TRIBUNE. Handicap : l’APHPP demande « l’inscription de l’accessibilité universelle dans la Constitution française »…

Seize ans après la loi « handicap », l’APHPP, l’Association nationale pour la prise en compte du handicap dans les politiques publiques et privées, demande à aller plus loin et de faire de l’accessibilité un principe constitutionnel.

Le symbole international d'accessibilité.

 

« Plus de trois quinquennats, quatre présidents, des dizaines de décrets… Seize ans après, notre pays est-il devenu le pays accessible que prônait la loi du 11 février 2005 à l’horizon 2015? A l’occasion de l’anniversaire de la loi pour l’égalité des droits et des chances, pour la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, l’Association nationale pour la prise en compte du handicap dans les politiques publiques et privées (APHPP), son président et son réseau de correspondants répartis partout en France demandent l’inscription du principe de l’accessibilité universelle dans la Constitution française.

Par ce geste fort, nous demandons au président de la République d’affirmer sa volonté politique d’avancer vers une société plus inclusive. Car si l’accessibilité est une nécessité pour 18% de la population, elle est un besoin pour 40% et en définitive un confort pour tout le monde. Symboles de l’apport du monde du handicap pour la société toute entière, comment oublier que le SMS était en réalité conçu, en premier lieu, pour les personnes sourdes ou la télécommande pour les personnes paraplégiques?

« Si le défi environnemental mérite à raison une inscription dans notre Constitution, le défi humain de l’accessibilité universel le mérite tout autant »

Partir d’un besoin spécifique fait jaillir nombre d’innovations, de nouveaux reflexes et comportements qui profitent en définitive à toutes et tous. Là est l’essence même de l’universalité de l’accessibilité physique comme numérique.

Se déplacer, se loger, participer pleinement à la vie de la cité, mieux vivre tout simplement : l’accessibilité universelle est le socle commun, ciment de notre société et  précieuse source de progrès. Ces innovations, nous souhaitons qu’elle fassent l’objet d’investissements massifs dans le cadre du Plan de Relance.

Si le défi environnemental mérite à raison une inscription dans notre Constitution, le défi humain de l’accessibilité universel le mérite tout autant.

Démontrant une nouvelle fois que les enjeux écologiques et le handicap sont intimement liés, ce monde vivant qui lie l’humain et la planète, ce réflexe similaire qui consiste à faire autant ou plus, avec moins. »

Matthieu Annereau, président de l’APHPP.

Source JDD.

« Une définition standardisée du handicap commence à s’imposer : l’indicateur de restriction globale d’activité »….

Pour mieux connaître les conditions de vie des personnes handicapées dans les enquêtes statistiques, la Drees a tranché en faveur d’un question unique, utilisée à l’échelle européenne. Patrick Aubert, sous-directeur de l’observation de la solidarité, salue cette uniformisation.

Une définition standardisée du handicap commence à s’imposer : l’indicateur de restriction globale d’activité

 

D’une source à une autre, on s’y perd. Les personnes handicapées en France seraient 4,8 millions, 9,6 millions, ou même 12 millions… Comment se fait-il que l’on peine à trouver un chiffre clair et définitif ? Tout simplement parce que toutes les études n’utilisent pas les mêmes critères. Dans un dossier paru jeudi, la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) tranche : après treize années d’utilisation à l’échelle européenne, un critère fait enfin consensus.

L’indicateur Gali (Global Activity Limitation Indicator, ou indicateur de restriction globale d’activité) permet, en une seule question, de savoir de façon considérée comme fiable si une personne est atteinte d’un handicap ou non. En France métropolitaine, 4,9 millions de personnes âgées de 16 ans ou plus et vivant dans un logement ordinaire (c’est-à-dire hors institution) sont ainsi concernées. Soit 9% de la population.

Grâce à sa formulation condensée, la «question Gali» peut être posée dans un grand nombre d’enquêtes non spécifiquement dédiées au handicap. Et permet ainsi d’avoir une vision plus complète des conditions de vie des personnes handicapées. Patrick Aubert, sous-directeur au sein de la section dédiée aux solidarités de la Drees, revient sur les enjeux de l’utilisation de cet indicateur.

Quelles difficultés y a-t-il à comptabiliser les personnes handicapées dans les enquêtes statistiques ?

Le handicap est une notion complexe. Il peut être approché de différentes manières, qui ont toutes leur pertinence. On peut par exemple comptabiliser les personnes qui se disent fortement limitées dans les activités de la vie quotidienne, celles qui ont une reconnaissance administrative du handicap ou celles qui ont de fortes limitations dans les fonctions du corps (pour entendre, voir, monter les escaliers…). Mais chaque critère ne reflète qu’une partie de la vision.

