Rouen. En situation de handicap, ils ont enfin leur propre logement : « J’ai pris mon envol »…

Grâce au dispositif d’habitat inclusif, et au soutien d’associations locales, Cyrille et Fabienne ont pu s’installer dans un appartement situé dans une belle résidence, à Rouen.

Fabienne et Cyrille sont installés depuis mai 2021 dans une résidence à Rouen (Seine-Maritime) grâce au dispositif d'habitat inclusif.

 

« Avant, je vivais chez ma mère. Maintenant, j’ai le sentiment d’avoir pris mon envol », confie avec le sourire Cyrille. En situation de handicap, cet habitant de Rouen nous a ouvert les portes de son appartement mardi 28 septembre 2021 à l’occasion de la journée de l’habitat inclusif organisée par le Département de Seine-Maritime. Avec Fabienne, sa colocataire, il est installé dans une résidence moderne depuis le 3 mai 2021, située dans le quartier Ouest. Et tout cela a notamment été rendu possible grâce au soutien de l’ARRED (Association Rouennaise de Réadaptation de l’Enfance Déficiente).

L’habitat inclusif est une solution de logement destinée aux personnes âgées et aux personnes handicapées. Les bénéficiaires, comme Cyrille et Fabienne, y vivent dans des espaces privatifs, mais partagent des lieux de vie communs et un projet de vie. Ils peuvent, selon leurs besoins, solliciter une aide sociale ou médico-sociale, comme c’est le cas avec l’ARRED.

S’approprier son logement

Retour chez Cyrille et Fabienne, qui assurent en cœur, que « tout se passe bien avec les voisins. On est vraiment bien installés ». Fan d’automobiles, Cyrille a ramené ses petites voitures d’enfance qu’il a installées sur une étagère. Il montre aussi ses nombreux films en Blu-ray, ses jeux vidéos et sa console, et surtout, la grande télévision du salon, dont il est très fier.

Fabienne, elle, préfère plutôt la tranquillité de ses puzzles, qui sont dispersés dans l’appartement. Le dernier en cours, exposé sur la table de la cuisine, comporte plusieurs milliers de pièces. Dans ce petit cocon moderne et finement aménagé, les deux résidents se situent juste en face du foyer de l’ARRED, un lieu d’hébergement pour travailleurs handicapés. Là-bas, ils peuvent s’y retrouver avec les équipes de l’association, échanger et boire un café avec les pensionnaires du foyer, ainsi que les autres bénéficiaires de logements inclusifs dans le secteur.

Nous avons 13 habitants accompagnés par l’ARRED depuis le mois de juin. C’est un projet mené depuis 1 an et demi, et dont nous sommes très fiers.

Fabrice Barthélémy,directeur général de l’ARRED.

Mélanie, Coralie et Armand vivent ensemble dans une grande collocation.

« Depuis que l’on m’a proposé cette possibilité d’habitat inclusif, j’ai dit oui, car je veux avancer dans ma vie », confie Armand. Avec Coralie et Mélanie, il est depuis mai installé dans un grand appartement situé au sein de la même résidence que Fabienne et Cyrille.

« On se connaissait avant au foyer avec Coralie et Mélanie. La colocation se passe très bien. On se fait à manger, chacun nos tours. On est vraiment plus indépendants », informent les résidents. Travaillant dans la région rouennaise, les trois colocataires ont ainsi pu découvrir le plaisir d’avoir un lieu de vie qu’ils ont pu s’approprier.

Une aide personnalisée

S’ils jouissent d’une autonomie propre au fait d’habiter dans un appartement qui leur appartient, les résidents ne sont pas livrés à eux-mêmes. Emeline Lesage est éducatrice à l’ARRED. C’est elle qui s’occupe d’accompagner les pensionnaires de la résidence. « On fait le lien avec leur lieu de travail, on organise des activités en groupe, comme des sorties à la piscine, dans des parcs », explique-t-elle, insistant sur le fait que l’accompagnement est fait « selon leurs besoins et leur demande ».

Sous curatelle, les résidents sont aussi assistés pour des tâches comme le paiement de leurs charges et de leurs loyers. « Même s’ils vivent en autonomie, ils ont besoin de repères », poursuit l’éducatrice.

