Handicap. Faire ses courses peut parfois être un parcours du combattant…

Bruits incessants, lumière trop forte, rayons mal agencés et peu repérables…

Une députée MoDem a décidé de s’emparer du problème, sollicitée par une association d’aide aux personnes autistes.

Nadia Essayan, députée MoDem du Cher.

 

Faire ses courses dans une grande surface alimentaire peut, parfois, s’apparenter à un parcours du combattant quand on est atteint d’un handicap.

Musique et lumières bien trop fortes pour les personnes présentant des troubles autistiques, difficulté d’accès à certains produits et rayons lorsque l’on est de petite taille, signalétique peu claire pour les malvoyants et les clients souffrant d’illettrisme, caisses prioritaires en nombre insuffisant, magasins parfois peu accessibles aux fauteuils roulants…

La France en retard

Même si des améliorations se font jour depuis quelques mois – avec notamment l’instauration d’« heures calmes » dans les 1 600 magasins U, chez Cora ou encore Auchan (lumière baissée et bruits réduits) – la France peine à rattraper son retard sur les États scandinaves, le Royaume-Uni et le Canada. D’où l’idée d’un « Guide des bonnes pratiques » défendue par la députée du Cher, Nadia Essayan.

Jeudi matin, la parlementaire MoDem a présenté une proposition de loi à l’Assemblée, fruit de plusieurs mois de travail avec les acteurs du commerce, les associations concernées, le ministère de l’Économie et le secrétariat d’État aux personnes handicapées.

Une première étape

Un texte qui se veut une première étape dans la réorganisation des moyennes et grandes surfaces alimentaires de plus de 1 000 m2.

«  C ette proposition de loi a été adoptée à l’unanimité. Le gouvernement va maintenant lancer une nouvelle concertation avec les associations et les acteurs du commerce durant dix-huit mois. Elle devra aboutir à des mesures concrètes et rapides. Leur mise en application, par une loi ou des règlements, sera contrôlée par le parlement. […] Si j’ai fait le choix de n’imposer des changements qu’aux surfaces de plus de 1 000 m2, c’est pour éviter de mettre en difficulté les supérettes. Mais libre à elles de réduire déjà les bruits ou l’intensité des lumières ».

Réorganiser les rayons

Parmi les changements préconisés par Nadia Essayan, il y a un meilleur fléchage au sol ; une réorganisation mieux pensée des rayons – « pour un autiste Asperger, il n’est pas logique que les vêtements se trouvent près des légumes » – ; la mise en place d’images ou de logos en tête de gondoles afin que les rayons soient mieux repérés par les personnes ne sachant pas lire ; ou encore la généralisation d’un logiciel de lecture des étiquettes pour les aveugles et les malvoyants…

Source OUEST FRANCE.

Handicap : les blanchisseries de l’Adapeim obtiennent une certification de qualité…

Les blanchisseries de l’Association départementale des amis et parents d’enfants inadaptés de la Meuse ont obtenu la norme Iso 9001. Cette norme apporte des garanties en matière de qualité du travail et d’organisation. Elle signe ici la reconnaissance des travailleurs en situation de handicap.

 À gauche, Cyril Glanz, responsable de la blanchisserie de l’Adapeim à Bar-le-Duc.   Photo ER /Jean-Noël PORTMANN

 

« C’est une fierté. » Cyril Glanz, le responsable de la blanchisserie de l’Adapei (Association départementale des amis et parents d’enfants inadaptés) de la Meuse à Bar-le-Duc traduit le sentiment partagé par les travailleurs de l’ESAT (établissement et service d’aide par le travail) et les salariés en poste.

À Bar-le-Duc comme à Verdun, leur engagement a permis aux blanchisseries de l’Adapeim d’obtenir la certification Iso 9001, une norme « du management de qualité ». Elle vient s’ajouter à une première certification de qualité bactériologique du linge traité, le RABC.

Haut niveau de professionnalisation

« Nous en avons fait la demande. Un évaluateur a passé une semaine ici », rapporte Didier Rambeaux, le directeur du pôle industriel de l’Adapei de la Meuse.

Cette certification, réévaluée chaque année, Didier Rambeaux la qualifie « de prix d’excellence », distinctif sur un marché concurrentiel. « La norme Iso 9001 reconnaît la qualité d’organisation du travail et la capacité à la reproduire à un niveau constant d’exigence. Elle signe le haut niveau de professionnalisation des personnes qui sont chez nous. »

Baisse de 40 % sur le Nord meusien

Les blanchisseries de l’Adapeim emploient 70 personnes et traitent 500 tonnes de linge par an, sites de Bar-le-Duc et Verdun confondus.

À Bar-le-Duc, les principaux clients sont les EHPAD (établissements hospitaliers pour personnes âgées dépendantes). À Verdun, l’Adapeim a plus un marché d’entreprises, hôtels et restaurants qui sont actuellement fermés. « Sur le Nord meusien, c’est une perte de 40 % du chiffre d’affaires », observe Didier Rambeaux.

Un tiers des effectifs est en réserve

Pour assurer la continuité de l’activité en période d’épidémie de coronavirus, un tiers des effectifs est en réserve. « Nous avons un taux de service de 100 % et un taux de satisfaction de 99 % », se félicite Didier Rambeaux.

« Pour faire le travail, il faut peut-être trois personnes ici contre une en entreprise », convient le directeur du pôle industriel de l’Adapeim. Ce n’est pas à cela qu’il demande qu’on juge. « Voyez la performance, c’est ce qui nous intéresse. »

Source EST REPUBLICAIN.