Certaines personnes refusent de s’identifier comme handicapées même si, de manière objective, elles ont des limitations. Parce que ça peut être péjoratif d’être vues comme telles. D’autres, au contraire, vont rechercher la reconnaissance parce que ça permet d’avoir une aide, par exemple. On constate aussi que très peu de personnes âgées se déclarent handicapées alors qu’elles le sont, parce que la perte d’autonomie est souvent vue dans le champ de la dépendance. De la même façon, s’attacher à la reconnaissance administrative du handicap offre une vision partielle, parce que des personnes handicapées ne recourent à aucune aide.

Les enquêtes spécifiquement consacrées au handicap peuvent prendre le temps de se consacrer à chaque définition, mais d’autres ne peuvent pas se permettre de mettre cinquante questions. Donc une définition standardisée commence à s’imposer : l’indicateur Gali.

En quoi cet indicateur est-il plus pertinent que les autres ?

Il consiste à demander si vous êtes limité depuis au moins six mois à cause d’un problème de santé, dans les activités que les gens font habituellement. Ça fait à la fois référence aux problèmes de santé, au caractère durable (par opposition à une maladie passagère), aux limitations et ça se place dans un environnement. Ce n’est pas dans l’absolu qu’on est handicapé, mais par rapport aux activités de la vie quotidienne. La définition légale du handicap est beaucoup plus longue et complexe, mais on ne peut pas entrer dans le même niveau de détail. Il faut aussi que la question soit compréhensible par les personnes interrogées, qui ne sont pas forcément spécialistes.

Les travaux autour de l’indicateur Gali ont commencé à la fin des années 90, début des années 2000, au niveau européen. On cherchait une formulation, assez courte, qui permettait de résumer les personnes handicapées. C’est intéressant parce que tout est condensé dans une même question. Eurostat [l’organisme européen dédié à l’information statistique à l’échelle communautaire, ndlr] pousse beaucoup à développer l’utilisation de cet indicateur.

Le manque de données statistiques concernant les personnes handicapées est souvent critiqué. A quoi cela sert-il d’en avoir ?

C’est vrai que c’est une critique qui revient régulièrement. En grande partie, c’est une critique qui se trompe : souvent, ce ne sont pas de données qu’on manque, mais d’études faites sur les données. Le fait d’avoir l’indicateur Gali dans un nombre plus grand d’enquêtes permet d’avoir des résultats plus fréquents.

Il y a des services statistiques dans à peu près tous les ministères, donc si tout le monde prend la peine d’insérer cette question, on sera en mesure de distinguer les personnes handicapées et les personnes non handicapées. Ça va nous permettre de voir comment évoluent les conditions de vie, année après année, des personnes handicapées et de voir si elles s’améliorent sous l’effet des réformes.

Source LIBERATION.

La justice considère qu’une fille de 14 ans peut être consentante pour coucher avec trois hommes adultes…! Inquiétant !…

Changer la loi ne suffira pas à dépasser cet échec.

Il faut déconstruire des siècles de préjugés, enseigner le consentement actif et poser des interdits très clairs.

En un mot: il faut éduquer.

 

Quand on lit des résumés de ce dont Julie accuse des pompiers, on ne comprend pas ce qui bloque auprès de la justice. On se dit que si cette jeune femme n’obtient pas justice, alors aucune victime ne l’aura jamais.

Revenons en 2008.

Après avoir fait un malaise au collège, Julie est emmenée par les pompiers. Elle échange ses coordonnées avec l’un deux. Elle a 13 ans. Ils s’écrivent sur internet, se revoient. Ils se mettent en «couple». En couple avec une fille de 13 ans… Ça veut surtout dire une chose: ils ont des rapports sexuels. Un jour, Julie a 14 ans, elle va chez lui. Il est avec deux copains collègues. Et ils font une tournante, ou une partie fine, choisissez le terme que vous jugerez le plus adéquat. Les deux copains s’interrogent quand même sur l’âge de la fille, leur pote répond «t’inquiète» et ils ne s’inquiètent pas.

Ces scènes de viols à plusieurs auront lieu à au moins six occasions.

À cela s’ajoutent pendant deux ans des «rapports sexuels» de Julie et d’une vingtaine de pompiers. Ils se refilent son numéro. Pour eux, c’est le plan cul facile, la nympho de service. On lui envoie un message et elle est toujours ok, elle adore les pompiers… Elle a 14 ans.

Julie subira des viols dans des squares, des toilettes, la rue.

Au bout de deux ans, alors que sa santé mentale est de plus en plus fragilisée, elle raconte tout à sa mère. Elles vont immédiatement porter plainte.

Cela fait dix ans….!

Au bout de dix ans, que s’est-il passé ? Seuls trois pompiers sont poursuivis, et l’accusation de viol a été abandonnée et requalifiée en simple atteinte sexuelle qui sera donc jugée en correctionnelle.

La mobilisation actuelle autour de Julie cherche avant tout à casser cette requalification pour revenir à celle de viol et obtenir un procès aux assises.

Mais alors que fait la justice?

Deux raisons à la requalification

Face à une décision de justice qui est prise à l’aune de documents et de témoignages que nous ne connaissons pas, il faut toujours s’interroger. Il faut se demander pourquoi le ou la juge a tranché dans ce sens.

