidant.

Répondre à un besoin

La communauté d’agglomération Arche Agglo (Hermitage-Tournonais-Herbasse-Pays de Saint Félicien) a travaillé pendant cinq ans en partenariat avec des associations (France Alzheimer, La Teppe, Répit Bulle d’Air) pour que ce lieu voie le jour. « Un espace dédié aux aidants manquait réellement sur notre territoire, précise Véronique Sybelin, chargée des seniors à Arche Agglo. On compte 16 000 seniors de plus de 60 ans dans l’agglomération, et parmi eux, beaucoup sont des aidants. Pourtant, nous n’avions pas de structure pour les accueillir. »

Rompre l’isolement

Le « droit au répit » pour les proches aidants de personnes âgées de plus de 60 ans en situation de dépendance est inscrit dans la loi depuis 2015 mais peu s’accordent une pause. « Les aidants sont souvent épuisés parce qu’ils veillent sur leur proche du lundi au dimanche, 24h/24 », précise Véronique Sybelin.

Un « job » à temps plein souvent couplé d’un isolement. Robert s’est occupé de son épouse pendant 5 ans, « Je me sentais souvent démuni face à la maladie… Je gardais mon chagrin pour moi », avoue-t-il. Aujourd’hui, il veut convaincre les aidants à sortir de chez eux pour « retrouver le sourire ».

  • L’Escale Répit est un lieu gratuit. Il sera ouvert les lundi, mercredi, vendredi et certains samedi dès le 12 février 2020. Informations et inscriptions au 06 60 87 74 11. Adresse : 55 allée du Parc à Tain-l’Hermitage. 

Source FRANCE BLEU.

 

Faire les courses des personnes âgées : le projet d’un groupe d’ados de l’Institut médico éducatif de Luynes…

Des affichettes inédites sont apposées sur les vitrines des magasins de Luynes et sur les murs de la mairie.

Un groupe d’ados de l’IME propose ses services pour aider les personnes âgées à faire leurs courses.

C’est un projet qui fait partie de leur parcours d’insertion.

Les ados de l'IME de Luynes sont motivés par ce projet d'aide aux personnes âgées

Indre-et-Loire, France

C’est un projet inédit que sept adolescents de l’Institut médico éducatif de Luynes lancent auprès des personnes âgées de la commune. Ils leur proposent de les aider à faire leurs courses, accompagnés d’un éducateur. Un projet gagnant-gagnant : la personne âgée profite d’un service gratuit et cela contribue à l’insertion de ces jeunes adolescents dans la vie sociale.

« Je pense que les personnes âgées ont peur, ce qui est dommage car ils ont plein de choses à leur apporter ces jeunes-là  » – Sabine Tessier, éducatrice spécialisée

Le groupe a déposé des courriers dans les commerces de Luynes et a placardé des affichettes. Pour l’instant, il n’a reçu aucune réponse ce qui ne désespère pas Sabine Tessier, leur éducatrice spécialisée : « Je pense que les gens ont peur, ce qui est dommage car ils ont plein de choses à leur apporter ces jeunes là. Ils sont pétillants, plein de vie, de motivation et de bienveillance. Après, c’est une petite ville, » ajoute Sabine Tessier. « C’est pourquoi on propose maintenant d’écrire à Fondettes et à Tours pour toucher le plus de personnes âgées possibles. En tout cas, ces sept ados ont complètement la capacité de faire ce qu’ils proposent, à condition qu’un éducateur soit à leur côté« .

Ils ont 14, 15 et 16 ans. Ils s’appellent Marilou, Emilie, Inès, Bastien, Paul ou Steeve. Ces ados souffrent d’un handicap mental plus ou moins prononcé. A l’IME, les éducateurs travaillent avec eux à leur insertion sociale : apprendre à se servir d’un téléphone, à acheter leur pain, à prendre un rendez-vous chez le médecin. Accompagner les personnes âgées de Luynes serait pour eux un pas de plus vers leur insertion.

