Santé. 40 % des cas de démence pourraient être évités ou retardés avec une meilleure hygiène de vie…

En réduisant une douzaine de facteurs de risques (alcoolisme, tabac), on pourrait réduire très sensiblement le nombre de cas de démence selon une étude publiée dans la revue scientifique The Lancet.

Les cas de démence devraient augmenter dans le monde, notamment chez les personnes âgées, ce qui pose la question de leur prise en charge dans des structures adaptées.

Environ 40 % des cas de démence pourraient être évités ou retardés en réduisant une douzaine de facteurs de risques, dont une consommation d’alcool excessive, le tabagisme, les chocs à la tête et la pollution de l’air, selon un rapport publié jeudi 30 juillet 2020.

Ses auteurs, un groupe d’experts, formulent donc une série de recommandations aux décideurs politiques, parmi lesquelles limiter la consommation d’alcool, stopper celle de tabac, diminuer l’obésité et le diabète ou réduire l’exposition à la pollution de l’air.

Notre rapport montre que les décideurs et les individus ont le pouvoir de prévenir ou retarder une part importante des cas de démence, estime l’auteur principal, la Pr Gill Livingston de l’University College de Londres, citée dans un communiqué de la revue médicale The Lancet, qui publie le rapport. Ces actions sont susceptibles d’avoir le plus gros impact sur ceux qui sont concernés de manière disproportionnée par les facteurs de risques de démence, comme les habitants des pays à bas et moyen revenu et les populations vulnérables, dont les minorités ethniques, poursuit-elle.

La pollution de l’air pourrait être un facteur également

Selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé), 50 millions de personnes sont atteintes de démence dans le monde, avec 60 à 70 % des cas causés par la maladie d’Alzheimer. Ce nombre tend à augmenter puisqu’on vit de plus en plus longtemps.

L’OMS estime que le nombre total de personnes atteintes de démence devrait grimper à 82 millions en 2030 et 152 millions d’ici 2050, en grande partie à cause de l’augmentation du nombre de cas dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.

Causée par un ensemble de maladies et de traumatismes qui touchent le cerveau, la démence affecte la mémoire, le raisonnement, l’orientation, la compréhension, le calcul, la capacité d’apprentissage, le langage et le jugement, rappelle l’OMS sur son site internet.

Dans un précédent rapport, publié en 2017 par The Lancet, les mêmes chercheurs avaient déjà identifié neuf facteurs de risque. Ils ont actualisé cette liste en en ajoutant trois : la consommation excessive d’alcool, les blessures à la tête et l’exposition à la pollution de l’air à l’âge adulte.

Selon eux, ces facteurs sont respectivement associés à 1 %, 3 % et 2 % des cas de démence. Les autres facteurs sont les conditions d’éducation (7 %), la perte d’audition (8 %), l’hypertension (2 %), l’obésité (1 %), le tabagisme (5 %), la dépression (4 %), l’isolement social (4 %), l’inactivité physique (2 %) et le diabète (1 %).

Ne pas faire des malades les responsables de leur démence

Pour autant, d’autres scientifiques qui n’ont pas participé à l’étude soulignent que si ces facteurs de risques sont associés à la démence, il ne faut pas en déduire qu’ils en sont la cause. Cela laisse un grand nombre de questions du type ‘qui est le premier, de l’œuf ou de la poule’, souligne ainsi la Pr Tara Spires-Jones, spécialiste du cerveau et de la démence à l’Université d’Edimbourg (Écosse).

Par exemple, la dépression à plus de 65 ans est associée à un risque de démence, mais ce type de données ne permet pas de dire si c’est la première qui contribue à provoquer la seconde, puisqu’il est également prouvé que les changements dans le cerveau au stade précoce de la démence sont des causes de dépression, détaille-t-elle.

Ce rapport estime que 40 % des démences pourraient être évitables avec des changements de mode de vie, ce qui veut dire que 60 % sont, en l’état de nos connaissances, causés par des choses qu’on ne peut pas contrôler, comme des facteurs génétiques, poursuit-elle.

J’espère que ce rapport ne va pas conduire les gens à penser que c’est de leur faute s’ils souffrent de démence, insiste-t-elle.

Source OUEST FRANCE.

ALZHEIMER – TÉMOIGNAGE. Santé en Ille-et-Vilaine : « Je ne sais pas si j’ai bien fait d’accueillir maman »…

La mère de Christine Lefeuvre est atteinte de la maladie d’Alzheimer.

Faute de trouver une place dans un établissement spécialisé, cette employée de banque l’a accueillie chez elle pendant un mois.

La mère de Christine Lefeuvre est malade d’Alzheimer, cette employée de banque l’a accueillie chez elle, faute de place dans les établissements spécialisés bretons.

