Handicap – L’illettrisme en France…

L’illettrisme touche 2 millions et demi de personnes en France.

Comment faire pour surmonter ce handicap et réussir à apprendre à lire et à écrire malgré tout ?

L'illettrisme est un handicap invisible

 

Lire et écrire, ce sont des choses que nous faisons toute la journée. Pourtant, pour certaines personnes, tout ceci est impossible. Elles sont allées à l’école et, malgré tout, elles ne savent pas lire.

 

2 millions et demi de personnes en France sont concernées par cet handicap. Pour elles, impossible de lire les panneaux pour s’orienter, retirer de l’argent au distributeur, lire la notice d’un médicament ou envoyer un SMS. Devant l’incapacité à réaliser ses tâche qui paraissent si simples aux yeux des autres, elles ont honte et cachent leur illettrisme.

Le mot claque comme une insulte. C’est plutôt un naufrage national : la France, pays où l’instruction est obligatoire pour tous, compte 7 % d’illettrés. « Inacceptable », tonne le linguiste Alain Bentolila.

Deux millions et demi d’adultes, passés sur les bancs de l’école pendant au minimum dix années, entre 6 et 16 ans, en sont ressortis incapables de se débrouiller dans la vie. Impossible de savoir à quelle heure arrivera le bus, comment réchauffer tel plat cuisiné, combien réclame la banque, ou de quoi parle l’avenant au contrat de travail. Car oui, la moitié des personnes en délicatesse avec l’écrit occupent un emploi, et très souvent, ni le patron ni les collègues ne suspectent leur secret.

« Ils développent parfois des stratégies d’adaptation assez exceptionnelles car c’est douloureux, commente Agnès Salvadori, responsable de la mission Prévention et lutte contre l’illettrisme à la préfecture d’Ile-de-France. Ils s’appuient sur leur entourage, apprennent par coeur… »

Depuis que l’illettrisme a été érigé, en 2013, en une grande cause nationale, de plus en plus de ces handicapés de la vie courante osent sortir du bois, et réapprendre l’essentiel. Les organismes qui leur tendent la plume sont nombreux et, selon les spécialistes, l’objectif de faire tomber à 5 % le taux d’illettrisme semble à portée de main à l’horizon 2018.

Reste qu’à l’exercice de la comparaison, la France reste une bien mauvaise élève : sans être stricto sensu illettré, un Français sur cinq possède un faible niveau de lecture et d’écriture. « C’est quatre fois plus élevé qu’au Japon et deux fois plus qu’en Finlande », précise France Stratégie, un organisme dépendant de Matignon, qui juge le constat « sévère » et « préoccupant ».

L’école, de fait, doit prendre sa part de cette cinglante réalité. « Elle n’est pas conçue pour gérer la difficulté scolaire, assène Eric Charbonnier, expert des questions éducatives à l’OCDE. Pendant longtemps, sa seule réponse était le redoublement. » Inefficace, il a été supprimé.
Mais la solution reste à trouver.Il est toujours possible d’apprendre à lire et à écrire, même à 50 ans.

Pour en parler : 

  • Hervé Fernandez, Directeur de l’agence nationale contre l’illettrisme
  • Aline Leguluche, auteure de J’ai appris à lire à 50 ans aux éditions Prisma

Source 20 MINUTES et LE PARISIEN.

« We are atypic », un site internet pour parler des différences invisibles…

Les parents de Cléo lancent un site internet « We are atypic », pour témoigner du handicap de leur fille autiste, mais plus globalement de la neuro-atypie : l’hyperactivité, le haut potentiel ou encore la dyspraxie, autant de particularités parfois invisibles, qui méritent d’être mieux connues.

Session devoirs pour Cléo. Ses parents Stéphanie et Olivier ont lancé un site internet "We are atypic" pour parler de leurs expériences liées à l'autisme de leur fille mais ont aussi envie de faire connaître tous les autres troubles invisibles.

 

Stéphanie et Olivier vivent à Combrit, dans le Finistère. Ils sont les parents de Cléo. La fillette de 9 ans est autiste. Derrière le mot, un quotidien pas toujours évident, soumis au regard des autres, à l’incompréhension et à la difficulté de trouver des ressources. Pour Cléo, les apprentissages prennent plus de temps, les codes sociaux ne tombent pas sous le sens pour elle.

Il faut s’adapter, prévoir à l’avance, lui dire ce qu’on va faire. Dès qu’il y a une surprise, ça ne passe pas. On essaie aussi d’adapter vis-à-vis des gens autour. Comme ce sont des troubles invisibles, les gens ne comprennent pas toujours son comportement.

Olivier, père de Cléo

Forts de leurs constats, ils ont créé un site internet « We are atypic », qu’ils veulent collaboratif, avec des échanges d’expériences et de savoirs (de particuliers ou de professionnels) autour de troubles souvent méconnus, invisibles, au-delà de leur propre cas. Ici, on parlera aussi bien de l’autisme, de dyslexie, de TDHA (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité), de HPE (haut potentiel émotionnel).

Il y a beaucoup de défiance, d’idées reçues sur ces troubles qui nuisent à la construction de l’enfant et qui font ensuite des adultes en mal-être

Stéphanie, mère de Cléo

« S’appuyer sur notre histoire, pour que cela serve au plus grand nombre, c’est l’envie de notre famille », explique Stéphanie. Elle ajoute : « On a tendance à nous regarder comme si nos enfants étaient des sales gosses mal élevés ».

« Beaucoup de réponses nous manquaient » dit-elle alors qu’elle évoque la scolarité de Cléo, un parcours du combattant face à la méconnaissance des institutions. « Les difficultés de lecture, graphiques se voient, ce qui va moins se voir c’est le coût énergétique, la fatigue générée par Cléo si elle n’a pas d’adaptations. Elle y arrive et compense, mais cette fatigue doit être prise en compte. » 

Cléo se dit ravie du lancement de « We are atypic ». « Cela me permet d’exprimer mes émotions et c’est vraiment bien, car tous les gens peuvent savoir que j’ai des particularités. »

Source FR3.

Elles racontent le handicap invisible : « J’ai l’impression de devoir me justifier en permanence »…

Leur corps paraît en bonne santé, elles sont pourtant pétries de douleurs.

Porteuses d’un « handicap invisible » des millions de personnes mènent au quotidien un double combat : faire face à la maladie, mais aussi être reconnues par la société.

handicap invisible

 

Lorsque l’on parle de handicap, on pense immédiatement (et naïvement) aux seules personnes en fauteuil roulant. Mais saviez-vous que 80% des handicaps sont en réalité « invisibles » ? À l’échelle de la France, cela représente 9 millions de personnes, selon l’association APF France Handicap.

Le handicap invisible est une appellation regroupant plusieurs maladies. Il peut s’agir de maladies invalidantes, chroniques ou non, comme le diabète, l’endométriose ou le cancer, mais cela peut aussi concerner certaines maladies auto-immunes, comme la sclérose en plaques, ou encore des troubles comme le syndrome d’Asperger, l’hyperactivité, la dyslexie ou la dyspraxie, les suites d’un accident vasculaire cérébral ou d’une rupture d’anévrisme, la bipolarité, etc. Une liste bien évidemment non exhaustive tant elle serait trop longue à détailler.

Le handicap invisible recouvre donc des réalités très diverses, ayant pour seul point commun de ne pas être détectables à l’œil nu. Une particularité qui fait du quotidien des malades un véritable défi.

