Haute-Vienne : la famille d’une élève dyslexique dans l’incompréhension…

Une mère de famille de Haute-Vienne, dont la fille de 15 ans bénéficie d’aménagements durant l’année scolaire justifiés par son handicap, ne comprend pas pourquoi ils lui sont en partie retirés pour le brevet des collèges.

Une situation déstabilisante, qui est loin d’être unique.

Les 28 et 29 juin 2021, 7675 collégiens du Limousin vont passer le brevet des collèges

 

Quand Delphine a reçu la notification du rectorat, ça a été la douche froide. Sa fille est scolarisée en classe ULIS, (Unité localisée pour l’inclusion scolaire) au collège Maurice Genevoix de Couzeix. Elle profite donc d’un enseignement adapté à son handicap, la dyslexie.

Une scolarité adaptée

Tout au long de l’année, la collégienne bénéficie d’aides particulières, comme la présence d’un AESH, commun aux élèves qui ont les mêmes besoins. Cet AESH (accompagnant des élèves en situations de handicap) lit les consignes des exercices, prend les cours en note. Sa présence est également indispensable pendant les DS, les devoirs surveillés en classe.

Car les élèves « dys » ont besoin de temps, ont parfois du mal à écrire et se fatiguent rapidement à cause de l’effort de concentration que leur demandent les cours.

Pour ne pas pénaliser les élèves handicapés lors des examens, le code de l’éducation (articles D. 351-27 à D. 351-32) prévoit un certain nombre d’aménagements.

La fille de Delphine va ainsi bénéficier de temps supplémentaire, utile pour se relire, c’est ce que l’on appelle le tiers temps. La dictée sera également adaptée, et les énoncés des épreuves seront écrits en gros.

Incompréhension

Mais ce que Delphine a du mal à comprendre, c’est que la présence du lecteur-scripteur a été refusée par le médecin scolaire. Alors que le handicap de sa fille a été jugé comme « sévère », puisqu’il lui a permis d’intégrer une classe ULIS.

« Ma fille a toujours travaillé avec cette aide, et on lui refuse le jour du brevet », s’insurge Delphine, « je ne m’explique pas pour quelle raison elle n’y a pas droit, d’autant que cette décision n’est accompagnée d’aucune motivation écrite. »

« Ma fille a consenti beaucoup de sacrifices, aujourd’hui, elle est découragée »

Delphine, mère d’une collégienne dyslexique

Une décision qui a découragé sa fille. « Elle se lève tous les jours à 6H50 et rentre le soir à 18H20 car le collège est loin de chez nous. Elle a quitté toutes ses amies pour bénéficier du meilleur enseignement pour elle, c’est beaucoup de sacrifices, et aujourd’hui, elle se demande si elle va passer son brevet, car ce sera très dur pour elle sans cette aide,  » déplore la mère de famille.

Par ailleurs, Delphine a appris que certains élèves avaient obtenu cet aménagement, elle a donc encore plus de mal, sans explication, à comprendre pourquoi il a été refusé à sa fille.

Après le choc de l’annonce, Delphine a repris son bâton de pèlerin, afin de trouver une solution. Elle a sollicité le médiateur de l’Education nationale « il nous a dit ne rien pouvoir pour nous« . Elle a donc représenté un dossier pour un recours, en espérant que cette fois, ça passe. « Nous aurons peut-être une réponse positive, mais pour le moment, nous sommes dans l’incertitude, et le brevet, c’est à la fin du mois de juin. »

Pas un cas isolé

L’injustice ressentie par Delphine n’est pas un cas isolé. Dans le même collège, une autre élève également scolarisée en ULIS, en raison de sa dyspraxie, des difficultés de coordination motrice, s’est vue refuser la présence d’une aide pour lire les énoncés et l’aider à les comprendre. Elle bénéficie pourtant de ce soutien depuis le CE1, et il figure dans son PPS, le projet personnalisé de scolarisation, mis en place en raison de son handicap.

« Ca provoque une véritable anxiété chez ma fille », indique son père, « ça la stresse pour le brevet« . D’autant que les solutions qui s’offrent à lui pour tenter d’y remédier prennent du temps « on peut saisir le défenseur des droits, le médiateur de l’éducation nationale ou le tribunal administratif », explique-t-il, sauf que le brevet commence le 28 juin.

Incohérence…

Dans un rapport de l’IGAENR, l’inspection générale de l’administration et de l’education nationale et de la recherche de 2017, l’absence de cohérence entre les mesures accordées pendant la scolarité et les aménagements décidés pour l’examen sont soulignées « La continuité entre les mesures d’aménagements prises pendant la scolarité de l’élève et celles qui sont décidées lors de l’examen constitue une difficulté majeure du système d’AE (aménagement examen). Le médiateur de l’Education Nationale est saisi chaque année par des parents d’élèves qui apprennent que les aménagements obtenus pendant la scolarité ne seront pas appliqués lors de l’examen. »

« La réglementation dans ce domaine n’impose aucune continuité entre les deux types de dispositifs » : comme le rappelle le médiateur de l’éducation nationale. « Le choix a été fait de ne pas lier l’attribution d’AE aux mesures prononcées lors de la scolarité. C’est un facteur de complexité du système mis en place et de désillusion pour les familles mais aussi et surtout un facteur d’échec et donc d’incompréhension des familles ».

