À Toulouse, une molécule oubliée permet de traiter une maladie rare du rein…

Une patiente de la région Occitanie a bénéficié d’un traitement unique pour tenter de soigner sa maladie rénale ultra-rare.

Cyrille Tupin, directeur général d'Abionyx, et le Pr Stanislas Faguer, néphrologue au CHU de Toulouse ont collaboré pour proposer un traitement à une patiente en insuffisance rénale.

 

Grâce à une molécule développée à Balma en Haute-Garonne et une collaboration avec le CHU de Toulouse, la jeune femme a pour l’instant évité la dialyse.
Une lueur d’espoir pour les personnes atteintes de maladies rares ou orphelines.

Sa maladie est extrêmement rare (moins de 40 cas ont été décrits dans le monde) et quasi méconnue. Mais cette patiente de la région Occitanie, âgée d’une quarantaine d’années, a pu bénéficier d’un traitement unique grâce à une molécule toulousaine qui était en train de tomber dans l’oubli.
Dans le cas de cette patiente, reçue à l’automne 2019 au CHU de Toulouse, une insuffisance rénale sévère, un taux de HDL cholestérol trop faible pour être dosé, et un flou visuel conduisent à des analyses plus poussées. Un test génétique montre un déficit en LCAT, une enzyme qui intervient dans le traitement du cholestérol à l’intérieur des cellules. L’absence de LCAT provoque alors une accumulation du cholestérol dans les tissus, essentiellement les reins, la rate et les yeux. Chez cette patiente, une biopsie rénale avait confirmé la présence de dépôts de cholestérol ; des dépôts lipidiques étaient également visibles sur sa cornée.

« Il n’existait pas de traitement »

« Il n’existait pas de traitement spécifique. Elle avait perdu 30 % de sa fonction rénale en six mois, ses reins fonctionnaient à peine à 20 % de leur capacité au mois d’octobre 2019. On se dirigeait malheureusement vers la dialyse », résume le Pr Stanislas Faguer, néphrologue dans le Département de Néphrologie et Transplantation d’Organes et membre du Centre de référence pour les maladies rénales rares (Hôpital de Rangueil, CHU de Toulouse).

Le médecin se tourne alors vers la société Abionyx Pharma dont le siège se trouve non loin de là, à Balma. La Biotech, qui a hérité des actifs de la société Cerenis Therapeutics, dispose d’une molécule, CER001, au départ développée pour le traitement des infarctus mais qui n’a jamais montré son efficacité dans cette indication. Or, ce bioproduit mimant le HDL cholestérol et contenant une protéine (APOA1) pouvait compenser une partie de l’activité de LCAT.
« CER001 contenait ce qu’il manquait dans le bilan lipidique de la patiente. Nous avons pensé que cet apport pourrait arrêter l’inflammation rénale observée chez cette patiente et extraire le cholestérol des tissus. Ce phénomène avait déjà été démontré chez l’animal et on savait que cette molécule était très bien tolérée chez des patients atteints de pathologies cardiovasculaires », explique Cyrille Tupin, directeur général d’Abionyx.

Soutenu par le CHU de Toulouse, le Pr Faguer demande une autorisation temporaire d’utilisation de CER001 à l’Agence Nationale de Sécurité du médicament. L’accord est obtenu en janvier 2020.
Dans un climat sanitaire tendu en raison du Covid-19, la patiente reçoit des doses par voie intraveineuse pendant 4 mois.
« Nous avons vu trois effets incroyables (1) : en quinze jours, il n’y avait plus de fuite urinaire de protéine, sa fonction rénale s’est stabilisée – elle l’est toujours après 14 mois et elle a pour l’instant évité la dialyse-, son flou visuel a disparu au bout du premier mois. Notre intuition était la bonne, elle plaide pour un repositionnement des molécules d’intérêt dans les maladies rares et pour des évaluations de cette molécule dans d’autres pathologies plus courantes qui impliquent un déficit de LCAT », conclut le Pr Stanislas Faguer.

(1) Les résultats de cet essai clinique unique ont été publiés dans la revue Annals of Internal Medicine
Source LA DEPÊCHE.

Urgences: Les réunions entre médecins permettraient d’éviter de nombreuses erreurs médicales…!

ETUDE – Des réunions systématiques entre les médecins permettraient de faire diminuer le taux d’erreurs médicales aux urgences…

Urgences: Les réunions entre médecins permettraient d'éviter de nombreuses erreurs médicales

 

Un grand nombre d’erreurs médicales survenues aux urgences pourraient être évitées grâce à des réunions systématiques permettant aux médecins d’échanger sur les cas de leurs patients. C’est la conclusion d’une étude menée dans six services d’accueil d’urgences en France (cinq à Paris et un à Grenoble), et parue dans la revue américaine JAMA Internal Medicine.

« Le but, c’est que tous les malades puissent avoir plus d’un médecin qui s’intéresse à leur cas » afin de réduire le risque d’erreurs, explique le docteur Freund, urgentiste à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris et responsable de l’étude.

Plus de réunions, moins d’erreurs médicales

Au cours de cette étude, 1.680 dossiers de patients ont été examinés. Le taux d’erreurs médicales était moins élevé (6,4 %) dans le groupe de patients pour lesquels « des réunions de vérifications croisées systématiques et régulières » étaient organisées. En revanche, le taux d’erreurs médicales grimpait à 10,7 % (+4.3 points) quand ces réunions n’avaient pas lieu.

Plus de la moitié de ces erreurs étaient ce qu’on appelle des « near miss », des événements indésirables qui auraient pu créer un danger pour le patient mais sont finalement restés sans conséquence. « Le type d’erreurs est très varié : une fracture mal vue à la radio, un malade à qui on met trop de temps à donner des antibiotiques car on n’a pas décelé une infection », détaille le docteur Freund.

Trois fois dix minutes, chaque jour

Dans le cadre de l’étude, les médecins se retrouvaient deux par deux, trois fois par jour pendant une dizaine de minutes pour une réunion de vérifications. « Chacun décrit les dossiers des malades dont il a la charge à ce moment-là, puisqu’on en a toujours entre cinq et dix, explique le docteur Freund. C’est un peu comme les transmissions qu’on fait à la fin d’une garde ».

L’utilité de ces réunions peut sembler évidente, pourtant elles ne vont pas de soi. « Pendant longtemps, on pensait que quand on transmettait un malade à un autre médecin, il y avait un risque de perte d’information », rappelle le docteur Freund.

Prendre le temps

Au départ, ces réunions systématiques peuvent entraîner des réticences dans des services d’urgence déjà saturés. « Certains urgentistes se demandent s’ils auront le temps. Mais une fois mises en place, les médecins apprécient ces réunions car ils se rendent compte qu’elles améliorent la gestion des urgences, plus efficaces et productives », conclut le docteur Freund.

Selon lui, ces réunions ont perduré dans « la plupart des services » où elles ont été instaurées dans le cadre de l’étude. Et il plaide pour qu’elles soient systématisées partout.

Source 20 MINUTES.

« Faire valoir ses droits », le message du livre de l’avocat des victimes du Mediator et de la Dépakine…

Jean-Christophe Coubris est un avocat spécialisé dans la défense des victimes d’erreurs médicales et son cabinet défend plus de 2.500 victimes du Mediator.