Contraintes, douleurs et charge mentale imperceptibles

Même s’il ne se voit pas, le handicap n’en demeure pas moins invalidant. Les malades souffrent de diverses affections et doivent composer avec les conséquences de la maladie dans un quotidien qui n’est pas toujours adapté à leurs maux.

C’est le cas de Sophie, 47 ans, atteinte d’une otospongiose bilatérale, une maladie extrêmement rare qui touche l’oreille interne. Sophie n’entend pas très bien et souffre d’acouphènes, de jour comme de nuit. Son audition a chuté au fil du temps, mis plus particulièrement après ses deux grossesses. « Je dois perpétuellement préciser à mes interlocuteurs que je suis malentendante. J’ai du mal à m’adapter dans les milieux bruyants, car je ne parviens pas à isoler les bruits, il m’est difficile d’échanger avec plusieurs personnes en même temps », nous explique-t-elle.

À 28 ans, Astrid* est atteinte de spondylarthrite ankylosante et de rhumatisme psoriasique, deux pathologies lourdes. Sa première affection est une maladie rhumatismale qui atteint surtout la colonne vertébrale et le bas du dos. Elle se traduit par des douleurs et une perte de souplesse des articulations.

Il s’agit d’une maladie chronique et évolutive, qui conduit à une raideur progressive des articulations. À terme, les vertèbres peuvent même se souder, provoquant alors une rigidité prononcée de la colonne vertébrale. Le rhumatisme psoriasique se traduit quant à lui, par une inflammation des articulations à l’origine de douleurs et de raideurs, associées à de la fatigue.

Seuls des traitements de confort (à base d’antidouleurs puissants), des traitements de fond pour freiner les inflammations et les atteintes des tissus articulaires (anti-inflammatoires et immunosuppresseurs), ainsi que des séances de kinésithérapie, ont pu lui être prescrits afin de limiter ses douleurs. « Ce sont des traitements lourds et fatigants. Malgré l’arrêt des anti-inflammatoires aujourd’hui, la fatigue est toujours là et les douleurs vont et viennent au gré de mes activités », détaille Astrid.

Les douleurs ne sont pas faciles à gérer au quotidien et rendent les moindres tâches compliquées pour la jeune femme : passer l’aspirateur, rester debout plus d’une heure… relèvent selon les jours de l’exploit. « Je ne peux jamais prévoir quand j’aurai mal, déplore-t-elle. Les durées des crises peuvent être plus ou moins longues, pouvant aller jusqu’à m’empêcher de marcher correctement. J’ai aussi beaucoup de maux de tête à cause de douleurs cervicales, du psoriasis, et je cumule beaucoup de fatigue. » Ses temps d’activités sont limités et précèdent toujours un temps de repos, nécessaire à sa récupération.

« On m’a indiqué que c’était une maladie dont je ne guérirai pas et pour laquelle il n’y avait pas de traitement. »

De son côté, Julia*, 34 ans, est atteinte de diabète depuis 20 ans. Une maladie contraignante et invalidante rythmée par les variations de son taux de sucre dans le sang. Elle doit en permanence surveiller ce dernier et s’injecter de l’insuline pour compenser le travail que n’effectue plus son pancréas. De l’extérieur, on ne soupçonne absolument pas sa maladie et le traitement qu’elle impose.

Pendant plusieurs années, elle est contrainte de s’isoler aux toilettes ou dans une pièce vide pour prendre son traitement. « Je ne me voyais pas en parler ouvertement et ‘imposer’ en quelque sorte ma maladie en faisant mes piqûres devant des gens par exemple. » Les progrès de la médecine aidant, elle peut désormais se soigner en toute discrétion. « Aujourd’hui, je peux assister à une réunion ou me balader dans l’open space tout en contrôlant ma glycémie ou en m’injectant de l’insuline sans que personne autour de moi ne soupçonne rien ». Des évolutions qui ont évidemment amélioré le quotidien de Julia et sa gestion de la maladie, mais qui l’invisibilise finalement davantage.

À cause des variations parfois incontrôlables de son taux de sucre, le diabète entraîne chez elle beaucoup de fatigue et de déconcentration. « Lorsque je fais des hypoglycémies la nuit, je suis toujours un peu dans les vapes le lendemain, car mon cerveau a manqué de sucre parfois pendant plusieurs heures. Quand j’en fais au travail, il me faut aussi un petit temps de récupération. Ce n’est pas toujours simple à gérer et il est difficile d’être proactive dans ces conditions », regrette-t-elle. « Il y a aussi toujours ce stress de faire une hypoglycémie au mauvais moment. C’est une vraie charge mentale. »

Faire face aux préjugés et discriminations

Aujourd’hui plus que jamais, les mots « intégration » et « égalité des chances » résonnent comme des gageures dans une société qui se revendique équitable et tolérante. Si l’on sait que la réalité est loin d’être à la hauteur, d’autant plus lorsque les différences sont visibles, qu’en est-il lorsqu’il s’agit d’un handicap invisible ?

« Beaucoup de malades se disent victimes de préjugés ou de discriminations en raison de l’invisibilité de leur handicap », remarque Patrice Tripoteau, Directeur général adjoint de l’APF France Handicap. « L’image que la société renvoie de l’individu est celle d’une personne sans problème, ni maladie, et dont les difficultés de fonctionnement seraient corrigibles par la simple volonté. »

Comme Sophie n’entend pas forcément lorsque l’on s’adresse à elle, certaines personnes deviennent agressives envers elle dans les magasins. « Si je ne me pousse pas assez rapidement, comme mon handicap n’est pas total et qu’il ne se voit pas, les gens ne comprennent pas et lorsque je précise que je suis malentendante, beaucoup pense que je me moque d’eux. J’ai l’impression de devoir me justifier en permanence. Certaines personnes ne veulent pas comprendre, s’agacent lorsque je demande de répéter une phrase ou me font des remarques désobligeantes, comme : ‘Tu n’as rien prévu pour améliorer les choses’, ‘Tu vas te faire ré-opérer ?’ ou encore ‘Ton appareil fonctionne mal aujourd’hui ?' ». Des phrases qui, à la longue, blessent Sophie profondément.

« J’ai parfois souvent eu la sensation que certaines personnes pensaient que je mentais ou que j’exagérais. »

Astrid a fait de nombreuses fois l’objet de discriminations. Dans le cadre de l’achat de sa maison par exemple, elle et son conjoint ont dû déposer environ 12 dossiers auprès d’assureurs, avec l’aide d’un courtier, impuissant face aux refus qui s’enchainaient. « C’était l’enfer et j’étais très en colère. À chaque dossier que je faisais, je devais fournir un questionnaire de santé (tous différents pour chaque assureur) rempli par mon médecin ou ma rhumatologue, mais aussi fournir tous les comptes rendus d’examens et les traitements en cours ou à venir. J’y ai passé deux mois. Finalement, j’ai trouvé une assurance moi-même, en fouillant sur Internet et sur les réseaux sociaux auprès de groupes de patients pour trouver une assurance qui accepte mon dossier. Cette dernière avait publié un communiqué de presse datant de 2015 dans lequel elle indiquait offrir des modalités d’assurance assouplies pour les patients atteints de rhumatismes inflammatoires. Avec le courtier, nous avons saisi ce dernier espoir et mon dossier est enfin passé. »

La jeune femme a elle aussi l’impression de devoir sans cesse justifier être réellement malade. « J’ai le sentiment de devoir donner des explications quant à mon état pour que l’on me croit. J’ai parfois souvent eu la sensation que certaines personnes pensaient que je mentais ou que j’exagérais. Je pense que cela vient du fait que c’est une maladie aussi peu connue, ce qui peut provoquer de la méfiance par rapport aux explications que je donne. Je fais en sorte de simplifier, mais pas trop non plus pour ne pas réduire cette maladie à un simple mal de dos ! »