Surtout dans un cas comme celui-là, qui paraît si évident. Ça ne peut pas être si simple, pense-t-on. À cela s’ajoute la prime de sympathie pour les pompiers en général, qui accroît la méfiance coutumière envers les victimes.

Deux choses ont mené les magistrats à cette requalification.

D’abord, l’état psychologique de Julie. Elle est très fragile. Au cours de ces dix ans de procédures judiciaires qui n’aboutissaient pas, alors que personne ne semblait la croire dans l’institution, Julie a inventé des faits. Elle s’est envoyée à elle-même des messages de menaces de façon anonyme. Elle a dit avoir été séquestrée. Une autre fois, elle a raconté avoir été violée par des inconnus dans un bois.

Julie n’allait pas bien. L’expertise psychiatrique évoque divers troubles. Dans notre système judiciaire, ses mensonges ont discrédité ses accusations. Pourtant, on pourrait également y voir les symptômes d’un traumatisme profond.

Surtout que, et c’est un point à mon sens essentiel: les pompiers ne nient pas les faits. Ils les admettent. Donc Julie n’a pas menti sur ce qui s’est passé entre 2008 et 2010. Le point de débat, c’est celui de son consentement.

C’est là que les magistrats suivent les accusés: pour eux, Julie aurait été consentante. Les pompiers ont expliqué qu’elle les aurait contactés sur MSN. Elle leur aurait tenu des propos à connotation sexuelle. Certains ne savaient pas quel âge elle avait, ils affirment avoir cru qu’elle avait 17 ans. (Et là, j’ai tellement envie de leur hurler dessus que quand bien même, on ne traite pas une fille de 17 ans de cette façon-là.)

En fait, notre justice considère qu’une fille de 14 ans peut être consentante pour coucher avec trois hommes adultes. Et dans ce cas, il est logique de requalifier en atteinte sexuelle sur mineure de moins de 15 ans.

Ce n’est pas plus compliqué que cela. Parce que les accusés confirment ce qui s’est passé cet après-midi-là, la première fois où ils étaient trois. Et ils assurent qu’elle était ok. Elle avait 14 ans.

Comment dire…

Une idée du viol qui ne correspond pas à la réalité

Ce qui est également intéressant, c’est le cas concernant la majorité des pompiers (qui n’ont même pas été poursuivis). Elle est mineure et ils sont vingt pompiers à admettre avoir eu des rapports avec elle, lorsqu’ils étaient âgés de 20 à 26 ans. Ils se refilaient son numéro, elle était toujours ok. (Rien que ça, les mecs: une meuf toujours ok, qui ne dit jamais non = il y a un problème.)

Admettons même leur version des choses selon laquelle c’était Julie qui leur faisait des avances. Quand une fille de 14 ans (ou même de 17) vous fait des propositions sexuelles, quand vous savez que quinze de vos copains ont déjà couché avec elle, vous faites quoi?

a. Vous vous dites que c’est vraiment une belle opportunité et que vous êtes chanceux.
b. Vous vous dites que cette fille a peut-être un problème, vous vous inquiétez pour elle. Vous vous demandez si elle a été victime de violences sexuelles, vous décidez d’en parler à votre hiérarchie ou à la famille de la fille pour lui venir en aide.
c. Vous essayez simplement de parler avec la fille, comme à un être humain, pour comprendre comment elle se sent et déterminer si elle a besoin d’aide.

La justice considère que l’option a ne fait pas de vous un violeur. Or, c’est précisément ce que l’on appelle la culture du viol. La justice fonctionne avec une idée du viol qui ne correspond pas à la réalité. Une fille de 14 ans ne va pas forcément crier. Elle ne va pas forcément rester tétanisée. Elle va peut-être même être active, participer. Elle a 14 ans. La responsabilité n’est pas de son côté, la responsabilité est du côté des hommes qui n’en avaient rien à foutre de son état mental, qui ne se sont pas inquiétés une seconde pour elle, qui, au lieu de se comporter en adulte protégeant une plus jeune, ont fait précisément l’inverse: ils se sont servis de sa vulnérabilité pour en tirer jouissance. Et ça, de mon point de vue, c’est un viol.

Échec collectif

Cela nous pose une question collective, d’autant qu’ils ne sont sans doute pas des exceptions: que leur avons-nous appris? Comment avons-nous éduqué ces jeunes hommes? Pourquoi ils ne voient qu’une occasion de baiser là où il y a une victime? Et c’est encore pire dans leur cas puisque leur boulot, leur formation les entraînent à porter aide et assistance aux autres.

C’est un échec collectif.

C’est l’objet, à mon sens, de la lutte féministe actuelle. Le but, c’est d’éduquer les garçons pour qu’ils soient dans le soin, et pas dans l’instrumentalisation de l’autre. Pour qu’ils apprennent à se préoccuper du consentement de l’autre.