Faute de trouver une place dans un établissement spécialisé, cette employée de banque a accueilli sa maman chez elle pendant un mois. Elle raconte.

Vous avez cherché une place dans un établissement spécialisé pour votre maman, et vous n’avez pas trouvé ?

Ma maman de 73 ans souffre de la maladie d’Alzheimer depuis bientôt trois ans. Quand son état n’était pas trop grave, elle vivait seule, mais au mois de juillet elle a fugué plusieurs fois de chez elle. Au début de l’été, on l’a retrouvée une fois vers Goven, à presque 20 km de Pléchâtel et une autre fois sur la route. J’ai donc décidé de l’accueillir chez moi et de m’en occuper moi-même vu que je n’ai pas réussi à lui trouver une place dans un établissement spécialisé.

Trouver une place dans un établissement spécialisé n’est pas chose facile.

Il n’y a peu de places disponibles dans les établissements spécialisés en Bretagne, que ce soit en accueil temporaire ou permanent. Je suis en contact régulier avec le médecin traitant de ma mère, avec les équipes spécialisées Alzheimer (ESA) et différentes institutions de santé au niveau local ou départemental. Tous s’impliquent énormément et ont la volonté de bien faire, mais il n’y a juste pas assez de moyens mis à disposition. Et la maladie d’Alzheimer est particulière dans le sens où le nombre de places disponibles est limité et l’espérance de vie des malades est longue donc peu de places se libèrent.

Quelles conséquences l’accueil à domicile a eues sur vous ?

Je ne dormais plus et je ne mangeais plus. J’ai été obligée de la placer temporairement dans un établissement dans la Manche, cela va certainement limiter mon nombre de visites, mais je n’avais pas le choix. En plus de mon travail, c’est comme si j’avais un poste d’aide à la personne en rentrant. Je n’avais aucun moment pour moi. Les charges administratives sont très lourdes et c’était très pesant pour mes enfants aussi, nous n’avions plus d’intimité à la maison, vu qu’il y avait souvent des professionnels de santé sur place.

Que souhaiteriez-vous pour votre mère ?

J’ai juste envie qu’elle vive dans des conditions décentes, qu’elle soit proche et que je puisse aller la voir régulièrement. C’est un vrai problème de société auquel le gouvernement et les députés doivent répondre. Tous ceux qui travaillent dans le secteur de la santé m’ont beaucoup aidée et se sont énormément impliqués, mais j’estime que ce n’est pas normal de ne pas trouver de solution viable pour ma mère et pour tous ceux atteints de cette maladie. Je m’interroge pour savoir si j’ai bien fait de l’accueillir. Cela occulte un problème de société sur cette maladie ainsi que des problèmes auxquels sont confrontés les aidants.

Pourquoi ce besoin de témoigner ?

J’ai beaucoup hésité avant d’en parler, mais je sais que je ne suis pas la seule confrontée à cette situation et que c’est un problème collectif. Il faut aussi penser au personnel soignant qui vit ce que j’ai vécu tous les jours. Je n’ai pas envie de vivre dans une société où l’on s’occupe mal de nos aînés et c’est quelque chose auquel nous devons réfléchir tous ensemble. J’espère que mon témoignage pourra faire un peu avancer les choses et alerter sur la situation.

Source OUEST FRANCE.

 

Les sourds déplorent une rentrée masquée handicapante : « les enfants vont faire face à de grosses difficultés »…

Le masque est obligatoire depuis ce mardi 1er septembre en entreprise et dans les établissements scolaires.

Un handicap de plus pour la communauté sourde, qui ne peut plus s’appuyer sur la lecture labiale pour communiquer.

Les élèves sourds ont besoin de voir les lèvres de leurs enseignants pour comprendre ce qu'ils disent, mais avec le masque, c'est impossible / Photo d'illustration

A l’école ou dans la vie quotidienne, le masque représente un handicap supplémentaire pour les sourds et malentendants. Pour eux, impossible de lire sur les lèvres de leurs collègues ou des enseignants, contraints de porter un masque depuis ce mardi 1er septembre. Le problème se pose également dans la vie de tous les jours : impossible de comprendre les commerçants, soignants et autres personnes qui les entourent. Nathalie Beck, interprète au Sils 51 et représentante de l’association des sourds de Reims et de Champagne-Ardenne (ASRCA) nous explique les difficultés de cette communauté.

Quelles difficultés rencontre la communauté sourde depuis que le port du masque s’est généralisé?
Il y a deux choses. D’abord, l’aspect de l’accessibilité dans leur vie quotidienne. Le problème du port du masque se pose quand ils vont à la pharmacie, où dans n’importe quel service public où le port du masque gêne la lecture labiale, que ce soit pour les sourds qui pratiquent la langue des signes ou ceux qui ne la pratiquent pas. Ils ont besoin de lire sur les lèvres quand ils n’ont pas d’interprète avec eux.

