La délicate question du consentement des personnes âgées en Ehpad…

En matière d’aide et de soin, les frontières entre contrainte et consentement sont plus floues qu’il n’y paraît.

Monsieur Duclos vient de donner son accord pour entrer dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, autrement dit un Ehpad. Il a enfin signé son contrat de séjour. Obtenir son adhésion n’a pas été une mince affaire. À la fin de son hospitalisation dans un service de psychiatrie, il voulait en effet rentrer chez lui, mais entre-temps son appartement a été vendu avec l’aide de ses enfants. Il a fini par accepter la solution qui lui était proposée, les personnels soignants ayant usé de quelques artifices.

Ils l’ont accompagné chez lui, comme il le souhaitait, mais en évitant de préciser que son chez-lui était désormais l’Ehpad. Pour faciliter les choses, ils ont soutenu ce pieux mensonge par une petite mise en scène. Avec l’aide des proches et du personnel de l’Ehpad, ils ont pris soin de placer dans sa future chambre quelques-uns de ses meubles et de tapisser les murs de photos de sa femme et de ses enfants. Monsieur Duclos s’est tout de suite senti chez lui.

Rassuré, il a signé sans protester le précieux contrat de séjour. Il semble même retrouver ses habitudes. À table, il aime accompagner son repas de quelques verres de vin. Certes, il aurait préféré avoir sa propre bouteille. Mais non, cela ne se passe pas ainsi dans l’Ehpad. Le directeur explique:

«Monsieur Duclos est un peu porté sur l’alcool. Il faut faire attention. Dans ce genre de cas, on utilise de petits verres. Comme cela, on lui sert du vin quand il demande… mais en faibles quantités. On répond à ses attentes, mais pas trop, et tout le monde est content.»

Cet exemple fictif illustre bien les difficultés de mise en application des principes de la démocratie sanitaire, en particulier en ce qui concerne la notion de consentement, dont les frontières sont parfois pour le moins incertaines.

L’adhésion doit rester libre

Depuis maintenant deux décennies, les politiques sanitaires et sociales cherchent à rendre plus démocratiques les prises en charge des patient·es ou des résident·es. Au centre de cette procédure: le consentement éclairé.

Sauf exception –en psychiatrie notamment–, aller à l’encontre de l’avis des personnes, les contraindre à se soigner ou à entrer dans tel ou tel établissement n’est pas autorisé, du moins en principe. L’individu doit consentir. Plus encore, il doit être informé, être tenu au courant des risques liés à l’intervention qui le concerne, et plus largement des conséquences de ses choix. Bref, il doit être éclairé et son consentement ne saurait être forcé. Son adhésion doit rester libre.

De ce point de vue, la procédure qui permet de faire entrer Monsieur Duclos dans un établissement ou de l’empêcher de boire trop de vin ne semble pas rentrer dans les cases de la démocratie sanitaire. Certes, il a bien signé un contrat de séjour. Mais il est clair que son consentement n’a pas été entièrement libre ni entièrement éclairé. Privé de son domicile, il n’avait plus d’autre choix que l’Ehpad. Les subterfuges imaginés par les aides-soignant·es avec l’aide des enfants, pour conjurer un éventuel refus et pour éviter le recours à la force, peuvent difficilement être considérés comme des informations visant à aider Monsieur Duclos à faire ses propres choix. La signature atteste de l’existence d’un consentement formel; mais celui-ci paraît plus embrumé qu’éclairé.

Peut-être n’y avait-il pas d’autres moyens pour obtenir l’acceptation de Monsieur Duclos. Et puis, pour les proches comme pour les professionnel·les qui avaient à cœur de trouver le meilleur cadre de vie possible pour Monsieur Duclos, cette solution constitue un compromis acceptable. Il n’en demeure pas moins que cette méthode qui s’appuie sur la ruse ne saurait servir de modèle.