… et désillusion

Et cette incompréhension, la FFDys, la fédération française des dys, la constate cette année encore. « On peut ainsi s’étonner du nombre important de jeunes qui se voient refuser des aménagements aux examens alors qu’ils ont bénéficié d’adaptations sur le temps scolaire tout au long de l’année« . La fédération souligne le stress que cette situation provoque chez les jeunes concernés et dans leur famille, avant de rappeler « Elle ne correspond pas à l’esprit de loi de 2005, à celle de 2013 sur la refondation de l’école qui prônent la non-discrimination et l’égalité des chances dans une école inclusive ».

La FFDys s’insurge également face à ce que vivent les élèves de Couzeix et leur famille et rappelle que ce n’est pas la première fois « en 2019 déjà, c’était le cas. Nous avons dû nous battre auprès des familles et l’affaire est remontée jusqu’à la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées », se souvient Nathalie Groh, de la FFDys. « Elles ont eu gain de cause, quatre jours seulement avant le brevet. »

Source FR3.

L’Education nationale interdit l’utilisation de l’écriture inclusive…

Le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer a officiellement proscrit l’utilisation de l’écriture inclusive via une circulaire, expliquant que sa « complexité » et son « instabilité » constituent des « obstacles à l’acquisition de la langue comme de la lecture ».

L'Education nationale interdit l'utilisation de l'écriture inclusive...

 

Cette circulaire publiée jeudi au Bulletin officiel, pour une application dans les écoles et les rangs du ministère, rappelle qu’il « convient de proscrire le recours à l’écriture dite inclusive qui utilise notamment le point médian pour faire apparaître simultanément les formes féminines et masculines d’un mot employé au masculin lorsque celui-ci est utilisé dans un sens générique ».

Interrogé devant la commission de l’éducation de l’Assemblée nationale jeudi soir, Jean-Michel Blanquer a estimé qu’il « y a un risque énorme avec le point médian quant à la transmission du français ».

Selon cette circulaire, « l’écriture inclusive modifie le respect des règles d’accord usuelles attendues dans le cadre des programmes d’enseignement ».

Dans le JDD dimanche déjà, Jean-Michel Blanquer avançait, comme le fait ce texte, que « mettre des points au milieu des mots est un barrage à la transmission de notre langue pour tous, par exemple pour les élèves dyslexiques ». « On a un énorme enjeu de consolidation des savoirs fondamentaux et l’écriture inclusive vient en barrage de cet enjeu », selon le ministre.

La circulaire précise toutefois qu’il convient d’appliquer la féminisation des fonctions quand elles sont occupées par des femmes: « l’intitulé des fonctions tenues par une femme doit être systématiquement féminisé suivant les règles énoncées par le guide d’aide à la féminisation des noms de métiers, titres, grades et fonctions élaboré par le Centre national de la recherche scientifique et l’Institut national de la langue française », souligne-t-elle.

Dans un communiqué, le syndicat SUD éducation a dit « exiger du ministre qu’il cesse d’essayer d’imposer son passéisme à la communauté éducative », en appelant « les personnels à ne pas tenir compte de ces instructions d’un autre temps et à exercer comme ils le souhaitent en fonction des situations professionnelles le plein usage de leur liberté pédagogique ».

Politiquement, le sujet est clivant. Le débat, jeudi au Sénat relatif à l’écriture inclusive, « langue d’exclusion ou exclusion par la langue », a abouti à un dialogue de sourds où opposants et partisans ont récité leurs arguments.

A l’Assemblée, une proposition de loi interdisant l’usage de l’écriture inclusive aux personnes en charge d’une mission de service public a été déposée par François Jolivet (LREM).

Source BOURSORAMA.

Carnets de profs: dyslexie, handicap… ces collégiens aux « efforts presque surhumains » …

Elèves dyslexiques, en situation de handicap, allophones… Comment ces adolescents, aux besoins d’apprentissage particuliers, sont-ils intégrés dans les collèges ?

Comment vivent-ils l’alternance, du fait de la pandémie de Covid-19, entre cours virtuels et présentiels ?

Carnets de profs: dyslexie, handicap... ces collégiens aux "efforts presque surhumains"

 

Les trois correspondants réguliers de l’AFP, professeurs en collège public, racontent la manière dont ils tentent d’adapter leurs méthodes d’enseignement et d’évaluation pour des élèves qui livrent des « efforts presque surhumains » afin de suivre le rythme.

– « Des marathoniens » –

Céline, 45 ans, professeure d’histoire-géographie dans un collège classé REP+ d’une ville moyenne du Haut-Rhin:

« Il y a des élèves atteints de dyslexie dans presque toutes les classes. Certains nécessitent une prise en charge particulière, avec des accompagnants pour certaines matières.

Lors des cours en distanciel, c’est très difficile pour eux à la maison. On ne peut pas leur demander de reformuler s’ils ne comprennent pas un énoncé par exemple, il y a souvent des problèmes de concentration.