« Mon handicap ne m’a jamais empêché de réaliser mes rêves » : Damien Seguin, premier handisport à terminer le Vendée Globe…

Bouclé ce jeudi en 6e position sur la ligne d’arrivée aux Sables d’Olonne, Damien Seguin aura marqué les esprits lors de ce Vendée Globe.

Les yeux rougis par l’émotion et la fatigue de 80 jours en mer, le Haut-Alpin, né sans main gauche, est revenu sur son tour du monde exceptionnel.

Et le superbe message qu’il a véhiculé tout au long de son aventure.

"Mon handicap ne m’a jamais empêché de réaliser mes rêves" : Damien Seguin, premier handisport à terminer le Vendée Globe

 

Damien, vous avez été la révélation de ce Vendée Globe. Vous êtes-vous révélé à vous-même également ?

« Forcément oui… C’est la première fois que je partais aussi longtemps et aussi loin. Il y avait certains aspects de l’aventure que je ne connaissais pas et cela a été une belle découverte. En plus, ça s’est pas trop mal passé pour moi donc ça donne un bon sentiment à l’arrivée et l’envie d’y revenir aussi ! »

Qu’avez-vous découvert sur vous lors de ce tour du monde ?

« Une forme de résilience. Le contexte (avec la Covid) n’était pas forcément évident quand on est parti et il a fallu se mettre dans la course. Je devais aussi appréhender la durée de l’épreuve, les mers du sud… Chaque jour, je découvrais quelque chose de nouveau. J’avais passé 18 jours au maximum en solitaire. Il y a forcément un moment où ce n’est pas simple et on se demande ce qu’on fout là. Et on se rend vite compte qu’on n’est pas sur un terrain de foot : il ne suffit pas de dire ‘‘J’ai envie de sortir et je rentre au vestiaire’’. Il faut aller au bout. Je connaissais mon côté compétiteur mais je l’ai découvert réellement sur la durée. Tenir la pression pendant des jours et des jours, c’était une belle révélation pour moi. »

Prenez-vous conscience de votre exploit ?

« C’est difficile de le mesurer immédiatement. J’étais parti sur ce Vendée Globe pour le terminer et je suis extrêmement satisfait d’avoir rempli cet objectif. Je ne suis pas un collectionneur de trophées mais un passionné de mon sport. J’aime les défis. Je voulais aussi porter un message simple et lisible pour tout le monde en participant à une course que les gens admirent. C’était une bonne occasion de faire sortir le handicap de sa boite. Je n’ai pas vocation à incarner un modèle pour qui que ce soit, mais si je peux faire élever un petit peu le débat, tant mieux. Je n’ai pas eu le temps de lire tous les messages que j’ai reçu à bord mais force est de constater que c’est quelque chose qui a marqué et qui sortait de l’ordinaire. »

Vous êtes-vous senti handicapé pendant cette course ?

« Sur le bateau non. Si j’avais senti le moindre handicap à la base, je ne serai pas parti. On ne s’élance pas sur un Vendée Globe en se disant ‘‘Je vais avoir du mal à faire ça’’. Sur des engins comme ça, on est tous handicapés. Qu’on soit un homme, une femme, un jeune, un vieux… la difficulté de la tâche est suffisamment énorme pour qu’on soit très humble. On a tous fait avec les moyens du bord. J’ai fait avec les miens et ça m’a mené jusqu’à la ligne d’arrivée et c’est déjà pas mal ! J’ai une particularité physique mais elle ne m’a jamais empêché de réaliser mes rêves. Le seul message que je veux transmettre, c’est ne vous mettez pas de barrières. On n’empêchera jamais un gamin de rêver, qu’il soit valide ou handicapé. Ce serait la pire des choses… »

 

Quelles ont été les pires difficultés pour vous sur ce Vendée Globe ?

« Plein de choses… J’avais l’impression que tous les jours, il fallait se battre pour continuer le jour d’après. Gérer la fatigue, les coups de mou, les problèmes techniques… Il n’y a que des vainqueurs à l’arrivée du Vendée Globe. C’était une sacrée aventure ! C’est difficile mais c’est ce qu’on va chercher. Il n’y a que là qu’on arrive à être projeté en face de soi-même. On est les seuls à pouvoir régler nos problèmes et dans notre société, c’est quelque chose d’assez unique… »

« Je vais savourer ce Vendée Globe mais je m’imagine déjà sur le suivant… »

Cette course a été une vraie régate planétaire, très serrée durant tout le tour du monde. Vous étiez dans votre jardin en tant que champion paralympique…

« C’était un combat de tous les instants mais heureusement pour moi ! Je suis un compétiteur et ce que j’aime, c’est avoir des bateaux autour. Tous les jours, il fallait se reprendre en question et se dire ‘‘Qu’est-ce que je peux faire de mieux ?’’. Ça m’a vraiment tenu dans ce Vendée Globe. Si j’avais été un bateau isolé, je n’aurais pas vécu la course de la même manière. J’ai eu la chance d’avoir connu tous les classements entre la place de 1 et de 10. À dix jours de l’arrivée, j’étais encore deuxième. C’est génial d’avoir pu batailler jusqu’au bout. »

Vous terminez premier des bateaux non-foileurs, n’avez-vous pas un petit regret en vous disant qu’avec un bateau plus performant, vous seriez sur le podium ?

« Question compliquée ! (Rires) Il faut savoir prendre les choses comme elles sont. Déjà, faire le Vendée Globe, il y a trois ans, ce n’était pas gagné. Il a fallu écrire ce projet, développer le bateau… J’ai fait les choses de la manière dont je voulais les faire. Mon partenaire et moi avons grandi ensemble en découvrant le Vendée Globe. Il faut prendre le temps… Je suis quelqu’un qui n’a pas peur de rêver en grand mais il ne faut pas bruler les étapes. À l’avenir, une meilleure performance passera forcément par un bateau à foils. Là, mon bateau était simple, à mon image. Mais il m’a donné le maximum de chances de partir des Sables et d’y retourner. »

Damien Seguin vainqueur du Vendée Globe à l’avenir, est-ce une utopie ?

