Coronavirus : Pourquoi les 15 prochains jours seront-ils « cruciaux » pour la suite de l’épidémie ?…

EPIDEMIE Pour « porter les derniers coups au virus et revenir enfin à notre vie d’avant », Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique, appelle les Français à poursuivre leurs efforts jusqu’au 9 juin.

Coronavirus : Pourquoi les 15 prochains jours seront-ils « cruciaux » pour la suite de l’épidémie ?

 

  • Avec moins de 3.000 patients en réanimation et plus de 25 millions de Français vaccinés avec une première dose, la situation sanitaire s’améliore ces derniers jours.
  • Selon Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l’Institut Pasteur et membre du Conseil scientifique, « les quinze jours à venir sont cruciaux » pour passer un « été tranquille ».
  • Gestes barrières et vaccination… Le professeur appelle les Français à poursuivre leurs efforts pour consolider la décrue.

Le nombre de patients hospitalisés dans les services de réanimation en baisse, celui des Français vaccinés en hausse, un semblant de liberté retrouvée avec le  déconfinement… Ces derniers jours, la situation sanitaire liée à l’épidémie de coronavirus semble s’améliorer. Mais pour le professeur Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique, ce sont les deux prochaines semaines qui seront décisives pour la suite.

Si les nouvelles sont plutôt bonnes, à quelques semaines du début des vacances scolaires, Arnaud Fontanet a appelé les Français, ce dimanche dans une interview accordée au JDD, à poursuivre les efforts pour consolider la décrue, estimant que « les quinze jours à venir sont cruciaux » pour passer un « été tranquille ».

Poursuivre avec les gestes barrières

Tenir bon encore une dizaine de jours. C’est la demande d’Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l’Institut Pasteur, pour pouvoir passer un « été tranquille ». Il s’appuie sur des modélisations publiées le 22 mai : « Ce que les scénarios de l’Institut Pasteur montrent, c’est que si la décrue se poursuit jusqu’au 9 juin, prochaine étape de la levée des restrictions, nous passerons un été tranquille. » Si la fin du port du masque en extérieur arrive à grand pas, le chercheur estime qu’il faut poursuivre les gestes barrières pour continuer à faire baisser les chiffres de l’épidémie : « Tous les petits efforts – masque, gestes barrière ou distanciation physique – peuvent avoir de grands effets sur la courbe des contaminations. Pendant cette période de reflux, le gain est maximum ! », a-t-il expliqué au JDD.

Pour Michaël Rochoy, médecin généraliste, chercheur en épidémiologie et membre du collectif « Du côté de la science », ces petits gestes sont les plus importants : « Ce sont ceux qui ont le plus d’impact sur les contaminations. Certes, la vaccination concerne désormais un grand nombre, mais les gestes barrières concernent absolument tout le monde », explique-t-il à 20 Minutes.

Lundi, lors d’un déplacement dans le Val-deMarne, le Premier ministre, Jean Castex, a lui aussi demandé aux Français, de « respecter la progressivité » du déconfinement, et de « ne pas baisser la garde ». Car si les chiffres sont en baisse, avec moins de 3.000 patients en réanimation dimanche soir – une première depuis fin janvier –, 16.775 malades du Covid sont toujours hospitalisés et 8.541 nouvelles contaminations ont été comptabilisées, selon Santé Publique France.

Accélérer la vaccination

Pour continuer à limiter la circulation du virus et poursuivre la décrue dans les services hospitaliers, Arnaud Fontanet table également sur l’accélération de la campagne de vaccination. A ce jour, 25.333.361 Français ont reçu une dose, parmi lesquels 11.875.362 sont entièrement vaccinés, selon le ministère de la Santé. « L’objectif de 30 millions [de premières injections] mi-juin est à notre portée », a déclaré Jean Castex, ce lundi, au moment où la campagne de vaccination s’ouvre officiellement à tous les plus de 18 ans. Pour ce faire, la France, qui a reçu 12 millions de doses en avril et 15 millions en mai, attend 27 millions de doses supplémentaires en juin.

« Sans vaccination massive, l’épidémie pourrait repartir », a mis en garde Arnaud Fontanet. « Ce qui compte, c’est d’arriver à l’immunité, soit en laissant les gens se contaminer, soit en vaccinant. On a fait notre choix, souligne de son côté Michaël Rochoy. La vaccination massive, c’est notre seule chance de sortir de l’épidémie ».

Si la campagne vaccinale est désormais ouverte à tous les majeurs, les personnes les plus fragiles restent la priorité, a rappelé Jean Castex : cela « ne doit pas nous détourner de l’objectif d’aller chercher tous nos concitoyens qui restent les plus vulnérables à la maladie », personnes âgées ou souffrant de comorbidités. « La campagne dans les Ehpad a certes été un succès mais, dans cette classe d’âge, la vaccination stagne depuis un mois sans qu’on parvienne à 80 % de premières injections comme pour les 70-79 ans », s’est inquiété de son côté l’épidémiologiste de l’Institut Pasteur. Concernant les plus jeunes, la vaccination sera ouverte dès juin aux 16-18 ans. Quant aux adolescents de 12 à 15 ans, la Haute Autorité de Santé doit se pencher sur la question cette semaine.

Lutter contre les nouveaux variants

Et si Arnaud Fontanet insiste sur l’accélération de la campagne de vaccination, c’est aussi en raison des nouveaux variants qui viennent jouer les troubles fêtes. « Si l’on réussit à maintenir le rythme actuel de décrue des infections et hospitalisations jusqu’au 9 juin tout en maintenant ou augmentant le rythme de vaccination, on ne s’attend pas à observer cet été de reprise importante de l’épidémie liée au variant B.1.1.7 », avait expliqué l’Institut Pasteur dans ses projections.

Car avec ces nouveaux variants, plus transmissibles, l’immunité collective est plus difficile à atteindre : « La proportion de la population qui doit être vaccinée pour empêcher la circulation du virus grimpe : l’an dernier, on l’estimait à près de 70 %, contre 90 % aujourd’hui », souligne l’épidémiologiste. Si la décrue se poursuit jusqu’au 9 juin, l’Institut Pasteur estime que le taux de reproduction du virus se situera « entre 1,0 et 1,3, cette dernière valeur correspondant au niveau mesuré durant l’été 2020 », où les Français avaient vécu (presque) normalement.

« On aura un été tranquille, il y a très peu de doutes sur ça. Les chiffres vont dans le bon sens, les contaminations baissent, les personnes à risques sont vaccinées. Mais ça ne veut pas dire que l’épidémie est finie. Il ne faut pas baisser la garde », rappelle Michaël Rochoy. Pour Arnaud Fontanet, il s’agit d’une phase inédite de l’épidémie, « avec pour la première fois un contrôle de la circulation du virus grâce aux mesures de restriction, et une couverture vaccinale » qui avance. « Ne gâchons pas cette chance d’en finir et portons les derniers coups au virus pour revenir enfin à notre vie d’avant », a-t-il martelé.

Source 20 MINUTES.

 

Nestlé admet qu’une grande majorité de ses produits ne sont pas «sains»…

Dans un document qui était destiné à ses seuls cadres, le leader mondial agroalimentaire reconnaît que la majeure partie de ses produits ne sont pas bons pour la santé.

Photo d’illustration.Photo d’illustration.Photo d’illustration.Nestlé admet qu’une grande majorité de ses produits ne sont pas «sains»

 

Plus de 60% des grands produits de consommation et boissons Nestlé ne répondent pas à «la définition de santé». Et le géant agro-alimentaire aura beau faire, «certaines de [nos] catégories ne seront jamais saines», quelle que soit la manière dont le groupe les réinvente. Voici, de l’aveu même de Nestlé, ce que le consommateur apprend ce lundi 31 mai en lisant le Financial Times, qui, allez savoir comment, a accédé à une présentation interne destinée aux cadres du groupe.

Dans le détail, seuls 37% de ses produits et boissons vendus atteindraient le seuil estimé «bon», soit 3,5 étoiles sur une échelle qui en contient cinq. Environ 96% des boissons (hormis le café) ne parviennent pas à se hisser à ce stade réputé «sain». C’est aussi le cas de 99% de la marchandise des segments glace et confiserie.

Nestlé affirme avoir déjà entamé sa mue, en réduisant la teneur en sucre et en sel de 14-15% ces seules sept dernières années. Le groupe dit plancher sur un projet de grande envergure pour faire évoluer sa «nutrition pionnière et sa stratégie santé».

Source LE MATIN.

Journée sans tabac : Le tabagisme stagne en France après des années de baisse… Faut-il s’en inquiéter ?…

ADDICTION A l’occasion de la Journée sans tabac ce lundi, « 20 Minutes » s’interroge sur le poids de la crise sanitaire dans la stagnation du tabagisme en France, après des années de baisse.

 

  • Le tabagisme a beaucoup baissé ces dernières années en France. Le fruit, notamment, d’une politique de hausse des prix, d’un accompagnement vers la sortie du tabac, en particulier avec le mois sans tabac, et de campagnes d’information.
  • Mais en 2020, la consommation de tabac a stagné, voire légèrement augmenté chez les plus vulnérables.
  • La preuve d’un effet de la crise sanitaire ? Et un obstacle par rapport à l’objectif du gouvernement d’arriver à une génération sans tabac dès 2030 ? Pas forcément.