Une initiative soutenue par le Département

À l’occasion de la journée de l’habitat inclusif, le département de Seine-Maritime a, via son Président Bertrand Bellanger, rappelé le fait que « nous militions depuis de nombreuses années pour valoriser et soutenir l’habitat inclusif. Il faut être dans une logique de proximité avec chacun de nos habitants » et « continuer à développer l’habitat inclusif dans la région ».

Le président a aussi insisté sur l’engagement de la collectivité dans la création de l’aide à la vie partagée (AVP), une aide individuelle aux personnes qui font le choix de l’habitat inclusif, et dont l’objectif est d’accélérer le déploiement de ce type de dispositif.

Permettre à des personnes en situation de handicap de ne pas se sentir exclues et isolées, et leur offrir la possibilité d’avancer dans leur projet de vie, tels sont les objectifs auxquels tentent de répondre les habitats inclusifs.

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Source ACTU 76.

Genève: une Maison de l’autonomie pour faciliter la vie du handicap…

Genève regroupe en un seul lieu les prestations destinées aux personnes souffrant de handicap.

La Maison de l’autonomie accueille huit associations, dont Pro Infirmis.

Genève: une Maison de l'autonomie pour faciliter la vie du handicap

 

Genève a inauguré sa première Maison de l’autonomie dans le quartier de Pont-Rouge. Destinée aux personnes en situation de handicap physique ou psychique, elle se situe dans l’ancien bâtiment de la poste et des douanes des Ports-Francs. Elle réunit 8 associations, dont Pro Infirmis, Handisport ou encore « Un brin créatif » qui propose des activités artistiques. La Maison de l’autonomie devient ainsi le plus important pôle de prestations facilement accessible aux personnes handicapées du canton. Une situation destinée à créer des synergies, selon la Directrice de Pro Infirmis, Véronique Piatti Bretton.

La construction de la Maison de l’autonomie a été rendue possible grâce aux Ports-Francs et à des donateurs privés. Pour Ntsoli Hermann, qui se déplace en chaise roulante, la Maison de l’autonomie va lui changer la vie.

Genève: une Maison de l'autonomie pour faciliter la vie du handicap

L’immeuble a été conçu pour accueillir tous types de handicap. Pour les personnes malvoyantes, le sol a été marqué comme l’explique l’architecte chef de projet Luigi Corrado.

Genève: une Maison de l'autonomie pour faciliter la vie du handicap

Parmi les huit associations, Handisport qui propose des activités sportives, Un brin créatif qui propose des activités créatives ou encore Yolo Factory, un coaching spécialisé dans la réinsertion des personnes souffrant de handicap. Mais aussi le Service de relève aux proches-aidants ou encore L’AGIS qui se charge de recruter des bénévoles.

Au coeur de la cité

La Maison de l’autonomie se trouve au coeur d’un futur quartier, celui de la Praille-Acacias-Vernet. Indispensable pour la Directrice de Pro Infirmis, Véronique Piatti Bretton.

Des salles de réunion sont à disposition des usagers mais elles peuvent aussi être louées par les personnes externes au lieu. Ce qui devrait favoriser les échanges.

La grande salle fait 130 m2 et peut accueillir 100 personnes. Elle est modulable.

Source RADIO LAC. CH

Des projets d’habitat inclusif pour des personnes en situation de handicap…

Le Croisic, un charmant petit village sur la côte sauvage de la presqu’île Guérandaise.

La Fondation Saint-Jean-de-Dieu y est présente depuis la fin du XIXe siècle.

 Des projets d'habitat inclusif pour des personnes en situation de handicap©CMS Saint Jean de Dieu Le Croisic

 

Elle gère un centre médico-social dont l’équipe dynamique et exigeante fourmille de projets sur-mesure pour ses résidents.

Et notamment un projet d’habitat inclusif pour des personnes en situation de handicap sévère. 

Le Croisic, un modèle de village inclusif ?