Le handicap mental fait encore peur

Le courrier qu’ils ont envoyé aux personnes âgées et qu’ils ont affiché dans certains magasins est émouvant de tendresse. « Nous aimerions vous aider à faire vos courses, disent-ils, cela nous ferait très plaisir et cela nous permettrait aussi d’apprendre à nous débrouiller ». Ces adolescents souffrant de déficience intellectuelle ont un besoin profond de montrer qu’ils sont en capacité de rendre service « Les personnes âgées ont du mal à avoir de la force, nous on est speed, on a de la force. Ça nous motive et ça nous avance dans notre vie d’adulte pour plus tard !« , explique Emilie, 16 ans.

Nous aimerions vous aider à faire vos courses, cela nous permettrait aussi d’apprendre à nous débrouiller – Les ados de l’IME

Ils ont donc écrit et placardé des affichettes dans les commerces de Luynes, à la mairie et à la médiathèque. Seuls la Poste et le Super U ont refusé ce qui désole un peu Sabine Tessier, leur éducatrice spécialisée. Elle pense qu’en 2020, le handicap mental fait encore peur, en particulier aux personnes âgées. Elle envisage de passer à la vitesse supérieure en proposant les services de son groupe de sept adolescents aux villes de Fondettes et de Tours.

L’IME de Luynes accueille 110 jeunes de 14 à 25 ans. Il appartient à une association baptisée Les Elfes et il est financé par l’Agence Régionale de Santé. Si vous êtes une personne âgée et que vous envisagez de faire appel à ces jeunes, vous pouvez contacter l’IME directement au 02 47 55 71 00.

Source FRANCE BLEU.

Dordogne : Delphine Cazis, en fauteuil roulant, attend un logement adapté à son handicap depuis deux ans…

Delphine Cazis habite à Montpon-Ménestérol.

En fauteuil roulant depuis 2018, elle a fait une demande auprès de Périgord Habitat pour obtenir une maison de plain-pied comme préconisé par ses médecins.

À ce jour, son dossier n’a toujours pas été validé par l’office public d’habitat de Dordogne.

Faute de pouvoir atteindre sa chambre au 1er étage, c'est sur ce fauteuil que Delphine dort la nuit.

Elle s’y est pourtant prise avant que son état de santé s’aggrave. Delphine Cazis, 53 ans, est une habitante de Montpon-Ménestérol en Dordogne. Handicapée moteur, elle a adressé une demande de relogement à Périgord Habitat en 2018, l’office public d’habitat de Dordogne, pour obtenir une maison de plain-pied. Depuis deux ans, son dossier n’a toujours pas été validé.

Un tourbillon administratif

En 2011, lors d’une opération chirurgicale qui s’est mal déroulée, Delphine Cazis est victime de complications et se retrouve atteinte de plusieurs pathologies. Depuis 2018, à cause de paralysies, elle se déplace en fauteuil roulant. Avec son invalidité de deuxième catégorie, Delphine ne peut plus travailler, elle touche donc une pension de la Sécurité sociale.

Déjà locataire d’une maison d’un étage depuis cinq ans à Montpon-Ménestérol, avec son handicap, elle ne peut plus monter dans sa chambre ni dans sa salle de bain et ne peut plus se servir de sa baignoire : « Le rhumatologue a décrété que je ne pouvais plus monter dans une baignoire. J’ai déjà fait trois chutes dont une très sérieuse. » affirme Delphine. Elle demande alors à l’office de HLM la possibilité d’installer une douche à la place de la baignoire. Demande refusée.

« Je ne me suis pas douchée depuis neuf mois »

Périgord Habitat préconise donc à Delphine Cazis de remplir un dossier pour une mutation dans un logement de plain-pied. Mais l’organisme, qui a pour mission de loger des familles aux revenus modestes, constate que Delphine Cazis et son mari touchent trop d’argent pour y prétendre. Selon le couple, Périgord Habitat se baserait sur des calculs erronés de Pôle Emploi. De plus, aujourd’hui l’office reproche à Delphine Cazis et son mari des retards de loyers qui seraient injustifiés.

