Handicap, « un combat entamé dès le début de la scolarité »…

Autocensure, recrutement sur concours, aménagement insuffisant de certains cursus… Bien des freins viennent limiter les progrès – réels – réalisés dans l’accueil des étudiants en situation de handicap.

Entretien avec Bénédicte Kail, conseillère nationale éducation familles à l’APF-France handicap.

Handicap, « un combat entamé dès le début de la scolarité »

La Croix. Peut-on parler de progrès dans l’accueil des étudiants en situation de handicap ?

Bénédicte Kail : Incontestablement ! Parce qu’on partait de très loin… Aujourd’hui, il est bien difficile de dire s’il y a beaucoup de jeunes qui aimeraient et auraient les capacités de mener des études et qui ne le font pas parce que les conditions d’accueil ne sont pas adaptées. Nous devrions disposer d’éléments plus précis après une étude de cohorte que nous envisageons avec le collectif Droit au savoir, qui réunit des associations comme la nôtre.

En attendant, ce qu’on observe, c’est que certains jeunes sont obligés d’abandonner leur cursus ou d’en changer parce que l’aménagement des études est insuffisant. Le handicap contribue souvent à une autocensure et en tout cas influe beaucoup sur l’orientation. Beaucoup de jeunes présentant une santé fragile privilégient par exemple un DUT – et plus largement une formation universitaire – plutôt qu’un BTS, car cette voie ne propose pas de session de rattrapage.

Les concours restent-ils un frein ?

B. K. : Oui, les jeunes en situation de handicap évitent pour la plupart les formations qui recrutent sur concours. Car pour passer les épreuves, il faut souvent se rendre dans une autre ville, le cas échéant assumer le surcoût lié à un mode de transport et à un logement adaptés. Contrairement à ce qui se passe pour les examens à l’université, on ne peut pas bénéficier d’une aide à la prise de notes, le jury ne tient pas compte des éventuelles difficultés d’élocution… Ce n’est pas un hasard si neuf étudiants handicapés sur dix sont accueillis à la fac.

Comment les parents de jeunes handicapés envisagent-ils l’entrée dans les études ?

B. K. : Comme la poursuite d’un combat entamé dès le début de la scolarité. Pour un parent lambda, accompagner son enfant suppose avoir une bonne connaissance du système scolaire, des filières. Pour un parent d’enfant porteur d’un handicap, il faut en plus bien maîtriser les dispositifs d’accompagnement.

La déperdition, du reste, intervient surtout dès le collège, avant même les 16 ans : dès lors qu’apparaît un décalage entre les capacités cognitives et le programme, l’éducation nationale dit ne plus savoir faire et oriente l’enfant vers une structure spécialisée, surtout si sa famille, faute d’informations et de réseau, n’est pas en mesure de s’y opposer. Le handicap vient ainsi renforcer des inégalités sociales déjà très fortes dans notre système éducatif.

Le handicap influe-t-il sur la réussite dans les études ?

B. K. : Les étudiants en situation de handicap réussissent globalement moins bien que les autres, en tout cas vont moins loin dans les cursus : 80 % sont en licence et 20 % en master et doctorat, alors que la répartition pour la population générale est respectivement de 65 % et 35 %. Par ailleurs, les situations varient beaucoup en fonction du type de déficience. Ceux qui sont porteurs d’un trouble moteur, visuel ou auditif ont le plus de chances de s’insérer dans l’enseignement supérieur. À preuve, ils représentent 15 % à peine des élèves handicapés en primaire mais la moitié des étudiants en situation de handicap.

Source LA CROIX.

 

Étudier malgré son handicap…

Le nombre d’étudiants en situation de handicap a quintuplé en quinze ans.

L’enseignement supérieur s’ouvre aux déficiences motrices ou sensorielles, troubles du langage, voire à certaines formes d’autisme.

Étudier malgré son handicap

Le chemin est long, trop long sans doute aux yeux des nombreuses familles qui livrent bataille chaque jour pour permettre à leur progéniture d’apprendre le plus normalement possible. Il n’empêche, la scolarisation des élèves en situation de handicap progresse. Le nombre d’enfants et d’adolescents accueillis en milieu ordinaire a doublé depuis 2006. Et si les efforts se sont beaucoup concentrés sur le primaire, ils commencent aussi à porter leurs fruits à l’autre bout du système éducatif, dans le supérieur.

