Bordeaux : « Cela m’aide à aller vers les autres », le succès d’un habitat partagé pour de jeunes adultes autistes…

SOCIAL Depuis un an, de jeunes adultes porteurs d’autisme se relaient dans un appartement partagé qui leur permet d’avancer vers davantage d’autonomie.

Bordeaux : « Cela m’aide à aller vers les autres », le succès d’un habitat partagé pour de jeunes adultes autistes

 

  • L’association ARI, soutenue par le département de la Gironde, gère un appartement partagé à Bordeaux, dans lequel neuf jeunes adultes autistes se relaient.
  • Ils y apprennent à se connaître depuis un an en partageant des activités et des sorties.
  • L’objectif est de les accompagner vers une plus grande autonomie avec, en 2024, un emménagement dans des logements individuels d’une résidence en construction.

« Dans ma vie, j’ai été beaucoup isolée donc cela m’aide à aller vers les autres et à avoir un contact avec eux », explique Mathilde, 21 ans. Elle et huit autres jeunes adultes autistes fréquentent un appartement partagé, géré par l’ Association pour la Réadaptation et l’Intégration (ARI), à Bordeaux et soutenu par le département. Situé dans le centre historique, ce bel appartement qui comporte deux chambres, ressemble à une colocation très organisée. Un tableau pour la répartition des tâches ménagères est installé à l’entrée de la cuisine et des indications sont disposées un peu partout, pour que les jeunes aient le maximum de repères.

Mathilde, 21 ans, fréquente le logement partagé pour les personnes porteuses d'autisme et piloté par l'association ARI.

 

« Ils partagent des centres d’intérêt »

L’appartement est occupé par neuf jeunes qui s’y relaient depuis un an. Mathilde y passe un à deux après-midi par semaine. Elle a déjà son propre appartement à Cestas où elle réside la semaine et retourne voir ses parents le week-end. « J’ai une passion pour le foot et quand il y a un match, je reste dormir », explique pour sa part Léo, 24 ans, qui vit chez ses parents et apprécie de s’être « fait des amis », grâce à ce logement partagé.

« Les interactions sociales chez les autistes restent quand même quelque chose de particulier, relève David Gimel-Servan, animateur coordinateur sur le projet habitat inclusif. Le but c’est de prendre le temps qu’ils apprennent à se connaître, en se servant du jeu, d’une soirée à thèmes, de repas, etc. Au bout d’un an, les jeunes partagent des centres d’intérêt et s’organisent eux-mêmes des après-midi ensemble. » Il est présent au quotidien pour les aider à structurer leur semaine et à s’organiser pour les tâches ménagères et, il fait aussi le lien avec leurs éducateurs, chargés de leur suivi médico-social.

Leur propre logement en 2024

Ce projet expérimental doit permettre à ces jeunes d’être le plus autonomes possible à l’avenir. « L’idée c’est qu’en 2024, ils aient chacun leur appartement dans un ensemble résidentiel en construction qui s’appelle le petit Bruges et qui sera construit notamment par Mésolia, bailleur social », explique Dominique Espagnet-Veloso, directeur général de l’association ARI.

Le projet immobilier comporte huit logements T1 indépendants et un neuvième avec une vocation de convivialité pour que les jeunes s’entraident et s’organisent une vie sociale. On comprend alors tout l’intérêt qu’il y a à ce qu’ils se connaissent et sympathisent avant d’y emménager. « L’idée est que ces jeunes demain ne vivent pas dans des établissements mais en logements individuels, avec le plus d’autonomie possible », souligne le directeur de l’ARI.

Un modèle à suivre

Le département soutient « une trentaine de projets d’habitat partagé, beaucoup autour de la cérébro-lésions », fait valoir Sébastien Saint Pasteur, président de la commission handicap et inclusion au département de la Gironde. « Nous sortons du modèle qui consistait à estimer que les personnes en situation de handicap devaient être dans des lieux dédiés mais qui ne soient pas forcément intégrés dans la société, là nous sommes en contraire dans une logique d’inclusion », analyse Jean-Luc Gleyze, le président du conseil départemental.

L’intégration de ces jeunes passe aussi par l’emploi et là aussi ils sont dans une dynamique positive. « J’ai fini une formation pour être animateur-soigneur assistant équitation, et cette semaine je fais un stage dans une association A cœur et à crin. A l’issue du stage, elle verra si elle peut me prendre en service civique ou pas », explique fièrement Mathilde. Titulaire d’un CAP aide à la personne, Léo a lui déposé sa candidature pour travailler dans un établissement et service d’aide par le travail (ESAT), en blanchisserie.