La patientèle partenaire du personnel

Le modèle, il faut le chercher ailleurs. Notamment dans les formulaires d’information et de consentement qui sont proposés au patient ou à la patiente dès lors que celle-ci fait l’objet d’une intervention. Ces documents clarifient les choses. Ils constituent la preuve que la personne a bien été informée par le médecin, puisqu’ils expliquent les tenants et les aboutissants de l’intervention et listent tous les risques encourus, que ceux-ci soient mineurs ou majeurs, qu’ils soient rares ou fréquents. Ils indiquent ce qu’il convient de faire pour les réduire.

Ainsi éclairé·es, les patient·es, devenu·es partenaires des professionnel·les qui les soignent ou les prennent en charge, peuvent décider en toute connaissance de cause. Une telle démarche tend à être largement diffusée. Il suffit pour s’en convaincre de se reporter aux notices que l’on retrouve dans le moindre médicament ou bien encore aux contrats de séjour qui indiquent les droits et les devoirs de la résidente ou du malade quand celui-ci est hospitalisé ou, comme Monsieur Duclos, hébergé.

Un tel modèle produit certainement des effets positifs. Il fixe un idéal grâce auquel peut être mesuré l’écart entre la théorie et la pratique. Il est clair en effet –chacun·e peut en faire l’expérience– qu’on n’est jamais sûr qu’un consentement soit librement consenti.

Un modèle intéressant, mais à la portée limitée

L’information communiquée à la personne sur tous les risques auxquels celle-ci s’expose en prenant un traitement ou en acceptant une intervention suffit-elle à en faire un·e patient·e éclairé·e? La personne a beau être avertie, elle se lancera rarement dans une étude bénéfices/risques approfondie avant de prendre sa décision. Il y a fort à parier que, devant la masse des informations transmises, elle s’en remettra plutôt à l’avis ou à la prescription des praticien·nes, à la confiance qu’elle leur accorde ou non, à l’avis de proches, etc.

Le modèle n’est pourtant pas inutile. Il est même performatif au sens où il indique au patient ou à la patiente que celle-ci a désormais son mot à dire, et où il invite le ou la professionnel·le à faire preuve de vigilance concernant les droits et libertés des usager·es. Dans le cas de Monsieur Duclos, l’existence de ce modèle aide à s’interroger sur la qualité de sa prise en charge; il force le questionnement éthique.

Mais ce modèle a son revers. Il focalise en effet l’attention sur un moment particulier de la prise en charge et du soin, celui de l’acte proposé par un·e professionnel·le et que le patient ou la patiente accepte ou refuse. L’intervention chirurgicale en est la figure paradigmatique, mais on peut également évoquer la prise d’un traitement ou l’entrée dans un établissement par exemple.

De tels actes, ainsi détachés de leurs contextes, s’accommodent bien d’une approche en matière de choix rationnel selon laquelle l’individu, libre et dûment informé par un tiers, choisit entre deux options. Mais le soin ne se réduit pas à une succession de moments, détachables les uns des autres ni à une relation de face à face.

Un insaisissable consentement?

Le soin est un processus dans lequel sont enrôlées de multiples parties prenantes –soignant·es, soigné·es, proches, administrations, institutions, objets techniques, médicaments…– et où s’enchevêtrent des myriades de gestes et d’actes, les uns très techniques, les autres très banals, tous plus ou moins interdépendants.

Ces différentes activités ne peuvent être toutes anticipées, ni attribuées à chacun des acteurs et encore moins figurer dans des formulaires de consentement. Dans ces conditions, la décision est difficilement localisable dans l’espace et dans le temps. Elle se déploie dans toute la chaîne des intervenant·es sans pouvoir être véritablement attribuée avec certitude à l’un·e d’entre elles ou eux.

Or, dès lors que le soin est envisagé non plus comme un acte isolé et situé dans le temps, mais comme une activité faite de processus et de relations, le consentement change de nature. Il n’est plus donné –par le ou la patient·e– ni reçu –par le ou la professionnel·le– pour un acte déterminé, mais produit par de multiples interactions entre parties prenantes. Le consentement comme la décision résultent en quelque sorte d’un travail d’influence fortement distribué et dont la visibilité est particulièrement faible.