« En 2011, nous accompagnions une dizaine d’étudiants en situation de handicap. L’an dernier, ils étaient 112 sur les 3 000 jeunes accueillis dans nos trois campus de Beauvais, Rouen et Rennes », se réjouit Xavier Quernin, chargé de mission handicap à UniLaSalle, grande école lasallienne. « On trouve, par exemple, pas mal d’étudiants dyslexiques dans notre filière géologie et sciences de la Terre, car le constant aller et retour entre théorie et pratique au cœur de cette formation correspond bien à leur mode d’apprentissage », ­constate-t‑il.

De réels efforts sur l’accessibilité

S’ouvrir à un nombre croissant d’étudiants handicapés suppose aussi de réels efforts sur l’accessibilité. Celle des locaux et logements étudiants proposés par l’école mais aussi celle des enseignements. « Des interprètes en langue des signes accompagnent par exemple deux étudiantes atteintes de surdité. Et nous sommes sur le point de lancer pour un troisième étudiant sourd l’expérimentation d’un dispositif de transcription à distance : le professeur parle dans un micro relié par Bluetooth au téléphone portable de l’étudiant, avec une application qui se charge de retranscrire ses propos en direct. Puis un télétranscripteur relit l’ensemble du cours, avant de l’adresser par courriel à l’étudiant. »

Les progrès reposent sur l’engagement de tous, à commencer par celui des étudiants. « Dans le cadre des vingt heures annuelles de “solidarité” inscrites dans le cursus, certains s’engagent à transmettre à ceux qui en ont besoin leurs notes de cours », illustre le chargé de mission handicap d’UniLaSalle.

« Au sein de notre association étudiante, une camarade est chargée spécifiquement de rendre accessibles les événements du campus », approuve de son côté Barnabé, en 4e année d’agronomie, lui qui souffre d’une maladie invalidante, un défaut de coagulation qui, à chaque saignement interne, laisse des séquelles au niveau des articulations. Des saignements qui nécessitent une réaction médicale rapide. « Je sais que dans ce cas-là, je peux compter sur l’école. Cela me permet de me consacrer plus sereinement à mes études », confie Barnabé.

« J’ai appris à rire de mon handicap pour briser la glace »

Chaque situation appelle une réponse personnalisée. Après une prépa, Margaux, atteinte de myopathie, vient de rejoindre UniLaSalle. L’étudiante se déplace en fauteuil, avec à ses côtés Hélios, son fidèle chien d’accompagnement. « Je sens bien que les autres étudiants sont souvent mal à l’aise avec mon handicap. Mais grâce à mon chien, le contact se noue plus facilement… Et puis, toute petite, j’ai appris à rire de mon handicap afin de briser la glace, raconte Margaux, qui affirme n’avoir pour l’heure rencontré aucun problème d’accessibilité. Plus j’avance dans mes études, moins mon handicap semble constituer un obstacle. »

Les grandes écoles plus en retard

Charte handicap, guide d’accueil destiné aux établissements, bourses spécifiques… La Conférence des grandes écoles (CGE) met en avant les efforts entrepris, qui permettent à son réseau de compter 3 000 étudiants handicapés, soit 1 % des effectifs. « Il reste encore beaucoup à faire, notamment pour rendre plus inclusives toutes les situations (sport, culture, vie étudiante) », observe Anne-Lucie Wack, la présidente de la CGE. Son ambition : « Préparer à exercer des responsabilités dans l’entreprise de demain, à la fois des jeunes en situation de handicap et d’autres jeunes habitués à les côtoyer. »

En la matière, les grandes écoles accusent néanmoins du retard par rapport aux universités. « Alors que nous totalisons 60 % de la population étudiante, nous accueillons 90 % des étudiants en situation de handicap », rappelle Christine ­Gangloff-Ziegler, vice-présidente de la Conférence des présidents d’université (CPU).