Je me souviens aussi d’un élève malvoyant, que j’ai eu pendant deux années. Il fallait envoyer deux semaines en avance les documents étudiés en classe pour que des personnes au rectorat puissent augmenter les polices, les tailles des cartes, mettre des couleurs plus tranchées…

Tous ces élèves m’ont marquée. Une journée de classe leur demande des efforts presque surhumains. J’avais une élève dont la maman m’expliquait que sa fille s’endormait le soir sur son travail… Ce sont des marathoniens, héroïques : c’est tous les jours de leur scolarité qu’ils doivent déployer tous ces efforts, avec des phases de découragement. »

– « Pas toujours bien intégrés » – 

Camille, 39 ans, professeure d’histoire-géographie dans un collège classé REP+ d’une petite ville des Yvelines:

« Les élèves aux besoins spécifiques ne sont pas toujours bien intégrés. Dans le cas des allophones (nouvellement arrivés en France, ndlr), ils ont tendance à rester entre eux, leurs camarades les traitant parfois de +bledards+. Le but étant qu’ils pratiquent au maximum le français, ce n’est pas l’idéal.

L’adaptation se passe, en ce qui me concerne, surtout dans la manière d’évaluer. Certains élèves ont de grosses difficultés à l’écrit. Je leur propose donc une évaluation orale.

J’essaie de me former moi-même mais j’avoue que, même si je prends de mieux en mieux la mesure et la réalité pour les élèves de ces problèmes, je me sens souvent impuissante. J’ai de plus en plus d’élèves en sixième qui sont incapables de se repérer sur une carte ou une frise chronologique. J’ai beau expliquer et réexpliquer, je vois bien que je n’ai pas les clés pour les faire progresser.

Pour moi, l’école inclusive est le fait de prendre en compte les besoins des élèves et de s’interroger sur la pluralité des intelligences. Aujourd’hui, nous avons pris conscience que certains élèves en difficultés scolaires n’étaient pas des cancres, mais qu’ils ne pouvaient pas être en situation de réussite en raison d’un mode de fonctionnement cognitif différent. »

– Pérenniser les accompagnants –

Philippe, 54 ans, enseigne l’histoire-géographie dans un village du Puy-de-Dôme:

« Dans mes classes, il y a quelques élèves aux besoins particuliers. Ces élèves handicapés à différent titre ne me paraissent pas exclus des autres jeunes.

Ces élèves sont mis dans des classes sans que nous, enseignants, ayons été formés. Je dois donc me conformer à certaines prescriptions mises dans ces dispositifs : pour certains, cela consiste à réduire le nombre de questions lors d’une évaluation ; pour d’autres, il faut fournir des documents écrits plus gros.

Mais, il y a des limites : certains handicaps sont sans doute trop lourds pour une bonne prise en compte dans un collège. Il faudrait aussi des accompagnants plus nombreux et, surtout, plus durables. Si je ne fais pas d’erreur, dans mon établissement, je n’ai pas vu une accompagnante – et oui ce sont très majoritairement des emplois occupés par des femmes – faire plus de deux années scolaires. »

Source ORANGE.

Dordogne. Un éducateur sportif jugé pour des agressions sexuelles sur des mineures handicapées…

Le tribunal correctionnel de Bergerac (Dordogne) jugeait mardi 4 mai un éducateur sportif. Entre mars et juin 2020, il aurait agressé sexuellement six personnes en situation de handicap âgées de 9 à 17 ans, qui résidaient dans un institut spécialisé.

Le tribunal devrait rendre sa décision le 15 juin.

Les parties civiles ont demandé 28 500 € de dommages et intérêts. (Illustration)

 

Un homme comparaissait mardi 4 mai devant le tribunal correctionnel de Bergerac (Dordogne). Il est poursuivi pour des agressions sexuelles sur des mineures en situation de handicap, qui auraient été commises entre mars et juin 2020.

Les six victimes, âgées de 9 à 17 ans, étaient prises en charge par un institut médico-éducatif (IME) dépendant de l’association des Papillons blancs, rapporte Sud Ouest.

Trois ans requis

Le prévenu, employé depuis 2012 par l’association, a commencé à intervenir au sein de l’IME en 2019, pour l’encadrement d’activités sportives. Il aurait notamment été surpris avec une mineure nue dans un vestiaire, relatent nos confrères. Il est également suspecté d’avoir agressé sexuellement plusieurs résidents et aurait également fait preuve de violences avec un jeune turbulent. Au tribunal, il a reconnu l’intégralité des faits et déclaré avoir « honte de tout ça », cite le quotidien régional.

Un expert a décrit sa psychologie comme « puérile » et « infantile ». Le procureur de la République a requis trois ans de prison assortis d’un sursis de trois ans, obligation de soins et interdiction d’exercer une activité avec des enfants. 28 500 € de dommages et intérêts ont été demandées par les parties civiles. Le tribunal devrait rendre sa décision le 15 juin.

Source OUEST FRANCE.

Feu vert pour les autotests et les tests antigéniques pour enfants : mode d’emploi…

La Haute autorité de santé a autorisé ce lundi les autotests et les tests antigéniques pour les moins de 15 ans.

L’objectif : briser les chaînes de contamination à l’école.

Feu vert pour les autotests et les tests antigéniques pour enfants : mode d’emploi

 

Alors que les écoles sont à nouveau ouvertes depuis lundi, la Haute autorité de santé (HAS) lève la limite d’âge pour l’utilisation des autotests et des tests antigéniques, alors fixée à 15 ans. L’objectif est la réalisation de 400 000 dépistages par semaine d’ici à la mi-mai dans le but de “briser les chaînes de contamination” à l’école. Les classes fermeront dès l’identification d’un cas positif au SARS-CoV-2.