Source 20 MINUTES.

 

Fougères. Un projet d’habitat inclusif pour des personnes en situation de handicap va voir le jour…

S’il existe des exemples au niveau national, les programmes d’habitats inclusifs sont rares dans la région.

Cet établissement novateur va permettre aux personnes en situation de handicap, de vivre aux côtés de familles « valides ».

Le projet d’habitat inclusif va se situer au niveau du nouveau quartier de La Placardière, à Fougères (Ille-et-Vilaine). Il sera près des moyens de transport « de façon à assurer le plus d’autonomie possible pour les habitants et favoriser les déplacements en circulation douce. »

 

Un nouveau projet d’habitat inclusif va être construit à Fougères (Ille-et-Vilaine). L’originalité de ce programme ? Mêler des personnes en situation de handicap avec d’autres familles « valides ». Autre singularité : l’établissement s’adressera non pas à un seul, mais à tout type de handicaps.

Quand a commencé ce projet ?

À l’initiative d’un couple fougerais, un petit collectif s’est constitué depuis 2014 pour lancer un programme d’habitat inclusif pour des personnes en situation de handicap. Le collectif a été soutenu au fil du temps par différentes associations fougeraises : Droit de cité, familles actives, la MAIA, ou encore, par les services communaux.

Et après ?

L’association Le Parc, qui mène une action d’intérêt général au bénéfice d’enfants et d’adultes en situation de handicap, s’est engagée, avec le constructeur Néotoa, auprès du collectif de parents d’enfants en situation de handicap à monter à Fougères, un habitat inclusif adossé à un habitat partagé. Le terrain sera, quant à lui, mis à disposition par la ville de Fougères.

En quoi consiste ce projet d’habitat inclusif ?

L’idée est de coupler un habitat pour six personnes en situation de handicap, et un habitat participatif regroupant cinq à six familles qui souhaitent s’engager dans une démarche citoyenne pour concevoir ensemble leur lieu de vie.

Ainsi, des espaces communs seront partagés entre les personnes valides et en situation de handicap. « L’objectif est d’accoler l’habitat inclusif à un habitat partagé, décrit Gilles Denis, directeur de plusieurs établissements de l’association Le Parc, qui sera en charge du projet.

Pourquoi est-ce un programme innovant ?

Ces logements seront accessibles à tout type de handicaps (moteur, sensoriel ou encore psychique) de façon à ne pas créer d’exclusion.

Si ce type de structure existe depuis dix ans au niveau national, comme le souligne Gilles Denis, en revanche, il y en a très peu au niveau régional.

Elle permettra aux personnes en situation de handicap d’avoir accès à des logements, plutôt que de vivre dans des foyers. Et concernera en particulier, des personnes autonomes, souvent des travailleurs d’Esat (Établissement et service d’aide par le travail), qui ont une autonomie et qui leur permet de ne pas avoir de présence la nuit mais de pouvoir alerter. »

Quand et où sera construit cet habitat ?

Le projet pourrait être construit d’ici deux ans ou deux ans et demi, indique Gilles Denis. Il sera situé au niveau du nouveau quartier de La Placardière, à Fougères. L’habitat inclusif sera l’un des derniers à sortir de terre. Il sera proche des commerces et des moyens de transport de façon à assurer le plus d’autonomie possible pour les habitants et favoriser les déplacements en circulation douce.

Comment aider à l’élaboration du projet ?

Une réunion publique aurait dû avoir lieu pour que des personnes en situation de handicap et/ou leurs proches puissent élaborer avec l’association Le Parc un premier cahier des charges pour le constructeur Néotoa. Le contexte sanitaire ne le permettant pas, pour participer, il suffit de contacter l’association Le parc (Perrine Obonsawin, directrice générale au 02 99 94 86 70).

Source OUEST FRANCE.

 

À Lescar, une résidence « inclusive et partagée » pour jeunes déficients intellectuels, seniors et étudiants …

Le projet devrait voir le jour au premier semestre 2023 après sept ans de préparation.

Un projet « innovant », jamais vu ailleurs en France, pour permettre à des jeunes déficients intellectuels et des personnes âgées de vivre de manière autonome, autour d’activités et de lieux communs.