Il sort chez Flammarion son livre « Au nom de toutes les victimes ».

« Faire valoir ses droits », le message du livre de l’avocat des victimes du Mediator et de la Dépakine

 

  • L’avocat bordelais Jean-Christophe Coubris sort un livre, « Au nom de toutes victimes », chez Flammarion.
  • Il y raconte les cas emblématiques de sa carrière marquée par les affaires du Mediator, de la Dépakine, des prothèses PIP, des pilules troisième génération, par exemple.
  • Il espère inciter les victimes d’erreurs médicales à ne pas penser que le combat est perdu d’avance contre les laboratoires et à faire valoir leurs droits.

Présenté par son éditeur comme « l’avocat qui fait trembler les hôpitaux, les lobbies et les labos », Jean Christophe Coubris, a sorti ce mercredi un livre intitulé Au nom de toutes les victimes chez Flammarion. Depuis 25 ans, ce conseil bordelais s’est spécialisé dans la défense des victimes d’erreurs médicales, intervenant dans les affaires retentissantes du Mediator, de la Dépakine, des prothèses PIP, des pilules contraceptives troisième génération par exemple. Aujourd’hui à la tête d’un cabinet regroupant une quinzaine d’avocats spécialisés, il veut inciter les victimes à faire valoir leurs droits.

Quel est le message que vous avez voulu transmettre en écrivant ce livre ?

J’ai voulu briser le pessimisme et le sentiment d’injustice que certaines victimes peuvent ressentir, en partant de l’idée qu’elles ne pourront pas avoir de moyens efficaces de défense sans dépenser des sommes astronomiques. J’ai voulu faire comprendre à travers le combat de mes clients qu’il y a la possibilité de faire valoir ses droits et d’obtenir des résultats efficaces, même si on s’attaque à des structures aussi puissantes que les laboratoires.

Ce sont néanmoins des combats semés d’embûches. A l’aune de votre expérience, quels sont les obstacles les plus difficiles à franchir ?

Ce que je crains le plus, ce sont les experts qui pourraient être mal influencés mais heureusement c’est une situation qui disparaît. Nous avons de plus en plus d’experts de qualité en France. C’est en partie grâce au scandale du Mediator car on a accepté l’idée que les laboratoires pouvaient sciemment commettre des infractions graves, lourdes. Je crois le corps médical de bonne foi quand il pensait que les laboratoires agissaient toujours de façon à respecter la santé des gens. Le laboratoire Servier a prouvé le contraire.

Quels sont les cas les plus marquants de votre carrière ?

Je fais état dans mon livre d’un de mes tout premiers combats (en 1998), une petite fille qui suite à une opération des amygdales est décédée le lendemain de son intervention, avec une chute de potassium non diagnostiquée. Elle s’est étouffée dans ses propres glaires dans les bras de sa mère, qui avait appelé je ne sais combien de fois sans qu’on vienne à son secours. Ce drame a permis de faire reconnaître la responsabilité d’un des praticiens et aussi de faire fermer la clinique, située près de Bordeaux. Pour moi, cela avait été un choc de savoir qu’il pouvait se passer d’aussi graves dysfonctionnements au sein d’une clinique privée et qui avaient pour conséquences le décès d’une petite fille.

Marion Larat fait aussi partie des exemples les plus criants. Lorsqu’elle prend conscience du fait qu’elle a été probablement victime d’un AVC suite à la prise de sa pilule, j’étais à des milliers de lieux de penser que la pilule pouvait provoquer des thromboses et des AVC. Et c’est vrai que c’était une situation totalement nouvelle, je n’avais pas intégré, comme beaucoup d’autres, le fait que ce moyen de contraception, la pilule, est un médicament avec des effets indésirables. J’ai des difficultés à avancer sur le plan pénal mais sur le plan civil on a obtenu gain de cause. 

A quel moment avez-vous décidé de vous spécialiser ?

Mon premier enfant était un grand prématuré, pour lequel le suivi de grossesse pourrait être remis en question. La situation de ma fille a été pour ainsi dire ignorée pendant les 15 premiers mois, on a plutôt culpabilisé les parents de l’éducation qu’ils donnaient, en la surprotégeant, ce qui expliquait pourquoi elle ne marchait pas et pourquoi elle avait des difficultés de motricité. En fait, elle avait une hémiplégie du côté droit. Je suis rentrée assez brutalement en tant que jeune papa dans le monde du handicap. Parallèlement, à la même époque, le docteur Courtois, président de l’Association d’Aide aux Victimes d’Accidents Corporels (A.A.V.A.C) recherchait des avocats et j’ai décidé d’embrasser cette cause.

Comment entretenez-vous vos connaissances sur le plan scientifique pour gérer ces dossiers complexes ?

J’ai la chance, au bout de plus de 25 ans, d’avoir rencontré des médecins et professeurs exceptionnels qui ont spontanément apprécié notre façon de travailler et les causes que nous défendions. Ils m’ont traduit dans bien des cas des situations que j’avais du mal à comprendre. On n’est pas dans ce clivage entre avocat et médecin mais sur un échange, avec la volonté de permettre aux victimes d’accéder à leurs droits.

Je ne suis pas anti médecins, antilabos, antivaccin, ni antipilule, loin de là, je trouve que c’est plus intelligent de s’asseoir autour d’une table et de discuter des difficultés pour qu’elles ne se reproduisent plus. C’est dans ce sens-là que je souhaite mener la politique du cabinet, avec la prétention de croire qu’on peut aussi améliorer le système de santé, quand il est défaillant ou pire.

Source 20 MINUTES.

Essais thérapeutiques sauvages (ALZHEIMER – PARKINSON) : le professeur Fourtillan persiste, malgré sa mise en examen…

Révélé au grand public par le documentaire « Hold-up », le professeur Jean-Bernard Fourtillan a réalisé des essais thérapeutiques sauvages auprès de malades atteints de Parkinson ou d’Alzheimer.

Il a continué à lever des fonds pour ses recherches, en dépit de leur interdiction.

Le professeur Jean-Bernard Fourtillan, dans le documentaire controversé "Hold-up" (CAPTURE D'ÉCRAN / VIDÉO HOLD-UP)

 

Le professeur Fourtillan s’est fait remarquer pour avoir affirmé, dans le documentaire controversé Hold-up, que l’Institut Pasteur avait créé de toutes pièces le virus du Covid-19. Une affirmation qui a poussé l’Institut à déposer plainte pour diffamation. Mais Jean-Bernard Fourtillan, professeur honoraire de la faculté de médecine et de pharmacie de Poitiers, est aussi l’organisateur d’essais thérapeutiques illégaux auprès de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et de Parkinson.

Des essais cliniques en dehors de tout contrôle

De 2018 à 2019, dans une abbaye près de Poitiers, il a recruté 400 patients, souvent âgés. Il leur remettait un patch cutané contenant un supposé dérivé de la mélatonine. Une hormone, la Valentonine, dont il affirme qu’elle peut soigner les malades atteints des maladies d’Alzheimer et de Parkinson. Il dit avoir découvert cette hormone en 1994, après une « révélation divine ». Des prises de sang étaient réalisées à l’issue de ces tests, sans aucune autorisation de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament).