La carte d’invalidité ou de coupe-file lui a été refusée il y a cinq ans. Une situation que comprend Astrid mais qui lui rend le simple fait de prendre les transports difficile. « Selon la Maison Départementale des Personnes Handicapées – MDPH, je ne suis ‘pas assez handicapée’ pour en bénéficier. Ce qui n’est pas tout à fait faux : je n’ai pas de canne, je ne suis pas en fauteuil roulant… Mais parfois, lorsque je suis en crise inflammatoire dans les transports en commun, j’aimerais pouvoir m’asseoir et au besoin brandir ma carte pour faire cesser les regards offusqués de vieilles dames qui veulent ma place lorsque j’arrive à en avoir une. Souvent, je me lève et propose ma place, puis je serre les dents jusqu’à ma station de sortie. »

Pour Julia, il a toujours été hors de question d’évoquer d’emblée son handicap à de futurs employeurs. « Je n’ai jamais parlé de mon diabète lors de mes entretiens d’embauche ou pendant les premiers mois de mes contrats. Je sais que les problèmes de santé peuvent rendre les employeurs frileux. J’avais déjà entendu trop d’histoires allant dans ce sens. Ils se disent que l’on risque d’être plus souvent absents ou moins performants. Je ne voulais pas prendre le risque de passer à côté d’un travail à cause de cela. »

À l’inverse de Sophie et Astrid, Julia n’a jamais fait de demande de Reconnaissance en Qualité de Travailleur Handicapé, estimant ne pas en avoir réellement besoin pour le moment. « Je redoute surtout les démarches, qui peuvent être longues et compliquées. » Néanmoins, elle a demandé à ce qu’un frigo soit installé au sein de l’open space où se trouve son bureau, afin qu’elle puisse y stocker une piqûre d’urgence à lui faire en cas de malaise hypoglycémique très sévère. « C’est vital pour moi mais pour l’instant, je l’attends toujours, regrette-t-elle. »

Libérer la parole et accepter son handicap

Le fait de souffrir d’un handicap invisible pose un double enjeu : à la fois dans la reconnaissance en tant que malade par autrui mais également par soi-même. Nombreux sont les malades qui ne se sentent pas réellement légitimes ou concernés lorsque l’on évoque le mot « handicap ».

« Je ne me sens pas vraiment handicapée, nous dit par exemple Sophie. C’est difficile à expliquer mais je n’ai pas envie d’être dans une ‘case’. J’ai toujours eu une vie ‘normale’, des amis, une famille, une vie professionnelle… J’ai du mal à me considérer comme handicapée, même si c’est le cas », reconnaît-elle.

Évoquer son handicap peut s’avérer être libérateur. Quand Julia souffre des effets secondaires de la maladie, elle n’hésite plus à en parler. « Les gens sont alors plus compréhensifs et n’associent pas mon attitude à quelque chose de négatif. Ils ne risquent pas de penser : ‘C’est quoi son problème à celle-ci aujourd’hui ? Elle a dû se lever du pied gauche !' ».

Je préfère que les gens voient la personne que je suis avant mon handicap.

Officialiser avec ses pairs, porteurs d’atteintes similaires, peut également apporter une certaine protection contre les jugements négatifs et stigmatisants. « Pouvoir s’abriter derrière la chaleur du groupe, plutôt que d’être isolé dans sa propre intériorité, permet de se sortir de l’épineux dilemme de la dissimulation ou non de son handicap », écrivait Alain Blanc, sociologue et professeur à l’Université Pierre-Mendès-France de Grenoble, dans le numéro de Faire Face de juillet-août 2020.

Julia évoque quelquefois sa maladie sur les réseaux sociaux : « Je peux faire une story ou un post sur le sujet, mais je ne me vois pas en faire un compte dédié, comme le font certains malades. Par contre, je trouve leur démarche super et je suis de près quelques diab-influenceurs. Ils donnent des conseils avisés, permettent aux malades de rester informés sur les nouveaux traitements et de se sentir moins seuls. »

Astrid a parlé de sa maladie avec ses proches dès que le diagnostic a été posé. « J’ai dans un premier temps fait face à leur incompréhension ou leurs mots dubitatifs du type ‘Oui mais ça va ? Tu ne vas pas en mourir’, m’a par exemple dit mon père lorsque je lui ai expliqué de quoi je souffrais. À force d’explications et voyant mon état s’aggraver (ou ne pas s’améliorer) ils ont fini par comprendre. » Néanmoins, la jeune femme doit très souvent leur faire des piqûres de rappel, « car comme cela ne se voit pas, ils semblent parfois oublier que je suis malade et que ça ne changera pas. Il faut dire aussi que j’ai une soeur aînée handicapée lourdement depuis sa naissance, donc à côté, moi, je ne m’en sors pas trop mal… », nous explique-t-elle.

Avec ses amis, elle a tendance à éviter le sujet. « C’est difficile d’expliquer pourquoi je ne vais pas les voir, ou pourquoi je ne me rends pas disponible pour les recevoir car je suis simplement fatiguée. » De même, elle n’évoque la maladie avec ses collègues que lorsque cela devient vraiment nécessaire, « pour ne pas qu’ils pensent que je me drogue quand j’arrive le matin très fatiguée, notamment lorsque j’ai pris des anti-douleurs. »

Autant de regards et de questions qu’Astrid préfère, sauf nécessité, s’épargner : « J’apprécie le fait de ne pas ressentir de regards de pitié ou de regards insistants et curieux de la part de personnes qui ne me connaissent pas. J’ai déjà ressenti ce regard sur le handicap de ma grande sœur et c’est assez déroutant. Je préfère que les gens voient la personne que je suis avant mon handicap, même s’il est évident qu’il fait partie de moi et qu’il forge la personne que je suis aujourd’hui ».

De l’aide du côté des associations

Face à la double peine de la gestion quotidienne de la maladie et se sa reconnaissance comme telle par autrui, les personnes en situation de handicap peuvent compter sur des associations. Soutien de proximité, information, groupes de parole, formation… Nombreuses sont celles à multiplier les initiatives et dispositifs pour accompagner les malades au quotidien, à défaut d’une prise en charge optimale de leurs besoins et contraintes par une société qui, aujourd’hui encore, accuse un retard sur ces questions.

C’est notamment le cas d’APF France Handicap, qui revendique la pleine reconnaissance de tous les handicaps invisibles. « L’association s’investit également auprès des Centres d’action médico-sociale précoce (CAMPS), chargés du dépistage et du diagnostic des déficits et des troubles, mais également de la prévention ou de la réduction de l’aggravation des handicaps, qu’ils soient visibles ou non, chez les enfants de 0 à 6 ans », détaille Patrice Tripoteau.

En mars 2021, l’association se portera partie civile dans un procès pour discrimination contre le Lycée Molière, dans le 16ème arrondissement de Paris. En 2016, son proviseur, Myriam Honnorat, avait en effet refusé de continuer à accueillir dans son établissement Amélie Marc, atteinte de la maladie de Lyme.