Ainsi, pour que Monsieur Duclos puisse se sentir chez lui, il aura fallu qu’une grande diversité d’acteurs s’emploient au travers de diverses micro-actions, plus ou moins coordonnées, à rendre in fine l’acceptation pratiquement inévitable. Il aura fallu que des proches se chargent de sélectionner des photos puis de les afficher, que le directeur de l’Ehpad accepte la personnalisation de la chambre, que le déménageur arrive en temps utile, que les aides-soignant·es aient déjà préparé le terrain quotidiennement, etc.

Cette approche du soin comme processus ouvre des questions éthiques qui sont loin d’être résolues. Comment en effet penser la démocratie sanitaire, comment s’assurer de la validité et de la légitimité du consentement individuel quand celui-ci devient insaisissable parce qu’enchâssé dans un processus de décision collective ?

Monsieur Duclos a finalement accepté sa nouvelle demeure. Sait-il que ce faisant il accepte de se soumettre aussi aux horaires des repas, à l’heure du coucher et à diverses autres règles? Probablement pas. Il les découvrira au fil du temps et finira peut-être par les accepter, faisant contre mauvaise fortune bon cœur. Quoi qu’il en soit, il ne peut revenir en arrière, c’est-à-dire retourner chez lui. En ce sens, son consentement actuel peut être considéré comme un peu forcé. Non point seulement par les règles de l’institution, mais aussi paradoxalement par lui-même, en raison des divers consentements qu’il a pu donner consciemment ou non, sans en mesurer toujours les conséquences, tout au long de la trajectoire de sa prise en charge.

Ce texte prolonge l’intervention menée par Livia Velpry dans le cadre du cycle national de formation 2018-2019 de l’Institut des hautes études pour la science et la technologie (IHEST).

Pour en savoir plus: Livia Velpry, Pierre A. Vidal-Naquet et Benoît Eyraud (dir.) (2018), Contrainte et consentement en santé mentale – Forcer, influencer, coopérer, Presses universitaires de Rennes.

Source SLATE.

 

 

Quand on souffre d’Alzheimer, peut-on consentir au vaccin contre le Covid?…

Le consentement libre et éclairé est un pilier de l’éthique médicale. Mais comment faire pour l’obtenir lorsque les capacités cognitives des malades sont altérées?

Tout sourire derrière son masque, dûment informée du rapport-bénéfice/risque de la vaccination contre le SARS-CoV-2 et consentante, Mauricette, 78 ans, se prête volontiers à la séance photo média organisée dans son unité de soins de longue durée à Sevran, ce dimanche 27 décembre 2020.

Mais qu’en est-il pour tous les autres patient·es vulnérables, souffrant de troubles cognitifs, résident·es en soins de longue durée (SLD, les «longs séjours») ou en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad)? «Priorisés» dans le cadre de cette toute récente campagne de vaccination, du fait de leur grand âge ou de leurs polypathologies, comment faire pour recueillir, tracer leur consentement? Pourrait-on décider à leur place?

Le consentement en médecine

La révélation des atrocités commises durant la Shoah, qui a mené à la mise à mort de près de 6 millions de Juifs d’Europe par l’Allemagne nazie, a abouti à la rédaction en 1947 du code de Nuremberg.

Ce texte énonce les règles du consentement aux recherches biomédicales des personnes incapables de discernement. Ce principe, fondamental en éthique médicale, est réaffirmé dans la loi du 4 mars 2002, qui prône l’autonomie, y compris dans les démarches de soin, plutôt que le paternalisme, dont était empreinte jusqu’alors la relation médecin-malade. Il s’agit d’associer les patient·es aux décisions les concernant. Concrètement, tout praticien doit informer le malade pour obtenir son consentement aux soins qu’il lui propose, conformément à l’article 35 du Code de déontologie médicale. Il est exigé de donner une information compréhensible, «loyale, claire et appropriée». Une règle de bonne pratique consiste à fonder cette communication sur un entretien oral, avec le support d’un document remis à le ou la patient·e.