Un tourbillon administratif qui n’arrange pas la situation de Delphine Cazis : « Je ne me suis pas douchée depuis neuf mois. Quand quelqu’un vient j’ai peur de sentir mauvais. C’est mon mari qui me fait la toilette dans le lavabo des WC du rez-de-chaussée. Je n’ai plus rien. Je suis un boulet pour mon mari. Je voudrais retrouver un peu de dignité« , confie la quinquagénaire.

Lundi dernier encore, le mari de Delphine Cazis a contacté Périgord Habitat. L’organisme leur demande un avis d’imposition pour compléter leur dossier. Un document qu’ils auraient fourni à plusieurs reprises.

Contacté par France Bleu Périgord, Périgord Habitat n’a pas souhaité aborder le dossier de Delphine Cazis. Philippe Sage, directeur à l’office public d’habitat, ajoute que « Il n’y pas de cas particulier, tous les cas sont particuliers. Toutes les demandes de relogement sont traitées en fonction des appartements et maisons disponibles et adaptées« .

Source FRANCE BLEU.

« Le handicap doit entrer dans le droit commun » : portrait de Damien Abad, premier (et seul) député handicapé…

Il est le seul parlementaire en situation de handicap.

Damien Abad, bientôt 40 ans, président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale, se bat pour un monde politique plus inclusif.

Quinze ans après la loi Handicap, le chantier reste colossal.

Nous le rencontrons dans son bureau, à l’Assemblée nationale. Le jeune président du groupe LR, récemment nommé, nous reçoit entre deux interventions à la télévision. Très sollicité sur la réforme des retraites, il a pourtant accepté de bonne grâce de prendre quelques minutes pour parler de son handicap, une arthrogrypose, maladie congénitale qui bloque ses articulations et crée une atrophie musculaire.

Un handicap qui ne l’empêche pas de mener une carrière politique éclair. Élu au Parlement européen en 2009, il est à l’époque le plus jeune député français. Il rejoint ensuite l’Assemblée nationale en 2012. Réélu en 2017, il devient en 2019 le plus jeune des présidents de groupe. Seul parlementaire en situation de handicap, le premier de toute la Ve république.

« Vous savez, déjà, vivre avec un handicap, c’est complexe. Et la vie politique française est rude », explique Damien Abad. « Alors, forcément, les personnes handicapées ont tendance à se mettre des barrières et à ne pas franchir le pas, compte tenu de la dureté politique. Je pense que c’est le rôle des partis politiques, le rôle du gouvernement, que de faire un recensement clair des personnes handicapées engagées en politique, et ensuite de les attirer. Aujourd’hui, force est de constater que le handicap est le grand absent des institutions, des partis politiques et du Parlement. »

“Une vie comme les autres”

Damien Abad, lui, a franchi le pas. Grâce à une famille très présente, une scolarité normale, le sport (« ping pong et football »), le jeune passionné de politique renverse une à une les barrières. Faisant l’éloge de la différence, lui qui, enfant, ne supportait pas la pitié. « Dans les manèges, ce que je détestais, c’est qu’on me donne le pompon, je voulais l’attraper tout seul. Une personne handicapée ne veut pas susciter de la compassion. Elle attend de la dignité, elle veut une vie comme les autres. »

Bien sûr, il y a eu quelques embûches. Les regards inquisiteurs lors d’un premier tractage sur un marché, la fatigue des déplacements. L’accessibilité aussi, et ce mobilier classé de l’hémicycle à l’Assemblée, qu’il a fallu casser pour lui permettre de s’asseoir.

« Ce qui m’a frappé, c’est la différence de culture. Au Parlement européen, d’autres députés étaient handicapés, et il y avait beaucoup de facilités, d’aménagements. On voyait que c’était dans le droit commun ! Le grand combat en France, c’est que le handicap rentre dans le droit commun. »

Le handicap, combat de tous

Damien Abad, qui refuse l’idée de quotas, a en revanche proposé une loi lors de la dernière mandature, pour que dans chaque texte, des dispositions spécifiques existent pour les personnes handicapées. Mais aujourd’hui, il refuse d’être le seul à se battre pour ces sujets d’inclusion et d’accessibilité.