« Le tabac a un effet déstressant… Si on distribuait des cigarettes dans les tranchées, ce n’est pas un hasard ! », ironise Loïc Josseran, président de l’Alliance contre le tabac et professeur de santé publique à l’université de Versailles-Saint-Quentin. Sans surprise, ces derniers mois, particulièrement angoissants pour certains, ont freiné la baisse du tabagisme en France.

Le dernier Baromètre de Santé publique France montre en effet qu’en 2020, plus de trois adultes sur dix (31,8 %) de 18 à 75 ans déclaraient fumer au moins occasionnellement, et un quart (25,5 %) quotidiennement. Et ce alors que la proportion de fumeurs occasionnels avait reculé de 34,5 % à 30,4 % entre 2016 et 2019, et celle des fumeurs quotidiens de 29,4 % à 24 %. Faut-il s’en inquiéter ?

Les raisons de cette stagnation

« On peut parler de légère reprise, souligne le président de l’Alliance contre le Tabac. La hausse est plus importante chez les personnes qui ont un salaire bas et un niveau d’éducation faible. » Les plus vulnérables étaient ainsi 33,3 % à fumer quotidiennement en 2020, contre 29,8 % en 2019.

La faute à la crise sanitaire ? Certes, l’absence de vie sociale, de lieux culturels ou de loisirs a pu rendre indispensable la clope à la fenêtre. « C’est une béquille pour beaucoup », reconnaît Albert Hirsch, pneumologue à la retraite et administrateur de la Ligue contre le cancer.​ « Mais les confinements ont eu un rôle ambigü », nuance Bernard Dautzenberg, pneumologue. En effet, à cause du Covid-19, l’étude de Santé publique France a été faite en deux temps. Et dans le détail, on s’aperçoit que les gens ont davantage fumé avant le premier confinement : la prévalence du tabagisme s’élevait à 32,7 % de janvier à mi-mars 2020, mais a diminué pour revenir en juin/juillet au même niveau qu’en 2019 (30,5 %). La crise sanitaire aurait donc bon dos…

« Les chiffres des ventes en 2020 ont continué à baisser  », ajoute Bernard Dautzenberg. Et il sera intéressant de comparer les données de 2020 avec les années suivantes, car la crise économique et sociale qui s’annonce aura sans doute un effet… « Toutes les crises sociales amènent une augmentation du tabagisme, ça s’est vu en 2008 aux Etats-Unis, argumente Loïc Josseran.

Mais il y a une autre explication : on avait connu une baisse importante en quelques années, mais on a fait le plus « facile ». Les gens qui étaient prêts à arrêter l’ont fait. On va maintenant s’attaquer aux fumeurs très dépendants. »

Comment retrouver une baisse ?

Faut-il aussi voir dans cette stagnation la preuve que la stratégie du gouvernement contre la cigarette n’a pas porté ses fruits ? « Le travers dans lequel il ne faut pas tomber, c’est de croire que cette politique n’est pas efficace, corrige Loïc Josseran. C’est ce que le lobby du tabac voudra avancer » « Il faut poursuivre, car on ne change pas une équipe qui gagne !, s’enthousiasme Albert Hirsch. Et une politique, c’est un ensemble de mesures sur des dizaines d’années… »

Le gouvernement a en tout cas tenu sa promesse : depuis le 1er mars 2020, le paquet de Marlboro coûte 10 euros en France. Mais l’Alliance contre le tabac et la Ligue contre le cancer espèrent voir le paquet atteindre 15 euros d’ici cinq ans. Avec deux autres mots d’ordre : accompagner celles et ceux qui veulent sortir de l’addiction et modifier le regard sur la cigarette.

« Contrairement à l’image de jeunesse et de liberté, il faut rendre à ce produit sa nature mortifère, tance Loïc Josseran. C’est un esclavage chimique. » Il estime notamment qu’Internet est encore un terrain de jeu sans règle. Les influenceurs qui font des ronds de fumée sur les réseaux sociaux seraient ainsi de parfaits ambassadeurs, parfois à leur insu. « Internet n’est pas régulée aujourd’hui la loi Evin, c’est un espace de liberté totale pour la promotion, l’industrie l’a bien compris », regrette-t-il.

Autre cheval de bataille : les films. Une récente enquête Ipsos pour la Ligue contre le cancer dévoile qu’entre 2015 et 2019, 9 films sur 10 montraient des fumeurs, des cendriers…. « Sur 2 minutes 30 en moyenne, soit 7 spots publicitaires !, insiste Albert Hirsch. A un moment où les films, les séries, l’image prennent un telle importance, le tabac est bien plus représenté dans les fictions que dans la rue. Il n’est pas question de brandir l’interdiction, ça ne marche pas de toute façon. Mais il faudrait qu’une discussion entre les représentants de la culture, le CNC, le monde de la création soit à l’agenda. »

D’ailleurs, les jeunes ne sont pas dupes. Selon un sondage complémentaire, 58 % des 18-24 ans pensent que la présence de scènes avec du tabac dans les films est une incitation à la consommation de tabac, et 54 % pensent que les industriels du tabac jouent un rôle dans le placement de produits. « Les jeunes sont extrêmement sensibles à la manipulation, aux conflits d’intérêts, reprend Albert Hirsch. Révéler ce phénomène et son intensité, je pense que ça peut peser. »

Un travail déjà amorcé chez les jeunes

Ce désamour de la jeunesse pour cette drogue reste un argument massue pour ceux qui pensent que la fin du tabac est proche. Car si on n’y entre pas à l’adolescence, plus besoin d’en sortir. « L’image du tabac s’est considérablement dégradée, y compris chez les jeunes, se félicite Albert Hirsch.

Grâce à l’information, à des restrictions, à des procès… Tout le monde sait aujourd’hui que c’est extrêmement dangereux pour la santé. » Même topo du côté de Bernard Dautzenberg : « il faut qu’on dénormalise la chicha, mais pour la cigarette, le travail est fait. En 1991, 50 % des lycéens fumaient, aujourd’hui 17 %. Avant, c’était le tabac qui entraînait le cannabis, maintenant c’est l’inverse. »

Pour le pneumologue, contrairement aux idées reçues, la cigarette électronique a été un allié dans la lutte contre le tabac. « Elle a ringardisé la cigarette. L’Organisation mondiale de la Santé a montré qu’elle n’est pas une porte d’entrée, mais une concurrente du tabac. » Il estime donc que cette stagnation, conjoncturelle, ne remet pas en cause l’objectif du gouvernement d’atteindre une génération sans tabac (avec 5 % de fumeurs) en 2030. « Aujourd’hui, 10 % des jeunes fument. Aux Etats-Unis, ils ont déjà atteint les 5 %. »

Source 20 MINUTES.

Connaissez-vous la sclérose en plaques : la maladie aux mille visages ?…

Maladie chronique affectant le système nerveux central, la sclérose en plaques (aussi appelée SEP) se caractérise par de multiples symptômes.

Si certains sont visibles, notamment au niveau de la motricité, d’autres moins visibles affectent ce que les spécialistes appellent la santé cognitive.

Les explications du Pr Bruno Brochet, neurologue, Professeur Emérite à l’Université de Bordeaux.

Connaissez-vous la sclérose en plaques : la maladie aux mille visages ?

 

En France, plus de 100 000 patients vivent avec la sclérose en plaques. Et 4 000 à 6 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année.

Elle constitue la première cause de handicap sévère non traumatique chez les jeunes adultes. Car en effet, cette maladie frappe une population jeune et à prédominance féminine. Elle se déclare généralement à 30 ans et touche 1 homme pour 3 femmes.

De multiples symptômes

La sclérose en plaques se caractérise par des symptômes très hétérogènes d’un patient à l’autre. Ils peuvent aussi fortement évoluer au cours de la maladie.

De manière générale, les patients risquent de présenter des troubles moteurs au niveau des membres supérieurs et/ou inférieurs affectant la marche.

Les spécialistes évoquent également des troubles de la sensibilité (engourdissement, fourmillements, douleurs…), des symptômes visuels, des troubles de l’équilibre.

Sans oublier les conséquences parfois importantes concernant la mémoire, la concentration, l’attention, ce que l’on appelle les troubles cognitifs.

Un impact professionnel

Selon le Pr Bruno Brochet, « ces troubles sont caractérisés par un ralentissement dans les tâches cognitives : hiérarchiser les informations, les décrypter, passer d’une information à l’autre.

Des études ont montré que cela avait un impact considérable au niveau professionnel, avec notamment des pertes d’emploi. On parle également de légers troubles de la mémoire et de l’attention.

Sans oublier des difficultés au niveau de la perception des émotions d’autrui ce qui complique les relations sociales. »

Deux formes bien distinctes de la maladie

La sclérose en plaques peut être « rémittente » ou « progressive d’emblée ». « La première (85% des patients) survient en général vers la trentaine et concerne 4 femmes pour 1 homme », précise le Pr Brochet. « Elle se caractérise par une poussée de la maladie accompagnée de troubles neurologiques, visuels, de la sensibilité et de difficultés motrices.

Au bout de quelques semaines, ces symptômes vont s’estomper, puis d’autres poussées vont survenir. Quant à la forme dite progressive d’emblée, elle touche autant les hommes que les femmes vers 40-50 ans.