Notre lutte, c’est le respect.

Et cela passe par l’éducation. L’éducation en général et l’éducation sexuelle en particulier. Il faut déconstruire des siècles de préjugés. «Quand elles disent rien, c’est que c’est oui», «parfois elles disent non mais elles font semblant», «si elle ne crie pas c’est qu’elle est ok». L’éducation sexuelle ne doit plus se résumer à un cours sur la fécondation. Il faut enseigner le consentement actif. Il faut leur apprendre, aux filles et aux garçons, l’expression du consentement. La parole. L’attention à l’autre. Il faut dire aux garçons qu’au pire, ils ne baiseront pas et que, contrairement à tout ce qu’on veut leur faire croire, ce n’est pas grave de ne pas baiser. Le sexe, ce n’est pas un ticket de loto. C’est une expérience qui se vit avec quelqu’un d’autre, et cet autre, surtout si il ou elle est plus jeune, moins expérimentée, on a une responsabilité vis-à-vis d’elle.

L’autre moyen d’éduquer, c’est de poser des interdits très clairs. Les interdits actuels de notre société concernant les violences sexuelles ne sont pas vraiment limpides. D’où l’idée de cette nouvelle proposition de loi. Avec cette loi, les violeurs de Julie seraient jugés aux assises et sans doute condamnés. Ils ne pourraient plus plaider son consentement. En dessous de 15 ans, et avec cinq ans minimum de différence d’âge, il y aurait automatiquement viol. Il reste encore à la victime de faire la preuve que l’accusé connaissait son âge, mais c’est déjà acquis dans le cas de l’accusé principal de cette affaire. (Il avait vu son âge sur les papiers pour l’intervention au collège.)

Il est temps que la société cesse de rejeter la faute sur les victimes, à leur demander si quand même, dans le fond, elles sont bien sûres qu’elles n’étaient pas au moins un peu consentantes.

Il faut des règles claires et une éducation qui aille avec, qui les explique, qui les explicite, qui nous apprenne collectivement à prêter attention aux autres, quelles que soient les circonstances. La loi sans l’éducation ne nous emmènera pas bien loin.

Ce texte est paru dans la newsletter hebdomadaire de Titiou Lecoq.

Source SLATE.

Handicap : Pourquoi la technologie « répare » (hélas) mieux les corps que les individus…

TRANSHUMANISME Découvrez, chaque jour, une analyse de notre partenaire The Conversation. Aujourd’hui, un philosophe s’interroge sur les bienfaits de la technologie en matière de handicap.

Handicap : Pourquoi la technologie « répare » (hélas) mieux les corps que les individus

 

  • Les innovations technologiques contribuent à la relativisation du concept même de handicap, selon une étude publiée par notre partenaire The Conversation.
  • Pourtant, dès que la technique est mal pensée ou défaillante, le handicap réapparaît violemment au sein d’un modèle social qui pensait en être venu à bout.
  • L’analyse de ce paradoxe a été menée par Bertrand Quentin, philosophe, maître de conférences HDR à l’Université Gustave Eiffel.

Il y a lieu de se réjouir de toutes les améliorations techniques utiles qui rendent la vie de tous les jours plus facile aux personnes en situation de handicap. Il faut toutefois prendre garde à ce que ces aides précieuses n’aboutissent pas à la relativisation du handicap, voire à son « invisibilisation », escamotant par là l’attention qui lui est due.

Les apports indéniables de la technoscience

François Matheron est un philosophe français qui a eu un accident vasculaire cérébral en novembre 2005. Ce qui l’a sauvé pour continuer à penser, ce sont les outils d’aujourd’hui de la technoscience. Dans son livre, L’homme qui ne savait plus écrire, le philosophe déclare :

« Un jour, j’ai appris l’existence de machines permettant d’écrire par la voix, sans autre intermédiaire : il suffisait de parler, la machine faisait le reste. J’étais entré dans l’univers de la reconnaissance vocale ; j’ai pu, alors, réécrire sans pour autant savoir écrire. J’écris “L’homme qui ne savait pas écrire” avec mon appareil, le résultat est immédiat […] Si j’avais vécu à l’époque d’Althusser, je n’aurais pas pu écrire ce texte ni aucun autre : je bénis donc les dieux, et mes parents, de m’avoir permis d’exister aujourd’hui, c’est-à-dire dans un temps inconnu d’Althusser, et de Benjamin : celui de l’informatique, de l’ordinateur et de ses dérivés. »

Exemple d’ingénierie de prothèse © RAEng Publications/Pixabay

 

Nous trouvons de multiples autres développements technoscientifiques qui aident face aux différents handicaps : des smartphones pour malvoyants, l’adaptation du Web aux personnes déficientes, des logiciels pour compenser les troubles « dys » : dyslexiques, dysorthographiques, dyspraxiques. Des logiciels accompagnent les enfants autistes dans leur développement grâce à des applications ludo-éducatives. L’explosion de l’utilisation des systèmes d’information numériques (Internet et tous les réseaux sociaux ou d’information) a eu un impact considérable dans la vie des personnes jusque-là isolées physiquement et psychiquement et a de ce fait augmenté leurs possibilités de corps et d’esprit.