« Bien sûr que j’ai une compréhension de ces enjeux-là qui est plus forte, car c’est mon quotidien. Mais je pense qu’il est sain que d’autres députés, d’autres élus s’engagent sur la question du handicap. Ce n’est pas le combat des handicapés contre tous, c’est le combat de tous pour les handicapés. »

Damien Abad, fier de faire des émules. Dans sa circonscription, deux candidats aux municipales sont en fauteuil, dont son ancien assistant parlementaire, Serge Gomes, à Douvres. Un petit pas vers un monde politique plus inclusif.

Damien Abad en 5 dates

  • 1980. Naissance à Nîmes.
  • 2009. Élu député européen, c’est le plus jeune député français de la mandature.
  • 2012. Élu député de l’Ain à l’Assemblée nationale.
  • 2013. Examen de sa proposition de loi, pour que dans chaque texte soient intégrées des dispositions adaptées aux personnes handicapées. Le texte sera rejeté.
  • 2017. Réélection à l’Assemblée nationale.

Source FRANCE INTER.

Unique au monde, le premier simulateur de fauteuil roulant électrique est à Rennes…

Co-développé par le pôle Saint-Hélier et l’Insa de Rennes, ce simulateur de fauteuil roulant électrique est unique au monde.

Faisant appel à la robotique et à la réalité virtuelle, il permet de tester sans danger la conduite pour des personnes en situation de handicap.

Unique au monde, le premier simulateur de fauteuil roulant électrique est à Rennes

Conduire un fauteuil roulant électrique en toute sécurité n’a rien d’évident. Loin d’être facile pour monsieur ou madame tout le monde et encore moins pour une personne en situation de handicap.  Ça demande un véritable apprentissage », confirme le docteur Émilie Leblong, spécialiste en médecine physique et de réadaptation au pôle Saint-Hélier de Rennes.  Mais il est difficile, dans la vraie vie, de reproduire des situations compliquées qui pourraient mettre en danger les personnes qui conduisent ces fauteuils. 

D’où l’idée de créer, et c’est une première mondiale, un simulateur de conduite de fauteuil roulant électrique. Le même principe qu’un simulateur de voiture ou d’avion. Un travail dans le cadre du projet européen Adapt qui comprend également le développement d’un fauteuil intelligent mis au point par la même équipe.  L’intérêt est aussi de pouvoir répéter les scénarios pour favoriser l’apprentissage et de contrôler l’environnement pour ne pas mettre la personne en danger mais pouvoir voir ses réactions vis-à-vis d’un danger. 

Un monde virtuel aussi vrai que le réel

Unique au monde, le premier simulateur de fauteuil roulant électrique est à Rennes

Le simulateur est composé d’un fauteuil statique placé sur un système de vérins robotisés qui reproduisent le mouvement et surtout d’un casque virtuel qui permet au conducteur de s’immerger totalement dans un environnement.  Comme une pièce avec des obstacles ou des quartiers de Rennes que nous avons reproduit grâce aux données fournies par la Ville de Rennes », précise Marie Babel, maître de conférences à l’Insa et chercheuse à l’Irisa.  Si vous heurtez un obstacle dans le monde virtuel, vous ne risquez évidemment rien. Ni pour vous, ni pour les autres. On s’est donc attachés à modéliser le plus réellement possible toutes les situations possibles.  Un travail de titan.

Acquérir les compétences

 Nous avons travaillé sur la conception robotique, mécanique, électronique, sur les algorithmes de contrôle et sur la réalité virtuelle. Le but étant d’arriver à avoir l’impression que l’on conduit vraiment un fauteuil roulant.  La frontière entre monde virtuel et réel devant être la plus étroite possible.  Le facteur d’impression d’être dans la vraie vie doit être majeur dans le transfert des compétences  ajoute le docteurLeblong.  Plus on aura de sens mis en action par l’immersion, plus on acquiert ces compétences. 