« Evidemment, j’ai envie d’aller plus loin. Je suis un compétiteur et lorsque je termine un projet, j’ai envie d’en lancer un autre. Je vais prendre le temps de savourer ce Vendée Globe mais je m’imagine déjà sur le suivant en étant un petit peu plus performant. Il n’y a aucune garantie là-dessus mais je suis un doux rêveur et j’ai cette capacité à tenter de transformer mes rêves en réalité. J’ai une équipe, un partenaire et une famille de dingues autour de moi et on va aller loin tous ensemble. »

 

Quel va être votre programme ces prochains mois ?

« Je ne sais pas… J’espère continuer l’aventure en Imoca. C’est une classe qui me plait bien. Il y a un joli programme sportif qui se dessine avec la Route du Rhum, la Transat Jacques-Vabre et un Tour de l’Europe l’année prochaine (en juin normalement). J’aime naviguer et tant que j’aurais un bateau, je continuerai ! Déjà, je vais passer pas mal de temps à aller rencontrer les classes qui m’ont écrit pendant le Vendée Globe. Parler de ce que j’ai vécu. Je vais aussi passer du temps en famille. À la maison, j’ai quelques tours de retard pour la vaisselle… »

Source OUEST FRANCE.

 

Changer de regard sur le handicap pour une meilleure inclusion des personnes handicapées…

L’accès à l’emploi des personnes en situation de handicap reste difficile.

La crise du Covid pourrait encore aggraver cette situation, craint Consuelo Bénicourt, directrice RSE chez Sopra Steria.

Elle fait le point sur la situation et révèle les pistes à suivre.

Changer de regard sur le handicap pour une meilleure inclusion des personnes handicapées

 

12 millions : c’est le nombre de personnes touchées par un handicap en France, soit près de 20 % de la population française (1). Le handicap est une cause importante d’exclusion dans la société comme dans l’entreprise, malgré les avancées législatives. Plus de 30 ans après le vote de la loi de 1987 en faveur de l’emploi des personnes handicapées et l’instauration – entre autres – de l’obligation pour les entreprises d’employer au moins 6 % de travailleurs handicapés (2), le bilan reste mitigé. Le taux de chômage des actifs reconnus handicapés (18 %) (3) est aujourd’hui plus du double de la moyenne nationale, tandis que le taux de travailleurs handicapés dans le secteur privé atteint à peine 4 % (3,8 %) (4). Éducation, accès aux infrastructures ou encore insertion professionnelle, force est de constater qu’il reste encore du chemin à parcourir et la crise sanitaire que nous vivons ne fait qu’accentuer ce constat d’exclusion.

La Covid-19 : accélératrice des difficultés pour les personnes en situation de handicap

Inégalités en matière d’accès à l’emploi et au logement, sous-représentation, difficultés d’accessibilité : tandis que le handicap concerne près d’1 Français sur 6, de nombreux progrès restent à faire pour garantir le respect des droits fondamentaux et l’autonomie.

Il ne fait aujourd’hui aucun doute que la Covid-19 accentue les difficultés et inquiète à juste titre les personnes en situation de handicap. En effet, selon un sondage IFOP pour l’AGEFIPH réalisé en juin dernier (5), 48 % des personnes en situation de handicap se disent inquiètes à l’idée de perdre leur emploi dans les mois à venir, 41 % des demandeurs d’emploi en situation de handicap affirment avoir été concernés par le report ou l’annulation d’une formation et 16 % par l’interruption d’un contrat court.

A ces inquiétudes s’ajoutent le bouleversement du quotidien : le port du masque isole les personnes sourdes ou malentendantes, les personnes aveugles ou malvoyantes sont privées du sens du toucher, … Il est urgent que les entreprises adaptent les outils de travail de leurs salariés tout en tenant compte de leur handicap dans les modalités de l’exercice professionnel. Il en va de même pour l’accès à l’enseignement, alors que de nombreux élèves et étudiants en situation de handicap n’ont pas pu suivre leur scolarité pendant plusieurs mois.

Faciliter l’accès à l’enseignement supérieur pour contribuer à l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap

Dans le secteur du numérique, le principal frein au recrutement est le manque de candidats diplômés de l’enseignement supérieur, puisque 80 % des personnes en situation de handicap ont un niveau d’étude inférieur au baccalauréat.

Pourtant, les initiatives pour améliorer l’accès des jeunes en situation de handicap à l’enseignement supérieur ne manquent pas. En attestent les annonces du gouvernement en février 2020, qui souhaite notamment mettre l’accent sur le développement de l’apprentissage et les dispositifs d’accompagnement scolaire pour faciliter leur orientation. Sans oublier les programmes de bourses : alors que l’accès aux études supérieures engendre déjà des frais importants, auxquels s’ajoutent ceux liés à la compensation du handicap, ces aides favorisent l’autonomie et l’indépendance des étudiants en situation de handicap et permettent une meilleure prise en charge de leurs besoins spécifiques.

Si le gouvernement a fait du handicap et de l’insertion professionnelle des personnes handicapées une cause nationale, force est de constater que la crise sanitaire renforce les difficultés sur le plan scolaire. Prenons l’exemple de l’enseignement à distance : les universités ont dû adapter les outils de visioconférence et effectuer des transcriptions pour que les personnes sourdes ou malentendantes puissent suivre les cours en ligne.