Les présidents de l'association l'Ostalada ont présenté le projet cette semaine avec la maire de Lescar Valérie Revel et le bailleur social Office 64.

 

Cela fait cinq ans que Pascal Rupert et Pascal Leblond travaillent sur le projet. Tous deux membres de l’association de parents d’enfants porteurs de handicap mental « Grandir Ensemble », ils ont imaginé une résidence « inclusive et partagée », où cohabiteront des jeunes déficients intellectuels, des seniors autonomes et des étudiants. « L’Ostalada », ‘la maisonnée’ en Béarnais, devrait voir le jour en 2023 à Lescar (Pyrénées-Atlantiques).

37 logements

Sur ce foncier communal de 5.800 mètres carrés, à l’entrée de la ville, rue de Lacaussade, une quinzaine d’appartements seront destinés à des personnes de 20 à 50 ans, porteurs d’un handicap mental léger/moyen. Une quinzaine de logements seront attribués à des personnes âgées et cinq appartements seront disponibles pour des étudiants. Les deux derniers seront réservés à des personnes qui souhaitent tester la cohabitation. Ils partageront des espaces communs et des activités : un jardin partagé, une mini-ferme, une ludothèque, un café associatif tenu par les résidents, un espace de jeux pour enfants ou encore des agrès de sport « spécial senior ». « L’idée, expliquent les deux Pascal, est de permettre à nos jeunes de quitter le cocon familial, de travailler sur l’autonomie, la relation à l’autre, d’apprendre à entretenir leur logement, de prendre part à des ateliers, informatiques par exemple, partagés avec des seniors, d’apprendre à rendre la monnaie [au café, par exemple]… »

Nous avons remarqué que nos jeunes s’entendent particulièrement bien avec les seniors, qui sont bienveillants et à l’écoute, et avec les jeunes, qui ne les voient pas du tout comme des personnes en situation de handicap mais bien comme des personnes

Les différents publics, seniors et étudiants, n’ont pas été choisis au hasard. « Nous avons remarqué que nos jeunes s’entendent particulièrement bien avec les seniors, qui sont bienveillants et à l’écoute, et avec les jeunes, qui ne les voient pas du tout comme des personnes en situation de handicap mais bien comme des personnes ». Des animateurs, un agent d’entretien et des aides à domicile seront sur place quotidiennement pour accompagner les résidents.

Un intermédiaire entre la maison et l’Ehpad

Pour la maire de Lescar Valérie Revel, ce dossier ouvert par l’ancien maire Christian Laine, qu’elle a « mis sur le haut de sa pile dès le lendemain de son élection », répond à une demande des Lescariens âgés. Celui d’un intermédiaire « entre la maison ou l’appartement classique, et l’Ehpad, que nous avons également à Lescar ». Elle souhaiterait également que l’Ostalada ne soit que « la première pierre d’un projet d’éco-quartier en entrée de ville », sur lequel elle travaille.

La construction de la résidence, entreprise par le bailleur social Office 64 et largement soutenue par le Conseil départemental, devrait commencer d’ici la fin de l’année. Les seniors et étudiants intéressés pour y emménager peuvent prendre contact avec l’association l’Ostalada ou Grandir Ensemble. Une liste d’attente est déjà ouverte pour les jeunes en situation de handicap.

Source FRANCE BLEU.

Angers. Mère d’un jeune adulte autiste, elle milite pour que les familles soient mieux accompagnées…

Laurence Molières, institutrice près d’Angers (Maine-et-Loire), a connu beaucoup d’obstacles et de sacrifices pour accompagner au mieux son fils Léo, diagnostiqué autiste à l’âge de 3 ans et demi.

Aujourd’hui, le jeune homme de 23 ans, bac en poche, se destine à travailler dans la musique.

Léo, 23 ans, installé dans le fauteuil de la colocation où il devrait habiter à plein temps dans les prochaines semaines.

 

Les personnes autistes ou qui présentent des troubles du spectre autistiques (TSA) représentent 8 000 naissances chaque année en France. En Pays de la Loire, environ 500 personnes sont diagnostiquées chaque année. La journée du 2 avril est consacrée à la sensibilisation à l’autisme, une cause affichée comme une grande priorité par le gouvernement. Laurence Molières, institutrice dans la région d’Angers (Maine-et-Loire) et sa famille ont connu l’autisme avec leur fils Léo. Il a aujourd’hui 23 ans.