Difficultés liées à la marche, raideur dans les membres inférieurs, troubles de l’équilibre. Autant de symptômes qui vont apparaître de façon insidieuse entraînant une paralysie des membres. »

Des troubles de mieux en mieux connus

Baptisée Mindsep, une étude initiée par Celgene-Bristol Myers Squibb company s’est justement intéressée aux troubles cognitifs des patients. Au total, 89 neurologues et 174 patients ont été interrogés. « Il en ressort que ces troubles assez méconnus dans le passé, sont de mieux en mieux identifiés. Ainsi 70% des neurologues disent aborder régulièrement cette question. Il persiste toutefois une méconnaissance des patients, car seuls 49% savent à quoi correspondent vraiment ces symptômes. »

Autre conclusion, leur fréquence serait sous-évaluée. « En effet les neurologues estiment que 25% de leurs patients souffrant d’une forme rémittente présentent des difficultés cognitives. Or dans les études scientifiques, cette fréquence s’établit plutôt à 40%. Cela s’explique par le fait que le médecin prend en compte ces troubles quand il y a une plainte du patient. Pour autant, ce dernier n’a pas forcément conscience qu’il s’agit d’une conséquence de sa maladie. Il attribue cela à la fatigue, au stress, à l’anxiété. »

Source LE DAUPHINE.

 

Commotion cérébrale : une perte de connaissance augmente le risque de handicap…

« Une commotion cérébrale est une lésion causée par un choc qui peut perturber le fonctionnement du cerveau », définit l’hôpital d’Ottawa au Canada. Parfois elle est associée à une perte de connaissance….

Commotion cérébrale : une perte de connaissance augmente le risque de handicap
… Les conséquences immédiates sont bien connues, et la prise en charge de cet accident bien rodée. Mais quelles sont les conséquences à long terme pour le cerveau ? Plusieurs études ont associé, chez des sportifs, la commotion cérébrale à des modifications de la substance blanche ou encore des séquelles neurologiques à long terme. Des chercheurs de la University of Pennsylvania Perelman School of Medicine de Philadelphie ont voulu plus précisément estimer l’impact de ce type d’accident au quotidien sur le long terme, notamment en évaluant le risque de vivre avec un handicap.

 

Pour ce faire, ils ont donc interrogé 7 390 personnes, âgées de 58 ans en moyenne, sur leur expérience en matière de commotion cérébrale avec perte de connaissance. Puis ils leur ont demandé si, dans un ou plusieurs domaines du quotidien, ils avaient des difficultés à réaliser leurs activités.

Par exemple, avaient-ils du mal à cuisiner, s’habiller, manger, monter des marches, porter des objets lourds ? La force de leur poigne a aussi été testée. De plus, les scientifiques ont cherché à savoir si un frein physique, mental ou émotionnel les empêchait de travailler.

La mobilité altérée

Au total, 16% des participants avaient souffert d’une commotion cérébrale avec perte de connaissance. Parmi eux, près de la moitié, soit 47%, souffrait d’une forme de handicap, plus ou moins sévère au quotidien.

« Si l’on rapporte cela à la population des Etats-Unis », notent les auteurs, « cela correspondrait à 11,4 millions de personnes. » Sans compter qu’« il s’agit sans doute d’une sous-estimation car notre étude n’inclut pas les personnes dans l’armée, les maisons de retraite ou les prisons, qui sont à grand risque de commotion cérébrale avec perte de connaissance », précisent-ils.

Dans le détail, les chercheurs ont relevé que le domaine dans lequel les participants souffraient le plus de handicap était la mobilité. Ils avaient notamment des difficultés à monter plus de 10 marches ou à se lever d’une chaise sans accoudoir. Le seul domaine qui n’a révélé aucun lien est la force de la poigne.

« Si ce travail n’a pas pour vocation de montrer un lien de cause à effet, il révèle néanmoins une association entre une commotion cérébrale avec perte de connaissance et le risque de handicap », concluent les auteurs. Lesquels souhaitent que leurs résultats participent à une meilleure prise en charge des victimes sur le long terme.

Source SUD OUEST.

Et si les aides à domicile finissaient vraiment par craquer ?… Vidéo.

832 euros par mois, c’est le salaire moyen des aides à domicile, dont les contrats sont rarement à temps plein.

Les très faibles rémunérations ne correspondent pas aux contraintes horaires, à l’engagement et au rôle crucial de la profession auprès des personnes en perte d’autonomie.
La crise des vocations fait que le secteur est sur le point de craquer.
Seul espoir : que la France renonce à vouloir financer ces services et soins vitaux… au rabais.
Et si les aides à domicile finissaient vraiment par craquer ?...

«Je vais chez des personnes qui sont presque centenaires, nos petits vieux ce sont des trésors vivants !  », s’enflamme Muriel Auvinet. Aide à domicile depuis dix ans dans le Var, après avoir vécu en Auvergne, Muriel est passionnée par son métier.

Elle a travaillé huit ans dans une « grosse structure associative », avant de rejoindre « une petite boîte, où l’on garde le lien, l’humain. On sympathise, on discute avec les bénéficiaires et les familles. Il y a beaucoup de psychologie, d’empathie ».

Si Muriel a conservé la foi, elle a vécu il y a six ans la réduction drastique des temps de présence, imposée par les services des départements : « Quand on venait une heure, ça a été réduit à 30 minutes ». C’est insuffisant mais Muriel et sa dizaine de collègues de « l’As de Cœur » à Barjols (Var) font de la résistance : « souvent dix minutes de plus chez chaque personne. Ce n’est pas facturé. À la fin de la journée, j’ai souvent cumulé une heure de bénévolat ».
Ces minutes gagnées sur la « robotisation du métier », dixit cette professionnelle varoise, sont possibles car sa patronne est l’une des rares qui « refuse de faire pointer par téléphone ».

Muriel a pris sa décision :  « Si on est rachetés par une grosse boîte, j’arrête ».

Un recrutement rendu encore plus difficile par la crise  sanitaire.

Le recrutement dans le secteur de l’aide à domicile était déjà plus que tendu avant la crise du Covid.

Placées par le gouvernement en « deuxième ligne », ces professionnelles (le métier est féminin à plus de 95 %) se sont bien senties en première ligne : « On a remplacé les infirmières. Nos bénéficiaires étaient en grande souffrance car totalement isolés. Certains sont morts, pas du Covid mais des conséquences des mesures contre la pandémie, parce qu’ils ne pouvaient plus sortir de chez eux », témoigne Muriel.

Anne Lauseig, l’une des animatrices du collectif La force invisible des aides à domicile, annonce « un été très tendu pour les structures employeuses […] les vagues de Covid successives ont épuisé beaucoup de collègues ».

 « Les arrêts maladie découlant du surmenage provoqué par la crise sanitaire s’accompagnent souvent d’une recherche de reconversion ».

Anne Lauseig (Aide à domicile en Gironde et co-fondatrice du collectif la Force invisible des aides à domicile).

Démissions et plongeon des vocations plombent le moral des employeurs alors que la demande de prise en charge explose : « On va être confronté à un doublement des personnes âgées en perte d’autonomie d’ici à 2050. Les Ehpad ont des lits de libre mais 90 % des Français préfèrent vieillir chez eux », situe Julien Jourdan, directeur de la fédération des employeurs privés de services à la personne (Fédésap).

« Dans les dix ans à venir, la moitié des salariés de l’aide à domicile vont partir à la retraite », complète Stéphane Fustec, délégué national de la CGT pour les services à la personne.
Le syndicaliste résume les modalités de rémunération qui rendent le secteur peu attractif : « Le temps d’attente et le temps de déplacement ne sont pas pris en compte. Sur une amplitude de 12 ou 13 heures sur une journée, l’aide à domicile sera payée cinq ou six heures au Smic, pas plus ».

Aides à domicile ou auxiliaires de vie ?

Dans le secteur associatif, on les appelle aides à domicile. Les salariés du privé sont auxiliaires de vie, tandis que la dénomination chez les particuliers employeurs est assistant(e) de vie. Si l’on peut rentrer dans ce métier sans qualification, la validation des acquis et la formation continue sont encouragées. Le secteur emploie aussi des aides-soignantes diplômées.  Selon le rapport parlementaire Bonnell-Ruffin, un tiers des aides à domicile sont employés par des particuliers. Le secteur public est également employeur, à travers les CCAS notamment. Les entreprises et les associations de l’aide à domicile emploient 370.000 personnes. 60 % sont dans l’associatif mais le privé gagne des « parts de marché » L’aide au maintien à domicile bénéficie est dirigée aussi vers les personnes handicapées via la PCH (Prestation compensatoire au handicap) qui relève des mêmes financements que l’APA : la prise en charge est plus élevée.

Le rapport parlementaire rendu en 2020 par François Ruffin (LFI) et Bruno Bonnell (LREM) sur les métiers du lien a chiffré ce « sous-smic » qui génère une grande précarité. Une fabrique de « femmes pauvres » n’hésitent pas à dénoncer Ruffin et Bonnell : « 26 heures de travail hebdomadaire, en moyenne et 832 euros de salaire net, 1.190 euros pour un (rare) temps plein ».