Déconstruire les stéréotypes

Le handicap est bien souvent circonscrit aux déficiences physiques et motrices, et représenté par un seul et même élément, le fauteuil roulant. Pourtant, l’AGEFIPH (6) précise que moins de 5 % des personnes touchées par une déficience motrice se déplacent en fauteuil roulant. Cette perception du handicap contribue à forger une représentation sociale plus que partielle, comme l’illustrent les films « Intouchables » et, plus récemment, « Hors-normes ». Autre exemple parmi tant d’autres : pourquoi les stationnements réservés sont-ils uniquement symbolisés par un pictogramme dépeignant un fauteuil roulant ? Il devient urgent de déconstruire ces stéréotypes. Les médias, mais aussi le monde de la culture dans son ensemble, ont un rôle à jouer.

Enfin, dans le monde de l’entreprise, il est important de mettre en œuvre des initiatives permettant de lutter contre ces stéréotypes, à l’externe comme en interne, pour faciliter l’intégration des personnes en situation de handicap. A l’externe, cela peut se traduire par des programmes de soutien scolaire, la participation à des rencontres ou encore le soutien de challenges étudiants. En interne, il est important d’accompagner les managers et les équipes, ou encore de proposer des sessions de e-learning, et de prendre en considération les difficultés supplémentaires liées à la crise sanitaire.

Le gouvernement et les entreprises ont déjà beaucoup œuvré pour une meilleure représentation des personnes handicapées. C’est une dynamique positive qu’il nous faut accélérer, surtout face à la situation inédite que nous vivons : les médias et la société civile doivent jouer leur rôle et partager une vision du handicap plus réaliste pour contribuer à déconstruire les stéréotypes et faire prendre conscience des difficultés supplémentaires qu’engendrent la crise sanitaire.

Plus que jamais, l’inclusion doit être une priorité et le numérique en est un véritable accélérateur : à nous, entreprises, d’accompagner et de soutenir l’innovation. Collectivement, agissons pour faciliter l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées et construire un monde d’après inclusif.

Consuelo Bénicourt, Directrice RSE chez Sopra Steria

Les avis d’experts sont publiés sous l’entière responsabilité de leurs auteurs et n’engagent en rien la rédaction de L’Usine nouvelle.


(3)Taux de chômage des personnes handicapées en 2018 (Source : Agefiph.fr, Chiffres-clés juin 2019)

(4)Taux d’emploi direct 1 de personnes handicapées en 2016 dans les entreprises privées (Source : Agefiph.fr, Chiffres-clés juin 2019)

(6) AGEFIPH (Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées)

Source L’USINE NOUVELLE.

À quoi ressemblera la vie après le Covid-19 ?…

Depuis bientôt un an, le Covid-19 bouleverse notre quotidien et nous oblige à réinventer nos vies et nos rapports sociaux.

Que restera-t-il de cette pandémie une fois le coronavirus maîtrisé ?

Quels enseignements tirerons-nous de cette crise sanitaire ? Entretien avec l’anthropologue Michel Agier.

À quoi ressemblera la vie après le Covid-19 ?

 

Quelle vie aurons-nous après le Covid-19 ? Pour les chercheurs en sciences sociales, la pandémie qui bouleverse notre planète depuis bientôt un an est un puits de réflexion. Même si cette crise sanitaire est loin d’être terminée, elle révèle déjà de profonds changements dans notre société et notre façon de vivre.

Pour l’édition du soir, l’anthropologue Michel Agier, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales, a accepté d’analyser cette période inédite et de partager ses réflexions sur ce qu’il pourrait en rester après.

Michel Agier, peut-on dire que cette crise sanitaire est un moment historique ?

C’est un fait social total, qui bouscule toute la société. Notre organisation sociale et économique, personnelle et collective, est transformée par cette pandémie. C’est une rupture. Une sorte de catastrophe qui est en train de radicalement changer l’organisation de la vie des humains en société, notre rapport avec la nature. Et cela est brutal. Même si on en parlait depuis un certain temps, on s’y retrouve confrontés brusquement.

L’incertitude est désormais notre quotidien. Ce virus a-t-il changé notre rapport à la peur ?

La réponse à un événement inconnu, c’est la peur. C’est une réaction profondément humaine. Avec le Covid-19, on a vu un retour à la peur cosmique, comme à l’époque médiévale. Celle-ci nous rappelle notre faiblesse face à la nature. Nous sommes ramenés à la vulnérabilité de nos petites vies, sidérés devant la puissance des forces climatiques, atmosphériques, etc. de la Terre. Nous devons reconnaître que nous ne maîtrisons pas la nature.

À cette peur cosmique s’ajoute une diversité d’autres peurs qui arrivent toutes en même temps : celle de la mort, de la maladie notamment. La peur sociale aussi, avec des interrogations sur les conséquences économiques de cette crise.

Elles sont présentes dans toute la société, mais ressenties différemment selon les générations. Les jeunes craignent plutôt ce qui va leur arriver avec cette désorganisation sociale et les personnes plus âgées redoutent la maladie, la mort…

Pourquoi les gens ont-ils si peur alors que beaucoup ne sont pas directement confrontés au virus ?

Nous n’avons rien vu. C’est justement à cette question que répond le début de mon dernier ouvrage [Vivre avec des épouvantails : le monde, les corps, la peur, aux Éditions Première parallèle, NdlR]. La peur est d’autant plus forte qu’on ne voit pas la menace. On ne voit d’autant rien qu’on est confinés dans son espace privé. La plupart des gens ne sont pas confrontés directement au coronavirus et doivent accepter de croire en la gravité de la situation au travers des informations qui leur arrivent. C’est justement la porte ouverte au complotisme.