« Petit, il arrivait à répéter des mots entendus par ci, par là mais il y avait une absence totale de communication avec nous. Il se blessait beaucoup aussi, raconte Laurence. À l’époque, il a 3 ans et demi. « Je n’étais parfois pas capable d’expliquer les chutes de mon fils au médecin. Si bien qu’il soupçonnait des maltraitances. Il était à la limite du signalement. » Une situation d’une rare violence pour les parents.

L’entrée à l’école, « la chance de sa vie »

Mais la rencontre avec une pédopsychiatre et un médecin d’un centre médico-psychologique va changer la donne. « Il a toujours été accueilli avec bienveillance », souligne sa mère. Le diagnostic tombe, Léo est autiste. « La chance de sa vie ensuite, ça a été son admission à l’école par la directrice. Elle a accepté de le prendre en classe », poursuit-elle. Les progrès se manifestent.

Mais, après coup, Laurence exprime une certaine colère « pas envers les professionnels qui font de leur mieux », ni « à ceux à qui l’autisme fait peur ». Mais plutôt à l’abandon des parents face à l’état de leurs enfants. « Tant qu’on n’est pas dans une association de parents, il n’y a aucun référent. Léo fait partie de la génération d’autistes qui a essuyé tous les plâtres. Premiers à l’école, premiers au lycée. » Il réussit son baccalauréat scientifique et se destine à travailler en milieu adapté dans le monde de la musique.

« Le handicap a aussi un coût »

Pourtant, pour en arriver jusque-là, la famille de Laurence a fait des sacrifices. « Le handicap a aussi un coût, il ne faut pas l’oublier. Complètement à la charge des familles. Je n’aurais jamais pu me permettre de travailler à mi-temps », insiste Laurence. Dans les périodes du collège et du lycée, elle chiffre à 1 000 € par mois les dépenses liées au handicap de Léo.

Pour cette maman, « il faudrait que les familles puissent trouver des appuis pour faire le lien entre les professionnels. Sans qu’elles aient en permanence à anticiper pour l’avenir de leurs enfants ».

Une nouvelle étape vers l’autonomie

Aujourd’hui, Léo intègre progressivement – les week-ends seulement – une colocation à Angers (Maine-et-Loire). Il la partage avec trois autres jeunes adultes comme lui, qui ont besoin d’être guidés au quotidien.

Une nouvelle étape dans le parcours du jeune homme, qui lui permettra d’augmenter son autonomie et de construire sa vie en dehors du cocon familial.

Source OUEST FRANCE.

LURE – 70 – Myopathe, il cherche en vain un logement adapté…

La maladie le cloue au lit. Depuis deux ans, Maxime Garnier ne peut quitter sa chambre.

Ses proches voudraient pouvoir le déplacer au salon ou sur la terrasse.

Mais l’exiguïté de l’appartement ne le permet pas.

Ils lancent un appel pour trouver un logement plus grand.

Myopathe, il cherche en vain un logement adapté

Confiné depuis deux ans dans sa chambre. Au mur un grand poster de Bob Marley et des photos de sorties avec ses amis. Mais c’était dans le monde d’avant. Avant que son état ne s’aggrave. Maxime Garnier est atteint de myopathie de Duchenne.

« Je suis presque tout le temps à ses côtés. Je me fais remplacer quelques heures pour aller faire des courses »

Une pathologie qui entraîne une dystrophie musculaire. L’évolution de la maladie est inexorable. À l’adolescence, s’est retrouvé en fauteuil roulant. Il souffre de graves troubles cardiaques et est sous assistance respiratoire. En 2018, son état de santé s’est aggravé. Il n’a plus quitté sa chambre et ne peut se déplacer en fauteuil roulant. « Il ne se lève plus à cause d’une dégénérescence neuromusculaire. C’est la galère », soupire Isabelle Garnier, sa mère qui est également son aidante. « Je suis presque tout le temps à ses côtés. Je me fais remplacer quelques heures pour aller faire des courses ».

« En tant qu’aidante, je n’ai pas beaucoup cotisé »

Le logement qu’elle loue n’est plus adapté. Les portes sont trop étroites pour laisser passer le lit. « Quand nous avons déménagé, il a fallu porter Maxime pour le mettre dans sa chambre après avoir installé le lit ». Elle voudrait déménager et a même envisagé d’acheter un logement ou lui construire un logement adapté. Baptiste, son autre fils et des amis voulaient lancer une cagnotte pour lui venir en aide. Mais Isabelle Garnier a renoncé à son projet faute de ressources suffisantes. « Je serai bientôt à la retraite et je toucherai à peine 400 €. En tant qu’aidante, je n’ai pas beaucoup cotisé ».