Gare au fantasme d’éradication du handicap

Ces innovations technologiques ont contribué à la relativisation même du concept de handicap. Or, le fait organique du handicap peut être bien peu de chose par rapport à l’impact d’un contexte culturel, technoscientifique et social qui lui donne des effets invalidants ou qui permet leur compensation effective.

Cela va jusqu’au point où le progrès médical fait miroiter des guérisons qui n’étaient pas envisageables jusque-là : la cécité, la surdité, dans un certain nombre de cas ne seraient plus des identités définitives mais pourraient être « guéries » par des nanopuces, des implants cochléaires, etc. Et l’on imagine déjà que des paraplégiques se remettront à marcher à l’aide d’exosquelettes appropriés. Le corps augmenté en viendrait à faire disparaître le handicap.

Fonctionnement d’un système d’implant cochléaire © WikiSabrinaAB/Wikimedia CC BY-SA 4.0

Au milieu de ce flot du discours sur le progrès scientifique et technique, il nous faudrait cependant nous méfier d’un fantasme qui est celui de l’éradication définitive du handicap, fantasme issu d’une médecine de réparation et d’augmentation. Dans le transhumanisme, la souffrance, la maladie, le handicap, le vieillissement sont peu à peu décrits comme inutiles et indésirables. Il faudrait maîtriser cette obsolescence de notre espèce. Mais il n’y a ici aucune vraie réflexion sur la condition humaine, aucune compréhension de la richesse qu’a toujours apporté à une société la confrontation à la vulnérabilité humaine.

Le risque de l’invisibilisation

Le plus grave semble être ici la focalisation sur autre chose que l’attention au handicap. Les récits d’une technoscience de réparation et d’augmentation sont un miroir aux alouettes, car des types de handicaps il y en a beaucoup et ceux pour lesquels il n’y aura pas de remédiation resteront sur le bas-côté. Gavé de grands récits transhumanistes, le public aura été par là même anesthésié face aux difficultés réelles du handicap. Quand le transhumanisme appelle à un homme augmenté, la philosophie appelle donc à une compréhension augmentée de l’homme.

La personne en situation de handicap ne pâtit pas d’un problème physique ou psychique, mais surtout d’une contamination de son sentiment d’identité et d’une perte dramatique de confiance en soi. Dans l’existence nous ne sommes pas isolés psychiquement mais vivons dans l’intersubjectivité, c’est-à-dire dans l’échange permanent des regards et des idées, dans la réciprocité des consciences. C’est de cette réalité qu’il faut rigoureusement rendre compte.

Plus nos déficiences sont grandes, plus les structures spatiales et architecturales peuvent être déterminantes dans leur prévention, leur réduction ou leur aggravation. Mais dans tout cela, nous sommes encore trop souvent focalisés sur le technologique et nous oublions l’importance de l’accessibilité relationnelle.

Les déboires décrits par toute personne handicapée qui se retrouve à un colloque ou une salle de spectacle où « exceptionnellement » l’ascenseur est en panne, doivent attirer notre attention sur les dangers d’une habitude à l’invisibilisation du handicap grâce à l’accessibilité technique universelle. Car dès que la technique est mal pensée ou défaillante, le handicap réapparaît violemment au sein d’un modèle social qui pensait en être venu à bout.

La lutte pour une réduction du handicap sera donc en réalité une lutte relationnelle : par son attitude, chacun d’entre nous peut avoir une influence sur l’augmentation ou la diminution du handicap de l’autre. Pour cette raison, nous appelons à démédicaliser et détechniciser la question du handicap.

Source 20 MINUTES.

 

Emploi, revenus, loisirs… Les personnes handicapées ont des conditions de vie « plus dégradées »…

Selon la Drees, les personnes handicapées sont 2,3 millions âgées de 15 à 64 ans et 2,6 millions de plus de 65 ans, soit un total de 4,9 millions de personnes.

Emploi, revenus, loisirs… Les personnes handicapées ont des conditions de vie « plus dégradées »

 

Plus déprimées, plus isolées, plus éloignées de l’emploi, et plus pauvres… Les conditions de vie des personnes handicapées sont globalement plus dégradées que celle de la population générale, selon une étude de la Drees, réalisée avant la crise, publiée ce jeudi.

Pouvez-vous payer une semaine de vacances par an ? Remplacer des meubles hors d’usage ? Recevoir un parent ou ami pour un repas au moins une fois par mois ? Chauffer et entretenir convenablement votre logement ? Les personnes handicapées répondent par la négative deux ou trois fois plus que la population générale à ces questions, selon cette étude intitulée « Comment vivent les personnes handicapées ? » et basée sur des chiffres de 2018.