Le deuxième gros problème actuellement concerne la rentrée scolaire. Aujourd’hui, l’éducation nationale n’a pas anticipé le problème que ce soit des instituts d’enfants sourds, ou dans les établissements classiques où des enfants sourds sont scolarisés. Ils vont être confrontés à d’énormes difficultés. Avec le port du masque, ils ne pourront pas accéder aux cours à cause de l’absence de lecture labiale.

La secrétaire d’Etat aux personnes handicapées avait encouragé le port du masque transparent, car il y a deux entreprises françaises qui ont été homologuées (Masque inclusif et Odiora). En plus, ce n’est pas qu’une question d’accessibilité pour les sourds. L’idée est aussi de rendre le port du masque agréable, où on peut voir un sourire, même pour les personnes entendantes.

Pourquoi cela n’a-t-il pas été fait ?
Cela a un coût, évidemment, c’est le nerf de la guerre. Comptez environ 10,90 euros pour un masque lavable transparent. Quand vous devez équiper tous les professionnels d’un établissement ou d’une entreprise, cela est plus cher qu’un masque en tissu classique. Ces deux entreprises ont été créées par des sourds qui avaient été confrontés à ce problème. Forcément, plus il y aura une forte production et de la demande, plus les prix baisseront. Mais aujourd’hui, ils ne sont pas encore capables de produire à moindre coût.

Le problème, c’est que l’éducation nationale n’a pas du tout anticipé cette situation. L’ASRCA a reçu aujourd’hui un mail de la part d’une maman d’un enfant sourd qui cherchait désespérément le nom d’une entreprise qui fabrique des masques transparents, pour informer l’établissement où est scolarisé son enfant et qu’il puisse s’équiper. Seulement, la rentrée a commencé et avec les délais de livraison, cela va prendre du temps, sans compter que certaines écoles ne s’équiperont pas forcément… les enfants sourds vont faire face à de grosses difficultés.

Source FR3.

 

Transformer un fauteuil roulant classique en fauteuil électrique grâce à une trottinette et un adaptateur, c’est l’Omni…

Fixer n’importe quelle trottinette électrique à n’importe quel fauteuil roulant, c’est l’idée développée depuis deux ans par quatre jeunes ingénieurs.

Ils ont débuté leur tour de France en Normandie pour présenter leur invention.

La solution développée par Omni permet de fixer n'importe quelle trottinette électrique à un fauteuil roulant.

Comme souvent, tout commence par une rencontre. Il y a deux ans, Charlotte Alaux, diplômée d’une école de commerce est sollicitée par quatre ingénieurs, en formation d’innovation centrée utilisateur. Depuis l’âge de quatre ans, la jeune femme se déplace en fauteuil roulant. « Ils se sont mis en fauteuil pour comprendre ce que ça fait. Ils ont rencontré une vingtaine d’experts médicaux et une cinquantaine d’utilisateurs. » Dont Charlotte. Omni est né.

Lors de leur réflexion sur la mobilité des personnes handicapées, une piste s’impose très rapidement. « La motorisation permet de passer pas mal d’obstacles qu’on peut rencontrer au quotidien : des pavés, des côtes, des petites marches. » La motorisation existe déjà sur les fauteuils. « Mais les solutions existantes coûtent très cher parce qu’elles sont développées spécifiquement pour les personnes handicapées« , souligne Charlotte Alaux. Comptez plus de 4000 euros (et 15 000 pour un fauteuil tout électrique). « Elles sont aussi stigmatisantes parce qu’on ne peut les utiliser que quand on est en fauteuil. »

Un système universel

L’idée de la start-up : greffer un objet grand public à un fauteuil roulant standard. Le produit : un système de fixation permettant d’accrocher une trottinette électrique à n’importe quel fauteuil, « un système universel permttant à une personne en fauteuil d’avoir le même choix qu’une personne valide, elle peut acheter la trottinette de son choix. » Selon la start-up, sa solution est « en moyenne quatre fois moins cher que les systèmes de motorisation paramédicaux classiques« .

Le produit est prêt. Les précommandes sont ouvertes sur le site internet d’Omni. Ne reste plus qu’à le faire connaitre. Un tour de France a donc débuté cette semaine en Normandie. « On rencontre des centres de rééducation, des clubs handisport, des associations et des particuliers. » Parmi eux, Antoine Aoun, sportif, aventurier et chef d’entreprise.

Après une séance de test, l’intéressé semble conquis. « Il y a une demande. Ce genre d’article s’est développé énormément, c’est ce qu’on appelle la cinquième roue. Il y en a qui sont motorisées, d’autres non. Maintenant, elle est importante sur un fauteuil« , explique Antoine Aoun. « Après des années de sport, les épaules commencent à payer le prix. » Le chef d’entreprise a justement acheté récemment une « cinquième roue », un système qui lui a « coûté dix fois plus cher » que la solution développée par Omni.