La jeune fille, alors âgée de 19 ans, y suivait des études de lettres classiques dans le cadre de sa deuxième année de classe préparatoire. Bien qu’elle éprouvait des difficultés à se déplacer et donc à rejoindre sa salle de cours au deuxième étage, le lycée disposait de pièces libres au rez-de-chaussée, où les cours auraient pu être dispensés. « AFP France Handicap souhaite ainsi rappeler à l’ensemble des responsables d’établissements scolaires leurs obligations en matière de scolarisation dans les conditions définies par la loi handicap de février 2005 », nous indique son Directeur adjoint.

Tout le monde a tendance à penser que ce qui ne se voit pas n’existe pas. C’est donc pour faire « exploser les préjugés » que l’Alliance maladies rares a produit un film dans lequel le jeune Max porte ses vêtements à l’envers, suscitant un regard désapprobateur des autres parents d’élèves. En fait, Max protège sa peau rendue extrêmement fragile par une épidermolyse bulleuse, maladie qui provoque des plaies au moindre frottement.

Dans le même esprit, l’Union nationale des syndromes d’Ehlers Danlos (UNSED) a récemment diffusé un petit clip sur le thème « Je roule beaucoup mais je marche encore ». Son but ? Montrer l’intérêt d’un fauteuil électrique en cas d’entorses et de luxations à répétition. « On nous juge sans rien connaître de notre maladie », déplore Valérie Gisclard, présidente de l’UNSED, dans le magazine Faire Face.

Comme l’écrivait Antoine de Saint-Exupéry, « on ne voit bien qu’avec le coeur. L’essentiel est invisible pour les yeux. »

* Les prénoms ont été modifiés.

Source MARIE CLAIRE.

Crise sanitaire et handicap : l’information en santé enfin accessible à tous… La France en 2020 compte près de 12 millions de personnes en situation de handicap…

« Quand les enjeux du handicap avancent, c’est toute la société qui progresse. » C’est ainsi que débute le dossier de presse du Comité interministériel du handicap datant du 16 novembre dernier.

La France en 2020 compte près de 12 millions de personnes en situation de handicap.

 

Si la crise sanitaire a révélé les difficultés d’accès à l’information en santé des personnes vivant avec un handicap ou éloignées du système de soins (personnes non francophones, précaires…), elle a aussi été un catalyseur de solutions innovantes au service de tous grâce au travail collaboratif des associations et des pouvoirs publics.

Une mobilisation sans précédent au service des plus fragiles

Seulement quelques jours après que le premier confinement ait été décidé en mars, l’Alliance Internationale pour les personnes en situation de handicap (IDA) publiait dix recommandations, notamment sur la nécessité d’informer les personnes en situation de handicap et de former les personnels de santé à l’accueil de ces patients aux besoins particuliers. Pourquoi ? Parce que mieux comprendre la santé, c’est avoir moins peur, être davantage coopérant et au final être acteur de sa santé.

« Une information accessible est le prérequis à l’auto-détermination, c’est-à-dire à la capacité d’une personne à prendre des décisions qui la concernent. En cas d’opposition de la part des professionnels ou des organisations, la personne doit pouvoir faire valoir ses droits à l’auto-détermination grâce à l’accompagnement collectif par les pairs qui est un vecteur d’émancipation. » détaille Karen Buttin, personne autiste*.

Par la suite, les acteurs de la santé et du médico-social, notamment les associations, ont fait preuve d’une extraordinaire créativité et réactivité pour produire des outils de communication et des guides de recommandations. Impossible ici d’être exhaustif aux vues de la profusion des initiatives ; citons par exemple les ressources utiles recommandées par les associations nationales comme APF France Handicap ou Santé Publique France mais aussi les associations régionales comme le CREAI Ile-de-France en collaboration avec l’ARS Ile-de-France et le CReHPsy Pays-de-La-Loire.

« Le rôle de notre association, en temps de crise sanitaire, est entre autres de proposer une information fiable, accessible à tous, transparente et honnête aux personnes en situation de handicap et à leurs proches, afin qu’elles restent actrices de leur santé et en capacité de donner un consentement libre et éclairé. » explique Marie-Catherine Time, représentante Régionale APF France handicap Auvergne-Rhône-Alpes.

Mentionnons aussi les outils de notre association CoActis Santé, engagée pour l’accès à la santé pour tous, comme le poster SantéBD pour expliquer le test PCR avec des images et des mots simples et les fiches-conseils HandiConnect pour guider les professionnels de santé dans l’accueil de patients en situation de handicap, en particulier la fiche-conseils « Comment communiquer avec une personne sourde/malentendante ? ».

L’engagement de l’Etat

Les efforts soutenus de l’État, en particulier du Secrétariat d’Etat en charge des Personnes handicapées, méritent d’être soulignés : transcription des documents officiels en FALC (Facile à Lire et à Comprendre), discours systématiquement traduits en langue des signes et vélotypie, production, entre autres, d’un guide pour mieux vivre le confinement avec un enfant autiste par la Délégation Interministérielle à la stratégie nationale pour l’autisme au sein des troubles du neuro-développement et de la plateforme solidaires-handicaps.fr pour recenser les initiatives solidaires… La nécessité d’adopter des réflexes d’accessibilité dans notre société a été mise en lumière, notamment lorsque le port du masque a été rendu obligatoire, empêchant la lecture labiale chez les personnes sourdes qui la pratiquent.

Au final, il paraît légitime de penser que la pandémie de COVID-19 aura été un révélateur de la capacité d’adaptation et de la résilience des acteurs de la santé, du handicap, du médico-social et de la solidarité. Ne nous arrêtons pas là et utilisons ces outils comme des preuves de concept pour continuer à oeuvrer ensemble en faveur d’une société plus inclusive où l’information en santé est accessible à tous et où les professionnels de santé sont formés à l’accueil de patients vivant avec un handicap. Car ce qui est fait pour les plus vulnérables de notre société est utile à tous.

* Karen Buttin est membre de Personnes autistes pour une auto-détermination responsable et innovante (PAARI), du conseil d’administration d’Handi-Voice, think tank d’auto-représentants qu’elle représente à la Commission santé, bien-être et bientraitance du CNCPH et au Conseil scientifique de l’Association pour la recherche sur l’autisme et la prévention des inadaptations (ARAPI), ainsi que facilitatrice-chercheuse à CapDroits qui est une démarche scientifique et citoyenne.

Source ECONOMIE MATIN.

Epilepsie : crises, échec scolaire, Dépakine… Laurène se livre sur son « handicap invisible »…

A l’occasion de la journée mondiale, Laurène Abramovsky nous raconte son quotidien de jeune femme épileptique et reviens sur son parcours, marqué par ce « handicap invisible ».

A 28 ans, elle a réussi le tour de force de décrocher un CDI d’agent d’accueil dans un cabinet d’avocat, et est correspondante locale de l’association Épilepsie France.

Epilepsie : crises, échec scolaire, Dépakine... Laurène se livre sur son "handicap invisible"

 

Pourquoi docteur – Comment votre épilepsie s’est-elle déclarée ?

Laurène Abramovsky – Ma pathologie s’est déclenchée quand j’avais un an. Suite à une méningite, je suis restée plusieurs heures dans le coma, avec un pronostic vital engagé (les médecins étaient très pessimistes). Finalement, je m’en suis sortie, mais j’ai gardé une séquelle épileptique.

La maladie a-t-elle eu des conséquences sur votre parcours de vie ?

Oui, beaucoup. J’ai eu de grandes difficultés scolaires, car j’avais des problèmes de mémoire et de concentration.

Une fois sur le marché de l’emploi, j’ai enchaîné les CDD, car les employeurs ne connaissent pas l’épilepsie. Dès qu’il y a une crise, ils sont très surpris et très anxieux.  Aujourd’hui, je suis agent d’accueil dans un cabinet d’avocat, en CDI.