Et si les aides à domicile finissaient vraiment par craquer ?...Un employeur du Puy-de-Dôme : « C’est un métier où l’on voit des situations compliquées, qui est usant psychologiquement et physiquement. photo Agence Issoire

Les employeurs ne sont pas les derniers à convenir de cette indécence, à l’image de Patrick Quinty, patron d’Auravie services, une PME de deux cents salariés qui opère entre le Puy-de-Dôme, l’Allier, le Loiret et le Rhône : « Il faut payer les gens à leur juste valeur. C’est un métier où l’on voit des situations compliquées, qui est usant psychologiquement et physiquement ».
La prise en charge à domicile de la perte d’autonomie est complexe et technique .

«  Ce n’est plus le petit ménage de confort, ce sont des soins, des toilettes, des repas. Je fais un boulot d’aide soignante sans le salaire »,

Muriel Auvinet (Aide à domicile dans le Var)

C’est ce que les professionnels appellent le « glissement de tâches ».

Un secteur très morcelé et des professionnels sans statut clair

De multiples qualifications et statuts coexistent selon qu’on soit salarié d’une association, de la fonction publique, d’une entreprise ou d’un particulier : « Ils ont morcelé le secteur, c’est exprès », suggère Anne Lauseig.
Une ambiguïté a été également instaurée en mêlant les métiers du soin et de l’aide sociale au secteur des « services à la personne », qui comprennent par exemple des heures de ménage ou de jardinage. Un secteur développé par des crédits d’impôts.

Du côté des bénéficiaires de la hausse, on ne se réjouit pas trop à l’avance : « Les petites mains, qui n’ont pas de diplôme, ne vont toucher que 10-20 euros par mois en plus, les cadres ce sera plutôt 300 euros », évalue Anne Lauseig. En Gironde, où elle travaille, la porte-parole des aides à domicile a déjà constaté la forte évaporation des augmentations consenties : « Une convention du Conseil départemental signée avec les entreprises permet de relever le tarif APA de 19 à 21 euros à condition qu’elles augmentent leurs salariés : sur les bulletins de salaires ça s’est traduit par 0,05 euro en plus à l’heure ! ». À la CGT, Stéphane Fustec réclame des « contrôles », afin que les augmentations impulsées par les pouvoirs publics ne « disparaissent pas dans la marge des entreprises ». Tous les acteurs du secteurs du domicile réclament un statut unifié grâce à la 5e branche de la Sécu Le patron d’Auravie services à Clermont-Ferrand, Patrick Quenty, donne sa marge de manœuvre et sa marge tout court : « Sur 23 euros facturés de l’heure, le reste à charge pour le bénéficiaire est de 2,36 euros. Le coût réel de fonctionnement est de 21 à 22 euros ». « On ne peut pas augmenter le reste à charge car nos clients ne pourraient pas suivre » Julien Jourdan (Directeur de la fédération des entreprises des services à la personne (Fédésap)) Départements, employeurs, salariés partagent la même vision : la seule issue à cette situation critique, indécente au niveau des rémunérations et territorialement inégalitaire, c’est la mise en place de la cinquième branche grand âge -autonomie de la Sécurité sociale. C’est voté à l’Assemblée, le gouvernement a posé des jalons mais la crise sanitaire et les échéances électorales ne permettent de dégager aucune perspective à court terme. Dans leur rapport, les députés Bonnell et Ruffin ont évoqué, pour mieux la dénoncer, une « tentation » : recourir à l’immigration. Une façon cynique de maintenir le métier dans la précarité et donc, pour la France, de prendre soin de ses « vieux » sans jamais en payer le coût réel. Des départements plus ou moins généreux La prime Covid, décidée en janvier par le gouvernement, avait déjà révélé un « enthousiasme » inégal des départements à l’heure de récompenser les aides à domicile. Avec des montants très disparates et même deux conseils départementaux qui ont refusé de verser ladite prime. L’augmentation décidée en avril par le gouvernement ne concernera que les aides à domicile du secteur associatif mais Marie-Reine Tillon, présidente de la fédération UNA, redoute que des « départements ne jouent pas le jeu de l’augmentation. Les associations, elles, sont contraintes d’augmenter par la convention collective ». L’État via la Caisse nationale de Solidarité pour l’Autonomie prendrait en charge 150 millions d’euros de cette augmentation, somme inscrite dans la loi de finance de la Sécurité Sociale 2021. L’Association des départements de France a évalué le « reste à charge » : le surcoût pour l’ensemble des conseils départementaux est estimé à 301 millions d’euros. En dehors des primes et des augmentations, la « générosité » des départements envers le secteur de l’aide à domicile connaît de grandes variations : quelques centimes de différences de l’heure sur le montant de l’Aide personnalisée à l’autonomie (APA) peuvent avoir une très forte incidence sur la rentabilité des structures. Céciile, aide soignante à domicile dans un SSIAD en Corrèze Du côté de l’Association des départements de France, on explique ces variations par des différences de structures sociodémographiques des territoires : « Le taux de bénéficiaires de l’APA parmi les 60 ans varie de 2,6 à 9,4 % ». « Quand vous êtes dépendant, il faut choisir votre lieu d’habitation » Au cours de ce mandat, l’autonomie financière des Conseils départementaux s’est considérablement restreinte puisqu’ils n’ont pratiquement plus de leviers fiscaux. Les élections de juin n’en sont pas moins l’occasion d’affirmer des choix politiques, même dans un contexte contraint. « Gros morceau » des compétences sociales, le financement de l’autonomie révèle des écarts qui vont du simple au double et qui ne sont pas forcément corrélés à la « richesse » du département. Le financement moyen de l’APA est de 21 euros. La « fourchette » va de 17 euros à près de… 30 euros. Des départements comme l’Isère ou le Maine-et-Loire sont parmi les plus généreux. « Les tarifs les plus hauts sont liés à des contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens », relève le chef d’entreprise Patrick Quinte. La France, pays des 365 fromages et des 95 tarifs APA. Avec des restes à charge qui peuvent plomber des petites retraites. Marie Reine Tillon fait ce constat : « Quand vous êtes dépendant, il faut choisir votre lieu d’habitation ». Innovation : la Corrèze a créé une académie des métiers de l'autonomie La Corrèze a fait partie des départements dont le tarif APA était le plus faible. Il est aujourd’hui dans la moyenne avec un tarif de 21 euros de l’heure. Un effort qui s’est accompagné d’un dispositif de financement différencié, comme l’explique le président du Conseil départemental Pascal Coste : « La prise en charge de ceux qui sont en dessous de 1.200 euros de retraite par mois est intégrale. Au-dessus, il y a une participation de 5 euros sur le reste à charge ». L'académie des métiers de 'autonomie a démarré il y a trois mois en Corrèze Lancée en début d’année, une innovation devrait participer à la reconnaissance et à l’attractivité du métier : l’académie des métiers de l’autonomie. Dans tous les services d’aide à domicile du département, des professionnelles sont valorisées en tant qu’ambassadrices ou tutrices, dans l’objectif de faire découvrir le métier. Une formation en alternance sur un an a été mise en place avec le lycée agricole de Naves. « Des tutoriels ont été créés par les professionnelles confirmées et intégrés aux téléphones de service : ils permettent aux nouveaux salariés de savoir comment s’y prendre face à une situation donnée », complète Pascal Coste. D'autres départements cherchent à s'inspirer de ce modèle La Corrèze actionne également le levier de la mobilité : « En partenariat avec le Crédit agricole, nous avançons 8.000 euros sur le financement du permis de conduire et de l’acquisition du véhicule ». La question du recrutement est devenue localement moins problématique : « Nous avons 37 personnes qui sont entrées dans le métier en trois mois. À ce rythme-là, nous devrions pouvoir remplacer les départs en retraite », se félicite le président du Conseil départemental. D’autres départements veulent s’inspirer du « modèle corrézien ». Sur leur lancée, les Limousins veulent élargir les compétences de son académie à tout le secteur du domicile : des soins infirmiers aux assistantes maternelles. Julien RapegnoLes aides à domicile effectuent des tâches de plus en plus techniques – le 06/05/2021 photo Franck Boileau

Marie-Reine Tillon, présidente de l’UNA, qui fédère les structures associatives d’aide à domicile, réclame une clarification : « Il faut faire le tri entre ce qui relève ou non du médico-social. L’argent public ne doit pas financer du ménage ou un coach à domicile chez des actifs ».

C’est bien le sous-financement de la prise en charge de la perte d’autonomie qui maintient les salaires sous la ligne de flottaison.

Tarif moyen de l’APA payé par les départements : 21 euros /heure. Coût d’un service de qualité : 30 euros

Aujourd’hui, le tarif moyen horaire de l’APA (aide personnalisée à l’autonomie) payé par les départements est de 21 euros : « Si on payait 100 % des déplacements, les temps de coordination, la formation. Si on veut faire un secteur vertueux, qui traite bien ses salariés et ses bénéficiaires, et qui fait faire des économies à la sécurité sociale : ça coûte 30 euros de l’heure », chiffre Julien Jourdan.
Certains départements se gargarisent de chouchouter leurs personnes âgées. .

« Les départements  exigent de nos services à domicile de ne pas employer plus de 20 % de diplômés, pour que ça ne coûte pas trop cher »

Marie-Reine Tillon (Présidente de l’Union des associations d’aide à domicile).