Parmi les patients présents, se trouvait le professeur Henri Joyeux, connu notamment pour ses positions contre les vaccins. Lui et Jean-Bernard Fourtillan avaient travaillé ensemble 40 ans plus tôt. Le pharmacien le recontacte en 2015 et lui demande de l’aider à faire connaître ses travaux. Henri Joyeux accepte. Il croit aux recherches de son collègue et le fait savoir avec enthousiasme dans une vidéo qui circule alors beaucoup sur les réseaux sociaux : « C’est une véritable bombe scientifique que cette découverte », affirme Henri Joyeux. Ce soutien sera déterminant pour de nombreux patients que nous avons contactés, et qui contactent ensuite le professeur Fourtillan afin de participer à ses tests.

Extrait du mail du 2 septembre 2018. Liste des participants aux essais parmi lesquels Henri Joyeux et sa femme. (CAPTURE D'ÉCRAN / CELLULE INVESTIGATION RADIO FRANCE)

En septembre 2019, alertée, l’ANSM interdit les essais. La ministre de la santé, Agnès Buzyn, dénonce alors sur France Inter une « faute lourde ». La cellule investigation de Radio France a pu établir que le professeur Fourtillan a continué à lancer des appels aux dons pour financer de futurs essais.

De multiples appels aux dons

Dès le 8 octobre 2019, soit trois semaines après la décision de l’ANSM, il écrit à ses patients pour leur demander de lui verser des dons, et se montre optimiste : « Les LRAR [lettres recommandées avec accusé de réception] que j’ai envoyées à madame Agnès Buzyn, ministre de la Santé, et à monsieur Dominique Martin, directeur général de l’ANSM (…) constituent un contre-feu qui a porté ses fruits. » Il ajoute : « Nous avons calmé instantanément la tempête médiatique et retourné les choses à notre avantage. » Il promet que les patchs seront livrés « chaque mois » de « façon définitive (…) à partir du 15 octobre ». Il n’en sera rien.

Extrait du mail du 8 octobre 2019. Trois semaines après l’interdiction de ses patchs, M. Fourtillan en promet à ses patients. (CELLULE INVESTIGATION DE RADIO FRANCE)

Durant les mois qui suivent, ces appels aux dons se renouvellent régulièrement. Ils sont à verser à l’ordre du fonds de dotation Josefa Menendez, que le professeur Fourtillan a créé en 2015 pour financer ses essais. Ce dernier promet à ses patients que des patchs seront « distribués en pharmacie, et remboursés par la Sécurité sociale ». Certains lui versent de l’argent, dans l’espoir de s’en procurer.

Entre-temps, la justice travaille. Le 11 mars 2020, Jean-Bernard Fourtillan est mis en examen, notamment pour exercice illégal de la profession de pharmacien. Il a interdiction d’entrer en contact avec ses patients. Quatre jours plus tard cependant, il les sollicite, en violation de son contrôle judiciaire, par l’intermédiaire de sa femme, Marianne Fourtillan.

Celle-ci explique dans son mail du 15 mars 2020 : « Je vous contacte avec ma nouvelle adresse mail que vous devez utiliser dorénavant pour communiquer avec le fonds Josefa. » Elle insiste pour qu’ils envoient à nouveau des dons : « Le fonds Josefa a un besoin financier urgent pour les mois de mars et avril seulement. Le fonds vous demande de faire le maximum selon vos moyens. »

Les patients sont ensuite invités à faire un virement sur le nouveau compte bancaire que le professeur Fourtillan a ouvert au nom du fonds Josefa, au Crédit Agricole du Poitou.

Quand Jean-Bernard Fourtillan investit dans l’or

Le 19 mars 2020, en pleine crise du Covid-19, le professeur Fourtillan reprend sa plume et envoie un étrange mail à ses patients. « La pandémie du Coronavirus (…) va servir de prétexte aux banques mondiales pour opérer une réinitialisation monétaire, en ramenant la valeur des monnaies à l’étalon Or », affirme-t-il. Il en est certain, la valeur de l’or va grimper. « Depuis un an, poursuit-il, les banques centrales achètent tout l’or disponible, et [elles] vont (discrètement) dévaluer les devises dans le mois qui vient, en augmentant la valeur de l’or [de] 20 à 30. »

Il enjoint donc ses patients d’acheter ce métal précieux dès que possible. Et pour simplifier leurs démarches, il leur communique le nom de la plateforme en ligne sur laquelle il en achète : « Si vous voulez, je vous parraine. Mon pseudonyme chez ******* est ROTIBOLO ».

Le 22 mars 2020, un nouvel appel aux dons arrive dans la boîte mail des patients. L’ultime, promet Marianne Fourtillan : « Jean-Bernard vous demande de faire un seul et dernier don au fonds Josefa, le plus élevé possible. » La justification est cette fois : « Il est essentiel pour réussir à obtenir une ATU [autorisation temporaire d’utilisation] puis une AMM [autorisation de mise sur le marché] des patchs d’ici la fin juin, que le fonds Josefa puisse disposer de 3 ou 4 millions d’euros de trésorerie. »

Le 30 avril 2020, le professeur Fourtillan franchit un cap. Dans un mail rocambolesque, il avertit ses patients qu’il n’a plus d’argent pour régler 9 800 euros de factures impayées et leur demande de l’aide. Dans le même temps, il annonce qu’il a personnellement acheté plusieurs kilos d’or avec leurs dons. De l’or qu’il compte revendre au profit du fonds Josefa : « J’ai utilisé tous les dons versés au fonds Josefa à ce jour pour acheter de l’or physique, précise-t-il. J’ai pu acheter quatre kilos d’or [d’une valeur d’environ 200 000 euros]. Quand je vendrai cet or, j’injecterai le produit de la vente dans le fonds Josefa. »

Durant les mois qui suivent, le professeur Fourtillan se cache. Il refuse de se rendre aux convocations des juges qui envoient les forces de l’ordre pour l’arrêter en décembre 2020. Il est alors placé dans un hôpital psychiatrique du Gard à la demande d’un médecin, en raison de son état de santé. Il est libéré quelques jours plus tard.

« Nous étions soit trompés, soit endormis. »

Henri Joyeux

à la cellule investigation de Radio France

Jean-Bernard Fourtillan n’a pas donné suite à nos sollicitations. En revanche, le professeur Joyeux, qui avait initialement soutenu son ami avec force, insiste aujourd’hui pour dire qu’il n’a « jamais co-fondé le fonds Josefa avec le professeur Fourtillan ». Lorsqu’on lui demande s’il ne s’est pas douté que les essais auxquels il a participé en 2018 n’étaient pas légaux, il s’exclame : « Aujourd’hui, ça paraît évident : mais en fait pas du tout. Il m’avait demandé de l’accompagner auprès d’industriels importants pour la production de ses patchs, et il avait dirigé pendant des années des centres de recherches. Il connaissait la musique ! Donc, nous étions soit trompés, soit endormis. Nous étions dans la confiance de ces industriels et de lui-même. »

À propos de la découverte du professeur Fourtillan qu’il qualifiait de « bombe atomique » en 2015, le professeur Joyeux se montre aujourd’hui beaucoup plus réservé : « Jean-Bernard Fourtillan avait tendance à penser qu’avec [sa découverte], on allait guérir un tas de maladies, l’Alzheimer et le Parkinson, et tant d’autres. Et là-dessus, je n’étais absolument pas d’accord, car on n’avait pas de preuves. Je lui disais ‘Sur le sommeil, oui. Puisque tu l’as démontré sur l’animal, ça doit être présent chez l’humain, mais après, piano piano !' »

En attendant, l’instruction se poursuit. Henri Joyeux et Jean-Bernard Fourtillan sont mis en examen dans cette affaire. On devrait donc, sauf coup de théâtre, se diriger vers un procès. Quant aux patients, ils craignent, pour beaucoup, que cette affaire enterre des recherches qui leur avaient donné de l’espoir. Certains espèrent que d’autres scientifiques les poursuivront, mais cette fois-ci, en respectant les règles.