Une trentaine de personnes en situation de handicap ont déjà testé ce simulateur. Les résultats sont d’ores et déjà probants.

Source OUEST FRANCE.

Pourquoi 7 000 Français en situation de handicap sont accueillis en Belgique ?

Plus de 7 000 Français en situation de handicap sont accueillis en Belgique.

Le gouvernement français souhaite limiter cet afflux.

Plus de 7 000 Français en situation de handicap sont accueillis en Belgique.

Hector, jeune Français polyhandicapé de 10 ans et demi, est scolarisé à Tournai, commune belge à une vingtaine de kilomètres de la métropole lilloise, où habitent ses parents. Le matin, un taxi vient le chercher à 7 h 50, et le ramène à 16 h.

Comme plus d’un millier d’enfants sans place en institut médico éducatif (IME) en France, il est scolarisé dans une école d’enseignement spécialisé, qui accueille des enfants avec tous types de handicaps. Dans sa classe, ils sont 8 enfants avec deux instituteurs et un plateau technique important.

Pour Christine, sa mère, la qualité de l’enseignement en Belgique vaut le choix difficile de scolariser son enfant à Tournai. Si on avait l’équivalent en France, on ne se poserait même pas la question de partir en Belgique. Les instituteurs sont formés pour faire classe aux enfants avec toutes leurs différences. Dans les IME français, il y a très peu de cours ou d’apprentissages éducatifs. En Belgique, les enfants font de beaux progrès, à leur rythme, ils sont considérés avec bienveillance.

Plus de 7 000 Français accueillis en Wallonie

Fin 2018, il y avait 1 436 enfants, adolescents et jeunes adultes accueillis dans des établissements wallons conventionnés par la France – sans compter les familles qui s’expatrient en Belgique pour se rapprocher de l’école de leur enfant. Tous viennent principalement des Hauts-de-France, du Grand Est et d’Île-de-France.

Au 31 décembre 2017, 6 109 personnes handicapées adultes étaient accompagnées par une structure wallonne car, en grande majorité, elles n’avaient pas trouvé de place en France. Il s’agit, pour près de la moitié, de personnes présentant une déficience intellectuelle, puis de personnes portant un handicap psychique (1 417) et ensuite des troubles du spectre autistique pour 800 personnes. Au-delà du manque de places en France, l’accompagnement en Belgique est jugé meilleur par de nombreuses familles.

Le gouvernement souhaite prévenir les départs en Belgique

Le gouvernement souhaite, depuis quelques années, ne laisser aucune personne sans solution en France et, in fine, prévenir les départs en Belgique. Les listes d’attente dans les établissements spécialisés en France peuvent être longues et les établissements de l’Hexagone privilégient l’arrivée de cas plus légers.

Une majorité des départs en Belgique est liée au […] refus des cas très lourds, problématiques, des personnes avec des troubles du comportement importants, note le rapport « Prévention des départs non souhaités en Belgique », commandé par le gouvernement. À part quelques idéalistes, comme l’association Le Silence des justes, présentée dans le film Hors normes, personne ne veut prendre les cas compliqués, abonde Isabelle Resplendino, présidente de l’Association pour les Français en situation de handicap en Belgique.

Un rapport sénatorial de 2016 estime le coût total pour la France de la prise en charge des personnes handicapées en Belgique à 400 millions d’euros – un montant qui a probablement augmenté depuis. Isabelle Resplendino avance le chiffre de 500 millions d’euros. Une grosse moitié vient des conseils départementaux, le reste est issu du budget de l’Assurance maladie – via le Centre national de soins à l’étranger (CNSE).