Des tests moins invasifs et adaptés aux plus jeunes

Ces nouvelles recommandations se fondent sur “de récents travaux de modélisations” réalisée par la HAS selon lesquels “ces tests peuvent être un outil de dépistage chez les moins de 15 ans”, a-t-elle écrit. La rapidité du résultat, obtenu en moins de 30 minutes, et la “possible utilisation de manière répétée chez un plus large public”, justifie leur déploiement chez les plus jeunes.

Ces tests présentent l’avantage d’être plus adaptés pour les plus jeunes. Le test salivaire est moins invasif pour les enfants que les prélèvements nasopharyngés et l’autotest nécessitent d’enfoncer l’écouvillon moins profondément dans les narines que lors de la réalisation de tests PCR. La HAS recommande que ces tests soient “réalisés au moins une fois par semaine selon les modalités de prélèvement les plus adaptées à l’âge, aux capacités de l’enfant et au contexte local.” Les lycéens et les collégiens pourront réaliser eux-mêmes les autotests. Pour les élèves de primaire, “l’auto-prélèvement initialement supervisé est (…) envisageable mais il est préférable que le test soit fait par les parents ou le personnel formé.” Pour les enfants en école maternelle, “le prélèvement et le test devront être réalisés par ces mêmes acteurs.”

Les autotests salivaires pas recommandés

La HAS a cependant émis des réserves sur l’utilisation des tests salivaires rapides. Ces autotests ne doivent pas être confondus avec les tests salivaires classiques dont les résultats sont analysés en laboratoire. L’autorité avance un manque de données qui “très hétérogènes, ne permettent pas à ce stade de montrer une efficacité suffisante pour pouvoir être recommandés.”

Source POURQUOI DOCTEUR.

Covid-19 : la crise sanitaire a désorienté les publics handicapés…

À l’image de ce qu’ont vécu les personnes suivies par l’Adapei du Doubs, la crise sanitaire que le pays traverse depuis un an n’a pas été facile à vivre pour les personnes en situation de handicap.

Un public qui manque toujours de considération et de visibilité.

Covid-19 : la crise sanitaire a désorienté les publics handicapés

 

« Cette crise sanitaire nous a rappelé que l’inclusion des handicapées dans la société était loin d’être acquise. » Responsable de l’Atlas, une structure bisontine de l’Adapei 25 (association départementale de parents et d’amis de personnes handicapées mentales) qui s’occupe du temps libre de personnes handicapées intellectuelles, Romaric Vieille n’a pu que constater le mal-être et les difficultés de ces gens qu’ils côtoient au quotidien.

Covid-19 : la crise sanitaire a désorienté les publics handicapés

Au service L’Atlas, à Besançon, les personnes handicapées suivies par l’Adapei peuvent venir se ressourcer. Une structure indispensable pour maintenir du lien social, alors que certains travailleurs en Esat ont perdu leur activité professionnelle pendant la crise sanitaire. Photo ER /Ludovic LAUDE 

« La plupart des personnes que nous suivons, qui sont assez autonomes, ont mal vécu le premier confinement. Du jour au lendemain, leur vie sociale, s’est quasi arrêtée. Et ces personnes ont manqué d’informations claires et accessibles. »

Privés de travail

Exemple avec les attestations de sortie, que raconte Marilyne Jeannier, 42 ans, mère de famille bisontine suivie par l’Adapei : « L’an dernier, nous avons dû faire des attestations faciles à lire et à comprendre car celle de l’État n’était pas compréhensible pour de nombreuses personnes handicapées. » Souhaitant agir, Marilyne Jeannier a créé l’association « Droits devant 25 » en juin dernier, juste après le premier confinement.

Olivier Piard, un Bisontin de 55 ans, l’a aidée. Travaillant en Esat (établissement de service d’aide par le travail), lui aussi n’a pas bien vécu le confinement : « Ne pas aller au boulot pendant trois mois, ç’a été très dur », confirme ce Bisontin qui travaille en sous-traitance industrielle pour l’Adapei 25.

Il fallait maintenir un lien

« Certaines personnes suivies à l’Adapei vivent seules et pour eux, le travail en Esat représente un véritable lien social », enchaîne Thierry Del’Hozanne. Le directeur du pôle travail et insertion professionnelle de l’Adapei précise que les travailleurs handicapés qui œuvrent dans les Esat peuvent être des déficients intellectuels, ou des personnes ayant développé des troubles psychiques.

Lors de la fermeture des Esat, les structures accompagnantes ont mis en place des organisations pour maintenir le lien avec les travailleurs, mais aussi pour assurer la continuité de l’activité.Illustration à l’Adapei, les écoles étant fermées, la production de repas par la cuisine centrale de l’association est soudainement passée de 6 000 à 400 repas par jour.