Installé sur une presqu’île non loin de Guérande, Le Croisic attire de nombreux vacanciers chaque été. Dans ce petit village de 4.000 âmes, les axes principaux ont été aménagés pour que ce soit facile de circuler en fauteuil. « Ici, l’inclusion se fait très facilement. »

Et c’est sans doute lié à la présence de la Fondation Saint-Jean-de-Dieu depuis… 1893 ! Date à laquelle les Frères hospitaliers ont fait l’acquisition des locaux d’un grand hôtel, à la pointe de la presqu’île. Depuis, « au Croisic, il y a toujours eu des personnes en fauteuil qui circulent… Ici c’est très ouvert », remarque Marie-Françoise. Les problèmes, ça arrive plutôt « avec les estivants » !

« Les résidents, ce sont eux notre essence quotidienne »

Le centre médico-social, géré par la Fondation Saint-Jean-de-Dieu, c’est une équipe « très chouette », « dynamique et exigeante », au regard de sa directrice Geneviève Delostal. Parmi les bénévoles, il y a Marie-Françoise – aussi appelée « Mamie » ou « Tata ». Retraitée de l’enseignement, elle est aux petits soins avec les résidents depuis huit ans. « J’ai appris en vivant à leur côté, à dépasser le handicap pour avoir une relation de personne à personne… Ce sont mes amis, j’ai envie de partager leur vie… Ils n’ont pas besoin qu’on pleure avec eux, ils ont besoin qu’on vive avec eux, qu’on partage leur vie. » C’est d’ailleurs ce que souligne Rock : « Je ne suis pas que résident, je suis aussi chanteur et musicien. »

Au CMS du Croisic, « on est toujours en projet dans le souci dans une dynamique d’innovation et de faire du sur-mesure », explique Geneviève Delostal. La maison d’accueil spécialisée (MAS) du centre accueille 89 personnes qui ont un handicap plus important. « Les résidents, ce sont eux notre essence quotidienne. » Parmi les projets que le CMS a menés, l’accessibilité de la plage Saint-Goustan, en lien avec la municipalité. Il a fallu faire avec les contraintes de la loi littoral, et l’opposition de certains riverains qui « n’ont pas toujours envie d’avoir des personnes en situation de handicap sous leurs fenêtres ».

Vers l’habitat inclusif

Après avoir été hébergées toute leur vie en institution, certaines personnes ont envie de vivre une expérience autonome en appartement. Pour elles, deux projets sont en cours : l’aménagement de six habitats inclusifs dans la ville voisine du Pouliguen, pour des personnes qui ont un handicap plutôt sévère. Et aussi un projet d’appartements « passerelle » où les résidents pourront apprendre à vivre en habitat inclusif avant de se lancer.

Sylvie, par exemple, née sans bras ni jambes, se « verrait bien dans un appartement ». C’est même l’un des rêves qu’elle caresse. Mais elle va devoir apprendre. Et le personnel encadrant également. « Ce n’est pas notre spécialité à la base, mais nous aussi on va apprendre du coup, confie Hélène Retaillé, coordinatrice Soins et Accompagnement, on va aussi apprendre à lâcher sur certaines représentations qu’on en terme de sécurité. On a tendance à surprotéger les résidents et à ne pas forcément voir leurs capacités aussi en termes d’autonomie dans un domicile. »

Source RCF.

Landes : un nouveau lieu de vie pour accueillir les jeunes autistes à Mont-de-Marsan…

Le Conseil départemental des Landes a voté la création d’une structure spécialisée pour les jeunes autistes, vendredi 23 juillet.

Les adolescents pourront vivre sur place avec leur famille. Ils seront également accompagnés par des spécialistes.

Les adolescents atteints d'autisme pourront vivre au sein de la structure spécialisée avec leur famille

 

Le Conseil départemental des Landes a voté la création d’une structure spécialisée pour les jeunes autistes, vendredi 23 juillet. Elle doit voir le jour à Mont-de-Marsan d’ici à deux ans. Le lieu accueillera une quinzaine d’adolescents, âgés de 15 à 25 ans. Les jeunes pourront vivre sur place avec leur famille. Ce lieu d’habitation doit favoriser l’autonomie des jeunes et leur apprendre à vivre en communauté.

« La structure se trouve dans un quartier avec des services et des commerces à proximité, explique Magali Valiogue, conseillère départementale en charge du handicap. L’idée, c’est de trouver une solution adaptée à chacun, à leur envie, à leur besoin et à leur trouble ».