Source FRANCE INFO

Euthanasie : un médecin mis en examen pour « assassinats » en Haute-Savoie…

En charge des soins palliatifs à la clinique des Deux Lys, au nord-est d’Annecy, il serait suspecté d’avoir euthanasié plusieurs «patients âgés de 85 à 90 ans».

Il est suspecté d’avoir euthanasié plusieurs patients âgés de 85 à 90 ans.

 

Un médecin de 64 ans qui exerçait depuis 2019 dans une clinique de Haute-Savoie a été mis en examen en décembre pour « assassinats » et placé sous contrôle judiciaire, a-t-on appris jeudi 11 mars auprès du parquet d’Annecy, confirmant une information de l’hebdomadaire Le Faucigny.

Le sexagénaire était en charge des soins palliatifs à la clinique des Deux Lys, un établissement du groupe Korian situé à Thyez, au nord-est d’Annecy. Selon l’hebdomadaire haut-savoyard, il serait suspecté d’avoir euthanasié plusieurs « patients âgés de 85 à 90 ans ». Le médecin avait été embauché en CDD début 2019 dans le cadre d’un remplacement d’un an pour piloter la nouvelle unité de soins palliatifs de la clinique des Deux Lys, un établissement du groupe Korian situé à Thyez, au nord-est d’Annecy.

« Une instruction, pour laquelle deux juges ont été saisis, se poursuit pour tenter de déterminer si le docteur D. doit être renvoyé devant les assises ou une autre juridiction », a indiqué à l’AFP la procureure de la République d’Annecy Véronique Denizot. « Il reste à savoir si ses actes relèvent du pénal ou si la défense peut argumenter d’actes médicaux qui ne reçoivent pas la qualification d’assassinat », nuance Mme Denizot. « Dans ce dossier, seul ce médecin est mis en examen, et pour moins de dix victimes. Ce sont ses agissements individuels qui sont étudiés et instruits. La clinique n’est en l’état pas mise en cause. Elle entend se constituer partie civile ».

Une information judiciaire, confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Chambéry, avait été ouverte en janvier 2020 par le parquet d’Annecy pour « meurtres » après que la direction de la clinique, confrontée à une mortalité élevée (26 décès en 2019), eut saisi la commission médicale de l’établissement et mené une enquête interne. Un signalement avait ensuite été effectué auprès du Conseil départemental de l’ordre des médecins, lequel avait saisi le parquet de Bonneville. Ce dernier s’était finalement dessaisi au profit du parquet d’Annecy. Conformément à ses réquisitions, le médecin a été placé en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention. Il a finalement été remis en liberté par la chambre de l’instruction et placé sous contrôle judiciaire début janvier après avoir fait appel.

Selon Le Faucigny, le docteur D. a été condamné en 2017 à 18 mois de prison avec sursis et deux ans d’interdiction d’exercice médical pour avoir agressé sexuellement l’une de ses patientes lorsqu’il officiait à Romans-sur-Isère (Drôme). « Ce médecin a eu un antécédent judiciaire auprès de la cour d’appel de Grenoble, pour lequel il a eu une interdiction d’exercer. Au moment où il était en poste à la clinique de Thyez, il était en règle », a confirmé Véronique Denizot.

Source LE FIGARO.

Des anti-infectieux pour guérir l’autisme : un médecin de l’Ain sous le coup d’une radiation…

L’Ordre régional des médecins l’a sanctionné pour « fautes déontologiques ». Un médecin de l’Ain est sous le coup d’une radiation pour un protocole de soin de l’autisme non-validé scientifiquement.

Le Dr Philippe Raymond a fait appel de cette décision.

Un médecin de l'Ain pourrait être radié pour avoir promu et prescrit des anti-infectieux en vue de guérir des enfants autistes. Le Le Dr Philippe Raymond a fait appel de cette sanction infligée par l'Ordre des médecins.

 

Un médecin de l’Ain, membre d’un collectif qui affirme pouvoir guérir l’autisme à l’aide de médicaments anti-infectieux a été radié par l’Ordre régional des médecins pour « fautes déontologiques« . La sanction infligée au Dr Philippe Raymond date du 8 décembre 2020, mais n’a été rendue publique que le 23 février 2021. Le médecin ayant interjeté appel, sa radiation « n’est ni définitive, ni exécutoire« .

Protocole de soin de l’autisme non-validé

Le praticien est un membre fondateur de Chronimed, collectif de médecins créé notamment par le controversé Pr Luc Montagnier, pour « recherche(r) les causes infectieuses cachées dans les pathologies chroniques« . Ce collectif défend notamment un protocole de soin de l’autisme et de la maladie de Lyme par des médicaments antibiotiques, antifongiques et antiparasitaires, dont l’efficacité n’a pas été validée scientifiquement.

Avril 2019, le Conseil national de l’ordre des médecins sonne l’alerte, estimant que « la prise en charge par ce médecin de patients autistes, qui ne correspond pas aux données acquises de la science, est contraire à ses obligations déontologiques« . L’instance disciplinaire saisie va dans le même sens : « le Dr Raymond a méconnu les dispositions (…) du code de la santé publique » qui stipulent notamment que les soins délivrés par un médecin doivent être « fondés sur les données acquises de la science » et que, dans son expression publique, « il doit ne faire état que de données confirmées, faire preuve de prudence et avoir le souci des répercussions de ses propos auprès du public« .

Une victoire pour SOS Autisme France

Cette radiation, même si la sanction ne peut être exécutée compte-tenu de l’appel formulé par le médecin, a été qualifiée de « première victoire » par Olivia Cattan. La présidente de SOS Autisme France avait alerté l’Agence nationale de sécurité du médicament sur ces pratiques consistant à promouvoir et prescrire « des anti infectieux en vue de guérir des enfants autistes« . L’ANSM avait à son tour saisi la Justice pour signaler le cas de plusieurs médecins.

Réaction d’une toute autre teneur : « C’est avec stupéfaction et désolation, que nous avons appris ce jour la sanction de radiation, infligée au Dr Philippe Raymond« , a réagi dans un communiqué l’association France Lyme, défendant un médecin « dévoué et engagé« . L’association rappelle que le praticien n’est « sous le coup d’aucune plainte à charge de patients« , et qu’il avait fait partie du groupe de travail sur la maladie de Lyme au sein de la Haute Autorité de Santé en 2018.

Source FR3.

Les greffes d’organes de porc pourraient guérir bien des maladies humaines…

Si les essais cliniques démontraient l’efficacité de la xénogreffe de rein, des dizaines de milliers de vies seraient sauvées chaque année dans le monde.