Covid-19 : la crise sanitaire a désorienté les publics handicapés

L’Adapei 25 accueille 867 enfants et adolescents dans le Doubs. En tout, elle suit 3 600 personnes handicapées, polyhandicapés, autistes. Photo ER /Ludovic LAUDE

Un personnel obligé de s’adapter

« Malgré les difficultés, on a pu compter sur la capacité d’adaptation de nos personnels », ajoute Thierry Del’Hozanne. « Pour appeler le plus souvent possible nos bénéficiaires qui pouvaient souffrir d’une forme d’isolement, mais aussi afin de changer d’emploi au pied levé. »

Preuve que tous les employés de l’Adapei ont dû s’adapter : « Un jour, pendant le premier confinement, seuls 36 de nos 210 salariés bisontins occupaient leur poste d’origine », explique Thierry Del’Hozanne.

Inclusion

Des efforts ont été faits, mais les professionnels sont toujours unanimes : la prise en charge du handicap et de la déficience intellectuelle en France n’est pas assez développée.

Le directeur général de l’Adapei cite l’exemple de la vaccination  : « Les handicapés, notamment ceux que nous hébergeons, n’ont pas eu le même traitement que les résidents d’Ehpad qui ont bénéficié d’une campagne de vaccination », explique Franck Aigubelle. « Le parcours pour se faire vacciner est beaucoup plus dur pour les publics que nous aidons. Ce qui n’est pas juste au regard de leur handicap. »

Et Romaric Vieille de conclure sur la notion d’inclusion, si chère aux défenseurs de la prise en charge de la déficience mentale : « L’inclusion c’est très bien, mais pour y parvenir, il faut absolument que la société s’adapte aux personnes en situation de handicap. » Et pas l’inverse.

Doubs – Publics handicapés dans le Doubs : quelques repères

Un poulailler qui a fait mieux que résister

L’Adapei 25 est financée par le Département, l’agence régionale de santé (ARS) mais aussi par ses activités de production. Ses Esat proposent de la sous-traitance industrielle, des activités de blanchisserie, de préparation et livraison de repas et même de l’agroalimentaire. Si la plupart de ces activités ont vu leur chiffre d’affaires baisser durant le premier confinement, d’autres secteurs ont fait mieux que résister. C’est le cas du poulailler de Pelousey. « Certains clients ont eu des problèmes d’approvisionnement et ont été contents de nous acheter nos volailles produites localement », explique-t-il. « Notre activité a augmenté de 20 % en 2020. La difficulté a été de maintenir l’activité de l’abattoir en l’absence des 23 personnes handicapées qui le font tourner en temps normal, mais qui n’étaient pas là durant le premier confinement. »

Des masques produits à l’Esat de Pontarlier

C’est une nouveauté de 2021 : l’Esat de Pontarlier de l’Adapei produit des masques chirurgicaux. Le pôle enfance-adolescence en commande 150 000 par mois.

Fin de prises en charge

Durant cette période de crise sanitaire dure à vivre pour certains travailleurs d’Esat, il est arrivé que les troubles psychiques prennent le dessus. « Nous avons enregistré cinq arrêts de prise en charge en un an », regrette Thierry Del’Hozanne. Autant de personnes qui n’ont pas été en mesure de reprendre leur activité professionnelle après les différents arrêts d’activité liés à la crise de la Covid.

160 adultes handicapés suivis pendant le confinement

Dans la région de Besançon, l’Adapei fait travailler 350 personnes en Esat. Dès le 17 mars, les Esat ont fermé. Mais les services de l’association ont assuré un suivi par téléphone, ou à domicile, pour 160 personnes.

Des personnels éprouvés

« La crise sanitaire a été éprouvante pour les personnels qui ont beaucoup travaillé, et dont les emplois n’ont pas été valorisés comme ils le souhaitaient », résume Franck Aigubelle. Le directeur de l’Adapei 25 fait référence au mouvement du médico-social privé pour obtenir notamment les augmentations de salaires qui ont été accordées aux soignants de l’hôpital public , dans le cadre du Ségur de la Santé. Des revalorisations qu’ils n’ont pas obtenues.

Source EST REPUBLICAIN.

Coronavirus : Faudra-t-il aussi vacciner les enfants pour sortir de l’épidémie ?…

VACCINATION  – Un scénario de l’Institut Pasteur suggère que la vaccination des mineurs serait indispensable pour lever totalement les restrictions et gestes barrières.

Coronavirus : Faudra-t-il aussi vacciner les enfants pour sortir de l'épidémie ?

 

  • Une modélisation de l’Institut Pasteur suggère qu’il faudrait vacciner 90 % des adultes pour arriver à supprimer la circulation du variant britannique du Covid-19.
  • Mais si la France décidait de vacciner les enfants, ce pourcentage descendrait à 70 % des moins de 65 ans.
  • Le débat sur la vaccination des enfants semble donc ouvert, même si pour certains pédiatres il est très prématuré alors que la France manque encore de doses et de données sur les effets secondaires des vaccins sur les enfants.

Quand pourra-t-on retrouver la vie d’avant ? Pas tout de suite, si l’on en croit la dernière modélisation de l’Institut Pasteur. En effet, plusieurs chercheurs français se sont penchés sur l’effet de la vaccination sur la dynamique de l’épidémie de Covid-19. Ces modélisateurs jugent que la vaccination des enfants pourrait être une piste pour imaginer la fin des restrictions et des mesures barrières. 20 Minutes vous explique pourquoi.