La présidente de la fédération des associations d’aide à domicile dénonce un « système schizophrène » où l’État et les départements se renvoient la responsabilité du sous financement.
Les départements ont subi de plein fouet la baisse des dotations de l’État et sont confrontés à une hausse continue des prestations sociales. C’est dire s’ils n’ont pas accueilli comme une bonne nouvelle l’annonce de la ministre en charge de l’autonomie le 1er avril.

15% de hausse de salaire mais seulement dans les structures associatives

Brigitte Bourguignon a promis des hausses de 15 % des salaires des aides à domicile du secteur associatif, à partir d’octobre. L’État et les départements doivent se partager le coût de cette hausse (lire ci-dessous).

Les acteurs privés de la branche protestent. Ils voient dans cette augmentation réservée aux seuls salariés du secteur associatif « une distorsion de concurrence », qui va encore leur compliquer le recrutement : « Avec la revalorisation de 160 euros du Ségur de la santé, on assiste déjà à une fuite de nos aides soignantes diplômées vers les Ehpad », s’inquiète Julien Jourdan.

Du côté des bénéficiaires de la hausse, on ne se réjouit pas trop à l’avance : « Les petites mains, qui n’ont pas de diplôme, ne vont toucher que 10-20 euros par mois en plus, les cadres ce sera plutôt 300 euros », évalue Anne Lauseig.
En Gironde, où elle travaille, la porte-parole des aides à domicile a déjà constaté la forte évaporation des augmentations consenties : « Une convention du Conseil départemental signée avec les entreprises permet de relever le tarif APA de 19 à 21 euros à condition qu’elles augmentent leurs salariés : sur les bulletins de salaires ça s’est traduit par 0,05 euro en plus à l’heure !  ».
À la CGT, Stéphane Fustec réclame des « contrôles », afin que les augmentations impulsées par les pouvoirs publics ne « disparaissent pas dans la marge des entreprises ».

Tous les acteurs du secteurs du domicile réclament un statut unifié grâce à la 5e branche de la Sécu

Le patron d’Auravie services à Clermont-Ferrand, Patrick Quenty, donne sa marge de manœuvre et sa marge tout court : « Sur 23 euros facturés de l’heure, le reste à charge pour le bénéficiaire est de 2,36 euros. Le coût réel de fonctionnement est de 21 à 22 euros ».

« On ne peut pas augmenter le reste à charge car nos clients ne pourraient pas suivre »

Julien Jourdan (Directeur de la fédération des entreprises des services à la personne (Fédésap))

Départements, employeurs, salariés partagent la même vision : la seule issue à cette situation critique, indécente au niveau des rémunérations et territorialement inégalitaire, c’est la mise en place de la cinquième branche grand âge -autonomie de la Sécurité sociale. C’est voté à l’Assemblée, le gouvernement a posé des jalons mais la crise sanitaire et les échéances électorales ne permettent de dégager aucune perspective à court terme.
Dans leur rapport, les députés Bonnell et Ruffin ont évoqué, pour mieux la dénoncer, une « tentation »  : recourir à l’immigration.
Une façon cynique de maintenir le métier dans la précarité et donc, pour la France, de prendre soin de ses « vieux » sans jamais en payer le coût réel.

Des départements plus ou moins généreux

La prime Covid, décidée en janvier par le gouvernement, avait déjà révélé un « enthousiasme » inégal des départements à l’heure de récompenser les aides à domicile. Avec des montants très disparates et même deux conseils départementaux qui ont refusé de verser ladite prime.
L’augmentation décidée en avril par le gouvernement ne concernera que les aides à domicile du secteur associatif mais Marie-Reine Tillon, présidente de la fédération UNA, redoute que des « départements ne jouent pas le jeu de l’augmentation. Les associations, elles, sont contraintes d’augmenter par la convention collective ».

L’État via la Caisse nationale de Solidarité pour l’Autonomie prendrait en charge 150 millions d’euros de cette augmentation, somme inscrite dans la loi de finance de la Sécurité Sociale 2021.

L’Association des départements de France a évalué le « reste à charge » : le surcoût pour l’ensemble des conseils départementaux est estimé à 301 millions d’euros.
En dehors des primes et des augmentations, la « générosité » des départements envers le secteur de l’aide à domicile connaît de grandes variations : quelques centimes de différences de l’heure sur le montant de l’Aide personnalisée à l’autonomie (APA) peuvent avoir une très forte incidence sur la rentabilité des structures.

Du côté des bénéficiaires de la hausse, on ne se réjouit pas trop à l’avance : « Les petites mains, qui n’ont pas de diplôme, ne vont toucher que 10-20 euros par mois en plus, les cadres ce sera plutôt 300 euros », évalue Anne Lauseig. En Gironde, où elle travaille, la porte-parole des aides à domicile a déjà constaté la forte évaporation des augmentations consenties : « Une convention du Conseil départemental signée avec les entreprises permet de relever le tarif APA de 19 à 21 euros à condition qu’elles augmentent leurs salariés : sur les bulletins de salaires ça s’est traduit par 0,05 euro en plus à l’heure ! ». À la CGT, Stéphane Fustec réclame des « contrôles », afin que les augmentations impulsées par les pouvoirs publics ne « disparaissent pas dans la marge des entreprises ». Tous les acteurs du secteurs du domicile réclament un statut unifié grâce à la 5e branche de la Sécu Le patron d’Auravie services à Clermont-Ferrand, Patrick Quenty, donne sa marge de manœuvre et sa marge tout court : « Sur 23 euros facturés de l’heure, le reste à charge pour le bénéficiaire est de 2,36 euros. Le coût réel de fonctionnement est de 21 à 22 euros ». « On ne peut pas augmenter le reste à charge car nos clients ne pourraient pas suivre » Julien Jourdan (Directeur de la fédération des entreprises des services à la personne (Fédésap)) Départements, employeurs, salariés partagent la même vision : la seule issue à cette situation critique, indécente au niveau des rémunérations et territorialement inégalitaire, c’est la mise en place de la cinquième branche grand âge -autonomie de la Sécurité sociale. C’est voté à l’Assemblée, le gouvernement a posé des jalons mais la crise sanitaire et les échéances électorales ne permettent de dégager aucune perspective à court terme. Dans leur rapport, les députés Bonnell et Ruffin ont évoqué, pour mieux la dénoncer, une « tentation » : recourir à l’immigration. Une façon cynique de maintenir le métier dans la précarité et donc, pour la France, de prendre soin de ses « vieux » sans jamais en payer le coût réel. Des départements plus ou moins généreux La prime Covid, décidée en janvier par le gouvernement, avait déjà révélé un « enthousiasme » inégal des départements à l’heure de récompenser les aides à domicile. Avec des montants très disparates et même deux conseils départementaux qui ont refusé de verser ladite prime. L’augmentation décidée en avril par le gouvernement ne concernera que les aides à domicile du secteur associatif mais Marie-Reine Tillon, présidente de la fédération UNA, redoute que des « départements ne jouent pas le jeu de l’augmentation. Les associations, elles, sont contraintes d’augmenter par la convention collective ». L’État via la Caisse nationale de Solidarité pour l’Autonomie prendrait en charge 150 millions d’euros de cette augmentation, somme inscrite dans la loi de finance de la Sécurité Sociale 2021. L’Association des départements de France a évalué le « reste à charge » : le surcoût pour l’ensemble des conseils départementaux est estimé à 301 millions d’euros. En dehors des primes et des augmentations, la « générosité » des départements envers le secteur de l’aide à domicile connaît de grandes variations : quelques centimes de différences de l’heure sur le montant de l’Aide personnalisée à l’autonomie (APA) peuvent avoir une très forte incidence sur la rentabilité des structures. Céciile, aide soignante à domicile dans un SSIAD en Corrèze Du côté de l’Association des départements de France, on explique ces variations par des différences de structures sociodémographiques des territoires : « Le taux de bénéficiaires de l’APA parmi les 60 ans varie de 2,6 à 9,4 % ». « Quand vous êtes dépendant, il faut choisir votre lieu d’habitation » Au cours de ce mandat, l’autonomie financière des Conseils départementaux s’est considérablement restreinte puisqu’ils n’ont pratiquement plus de leviers fiscaux. Les élections de juin n’en sont pas moins l’occasion d’affirmer des choix politiques, même dans un contexte contraint. « Gros morceau » des compétences sociales, le financement de l’autonomie révèle des écarts qui vont du simple au double et qui ne sont pas forcément corrélés à la « richesse » du département. Le financement moyen de l’APA est de 21 euros. La « fourchette » va de 17 euros à près de… 30 euros. Des départements comme l’Isère ou le Maine-et-Loire sont parmi les plus généreux. « Les tarifs les plus hauts sont liés à des contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens », relève le chef d’entreprise Patrick Quinte. La France, pays des 365 fromages et des 95 tarifs APA. Avec des restes à charge qui peuvent plomber des petites retraites. Marie Reine Tillon fait ce constat : « Quand vous êtes dépendant, il faut choisir votre lieu d’habitation ». Innovation : la Corrèze a créé une académie des métiers de l'autonomie La Corrèze a fait partie des départements dont le tarif APA était le plus faible. Il est aujourd’hui dans la moyenne avec un tarif de 21 euros de l’heure. Un effort qui s’est accompagné d’un dispositif de financement différencié, comme l’explique le président du Conseil départemental Pascal Coste : « La prise en charge de ceux qui sont en dessous de 1.200 euros de retraite par mois est intégrale. Au-dessus, il y a une participation de 5 euros sur le reste à charge ». L'académie des métiers de 'autonomie a démarré il y a trois mois en Corrèze Lancée en début d’année, une innovation devrait participer à la reconnaissance et à l’attractivité du métier : l’académie des métiers de l’autonomie. Dans tous les services d’aide à domicile du département, des professionnelles sont valorisées en tant qu’ambassadrices ou tutrices, dans l’objectif de faire découvrir le métier. Une formation en alternance sur un an a été mise en place avec le lycée agricole de Naves. « Des tutoriels ont été créés par les professionnelles confirmées et intégrés aux téléphones de service : ils permettent aux nouveaux salariés de savoir comment s’y prendre face à une situation donnée », complète Pascal Coste. D'autres départements cherchent à s'inspirer de ce modèle La Corrèze actionne également le levier de la mobilité : « En partenariat avec le Crédit agricole, nous avançons 8.000 euros sur le financement du permis de conduire et de l’acquisition du véhicule ». La question du recrutement est devenue localement moins problématique : « Nous avons 37 personnes qui sont entrées dans le métier en trois mois. À ce rythme-là, nous devrions pouvoir remplacer les départs en retraite », se félicite le président du Conseil départemental. D’autres départements veulent s’inspirer du « modèle corrézien ». Sur leur lancée, les Limousins veulent élargir les compétences de son académie à tout le secteur du domicile : des soins infirmiers aux assistantes maternelles. Julien RapegnoCécile, aide soignante à domicile dans un SSIAD en Corrèze
 