 

L’incidence de l’insuffisance rénale terminale est en constante augmentation à travers le monde. Dans les pays développés comme les États-Unis, l’espérance de vie élevée, l’hypertension, le diabète, l’obésité et les maladies cardiovasculaires contribuent à une augmentation de l’insuffisance rénale chronique. Depuis les années 1970, l’hémodialyse a permis de maintenir en vie des millions de personnes souffrant d’insuffisance rénale.

Aussi salvatrice soit-elle, l’hémodialyse ne permet néanmoins pas de maintenir les malades en vie pendant de longues années, avec «un peu plus de la moitié seulement des patients (51%) toujours en vie au bout de cinq ans de traitement, et 32% à dix ans». Environ 16% des personnes dialysées décèdent chaque année. Non seulement l’hémodialyse ne permet pas de survivre sur le long terme, mais elle impacte très négativement la qualité de vie, à tel point qu’aux États-Unis en 2004, 24% des patient·es choisissaient d’arrêter le traitement.

La transplantation d’un rein d’une personne vivante ou décédée permet d’améliorer drastiquement les chances de survie ainsi que la qualité de vie des personnes souffrant d’insuffisance rénale. Si l’espérance de vie restante moyenne pour un individu âgé de 20 à 24 ans est de 18,8 ans avec une dialyse, elle passe à 43,4 après une transplantation, soit seulement 11 ans de moins que la population générale. Cette procédure salvatrice est néanmoins tragiquement limitée par la pénurie chronique de reins à travers le monde.

Aboutir à une xénogreffe sûre et efficace permettrait à l’humanité d’avoir accès à une source presque illimitée d’organes.

Aux États-Unis, 40% des personnes sur liste d’attente ont une haute probabilité de mourir d’ici cinq ans. Une analyse de 2006 révélait que la plupart des personnes mortes alors qu’elles étaient sur liste d’attente pour un rein auraient été d’excellentes candidates pour une greffe. Rien qu’aux États-Unis, chaque jour, trente personnes meurent faute d’avoir obtenu un organe ou sont retirées de la liste d’attente parce qu’elles deviennent trop malades pour la procédure de transplantation. Les différentes politiques publiques visant à accroître le nombre de dons d’organes n’ont que peu permis de faire reculer cette pénurie aux conséquences dramatiques. C’est dans ce contexte que de nombreuses équipes de recherche à travers le monde portent leurs espoirs sur la xénogreffe.

Celle-ci consiste à utiliser des animaux, le plus souvent des porcs, comme sources d’organes pour les humains. Aboutir à une xénogreffe sûre et efficace permettrait à l’humanité d’avoir accès à une source presque illimitée d’organes, mettant de ce fait fin à la pénurie et donc sauvant la vie de dizaines de milliers de personnes chaque année. C’est dans ce domaine que des scientifiques chinois·es, américain·es et espagnol·es ont très récemment publié une étude qui consistait à modifier génétiquement avec succès des porcs afin de rendre leurs organes et tissus compatibles avec le corps humain.

Trois barrières empêchant la xénogreffe entre porcs et humains

Dans cette étude parue le 21 septembre dernier dans le journal Nature Biomedical Engineering, l’équipe de recherche a tâché de surmonter les trois principales barrières empêchant la transplantation d’organes des porcs vers les humains.

La première de ces barrières est évidemment celle du rejet immunitaire. Lors de la transplantation d’un organe humain, le système immunitaire du receveur va considérer l’organe transplanté comme un composant étranger, et va donc l’attaquer en démarrant un rejet immunitaire. Le type de rejet le plus dangereux est le rejet hyperaigu, qui en quelques minutes à quelques heures conduit à un déclin de l’organe jusqu’à sa nécrose.

Par rapport à la transplantation d’un organe humain, la xénogreffe implique une barrière immunitaire encore plus grande due à la présence d’un plus grand nombre de composants étrangers sur la surface des cellules, ainsi que des différences moléculaires importantes notamment en matière d’anticorps, de cellules NK et de macrophages.

La deuxième barrière consiste en un problème d’inflammation systémique souvent observé dans les cas de transplantations entre porcs et primates non humains, inflammation qui elle-même entraîne des troubles de la coagulation ainsi qu’une augmentation de la réponse immunitaire. Les problèmes de coagulation sont responsables de la plupart des échecs de greffe dans les cas de xénogreffe.

Enfin, la troisième barrière relève du danger de transmission d’organismes pathogènes entre espèces. Parmi ces organismes, les rétrovirus endogènes porcins sont particulièrement importants car difficiles à éliminer de par le fait que leur ADN fait partie du génome même du porc. Commes d’autres rétrovirus tel le virus leucémogène félin, ces rétrovirus peuvent entraîner des maladies graves comme des immunodéficiences et des tumeurs.

«Il est probable que des essais cliniques de transplantation de reins de porc aient lieu dans les deux prochaines années.»

«Clinical Pig Kidney Xenotransplantation: How Close Are We?», article publié dans le Journal of the American Society of Nephrology

Pour faire tomber ces barrières, l’équipe de recherche a d’abord modifié génétiquement des cellules d’oreille de porc afin d’inactiver trois gènes et d’ajouter neuf transgènes humains, cette double modification permettant une bien meilleure compatibilité avec le système immunitaire et la coagulation sanguine du corps humain. Ces cellules génétiquement modifiées à l’aide de CRISPR-Cas9 ont ensuite été transformées en embryons à l’aide de la technique de transfert de noyau de cellules somatiques (clonage). Ces embryons ont permis de faire naître des porcs qui portaient la double modification génétique.

Des cellules de ces nouveaux porcs ont ensuite été elles-mêmes génétiquement modifiées par CRISPR-Cas9, cette fois-ci pour inactiver les gènes des rétrovirus endogènes porcins. Une fois les cellules modifiées, des porcs portant l’ensemble des trois types de modification dans leur génome sont nés à la suite d’une nouvelle utilisation de la technique de clonage.

Des analyses ont été menées: elles ont non seulement confirmé que les cellules de ces porcs présentaient une grande compatibilité avec le système immunitaire humain, mais aussi une moindre propension à entraîner des troubles de la coagulation, et enfin, une bonne santé.

Un avenir prometteur pour la greffe de rein

Cette expérimentation est un pas majeur vers le premier essai clinique de xénogreffe d’un rein de porc vers l’humain. Il s’agit en effet de la première étude à combiner chez le porc des modifications génétiques qui visent à la fois à le rendre davantage compatible avec le système immunitaire humain et la coagulation humaine, mais aussi à éliminer le danger de transmission de rétrovirus endogènes porcins. L’utilisation conjointe du ciseau génétique extrêmement précis CRISPR-Cas9 et du clonage par transfert de noyau de cellules somatiques a permis d’implémenter des altérations génétiques très conséquentes en seulement deux étapes de modification.