Outre le prix (490 euros pour le système de fixation en précommande puis 599 euros lors de la commercialisation), l’encombrement minimal de cette solution apparaît comme un autre avantage. « J’ai une sorte de scooter électrique qui s’installe devant le fauteuil mais il est lourd, encombrant et ce n’est pas évident de le transporter, notamment en avion« , indique Antoine Aoun. Seul petit bémol selon lui, le guidon de la trottinette trop éloigné du conducteur. Les créateurs d’Omini disent travailler avec des fabriquant de trottinette pour améliorer ce point.

Source FR3.

Une rentrée presque comme ailleurs pour les collégiens en situation de handicap à Couzeix en Haute-Vienne…

Comme tous les collèges de France, celui de Maurice Genevoix à Couzeix (87) a effectué sa rentré avec les contraintes liées à la Covid-19.

Mais peut-être un peut plus qu’ailleurs, car ici, un élève sur sept est en situation de handicap.

Une rentrée presque comme ailleurs pour les collégiens en situation de handicap à Couzeix en Haute-Vienne

Des flacons de gel hydroalcoolique dans chaque couloir, ou presque…
Des masques sur tous les visages ou presque…
Des marques sur le sol indiquant des distances…
Des horaires spécifiques ou décalés à la cantine…

Coronavirus oblige, la rentrée à Maurice Genevoix, collège de Couzeix (87), où un peu plus de 700 jeunes sont scolarisés, a été à l’image de celles de tous les autres collèges français.

Tous ? Pas totalement ! Ici en effet, 104 élèves sont en situation de handicap. Soit près d’un élève sur sept.

« Un élève n’est pas son handicap. Mais nous accueillons ici des élèves qui ont des handicaps variés. »

Sophie Fournier, principale adjointe du collège Maurice Genevoix à Couzeix (87)

Attention, Maurice Genevoix n’est pas un collège spécifiquement dédié à l’accueil de tels élèves. Non, plutôt un collège expert, et depuis longtemps.
Une trentaine d’entre eux souffre de troubles moteurs, une autre quarantaine de troubles spécifiques du langage, tels dyslexie, dysorthographie, dyscalculie ou dysgraphie et le reste de troubles liés à l’autisme ou au comportement.

Mais ici, hormis quelques cas particuliers, c’est « l’inclusion » qui est privilégiée, c’est à dire que ces élèves en situation de handicap sont « brassés » dans des classes non spécifiques. Certains bénéficient, au vu de leur situation, de l’assistance d’un AESH, Accompagnant d’Élève en situation de Handicap, notamment les internes venant de l’Institut d’Éducation Motrice voisin, mais pas tous.

Et, handicap ou non, la règle est la même pour tous : respect des gestes barrières, de protection et au mieux de distanciation. Et, à subir, comme pour tous, les inconvénients, du simple confort, jusque dans l’apprentissage que les masques entre autre peuvent représenter. Avec, il est vrai, encore plus de rigueur.

Il y a bien sûr des exceptions, sur certificats médicaux : exemptions de port de masque notamment.
Mais dans ce cas, Maurice Genevoix privilégie les visières, et renforce les distances imposées, que les classes le permettent facilement ou non.

Un protocole ici rodé dès les premières reprises de la fin d’année scolaire dernière, qui avait vues le collège retrouver ses élèves à quasi 100%.

Bref, une rentrée comme ailleurs, sous les fourches caudines de la Covid-19 mais qui, paradoxalement, gommerait presque ces situations de handicap.
On n’ira pas jusqu’à s’en féliciter, mais c’est tout de même à noter !

Source FR3.

EHPAD: comment signaler un cas de maltraitance d’une personne âgée?… Un numéro d’écoute pour les personnes âgées !

Malgré une progression de 13% l’année dernière, les signalements de maltraitances dans les EHPAD restent trop rares selon l’Organisation mondiale de la santé.

Selon l’OMS, une personne âgée sur six est victime de maltraitance en France.

En France, une personne âgée sur dix est victime de maltraitance chaque mois, selon l’OMS. Pour autant, seulement un cas sur 24 est signalé. Comment expliquer un tel écart? Aujourd’hui, «la maltraitance des personnes âgées reste un sujet tabou», explique Véronique Ghadi, directrice de la qualité de l’accompagnement social et médico-social au sein de la HAS.