« Des aides à la personne existent, parfois directement proposées par l’université. Des tiers-temps supplémentaires sont accordés lors des examens. Des liens sont noués avec des entreprises pour favoriser l’insertion professionnelle », énumère-t-elle. Tout un éventail de dispositions qui permet d’accueillir « une plus grande diversité de handicaps, avec notamment la présence croissante de jeunes présentant des troubles du langage ».

L’enjeu de la mobilité internationale

De même, en 2018 a vu le jour, en lien avec une vingtaine de facultés, un projet national d’inclusion d’étudiants autistes sans déficience intellectuelle. « Il s’agit de jeunes qui présentent souvent des difficultés de communication et d’interaction sociale, ainsi qu’une hypersensibilité », décrypte son coordinateur, Bertrand Monthubert.

« Des jeunes qui ont des centres d’intérêt restreints et qui sont capables de s’y investir pleinement, en portant leur connaissance très loin. Bref, qui peuvent s’épanouir dans la recherche, à condition que l’on adapte la pédagogie », plaide l’ex-fondateur de Sauvons la recherche, lui-même père d’un enfant présentant ce type d’intelligence.

Le chemin reste long… Il passe entre autres par un meilleur accompagnement de la mobilité internationale, les cursus incluant de plus en plus souvent un séjour à l’étranger. « Pour valider mon diplôme, je dois effectuer au moins un semestre hors de France. Ce que j’ai fait pendant cinq mois en Suède », se réjouit Tristan, élève en école d’ingénieurs à Brest et atteint de myopathie.

Le soutien financier d’Erasmus­+ a été capital. L’agence européenne a déboursé 47 000 € pour lui permettre de se faire accompagner par son auxiliaire français et de recourir sur place à d’autres professionnels. « Cela m’a permis de m’ouvrir à d’autres réalités et de me prouver que j’étais capable de vivre seul loin de ma famille. »

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Repères

Une progression continue du nombre d’étudiants handicapés

L’enseignement supérieur accueille en 2019 un peu plus de 34 000 étudiants en situation de handicap, ce qui représente 1,6 % de ses effectifs.

Depuis la loi de 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, loi qui a posé pour principe général la scolarisation en milieu ordinaire, le nombre d’étudiants porteur d’un handicap n’a cessé de progresser, avec une croissance moyenne de 12,5 % par an. Depuis lors, il a ainsi été multiplié par 4,6.

80 % des étudiants handicapés bénéficient d’un plan d’accompagnement personnalisé pour le suivi des études et 82 % d’aménagements des modalités de passation des examens.

Le ministère de l’enseignement supérieur alloue chaque année 7,5 millions d’euros pour la mise en place d’aides spécifiques qui leur sont destinées.

(Source : ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche)

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Pistes

Un collectif

Droit au savoir rassemble notamment de nombreuses associations spécialisées (APF-France handicap, Autisme France, Fédération française des dys, Union nationale des amis et familles de malades psychiques, etc.) et milite pour un meilleur accès des jeunes en situation de handicap à l’enseignement supérieur et à la formation professionnelle. Son site propose des ressources pour permettre aux intéressés de s’orienter et de connaître leurs droits et pour aider les enseignants et formateurs à mieux comprendre les types de handicap.

www.droitausavoir.asso.fr

De nouvelles dispositions dans Parcoursup

Lors du choix des vœux sur la plateforme d’orientation vers le supérieur, il est possible de prendre contact avec le référent handicap, le dispositif d’accompagnement des étudiants en situation de handicap ou le service de santé de l’établissement. Durant la procédure, le jeune peut demander un réexamen de sa candidature.

Un accompagnement à la mobilité internationale

En plus de la bourse mensuelle commune à tous les étudiants en mobilité, le programme Erasmus + finance un ensemble de frais liés aux besoins spécifiques des étudiants en situation de handicap sur la base des frais réels : rémunération d’un auxiliaire de vie, séjour aller et retour d’un parent ou accompagnateur en début et fin de séjour, suivi médical, coûts supplémentaires liés à un hébergement spécifique, transport adapté, matériel didactique, etc. www.generation-erasmus.fr/erasmus-handicap/

Source LA CROIX.

 

Organisation, nombre d’enfants, accompagnant d’élève… L’école inclusive, comment ça marche ?…

Au total, 400 000 enfants sont scolarisés en situation de handicap, de la maternelle au lycée.