Les scientifiques chinois·es, américain·es et espagnol·es sont en ce moment en train de mener une étude consistant à transplanter des organes de ces porcs génétiquement modifiés chez des primates non humains afin de déterminer la sûreté et l’efficacité de la procédure. Dans une revue publiée en janvier 2020, une équipe de l’Université de l’Alabama avance que «l’état de la science est suffisamment avancé pour indiquer qu’il est probable que des essais cliniques de transplantation de reins de porc aient lieu dans les deux prochaines années». Ce même article défend l’idée que les personnes participant à ces premiers essais cliniques devraient être celles qui sont sans espoir d’obtenir une greffe de rein humain à temps:

«Nous suggérons qu’il serait éthique d’offrir une greffe de rein de porc à des patients sélectionnés dont l’espérance de vie est inférieure au temps que cela prendrait pour qu’ils obtiennent un organe d’un donneur humain décédé. La période d’attente médiane pour un patient avec une insuffisance rénale terminale est de 3,9 années, au bout desquelles environ 35% des candidats à la greffe meurent ou sont retirés de la liste d’attente.»

Les conséquences d’essais cliniques de greffe de rein de porc vers des humains qui démontreraient sa sûreté et son efficacité seraient immenses. Non seulement les reins pourraient être produits en abondance, mais ils deviendraient fondamentalement disponibles à la demande, y compris dans les cas d’urgence. Des dizaines de milliers de vies seraient ainsi sauvées chaque année dans le monde. Les effets négatifs de la mort cérébrale sur la santé des reins disponibles pour la greffe disparaîtraient. Ce serait également la fin des dons de personnes vivantes, ce qui constituerait une excellente nouvelle étant donné la lourdeur de la procédure ainsi que les complications médicales qui peuvent survenir.

«Les porcs seront manipulés pour contrôler la réponse immunitaire adaptative, permettant de réduire voire de supprimer les thérapies immunosuppressives exogènes.»

«Clinical Pig Kidney Xenotransplantation: How Close Are We?», article publié dans le Journal of the American Society of Nephrology

En outre, toute une nouvelle catégorie d’individus pourraient alors bénéficier de greffes de rein: il s’agit des cas de personnes à la marge qui, bien qu’elles n’aient pas besoin d’un rein sur le court terme, tireraient néanmoins bénéfice d’une greffe qui leur éviterait des problèmes de santé sur le moyen ou long terme. Compte tenu de la rareté de reins disponibles pour une greffe, ces personnes souffrant par exemple de diabète mal contrôlé sont aujourd’hui exclues des listes d’attente. Dans une situation d’abondance de reins, toutes les greffes pourraient être faites de manière préemptive plutôt que bien plus tard, lorsque le besoin devient crucial. Les résultats des greffes de reins préemptives sont d’ailleurs supérieurs à ceux des greffes qui ont lieu après la mise en place d’une dialyse.

D’après l’équipe de l’Université de l’Alabama, les modifications génétiques des porcs pourraient à l’avenir aller plus loin que ne le font les travaux scientifiques actuels:

«Les manipulations génétiques qui ont été introduites jusqu’à ce jour dans les porcs ont majoritairement tâché de surpasser la réponse immunitaire innée, pour laquelle les thérapies médicamenteuses sont limitées. Dans le futur néanmoins, les porcs seront également manipulés pour contrôler la réponse immunitaire adaptative, permettant ainsi de réduire significativement voire complètement supprimer les thérapies immunosuppressives exogènes.»

Au-delà des reins

Outre les patient·es souffrant d’insuffisance rénale, d’autres pourraient demain bénéficier de la révolution de la xénogreffe animale. C’est le cas des personnes qui survivent à des brûlures sévères de la peau, qui souffrent alors d’une mortalité significative sur le long terme ainsi que de multiples effets psychologiques extrêmement négatifs. Pour celles qui présentent des brûlures impliquant plus de 50% de la surface totale du corps, les greffes de leur propre peau ne sont fréquemment pas suffisantes.

Des xénogreffes de peau animale sont pratiquées dès aujourd’hui, mais elles sont la plupart du temps très rapidement rejetées. Les tissus humains issus de cadavres connaissent des pénuries persistantes, et aucun substitut approchant les qualités fonctionnelles et cosmétiques de la peau humaine n’a encore été trouvé. De récentes études chez des primates non humains ont démontré que de la peau issue de porcs génétiquement modifiés peut survivre jusqu’à trente jours sans immunosuppression contre huit jours en moyenne pour les peaux humaines, et ce avec une qualité équivalente. Un essai clinique est actuellement en cours aux États-Unis pour évaluer la sûreté et l’efficacité d’une xénogreffe de tissus issus de porcs génétiquement modifiés.

«S’il est acceptable de tuer des porcs pour faire des saucisses, alors il est certainement acceptable de les tuer pour sauver des vies.»

«Will the Pig Solve the Transplantation Backlog?», article publié dans Annual Reviews

Les espoirs sont également grands en matière de production de globules rouges:

«Une alternative aux globules rouges pour des transfusions cliniques serait avantageuse, particulièrement dans les situations de perte massive de sang (où la disponibilité et la compatibilité sont limitées) ou les maladies du sang chroniques qui requièrent des transfusions fréquentes (qui résultent en une allo-immunité [une immunité envers le sang issu de dons]). […] Les globules rouges de porcs offrent une alternative prometteuse en raison de leurs similarités avec les globules rouges humains, et notre capacité grandissante à modifier génétiquement les porcs pour réduire leur immunogénicité [la capacité de leurs cellules à déclencher des réponses immunitaires chez l’humain]

On pourrait encore continuer longtemps en citant notamment les promesses des xénogreffes animales en matière de transplantation cardiaque, ou encore de transplantation de foie. Dans l’ensemble de ces cas, la recherche s’accélère depuis les dernières décennies et les succès se font de plus en plus nombreux dans les essais précliniques grâce à l’utilisation de porcs génétiquement modifiés. Comme dans le cas de la recherche sur les animaux chimériques, les voix de personnes attachées au véganisme ne manqueront pas de s’élever pour s’opposer à ces techniques de xénogreffes.

Cette opposition à l’utilisation des porcs pour sauver un nombre immense de vies humaines perd toutefois la majeur partie de son poids dans un monde où les porcs sont massivement utilisés comme source de nourriture: «S’il est acceptable de tuer des porcs pour faire des saucisses, alors il est certainement acceptable de les tuer pour sauver des vies.»

Gageons que cette opposition des militants vegans ainsi que celle, probable, de croyants musulmans ou juifs, ou encore des personnes éprouvant du dégoût à l’idée d’organes porcins chez l’humain ne sera pas suffisante pour ralentir ou stopper cette formidable recherche ne qui promet rien de moins que d’abolir les tragiques pénuries d’organes et de tissus. La France gagnerait à dépoussiérer ses lois de bioéthiques extrêmement contraignantes, à s’affranchir de ses peurs irrationnelles de la modification génétique, et enfin à participer pleinement à la recherche mondiale concernant les xénogreffes d’organes issus de porcs.

Source SLATE.

 

 

 

 

Des patients utilisés comme cobayes par un médecin : le cri d’alarme d’Alain Bernard pour sa mère…!

Le champion olympique Alain Bernard a lancé un appel à témoins de personnes qui auraient fait l’objet de soins de la part d’un chirurgien du dos, le docteur Gilles Norotte.

Celui-ci est accusé d’avoir utilisé ses patients comme cobayes pour expérimenter une nouvelle technique chirurgicale, appelée la « cimentoplastie ».

Alain Bernard, champion olympique, lance un appel à témoignages.