Quel est aujourd’hui l’impact de l’épilepsie sur votre quotidien ?

Au niveau de la sphère professionnelle, mon épilepsie inquiète ma supérieure hiérarchique, qui est hypersensible. Je me demande même parfois si elle n’est pas plus inquiète que moi. Par ailleurs, je ne peux pas conduire. Dans les transports, j’ai toujours une petite carte artisanale pour informer les voyageurs de ma situation, au cas où j’ai une crise. Quand je sors d’un épisode, je n’ai pas toujours les mots.

Concernant ma vie de couple, mon conjoint avait déjà des amis en situation de handicap quand on s’est rencontré, donc il n’y a pas de soucis. Et comme cela fait longtemps que je souffre d’épilepsie, j’ai appris à vivre avec.

Quels sont les symptômes de votre maladie ?

Une crise d’épilepsie est une décharge au niveau du cerveau, provoquée par l’électricité qui circule dans le corps. Le livre intitulé « Un orage dans ma tête » résume bien ce que je ressens.

J’ai aussi des problèmes de concentration. Je fais beaucoup d’exercices pour entraîner ma mémoire au quotidien, je prends de la vitamine D et je fais  attention à dormir suffisamment toutes les nuits. Un mauvais sommeil augmente le risque de crises, de palpitations très désagréables au niveau du cœur et de spasmes.

Je précise qu’il y a énormément de types d’épilepsie. La durée, l’intensité et le nombre de crises par mois varient en fonction des personnes. Idem pour le niveau de dépendance.

Quel(s) traitement(s) suivez-vous actuellement ?

J’ai rendez-vous tous les mois pour augmenter la fréquence et la tension de mon VNS (petit dispositif médical placé sous l’aisselle gauche, relié au nerf vague et au cerveau), pour lequelle je me suis faite opérée en novembre dernier. Je prends par ailleurs un cachet de Lamictal et une dose de Vimpat matin et soir.

Avant cela, j’ai essayé beaucoup d’autres médicaments, sans succès (je suis notamment passée par la fameuse Dépakine*). Ils étaient soit inefficaces, soit générateurs d’effets secondaire trop lourds à supporter. C’est d’ailleurs cela qui m’a décidé à me faire opérer. Aux grands maux, les grands remèdes.

A quoi sert le NVS (acronyme de « vagus nerve stimulation »), que vous venez d’évoquer ?

Quand le NVS sent venir la crise, il équilibre la tension et la stoppe. Grâce à ce dispositif, je fêterai mercredi prochain mon premier mois sans crise depuis de nombreuses années. Je m’accorde encore quelques semaines avant de crier victoire, mais je pense être sur le chemin la stabilisation.

Y a-t-il selon vous des choses à améliorer concernant l’épilepsie en France ?

Il faudrait que l’épilepsie soit mieux connue de grand public – on parle d’ailleurs de « handicap invisible ». Lorsque je fais des crises, il y a très peu de passants qui les reconnaissent et savent comment réagir.

A ce propos, comment faut-il réagir face à une crise d’épilepsie ?

La première chose à faire, c’est d’éviter la chute, en accompagnant la personne par terre, puis en la plaçant en PLS. Il faut aussi éloigner tous les objets dangereux du patient (coupants, brulants, etc…).

Une crise d’épilepsie peut se manifester via des absences, des secousses, des cris… Mais c’est toujours au cas par cas.

Sentez-vous venir les crises ?

Oui. Avant mon opération, j’en avais à peu près trois ou quatre par mois. Toujours pendant la journée, jamais de nuit.

L’épilepsie impacte-t-elle vos éventuels projets d’enfants ?

Nous voulons des enfants avec mon conjoint, donc je ne ferme pas la porte à une future grossesse, même si elle devra être surveillée de très près par mon gynécologue et mon neurologue. On a tous été échaudés par le sandale sanitaire de la Dépakine.

*médicament accusé de provoquer des malformations chez les enfants exposés pendant la grossesse. 

Source POURQUOI DOCTEUR ?

L’épilepsie, ce « handicap invisible » dont souffre Etienne, étudiant à Clermont-Ferrand…

Ce lundi 08 janvier se tient la journée internationale de l’épilepsie. L’occasion pour Etienne, épileptique de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), de rappeler que c’est un « handicap invisible » avec lequel il faut composer.

Il a accepté de nous raconter son quotidien avec la maladie.

À première vue, rien ne différencie Etienne des autres étudiants. Pourtant l'épilepsie est un handicap parfois pesant.

 

Etienne, Clermontois de 24 ans, est atteint d’épilepsie depuis l’âge de 2 ans. En cette journée internationale de l’épilepsie, il raconte les difficultés de vivre avec ce handicap encore assez méconnu, considéré comme « invisible ».

Une maladie encore méconnue

« Il n’y a pas que les crises auxquelles on pense spontanément, avec des convulsions », prévient Etienne. Bien qu’elle touche 1% de la population française, l’épilepsie reste très mal connue. Avec des traitements, les crises d’Etienne se manifestent désormais de façon plus silencieuse : « Je fais des absences, qui durent entre une fraction de seconde et dont je ne me rends pas forcément compte, et une vingtaine de secondes. » À cela s’ajoutent les migraines, « chroniques et très douloureuses » et les conséquences psychologiques.
Or, tous ces symptômes restent assez discrets. « Quelqu’un à qui il manque un doigt, ça se voit », compare Etienne. L’épilepsie est plutôt une « maladie invisible. »

Une atteinte neurologique « hyper handicapante »

Pour cet étudiant en fac d’histoire de l’art à l’Université Clermont Auvergne, l’épilepsie est un handicap que l’on ne devine pas au premier regard, mais qui impose des contraintes dans la vie de tous les jours.
À cause de sa maladie, il n’est pas autorisé à passer son permis de conduire. « Une majorité de boulots nécessitent le permis », déplore-t-il. Etienne a appris à faire sans, à marcher et prendre le bus, mais de nombreux emplois lui sont interdits. Même dans son petit boulot à la pizzeria, il est contraint de s’adapter : « Je ne fais que la préparation et le standard, même quand c’est la course, je ne peux pas participer aux livraisons. »
Au quotidien, l’étudiant doit aussi veiller à son sommeil. « Une année, j’ai fait une crise le premier janvier, après avoir fait une nuit blanche, en plein milieu de la place de Jaude. » Il ne peut pas non plus abuser de l’alcool en soirée : « C’est bête, c’est le seul qui ne peut pas conduire et ramener les autres ! », plaisante sa maman, Isabelle.
Etienne fait aussi attention aux lumières qui pourraient déclencher la crise « Ça m’est arrivé en concert, qu’un ingénieur lumière s’emballe un peu trop sur les effets », raconte le jeune homme. Il a alors trouvé une parade : « Je peux fermer un oeil, ça marche vraiment, mais ce n’est pas très pratique ! »

Pas de « traitement miracle », ni d’aménagements cohérents

Après vingt-deux années d’épilepsie, Etienne n’a pas trouvé de « traitement miracle ». Aujourd’hui encore, il souffre d’absences et d’effets secondaires assez lourds : « Quand je suis fatigué, j’ai l’impression de devenir fou. J’ai conscience que c’est faux mais j’ai l’impression que des gens que je connais entrent dans mon appartement. » Il semble résigné : « J’ai appris à faire avec. »
À la fac, les journées trop longues l’épuisent. « Il m’est arrivé de sécher un cours entre deux pour aller faire une sieste. », regrette l’étudiant à qui l’on a seulement proposé un tiers temps. « Mais je n’en ai pas besoin, moi, et ce n’est pas juste envers les autres étudiants. Ce qu’il aurait fallu, c’est aménager les horaires des Travaux Dirigés (TD) par exemple, pour avoir des journées moins longues. »