Les adolescents seront également accompagnés par des spécialistes avec un pôle innovation et recherche au sein de la structure.

Dans les Landes, ce sera la première structure de ce type. Chaque année, 30 enfants naissent avec un trouble du spectre autistique dans le département.

Source FRANCE BLEU.

 

 

Près de Nantes. Il lance une pétition pour un logement adapté au handicap de son fils…

À Rezé, le père de Tom 16 ans, a décidé de lancer une pétition sur Internet. La famille souhaite être transférée dans un logement adapté au handicap de son fils.

Fabrice Muszynski, le papa de Tom et sa conjointe, Stéphanie Le Pévédic.

 

Trois semaines après la mise en ligne de la pétition, plus de 24 000 signatures ont déjà été recueillies. C’est le papa de Tom qui en est à l’initiative. À Rezé, au sud de Nantes, Tom âgé de seize ans, est atteint d’un syndrome d’Angelman. Ce trouble neurologique l’empêche, entre autres, de pouvoir parler et marcher depuis la naissance. Cette pétition a pour but d’alerter sur l’état d’insalubrité du logement dans lequel vit la famille. Leur appartement de 79 m2 n’est pas adapté au handicap de Tom.

Plus d’un an que Fabrice Muszynski et ses trois enfants, dont Tom, ont emménagé dans l’appartement de sa conjointe Stéphanie Le Pévédic. L’appartement, situé au troisième étage, n’a pas d’ascenseur. Le père de Tom doit le porter. Il pèse plus de 50 kg : « Je n’en peux plus de porter Tom dans les escaliers surtout qu’en ce moment, il a une jambe dans le plâtre, explique, exténué, le père de famille de 44 ans. Je suis déjà tombé en montant les marches avec lui. »

Un logement inadapté et vétuste

En plus d’un accès difficile au logement, l’appartement, trop petit, ne permet pas d’accueillir tout le matériel médical dont Tom a besoin. À cause de ses difficultés, l’adolescent devrait bénéficier d’un élévateur ainsi que d’un lit médicalisé. Difficile, aussi, d’y prodiguer les soins indispensables. Conséquences : « On ne peut pas prendre Tom comme on le devrait, confie Stéphanie Le Pévédic, conjointe du père de Tom. On le voit un week-end sur deux, et la moitié des vacances scolaires au lieu d’une semaine sur deux, comme prévu. Le reste du temps, il est chez sa maman. »

La famille a fait la demande d’un logement adapté à son bailleur social, Atlantique Habitations. En plus d’être inadapté, l’appartement « est vétuste, avec des infiltrations, poursuit, à bout de nerfs, Stéphanie Le Pévédic. Nos volets tombent, on est obligé de mettre du scotch. Les gonds des portes ne tiennent plus non plus ».

Il y a un mois, Atlantique Habitations fait une proposition à la famille pour un bien situé à deux pas. Pas de chance, ce bien a été destiné à une autre famille par une commission d’attribution. Ça a été la goutte d’eau qui a déclenché la pétition : « On était si content de pouvoir s’imaginer dans cette habitation, exprime avec regret, le père de Tom. Après cette annonce, nous avons eu le sentiment d’être incompris. Nous sommes déçus. » Ils veulent se faire entendre aussi. Cette pétition a trouvé un écho rentable sur Internet.

Une recherche difficile

De son côté, le bailleur social a entrepris des travaux de peinture pour réhabiliter le logement : « Nous avons bien conscience des difficultés auxquelles est confrontée cette famille, explique Maxime Leroux, responsable à Atlantique Habitations. Par ailleurs, cet appartement a été initialement attribué à Madame Le Pévédic et le bail n’est pas prévu pour une famille aussi nombreuse. »

Le bailleur explique : « Pour le moment, aucun logement ne correspond au handicap de Tom, affirme Maxime Leroux. Pour eux c’est long, on le comprend mais ce n’est pas de notre fait. On va les accompagner et on souhaite qu’une issue soit trouvée rapidement . »

La demande de logement social est très importante en Loire-Atlantique. En 2020, Atlantique Habitations a mis à disposition 1 044 logements en location. Le taux de rotation sur le parc locatif était de 8,09 %, ce qui est faible.