L’échange oral est important, car le ou la patient·e peut poser des questions, faire répéter ou préciser certains points. C’est aussi grâce à lui que le ou la soignant·e peut demander au patient de reformuler, avec ses propres mots, ce qu’il a retenu de l’échange, et ainsi s’assurer de son niveau de compréhension. En tout état de cause, un consentement éclairé ne peut donc pas se résumer à apposer une signature sur un formulaire (un tel document n’a d’ailleurs qu’une valeur juridique relative en droit français).

Source SLATE.

Alzheimer : le cerveau des malades “vibre” différemment…

Les pulsations dans les vaisseaux sanguins du cerveau diffèrent entre les personnes atteintes d’Alzheimer et les celles en bonne santé, se présentant comme un nouveau moyen de dépister la maladie.

Alzheimer : le cerveau des malades “vibre” différemment

 

Les cerveaux des personnes atteintes d’Alzheimer et des personnes en bonne santé sont différents. Plus précisément, ceux des personnes malades ont des pulsations différentes dans les vaisseaux sanguins du cerveau. Une découverte qui permet le développement de nouveaux types de traitements et d’outils de diagnostic pour les maladies de perte de mémoire. Les résultats ont été présentés le 9 décembre dans la revue Scientific Reports.

Le nettoyage cérébral enrayé

Les chercheurs finlandais de l’université d’Oulu ont développé une nouvelle méthode pour détecter les changements dans le système de nettoyage du cerveau. L’étude est la première à démontrer que les différences de pulsation cérébrale peuvent être utilisées dans le diagnostic de la maladie. Ces résultats ont été obtenus grâce à une image magnétique du fonctionnement du système de nettoyage du cerveau, connu sous le nom de système glymphatique, et des changements qui s’y produisent. Le système glymphatique utilise la pulsation des vaisseaux sanguins pour nettoyer le cerveau des déchets.

Si des perturbations surviennent dans le système de nettoyage, les déchets commencent à s’accumuler dans le cerveau, entraînant une dégénérescence cérébrale prématurée sur une période de 10 à 20 ans. L’étude a montré pour la première fois que les différences observées sont précisément dues à des différences de fréquence cardiaque et de fréquence respiratoire. Les différences sont également liées à la progression de la maladie.

Développer de nouveaux traitements

On sait depuis longtemps qu’il existe deux types de neuropathologie associés à la maladie d’Alzheimer : les plaques amyloïdes et les accumulations de protéines tau anormalement phosphorylées dans les neurones, a décrit Timo Tuovinen, auteur de l’étude. Cependant, on ne sait pas pourquoi ces soi-disant plaques cérébrales commencent à s’accumuler. Le système glymphatique est une théorie crédible de la cause des problèmes dans le système de nettoyage du cerveau. Cette étude soutient fortement l’idée d’un système glymphatique et est l’une des premières études à montrer que les pulsations sont différentes chez les personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer.”

Les chercheurs espèrent que ces découvertes vont permettre d’améliorer les connaissances sur la maladie et contribuer à mieux la prendre en charge. “L’étude augmente considérablement notre compréhension des mécanismes de la maladie d’Alzheimer et jette les bases de nouveaux outils de diagnostic. En comprenant mieux la maladie d’Alzheimer, des traitements plus efficaces peuvent être développés à l’avenir”, a poursuivi Vesa Kiviniemi, également auteur de l’étude.

Source POURQUOI DOCTEUR ?

 

Autisme : un cerveau plus volumineux que la moyenne augmente les risques d’un QI moins élevé…

Selon des chercheurs étasuniens, certains types d’autisme seraient en lien avec une structure différente du cerveau.

Deux équipes indépendantes ont travaillé sur un autisme caractérisé par un cerveau dont le volume est plus important.