Cela me rappelle des situations de guerre que j’ai vécu en Colombie dans les années 1990. On ne voyait pas la guerre mais on la subissait. Nos possibilités de se déplacer se réduisaient. On se retrouvait de plus en plus confinés, dans notre espace privé. On vit un peu la même chose avec cette pandémie.

À quoi ressemblera la vie après le Covid-19 ?

Peut-on donc comparer cette crise sanitaire à une situation de guerre, comme Emmanuel Macron l’a fait ?

Non. C’est l’opposé de mon point de vue. C’est une mauvaise idée d’avoir dit ça aux français. Une guerre concerne les combattants et a des effets sur la société. La pandémie est bien différente, elle touche toute la société. C’est d’ailleurs pour ça que la peur est diffuse et diffusée. Tout le monde est potentiellement concerné, alors que dans une guerre il y a des cibles. Cette pandémie est plutôt une forme de catastrophe naturelle.

La réponse des États est-elle la bonne ?

Les gouvernements entretiennent le climat de peur en prenant des mesures sécuritaires dans un but sanitaire. La pandémie est devenue un argument massue pour contrôler davantage la population. C’est d’ailleurs la situation rêvée des régimes autoritaires… Nous sommes épargnés dans nos démocraties européennes, mais les mesures autoritaires pourraient tout à fait se renforcer. Il faut s’interroger.

La fermeture des frontières, par exemple, n’est pas efficace, on l’a vu. Le virus ne reconnaît pas les frontières et il a justement emprunté les circuits de la mondialisation économique et des grandes métropoles pour se diffuser très rapidement.

Sans interférer dans le débat médical, cette politique de la peur me semble inappropriée : il faut ouvrir le débat, mettre en place des formes de participation citoyenne aux mesures qui sont prises… Faire en sorte que les gens prennent part en toute conscience à leur protection sanitaire et participent au choix des mesures pour y adhérer. Aujourd’hui, nous sommes davantage dans l’infantilisation. Si les mesures de protection ne viennent pas de la conscience civique, il faudra toujours plus serrer le verrou sécuritaire pour qu’elles soient suivies.

Comment dompter ces peurs pour continuer de vivre à peu près normalement ?

On a besoin de se créer des objets qui isolent la peur, la détachent de notre mental. On a aussi plutôt intérêt à rire de la peur, de notre propre peur, la transcrire en littérature, en tableaux, en poèmes… Tous ces artefacts naissent quand il y a des crises.

La littérature d’anticipation, les fictions, les dystopies se sont considérablement développées depuis une vingtaine d’années. Elles viennent précisément du climat d’incertitudes relatif au monde d’après. Le coronavirus s’intègre dans cette histoire-là, celle d’un monde qui a perdu ses repères, la protection de l’État social. Les individus sont de plus en plus livrés à eux-mêmes, au risque d’abandon. Cela renforce ce sentiment général d’anxiété et le besoin d’imaginer un autre monde, meilleur.

À quoi ressemblera la vie après le Covid-19 ?

L’exception est devenue la norme, comme le port du masque. Que restera-t-il une fois la pandémie derrière nous ?

On est déjà dans des formes de vie qui nous font davantage penser à la science-fiction, aux romans d’anticipation. Parler devant une assemblée vide, remplacer 200 000 personnes par autant de drapeaux lors de l’investiture américaine, travailler en distanciel derrière un écran… On remplace les gens par des petits épouvantails, des artefacts. C’est du jamais vu. Nos corps s’y sont habitués, notre conscience n’a pas encore actualisé.

On s’habitue à l’exception, comme le port du masque, qui nous faisait sourire quand on le voyait dans les pays asiatiques. Si cela reste, je ne le vois pas d’un mauvais œil car c’est une des formes les plus démocratiques de se protéger.

En revanche, je perçois de manière plus inquiète les formes de distance physique issues du confinement et qui se créent entre les personnes privées de contacts directs, physiques. À terme, cela peut produire de la distance sociale et nous transporter vers une forme de dystopie inquiétante. Cela peut justement être évité avec la protection des corps de chacun (lavage de main, masques), une mesure adaptée à la circulation d’un virus.

Pensez-vous donc que cette crise sanitaire va changer nos rapports sociaux ?

C’est difficile de dire ce que cela donnera dans un, deux ou dix ans. Je ne suis pas voyant. Mais objectivement, on peut déjà voir aujourd’hui que le Covid distend les relations. Même si on résiste en utilisant comme substitut des moyens de communication indirect (téléphone, internet, etc.), cela crée de la distance entre les personnes. L’individualisation de la vie, la tendance à la rétraction sur soi qui existait déjà a tendance à se renforcer.

Travail, environnement, consommation, voyage, spiritualité… Plusieurs voix s’accordent pour dire que cette crise va profondément nous transformer. Êtes-vous d’accord avec cette idée ?

C’est difficile de prédire ce qui va rester. Faire davantage attention à ce que l’on mange, aux dégâts que l’on fait à la nature… Ce qu’on peut constater déjà, c’est la prise de conscience écologique. S’est-elle faite à l’échelle mondiale ? On ne le saura pas tout de suite, il faudra du temps.

Par ailleurs, les virus, il y en aura d’autres, il faut apprendre à vivre avec cette réalité-là. On ne pourra pas toujours avancer dans la peur et l’utiliser pour prendre des mesures sécuritaires. Il faut faire confiance aux gens. Ce n’est pas avec des contraventions que les citoyens participeront mieux à la protection générale contre l’épidémie. On ne peut pas non plus supprimer les mobilités de tout le monde sur la planète. On ne peut pas être dans l’enfermement sur soi. La mobilité devra s’adapter à la nécessité de protéger la planète.

À quoi pourrait ressembler alors le monde d’après ?

