Essonne : une Maison pour handicapés soupçonnée de maltraitance…

Une enquête préliminaire visant une Maison d’accueil spécialisée a été ouverte après le dépôt d’une plainte faisant état de maltraitances envers les résidents.

Le MAS est accusé de négligence, d'insultes et de coups sur les résidents.

Soupçonnée de maltraitance envers ses résidents, la Maison d’accueil spécialisée (MAS) de la Briancière à Ris-Orangis (Essonne), qui accueille des polyhandicapés, fait l’objet d’une enquête préliminaire pour «violences sur personnes vulnérables» et «non-dénonciation de mauvais traitements sur personnes vulnérables», a révélé Le Parisien lundi 7 septembre.

L’ouverture d’une telle enquête préliminaire fait suite au dépôt de plainte d’un employé de l’établissement auprès de la procureure de la République d’Evry-Courcouronnes le 21 juillet dernier. Ses accusations y sont lourdes et nombreuses.

Il dénonce notamment la sous-estimation des douleurs et le refus de soigner de certains de ses collègues. On parle alors de pansements non changés, de plaies non soignées ou de résidents laissés dans un état médical critique. «On signale les problèmes des résidents aux infirmières, mais elles nous répondent qu’il faut leur donner un Doliprane, que tout va bien…», indique une aide médico-psychologique de la MAS au Parisien.

La plainte pointe également du doigt un désintérêt total et une négligence profonde de certains des employés qui délaissent les résidents polyhandicapés de la MAS, au point de refuser de les changer, de leur servir les repas ou de nettoyer leur chambre. «Une majorité d’employés travaillent comme à l’usine, ils n’en ont rien à faire des résidents. J’ai déjà retrouvé mon fils le pantalon trempé, parce qu’il n’avait pas été changé de la journée. […]», raconte la mère d’un résident dans un témoignage recueilli par le quotidien.

Les accusations vont jusqu’à dénoncer les insultes et les coups administrés aux handicapés par certains employés. «Une fois, une salariée a dit à un résident, au supermarché : Avance ou je te tue. Ça m’a marquée», raconte une ex-employée.

Les quelques personnes qui ont tenté de dénoncer cette maltraitance par le passé en ont semble-t-il été empêchées par «un clan d’une dizaine de personnes» proche de la direction, selon cette même ancienne salariée. Alerté à plusieurs reprises par des lettres anonymes, Jacky Besson, le président de l’association Altérité qui gère la MAS, a de son côté indiqué au Parisien n’avoir jamais cru ces accusations, faute de preuves. D’après le quotidien, le cabinet Transition, mandaté fin 2019 pour éclaircir la situation au sein de l’établissement, a tout de même souligné une absence de cadre des employés à cause d’un turnover de la direction trop important. Dominique Naels, la directrice de la MAS de la Briancière, en arrêt maladie depuis trois mois, a d’ailleurs été écartée.

Contactée par Le Figaro, l’actuelle direction n’a pas donné suite à nos sollicitations pour le moment.

Source LE FIGARO.

Pour marque-pages : Permaliens.