Plus âgés et plus seuls

Les personnes identifiées comme handicapées sont celles ayant déclaré être « fortement limitées » dans les activités que les gens font habituellement, depuis au moins six mois, à cause d’un problème de santé. Selon la Drees, elles sont 2,3 millions âgées de 15 à 64 ans et 2,6 millions de plus de 65 ans, soit un total de 4,9 millions de personnes.

Ces personnes sont plus âgées, plus souvent des femmes et vivent davantage seule que la population générale, souligne l’étude. Concernant les moins de 65 ans, elles sont également moins diplômées et plus éloignées du marché de l’emploi : les personnes handicapées sont surreprésentées parmi les chômeurs (15 % contre 8 %) et les inactifs non retraités et non étudiants (27 % contre 6 %). Et sont plus souvent pauvres : 19 % vivent sous le seuil de pauvreté (moins de 60 % du revenu médian) contre 13 % dans l’ensemble de la population.

Une population plus pessimiste et découragée

Au-delà de la pauvreté monétaire, la Drees a aussi étudié la pauvreté en « conditions de vie », c’est-à-dire en considérant les privations pour raisons financières à certains biens de consommation, services ou équipements. Ainsi, près de trois personnes handicapées sur dix sont concernées par cette forme de pauvreté, contre environ une sur dix dans l’ensemble de la population. Dans le détail, 31 % déclarent une insuffisance de ressources, 27 % des restrictions de consommation, 19 % des retards de paiements du loyer, des factures ou des impôts, et 14 % des difficultés de logement.

Au-delà de ces aspects socioéconomiques, les écarts se creusent aussi en matière d’activités sportives, culturelles, associatives et citoyennes, auxquelles les personnes handicapées participent moins, détaille la Drees. Autant d’aspects qui peuvent influer sur le moral : 26 % des personnes handicapées se disent pessimistes ou découragées et 19 % déprimées, contre respectivement 11 % et 7 % dans l’ensemble de la population, selon cette étude.

Source 20 MINUTES.

Parkinson : le mécanisme qui tue les cellules cérébrales a été identifié…

Chez les patients atteints de Parkinson, la protéine alpha-synucléine se dérègle et forme des amas qui se propagent et tuent les cellules cérébrales saines.

Parkinson : le mécanisme qui tue les cellules cérébrales a été identifié

 

Un “pas vital”. Voilà comment les chercheurs britanniques de l’université de Cambridge et de l’Imperial College de Londres ont présenté leur découverte. Ils sont parvenus à comprendre la fonction de la protéine alpha-synucléine, précédemment identifiée comme étant impliquée dans l’apparition de la maladie de Parkinson. Dans leur étude publiée le 10 février dans la revue Nature Communications, ils avancent que, lorsque cette protéine se dérègle, elle forme des amas qui se propagent dans le cerveau et tuent les cellules cérébrales saines.

L’action des membranes plasmiques entravée

Les chercheurs ont examiné ce qu’il se passe dans des conditions saines pour comprendre ce qui ne va pas dans les cellules des personnes atteintes de Parkinson. Toutes les cellules du corps ont une membrane plasmique qui protège les cellules et transporte généralement les nutriments et élimine les substances toxiques. Chez les personnes atteintes de cette pathologie neurodégénérative, la protéine alpha-synucléine entrave la fonction des membranes plasmiques et se met à tuer les cellules saines.

Lorsque cette protéine fonctionne normalement, elle joue un rôle important dans les mécanismes par lesquels les neurones échangent des signaux dans le cerveau, précise Alfonso De Simone, l’un des auteurs de l’article. Mais elle a un côté sombre car quand elle fonctionne mal, elle commence à se coller et former des amas qui finissent par se propager et tuer les cellules cérébrales saines. Nos recherches ont montré que cette protéine s’accroche à la face interne de la membrane plasmique des cellules cérébrales. Nous construisons donc lentement une image de ce trouble très complexe en étudiant la fonction clé de l’alpha-synucléine.

S’attaquer aux origines de la maladie pour en inverser les effets

La capacité de l’alpha-synucléine à se coller sur la face interne de la membrane plasmique des cellules nerveuses constitue l’élément déclencheur de la maladie. “L’une des principales questions de la recherche sur Parkinson est la suivante : quelle est la fonction de l’alpha-synucléine, la protéine qui, dans des conditions pathologiques, forme des amas qui affectent les capacités motrices et cognitives ?, interroge Guliana Fusco, autrice principale de l’article. Habituellement, vous découvrez une protéine pour sa fonction et ensuite vous explorez ce qui ne va pas lorsque la maladie survient. Dans le cas de l’alpha-synucléine, la protéine a été identifiée pour son association pathologique mais nous ne savions pas ce qu’elle faisait dans le neurone. Nos recherches suggèrent que la protéine alpha-synucléine colle à la face interne de la membrane plasmique des cellules nerveuses mais pas vers l’extérieur, une nouvelle information cruciale.”