Selon l’étude de l’Institut Pasteur, seulement 20 % des Français ont contracté le virus plus d’un an après le début de la pandémie. Les chercheurs rappellent que l’arrivée du variant dit britannique, plus contagieux, plus létal, change la donne pour arriver à l’immunité collective. « On avait annoncé au début de l’épidémie qu’il fallait 60 % de personnes immunisées pour atteindre l’immunité collective, qui représente le seuil à partir duquel l’épidémie n’évolue plus », rappelle  Jean-Stéphane Dhersin, directeur adjoint scientifique au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et spécialiste de la modélisation des épidémies. Désormais, si on imagine que le variant anglais fait grimper le R0 à 4, [c’est-à-dire qu’un malade contamine en moyenne quatre personnes], il faudra donc vacciner beaucoup plus. »

Combien précisément ? « Si la campagne de vaccination porte uniquement sur la population adulte, il faudrait que plus de 90 % des adultes soient vaccinés pour qu’un relâchement complet des mesures de contrôle soit envisageable », notent les chercheurs de Pasteur. « Un chiffre qui fait peur, reconnaît Jean-François Dhersin. Au vu de l’acceptabilité actuelle, quand le président dit qu’on va rouvrir en mai ou en juin, c’est irréaliste. » En effet, selon notre baromètre de la santé YouGov, en partenariat avec Doctissimo, mi-mars, seulement 58 % des adultes souhaitaient se faire vacciner contre le Covid-19. Un chiffre qui revient dans nombre d’autres sondages et qui augmente très lentement depuis le début de la vaccination.

Vacciner les enfants, un débat prématuré ?

Pour sortir de ce casse-tête chinois, l’Institut Pasteur souffle donc une piste intéressante : la vaccination des enfants. « S’il est démontré que les vaccins sont sûrs chez les enfants et qu’ils réduisent efficacement la susceptibilité [risque d’infection] dans cette population, la vaccination de 60-69 % des 0-64 ans et de 90 % des plus de 65 ans pourrait permettre le relâchement complet des mesures de contrôle. » « Cette couverture est beaucoup plus envisageable », réagit le chercheur au CNRS. Dans une interview à Libération, Marie-Paule Kieny, présidente du Comité Vaccin Covid-19, allait dans le même sens : « si on veut limiter encore la circulation du virus et la survenue de variants, il faudra considérer la vaccination des enfants. »

Mais pour Christèle Gras-Le Guen, présidente de la Société Française de Pédiatrie, ce débat est prématuré. « Il faut procéder par étapes. On est en train de vacciner les patients les plus fragiles, les sujets les plus exposés, les soignants, les enseignants. Ensuite, il va falloir élargir les indications à tous les adultes, en particulier les jeunes adultes parce qu’on a montré que c’est chez eux que le virus circule largement. L’autre priorité, c’est de vacciner les enfants fragiles. D’ailleurs une centaine d’enfants ont déjà été vaccinés en France, quand ils ont des déficits du système immunitaire. »

Que disent les études sur les enfants ?

Pour le moment, les vaccins contre le Covid-19 ne sont pas autorisés aux moins de 16 ans, faute d’études suffisantes sur ce jeune public. Mais les laboratoires ont anticipé ce débat. Le 16 mars, Moderna annonçait un essai clinique afin de tester un vaccin pédiatrique contre le Covid-19 chez des enfants âgés de 6 mois à 11 ans. Pfizer avait une longueur d’avance : leurs essais cliniques dès 2020 avaient intégré des adolescents entre 16 et 18 ans. Ils ont donc ouvert par palier la vaccination à de plus jeunes mineurs. Avec un résultat inespéré :  selon un essai clinique réalisé aux Etats-Unis sur 2.260 adolescents et dévoilé le 31 mars, le vaccin Pfizer/BioNTech est efficace à 100 % chez les 12-15 ans.

« Il faut qu’on s’assure que les bénéfices sont importants et les inconvénients mineurs, reprend Christèle Gras-Le Guen. Pour les personnes âgées, la balance est clairement positive. Là où ça devient une vraie discussion, c’est quand le bénéfice attendu est minime. Il faudra alors que les effets secondaires soient nul ou quasi nuls, sinon les familles n’accepteront pas de vacciner leurs enfants. »

« Nous attendons d’avoir plus de données »

Justement, la France prépare une étude sur les effets du vaccin AstraZeneca chez l’enfant avec Covireivac. « On proposera à des parents et enfants volontaires de participer à l’essai clinique pour évaluer, non pas l’efficacité, mais les effets secondaires et la production d’anticorps, explique la présidente de la Société française de pédiatrie. Pour le moment, il n’y pas encore d’enfant inclus. La vaccination des enfants, on y pense, mais on n’y est pas. Nous attendons d’avoir plus de données. Si nous découvrons deux effets secondaires graves, on arrête tout de suite. »

Les Etats-Unis envisagent déjà de vacciner les enfants dès l’été, le Royaume-Uni à l’automne. Le débat risque donc d’arriver prochainement en France. Par ailleurs, la Cour européenne des droits humains (CEDH), saisie par des parents d’enfants refusés par des écoles maternelles, faute d’avoir été vaccinés en République tchèque, a rendu son avis ce jeudi : selon elle, la vaccination obligatoire est « nécessaire dans une société démocratique ». « Cet arrêt vient conforter la possibilité d’une obligation vaccinale sous conditions dans l’actuelle épidémie de Covid-19 », a commenté Nicolas Hervieu, juriste spécialiste de la CEDH, interrogé par l’AFP.