Le monde d’après n’existe pas, il est déjà là. C’est un présent qui dure. Le monde d’après, dont on a beaucoup parlé lors du premier confinement, est devenu un terme de ralliement politique pour ceux qui veulent imaginer un monde meilleur ou revenir à celui d’avant. Cela n’existe pas, c’est une espèce de mythe, une construction imaginaire pour sortir de notre sidération, consumer notre peur.

On n’aura d’ailleurs sans doute pas conscience qu’on est sorti de cette crise. Peut-être qu’un jour quelqu’un dira : « Tiens, c’est fini ! » Mais cela n’arriva pas du jour au lendemain comme un changement de président ou un armistice de guerre. Les transformations de la société seront donc progressives.

Source OUEST FRANCE.

 

Handicap – Autisme : la proposition de loi de la députée du Cher Nadia Essayan adoptée à l’Assemblée Nationale en première lecture…

La députée MoDem du Cher a présenté son projet de loi hier par l’Assemblée nationale pour optimiser l’accès des personnes handicapées aux magasins et centres commerciaux.

Votée à l’unanimité, elle a de grandes chances d’entrer en vigueur après lecture du Sénat.

Nadia Essayan lors du vote à l'Assemblée Nationale, ce jeudi 28 janvier

 

Un petit pas pour la société, un grand pas pour la reconnaissance des personnes handicapées. La députée du Cher Nadia Essayan (MoDem) a présenté ce jeudi 28 janvier sa proposition de loi en séance publique à l’Assemblée Nationale. Elle viserait à améliorer l’accessibilité des personnes en situation de handicap aux magasins, la grande distribution et aux centres commerciaux. Adoptée à l’unanimité, avec 85 voix pour, le texte doit maintenant être présenté devant le Sénat. « Ce n’est qu’une question de délai. Nous trouverons le moyen de la faire passer avec une niche de centriste devant le Sénat. Il y a de grandes chances que ça se fasse » se félicite-t-elle.

« Même pour nous, il faut du temps pour s’adapter à un grand magasin »

La députée du MoDem a commencé à travailler sur ce projet de loi en 2019. Cette année-là, Christelle Berger, la présidente de l’association Espoir pour mon futur, l’interpelle sur les difficultés rencontrées par sa fille, autiste non-verbale. Cette dernière ne voulait pas rentrer dans les grands magasins à cause du bruit et des lumières. Une grande surface de Vierzon (Cher) a donc accepté de tenter l’expérience de « l’heure silencieuse », qui fut « concluante. Elle a pu naviguer dans le magasin avec beaucoup plus d’aisance. Elle s’est vraiment détendue ». Un combat nait alors pour faire reconnaitre davantage le « spectre autistique » dans la vie en société.

« Ma première fierté, c’est que ma proposition de loi soit passée dans la niche de mon groupe politique. Nous députés, nous avons très peu de jour dans l’année pour faire part de ces idées. Je l’ai donc retravaillé pendant toute l’année 2020 avec les acteurs concernés ». Parmi ces acteurs, les représentants du commerce ou encore les secrétariats d’état concernés. Malgré la réticense exprimée par les grandes surfaces, la députée continue encore aujourd’hui d’affiner sa proposition de loi.

Concrètement, cette loi pourrait se traduire dans un premier temps par la formation et la sensibilisation du personnel pour accueillir les personnes atteintes d’handicap. Il pourrait aussi s’agir de réorganiser les rayons : « Même pour nous, il faut du temps pour s’adapter dans un grand magasin. Nous devons réfléchir à une signalétique ou un plan du magasin pour les personnes malvoyantes ou même celles qui ne savent pas lire. Je tiens aussi à ce que l’heure silencieuse soit au coeur du dispositif ». Un travail auquel elle réfléchira avec les acteurs directement concernés, car Nadia Essayan l’a dit, « elle n’aime pas les décisions qui tombe d’en haut ».

Vers une réelle reconnaissance du handicap ?

A travers ce texte de loi, la question de la reconnaissances des personnes handicapées se pose. Selon la députée, la Maison des Personnes Handicapées (MDPH) délivre rarement la carte mobilité inclusion aux personnes atteintes du spectre autistique. Pour rappel, cette carte peut comporter trois mentions :

  • « Invalidité » : attribuée à toute personne dont le taux d’incapacité permanent est au moins de 80%.
  • « Priorité pour personnes handicapées » : pour les personnes atteintes d’une incapacité inférieure à 80%
  • « Stationnement pour personnes handicapées » : concerne ceux dont l’handicap réduit de manière importante et durable la capacité et l’autonomie de déplacement à pied.

« Le ministère admet même qu’il n’y a aucune raison pour que le spectre autistique ne soit reconnue dans le bénéfice de cette carte ». En France, 700 000 personnes sont atteintes de trouble autistique, plus ou moins prononcé. Pour certaine, elles ne le savent même pas encore…

Source FR3.

Coronavirus : 97% des personnes infectées restent protégées six mois, selon une étude du CHU de Toulouse…

Une étude réalisée au CHU de Toulouse, parue dans la revue scientifique « Clinical infectious diseases », permet de confirmer que les personnes ayant été positives au SARS-CoV-2 sont protégées durant 167 jours.

Covid-19 : dans un laboratoire d'analyse, traitement des échantillons, sous hotte, avant analyse et détection de la présence du virus, mai 2020.

 

Près de 97% des personnes infectées par le virus de la Covid-19 conservent des anticorps six mois après : c’est le résultat d’une étude réalisée au CHU de Toulouse, parue le 27 janvier dans la revue scientifique « Clinical infectious diseas« . Cette étude, portée par les services de virologie, de santé au travail et d’infectiologie du CHU, s’est déroulée du 10 juin au 9 décembre 2020 auprès de 276 soignants ayant développé le coronavirus.