Mais certaines affaires ont commencé à provoquer une prise de conscience en France. En septembre 2014, une aide-soignante a été accusée de maltraitance sur des résidents souffrant de la maladie Alzheimer, à Roanne dans la Loire. Un mois plus tard, une autre aide-soignante a été licenciée en Seine-Maritime, accusée d’avoir cassé le bras d’une pensionnaire et d’avoir été violente avec d’autres personnes âgées. Plus récemment, le 14 février 2019, un aide-soignant a été jugé pour violences répétées sur une patiente de 98 ans, souffrant d’une double fracture du fémur.

Confrontées à ces cas, les familles se retrouvent bien souvent démunies pour dénoncer une maltraitance. «Il n’y a pas de dispositif technique miracle, nous n’avons pas de baguette magique», prévient la Haute autorité de santé (HAS). Toutefois, il existe différents moyens de faire un signalement.

• 3977, le numéro d’écoute pour les personnes âgées

Un numéro d’écoute est mis en place depuis 2008 pour permettre aux personnes âgées et à leurs familles d’alerter, de façon anonyme, des risques ou faits de maltraitance. S’il est peu connu, il a toutefois permis en 2018 d’ouvrir 4233 dossiers d’accompagnement de situation, dont 3138 de maltraitance. «Ce sont très souvent les familles qui nous appellent, quand leurs parents sont en EHPAD. Nous recevons des appels majoritairement pour des violences psychologiques, physiques, involontaires et financières», explique Isabelle Gillet, responsable de la plateforme d’écoute du 3977.

En 2018, le taux de signalement de maltraitances a augmenté de 13% dans les EHPAD. Et les chiffres du 3977 sont également en hausse. Entre 2016 et 2017, ils «ont augmenté de 38%», indique Isabelle Gillet. Pour autant, entre 2017 et 2018, la hausse n’était que de 3%.

• Signaler toute maltraitance auprès de l’ARS

Après avoir averti la direction ou contacté le 3977, les familles des personnes âgées maltraitées peuvent faire appel à l’Agence régionale de santé (ou au conseil départemental) par téléphone ou directement sur leur site internet. Dès lors, l’ARS prendra directement contact avec l’établissement soupçonné de maltraitance pour obtenir des éclaircissements. «Une inspection peut également être déclenchée dans les cas les plus importants», indique Alice Casagrande, directrice formation, innovation et vie associative à la Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne (FEHAP). «Mais les ARS n’ont pas toujours les moyens de faire les inspections qu’elles voudraient», constate Véronique Ghadi.

• Un recours possible auprès de la justice et du défenseur des droits

Les procédures engagées par l’ARS peuvent parfois être longues. Il est alors possible d’engager un recours auprès de la justice (police, gendarmerie ou procureur), ou auprès du défenseur des droits. Ce dernier est une autorité indépendante. «Pas besoin, donc, d’engager forcément un recours auprès de la justice, par exemple, pour le solliciter», précise Alice Casagrande, également coauteur de la note d’orientation «pour une action globale d’appui à la bientraitance» présentée à Agnès Buzyn le 24 janvier 2019. Le défenseur des droits peut, lui aussi, être saisi via son site internet, par courrier ou par téléphone.

Il arrive que la HAS soit sollicitée par des familles, qui ne trouvent pas de réponses après envoyé plusieurs courriers. Auquel cas, «il est possible dans certains cas que la HAS adresse des courriers à un procureur, ou plus souvent au défenseur des droits, car nous n’avons aucune action», indique Véronique Ghadi.

• Les caméras de surveillance: une idée controversée

En 2019, la famille de la résidente de 98 ans au fémur doublement fracturé obtient la preuve que celle-ci a été frappée par un membre du personnel de l’EHPAD par le biais des images d’une caméra cachée dans sa chambre. En France, la question de l’usage des caméras de surveillance par les familles fait débat. Pour l’heure, Alice Casagrande insiste sur le fait «qu’en France la question ne se posait pas sur la légalisation des caméras dans les chambres des résidents».

Pour Pascal Champvert, président de l’AD-PA, ce n’est pas une solution, d’abord pour l’intimité des personnes âgées, mais aussi pour le respect du travail du personnel. «La maltraitance passe par “l’âgisme”, c’est-à-dire par la dévalorisation de tout ce qui concerne la personne âgée. Et c’est cela qu’il faut dénoncer», affirme-t-il. Claudette Brialix, présidente de la Fédération nationale des associations et des amis des personnes âgées et de leurs familles (FNAPAEF), pourrait être favorable à la pose de caméras seulement si la personne âgée concernée est au courant et est d’accord. «Il ne faudrait pas que les caméras soient dans les salles de bains ou les toilettes, c’est une question d’intimité. Et si la personne n’est pas en pleine conscience, alors c’est beaucoup plus compliqué, car nous ne savons pas si c’est son choix», souligne-t-elle. À noter qu’au Québec, la loi autorise depuis 2018 la pose de caméras de surveillance, pour faciliter la détection de signes de violence du personnel.