« Ce n’est pas une honte d’être épileptique »

La maman d’Etienne a appris sur le tas comment gérer le handicap de son fils. Elle a tiré quelques conseils de son expérience. « Il faut donner une vie la plus normale possible aux enfants, affirme-t-elle, ne pas les surprotéger. » Etienne, à ses côtés, acquiesce. Isabelle insiste surtout sur la nécessité de communication : « Ce n’est pas une honte d’être épileptique. Il faut prévenir les professeurs à l’école, les maîtres-nageurs quand on va à la piscine et ne pas avoir peur. » Enfin, rien ne sert de se voiler la face, tout ne leur sera pas possible : « Il faut pousser les enfants intellectuellement, pour que dans leur vie professionnelle ils aient un maximum de possibilités. »

Des gestes à connaître en cas de crise

Témoin d’une crise ? Quelques gestes sont à connaître pour assurer la sécurité de l’épileptique et ne pas aggraver la situation. Il faut d’abord éloigner les objets et meubles qui pourraient entraver la victime de la crise et ne pas l’empêcher de convulser, au risque de la blesser. Une fois les convulsions terminées, il est conseillé de chronométrer la phase de perte de connaissance. Au delà de vingt minutes, des dommages au cerveau peuvent survenir : il faut appeler les pompiers.

Plus d’informations sur le site www.epilepsie-france.com

Source FR3.

« Un handicap invisible » : ces salariés autistes racontent leur vie en entreprise…

Autisme Europe estime qu’entre 76 et 90% de personnes autistes sont sans emploi. Et pour cause, même celles et ceux qui ont un travail peinent à trouver une entreprise à l’écoute de leur atypie.

Témoignages.

« Un handicap invisible » : ces salariés autistes racontent leur vie en entreprise...

 

Seules 10% des entreprises ont une politique encourageant la neurodiversité – autisme, dyslexie, hyperactivité, dyspraxie…-, selon une étude publiée dans Harvard Business Review en 2018. Un constat qui contribue à exclure les personnes dites « neuro-atypiques » du monde du travail. Et pour celles qui arrivent tout de même à trouver un emploi, rien n’est gagné puisque les sociétés peinent encore à prendre le sujet à bras le corps pour inclure les travailleurs avec autisme.

Maddyness a pu interroger trois personnes autistes qui nous racontent leur quotidien dans un milieu professionnel souvent inadapté à leur handicap.

Jules*, développeur informatique

Jules*, développeur informatique, n’a pas souhaité renseigner le nom de l’entreprise dans laquelle il travaillait. S’il perçoit un intérêt croissant des sociétés pour comprendre l’autisme, il pointe un manque d’efforts dans l’organisation quotidienne du travail. 

« J’ai commencé à travailler avant d’avoir été diagnostiqué TSA. Dès que j’ai demandé conseil à une psychologue, tout est allé très vite. Ma première entreprise a été sensibilisée à ce handicap et, bien que maladroitement, elle a mis en place des procédures en imaginant arranger mes conditions de travail. Mais ça a été laborieux et la situation ne convenait ni à moi, ni à la société parce que leur concept de ‘service informatique à la chaîne’ ne pouvait pas me correspondre.

Je travaille depuis dans une entreprise de moins de trente salariés. Dès mon entretien d’embauche, j’ai précisé quelles procédures devraient être mises en place pour faciliter mon travail : des tâches à définir par écrit, un environnement de travail serein, calme et sans lumière directe. Ils ont accepté. Si mon supérieur a d’abord joué le jeu, il m’a très vite considéré comme un salarié normal et me reproche fréquemment mes difficultés, me considérant comme le fautif principal à ses problèmes de management.

Ma principale difficulté est la communication avec les autres collègues. L’handicap d’une canne est bien plus facile à prendre en considération que mon handicap invisible. À l’exception de mon supérieur, je m’entendais bien avec mes collègues, suffisamment pour discuter correctement durant les repas. Et j’appréciais ces moments.

Pour informer sur ce handicap en entreprise, il est intéressant que ce soit un spécialiste qui présente le TSA, une personne apte à l’expliquer. Il est important de proposer des livres expliquant bien cette situation pour une libre information. Selon moi, les billes d’un bon fonctionnement sont avant tout de communiquer par écrit, d’utiliser des outils comme Trello ou TeamViewer pour faciliter le suivi du travail, expliquer avec des visuels concrets plutôt que de laisser planer une version approximative à l’oral et solliciter la mémoire du salarié. Il est clair que c’est un effort supplémentaire à fournir par toute l’équipe, et c’est malheureusement souvent mis de côté selon les urgences et circonstances du moment.

Si je perçois un réel intérêt des entreprises à recruter des salariés autistes, j’ai souvent l’impression que leur préoccupation est purement économique, non humaine. Malheureusement, malgré une bonne envie d’intégration et une acceptation des conditions de travail aménagées par tous, je détecte lors des entretiens d’embauche avec les DRH et les cadres que la responsabilité reposera sur les chefs de projets, alors qu’ils sont souvent déjà débordés de travail.

Donc soit le manager s’adapte, soit c’est moi qui dois agir comme un salarié normal pour faciliter le travail, et c’est stressant pour tout le monde. Cette solution est valable à court terme seulement, puisqu’elle épuise celui qui doit s’adapter. En l’occurence, c’est moi qui me suis épuisé dans mes deux dernières expériences professionnelles en 4 ans. Mais je progresse dans la recherche de poste adapté à ma différence. »

Chloé, assistante vétérinaire et auto-entrepreneuse en communication graphique

Salariée le jour et auto-entrepreneuse la nuit, Chloé estime que les formations pour sensibiliser au sujet du l’autisme manquent. Selon elle, informer est la clé pour un meilleur accueil de la neuro-atypie de la part des employeurs et des salariés.

« Après des études et deux expériences pros dans la communication, j’ai décidé d’entamer une reconversion professionnelle. Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours été passionnée, je dirais même obsédée, par la médecine, les Sciences et le monde animal. Ainsi, je me suis lancée et ai décidé de passer mon diplôme d’assistante vétérinaire. En parallèle, j’ai désiré conserver le lien avec la communication graphique. C’est pour cela que, depuis avril 2015, je cumule deux activités professionnelles : une en tant que salariée comme assistante dans une clinique vétérinaire, et la seconde en tant qu’auto entrepreneur dans la communication en création graphique.

Pour être honnête, je pense que l’environnement de travail n’est pas réellement adapté sur plusieurs points concernant mon fonctionnement propre et mes particularités. Cependant, comme nous le savons, le milieu médical est un domaine où l’activité est intense, à flux tendu, incluant la gestion des urgences et des imprévus. Il est donc compliqué voire impossible d’avoir la main et le contrôle sur ces paramètres, qui ne dépendent pas de nous, et de mettre en place des solutions. Je me suis donc faite à l’idée que ce métier impliquait ces difficultés, indissociables de cette profession. Par ailleurs, chaque jour, je me dis que j’ai une chance inouïe de pratiquer un métier passion, qui répond à mes valeurs, mes aspirations personnelles. Je suis stimulée au quotidien par une soif d’apprendre, de découvrir constamment de nouvelles choses, et donc de m’épanouir dans ce qui m’anime réellement. Pour ces raisons-là, je ne changerais pour rien au monde de profession.