Les demandes pour partir en Belgique ne cessent d’augmenter

Les premiers placements financés par l’Assurance maladie remontent à 1954. La Belgique accueille depuis encore plus longtemps des Français en situation de handicap. Historiquement, la loi de séparation de l’Église et de l’État de 1905 a poussé de nombreuses congrégations religieuses, qui étaient alors les acteurs majoritaires de la prise en charge du handicap du nord de la France, à traverser la frontière, note le rapport du Sénat.

Côté français, les demandes pour partir en Belgique ne cessent d’augmenter. Je n’ai jamais eu autant de demandes pour des prises en charge en Belgique, explique Isabelle Resplendino. Récemment, la CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie) a rassemblé toutes les Maisons départementales des personnes handicapées des Hauts-de-France, d’Île-de-France et du Grand Est pour leur donner consigne de ne plus orienter en Belgique si une solution était disponible – même une mauvaise solution.

Selon elle, des familles d’Île-de-France se retrouvent avec des propositions de place dans le sud de la France, plus loin pour elles que la Belgique. Le bricolage en France est de plus en plus institutionnalisé, commente-t-elle.

Source OUEST FRANCE.

Emploi et handicap : “Dès que les employeurs voient le fauteuil roulant, cela efface mes compétences”…

La loi Handicap fête ses 15 ans, une loi qui, selon Caterina, ne favorise pas l’intégration des personnes handicapées.

« La standardisation impose les mêmes règles pour tout le monde alors que nous sommes différents. »

Caterina possède deux Masters. Elle espère trouver un emploi de chargée de projet ou business developer mais son handicap représente un frein. / © DR

« Je ne pensais pas avoir autant de difficultés pour trouver du travail. Des fois je me dis que je ne vais pas y arriver. » À 32 ans, Caterina envoie CV et lettres de motivation depuis trois mois.

Titulaire de deux Master 2 (Bac + 5) en psychologie sociale et du travail ainsi qu’en management des administrations et des entreprises, la jeune femme, en fauteuil roulant, se heurte aux biais d’un système parfois absurde, où ses compétences sont reléguées derrière des problèmes de logistique.

Premier emploi, premiers obstacles

Caterina décroche un premier emploi un an après son premier Master. Un contrat aidé de 12 mois, à Rennes. Elle devient chargée de projet pour une association de photographes. Les locaux de la structure ne sont pas accessibles, avec des marches à l’entrée. « L’équipe a bien voulu s’adapter » raconte Caterina. « Ils me portaient chaque matin, pour m’aider à monter. Ils ont accepté le télétravail. » La jeune femme salue la volonté de ses collègues, lesquels ont essayé de trouver des solutions pérennes par la suite. En vain. « Les aménagements coûtaient trop cher. Il n’y avait pas d’autres bâtiments de disponible. »

La situation est loin d’être idéale. « Au bout d’un moment cela m’a pesé. Je n’étais pas indépendante. Il faut que ce genre de solutions humaines soient temporaires, sinon ça devient problématique. » 

Caterina choisit de reprendre des études. Elle refait un Master 2 via l’IAE de Rennes, en se disant que cela va renforcer ses atouts. Toutes les autres élèves de sa promotion ont trouvé du travail depuis, alors qu’elle non.
Comment présenter son handicap ? Son fauteuil ? À quelle moment dans la candidature ? Caterina a vu sa stratégie évoluer. « Je sais de toute façon que ça va être discriminatoire, comme la Reconnaissance de travailleur handicapé (RQTH). Jusqu’à maintenant, je ne le mentionnais pas. Avant les entretiens, je me renseignais discrètement sur l’accessibilité des locaux, en passant un coup de fil ou en allant voir sur Internet. Aujourd’hui, je mets une phrase, que je tourne sur le ton de l’humour. ‘Depuis plusieurs années, j’ai opté pour un déplacement 100% écologique, sans moteur et qui me permet de rouler tous les jours, à n’importe quelle heure…' » 

Dès que les employeurs voient le fauteuil, le handicap efface mes compétences

« Quand quelqu’un postule, on le prend en considération, d’abord avec ses compétences puis après avec ses autres facettes. Un sportif de haut niveau peut par exemple voir ses horaires aménagés, une maman peut ne pas travailler le mercredi. Dans mon cas, le fauteuil annule tout, cela efface tout le reste. »
Elle relève : « Les gens ne connaissent pas le handicap, ils ont peur et donc ne posent pas de questions. » Là encore, Caterina prend les choses en main.