Comment s’organise leur scolarisation en milieu ordinaire ?

Et quelles nouveautés depuis la rentrée ? Tour d’horizon.

Sur les 12,4 millions d’élèves scolarisés de la maternelle au lycée, environ 400 000 sont en situation de handicap (Photo d'illustration)

Comment fonctionne l’école inclusive ? Comment sont scolarisés les enfants en situation de handicap ? Et qu’est-ce que le gouvernement a mis en place depuis le début de l’année ?

Combien d’élèves concernés ?

Sur les 12,4 millions d’élèves scolarisés de la maternelle au lycée, environ 400 000 sont en situation de handicap. Ce nombre ne cesse d’augmenter depuis la loi de 2005, qui pose comme principe le droit à la scolarité pour tout jeune en situation de handicap.

Ces élèves sont scolarisés soit en « milieu ordinaire » (établissement classique), soit dans une Unité d’inclusion scolaire (Ulis), soit dans un établissement hospitalier ou médico-social (IME, Itep…).

En milieu ordinaire, leur nombre a triplé entre 2006 et 2019. Depuis 2018, 23 500 élèves supplémentaires ont une prescription pour disposer d’un accompagnant.

Les effectifs d'élèves en situation de handicap scolarisés de la maternelle au lycée.

Comment s’organise la scolarisation en milieu ordinaire ?

Les parents constituent un dossier pour que leur enfant soit aidé, dans la classe, par un AESH, un Accompagnant d’élève en situation de handicap (anciennement AVS).

La Maison départementale du handicap (MDPH) étudie le dossier (dans un délai de trois à six mois) avant d’attribuer ou non une notification d’accompagnement, qui précise souvent le nombre d’heures nécessaires à l’enfant (de 6 à 24 heures).

La notification est transmise à la direction académique de l’Éducation nationale qui recrute l’AESH.

Quoi de neuf depuis la rentrée ?

Selon le gouvernement, 4 500 AESH supplémentaires ont été créés en cette rentrée en équivalent temps plein. Ils ne sont plus recrutés en contrats aidés, mais en CDD de trois ans, renouvelables une fois, avant un CDI. Des cellules d’écoute départementales ont été mises en place pour répondre aux familles en 24 heures.

Des Pôles inclusifs d’accompagnement localisés (Pials) ont été créés pour « faciliter » l’affectation des AESH. « On ne dira plus à l’élève, tu iras à l’école quand tu auras un AESH. On lui dira : va à l’école, un AESH t’attend », avait promis le ministre Jean-Michel Blanquer, éveillant d’énormes espoirs chez les parents. Dans les faits, cette nouvelle organisation trouve ses limites.

Source OUEST FRANCE.

Trégor-Goëlo. Une vie sociale malgré le handicap….

Le service d’accompagnement de la fondation Bon-Sauveur vient de fêter ses 10 ans. Il est présent à Bégard, Paimpol et Lannion (Côtes-d’Armor).

Une partie de l’équipe de la fondation Bon-Sauveur intervenant dans les services d’accompagnement à la vie sociale, en compagnie du maire Paul Le Bihan.

Le besoin d’un service d’accompagnement à la vie sociale (SAVS) pour adultes souffrant de handicap psychique a été détecté il y a dix ans au centre hospitalier de la fondation Bon-Sauveur, à Bégard. « Autour de 200 personnes faisaient des allers-retours entre le centre et le milieu ordinaire », se souvient Pierre Faidherbe. C’est donc dans cette ville qu’est créé un premier SAVS, en avril 2009.

En 2012 puis en 2015, suivent les sites de Paimpol et Lannion, complétés par un service d’accompagnement médico-social pour adultes handicapés (Samsah). Depuis un an, les cinq professionnelles du site lannionnais sont installées au Forlac’h, tout près des cinq pavillons hébergeant des locataires en logement inclusif.

En dix ans, près de 300 personnes ont bénéficié de cet accompagnement : pour la recherche de logement, les démarches administratives, apprendre à faire ses courses, préparer un repas, rechercher un emploi en milieu protégé ou ordinaire…

Aujourd’hui, dix-sept professionnels (moniteur éducateur, assistant social, conseiller en économie sociale et familiale, infirmier…) reçoivent les personnes suivies, se déplacent à domicile, les accompagnent pour un rendez-vous, leur offrent un café… « Le suivi est personnalisé, il vise à rendre le bénéficiaire le plus autonome possible », précise Lucile Jestin, responsable des trois sites.