Atlantique Habitations a transmis leur dossier aux autres bailleurs de Loire-Atlantique pour multiplier les chances de trouver un logement adapté à la famille.

Source OUEST FRANCE.

 

ENTRETIEN. « En habitat groupé, les personnes handicapées ont leur univers »…

Spécialiste du logement des personnes handicapées, Sylvain Bernu explique les bénéfices des logements regroupés, partagés et inclusifs où les personnes bénéficient d’un maximum d’indépendance.

Rémy dans son appartement de la résidence partagée Azelyte prépare ses croque-monsieur, accompagné par Laetitia.

 

Sylvain Bernu est président d’Azelyte, résidence partagée pour les personnes handicapées à Pontivy. Il est spécialiste du handicap, notamment des problématiques de logement, et mène des projets permettant aux résidents d’avoir une vie le plus autonome possible tout en étant aidés.

Sylvain Bernu, président d’Azelyte, est souvent consulté en matière de logement pour les personnes handicapées.

Comment les personnes handicapées sont-elles hébergées en France ?

La majorité est à domicile. Sinon, la France privilégie l’hébergement collectif. Le secteur est issu du caritatif. Dans les années 1970, beaucoup d’établissements ont été créés. Les associations ont reçu des dons, des châteaux… Certaines ont pris une place très importante. D’autres pays ont fait des choix différents, comme la Suède, où à cause des théories d’eugénisme remontant autrefois de l’Allemagne nazie, on a évité les regroupements de personnes. Quoi qu’il en soit, s’il y a trente ans, la France était pionnière, il lui faut se renouveler. On a commencé à déconstruire le modèle collectif dans les années 1995-2000.

Quelles alternatives proposez-vous ?

Des habitats regroupés, partagés, inclusifs, sur différents modèles. À Pontivy, où une seconde structure va bientôt voir le jour, une SCI possède les appartements, et une association gère l’aide à domicile. Dans les Côtes-d’Armor, où je monte des projets avec Gwitibunan, association de parents d’enfants autistes, des sociétés coopératives d’intérêt collectif posséderont et géreront les logements. Elles associent familles, professionnels et collectivités. Des projets sont en cours à Pommeret, où la mairie a donné un terrain, Loudéac, Landéhen, Plérin…

Quel est l’intérêt de ces habitats ?

Ils conviennent parfois mieux que la collectivité. Les personnes ont leur univers. Votre construction identitaire se joue dans votre habitat ! Cela permet aussi de mieux gérer la relation à l’autre que lorsque vous avez quarante résidents. Pour certains, qui vivaient seuls chez eux, cela permet de briser la solitude.

Qui est à l’initiative des projets ?

Ce sont souvent des petites associations, des parents, qui montent leurs projets avec le cœur, mais se retrouvent en fragilité. Ce n’est pas la NASA, mais le sujet est un peu technique !

Le privé ne s’en empare-t-il pas ?

Non, le secteur du handicap est géré à 99 % par les associations. Ce n’est pas comme pour personnes âgées, où il n’y a pas d’associations militantes et où le privé intervient beaucoup. Mais cela va peut-être venir.

Ce type d’habitat n’est-il pas plus cher ?

Non, parce que dans un établissement, il y a beaucoup de frais de structure, de personnel…

Y a-t-il des freins ?

Oui, notamment socioculturels. Et en accueil collectif, c’est l’assurance maladie qui intervient pour le prix de journée, alors que pour la prestation de compensation du handicap, c’est le Département. Cela nécessite des transferts de fonds et de revoir toute l’organisation ! Mais j’espère que nous pourrons bientôt donner un vrai choix aux gens.

Source OUEST FRANCE.

Toulouse : Juchée sur une grue, une mère d’enfants handicapés lance un appel au secours et obtient une réponse…

Pour alerter les pouvoirs publics sur sa situation, la mère de deux enfants handicapés a décidé de monter dans une grue jeudi matin.

Elle est redescendue en milieu de journée après avoir obtenu un logement et deux places dans des instituts spécialisés pour ses enfants.