« On voudrait qu’il puisse quitter sa chambre pour aller au salon ou sur la terrasse »

Elle cherche à louer un logement de plain-pied avec au moins trois chambres. Dont une grande pour Maxime afin de faciliter les soins. « J’aimerais trouver plutôt à la campagne ». Maxime fête ce mercredi ses 32 ans. Depuis son lit, il est relié aux autres grâce à un ordinateur à commande oculaire. Une fenêtre sur ce monde qu’il n’entrevoit plus que par sa fenêtre. « Le net lui apporte une interaction sociale », souligne Bastien Ferretti, un ami d’enfance. « Mais on voudrait qu’il puisse quitter sa chambre pour aller au salon ou sur la terrasse ».

Si vous avez un logement à louer, vous pouvez contacter Maxime au 06 45 70 39 49.

Source EST REPUBLICAIN.

HANDICAP – Pourquoi le design inclusif devrait être la norme ?… Découvrez la Vidéo !

« Les personnes en situation de handicap sont de vrais hackers. » À 22 ans, Christina Mallon a commencé à perdre l’usage de ses bras et de ses mains.

Depuis, elle a entièrement repensé son appartement, et a décidé de se consacrer au design inclusif. Brut l’a rencontrée.

 

Handicap : Christina Mallon et le design inclusif

 

 

La jeune femme souffre d’une maladie du motoneurone, qui a entraîné une paralysie progressive de ses mains et de ses bras. Elle se lance alors dans le design pour personnes handicapées.

« Selon moi, c’est le design qui fait mon handicap. Je ne suis pas handicapée à cause de la maladie du motoneurone, mais à cause de la manière de concevoir les choses. Avant de créer des expériences ou des produits, les gens ne pensent pas au handicap. » À 22 ans, alors qu’elle vient de terminer ses études, Christina Mallon voit sa sensibilité au niveau des mains et des bras diminuer. Aujourd’hui, ses deux mains et ses deux bras sont complètement paralysés.

Un manteau à enfiler sans les mains

Alors qu’elle commence à s’habituer à sa maladie, elle décide de consacrer sa carrière au design inclusif. « J’ai dû pirater tout mon appartement. Tout se trouve au sol afin que je puisse utiliser mes pieds pour cuisiner, pour me maquiller, pour m’habiller. » Autre problème qui se pose désormais : celui des vêtements. « Quand je suis devenue handicapée, on ne trouvait aucun vêtement tendance. J’ai donc co-fondé une association appelée Open Style Lab qui crée des produits faciles à porter. » Elle a par exemple créé un manteau à enfiler sans les mains et un collier avec un lecteur de carte de métro.

Mais s’il est difficile pour une personne handicapée de s’habiller pour la vie de tous les jours, trouver une robe ou un costume de mariage l’est encore plus. Christina Mallon s’en souvient : « Je voulais avoir des poches pour maintenir mes bras, parce que quand ils tombent sur le côté sans être maintenus, c’est très inconfortable. » Pour trouver la robe adéquate, la jeune femme va voir les plus célèbres créateurs de robes de mariées. « La plupart d’entre eux m’ont dit qu’ils ne voulaient pas ajouter de poches à la robe. Ils ne voulaient pas modifier la forme initiale, même si j’en avais besoin pour des raisons de santé. »

« La communauté des personnes handicapées a un revenu de 7.000 milliards d’euros »

Christina Mallon l’assure : en oubliant les personnes handicapées, les marques passent à côté de grandes opportunités. « Dans le monde, une personne sur cinq souffre de handicap. Et elles ont de l’argent. C’est un point important que les marques oublient. La communauté des personnes handicapées dispose d’un revenu de 7.000 milliards d’euros. C’est énorme ! Mais seules quelques marques pensent à créer des produits et des publicités qui touchent pourtant un cinquième de la population mondiale. »

D’après elle par ailleurs, quand on conçoit des produits pour les personnes en situation de handicap, c’est la population entière qui peut en bénéficier : « Par exemple, l’écran tactile, les voitures autonomes, les abaissements de trottoir et la machine à écrire sont des inventions qui ont toutes été créées pour les personnes handicapées. Elles sont mieux conçues et utilisées par tout le monde maintenant. »

Découvrez la Vidéo, cliquez ici.