Du côté de l’Association des départements de France, on explique ces variations par des différences de structures sociodémographiques des territoires : « Le taux de bénéficiaires de l’APA parmi les 60 ans varie de 2,6 à 9,4 % ».

 « Quand vous êtes dépendant, il faut choisir votre lieu d’habitation »

Au cours de ce mandat, l’autonomie financière des Conseils départementaux s’est considérablement restreinte puisqu’ils n’ont pratiquement plus de leviers fiscaux. Les élections de juin n’en sont pas moins l’occasion d’affirmer des choix politiques, même dans un contexte contraint.
« Gros morceau » des compétences sociales, le financement de l’autonomie révèle des écarts qui vont du simple au double et qui ne sont pas forcément corrélés à la « richesse » du département.

Le financement moyen de l’APA est de 21 euros. La « fourchette » va de 17 euros à près de… 30 euros.
Des départements comme l’Isère ou le Maine-et-Loire sont parmi les plus généreux.  « Les tarifs les plus hauts sont liés à des contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens », relève le chef d’entreprise Patrick Quinte.
La France, pays des 365 fromages et des 95 tarifs APA. Avec des restes à charge qui peuvent plomber des petites retraites. Marie Reine Tillon fait ce constat :  « Quand vous êtes dépendant, il faut choisir votre lieu d’habitation ».

Innovation : la Corrèze a créé une académie des métiers de l’autonomie

La Corrèze a fait partie des départements dont le tarif APA était le plus faible. Il est aujourd’hui dans la moyenne avec un tarif de 21 euros de l’heure.
Un effort qui s’est accompagné d’un dispositif de financement différencié, comme l’explique le président du Conseil départemental Pascal Coste : « La prise en charge de ceux qui sont en dessous de 1.200 euros de retraite par mois est intégrale. Au-dessus, il y a une participation de 5 euros sur le reste à charge ».

Du côté des bénéficiaires de la hausse, on ne se réjouit pas trop à l’avance : « Les petites mains, qui n’ont pas de diplôme, ne vont toucher que 10-20 euros par mois en plus, les cadres ce sera plutôt 300 euros », évalue Anne Lauseig. En Gironde, où elle travaille, la porte-parole des aides à domicile a déjà constaté la forte évaporation des augmentations consenties : « Une convention du Conseil départemental signée avec les entreprises permet de relever le tarif APA de 19 à 21 euros à condition qu’elles augmentent leurs salariés : sur les bulletins de salaires ça s’est traduit par 0,05 euro en plus à l’heure ! ». À la CGT, Stéphane Fustec réclame des « contrôles », afin que les augmentations impulsées par les pouvoirs publics ne « disparaissent pas dans la marge des entreprises ». Tous les acteurs du secteurs du domicile réclament un statut unifié grâce à la 5e branche de la Sécu Le patron d’Auravie services à Clermont-Ferrand, Patrick Quenty, donne sa marge de manœuvre et sa marge tout court : « Sur 23 euros facturés de l’heure, le reste à charge pour le bénéficiaire est de 2,36 euros. Le coût réel de fonctionnement est de 21 à 22 euros ». « On ne peut pas augmenter le reste à charge car nos clients ne pourraient pas suivre » Julien Jourdan (Directeur de la fédération des entreprises des services à la personne (Fédésap)) Départements, employeurs, salariés partagent la même vision : la seule issue à cette situation critique, indécente au niveau des rémunérations et territorialement inégalitaire, c’est la mise en place de la cinquième branche grand âge -autonomie de la Sécurité sociale. C’est voté à l’Assemblée, le gouvernement a posé des jalons mais la crise sanitaire et les échéances électorales ne permettent de dégager aucune perspective à court terme. Dans leur rapport, les députés Bonnell et Ruffin ont évoqué, pour mieux la dénoncer, une « tentation » : recourir à l’immigration. Une façon cynique de maintenir le métier dans la précarité et donc, pour la France, de prendre soin de ses « vieux » sans jamais en payer le coût réel. Des départements plus ou moins généreux La prime Covid, décidée en janvier par le gouvernement, avait déjà révélé un « enthousiasme » inégal des départements à l’heure de récompenser les aides à domicile. Avec des montants très disparates et même deux conseils départementaux qui ont refusé de verser ladite prime. L’augmentation décidée en avril par le gouvernement ne concernera que les aides à domicile du secteur associatif mais Marie-Reine Tillon, présidente de la fédération UNA, redoute que des « départements ne jouent pas le jeu de l’augmentation. Les associations, elles, sont contraintes d’augmenter par la convention collective ». L’État via la Caisse nationale de Solidarité pour l’Autonomie prendrait en charge 150 millions d’euros de cette augmentation, somme inscrite dans la loi de finance de la Sécurité Sociale 2021. L’Association des départements de France a évalué le « reste à charge » : le surcoût pour l’ensemble des conseils départementaux est estimé à 301 millions d’euros. En dehors des primes et des augmentations, la « générosité » des départements envers le secteur de l’aide à domicile connaît de grandes variations : quelques centimes de différences de l’heure sur le montant de l’Aide personnalisée à l’autonomie (APA) peuvent avoir une très forte incidence sur la rentabilité des structures. Céciile, aide soignante à domicile dans un SSIAD en Corrèze Du côté de l’Association des départements de France, on explique ces variations par des différences de structures sociodémographiques des territoires : « Le taux de bénéficiaires de l’APA parmi les 60 ans varie de 2,6 à 9,4 % ». « Quand vous êtes dépendant, il faut choisir votre lieu d’habitation » Au cours de ce mandat, l’autonomie financière des Conseils départementaux s’est considérablement restreinte puisqu’ils n’ont pratiquement plus de leviers fiscaux. Les élections de juin n’en sont pas moins l’occasion d’affirmer des choix politiques, même dans un contexte contraint. « Gros morceau » des compétences sociales, le financement de l’autonomie révèle des écarts qui vont du simple au double et qui ne sont pas forcément corrélés à la « richesse » du département. Le financement moyen de l’APA est de 21 euros. La « fourchette » va de 17 euros à près de… 30 euros. Des départements comme l’Isère ou le Maine-et-Loire sont parmi les plus généreux. « Les tarifs les plus hauts sont liés à des contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens », relève le chef d’entreprise Patrick Quinte. La France, pays des 365 fromages et des 95 tarifs APA. Avec des restes à charge qui peuvent plomber des petites retraites. Marie Reine Tillon fait ce constat : « Quand vous êtes dépendant, il faut choisir votre lieu d’habitation ». Innovation : la Corrèze a créé une académie des métiers de l'autonomie La Corrèze a fait partie des départements dont le tarif APA était le plus faible. Il est aujourd’hui dans la moyenne avec un tarif de 21 euros de l’heure. Un effort qui s’est accompagné d’un dispositif de financement différencié, comme l’explique le président du Conseil départemental Pascal Coste : « La prise en charge de ceux qui sont en dessous de 1.200 euros de retraite par mois est intégrale. Au-dessus, il y a une participation de 5 euros sur le reste à charge ». L'académie des métiers de 'autonomie a démarré il y a trois mois en Corrèze Lancée en début d’année, une innovation devrait participer à la reconnaissance et à l’attractivité du métier : l’académie des métiers de l’autonomie. Dans tous les services d’aide à domicile du département, des professionnelles sont valorisées en tant qu’ambassadrices ou tutrices, dans l’objectif de faire découvrir le métier. Une formation en alternance sur un an a été mise en place avec le lycée agricole de Naves. « Des tutoriels ont été créés par les professionnelles confirmées et intégrés aux téléphones de service : ils permettent aux nouveaux salariés de savoir comment s’y prendre face à une situation donnée », complète Pascal Coste. D'autres départements cherchent à s'inspirer de ce modèle La Corrèze actionne également le levier de la mobilité : « En partenariat avec le Crédit agricole, nous avançons 8.000 euros sur le financement du permis de conduire et de l’acquisition du véhicule ». La question du recrutement est devenue localement moins problématique : « Nous avons 37 personnes qui sont entrées dans le métier en trois mois. À ce rythme-là, nous devrions pouvoir remplacer les départs en retraite », se félicite le président du Conseil départemental. D’autres départements veulent s’inspirer du « modèle corrézien ». Sur leur lancée, les Limousins veulent élargir les compétences de son académie à tout le secteur du domicile : des soins infirmiers aux assistantes maternelles. Julien RapegnoL’académie des métiers de ‘autonomie a démarré il y a trois mois en Corrèze.