Les autistes aussi concernés

Depuis août 2018, des places ont aussi été ouvertes à Lannion pour des adultes avec troubles du spectre de l’autisme. Ces jeunes, plutôt touchés par le syndrome Asperger, vivent pour la plupart chez leurs parents mais souffrent de difficultés à s’intégrer dans la vie sociale. « C’est un service embryonnaire pour les Côtes-d’Armor. Toute l’équipe se forme actuellement. »

Source OUEST FRANCE.

Isère : l’Ecole des pupilles de l’air accueille sa première promotion de jeunes atteints d’autisme…

Dix jeunes atteints du syndrome d’Asperger, une forme d’autisme, ont fait leur rentrée à l’École des pupilles de l’air à Montbonnot (Isère). Il s’agit de la première promotion d’élèves en situation de handicap à intégrer cet établissement militaire.

La première promotion de jeunes atteints d'autisme a reçu l'insigne de l'Ecole des pupilles de l'air (Isère). / © Jean-Christophe Pain / France 3 Alpes

Tous en rang, vêtus de chemise blanches immaculées, dix jeunes de l’École des pupilles de l’air ont reçu leur insigne mercredi 25 septembre, marquant leur entrée dans cet établissement militaire. Et leur arrivée dans cette structure signe un grand virage en faveur de l’intégration d’enfants handicapés pour le seul lycée de la Défense de l’armée de l’air en France.

C’est la première fois que cet établissement implanté à Montbonnot (Isère), près de Grenoble, accueille des élèves atteints du syndrome d’Asperger. Ces jeunes autistes, qui souffrent de difficultés significatives dans les interactions sociales, suivront une partie de leur scolarité en inclusion dans les autres classes. Au premier rang lors de la cérémonie de remise des insignes, leurs parents affichent un large sourire.

Alors que la scolarisation des enfants en situation de handicap relève souvent d’un parcours du combattant, Anthony Chudeau se réjouit de l’entrée de son fils Matheo à l’École des pupilles de l’air. « C’est le grand jour pour mon fiston, la cérémonie, s’exclame-t-il. Il a fait beaucoup de progrès depuis son entrée ici, il est autonome, ça change la vie. »

« C’est un vrai défi »

Prendre part à une telle cérémonie n’est pas si simple pour des adolescents qui ont souvent du mal à gérer et exprimer leurs émotions. Alors avant la grand messe, Vania Chauvière les soumet à une série d’exercices pour gérer leur stress. « Certains perçoivent l’émotion plus fort que nous parce qu’ils ont une hypersensibilité visuelle ou auditive, donc ils vont se balancer pour réguler leur tonus, explique l’orthopédagogue. On doit apporter des moments où ils vont pouvoir le faire pour qu’ils puissent supporter leur environnement. »

L’ouverture de cette nouvelle classe relève d’un partenariat inédit entre le ministère des Armées et l’Éducation nationale. Pour accélérer leur progression, ces dix jeunes seront répartis chaque jour en groupes de cinq. Et à partir du collège, ils pourront intégrer le cursus normal de l’École des pupilles de l’air, avec l’appui des professeurs et du personnel médico-social de la structure.

Les 10 jeunes autistes vont, à terme, suivre le même parcours que les autres élèves de l'Ecole des pupilles de l'air. / © J.-C. P. / France 3 Alpes

« Le contenant du groupe est apaisant pour ces enfants souffrant d’autisme parce qu’ils ont besoin d’un cadre, note Géraldine Gonda, infirmière coordinatrice sur le département de l’Isère. Tout est structuré : le temps, l’environnement… S’appuyer sur le groupe est aidant pour limiter l’angoisse d’être seul, perdu. Ce sont des repères autant visuels que de structure qui permettent d’accompagner au mieux ces enfants. »

Après la cérémonie, le personnel de l’École est fier de constater que les jeunes ont tous réussi à rester calmes pendant une heure. « Ils nous montrent tous les jours qu’ils ont des possibilités, qu’ils veulent faire comme tout le monde, se réjouit Olga Da Costa, éducatrice-coordinatrice. Ce cadre les motive, ils prennent exemple sur les autres. D’avoir leur insigne, d’être au milieu de leurs pairs et pas dans un établissement entre eux, ça les motive. » Et d’ajouter avec enthousiasme : « C’est un vrai défi, mais je pense qu’on l’a déjà gagné. »

Source FR3.