Source BRUT.

Quel crédit d’impôt pour adapter son logement à une perte d’autonomie ?…

ARGENT Se déplacer chez soi peut devenir un parcours du combattant avec l’âge ou un handicap.

Quel crédit d’impôt pour adapter son logement à une perte d’autonomie ?

 

La plupart des aides financières publiques sont limitées dans le temps, et un dispositif de soutien ancré depuis plus de quinze ans peut disparaître en raison d’un changement de politique gouvernementale. Heureusement, un certain nombre de programmes ayant démontré leur utilité sont périodiquement prorogés. C’est le cas du crédit d’impôt pour les travaux d’adaptation du logement.

Faire face à la perte d’autonomie

Entre un défaut d’équipement de sécurité dans la salle de bains, un revêtement de sol glissant et des éviers à mauvaise hauteur, les tâches domestiques les plus simples peuvent vite se transformer en cauchemar dès lors qu’on se retrouve en situation de perte d’ autonomie en raison de la maladie, d’un accident ou de l’âge. Pour éviter que votre maison familiale ne se transforme en prison ou en environnement dangereux, adapter les lieux est parfois indispensable mais coûteux.

L’État aide à régler la facture à travers différents dispositifs, en tête desquels l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), le programme « Habiter facile » de l’Agence nationale de l’habitat (Anah), ou encore le soutien octroyé par l’Assurance retraite. Dans la même optique, un crédit d’impôt spécifique a été mis en place en 2005 (et complété en 2018) afin de prendre en compte le coût de ces travaux d’adaptation. Alors que cette ristourne fiscale arrivait à échéance le 31 décembre 2020, la loi de finances pour 2021 l’a prolongé jusqu’à fin 2023.

Des équipements ciblés

Ce coup de pouce concerne tous les propriétaires, locataires et occupants à titre gratuit qui ont besoin de rendre leur logement principal plus accessible. Dès lors, il est nécessaire de justifier d’une situation de perte d’autonomie pour en bénéficier. Sont éligibles les personnes percevant une pension d’invalidité d’au moins 40 %, celles qui ont une carte mobilité inclusion, ainsi que les seniors touchant l’APA.

De même, ce crédit d’impôt cible certains équipements d’accessibilité tels que l’installation d’un bac à douche extra-plat et d’une porte de douche, de volets roulants électriques, de revêtements de sol antidérapants ou encore de portes coulissantes. Citons encore les systèmes de commande pour les détecteurs de mouvement (pour les chutes) et autres installations électriques, ainsi que la pose d’une robinetterie pour personne à mobilité réduite.

Par ailleurs, certains travaux d’accessibilité ouvrent droit au même avantage fiscal, sans qu’il soit nécessaire que vous soyez vous-même âgé ou handicapé (si vous êtes bailleur par exemple). C’est le cas de l’installation d’éviers, lavabos et mobilier à hauteur réglable, de sièges de douche muraux, de w.-c. surélevés mais aussi de rampes et poignées de sécurité.

5.000 euros maximum

À condition d’installer les équipements visés par un professionnel, vous pourrez déduire 25 % de la facture totale (main-d’œuvre comprise) de votre imposition sur le revenu, dans la limite de 5.000 euros pour un célibataire et de 10.000 euros pour un couple marié ou pacsé. Le plafond est en plus majoré de 400 euros par personne à charge. Et si le montant de votre imposition est finalement inférieur au crédit d’impôt, le Trésor public vous restituera la différence.

Attention cependant, cette enveloppe est fixée pour une période de cinq années consécutives et s’intègre au plafond global qui empêche les contribuables de cumuler plusieurs avantages fiscaux au-delà de 10.000 euros par an.
Renseignez-vous au préalable auprès du professionnel et contactez votre centre des impôts pour vérifier que votre projet rentre bien dans les clous. Vous pouvez également obtenir des informations auprès de votre Agence départementale pour l’information sur le logement.

Source 20 MINUTES.

Metz : un lotissement unique où cohabitent séniors et déficients intellectuels…

C’est un lotissement de 40 petites maisons construit en 2020 à Marly en banlieue de Metz.

Ce village protégé accueille des personnes âgées et des personnes porteuses de handicap avec un but, le partage du quotidien pour une meilleure inclusion.

Les résidents du Clos Philippe Ricord, des séniors et des personnes en situation de handicap.