Lancée en début d’année, une innovation devrait participer à la reconnaissance et à l’attractivité du métier : l’académie des métiers de l’autonomie. Dans tous les services d’aide à domicile du département, des professionnelles sont valorisées en tant qu’ambassadrices ou tutrices, dans l’objectif de faire découvrir le métier. Une formation en alternance sur un an a été mise en place avec le lycée agricole de Naves. « Des tutoriels ont été créés par les professionnelles confirmées et intégrés aux téléphones de service : ils permettent aux nouveaux salariés de savoir comment s’y prendre face à une situation donnée », complète Pascal Coste.

D’autres départements cherchent à s’inspirer de ce modèle.

La Corrèze actionne également le levier de la mobilité : « En partenariat avec le Crédit agricole, nous avançons 8.000 euros sur le financement du permis de conduire et de l’acquisition du véhicule ». La question du recrutement est devenue localement moins problématique : « Nous avons 37 personnes qui sont entrées dans le métier en trois mois. À ce rythme-là, nous devrions pouvoir remplacer les départs en retraite », se félicite le président du Conseil départemental.
D’autres départements veulent s’inspirer du « modèle corrézien ». Sur leur lancée, les Limousins veulent élargir les compétences de son académie à tout le secteur du domicile : des soins infirmiers aux assistantes maternelles.

Julien Rapegno

Source LA MONTAGNE.

 

Thérapie génique : Un patient aveugle recouvre partiellement la vue…

MEDECINE C’est la première fois que cette technique, appelée optogénétique, permet d’obtenir une récupération partielle de la fonction visuelle.

Thérapie génique : Un patient aveugle recouvre partiellement la vue

 

Un homme de 58 ans rendu aveugle par une maladie génétique dégénérative a pu récupérer partiellement la vue grâce à une technique innovante associant thérapie génique et stimulation lumineuse. C’est la première fois que cette technique, appelée optogénétique, permet d’obtenir une récupération partielle de la fonction visuelle, affirment les chercheurs à l’origine de cet essai clinique, qui a associé des équipes françaises, suisses et américaines.

Le patient ayant participé à l’étude est atteint de rétinopathie pigmentaire, une maladie génétique dégénérative de l’oeil qui provoque la destruction des cellules photoréceptrices de la rétine, entraînant une perte progressive de la vision qui évolue généralement vers la cécité. Alors qu’il ne pouvait plus que percevoir la présence de lumière, la thérapie lui permet désormais de localiser et de toucher des objets, selon l’étude, publiée lundi dans la revue Nature Medicine.

Grand cahier, petite boite

Dans la vision normale, les photorécepteurs de la rétine utilisent des protéines capables de réagir à l’énergie lumineuse, les opsines, qui fournissent des informations visuelles au cerveau via le nerf optique. Afin de restaurer la sensibilité à la lumière, le patient s’est vu injecter le gène codant pour l’une de ces protéines, appelée ChrimsonR, qui détecte la lumière ambrée, décrit l’étude.

Près de cinq mois après avoir reçu l’injection, pour laisser le temps à son organisme de produire cette protéine en quantité suffisante, il a effectué différents exercices, équipé de lunettes dédiées munies d’une caméra ; Dans un premier test consistant à percevoir, localiser et toucher un grand cahier et une petite boîte d’agrafes, il est parvenu à toucher le cahier dans 92 % des cas mais n’a pu saisir la boîte que dans 36 % des tests.

Une personne sur 3.500

« Si l’optogénétique, technique existant déjà depuis une vingtaine d’années, a révolutionné la recherche fondamentale en neurosciences (…), c’est la première fois au niveau international que cette approche innovante est utilisée chez l’homme et que ses bénéfices cliniques sont démontrés », soulignent l’Institut de la Vision (Sorbonne Université/Inserm/CNRS) et l’hôpital parisien des Quinze-Vingts, qui ont mené l’essai clinique en association avec l’université de Pittsburgh (Etats-Unis), l’Institut d’ophtalmologie moléculaire et clinique de Bâle (Suisse), la société Streetlab et la biotech française GenSight Biologics.

La rétinopathie ou rétinite pigmentaire touche une personne sur 3.500, selon la base de données européenne Orphanet, et peut débuter à n’importe quel âge, avec une fréquence d’apparition plus grande entre 10 et 30 ans. Les gènes responsables sont très nombreux, mais certaines mutations se retrouvent fréquemment chez les personnes atteintes.

« Les personnes aveugles atteintes de différents types de maladies neurodégénératives des photorécepteurs » mais conservant « un nerf optique fonctionnel » seront « potentiellement éligibles pour le traitement, explique le Pr José-Alain Sahel, fondateur en 2009 de l’Institut de la vision, dédié aux maladies de la rétine. « Mais il faudra du temps avant que cette thérapie puisse être proposée ».

Source 20 MINUTES.

Témoignage : le combat d’Isabelle contre l’algie vasculaire de la face, la « maladie du suicide »…

Isabelle Schaal, Gardannaise de 47 ans, souffre depuis 25 ans de cette atteinte neurologique, la « maladie du suicide », qui provoque d’atroces douleurs.

Depuis plusieurs mois, elle milite pour qu’un traitement révolutionnaire mais très coûteux puisse être remboursé en France.

Isabelle Schaal a traversé 20 ans d'errance médicale avant de pouvoir identifier sa maladie : l'algie vasculaire de la face

 

« Comme une amputation sans anesthésie » : c’est ainsi qu’Isabelle Schaal décrit sa maladie, l’algie vasculaire de la face (AVF), dont elle souffre depuis près de 25 ans. Entre de premières douleurs épisodiques à la vingtaine et son diagnostic finalement posé en 2017, elle a traversé vingt ans d’errance médicale avec quantité de médicaments et traitements sans résultats.

Au cours d’une crise, les malades souffrent d’intenses douleurs comme des décharges électriques, avec une impression d’arrachement de l’oeil qui dure parfois plusieurs heures.

« L’AVF suscite les pires douleurs, toutes maladies confondues. On ne l’appelle pas « maladie du suicide » pour rien : certains mettent fin à leurs jours dans des centres anti-douleurs, d’autres partent se faire euthanasier en Belgique« , se désole-t-elle. « Ces douleurs ne sont pas humaines, on a parfois envie que tout s’arrête« .

« C’est une maladie qui est relativement mal connue en France« , détaille le docteur Dominique Valade, neurologue et ancien chef de service du centre d’urgence des céphalées à l’hôpital Lariboisière.

Il estime à 150 000 le nombre de personnes atteintes d’algie vasculaire de la face en France aujourd’hui, sans compter tous ceux qui n’ont pas encore identifié cette pathologie par manque d’information. La forme chronique, celle dont souffre Isabelle, concerne environ 20% des malades.

« Ces douleurs ne sont pas humaines, on a parfois envie que tout s’arrête ».

Isabelle Schaal, atteinte d’algie vasculaire de la face

Quand ses douleurs se sont aggravées, passant de crises épisodiques à une forme chronique et sévère, Isabelle Schaal s’est retrouvée dépourvue de solution, les médecins lui annonçant qu’elle avait essayé tous les traitements existants.

Désespérée, elle s’est donc tournée du côté des Etats-Unis. Ce sont des neurologues new-yorkais qui lui ont, pour la première fois, parlé des anticorps monoclonaux : des médicaments créés contre les migraines chroniques, et utilisés pour soulager les douleurs de l’AVF.

Une « révolution médicale » coûteuse pour les patients

Les anticorps monoclonaux font l’objet d’une autorisation de mise sur le marché en France depuis 2018 pour les migraines chroniques réfractaires, et ont reçu un avis favorable de la Haute autorité de santé. Une « révolution médicale » qui pourrait aussi aider les malades d’AVF, estime Isabelle Schaal, qui a pu reprendre une vie quasiment normale après des années de douleurs insupportables.

« Je suis redevenue comme avant« , se réjouit cette créatrice de bijoux.

Pas suffisant, toutefois, pour que ces médicaments soient remboursés pour les patients français, qui peuvent débourser entre 250 et 500 euros par mois pour une injection qui apaisera leurs souffrances. Un coût qui prive de nombreux patients de ce remède novateur, efficace à 80%.

« Il faut maintenant se battre pour que tout le monde ait accès à ce médicalement, approuve le Dr Dominique Valade, tous les neurologues y sont favorables« .

En janvier 2021, Isabelle obtient la confirmation que les anticorps monoclonaux ne seront toujours pas remboursés en France, contrairement à 12 autres pays européens.