Concernant mon auto-entreprise en communication graphique, étant mon propre patron, j’ai la chance de pouvoir organiser mes journées comme je le souhaite. Insomniaque et plutôt efficace la nuit, je peux par exemple consacrer ce temps là à cette activité. Ces dernières semaines, j’ai pu, grâce à différents projets qui m’ont été confiés, donner une toute autre dimension à mon auto-entreprise. J’ai travaillé sur des projets qui font sens pour moi, m’orientant peu à peu dans le milieu des neuro-atypies : créations pour le Salon de l’autisme 2021, pour le Collectif Atypique et pour bien d’autres. Le sens est primordial pour moi. Sans ça, je ne fonctionne pas. Ces projets m’ont donc fait comprendre une chose : cette cause est essentielle à mes yeux, et j’aimerais pouvoir continuer de m’impliquer à mon petit niveau. Il y a tant de choses à faire.

J’ai connu dans le passé des difficultés d’insertion dans le monde professionnel, comme tout un chacun, et bien plus encore quand on ne fait pas partie d’une norme pré-établie et solidement conçue. Forcément un fossé se créé, du fait des fonctionnements différents. Une de mes expériences passées m’a particulièrement touchée et profondément marquée il y a quelques années, si bien que je n’ai pu tenir qu’une année au sein de cette entreprise. J’ai fini par la quitter en y laissant quelques plumes. Je ne souhaite plus jamais revivre cette expérience.

Les difficultés que j’ai rencontrées dans le milieu professionnel feront certainement écho aux personnes concernées. La plus grosse et problématique d’entre elles, pour moi, reste la gestion de ma fatigue et de mon énergie au fil de la journée. Cette sensation de surcharge interne est quasiment quotidienne. C’est épuisant, extrêmement douloureux et déstabilisant. Ce ressenti est insupportable. Il s’agit d’un état interne que seules les personnes touchées peuvent réellement comprendre. Lors de surcharges, nous nous retrouvons dans une position de vulnérabilité car nous ne parvenons pas à les contrôler et nous avons cette sensation de les subir. Effectivement, elles s’imposent à nous brutalement sans que nous ne puissions faire quoi que ce soit. S’ajoute également les problématiques sensorielles, qui contribuent d’ailleurs à cette fatigue. Au quotidien et dans le milieu professionnel, celles-ci sont récurrentes, d’autant plus lorsque l’hypersensibilité concerne les cinq sens !

Et bien sûr, pour finir, l’aspect social et la communication. Je trouve que les relations humaines sont d’une complexité sans nom, je ne les comprends pas, et pourtant j’essaie sans cesse de les analyser mais je me sens à des années-lumière de leur mode de fonctionnement. Mes aspirations de vie, mes préoccupations, ma façon de voir le monde sont tellement à l’opposé. Cette sensation de décalage est complexe à vivre au quotidien, et bien plus encore dans le monde de l’entreprise où nous sommes amenés à cohabiter, un peu par obligation, sur un temps assez important.

Je pense qu’il est essentiel et primordial de trouver, au sein de son entreprise, une personne qui, par sa bienveillance, son désir de compréhension, pourra devenir une sorte de guide, de repère. En somme, une réelle personne ressource sur laquelle nous pourrons nous appuyer si nous en ressentons le besoin. Dans un second temps, il serait nécessaire de mettre en place des outils informatifs, ou des formations par des professionnels de santé et/ou des associations, pour expliquer les difficultés afin que celles-ci soient entendues et comprises. Il est très complexe, pour nous, de les verbaliser, de les exprimer. Ainsi, elles ont tendance à être minimisées, voire rejetées, ou bien même passer inaperçues. Un outil sous forme de guide pourrait donc être une solution afin de les énumérer, les définir et proposer des pistes pour y remédier.

Malheureusement, je trouve que les efforts dans le milieu professionnel restent encore rares et infimes. Certes, certaines entreprises commencent à s’intéresser et à faire preuve de plus en plus de bienveillance au sujet des personnes atypiques, mais cela tient encore du domaine de l’exception et cette tendance est loin d’être une règle établie. Le chemin est encore long pour faire prendre conscience et surtout faire connaitre réellement ces neuro-atypies, notamment l’autisme. Il manque cruellement d’informations et de formations mises à disposition des employeurs. Ce serait pourtant une piste primordiale à envisager. Comment pouvons-nous leur demander de faire des efforts, si ces conditions neuro-développementales sont exclusivement fondées sur des préjugés et des mythes, ou pire, ne sont pas connues dans le milieu de l’entreprise ? Il faut informer et former. Une fois cette base consolidée, le changement pourra s’opérer petit à petit. »

Eef, testeur informatique

Chez Avencod, startup de services numériques, plus de la moitié des salariés est atteinte de troubles du spectre de l’autisme (TSA). Eef est l’un deux et nous raconte son expérience dans une entreprise où tout est fait pour créer un environnement confortable pour les personnes porteuses de ce handicap.

« Avant cette expérience professionnelle, je n’avais pas commencé à chercher un emploi. Je quittais tout juste les études supérieures à la fac parce qu’elles n’étaient pas accessibles aux étudiants handicapés et à mes particularités. J’ai eu la chance de trouver et de pouvoir intégrer Avencod à ce moment-là en tant que testeur informatique.

Grâce à l’aménagement du cadre de travail, je n’ai pas encore rencontré beaucoup de difficultés dans le milieu professionnel. Seulement parfois la gestion de la fatigue et de l’anxiété, ainsi que, parfois, des problèmes pour communiquer. Mais mon environnement professionnel est très agréable et adapté en fonction de mes spécificités. On nous a par exemple mis a disposition des casques filtrant le bruit, et on sensibilise nos clients à nos situations pour que le contact soit facilité.

Chez Avencod, un psychologue passe aussi régulièrement, ce qui permet de faire un suivi de près de notre état émotionnel ou de notre fatigue. Le contact est facile et ouvert avec nos supérieurs et notre coordinatrice, ça nous laisse vraiment la possibilité d’échanger sur nos incompréhensions quand elles existent.

Si les efforts sont faits dans cette startup, je ne sais pas si c’est le cas dans le monde professionnel en général. Je garde l’impression qu’il est encore difficile de trouver des entreprises qui sont prêtes à accueillir des personnes autistes, et ne serait-ce qu’à connaître nos particularités. Beaucoup de personnes n’évoquent donc pas leur autisme, quitte à être en souffrance dans leur milieu professionnel.

Pour ma part, je souhaite continuer à gagner en compétences et en connaissances en tant que testeur informatique pour être le plus technique possible et pouvoir être chargé de projets qui ‘nourrissent mon cerveau’ et le stimulent comme il en a besoin. »

* Le prénom à été changé car cette personne souhaite conserver l’anonymat.

Source MADYNESS.

Handicap et emploi : le handicap invisible, le combat d’Alexandra…

Alexandra Guilleron est « référente handicap ».

Dans son entreprise, elle aide les employés handicapés à mieux vivre leur travail au quotidien. Elle est bien placée pour comprendre leurs besoins.

Car elle-même souffre d’un handicap invisible à l’œil nu.

Alexandra Guilleron, référente handicap dans l'entreprise de services Fym Action, à Caudan (56).

Souriante, élégante, professionnelle, énergique… Beaucoup de qualificatifs viennent à l’esprit quand on rencontre Alexandra pour la première fois. Mais certainement pas celui « d’handicapée ».