Toulouse : Juchée sur une grue, une mère d’enfants handicapés lance un appel au secours et obtient une réponse

 

  • Depuis ce jeudi matin, 5h30, une mère d’enfants handicapés est juchée sur une grue.
  • Epuisée, cette Gersoise demande l’intervention des pouvoirs publics afin d’obtenir un logement à Toulouse et se rapprocher des centres de soins de ses deux enfants.
  • En milieu de journée, elle est redescendue après avoir obtenu un logement au sud de Toulouse et deux places en institut spécialisé

Ce jeudi matin, vers 5h30, une femme s’est réfugiée dans la cabine d’une grue sur un chantier en cours à Toulouse, dans le quartier de Purpan. C’est l’ultime moyen qu’a trouvé Leila Ketrouci, mère de deux enfants lourdement handicapés, pour se faire entendre. A bout, cette Gersoise qui élève ses trois enfants, a indiqué avoir épuisé tous les recours pour pouvoir obtenir un logement adapté et se rapprocher du CHU de la Ville rose, fréquenté par son fils de huit ans et sa fille de cinq ans, tous deux lourdement handicapés, atteints d’une maladie génétique rare et de  troubles autistiques.

« Aujourd’hui, mon action, c’est plus qu’un appel au secours », a-t-elle confié à l’AFP, brandissant une banderole où l’on peut lire « handicap scandale français ». Si elle cherche à se rapprocher de la Ville rose c’est aussi pour accéder aux établissements et services médico-sociaux spécialisés et adaptés, qui n’existent pas dans le Gers.

En milieu de journée, après des discussions avec les autorités, elle a réussi à obtenir deux places à temps complet dans des instituts spécialisés et le conseil départemental de la Haute-Garonne a réussi à lui trouver un logement social au sud de la Ville rose.

Il y a quelques années, en 2014, une autre maman d’enfant autiste était montée sur une grue pour se faire entendre.

Sophie Cluzel alertée

Depuis Estelle Ast se bat pour faire entendre les parents et a plaidé il y a encore peu la cause de Leila Ketrouci auprès de la secrétaire d’Etat aux Personnes handicapées Sophie Cluzel, qui s’est dite « attentive ».

« Depuis sept ans, ça a très peu évolué, c’est pour ça que les parents continuent de monter sur des grues », a regretté Estelle Astn déplorant une situation « scandaleuse » en France, « qui fait partie des derniers de la classe » en Europe concernant la prise en charge des enfants autistes.

Source 20 MINUTES.

Une famille galère pour trouver un logement adapté au handicap…

Loïc Leclaire, paraplégique depuis un accident en 1993, réside avec ses parents à Germagny.

Mais leur maison ayant trouvé acquéreur, ils doivent quitter les lieux le 15 juillet et n’arrivent pas à trouver une location adaptée aux personnes à mobilité réduite.

Une famille galère pour trouver un logement adapté au handicap

 

Un appel en dernier recours. En 1993, Loïc Leclaire a été victime d’un accident de la route. Adolescent alors âgé de 17 ans, au guidon de sa mobylette, il a été percuté par un automobiliste.

Ce choc violent l’a projeté contre un panneau indicateur. Évacué en urgence par hélicoptère à l’hôpital de Dijon, le diagnostic a révélé une fracture de la colonne vertébrale qui l’a laissé paraplégique, bouleversant à jamais son quotidien. Ont suivi pour la victime des années de galère avec rééducation, allers-retours à l’hôpital, escarres, etc.

Malgré ces périodes compliquées, Loïc n’a jamais baissé les bras, suivant une reconversion totale dans l’horlogerie, qui ne lui a apporté que déception due au manque d’accessibilité et à son handicap.

Le temps presse

Depuis cet épisode, il réside avec ses parents. Si ces derniers l’ont pris en charge durant toutes ces années, désormais, suite à leurs problèmes de santé respectifs, Loïc a dû leur renvoyer l’ascenseur.

Mais un autre problème vient aujourd’hui s’ajouter à leur vie quotidienne. Leur maison, en vente depuis plusieurs années, a récemment trouvé acquéreur. Les occupants doivent quitter les lieux au plus tard le 15 juillet. Or, depuis la signature du compromis, cette famille cherche activement une maison de plain-pied, avec un intérieur adapté à l’usage d’un fauteuil roulant.