Désormais, je donne toutes les informations : que je vis seule, que j’ai une voiture, que je vais aux toilettes toute seule…

L’anecdote peut faire sourire mais les candidatures de Caterina finissent par échouer, à cause des toilettes.

« L’an dernier, j’ai eu un entretien à Bordeaux, pour un stage dans le cadre de mon second Master. J’ai eu un premier entretien par Skype, qui s’est bien passé. Je me suis rendue sur place. Tout était bon sauf les toilettes qui n’étaient pas aux normes. Sauf que je n’ai pas besoin que cela soit adapté. Les ressources humaines ont alors commencé à me dire que je ne pouvais pas venir dans le bâtiment, qu’ils risquaient de fermer l’entreprise à cause de moi. J’avais interdiction d’y entrer. On m’a donné un ordinateur pour aller travailler dans un bar ou chez moi. » Caterina se retrouve sans rien alors que sa convention de stage a été signée. Elle a même quitter son appartement rennais pour venir s’installer sur place.

Je ne peux pas choisir mon parcours professionnel alors que j’ai deux Masters, je dois toujours m’adapter.

« La loi handicap, ça ne marche pas. Les entreprises préfèrent payer plutôt que de s’engager »

« Ce genre de loi peut fonctionner dans le public mais dans le privé beaucoup moins, à cause du manque d’argent ou des objectifs de productivité. Je me retrouve bloquée. Comme les entreprises sont obligées, cela nous empêche d’accéder à l’emploi. Cette standardisation des règles ne laisse aucune marge d’adaptation, selon l’individu. »

Elle regrette que personne « ne pense aux capacités qu’on a développées, grâce à notre handicap, comme le sens de la logistique, de l’optimisation, les relations humaines. » Elle se retrouve à postuler à des offres, en dessous de son niveau de compétences. Et on lui demande pourquoi. « Tout cela me fait perdre un peu confiance en moi. Cela affecte mon envie qui elle est forte » lâche-t-elle. Financièrement, cela devient serrée. Elle vit avec l’AHH (allocation adulte handicapée) soit 900 euros par mois. Elle reste optimiste. « Ma recherche s’annonce plus longue car il faut que je tombe sur quelqu’un qui aura cette ouverture d’esprit, le courage, de voir au-delà du fauteuil ambulant. »

Source FR3.

À Poitiers, le parcours du combattant d’une famille face au handicap… Vidéo.

Difficile de concilier la surdité profonde d’un enfant avec une scolarité ordinaire : la famille Bourdet en sait quelque chose.

Après plusieurs périodes de galère et un déménagement, elle s’est installée à Poitiers où la petite Cléa est inscrite dans une école classique.

Aurélie et sa fille Cléa, scolarisée sur Poitiers, peuvent enfin souffler. / © Thomas Chapuzot / FTV

De Toulon à Poitiers, le chemin a été long pour Aurélie, Benoît et leur petite fille Cléa, atteinte de surdité profonde depuis sa naissance. Car un tel handicap est difficile à concilier avec une scolarité classique. Aujourd’hui, la famille peut se réjouir : à neuf ans, Cléa est inscrite en CE2 à l’école Paul Blet où elle suit un enseignement standard en compagnie d’élèves entendants.

De Toulon à Poitiers

Lorsque le diagnostic tombe, elle n’a un an et demi. « À ce moment, on s’est sentis très seuls, se souvient Aurélie Bourdet. J’ai fondu en larme et j’ai appelé ma famille pour chercher du réconfort. » Sur Toulon, le couple ne parvient pas à trouver une école adaptée qui le satisfait. Après un an de galère, la famille emménage sur Poitiers à la faveur d’une mutation de Benoît.