Essonne : une Maison pour handicapés soupçonnée de maltraitance…

Une enquête préliminaire visant une Maison d’accueil spécialisée a été ouverte après le dépôt d’une plainte faisant état de maltraitances envers les résidents.

Le MAS est accusé de négligence, d'insultes et de coups sur les résidents.

Soupçonnée de maltraitance envers ses résidents, la Maison d’accueil spécialisée (MAS) de la Briancière à Ris-Orangis (Essonne), qui accueille des polyhandicapés, fait l’objet d’une enquête préliminaire pour «violences sur personnes vulnérables» et «non-dénonciation de mauvais traitements sur personnes vulnérables», a révélé Le Parisien lundi 7 septembre.

L’ouverture d’une telle enquête préliminaire fait suite au dépôt de plainte d’un employé de l’établissement auprès de la procureure de la République d’Evry-Courcouronnes le 21 juillet dernier. Ses accusations y sont lourdes et nombreuses.

Il dénonce notamment la sous-estimation des douleurs et le refus de soigner de certains de ses collègues. On parle alors de pansements non changés, de plaies non soignées ou de résidents laissés dans un état médical critique. «On signale les problèmes des résidents aux infirmières, mais elles nous répondent qu’il faut leur donner un Doliprane, que tout va bien…», indique une aide médico-psychologique de la MAS au Parisien.

La plainte pointe également du doigt un désintérêt total et une négligence profonde de certains des employés qui délaissent les résidents polyhandicapés de la MAS, au point de refuser de les changer, de leur servir les repas ou de nettoyer leur chambre. «Une majorité d’employés travaillent comme à l’usine, ils n’en ont rien à faire des résidents. J’ai déjà retrouvé mon fils le pantalon trempé, parce qu’il n’avait pas été changé de la journée. […]», raconte la mère d’un résident dans un témoignage recueilli par le quotidien.

Les accusations vont jusqu’à dénoncer les insultes et les coups administrés aux handicapés par certains employés. «Une fois, une salariée a dit à un résident, au supermarché : Avance ou je te tue. Ça m’a marquée», raconte une ex-employée.

Les quelques personnes qui ont tenté de dénoncer cette maltraitance par le passé en ont semble-t-il été empêchées par «un clan d’une dizaine de personnes» proche de la direction, selon cette même ancienne salariée. Alerté à plusieurs reprises par des lettres anonymes, Jacky Besson, le président de l’association Altérité qui gère la MAS, a de son côté indiqué au Parisien n’avoir jamais cru ces accusations, faute de preuves. D’après le quotidien, le cabinet Transition, mandaté fin 2019 pour éclaircir la situation au sein de l’établissement, a tout de même souligné une absence de cadre des employés à cause d’un turnover de la direction trop important. Dominique Naels, la directrice de la MAS de la Briancière, en arrêt maladie depuis trois mois, a d’ailleurs été écartée.

Contactée par Le Figaro, l’actuelle direction n’a pas donné suite à nos sollicitations pour le moment.

Source LE FIGARO.

Fin de vie : le Dijonnais Alain Cocq accepte de se réalimenter après avoir voulu se laisser mourir…

Alain Cocq, atteint d’une maladie incurable et qui voulait se laisser mourir, a finalement accepté de se réalimenter.

Après avoir été hospitalisé lundi, le Dijonnais a annoncé ce mardi son retour chez lui « d’ici sept à dix jours ».

Alain Cocq a accepté de se réalimenter après deux jours d'agonie.

C’est bien avec son accord qu’Alain Cocq a, à nouveau, été réhydraté et réalimenté. Ce Dijonnais de 57 ans, atteint depuis plus de 30 ans d’un handicap incurable, souhaitait « mourir dans la dignité ».  Mais, cela lui étant impossible dans le cadre légal de la loi Leonetti. Il avait donc décidé de se laisser mourir de faim et avait cessé de s’alimenter depuis vendredi 4 septembre à minuit.

Lundi, après plus de trois jours d’agonie, il a finalement été admis à l’hôpital de Dijon, en soins palliatifs. Cette admission a fait bondir certains de ses soutiens, qui ont dénoncé le non-respect des dernières volontés d’Alain Cocq. Mais il a dissipé ces doutes ce mardi lors d’une interview téléphonique à l’AFP.

Il a confirmé avoir été réalimenté « avec son accord » […], « Je n’étais plus en capacité de mener ce combat », a confié le quinquagénaire, qui a ajouté qu’« à quelques minutes près », il n’aurait « plus été là pour parler ». 

Alain Cocq a, par ailleurs confirmé qu’il envisageait un « retour à la maison d’ici 7 à 10 jours. Le temps de récupérer un peu et de mettre en place une équipe d’hospitalisation à domicile », a-t-il également précisé.