 

Le Clos Philippe Ricord a été imaginé par l’Association Familiale pour l’Aide aux Enfants et adultes Déficients de l’Agglomération Messine (AFAEDAM). Point de départ du projet : créer un lieu de vie sociale et partagée.

L’inclusion

L’AFAEDAM existe depuis 1961 avec un objet, prendre en charge les enfants et adultes déficients intellectuels. Habituellement les personnes déficientes vivent en logements ordinaires ou en institutions, avec son lotissement inclusif, l’association a voulu aller plus loin.

Un an après l’inauguration c’est une forme de solidarité qui s’est installée au quotidien entre les personnes âgées et les personnes handicapées

Alain Courtier, directeur général de l’AFAEDAM

« Au départ, il s’agissait de répondre aux besoins de l’association et des personnes que nous accueillons traditionnellement. Après des échanges avec les maires du secteur on a découvert une population de personnes âgées en recherche d’un habitat sécurisé. On s’est dit pourquoi ne pas essayer de créer de la mixité en construisant cet habitat inclusif. Un an après l’inauguration c’est une forme de solidarité qui s’est installée au quotidien entre les personnes âgées et les personnes handicapées. Des échanges, des liens et finalement une vraie vie », explique Alain Courtier, directeur général de l’AFAEDAM.

Raymond, Rehda et Patricia

Avant, j’étais invisible là où j’habitais

Rehda Belhamou, locataire du Clos Philippe Ricord

Raymond Obringer est déficient intellectuel, il travaille dans un ESAT (Etablissement et service d’aide par le travail). A 54 ans il est autonome dans son quotidien. Son voisin Rehda Balhamou a un parcours de vie chaotique et souffre de troubles psychiques, il attend un travail et a trouvé un équilibre de vie depuis qu’il est locataire du lotissement: »Avant, j’étais invisible là où j’habitais, ici j’ai des amis, je peux boire un café avec Raymond, rigoler et oublier la maladie ».

Rehda Belhamou et Raymond Obringer se retrouvent régulièrement pour partager un moment, discuter pour ne pas souffrir de la solitude.

Patricia Guillon a dû déménager suite à un accident vasculaire cérébral et la perte partielle de la vue. Aidée par une auxiliaire de vie au quotidien, elle a fait le choix de s’installer dans l’une des maisons du clos Philippe Ricord : »Ici c’est plus petit que mon ancien appartement mais c’est aménagé pour moi. Et puis il y a de l’entraide avec mes voisins. Ceux qui ont une voiture vont me conduire en course par exemple », précise la retraitée.

Un projet exemplaire

En Moselle, le clos Philippe Ricord est unique. Il est le fruit de trois ans de réflexion de l’association AFAEDAM. Le budget de 4,3 millions d’euros a été financé par un prêt locatif social et du mécénat à hauteur de 25% du budget. Deux salariées interviennent à mi-temps sur le site de Marly pour animer des ateliers de gym douce ou de pâtisserie et prennent en charge les doléances des locataires qui restent des personnes fragiles.

Inauguré en aout 2020, le clos Philipe Ricord accueille 40 locataires dans un environnement sécurisé accessible aux seules personnes autorisées.

Dans le futur, l’association AFAEDAM aimerait développer cet habitat partagé et intégrer des projets immobiliers en amont de leur construction pour mieux répondre aux besoins de l’inclusion du handicap.

Source FR3.

 

Caen. Handicap : vers des logements sociaux plus accessibles ?…

La délégation APF France handicap Calvados a officiellement signé une convention de partenariat avec Inolya, premier bailleur social du département, vendredi 5 février 2021.

Objectif : améliorer l’accessibilité de son parc immobilier.

Annick Haise, représentante départementale et régionale d’APF, et Christophe Bureau, directeur général d’Inolya, signent ensemble la convention, entourés de Pascal Esnault, conseiller départemental APF, Clément Gazza et Sylvie Legond, responsables RSE chez Inolya.

Inolya et APF France handicap se sont officiellement engagés dans une dynamique de travail en réseau, vendredi 5 février 2021, avec la signature d’une convention, dans les locaux du bailleur social, aux Rives de l’Orne, à Caen.

À partir de son plan stratégique de patrimoine, Inolya entend améliorer l’accessibilité de son parc immobilier. De son côté, la délégation départementale APF handicap revendique une réelle expertise dans le domaine. « Nous apportons notre plus-value grâce à notre regard sur les situations de personnes à handicap, sur la construction et sur l’adaptation des logements », soutient Clément Gazza, directeur du territoire Calvados Manche APF France handicap.