L’équithérapie : un remède pour adoucir les maux des personnes autistes ou trisomiques…

L’équithérapie est une thérapie de plus en plus pratiquée pour les personnes autistes. Elles sont souvent « dans leur bulle » et ne supportent pas le contact physique.

Mais grâce au cheval, après plusieurs séances, elles parviennent à interagir et communiquer avec les adultes.

Rencontre entre les jeunes qui souffrent d'autisme ou de trisomie et l’animal au centre équestre de Saint-Cézaire-sur-Siagne. / © Benoit Loth - France TV

Faire un bisou, un câlin… à un cheval. Une épreuve et un réconfort pour des personnes souffrant de troubles autistiques ou de trisomie. Car l’animal possède des vertus thérapeutiques. Des vertus connues depuis l’Antiquité que l’on redécouvre aujourd’hui. La Société Française d’Equithérapie poste règulièrement les dernières informations sur son compte Facebook.

« Dans leur bulle »

L’équithérapie, le fait de soigner avec les chevaux, est de plus en plus pratiquée pour les personnes autistes. Elles sont souvent « dans leur bulle » et ne supportent pas le contact physique. Mais grâce au cheval, après plusieurs séances, elles parviennent à interagir et communiquer avec les adultes.

Médiateur

Le cheval est alors le medium rassurant, un intermédiaire. Il joue un rôle de médiateur entre la personne autiste et le thérapeute. Un médiateur imposant, naturel et instinctif, qui ne juge pas. Leurs interactions sont plus faciles car elles sont non-verbales et répondent à des règles sociales plus simples.

Contact

Rencontre entre les jeunes et l’animal au Centre équestre de Saint-Cézaire-sur-Siagne (Alpes-Maritimes). Là, au contact des chevaux, de jeunes adultes autistes et trisomiques développent leur capacité à communiquer avec les autres. Reportage d’Olivier Chartier-Delègue et Benoit Loth :

Intervenants : Sandrine Leduc, monitrice éducatrice – Noémie Charles, enseignante Centre équestre de la Stèle

Créer une communication

Une relation privilégiée qui permet parfois d’accomplir de « petits miracles ». C’est ce que confirme Sandrine Leduc, monitrice éducatrice au sujet de Fabien, jeune autiste incapable de communiquer :

Fabien n’était pas du tout dans le contact physique avec l’animal, c’était quelque chose qui était très compliqué. Même nous, dans l’accompagnement pour les animateurs, nous avions des difficultés ne serait-ce que pour lui tendre la main. Le fait de travailler dans l’équitation adaptée a permis de créer une communication  avec lui.

Des barrières, des obstacles qui tombent et une communication qui se renforce au fil des séances en compagnie de l’animal.

Source FR3.

Un jeune de 19 ans se nourrissant uniquement de malbouffe devient aveugle…!

Un adolescent qui ne mangeait que des aliments ultra-transformés a récemment perdu la vue : dès l’âge de 15 ans, les problèmes de vision ont débuté, ainsi que des soucis auditifs.

Un jeune de 19 ans se nourrissant uniquement de malbouffe devient aveugle. Saucisse, pain blanc et frites... Un menu peu équilibré...

N’étant pas en surpoids, les médecins ont eu du mal à poser un diagnostic. Mais lorsque le jeune homme leur a avoué que depuis l’école primaire, il mangeait uniquement des frites, des chips, du jambon, des saucisses et du pain blanc.

Mais ce régime alimentaire a forcément des conséquences, comme le précise le Sciencepost. Les problèmes de santé du jeune homme ont commencé dès 14 ans : il se plaignait d’une grande fatigue.

