Le Parlement unanime pour renforcer la lutte contre les cancers pédiatriques…

Le texte prévoit notamment d’injecter des fonds supplémentaires dans la recherche et d’assouplir les conditions d’accès au congé de présence parental.

Chaque année en France, environ 2.500 enfants et adolescents se voient diagnostiquer un cancer

l y a heureusement des causes capables de réunir tous les parlementaires : la loi pour une meilleure prise en charge des cancers pédiatriques a été votée à l’unanimité par le Sénat cette semaine après l’Assemblée Nationale en novembre. Le texte, qui confie à l’Institut national du cancer (INCa) l’élaboration d’une stratégie sur dix ans, prévoit de « dédier des crédits publics » à la recherche et de mieux accompagner les familles.

Des congés pour les parents selon la gravité de la maladie

Un de ses éléments majeurs consiste à assouplir les conditions d’accès au congé de présence parental, jusque-là limité à 310 jours sur une période maximale de trois ans. Désormais, ce congé pourra être allongé « en cas de rechute » ou « lorsque la gravité de la pathologie de l’enfant […] nécessite toujours une présence soutenue et des soins contraignants« . Ce vote « est important, même si c’est un petit pas« , a réagi la rapporteure de la commission des Affaires sociales, Jocelyne Guidez.

La future loi prévoit également une extension du « droit à l’oubli » à l’ensemble des personnes traitées pour un cancer. L’ouverture d’une négociation entre pouvoirs publics, secteurs de l’assurance et de la banque et représentants de patients est prévue au plus tard six mois après la promulgation de la loi. L’enjeu de cette négociation est considérable : sur les près de 2.500 enfants et adolescents auxquels on diagnostique un cancer chaque année, près de 80% seront guéris.

Près de 80% de guérison

Le texte voté se penche aussi sur la qualité de cette prise en charge. En particulier pour réduire au maximum la douleur des enfants pendant ces soins souvent longs et difficile. Les parlementaires demandent un rapport pour dresser « un état des lieux de la formation spécifique, initiale et continue, des professionnels de santé qui interviennent en oncologie pédiatrique ainsi que des centres dédiés à la douleur dans notre pays . »

La question des moyens n’est pas éludée. La future « stratégie décennale de lutte contre le cancer » qui sera établie par décret définira « les axes de la recherche en cancérologie et l’affectation des moyens correspondants et précise(ra) notamment la part des crédits publics affectés à la recherche en cancérologie pédiatrique ».

Dans une tribune publiée l’année dernière, le collectif Grandir Sans Cancer, constitué courant 2017 par des médecins, des chercheurs et des associations de familles, appelait à une mobilisation du gouvernement pour qu’il « favorise l’émergence et le développement de programmes de recherche fondamentale […] visant à définir les spécificités (…) des cancers pédiatriques« . Il appelait à la création d’un fonds annuel « d’environ 20 millions d’euros par an ». L’impact de cette loi dépendra donc de l’importance des crédits qui seront réellements accordés.

Source France Info.

Hausse préoccupante des pensées suicidaires chez les adolescentes…

Les chercheurs observent un lien très fort entre tentative de suicide et usage de tabac et autres substances psychoactives.

Hausse préoccupante des pensées suicidaires chez les adolescentes

A 17 ans, près de 3% des adolescents ont déjà fait une tentative de suicide ayant nécessité une hospitalisation, et plus d’un sur 10 a eu des pensées suicidaires dans l’année. Ces statistiques, issues du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) publié mardi 4 février, donnent la mesure de la souffrance psychique des jeunes Français, et plus spécifiquement des jeunes Françaises. Car selon les auteurs de l’étude dévoilée à l’occasion de la journée nationale pour la prévention du suicide, «le syndrome dépressif et les tentatives de suicide sont davantage le fait des filles».

Chez les adolescentes, les indicateurs sont au rouge. Les chercheurs constatent la hausse du nombre de tentatives de suicides entre 2011 et 2017, mais aussi des pensées suicidaires (alors que ce paramètre était en recul dans la précédente enquête). «Il n’est pas rare, durant cette période de vulnérabilité qu’est l’adolescence, que des idées noires s’installent», commente le Pr Pierre Thomas, psychiatre au CHU de Lille. «Qu’est-ce que je fais là? Je suis un fardeau. Quand on est mort, on n’est plus embêté… Ces ruminations surviennent plus facilement quand on est déprimé. Or elles peuvent être désamorcées par le dialogue si elles sont identifiées par l’entourage».

Les jeunes gens ont été interrogés dans le cadre de l’enquête Escapad, menée par l’Observatoire français des drogues et de la toxicomanie (OFDT) lors de la Journée défense et citoyenneté. Si le syndrome dépressif apparaît comme le principal facteur de risque d’idées noires et de passage à l’acte, les chercheurs observent aussi un lien très fort entre tentative de suicide et usage de substances psychoactives – notamment la consommation quotidienne de tabac chez les filles et de produits illicites autres que le cannabis chez les garçons. «Nos résultats suggèrent que ces usages pourraient être utilisés comme indicateur pour repérer le risque de conduite suicidaire chez les jeunes», plaide Enguerrand du Roscoät, un des auteurs de l’étude, qui recommande de faire des adolescents une cible prioritaire dans les plans de prévention du suicide.

Politique de prévention volontariste

Tout l’enjeu des enquêtes épidémiologiques est de mesurer le phénomène et son évolution afin de pouvoir proposer les stratégies de prévention les plus adaptées. «Contrairement à d’autres pays, la France n’a pas encore mis en œuvre de politique volontariste dans le but de réduire drastiquement le nombre de suicides», regrette le Pr Thomas, qui recommande une stratégie combinant une communication très forte sur le sujet, la mise en place d’un numéro d’appel unique ou encore la sécurisation de lieux à risque comme les ponts ou les voies de chemins de fer.

Selon le BEH, 4,7% des adultes déclarent avoir pensé à se suicider au cours de l’année et plus de 7% ont tenté de mettre fin à leurs jours. Malgré une baisse du nombre d’hospitalisations liées à des tentatives de suicide ces dix dernières années, la France présente un des taux de suicide les plus élevés en Europe.

Source LE FIGARO.