L’occasion de prendre un nouveau départ, mais aussi l’obligation d’apprendre la langue des signes. Un apprentissage qui ne s’improvise pas du jour au lendemain.

« C’est très long à apprendre, reconnaît la maman de Cléa, j’ai beau faire tout mon possible, je rame. J’aimerais vraiment pouvoir échanger avec elle comme je voudraisC’est également compliqué pour communiquer quand elle est dans sa chambre, il faut qu’on monte. Mais ce sont des habitudes qu’on prend et qui se font facilement au quotidien.

Des classes bilingues pour échanger

Pour autant, le couple reste convaincu d’avoir trouvé la bonne solution pour leur fille comme pour toute la famille. À Paul Blet, Cléa reçoit le même enseignement que les enfants entendants, doublé d’un apprentissage de la langue des signes. Dans cette école, où des co-enseignants sourds participent directement en classe, l’accent est mis sur l’échange entre les élèves sourds et les autres.

En France, on estime à un milliers le nombre de nouveau-nés atteints de surdité chaque année, soit 0,25 % des naissances. Selon un rapport de la Drees, ils sont environ 216.000, âgés de 6 à 25 ans, à être scolarisés et 70 % d’entre eux suivent, comme Cléa, un parcours scolaire ordinaire. À Poitiers, où la première classe bilingue a ouvert ses portes en 1984, ils étaient 80 jeunes sourds scolarisés en 2018.

Heureuse, la famille Bourdet peut respirer. Le parcours de Cléa est assuré jusqu’à la terminale. La question se posera néanmoins à nouveau pour les études supérieures.

Reportage d’Alain Darrigrand, Thomas Chapuzot et Christophe Pougeas :

Source FR3.

 

Rouen : il réalise des vidéos de cuisine… en langue des signes…

À Rouen, Sean Lemercier réalise des tutoriels vidéos de cuisine à destination des sourds.

Il montre la réalisation de ses recettes en langue des signes.

Le youtubeur JackiSigne en train de réaliser la recette de la mousse au chocolat / © Baptiste Galmiche - France Télévisions

Trépied, téléphone portable, contrôle de la lumière, fermeture des volets… La cuisine, prêtée par une des amies de Sean pour ses tournages, prend des allures de studio d’enregistrement. Et pour cause : Sean Lemercier s’apprête à tourner une nouvelle vidéo de recette pour sa chaîne Youtube.

Ce jour-là au programme : la mousse au chocolat. Dans cette vidéo, vous ne l’entendrez pas parler, car « JackiSigne Cuisine » (son pseudonyme) s’exprime en langue des signes.

« Au départ, ma première passion, c’était la cuisine. Jusqu’à ce que je rencontre cette amie sourde qui m’a appris la langue des signes. C’est devenu ma deuxième passion« , raconte-t-il. Il se consacre alors à la langue des signes, mais la cuisine le manque. « C’est mon métier de cœur, ce que j’aime faire depuis mes 10 ans. Alors j’ai marié mes deux passions, la cuisine et langue des signes, pour faire ces tutos !« 

« C’est important pour nous »7

Sa chaîne Youtube n’en est qu’à ses balbutiements, mais plusieurs centaines de personnes ont déjà vu ses vidéos. Quiche lorraine, pâte brisée, tarte aux citrons meringuée… « J’ai trouvé cette idée de tutos intéressante« , affirme Pierre Braun, un des amis de Sean, atteint de surdité. « On aime regarder des vidéos sur Youtube. Mais quand on lit les sous-titres, on s’ennuie très rapidement et on ne comprend rien. Le fait que Sean s’exprime dans notre langue nous donne une accessibilité et c’est important pour nous. »

Car Sean, étudiant en langue des signes, a bien cerné la demande des sourds. « Nous, entendants, on est contents de regarder une vidéo en français. Eux, c’est pareil, une vidéo dans leur langue, c’est plus intéressant à regarder« , conclut le youtubeur, qui mitonne d’ores et déjà trois autres recettes.

Source FR3.