« C’est une aberration, le décalage avec le reste de l’Europe est affolant« , s’insurge-t-elle. Dès le lendemain, elle adresse un courrier au ministre de la Santé Olivier Véran, neurologue de formation, et lance une pétition.

Aujourd’hui, le texte approche des 100 000 signatures. Dans les commentaires, de nombreux malades la remercient d’évoquer publiquement cette maladie.

« Souffrant d’AVF depuis 25 ans, il y a peu de douleurs aussi fortes […] et tout le monde s’en fout ! » raconte Sonia. « C’est extrêmement douloureux, très fatigant et handicapant professionnellement et socialement« , ajoute Nelson.

« Je ne sais pas comment j’ai réussi à vivre, à supporter ça pendant tant d’années« , se demande aujourd’hui Isabelle Schaal, qui espère obtenir une réponse du ministre de la Santé sur le remboursement de ces injections. Depuis la création de sa pétition, des dizaines de personnes la contactent chaque jour : « Moi je suis tirée d’affaire, maintenant je dois me battre pour les autres« .

Source FR3.

 

Perpignan : elle porte plainte contre des proches, ils auraient transmis le virus à sa mère décédée du covid-19…

Une habitante de Perpignan a porté plainte pour homicide involontaire contre des proches de sa mère.

Elle leur reproche de lui avoir transmis le Covid-19 alors qu’ils se savaient cas contact.

Âgée de 80 ans, la mère, Bernadette, est décédée en novembre dernier à l’hôpital de Nevers.

Fabienne Condamin a déposé plainte pour "homicide involontaire par imprudence" après la mort de sa maman, décédée du covid-19 - 20 mai 2021

 

Fabienne Condamin, une habitante de Perpignan, nous montre avec émotion le carnet que tenait sa maman Bernadette. C’est dans ce carnet qu’elle a inscrit en novembre dernier les premiers symptômes de sa maladie, le Covid-19. C’est dans ce carnet aussi qu’elle a noté la visite d’un couple de proches venu la voir alors qu’ils attendaient le résultat de leur test covid et qu’ils se savaient cas contacts : « Le soir, après leur visite, ma mère m’appelle, témoigne Fabienne, elle me signale que l’homme du couple était essoufflé et qu’il toussait mais sans plus. Le lendemain, elle m’appelle de nouveau inquiète et en colère. Elle hurlait dans le téléphone. Elle vient de m’annoncer qu’ils avaient le covid, m’a t-elle dit, qu’ils s’étaient fait tester avant de venir mais qu’ils n’avaient pas encore les résultats et qu’ils ont quand même pris la décision de venir nous voir. »

Une semaine plus tard, la mère de Fabienne et son époux sont testés positifs au Covid-19. Mais l’état de santé de Bernadette va rapidement se décliner. Elle est âgée de 80 ans et est cardiaque.

« En quittant cette unité de réanimation, je savais très bien que ça allait être fini »

Fabienne Condamin, fille de Bernadette

Après plusieurs appels avec le médecin, Bernadette est finalement hospitalisée à l’hôpital de Nevers, où elle réside. Elle est placée en réanimation puis dans un coma artificiel. Les médecins appellent Fabienne, il faut qu’elle vienne voir sa mère une dernière fois :  » Vers 19h30, j’ai eu le coup de fil où l’on me dit écoutez elle ne passera pas la nuit, si vous voulez la voir c’est maintenant. Je me suis retrouvée dans ce service de réanimation, c’est assez surnaturel, il faisait nuit déjà, la lumière était très jaune. Il y avait des machines partout, ça sentait l’eau de javel, très fort. Après j’ai été habillée avec la tenue sanitaire qui s’impose et j’ai passé un long moment avec elle pour lui dire au revoir. Et en quittant cette unité de réanimation, je savais très bien que ça allait être fini. Et le médecin m’a appelé dans la nuit en me disant que c’était terminé, qu’elle était partie. »

L’irresponsabilité pointée du doigt

Après l’enterrement et le deuil Fabienne Condamin et ses deux enfants ont porté plainte pour « homicide involontaire par imprudence » : « Nous on considère que dans ce cas précis, nous dit l’avocat de Fabienne, maître Philippe Capsié, quelqu’un qui se sait cas contact, quelqu’un qui fait la démarche de se tester, qui présente les premiers symptômes de covid-19 et qui, dans un contexte de confinement va, malgré tout, rendre visite à des personnes âgées. Nous on considère qu’à ce moment-là il commet une faute d’imprudence et il est particulièrement négligeant et donc on considère que ces fautes d’imprudence et de négligence sont bien à l’origine du décès qui va survenir quelques jours plus tard. Voilà le sens juridique. »

Prise de conscience collective

Avec cette plainte Fabienne n’est pas en quête d’une condamnation ni d’un dédommagement : « Nous le message que l’on veut faire passer, c’est plus jamais ça. Aujourd’hui il faut que les gens prennent conscience de ça, et aujourd’hui c’est ce message là que l’on veut faire passer avec mes enfants. On souhaiterait que cette mort absurde puisse servir à quelque chose. C’est une plainte contre l’irresponsabilité pour qu’il y ait une prise de conscience collective. »

Pour l’instant, aucune suite n’a été donnée à la plainte de Fabienne, mais elle espère que le procureur de la République à Nevers va ouvrir une enquête.

Source FR3.

 

Coronavirus : à 19 ans, elle meurt en 3 jours malgré ses appels répétés au Samu…

Une plainte pour « non-assistance à personne en danger » et « homicide involontaire » a été déposée par la famille de la victime.

Une source proche du dossier a confié au Parisien qu’il « y a eu un appel au secours, mais qu’elle n’a pas été secourue ».

Coronavirus : à 19 ans, elle meurt en 3 jours malgré ses appels répétés au Samu

 

C’est une nouvelle affaire qui vient égratigner la réputation du Samu. Une jeune femme de 19 ans est morte foudroyée par le coronavirus en seulement trois jours malgré ses trois appels au Samu. Comme le révèle Le Parisien, la jeune femme vivant à Évry-Courcouronnes, dans l’Essonne, souffrait de comorbidités et d’une bronchite et a succombé à des « lésions pulmonaires » et un « manque d’oxygène » selon les résultats de son autopsie. Elle avait pourtant contacté le Samu à trois reprises les vendredi, samedi et dimanche précédant son décès ce week-end du 1er mai. Il ne se déplacera finalement que le dimanche 2 mai à trois heures du matin, trop tard pour la sauver.

« Donnez lui du Doliprane »

Selon une source interrogée par Le Parisien, lors de son premier appel le vendredi 30 avril, le Samu a conseillé à la famille de la jeune femme de « lui donner du Doliprane« , car elle avait selon eux « le début des symptômes » du coronavirus. Elle avait alors du mal à respirer. Le même appel aurait eu lieu le lendemain, avant que son état n’empire le dimanche . La jeune femme « atteint alors les 40 de fièvre« , « vomit du sang » et a du mal à rester debout. Ses proches contactent alors le Samu une troisième fois pour leur demander de l’aide aux alentours de 21 heures selon Le Parisien. Ils seraient alors tombés sur un troisième opérateur différent qui leur conseille à nouveau de lui donner du Doliprane. Un médicament qui n’aura aucun effet sur son état puisque la jeune femme décèdera dans la nuit du dimanche 2 mai au lundi 3 mai. Le Samu ne se déplacera finalement que dans la nuit du dimanche à 3 heures du matin.

« Au cours des échanges, une régulation médicale a été assurée pour évaluer l’état de santé de cette jeune femme, qui confirme qu’une ambulance a été dépêchée à son domicile pour des ‘soins d’urgence' », répond de son côté le Samu au Parisien. Après ce décès, une enquête interne va être diligentée. Face à ce décès qui aurait selon la famille de la victime pu être évité, une plainte a été déposée pour « non-assistance à personne en danger » et « homicide volontaire » au commissarait d’Evry-Couronnes.

« Un manque de moyens ? »

« Il y a un appel au secours, mais elle n’a pas été secourue. Elle n’aurait peut-être pas survécu, mais le maximum n’a pas été fait. Ça peut arriver à n’importe qui. Est-ce dû à un manque de moyens ? La peur d’intervenir sur du Covid ? C’est impardonnable. On peut être fatigué, en avoir marre d’intervenir, mais on ne peut pas être au Samu et faire son métier à moitié », dénonce une source proche du dossier. Une enquête a été confiée à la sûreté urbaine Évry-Corbeil pour « recherche des causes de la mort » de la jeune femme de 19 ans.

Depuis le début de l’épidémie de coronavirus, plusieurs plaintes ont été déposées en France contre le Samu pour « délaissement », « non-assistance » voire « homicide involontaire », mettant en cause sa gestion des malades du Covid-19.

Sources

« Donnez-lui du Doliprane » : une jeune femme de 19 ans décède du Covid après plusieurs appels au Samu, Le Parisien, 20 mai 2021.

https://www.leparisien.fr/essonne-91/donnez-lui-du-doliprane-en-essonne-une-jeune-de-19-ans-decede-du-covid-apres-plusieurs-appels-au-samu-20-05-2021-QN6VG4GFHRGU7LHNBL4ZLKJGAM.php.

Source MEDISITE.