Pour les chercheurs, il s’agit là d’une avancée non négligeable dans la recherche concernant cette maladie.

cerveau

Suivre l’évolution du cerveau des enfants

L’Institut MIND de l’Université de Californie à Davis (États-Unis) a mené une étude publiée dans la revue Biological Psychiatry le 2 novembre 2020. Celle-ci se base sur deux travaux de recherche indépendants. Le premier a permis d’explorer la taille du cerveau des enfants autistes et le second, d’analyser le développement de leur substance blanche, des tissus responsables de la circulation des informations dans le système nerveux. Le rapport final expose l’étude de plusieurs imageries médicales afin de suivre l’évolution du cerveau d’un enfant sur plusieurs années.

Afin de parvenir à cette prouesse, les chercheurs ont réalisé plus d’un millier d’IRM sur 294 enfants atteints d’autisme de leur 3 à leur 12 ans, ainsi que 135 enfants ne présentant aucun trouble. Après l’observation des images, les scientifiques ont affirmé que certains enfants autistes avaient un cerveau plus imposant que les autres. Ces derniers ont mentionné le terme mégalencephalie disproportionnée, à associer à une déficience intellectuelle plus prononcé.

Un QI potentiellement plus faible

Une étude de 2009 avait déjà observé que les enfants autistes pouvaient avoir un cerveau plus gros durant les premières années de leur vie. Toutefois, il était admis que la taille du cerveau se stabilisait en grandissant. La dernière étude affirme en revanche que des enfants autistes de 3 ans ont un plus gros cerveau que la moyenne et que cela est toujours le cas à leur douzième anniversaire. Ces recherches montrent également que les enfants autistes ayant un handicap intellectuel sont majoritairement ceux ayant un cerveau plus imposant. Autrement dit, lorsqu’un enfant autiste a un cerveau dont la taille dépasse la moyenne, les probabilités que son QI soit plus faible augmentent.

Une plus grande taille du cerveau dans l’autisme a été associée à un QI plus bas, et les enfants ayant une déficience intellectuelle sont plus difficiles à scanner à mesure qu’ils vieillissent” a affirmé David Amaral, coauteur de l’étude.

Évoquons également une autre observation importante. Selon les meneurs de l’étude, le développement de la substance blanche dans le cerveau diffère selon le type d’autisme et donc, sa sévérité. Ainsi, les enfants ayant une forme autistique plus sévère ont un développement plus lent de leur substance blanche. Pour les scientifiques, leurs travaux ouvrent la porte vers une meilleure prise en charge des enfants autistes.

Source SCIENCE POST.

La première maison de l’autisme voit le jour en Corse…

Elle manquait sur le territoire insulaire.

Désormais, une maison d’accueil spécialisée dans les troubles du spectre autistique, et spécifiquement dédiée, existe.

 

Des meubles arrondis, une architecture adaptée, un personnel opérationnel, tout est fin prêt.

« La Corse était la seule région à ne pas posséder une telle structure », pose le docteur François

Le centre de rééducation du Finosello a été choisi pour mener le projet de bout en bout après un appel d’offres passé par l’ARS.

« Nous avons convaincu pour deux raisons. D’une part, la qualité architecturale de la construction. D’autre part, la qualité de la prise en charge de l’autisme mise au point en collaboration avec l’association Espoir autisme Corse, dirigée par Catherine Peretti-Geronimi, et également parce qu’il y avait une mutualisation avec le centre de rééducation.

« On sait à présent que l’autisme n’est pas une maladie comme on l’entendait avant. C’est un trouble neuro-développemental, où le développement du système nerveux se fait mal. Étant donné que nous avons une expertise en rééducation neurologique, il a été considéré que nous avions toutes les compétences requises. » La maison est achevée, construite sur les trois hectares du terrain, jouxtant le centre, prévue pour accueillir douze autistes adultes, avec un encadrement de vingt personnes regroupées au sein d’un panel multidisciplinaire, dont des médecins, psychiatres, infirmières, aides-soignantes, éducateurs spécialisés.