 

C’est un appel qui n’est pas passé inaperçu : ce lundi 22 février, Alain Bernard, nageur et champion olympique lors des Jeux Olympiques de Pékin en 2008, a dénoncé les agissements d’un chirurgien du dos. Le sportif soupçonne le professionnel de santé de s »être servi de ses patients comme cobayes pour tester une nouvelle technique chirurgicale, appelée la « cimentoplastie ».

Dans Le Parisien, le nageur explique que sa propre mère, Éliane, âgée de 71 ans, fait partie de la patientèle de ce médecin. La septuagénaire aurait fait l’objet de ce type d’opération en 2017 : elle s’est vue injecter du ciment dans les disques qui se trouvent dans sa colonne vertébrale. La mère d’Alain Bernard explique vivre un calvaire : elle indique avoir dû faire intervenir un autre médecin pour soigner une fuite de ciment qui lui comprimait un nerf.

Aucune autorisation pour cette pratique

« J’ai des douleurs la nuit, le matin au réveil, décrit-elle. Pour me lever, c’est compliqué. Quand je marche, dès que ça monte, je suis obligée de m’arrêter. C’est un gros handicap. » Celle-ci affirme n’avoir jamais donné son accord pour que le médecin pratique ce type d’opération. J’ai le sentiment d’avoir été un cobaye pour ce chirurgien. C’est seulement en octobre dernier, dans la presse, que j’ai découvert qu’il avait utilisé cette technique. Je suis en colère. C’est pour cela que j’ai porté plainte. »

La septuagénaire a été accompagnée par huit autres personnes qui affirment avoir été également victimes des agissements du médecin. Par ailleurs, le procureur de Gap (Hautes-Alpes) a indiqué avoir ouvert une enquête préliminaire contre le docteur Gilles Norotte. Le spécialiste est d’ailleurs sujet à une suspension de la pratique par les autorités médicales. Celui-ci aurait expérimenté sa technique pendant deux ans : cette méthode a été jugée non-conforme par des experts.

Le soutien d’Alain Bernard

De son côté, le nageur Alain Bernard a fait de cette affaire son cheval de bataille. Le sportif français souhaite recueillir le maximum de témoignages, pour les fournir au collectif des « victimes de la cimentoplastie discale ». Cette structure dispose d’un avocat et d’une adresse email : cimentoplastie@gmail.com.

« Ma maman, je lui dois tout, évoqué Alain Bernard. C’est elle qui m’a accompagné tout petit pour apprendre à nager, pour disputer des compétitions. C’est grâce à elle que j’ai pu pratiquer mon sport et vivre de ma passion. Il est donc insoutenable pour moi de la voir souffrir comme ça. Et surtout de ne pas avoir de solutions pour la soulager à part une nouvelle opération. »

Source LA DEPÊCHE.

Covid-19 : la galère d’un patient à « haut risque » pour se faire vacciner …!

Patient à « haut risque », un Haut-Saônois n’a pas pu être vacciné, faute de présenter une prescription de son médecin traitant.

Entre incompréhension et fatalisme, le sexagénaire prend son mal en patience.

Covid-19 : la galère d’un patient à "haut risque" pour se faire vacciner

 

Beaucoup d‘appelés, mais peu d’élus. Les chiffres communiqués par le Conseil départemental de la Haute-Saône sont éloquents. Au 8 février dernier, 2,973 % de la population du secteur étaient vaccinés, soit 6 940 personnes, alors que c’est le département de la région qui « a subi la plus haute surmortalité durant la seconde vague. » Les plus de 75 ans et les autres personnes vulnérables doivent patienter. À l’image de ce Haut-Saônois de Saint-Loup-sur-Semouse. Damien Bailly, 62 ans, « patient à haut risque » (triple pontage coronarien, emphysème pulmonaire, tumeur), avait pourtant pris les devants pour s’assurer une place dans l’un des cinq centres du département (Vesoul, Lure, Luxeuil, Gray et Héricourt).

« Une ordonnance du médecin traitant »

« Le 15 janvier, je me suis inscrit sur la plateforme Doctolib et j’ai obtenu deux rendez-vous, le 6 février et le 4 mars », raconte-t-il. Le jour J, le sexagénaire se présente au centre de vaccination de Luxeuil. Un médecin le reçoit pour échanger sur ses antécédents. Un autre soignant lui oppose alors son âge, « moins de 75 ans ».

On m’a réclamé une ordonnance de mon médecin traitant

Après vérification auprès de l’Agence régionale de la santé (ARS), qui lui confirme son éligibilité à la vaccination en tant que personne à risque, Damien Bailly revient à la charge. « Cette fois, on m’a réclamé une ordonnance de mon médecin traitant. » Il s’exécute. Deux jours plus tard, M. Bailly retente sa chance mais la dose de vaccin qui lui était réservée a trouvé un autre preneur.

La plateforme de réservation en ligne et la ligne téléphonique sont saturées

« On m’a demandé de reprendre rendez-vous, soit sur Doctolib, soit en appelant le numéro départemental », dit le Haut-Saônois. Problème : la plateforme de réservation en ligne et la ligne téléphonique sont saturées. En raison d’une forte demande, les sites du département n’ont plus de disponibilités.

On m’a conseillé de ne pas annuler mon second rendez-vous

Impossible d’annuler ses rendez-vous afin de renouveler sa demande. Une situation kafkaïenne, résume-t-il. C’est finalement du côté de l’ARS qu’une issue semble se profiler. Damien Bailly confirme : « On m’a conseillé de ne pas annuler mon second rendez-vous, le 4 mars, et de m’y présenter comme s’il s’agissait de la première injection. »

L’ARS incite à persévérer et à rappeler chaque jour le numéro départemental dédié (03 84 75 64 75). Des créneaux s’ouvrent au fur et à mesure ou sont susceptibles de se libérer ponctuellement.

Source EST REPUBLICAIN.

Combien de temps dure l’immunité chez les soignants infectés par le coronavirus ?…

Après une infection par le coronavirus, sommes-nous protégés contre une recontamination ?

Une question pertinente pour la population générale, mais qui devient primordiale chez les soignants.
Combien de temps dure l’immunité chez les soignants infectés par le coronavirus ?
Or une récente étude montre que la protection immunitaire diminue au cours du temps chez les professionnels de santé ayant fait une forme modérée de Covid-19.

 

Les professionnels de santé sont une population particulièrement exposée au risque d’infection SARS-CoV-2 (et potentiellement de réinfection) du fait de la prise en charge de patients Covid-19. Au moment de la première vague, très peu de données étaient connues sur la réponse immunitaire après l’infection et nous nous posions notamment la question de l’immunité protectrice chez des professionnels de santé après une forme modérée de Covid-19.

L’objectif de notre étude auprès de soignants, publiée le 8 février dans la revue Nature Communications, était donc de déterminer si dans ces formes modérées il y avait bien apparition de différents types d’anticorps (ou immunoglobulines) : IgM, IgA et IgG, s’ils pouvaient avoir un caractère protecteur et surtout combien de temps ils pouvaient persister après l’infection.

Les IgG sont les immunoglobulines les plus abondantes (75 à 80 % des anticorps circulants). Elles sont fabriquées lors d’un contact avec un antigène (corps étranger pour l’organisme). Elles protègent l’organisme contre les bactéries, les virus, et les toxines qui circulent dans le sang. Elles participent également à la réponse mémoire, base de l’immunité sur laquelle repose le mécanisme de la vaccination.