Reste que si quatre Français sur dix refusent, pour le moment, la vaccination, combien accepteront de faire vacciner leurs enfants ? Surtout en sachant que ces derniers restent peu infectés et rarement par des formes graves. « On est dans le pays des vaccino-sceptiques, il n’y avait pas raison que cette pandémie change les choses, soupire Christèle Gras-Le Guen. Accepter les effets secondaires d’un vaccin pour des jeunes qui risquent seulement une maladie bénigne, c’est un acte de civisme. Pour autant, l’intérêt individuel qu’il faut pouvoir mettre en avant, c’est : la vaccination rime avec sortie de crise, place en terrasse et au cinéma. Ce qui me dérangerait, c’est qu’on soit obligés de vacciner des petits enfants quand des adultes ne l’auraient pas fait. Un enfant de CP comprend : le virus atteint surtout les jeunes adultes et très peu les enfants, avant de penser à vacciner son prochain, vaccinez-vous vous-même ! »

Source 20 MINUTES.

Coronavirus : les hospitalisations des moins de 15 ans pour motif psychiatrique en hausse de 80%…

Angèle Consoli, pédopsychiatre et membre du Conseil scientifique, a déclaré que les hospitalisations des jeunes de moins de 15 ans pour motif psychiatrique sont « en hausse de 80% » depuis le début de l’épidémie de coronavirus.

Les hospitalisations des moins de 15 ans pour motif psychiatrique sont en hausse de 80%

 

Les hospitalisations des jeunes de moins de 15 ans pour motif psychiatrique sont « en hausse de 80% » a déclaré ce lundi  sur France Inter Angèle Consoli, pédopsychiatre et membre du Conseil scientifique. Une réunion doit se tenir ce lundi à Matignon avec le Premier ministre Jean Castex et le ministre de la Santé Olivier Véran consacrée aux enjeux de la santé mentale des Français à l’aune de l’épidémie de coronavirus

La médecin pointe également une tendance à la dépression marquée chez les 12-17 ans. Angèle Consoli s’appuie sur « les retours du terrain, de l’ensemble des collègues, qui montrent une demande de soins (à la suite) d’idées suicidaires et de crises suicidaires » et de « symptômes dépressifs » des plus jeunes, liées au contexte sanitaire actuel.

« Dans le champ de la petite enfance, il y a une vigilance à avoir, on a vu augmenter le nombre de consultations pour des retards de langage, pour des troubles du sommeil et des conflits intra-familiaux » chez les 0-3 ans, avertit également la pédopsychiatre. La spécialiste évoque une liste des signes qui doivent alerter les parents : irritabilité, pleurs, changement de comportement brutal, etc. Elle indique que « l’une des réponses » à apporter peut être de « se projeter vers l’avenir« .

« La crise Covid ne fait qu’exacerber les tensions du système » hospitalier, explique Angèle Consoli. « Les préoccupations (du gouvernement) pour la santé mentale sont fortes » assure la médecin.

Source FRANCE BLEU.

Guidel. Leur regard sur le handicap a changé, grâce à Marion, leur déléguée, porteuse de trisomie 21…

Vingt-sept élèves de 3e du collège Saint-Jean-LaSalle, à Guidel (Morbihan) travaillent sur un projet éducatif.

Ils sensibilisent les collégiens sur l’inclusion des personnes atteintes de trisomie 21 comme Marion, leur déléguée de classe.

Soutenue par le corps enseignant, la classe de 3e B porte avec énergie son message d’acceptation de la différence auprès des collégiens de Saint-Jean-LaSalle, à Guidel (Morbihan).

 

« La classe m’aime bien, même si j’ai la trisomie 21. C’est parfois difficile de m’intégrer dans des groupes, mais les autres essayent de m’aider. La classe m’a élue déléguée et m’accepte malgré mes différences », explique Marion, élève de 3e B au collège Saint-Jean-Lasalle, à Guidel, près de Lorient (Morbihan).

En début d’année, chaque professeur titulaire, en concertation avec la classe, discute d’une réflexion à mener (soutien à une association, action de solidarité…).

Dans cette classe de 27 élèves, « à partir du moment où nous avons décidé de travailler sur l’acceptation de la différence, le travail collectif s’est porté sur le handicap et notre relation avec Marion », souligne le professeur Benoit Michel, enthousiasmé par le résultat de cette élection : « cela commençait super-bien ».

Une vidéo de présentation

Pour expliquer cette démarche, quatre élèves ont réalisé une vidéo présentée dans toutes les classes de l’établissement, « car, par le biais de Marion, on a décidé de défendre la cause de la trisomie 21 », expliquent Juliette et Alice.

En effet, « ce n’est pas une maladie, mais un handicap et plus précisément une anomalie génétique. Malheureusement, il n’existe pas de traitement  », ajoute Lolita.

Au fil des mois, l’enseignant a constaté que le « regard des élèves sur le handicap a réellement changé et renforcé leur cohésion ».

Par ce projet éducatif, le corps enseignant espère qu’il « puisse être véhiculé et développé à travers leur vie future ».