Mais c’est sans succès malgré la coopération des mairies, d’une assistante sociale, et de la mise en contact avec les bailleurs sociaux du Comité local de l’habitat. Quelques opportunités se sont bien présentées, mais elles n’ont pas abouti. Selon Loïc, « la conjoncture actuelle ne permet pas de faire face à la concurrence des nombreux demandeurs sur la région, suite au Covid. Nos démarches, les unes après les autres, se révèlent stériles ».

Si l’idéal pour eux serait de trouver une résidence en Côte chalonnaise, ils seraient prêts à s’éloigner dans une commune qui dispose de commodités et de commerces à proximité. C’est donc un appel qu’ils lancent, en dernier recours, auprès de particuliers qui seraient susceptibles de leur proposer une location adaptée. Soit un F3 pour la famille, soit deux appartements séparés, dont un équipé pour personne à mobilité réduite.

➤  CONTACT Tél. 06.46.73.46.07.

Source JSL.

Adapter la ville, le logement, les transports… Ces propositions pour « bien vieillir chez soi »…

Un rapport remis mercredi 26 mai au gouvernement propose quatre-vingts mesures pour accompagner le vieillissement des 75-84 ans, dont le nombre va exploser ces dix prochaines années.

Il doit inspirer un prochain projet de loi.

Entretien avec Luc Broussy, auteur du rapport.

Pour Luc Broussy, « il faut anticiper en adaptant son logement ».

 

Comment bien vieillir chez soi ? Luc Broussy, spécialiste de l’économie des seniors, a remis ce mercredi 26 mai un rapport à Brigitte Bourguignon, ministre déléguée à l’Autonomie, mais aussi à Emmanuelle Wargon, ministre déléguée au Logement et Jacqueline Gourault, ministre de la cohésion des Territoires. Un rapport qui fera date ​et qui fera acte ​a dit Brigitte Bourguignon. J’en prends l’engagement. Un projet de loi sur l’autonomie est attendu de longue date et ces propositions pourraient s’en inspirer. Il pourrait voir le jour à l’automne.

Président de France Silver Eco, directeur d’EHPA Presse & Conseil et cofondateur du Think tank Matières grises, Luc Broussy décrypte les grandes lignes de son rapport baptisé « Nous vieillirons ensemble… »​, quatre-vingts propositions pour un nouveau Pacte entre générations.

Luc Broussy, auteur d’un rapport intitulé « Nous vieillirons ensemble ».

Luc Broussy, auteur d’un rapport intitulé « Nous vieillirons ensemble ».

Nous avons une autre « transition » à affronter, dites-vous, qui est démographique…

Dire que la population va vieillir ne suffit pas. La catégorie qui va exploser dans les dix prochaines années 2020-2030, ce sont les 75-84 ans. Leur nombre va augmenter de 47 %, passant de 4 millions aujourd’hui à 6 millions en 2030. On n’a jamais connu une telle croissance. Pendant cette décennie, les « 85 ans et plus » ​vont voir leur nombre stagner avant de croître fortement après 2030 et ce qui va avec : la dépendance, le besoin de places en Ehpad, etc. Mais la priorité du moment ce sont les 75-84 ans.

« Anticiper pour bien vieillir »

Qui sont les 75-84 ans ?

Des hommes et des femmes qui vivent chez eux mais qui commencent à connaître les premières fragilités. Nul besoin d’Ehpad à ces âges-là. Mais c’est un moment où on commence à abandonner sa voiture, où on peut devenir incontinent, où les liens sociaux peuvent commencer à se raréfier. C’est aussi l’âge du veuvage pour les femmes. Une période cruciale.

Il faut que ces personnes puissent continuer de se déplacer, d’avoir des liens sociaux, d’aller au théâtre, d’avoir accès aux commerces, à la vie de quartier, aux services publics… D’autant plus que ceux qui auront 85 ans en 2030 sont issus de la génération qui a eu 20 ans en 1968, celle qui a transformé la société et qui s’apprête désormais à transformer la vieillesse. Face au vieillissement, elle sera moins passive et voudra anticiper pour bien vieillir.