Source FRANCE BLEU.

«Des situations rocambolesques» : des travailleurs sourds et malentendants racontent leur quotidien avec le masque…!

Obligatoire dans les lieux collectifs clos depuis le 1er septembre, le port du masque représente une difficulté supplémentaire pour les travailleurs sourds et malentendants.

À paris, le masque est obligatoire en extérieur comme dans les bureaux.

«J’ai été prise de court.» Nathalie*, sourde de naissance, redoute son retour dans son entreprise depuis que le gouvernement a annoncé pendant ses congés que le port du masque était rendu obligatoire dans les locaux fermés à partir du 1er septembre. Une mesure mise en place par son employeur dès le 24 août.

Cela fait en effet une semaine que le gouvernement a publié le nouveau protocole sanitaire qui établit les différentes règles à suivre en entreprise. Concrètement, tous les employés se trouvent dans l’obligation de porter un masque lorsqu’ils se déplacent dans l’enceinte des locaux de l’entreprise, mais aussi lorsqu’ils sont installés à leur bureau. Une situation inédite, génératrice d’inconfort pour tous les salariés, mais qui constitue surtout un véritable rempart à la communication pour les travailleurs sourds et malentendants. «Avant, mes collègues baissaient les masques, en réunion également, avec plus ou moins la distanciation respectée (…) Je me demande comment je vais faire pour les réunions… Mais s’il est impossible de lire sur les lèvres, la question ne se posera plus», poursuit Nathalie, fataliste.

Son entreprise travaille à corriger cette problématique avec des masques transparents, mais cette alternative aux masques grand public montre certaines limites. «J’ai appris que ma manager avait pris contact avec le médecin du travail (…) ; elles ont passé une commande de deux masques transparents pour tester. Étant encore en congés, ma manager a envoyé une vidéo de test. Test peu concluant à cause des reflets, mais pour donner un vrai avis, il faudra attendre que je sois sur site !» Un résultat en demi-teinte, donc, qui a révélé une autre contrainte, selon Nathalie. «Ce qui m’inquiète le plus, c’est que ma manager a trouvé les masques très inconfortables à porter et qu’elle ne se voit pas les porter plus de 30 min.»

Dans l’entreprise d’Antoine*, sourd de naissance, la question des masques a été anticipée dès le début du mois de juin. Contacté par Le Figaro, ce cadre explique que son entreprise a commandé un lot de masques transparents pour ses salariés mais que la commande n’a toujours pas été livrée. «Le besoin en masques transparents a été anticipé très tôt en juin, de façon remarquable, mais le fait que ce soit nouveau fait que la commande tarde à arriver. C’est frustrant également pour mes collègues qui ont souhaité que je commande des masques transparents de mon côté pour aller plus vite, sauf que nous nous heurtons aux mêmes problèmes de délai que les commandes en grandes quantités…»

Bien qu’il n’ait pas encore essayé ces masques, Antoine redoute également des problèmes de reflets et de confort pour ses collègues. «On manque encore de recul sur l’efficacité des masques transparents par rapport à la buée, les reflets et le confort pour la personne entendante qui le porte et pour laquelle nous pouvons avoir de l’empathie !».

Les entreprises cherchent des alternatives

Pour pallier l’absence de masques transparents et anticiper de potentielles gênes quant à leur future utilisation (buée, confort…), les entreprises explorent d’autres pistes en attendant de réelles solutions.

L’employeur de Chloé*, n’a pas eu à trop réfléchir à la question. Cette cadre dans une grande entreprise, sourde de naissance, a opté pour le télétravail à plein temps. «Depuis le début du confinement je télétravaille, bien équipée, avec des aménagements en visio-interprétation, vélotypie ou bien par lecture labiale en face-à-face virtuel. J’anime des réunions, des webinars, des brainstormings sans de trop grandes difficultés.» De cette expérience, elle retire un enseignement contre-intuitif : «L’avantage du télétravail, c’est que personne ne porte un masque, ce qui rend presque intacte la communication non verbale.»

Même solution pour Antoine, qui a été autorisé par son entreprise à rester davantage en télétravail. «Mes collègues sont à l’écoute et me laissent l’opportunité de continuer à pleinement télétravailler tant que la situation des masques transparents n’est pas réglée.» Pour les réunions de travail, il faut donc s’organiser, puisque ses collègues sont obligés d’être seuls dans une pièce pour pouvoir retirer leur masque et ainsi permettre à Antoine de suivre la conversation. «Cela peut amener à des situations rocambolesques, comme obliger mes collègues sur site à faire la réunion chacun de leur côté dans une pièce close afin qu’ils puissent enlever leur masque !» plaisante-t-il.