Protégés pendant près de six mois

Ces tests ont été réalisés dans le cadre de la campagne de dépistage sérologique entre le 10 juin et le 10 juillet 2020, qui avait pour objectif de définir la proportion de personnes ayant contracté le virus. Et parmi les 8.758 agents du CHU dépistés, 276 ont été testés séropositifs (soit 3%).

Six mois après, en décembre, les 276 agents positifs ont de nouveau été testés aux anticorps. Et résultat après 167 jours : 96,7% des soignants ont toujours des anticorps stables ou à la hausse, qu’ils aient été symptomatiques ou asymptomatiques.

Un taux de protection de 84,8% chez les personnes ayant eu une première infection

En parallèle, les chercheurs ont évalué le taux de nouvelles infections chez les soignants : il y a eu 12,1% de nouvelles infections sur les 6 mois de suivi chez les personnes initialement séronégatives, contre 1,8% chez les personnes qui avaient déjà développé le virus. Ce qui équivaut à un taux de protection de 84,8% chez ceux qui avaient déjà été infectés.

« Cette immunité semble inférieur à la protection apportée par les vaccins à ARN messager. » – Chloé Diméglio, biostatisticienne au CHU de Toulouse

Chloé Dimeglio, biostatisticienne au laboratoire de virologie du CHU de Toulouse, dirigé par le Pr Jacques Izopet, précise que « cette immunité semble tout de même inférieure à la protection apportée par les vaccins à ARN messager, qui est de 95%. C’est une donnée primordiale pour le grand public« .

Source FRANCE BLEU.

 

Vaccin contre la Covid-19 : quels risques pour les personnes allergiques ?…

La Fédération française d’allergologie a tenu à rappeler que les vaccins contre le coronavirus ne sont contre-indiqués que pour les personnes allergiques à deux de ses composés : le polyéthylène glycol et le polysorbate.

L’ensemble des autres personnes ayant une allergie alimentaire, respiratoire ou médicamenteuse peuvent être vaccinées.
 Vaccin contre la Covid-19 : quels risques pour les personnes allergiques ?

Peut-on se faire vacciner contre la Covid-19 si on est allergique ? C’est ce que se demandent de plus en plus de personnes alors que plus d’un million de personnes ont déjà été vaccinées en France. Si les personnes allergiques représentent 30% de la population de l’Hexagone, le vaccin est en réalité uniquement contre-indiqué pour celles qui sont allergiques à deux de ses composés : le polyéthylène glycol et le polysorbate. En effet, « le vaccin est uniquement contre-indiqué pour les patients présentant une allergie au polyéthylène glycol (PEG), présent dans les vaccins Pfizer/ BioNTech et Moderna, ou au polysorbate, présent dans le vaccin Astra-Zeneca et dans certains vaccins et médicaments », a assuré la Fédération française d’allergologie dans un communiqué (FFAL).

Être allergique n’est pas une contre-indication à la vaccination

Elle assure ainsi que « le fait d’être allergique n’est pas une contre-indication à la vaccination contre la Covid-19″. En France, pour le moment, on dénombre quatre cas de réaction allergique sévère sur plus d’un million de patients vaccinés. Un niveau comparable au risque d’allergie des autres vaccins et médicaments, à savoir 1 cas sur 100.000 environ. Seules les personnes ayant déjà fait une réaction sévère après un vaccin ou un traitement injectable devront donc consulter un allergologue au préalable et/ou le signaler à leur médecin traitant avant de se faire vacciner. « Tous les autres patients présentant une allergie respiratoire (pollens, acariens…), alimentaire ou médicamenteuse, y compris dans leurs formes sévères, ne sont pas concernés par cette contre-indication et peuvent être vaccinés« , a souligné l’institution.

Pour rappel, aucun décès chez des patients souffrant d’allergies n’est à déplorer à date, après plus de 40 millions de doses administrées dans le monde. « Priver 30% de la population française de la vaccination contre la Covid-19 serait une catastrophe, tant pour la réussite de la stratégie vaccinale que pour la santé publique en France. C’est pourquoi il est important d’apporter une information claire et fiable », assure le Pr. Frédéric de Blay, Président de la Fédération française d’allergologie. Durant les essais cliniques, Pfizer a noté un risque de choc anaphylactique autour de 0,6%, a rappelé ce vendredi 11 décembre Stephan Evans, chercheur en pharmacoépidémiologie à l’École d’hygiène et de médecine tropicale à Londres, en entrevue avec la chaîne France 24.

Source MEDISITE.

La réforme de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) bientôt relancée grâce à une pétition…

HANDICAP Le mode de calcul actuel de la prestation est jugé infantilisant et dangereux par certains.

La réforme de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) bientôt relancée grâce à une pétition

 

  • Une pétition pour revoir le mode de calcul de l’AAH approche les 100.000 signatures sur le site du Sénat.
  • Les signataires demandent que les revenus du conjoint de la personne handicapée ne soient plus pris en compte.
  • Le Sénat vient de nommer un rapporteur, mais il faudra encore convaincre la majorité présidentielle à l’Assemblée.

« L’allocation adulte handicapés (AAH), c’est notre moyen de survie et cela nous permet une certaine indépendance. Mais ça s’arrête si on a le malheur de tomber amoureuse ». En deux phrases, Audrey a résumé le paradoxe de l’AAH. Cette jeune femme de 20 ans, reconnue handicapée à plus de 50 %, a réussi à toucher cette prestation après des mois de démarches.

Elle perçoit actuellement 902 euros mensuels (le maximum), qui servent entre autres à payer des soins liés à son handicap mais qui ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale. Audrey est en couple et aimerait bien vivre avec son petit ami au lieu de devoir rester chez ses parents. Et c’est là que le problème arrive : « si j’habite avec lui, je ne pourrai plus percevoir l’AAH, explique-t-elle, car l’allocation est calculée à partir des revenus du couple ».