Lésions au niveau de certains systèmes nerveux

S’en sont suivis des problèmes auditifs et des troubles de la vision, dès l’âge de 15 ans. Des analyses ont été effectuées. Des carences ont alors été repérées et cela ne s’est pas arrangé avec le temps : souffrant d’anémie, et de carences en vitamines B12, D, cuivre…

Ce n’est qu’une fois que les médecins ont su pour son régime alimentaire qu’ils ont compris. Mais malheureusement il était trop tard : le jeune homme était atteint de neuropathie optique nutritionnelle et il est devenu aveugle à 17 ans. Et cela est irréversible.

Il a dû abandonner son cursus universitaire

Le cas de ce jeune homme a été publié ce mardi 3 septembre dans la revue Annals of Internal Medicine. Il a dû abandonner son cursus universitaire en informatique. Les carences nutritionnelles ont eu raison de sa vue. Comme quoi la junk food n’est pas, mais vraiment pas bonne pour la santé. À bon entendeur…

Source MIDI LIBRE.

« Les parents d’enfants handicapés ont un stress équivalent à un soldat »…

Dans un livre, l’Unapei donne la parole à des parents d’enfants handicapés.

Des mots sans concession à mille lieues d’une parole souvent compassée.

« Les parents d’enfants handicapés ont un stress équivalent à un soldat »

Des mots face au handicap. Des paroles de colère, de découragement, de solitude aussi, souvent. Des témoignages de parents qui racontent la vie de leur enfant. Des appels au secours ou à la bienveillance. Des mots parfois teintés d’un humour un peu amer. « J’ai lu un jour que les parents d’enfants handicapés avaient un niveau de stress équivalent à un soldat sur le champ de bataille. Je confirme. Je vais certainement m’engager dans l’armée », dit Jessica, mère de Yoan.

« Êtes-vous avec nous ? », c’est la question que pose l’Unapei dans un livre d’interpellation des responsables politiques et des professionnels de l’éducation, de la santé, de l’entreprise ou des médias. « Êtes-vous avec nous pour mettre fin au scandale de l’isolement des personnes handicapées et de leurs familles ? », demande l’association qui donne la parole à 50 personnes. Quelques professionnels du handicap, des bénévoles mais surtout des proches.

Les paroles de patients et des proches

Aujourd’hui, les parents d’enfants handicapés ont cessé de se taire. Et c’est un petit événement dans un monde où, pendant tant d’années, la parole est restée prudente, institutionnelle et un brin compassée. C’était l’époque où le handicap se vivait dans le silence et la résignation. La colère et la détresse étaient sans doute tout aussi fortes chez les parents. Mais elles se murmuraient dans le huis clos des familles. Surtout pas sur la place publique.

Et puis, il y a quelques années, les associations du handicap ont décidé de s’inscrire dans le sillage des associations des patients. De ces malades du sida par exemple qui, très vite, ont torpillé le paternalisme médical. Avec la conviction que les premiers experts de la maladie étaient ceux qui la vivaient au quotidien.

« Les cocktails de médicaments la transforment en zombie »

Et vivre aujourd’hui avec le handicap, c’est ne plus accepter l’inacceptable. « Quelques semaines après que le diagnostic de notre enfant a enfin été posé, j’en ai informé la directrice de l’école, qui m’a dit sans ménagement et avec une violence terrible : “Vous devez faire votre deuil, un deuil sans mort, sans cadavre mais c’est le même processus” », raconte Mélissa, la mère de Thomas, dans le livre de l’Unapei.

Les mots aussi d’Olivier, le frère de Jeanne, 37 ans, retournée vivre chez ses parents après sept ans d’hôpital psychiatrique. « Inscrite sur liste d’attente » depuis tellement d’années que plus personne dans la famille ne pense qu’elle aura un jour une place en établissement. « Les seules solutions proposées pour contrer ses crises de violence sont des cocktails de médicaments qui la transforment en zombie et la détruisent un peu plus tous les jours », explique Olivier.

La Belgique, faute de place en France

Les mots de Nadine, la mère de Marguerite, sans solution d’accueil depuis 2013. Enfin presque. «”La seule solution, c’est la Belgique”, nous dit-on. Comme un eldorado ! Nous sommes allés voir, nous avons visité et entendu. Un circuit bien huilé, comme si nous nous apprêtions à acheter une maison dans un joli lotissement », s’insurge Nadine.