Les scientifiques estiment que cette découverte est très prometteuse et permet d’envisager un traitement capable de s’attaquer aux origines de cette maladie et donc d’en inverser les effets. Les traitements existants ne sont efficaces que pour atténuer les symptômes. “Nous avons des milliers de protéines dans notre corps et tant que la fonction de cette protéine mystérieuse n’est pas confirmée par plus de recherches, les thérapies médicamenteuses ne peuvent pas commencer à être développées pour s’attaquer aux origines de la maladie de Parkinson”, ont conclu les chercheurs.

Source POURQUOI DOCTEUR ?

Michaël Jérémiasz produit un documentaire sur le handicap et le sport…

Ancien numéro 1 mondial de tennis fauteuil, Michaël Jérémiasz lance une campagne de financement participatif pour tourner un documentaire historique sur le handicap et le sport, « De l’ombre à la lumière ».

Michaël Jérémiasz produit un documentaire sur le handicap et le sport

 

Porte-drapeau de l’équipe de France aux Jeux Paralympiques de Rio, en 2016, Michaël Jérémiasz s’est lancé depuis un an dans un projet de documentaire sur le sport et le handicap, De l’ombre à la lumière, dont il ne cache pas l’objectif « engagé ».

« Le handicap, ça fait encore peur. On est invisibles dans les médias, invisibles dans la société alors qu’on est nombreux. » Paraplégique depuis l’âge de 18 ans, l’ancien numéro 1 mondial de tennis fauteuil veut changer le regard des gens sur la communauté des personnes handicapées, en racontant à la fois leur histoire et le rôle providentiel joué par le sport auprès d’elle.

« Il y a cent cinquante ans, on était des bêtes de foire, des abominations divines.

« En travaillant sur le film avec Philippe Fontana (le réalisateur), on s’est rendu compte que c’était une histoire méconnue du grand public. Il y a cent cinquante ans, nous, les personnes handicapées, on était des bêtes de foire, des abominations divines », raconte le champion paralympique 2008, en double, avec Stéphane Houdet. Aujourd’hui on est la minorité la plus discriminée dans notre pays et globalement on est une minorité très discriminée dans le monde entier, alors qu’on représente 20 % de la population mondiale. »

Le scénario du documentaire a été conçu comme un road-trip, où Jérémiasz part à la rencontre de grands témoins dans une dizaine de pays, afin de donner un point de vue mondial sur le sujet. Le film a déjà été en grande partie financé par Canal +, la Fédération française du sport adapté et l’Agence nationale du sport, mais Jérémiasz a lancé une cagnotte participative sur Ulule afin de boucler son budget et de lancer la médiatisation de son documentaire.

Cette campagne de financement doit prendre fin le 19 mars, avec un objectif minimal de 80 000 €. Pour l’instant, un peu plus de 15 000 € ont déjà été récoltés. « On veut faire connaître cette histoire-là, que ce soit un sujet dont on parle, dans les écoles, dans les familles… » Dans cette optique, Jérémiasz, aujourd’hui consultant pour Canal +, a d’ailleurs obtenu le soutien de nombreux sportifs (Teddy Riner, Martin Fourcade, Alain Bernard, Thierry Omeyer, entre autres). La crise sanitaire fait évidemment peser quelques incertitudes sur la suite du tournage, mais Jérémiasz espère finir son film avant la fin de l’année.

Source L’EQUIPE.

Soupçons d’agressions sexuelles sur des enfants autistes en Isère : l’enquête va être rouverte…

L’enquête concernant des soupçons d’agressions sexuelles sur des enfants autistes de l’Institut Médico Éducatif (IME) de Voiron, en Isère, va bien être rouverte.

Ainsi en a décidé, ce jeudi, la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Grenoble.

Neuf familles avaient porté plainte en 2015.

La justice rouvre l'enquête sur les abus sexuels présumés subis par des enfants autistes pris en charge à l'institut médico-éducatif de Voiron, en Isère.

 

C’est une victoire pour les familles après des années de combat ! L’enquête concernant des  soupçons d’agressions sexuelles à l’Institut Médico Éducatif (IME) de Voiron, en Isère, va bien être rouverte.

La chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Grenoble a rendu sa décision ce jeudi après-midi. Neuf familles avaient porté plainte en 2015. Leurs 10 enfants autistes décrivaient avoir subi des abus sexuels fin 2014, début 2015. Les enfants désignaient trois éducateurs.

En avril dernier, la justice avait rendu un non-lieu général, en raison d’un manque de preuves. Cette décision avait été contestée en appel par les familles. Elles ont donc été entendues, pour la plus grande satisfaction de l’avocate de la fondation pour l’enfance Maitre Céline Astolfe.