Son conjoint étant en CDI et gagnant plus de 2.200 euros mensuels, leurs revenus dépasseraient en effet le plafond autorisé. « Je ne peux donc pas vivre avec lui sans mentir à la CAF, ce que je refuse. Et si je dis la vérité, je serais entièrement dépendante de mon conjoint, explique Audrey. C’est un risque, car si vous êtes malheureuse, ou pire, victime de violence au sein de votre couple, vous ne pouvez plus partir car vous n’aurez plus de revenus pendant des mois ».

Une pétition qui relance le débat

C’est pour mettre fin à cette situation vécue par beaucoup de personnes handicapées que plusieurs propositions de lois et amendements ont été déposés depuis 2017. A chaque fois, il s’agissait de « désolidariser » l’AAH, autrement dit de faire en sorte que les revenus du conjoint n’entrent plus en compte dans le calcul. Une première étape avait été franchie en février 2020, lorsque l’Assemblée nationale avait adopté en première lecture – et contre l’avis du gouvernement, on y reviendra – la proposition de loi allant dans ce sens portée par la députée Jeanine Dubié (Liberté et Territoires).

Depuis ? Plus rien, ou presque. Le texte est parti au Sénat, mais « aucun groupe parlementaire ne voulait l’inscrire au calendrier », déplore la députée. C’est donc pour peser sur les élus du palais du Luxembourg qu’une pétition officielle a vu le jour en septembre 2020 sur le site du Sénat. Pour pouvoir être automatiquement examinée par la conférence des présidents du Sénat, le texte devait compter 100.000 signatures. Ce 27 janvier 2021, la pétition en rassemblait 91.000.

Le gouvernement, dernier obstacle ?

La mobilisation a fait bouger les lignes, et le seuil des 100.000 signatures n’aura même pas besoin d’être atteint. La semaine dernière, le Sénat a en effet décidé de nommer un rapporteur pour porter le texte, qui devrait être examiné en mars. « Cela va dans le bon sens, se félicite Jeanine Dubié. J’espère que l’individualisation de l’AAH pourra être définitivement adoptée avant la fin de la mandature, en 2022 ».

Pour les partisans de la réforme, il reste un obstacle de taille, et non des moindres : convaincre le gouvernement. Comme nous l’évoquions plus haut, l’exécutif s’était opposé à la proposition lors de son examen en première lecture à l’Assemblée nationale. Depuis, il n’a pas changé de position. Le gouvernement considère en effet que des dispositions spécifiques suffisent déjà à assurer un niveau de vie décent aux personnes handicapées. Il cite notamment la prestation de compensation du handicap (PCH) (qui concerne 280.000 personnes, contre 1,13 million pour l’AAH), et l’abattement fiscal pour chaque titulaire de la carte d’invalidité (0,5 part supplémentaire dans le calcul de l’impôt sur le revenu).

Des aménagements possibles

« Il existe également des situations où la prise en compte des revenus du conjoint peut s’avérer favorable à l’allocataire, expliquait en novembre 2020 la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel. C’est le cas, par exemple, si celui-ci travaille, mais non son conjoint. On a souvent tendance à oublier de telles situations, mais 44.000 ménages seraient perdants en cas de « déconjugalisation » de l’AAH ».

« Si l’étude d’impact confirme qu’il y aurait des perdants, nous amenderions le texte pour éviter ces effets de bord », lui répliquait la semaine dernière Catherine Deroche (LR), présidente de la commission des affaires sociales du Sénat, interrogée par le site Faire face. Une fois le texte voté et amendé par le Sénat, la proposition de loi retournera à l’Assemblée, où LREM est majoritaire. Les partisans de la réforme, comme Jeanine Dubié, espèrent alors que le large consensus – de LR à la France Insoumise – sur la réforme de l’AAH fera réfléchir les députés marcheurs.

Source 20 MINUTES.

Tarn : une élue handicapée retrouvée morte, mordue par ses deux Rottweillers…

Sandra Vicente, adjointe au maire de Sénouillac, a été retrouvée morte par son compagnon.

Les deux chiens, présent à côté de la dépouille, avaient la gueule ensanglantée.

Les deux rottweillers du couple sont des chiens jugés dangereux et dont la détention est réglementée (image d'illustration).

 

L’adjointe au maire de Sénouillac (Tarn) Sandra Vicente a été retrouvée morte à son domicile mardi 26 janvier, mordue par ses deux Rottweillers. Une enquête a été ouverte par le parquet d’Albi.

Le compagnon de cette femme qui, handicapée, se déplaçait en fauteuil roulant, l’a retrouvée dans le jardin avec les deux chiens qui avaient la gueule ensanglantée, a indiqué à l’AFP le substitut du procureur d’Albi Frédéric Cousin. Son corps présentait des traces de morsures et ses vêtements étaient en partie déchiquetés, a-t-il précisé.

L’enquête des gendarmes doit notamment déterminer si ce sont les morsures des chiens qui ont provoqué sa mort, ou si elle a pu avoir un accident cardiaque ou un malaise, avant d’être mordue par ces chiens, jugés dangereux et dont la détention est réglementée.

Les deux rottweillers ont été amenés chez un vétérinaire afin d’éviter de mettre en danger d’autres personnes. Le compagnon de la femme décédée a fait part au substitut du procureur de son intention de les euthanasier.

La municipalité de Sénouillac, où la jeune femme était employée, a indiqué sur Facebook que «les élus et l’ensemble du personnel s’associent à la douleur de sa famille».

Source LEFIGARO.