Améliorer l’existant, mieux penser le neuf

Cette convention vise trois principaux objectifs. D’abord, faciliter l’accès des personnes en situation de handicap à la location de logements. « Quand un logement est accessible et qu’il est vacant, notre objectif est qu’il soit utilisé pour une personne handicapée. Nous manquons toujours de locaux accessibles », précise Clément Gazza. Ensuite, optimiser la construction des logements et des structures spécifiques, type ERP (établissements recevant du public). « C’est mieux de ne pas faire d’erreurs avant de construire. »

Enfin, favoriser la mise en accessibilité des bâtiments et logements déjà existants. 
« Ça peut être basique, comme transformer une douche et la rendre accessible, détaille Annick Haise, représentante départementale et régionale d’APF. ​Parfois, les portes d’entrée sont trop lourdes, d’autres fois les prises électriques ne sont pas au bon niveau. »

La volonté de coopérer s’affiche de part et d’autre. Une réunion trimestrielle est programmée à cet effet. « Chaque année, nous renouvelons environ 1 % de notre patrimoine, constitué de 25 000 logements, indique Christophe Bureau, directeur général d’Inolya. Les aménagements à apporter dans le parc de logements déjà existants représentent un énorme travail. »

Source OUEST FRANCE.

Emploi, revenus, loisirs… Les personnes handicapées ont des conditions de vie « plus dégradées »…

Selon la Drees, les personnes handicapées sont 2,3 millions âgées de 15 à 64 ans et 2,6 millions de plus de 65 ans, soit un total de 4,9 millions de personnes.

Emploi, revenus, loisirs… Les personnes handicapées ont des conditions de vie « plus dégradées »

 

Plus déprimées, plus isolées, plus éloignées de l’emploi, et plus pauvres… Les conditions de vie des personnes handicapées sont globalement plus dégradées que celle de la population générale, selon une étude de la Drees, réalisée avant la crise, publiée ce jeudi.

Pouvez-vous payer une semaine de vacances par an ? Remplacer des meubles hors d’usage ? Recevoir un parent ou ami pour un repas au moins une fois par mois ? Chauffer et entretenir convenablement votre logement ? Les personnes handicapées répondent par la négative deux ou trois fois plus que la population générale à ces questions, selon cette étude intitulée « Comment vivent les personnes handicapées ? » et basée sur des chiffres de 2018.

Plus âgés et plus seuls

Les personnes identifiées comme handicapées sont celles ayant déclaré être « fortement limitées » dans les activités que les gens font habituellement, depuis au moins six mois, à cause d’un problème de santé. Selon la Drees, elles sont 2,3 millions âgées de 15 à 64 ans et 2,6 millions de plus de 65 ans, soit un total de 4,9 millions de personnes.

Ces personnes sont plus âgées, plus souvent des femmes et vivent davantage seule que la population générale, souligne l’étude. Concernant les moins de 65 ans, elles sont également moins diplômées et plus éloignées du marché de l’emploi : les personnes handicapées sont surreprésentées parmi les chômeurs (15 % contre 8 %) et les inactifs non retraités et non étudiants (27 % contre 6 %). Et sont plus souvent pauvres : 19 % vivent sous le seuil de pauvreté (moins de 60 % du revenu médian) contre 13 % dans l’ensemble de la population.

Une population plus pessimiste et découragée

Au-delà de la pauvreté monétaire, la Drees a aussi étudié la pauvreté en « conditions de vie », c’est-à-dire en considérant les privations pour raisons financières à certains biens de consommation, services ou équipements. Ainsi, près de trois personnes handicapées sur dix sont concernées par cette forme de pauvreté, contre environ une sur dix dans l’ensemble de la population. Dans le détail, 31 % déclarent une insuffisance de ressources, 27 % des restrictions de consommation, 19 % des retards de paiements du loyer, des factures ou des impôts, et 14 % des difficultés de logement.

Au-delà de ces aspects socioéconomiques, les écarts se creusent aussi en matière d’activités sportives, culturelles, associatives et citoyennes, auxquelles les personnes handicapées participent moins, détaille la Drees. Autant d’aspects qui peuvent influer sur le moral : 26 % des personnes handicapées se disent pessimistes ou découragées et 19 % déprimées, contre respectivement 11 % et 7 % dans l’ensemble de la population, selon cette étude.

Source 20 MINUTES.