« Je salue véritablement la décision. […] Il faut se battre jusqu’au bout. Ce n’est jamais vain » – Avocate de la fondation pour l’enfance

« C’est un grand pas parce qu’on est venu dire que oui, même avec une parole d’enfants autistes, ou autres handicapés, eh bien oui, il faut investiguer comme dans les conditions habituelles. Il faut les croire. Le dossier nous disait déjà qu’un enfant qui était atteint de ce genre de troubles ne pouvait pas mentir. Et pour autant, les investigations qui étaient nécessaires à la suite de leur audition n’avaient pas lieu. Elles vont désormais avoir lieu. Les expertises vont être ordonnées, des confrontations seront menées. Donc une véritable enquête ! Elle va nous conduire, je l’espère, à la manifestation de la vérité, dans l’intérêt de ces enfants qui souffrent encore des faits qu’ils ont subis. Je salue véritablement la décision. Il faut se battre jusqu’au bout. Ce n’est jamais vain. C’est qui se passe enfin dans ce dossier qui, jusqu’ici, était véritablement à l’arrêt puisqu’un non-lieu avait été rendu sans que les recherches nécessaires aient été effectuées » a-t-elle réagi sur France Bleu Isère.

Source FR3.

En France, 2 % de la population serait sensible aux ondes électromagnétiques…

Quels sont les symptômes dont souffrent les personnes électrosensibles et constituent-ils réellement un handicap ?

En France, 2 % de la population serait sensible aux ondes électromagnétiques et souffrirait de divers maux.

L’électrosensibilité provoque, notamment, des maux de tête.

 

Quels sont les symptômes dont souffrent les personnes électrosensibles et constituent-ils réellement un handicap ? En France, 2 % de la population serait sensible aux ondes électromagnétiques et souffrirait de maux de tête, de troubles visuels et de l’audition. Des irritations de la peau allant jusqu’aux rougeurs et des sensations de brûlures seraient également imputables aux ondes électromagnétiques. Seraient. Car, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), « aucune étude ne le prouve réellement ».

« Divers symptômes non spécifiques »

Dans son dernier rapport, daté de 2018, l’agence fait état de la grande complexité de la question de l’électrohypersensibilité et conclue « à l’absence de preuve expérimentale solide permettant d’établir un lien de causalité entre l’exposition aux champs électromagnétiques et les symptômes décrits par les personnes se déclarant électrosensibles. Mais, poursuit l’Anses, la souffrance et les douleurs exprimées par les personnes se déclarant EHS correspondent à une réalité vécue les conduisant à adapter leur quotidien pour y faire face. » Dans ce contexte, l’Agence recommande « une prise en charge adaptée des personnes concernées ainsi que la poursuite des travaux de recherche ».

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) précise que « l’hypersensibilité électromagnétique (HSEM) se caractérise par divers symptômes non spécifiques qui diffèrent d’un individu à l’autre. Mais considère que quelle qu’en soit la cause, cette hypersensibilité peut être un problème handicapant pour l’individu touché ».

Source OUEST FRANCE.

Autisme. Les éditions Belin font leur mea culpa après les erreurs dans leur manuel scolaire…!

Un manuel scolaire de collège édité par Belin contient un certain nombre d’erreurs manifestes concernant l’autisme. Cette maison d’édition assure que l’ouvrage va être modifié « aussi rapidement que possible ».

Parmi les manuels scolaires édités chaque année, l’un d’eux, de Sciences de la vie et de la Terre paru en 2017, contient des éléments consacrés à l’autisme qui ont indigné familles et associations. (Photo d’illustration)

 

« Nous reconnaissons nos erreurs. L’exercice va être entièrement réécrit. La version modifiée de l’exercice sera mise à la disposition des utilisateurs du manuel aussi rapidement que possible », indiquent les éditions Belin.

Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées a demandé aux éditions Belin d’agir.

Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées a demandé aux éditions Belin d’agir.

Les éditions Belin font amende honorable. Un manuel scolaire de Sciences de la vie et de la Terre (SVT) paru en 2017, avait suscité un très grand émoi auprès de proches de personnes autistes et d’associations.

Vigilance « mise en défaut »

Ce manuel contient un certain nombre de contre-vérités concernant ce handicap neurodéveloppemental. « Votre indignation […] nous a interpellés et nous avons soumis à examen critique le contenu de ces pages (deux pages), avec nos auteurs et auprès d’experts » , poursuit la maison d’édition dans son communiqué.

« Les sources des documents de l’exercice sous sa forme actuelle sont des articles scientifiques publiés en 2016 dans des revues de premier plan, tient toutefois à souligner Belin. Dans ce cas précis, notre vigilance a été mise en défaut. »

Un retour vingt ans en arrière

Un mea culpa qui ne satisfait pas pleinement la présidente de Cocci Bleue, association mayennaise qui soutient les personnes autistes et leurs proches. « Ce que contient ce manuel scolaire est un vrai retour en arrière sur la connaissance que nous avions de l’autisme il y a vingt ans, s’alarme Virginie Laforcade. Contrairement à ce qui est écrit, l’autisme n’est pas une maladie. C’est extrêmement grave de lire cela en 2021… »

Source OUEST FRANCE.