Venir avec des chaussures dépareillées

Avant cela, « convaincue de son action », la classe va porter son message auprès de l’ensemble des collégiens de l’établissement. « Le 24 mars 2021, on s’est calqué sur la journée mondiale de la trisomie 21 (ou syndrome de Down). On incite les élèves à venir en cours avec des chaussures différentes. Et montrer qu’avec cette différence, on marche aussi bien. L’objectif, ce serait que 1 000 chaussures dépareillées foulent la cour et les salles de classe du collège. Ce serait formidable ! », poursuit Benoit Michel.

Le chef d’établissement, Pierre Rampini, salue ce projet « au service d’une fragilité et conforme au principe de Jean-LaSalle. Les élèvent s’impliquent et réalisent leur projet ensemble ».

Dans l’esprit, cette jeunesse ambitionne aussi que cette acceptation de la différence puisse rayonner au-delà des murs de l’établissement scolaire.

Source OUEST FRANCE.

 

Santé mentale : les adolescents touchés de plein fouet par la pandémie…

Les adolescentes sont tout particulièrement touchées par une aggravation ou un nouveau trouble de la santé mentale depuis le début de la pandémie, rapporte une étude américaine.

Les adolescentes sont tout particulièrement touchées par une aggravation ou un nouveau trouble de la santé mentale depuis le début de la pandémie, rapporte une étude américaine.

 

Pointés du doigt pour leur manque de solidarité envers leurs aînés depuis le début de la pandémie, les adolescents sont loin d’être épargnés par cette période morose. Cours à distance, interactions sociales en berne, absence d’activités physiques et culturelles : la Covid-19 a durement impacté la santé mentale des adolescents, comme le révèle un nouveau sondage mené aux Etats-Unis.

Quelle plus belle époque que celle de l’adolescence, entre expérimentations en tout genre, nouvelles rencontres, et sentiment d’indépendance ? Enfin ça, c’était avant… Avant qu’une pandémie mondiale vienne bousculer les habitudes d’une génération qui ne peut s’épanouir sans interactions sociales. Un nouveau sondage national réalisé par le centre médical de l’Université du Michigan révèle que les adolescents sont tout particulièrement affectés sur le plan mental par la pandémie, et davantage encore par les mesures de restriction prises pour tenter de l’enrayer.

Le sondage se base sur les réponses de 977 parents d’adolescents âgés de 13 à 18 ans. Près de la moitié des parents interrogés (46%) affirment que leur adolescent souffre d’un nouveau trouble de santé mentale ou d’un trouble en aggravation depuis le début de la pandémie en mars 2020. Les adolescentes semblent plus touchées que leurs homologues masculins, notamment en ce qui concerne les troubles de l’anxiété et les symptômes dépressifs.

L’absence d’interactions sociales chez ces adolescents depuis près d’un an est à prendre en compte dans la dégradation de leur santé mentale. Confinement et autres mesures sanitaires obligent, trois parents sur quatre déclarent que la Covid-19 a eu un impact négatif sur les interactions sociales de leurs adolescents; chose pourtant primordiale à cette étape de la vie.

Anxiété et comportement agressif

Le rapport révèle que plus d’un tiers des adolescentes (36%) souffrent d’un nouveau trouble – ou d’une aggravation – de l’anxiété, contre 19% des adolescents. Mais ce n’est pas tout, les parents interrogés font également état d’une hausse des symptômes dépressifs (31% des adolescentes, contre 18% des adolescents), des troubles du sommeil (24% et 21% respectivement), et même d’un comportement plus agressif (9% et 8% respectivement).

« Les pairs et les interactions sociales sont un élément essentiel du développement pendant l’adolescence. Mais ces opportunités ont été limitées pendant la pandémie. Beaucoup d’adolescents peuvent se sentir frustrés, anxieux et déconnectés en raison de l’éloignement social et du manque d’activités sociales habituelles, comme le sport, les activités parascolaires et le fait de passer du temps avec des amis », explique Gary L. Freed, co-directeur du sondage.

Le rôle essentiel des parents

Face à la dégradation de la santé mentale de leur(s) adolescent(s), les parents n’ont pas lésiné sur les moyens pour tenter d’inverser la tendance. La moitié d’entre eux ont notamment assoupli les mesures d’éloignement liées à la pandémie pour permettre à leur progéniture de retrouver un minimum de vie sociale. Une chose qui semble avoir particulièrement fonctionné, puisque 81% des sondés confient que cela a aidé leur ado sur le plan psychologique.

Il a également été question d’assouplir certaines restrictions vis-à-vis des réseaux sociaux pour permettre à leur ado d’y passer plus de temps que d’ordinaire, mais aussi de faire appel à des spécialistes de la santé mentale, voire de se tourner vers les nouvelles technologies et plus particulièrement vers des programmes et applications destinés à améliorer la santé mentale des adolescents.

« Les parents jouent un rôle essentiel en aidant leurs adolescents à faire face au stress de la pandémie. Il existe des stratégies que les parents peuvent adopter pour aider, que leur adolescent montre ou non des signes révélateurs d’un potentiel trouble. L’une des choses les plus importantes que les parents doivent faire est de garder les voies de communication ouvertes; demander à leur adolescent comment il va et créer un espace pour qu’ils parlent sans tabou afin de pouvoir fournir de l’aide en cas de besoin », conseille Freed.

Source LA DEPÊCHE.