Les IgM sont des immunoglobulines sécrétées lors du premier contact de l’organisme avec un antigène. C’est la première classe d’immunoglobulines libérée et leur présence dans le sang indique une infection en cours.

Les IgA participent à l’élimination des antigènes qui auraient franchi la paroi intestinale. Elles se trouvent essentiellement dans les sécrétions comme la salive, les sécrétions respiratoires et digestives et le lait maternel. Le rôle essentiel des IgA est d’empêcher les agents pathogènes de se lier à la cellule et plus spécifiquement aux cellules constituant les muqueuses et l’épiderme (couche superficielle de la peau).

Un suivi des soignants ayant eu une forme légère du Covid-19

Pour répondre à ces objectifs, nous avons étudié au cours du temps l’apparition et la persistance de ces anticorps à l’aide de différentes techniques sérologiques, ainsi que leur caractère protecteur. Nous avons donc suivi 26 professionnels de santé qui ont présenté une forme modérée de Covid-19. C’est un petit nombre de sujets, mais nous avons fait des explorations fines de la réponse anticorps.

Nous avons montré que dès 21 jours après le début des signes cliniques, tous les professionnels de santé étaient séroconvertis, c’est-à-dire qu’ils présentaient des anticorps anti-SARS-CoV-2 de type IgA, M et G démontrant bien une réponse immunitaire contre le virus.

Nous nous sommes intéressés aux anticorps dirigés contre la protéine S du virus et plus particulièrement, le receptor binding domain (RBD), responsable de l’interaction avec l’angiotensin converting enzyme 2 (ACE2), le récepteur cellulaire du virus (qui lui permet de s’arrimer aux cellules pour les infecter) car c’est majoritairement contre ce type de protéine que les anticorps neutralisants sont dirigés.

Nous avons montré que les IgA, les anticorps impliqués dans la protection des muqueuses (et notamment la muqueuse respiratoire, qui est la voie d’entrée du SARS-CoV-2) étaient les principaux anticorps neutralisants dans les semaines qui suivent l’infection, mais qu’ils n’étaient plus présents que chez 38 % des professionnels 3 mois après le début des signes cliniques et que cela était aussi associé à une diminution des anticorps neutralisants présents dans le sang dès deux mois.

Structure simplifiée du coronavirus SARS-CoV-2 et représentation de la protéine S indispensable à l’entrée du virus dans la cellule. (Source : Jean‑Christophe Avarre et Anne-Sophie Gosselin-Grenet / via Biorender / The Conversation)

Structure simplifiée du coronavirus SARS-CoV-2 et représentation de la protéine S indispensable à l’entrée du virus dans la cellule. (Source : Jean‑Christophe Avarre et Anne-Sophie Gosselin-Grenet / via Biorender / The Conversation) 

Les anticorps neutralisants sont des anticorps particuliers permettant de prévenir l’infection en bloquant l’entrée du virus dans les cellules cibles. Ils sont très fortement associés aux corrélats de protection, c’est-à-dire à des marqueurs nous permettant de déterminer l’existence d’une protection immunitaire contre une maladie infectieuse. À l’heure de la vaccination, les corrélats de protection contre le SARS-CoV-2 ne sont pas encore clairement définis et posent la question du taux minimal d’anticorps nécessaire afin d’être protégé de l’infection par le SARS-CoV-2.

Dans le but d’étudier ces anticorps particuliers, nous avons développé un test qui permet de mesurer la capacité neutralisante des anticorps présents dans le sérum vis-à-vis du virus complet réplicatif. L’avantage de notre test réside dans le fait qu’il est basé sur du « vrai » virus et non pas sur du virus artificiel ou reconstruit, donc plus proche de ce qui se passe physiologiquement.

Les résultats de notre étude montrent que l’ensemble des professionnels étudiés a développé des anticorps neutralisant le SARS-CoV-2 entre 2 et 4 semaines après le début des signes cliniques. Par ailleurs, cette réponse neutralisante précoce était principalement liée aux IgA présentes dans le sérum, puis diminuait rapidement dès deux mois après le début des signes cliniques, avec même une disparition chez 15 % des professionnels en lien avec le déclin et à la disparition des IgA dans le sérum.

Il y a clairement une diminution de la réponse neutralisante liée la disparition des anticorps IgA, cependant le taux des anticorps IgG dirigés contre le domaine RBD de la protéine S du virus considérés également comme protecteurs et à longue durée de vie se maintenait entre deux et trois mois après le début des signes cliniques. Cela ne veut donc pas dire que les personnes ne sont plus du tout protégées, mais que la protection diminue au cours du temps chez les professionnels de santé ayant fait une forme modérée de Covid-19.

Ces travaux sont donc en faveur d’un maintien des mesures de protection et des gestes barrières et de l’intérêt de la vaccination même pour les professionnels de santé ayant fait une forme symptomatique de Covid-19. En effet comme dit précédemment c’est une population particulièrement exposée au risque d’infection et potentiellement de réinfection par le SARS-CoV-2. C’est un message très important, car actuellement, nous constatons un relâchement des mesures de protection et des gestes barrières. Les professionnels de santé sont fatigués, sous pression depuis bientôt un an et la lassitude s’installe. Il n’est pas question ici d’être culpabilisant, mais de renforcer les messages de prévention.

Actuellement, les professionnels de santé (de plus de 50 ans ou de moins de 50 ans avec facteurs de risques) qui ont eu le Covid-19 peuvent se faire vacciner s’ils le souhaitent (avec un délai de 3 mois après l’infection). Avec l’arrivée du vaccin Astra-Zeneca, la vaccination va être étendue à tous les professionnels de santé de moins de 65 ans.

Peut-on établir des liens entre vaccination et immunité naturelle ?

La protection qu’une personne obtient en cas d’infection varie d’une personne à l’autre et en fonction de la sévérité l’infection. D’autres études ont montré que de nombreuses personnes (environ 30 %) n’ont plus d’anticorps détectables quelques mois après une infection bénigne ou asymptomatique. Malgré cela il n’y a que de rares cas de réinfection décrits pour le moment. En revanche, les personnes qui ont fait une infection plus grave ont presque toutes des anticorps détectables au moins 6 mois plus tard.

La vaccination entraîne une immunité (pour les anticorps IgG) qui semble initialement comparable à celles des personnes qui ont fait une forme grave, mais on ne sait pas dans quelle mesure cette immunité persiste au-delà de six mois et si cette vaccination va induire l’apparition d’anticorps IgA.

La plupart des essais cliniques vaccinaux ont choisi comme critère de jugement la survenue d’une Covid-19 symptomatique. Il existe peu de données avec une recherche systématique de SARS-CoV-2 chez les volontaires des essais cliniques permettant d’identifier les infections asymptomatiques. Le vaccin Moderna semble réduire le risque d’infection asymptomatique dès la première dose, mais ces résultats sont à confirmer.

Les résultats de notre étude portent exclusivement sur l’immunité humorale (anticorps) et ne prennent pas en compte l’immunité cellulaire générée en réponse à l’infection par le SARS-CoV-2. Or on sait bien que l’immunité cellulaire joue également un rôle primordial dans les défenses de l’hôte vis-à-vis du SARS-CoV-2.

La version originale de cet article a été publiée dans The Conversation.

Source OUEST FRANCE.