Mais sur le long terme, le télétravail n’est pas la solution idéale non plus. «C’est tout de même un peu frustrant de ne pas être sur place dans les moments informels qui participent aussi à la vie d’entreprise, surtout avec de nouveaux collègues.» confie Antoine. Un sentiment partagé par Chloé, qui se trouve un peu isolée de ses collègues : «le lien social fait défaut si l’on ne pense pas à me contacter, un peu comme se croiser dans le couloir et discuter.»

Les indépendants aussi…

Marie* est chirurgien-dentiste pédiatrique, sourde de naissance, appareillée et implantée. La lecture labiale lui est habituellement d’une grande utilité au quotidien car son audition seule ne lui permet pas de différencier tous les sons, ce qui peut engendrer des confusions et de la fatigue.

«Actuellement, à cause de la pandémie, les accompagnants de mes patients portent le masque au cabinet tandis que les enfants que je soigne ne le portent évidemment pas. Au début d’une consultation, je prends toujours le temps de discuter avec les parents/accompagnants et leur enfant, je n’ai donc «que» mon audition imparfaite pour comprendre ce qu’ils me disent. Je fais donc répéter presque toutes les phrases, surtout en fin de journée et de semaine, où l’accumulation de fatigue empire la situation», explique-t-elle.

Pour Marie, le port du masque ne provoque pas seulement des problèmes de communication. Ne pas pouvoir observer le visage des parents peut la priver de nombreuses informations médicales. «Le type de visage des parents peut m’orienter vers un type de croissance du visage qu’aura l’enfant, et ses incidences (besoin d’un appareillage orthodontique interceptif par exemple)».

Pour y remédier, Marie ne compte pas fournir des masques transparents à ses patients, car le coût engendré serait trop élevé. Elle ne songe pas non plus à leur demander de s’en procurer, car ces masques sont chers et ne se trouvent pas partout.

Elle envisage plutôt d’installer une vitre à son bureau pour pouvoir demander à ses patients de retirer leur masque en toute sécurité. «Une vitre en plexiglas sera installée à mon bureau afin que je puisse demander à mes patients de quitter leur masque. Je réfléchis encore à d’autres aménagements « covid-responsables ». Je vais également diminuer mes heures de travail de 3 heures environ pour garder de l’énergie», conclut-elle.

Si la vitre en plexiglas est une solution qui correspond bien à l’activité à petite échelle de Marie, elle ne convient pas aux grosses structures dans lesquelles évoluent Nathalie, Antoine et Chloé. Nathalie estime qu’il faudrait des dérogations pour que les interlocuteurs des personnes sourdes puissent retirer leur masque, tout en respectant la distanciation sociale. «On fait des exceptions pour les chanteurs d’opéra mais pas pour les personnes sourdes. Or je suis sûre que nous sommes plus nombreux !» plaisante-t-elle.

*Les prénoms ont été modifiés

Source LE FIGARO.

Handicap – Question de droit. Ils lui refusent le service civique, elle se sent discriminée… Que dit la Loi ?

Handicapée, Maëva a postulé au service civique mais l’association qui lui a fait passer l’entretien a refusé sa candidature. Elle pense que cela est lié à son handicap.

Quels sont ses droits ?

Maëva a passé un entretien pour devenir volontaire du service civique dans une école maternelle.

Licenciée en droit, Maëva a passé un entretien pour devenir volontaire du service civique dans une école maternelle. Elle pense que sa candidature a été refusée à cause de son handicap. Alors même que les candidatures de plusieurs personnes, au profil similaire mais non handicapées, ont été retenues. Elle se demande si ce refus peut être qualifié de discriminatoire. Que dit la loi ?

Que dit la loi ?

Selon le Code du service national, le service civique n’est pas considéré comme un emploi. Ainsi, les dispositions du Code pénal qui punissent les refus d’embauche discriminatoires ne s’appliquent pas dans cette situation.

En revanche, le service civique peut être assimilé à un avantage dans la mesure où il permet de se forger une expérience professionnelle et de percevoir des indemnités. Dès lors, ce sont les dispositions du Code pénal portant sur la discrimination dans l’accès à un bien ou un service qui s’appliquent.

Il peut aussi être assimilé à une activité professionnelle non salariée protégée par l’interdiction de discrimination de la loi du 27 mai 2008.

Si vous pensez avoir été victime de discrimination lors de l’accès à un service civique, vous pouvez saisir le Défenseur des droits en contactant un de ses délégués par mail ou par le formulaire en ligne (defenseurdesdroits.fr, rubrique « saisir »). Vous pouvez également adresser un courrier gratuit et sans affranchissement au siège de l’institution (Défenseur des droits, Libre réponse 71120, 75342 Paris CEDEX 07) ou appeler le 09 69 39 00 00 (lundi-vendredi).

Source OUEST FRANCE.