« Notre fille n’est pas un pion qu’on déplace d’une case à l’autre, bon sang », ajoute-t-elle. Avec toujours, en travers de la gorge, la réaction des éducateurs et des médecins face à son refus de la Belgique. « De toute façon, il faudra bien vous y faire, il n’y a pas de place ailleurs. »

Des espoirs et de belles revanches

Des mots d’espoir, aussi, éparpillés ici et là. Comme raconter la douce revanche de la vie qui, parfois, cloue le bec aux oiseaux de mauvais augure. « Il n’ira jamais au collège », disait-on à Sylvie, la mère de Léo, qui aujourd’hui « sourit doucement » et ne cache pas sa fierté devant son garçon qui a eu son bac professionnel.

Le vœu tout simple, enfin, de Camille, la mère d’Élise. « Je voudrais que les autres aiment mon enfant, malgré son handicap, avec son handicap, au-delà de son handicap. Comme je la vois, moi, jolie, tendre, espiègle coquine… ».

Source LA CROIX.

Marseille : Deux jeunes femmes prostituaient une adolescente déficiente mentale…

Elles ont été interpellées en fin de semaine dernière.

Marseille : Deux jeunes femmes prostituaient une adolescente déficiente mentale  FAITS DIVERS Elles ont été interpellées en fin de semaine dernière . Une prostituée à Paris (photo d'illustration).

Mères maquerelles avant de passer le bac. Deux jeunes femmes de 17 et 18 ans ont été mises en examen et écrouées samedi à Marseille pour des faits de proxénétisme, a-t-on appris de source policière, confirmant une information de La Provence.

Ces deux adolescentes sont soupçonnées d’avoir forcé une troisième jeune femme à se prostituer sur le Jarret, dans le 5e arrondissement. Leur victime est déficiente mentale. L’adolescente devait remettre l’argent des passes à ses « protectrices », qui lui « donnaient des coups si elle râlait », indique à La Provence un enquêteur.

Depuis la mi-août

La semaine dernière, leur victime s’est réfugiée à l’accueil de la gare Saint-Charles avant de déposer plainte. Les deux jeunes femmes ont été interpellées jeudi dernier. Les faits auraient commencé mi-août.

Source 20 MINUTES.

 

Papillomavirus : La vaccination pourrait prévenir 92 % des cancers, selon une étude…

Selon les Centres de contrôle et de prévention des maladies, les HPV ont été à l’origine de 34.800 cas de cancer en moyenne chaque année entre 2012 et 2016 aux Etats-Unis.

Papillomavirus : La vaccination pourrait prévenir 92 % des cancers, selon une étude.

Elles recommandent que tous les préadolescents soient vaccinés à l’âge de 11 ou 12 ans. Les autorités sanitaires américaines​ ont affirmé, jeudi, que la vaccination pourrait prévenir 92 % des cancers liés aux papillomavirus humains (HPV).

« Un avenir sans cancers liés aux HPV est à notre portée, mais il est nécessaire d’agir rapidement pour améliorer les taux de vaccination », a déclaré Brett Giroir, le ministre adjoint à la Santé américain, qui souhaite atteindre 80 % de couverture vaccinale aux Etats-Unis contre les papillomavirus humains.

Près de 35.000 cancers liés aux HPV chaque année

Selon un nouveau rapport des Centres de contrôle et de prévention des maladies, les HPV ont été à l’origine de 34.800 cas de cancer en moyenne chaque année entre 2012 et 2016 dans le pays. Les virus, sexuellement transmissibles, peuvent provoquer des cancers chez les femmes comme chez les hommes, du col de l’utérus, du vagin, du pénis, de l’anus ou du larynx.

Les autorités sanitaires recommandent que tous les préadolescents soient vaccinés contre les HPV avant d’y être exposés, à l’âge de 11 ou 12 ans. Mais les taux de vaccination progressent très lentement parmi les adolescents américains. Seuls 51 % d’entre eux ont reçu l’ensemble des doses recommandées, soit 2 % de plus seulement qu’en 2017.

Source 20 Minutes.