Pourtant, depuis ses 12 ans, Alexandra souffre d’un handicap invisible : une spondylarthrite ankylosante.

Cette maladie génétique engendre des douleurs aux articulations. Et la contraint à des hospitalisations régulières, pour se faire soigner et soulager la douleur.

Son handicap est invisible à l’œil nu mais bien réel. 

Le handicap invisible est devenu le cheval de bataille d’Alexandra. Elle est chargée de développement Ressources Humaines à Fym Action, une entreprise de services de force de vente. Elle y endosse aussi la fonction de « Référente Handicap » :

Elle aide les salariés souffrant de handicap à constituer leur dossier de RQTH (Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé). Une fois cette reconnaissance obtenue, elle voit avec eux comment améliorer l’ergonomie de leur poste de travail, leurs horaires… afin de mieux vivre, tout simplement.

Dès son arrivée au service RH, elle a révélé à tous son handicap dans une vidéo publiée sur le réseau interne à l’entreprise. Pour libérer la parole.

« C’est plus facile pour les gens de se confier à quelqu’un qui comprend leur problématique, qui comprend cette crainte du regard de l’autre. A se confier, à enlever toute pudeur et à se dire : ok, cette personne, je peux lui faire confiance parce qu’elle sait ce que je vis et je vais aller la voir. »

Alexandra Guilleron, référente handicap chez Fym Action

Car le premier enjeu pour les salariés atteints de handicap, c’est de l’accepter. Beaucoup ont encore peur du jugement des autres. De sortir de la « normalité ».

Le regard de Hadda Guerchouche

Handicap et emploi : le handicap invisible, le combat d'Alexandra

Hadda Guerchouche est double médaillée aux JO handisport de Barcelone et d’Atlanta, en natation. Elle est aujourd’hui coach sportive et mentale. Elle accopagne avec nous la semaine européenne de l’emploi des personnes handicapées.

« Le fait qu’elle ait un handicap invisible peut permettre aux autres de se signaler, sans avoir peur de ne plus évoluer dans l’entreprise. Moi je suis pour l’émulation par les pairs. Avec son handicap invisible, elle donne de la visibilité au handicap dans son entreprise. »

Source FR3.

À l’école du handicap, l’inclusion de tous les élèves…

Jeudi 3 décembre dernier était la Journée internationale des personnes handicapées.

L’occasion de faire le point sur la scolarisation des quelque 6 700 élèves en situation de handicap dans les premier et second degré au sein de l’académie de Besançon.

À l’école du handicap, l’inclusion de tous les élèves

 

« Le principe est que l’école accueille sans aucune distinction, et heureusement ! C’est l’article 111-1 du Code de l’Éducation », indique Julien Roche, conseiller technique ASH (adaptation scolaire et scolarisation des élèves handicapés ) après du recteur d’académie. En visite à l’école des Vieilles-Perrières, à Besançon, il est escorté de Valérie Boucard, inspectrice ASH (en charge de la scolarisation des élèves handicapés) et de Marie Dietsch-Volkringer, conseillère pédagogique, pour présenter un exemple d’inclusion.

Pour l’heure, l’Ulis (unité localisée pour l’inclusion scolaire) qui accueille huit enfants sourds – dont un est toutefois en permanence dans sa classe d’inclusion de CM1 – vient de passer du français aux mathématiques.

12% des effectifs cette année

« Sur les quelque 6 700 enfants porteurs de handicaps scolarisés dans l’académie, 70 % ont des handicaps invisibles », soulignent les représentants du rectorat. « Sachant que les effectifs sont évolutifs, nous avons des rectifications tous les mois, la tendance étant à la hausse : + 12 % cette année, contre + 9 % les années précédentes, en raison notamment d’une progression des droits liée au contexte sanitaire. »

La moitié des élèves ont une accompagnante

Parmi ces 6 700 élèves, 3 200 sont en scolarisation individuelle dans les premier et second degrés, c’est-à-dire en classe ordinaire, avec ou sans accompagnement d’AESH (accompagnant des élèves en situations de handicap). Environ 2 000 autres bénéficient du dispositif Ulis, qui constitue un appui ponctuel dans leur journée ou leur semaine, avec un enseignant spécialisé, en plus de leur scolarisation dans leur classe ordinaire de référence. Sachant que sur ces 5 200 élèves en tout, 2 600, soit la moitié, sont accompagnés d’un AESH, ou plutôt d’une AESH, la profession étant féminine à 95 %.

À l’école du handicap, l’inclusion de tous les élèves

Sur-mesure

« Il y a aussi 1 500 élèves en établissements spécialisés, médico-social ou sanitaire, mais qui peuvent être également scolarisés, avec des personnels médico-sociaux et des enseignants spécialisés », ajoute Julien Roche. « Plus des scolarités partagées où les élèves font des allers-retours entre établissements scolaires et spécialisés. »

Du sur-mesure, autrement dit ? « C’est toute la logique de l’évolution de la prise en compte des élèves en situation de handicap », atteste Valérie Boucard. « C’est à nous de faire en sorte que le parcours soit le plus adapté possible à la situation de l’élève. Et cela vaut aussi pour les enfants malades, ou allophones, ou intellectuellement précoces, ou en milieu carcéral … Bref, l’école inclusive, concerne non seulement élèves en situation de handicap mais tous ceux qui ont besoin d’un accompagnement particulier. »
Source EST REPUBLICAIN.

Handicap et emploi : le handicap invisible, le combat d’Alexandra…

Alexandra Guilleron est « référente handicap ».

Dans son entreprise, elle aide les employés handicapés à mieux vivre leur travail au quotidien.

Elle est bien placée pour comprendre leurs besoins car elle-même souffre d’un handicap invisible à l’œil nu.

Alexandra Guilleron, référente handicap dans l'entreprise de services Fym Action, à Caudan (56).

Souriante, élégante, professionnelle, énergique… Beaucoup de qualificatifs viennent à l’esprit quand on rencontre Alexandra pour la première fois. Mais certainement pas celui « d’handicapée ».

Pourtant, depuis ses 12 ans, Alexandra souffre d’un handicap invisible : une spondylarthrite ankylosante.

Cette maladie génétique engendre des douleurs aux articulations. Et la contraint à des hospitalisations régulières, pour se faire soigner et soulager la douleur.

Son handicap est invisible à l’œil nu mais bien réel. 

Le handicap invisible est devenu le cheval de bataille d’Alexandra. Elle est chargée de développement Ressources Humaines à Fym Action, une entreprise de services de force de vente. Elle y endosse aussi la fonction de « Référente Handicap » :

Elle aide les salariés souffrant de handicap à constituer leur dossier de RQTH (Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé). Une fois cette reconnaissance obtenue, elle voit avec eux comment améliorer l’ergonomie de leur poste de travail, leurs horaires… afin de mieux vivre, tout simplement.

Dès son arrivée au service RH, elle a révélé à tous son handicap dans une vidéo publiée sur le réseau interne à l’entreprise. Pour libérer la parole.

« C’est plus facile pour les gens de se confier à quelqu’un qui comprend leur problématique, qui comprend cette crainte du regard de l’autre. A se confier, à enlever toute pudeur et à se dire : ok, cette personne, je peux lui faire confiance parce qu’elle sait ce que je vis et je vais aller la voir. »

Alexandra Guilleron, référente handicap chez Fym Action

Car le premier enjeu pour les salariés atteints de handicap, c’est de l’accepter. Beaucoup ont encore peur du jugement des autres. De sortir de la « normalité ».

Source FR3.