« Une autre forme de chez soi »

Pour bien vieillir chez soi, il faut…

Un logement adapté mais pas que. Il faut aussi adapter la ville, la voirie, l’habitat, les transports, les territoires… Je me réjouis d’avoir remis mon rapport à Brigitte Bourguignon, ministre chargée de l’Autonomie, mais aussi à Emmanuelle Wargon, ministre chargée du Logement et Jacqueline Gourault, ministre à la cohésion des Territoires. Là est tout le sens de mon rapport : montrer que la question du vieillissement ne se limite pas à sa dimension sanitaire et sociale.

Parlons des logements…

Il faut citer un chiffre effrayant : 10 000 personnes âgées meurent chaque année des suites d’une chute à domicile. Ceux qui ne meurent pas se fracturent le col du fémur. Voilà comment on finit à l’hôpital, en Ehpad et c’est le syndrome du glissement. Il faut donc anticiper en adaptant son logement. Et si le logement n’est pas adaptable, il faut à 70 ou 80 ans, avoir le courage de déménager. C’est une révolution sociétale.

Demain, vieillir « chez soi » ne signifiera pas forcément rester dans la maison dans laquelle on vit depuis des décennies et dans lequel on a vu grandir ses enfants. Beaucoup se choisiront une autre forme de « chez soi » ​ : résidence seniors, résidence autonomie, habitat intergénérationnel.

Car si votre logement est situé à 5 km de la première boulangerie, rester « à domicile » ​s’apparentera en réalité à une forme d’assignation à résidence. À l’inverse, un logement en centre-ville, accessible, permettant un maintien des liens sociaux constituera la meilleure prévention de la dépendance. Un déménagement au bon moment peut faire gagner plusieurs années d’espérance de vie.

« Rendre la ville bienveillante aux personnes âgées »

Au-delà, donc, c’est aussi le territoire qu’il faut transformer ?

Si dès que vous sortez, l’environnement se révèle hostile voire anxiogène, d’anxiété, vous resterez coincé chez vous, ce qui est la pente la plus radicale vers la perte d’autonomie. Si on est incontinent, que l’on veut sortir mais qu’il n’y a pas de toilettes publiques, la personne âgée va adopter une stratégie d’évitement et rester chez elle. De même, si le conducteur de bus freine brutalement, arrive le moment où on ne prend plus le bus parce qu’on a peur. Idem avec un feu piéton trop rapide qui vous empêche de traverser. Voilà la somme des petits détails qui demain rendront ou non la ville bienveillante pour les plus âgés.

La situation a-t-elle évolué depuis votre premier rapport sur le vieillissement en 2013 ?

Clairement oui. Les élus, les bailleurs sociaux, les entreprises sont bien plus conscientes des défis. En Seine-Saint-Denis par exemple, le Département, à la faveur des opérations de rénovation urbaine, installe des tiers lieux en bas des immeubles pour faire se rencontrer les générations. Les territoires innovent. Il reste à orchestrer tout cela au niveau de l’État pour que cela fasse sens.

Source OUEST FRANCE.

Ardèche : des conseils pour rester à domicile malgré l’âge ou le handicap…

L’association Solidaires pour l’habitat (Soliha) accompagne les personnes âgées et en situation de handicap pour aménager leur logement.

Ardèche : des conseils pour rester à domicile malgré l’âge ou le handicap

 

Adaptation du mobilier à la bonne hauteur, sécurisation de la salle de bains… il existe de nombreux équipements pour se maintenir à domicile.

Depuis le début de l’année 2020, l’association a aménagé un bus grandeur nature pour représenter trois pièces de la maison importantes dans la vie quotidienne : cuisine, salle de bains et toilettes. L’association n’effectue pas les travaux, elle accompagne les gens dans les demandes de subventions. « Si la personne est éligible, on effectue une visite du logement puis on monte les dossiers auprès des financeurs », indique Laëtitia Courmont, conseillère technique en accessibilité et adaptation. Le bénéficiaire choisit l’artisan qu’il souhaite ou demande conseil auprès de l’association.

Le bus sera à Vallon-Pont-d’Arc ce 27 mai, à La Voulte-sur-Rhône le 28 mai et à Joyeuse le 9 juin.

Source LE DAUPHINE.