« Ces personnels ont été embauchés il y a trois mois pour avoir une formation lourde sur l’autisme, formation organisée, là encore, en partenariat avec Espoir Autisme Corse. À l’intérieur du bâtiment, l’architecture correspond aux troubles de l’autisme avec un environnement adapté, tels que les murs ronds, par exemple. » La maison a ouvert en novembre 2020.

Dans un premier temps, la direction est assurée par Catherine Peretti, le temps du lancement, l’équipe médicale du Finosello prend le relais ».

Source CORSE MATIN.

 

Autisme : les séances de répit à la ferme débutent en janvier…

Porté par l’association Handicap Extrême-Sud et la ferme pédagogique de Padula, à Porto-Vecchio, le projet de répit en faveur des jeunes autistes sera une réalité début de cette année.

Une bonne nouvelle dans une microrégion où peu de structures existent

Leria fera partie des jeunes accueillis à la ferme de Padula par l'équicienne Lætitia Mannoni.

Ce projet de répit à la ferme, l’équicienne Lætitia Mannoni et l’association Handicap Extrême-Sud espéraient le voir devenir réalité depuis le printemps dernier, « quand, pendant le premier confinement, il n’y avait aucune solution de répit pour les familles comptant un jeune autiste. Avec la fermeture des différentes structures les accueillant quotidiennement ou de manière plus ponctuelle, le besoin de souffler est devenu encore plus prégnant chez les aidants », développe Georges Attard, président de Handicap Extrême-Sud.

Dès le 11 janvier, huit jeunes autistes ou souffrant de troubles du spectre autistique seront donc reçus individuellement à la ferme pédagogique de Padula, sur la route de Porra, à Porto-Vecchio, que dirige Laetitia Mannoni. Des séances de deux heures pendant lesquelles le jeune sera en contact avec les animaux de la ferme, et notamment les chevaux, puisque le projet tourne essentiellement autour de l’équithérapie. « Ces jours-ci, Laetitia travaille sur le suivi des jeunes, sur les différentes activités qui leur seront proposées. L’échange avec les familles est essentiel pour une prise en charge individualisée et ces rendez-vous préalables permettent de définir au mieux chaque projet personnalisé. »

Les rendez-vous à la ferme de Padula se feront au rythme d’une à deux fois par mois, essentiellement les mercredis et samedis, « qui correspondent aux jours où les parents ont le moins de solutions de répit. Le reste de la semaine, certains sont à l’école ou en institution et il faut permettre aux familles de travailler ou de procéder à certains rendez-vous sur ces plages horaires qui sont plus compliquées à gérer pour elles », soutient Georges Attard.

Une prise en charge gratuite

Les familles bénéficieront d’un crédit-temps accordé à chaque jeune en fonction de différents critères, mais la prise en charge sera gratuite pour tous. Un petit tour de force réussi grâce « à l’implication de tous nos partenaires. Nous avons eu la chance d’être soutenus dès le départ par la municipalité de Porto-Vecchio. Celle de Sotta a suivi très rapidement, tout comme les partenaires institutionnels que sont la Mutualité sociale agricole (MSA) et la Caf de Corse-du-Sud. Et hier (jeudi, ndlr), nous avons reçu 1 500 € de la part de la Fondation Orange, dans le cadre d’un appel à projet national. Ces fonds ainsi que l’argent récolté au travers d’une cagnotte en ligne nous permettent de lancer le fonctionnement avec une assise financière de 8 000 € environ. Cette somme plus élevée que celle que nous avions prévue initialement permettra de proposer à davantage de familles de rejoindre le dispositif ou, si nous n’avons pas d’autres inscriptions, d’augmenter les crédits-temps des jeunes d’ores et déjà inscrits ».

S’il reconnaît que le temps de mise en place a été relativement rapide, Georges Attard se dit « satisfait » que ce projet aboutisse. « C’est un projet rapide car nous sommes sur une offre de services avec une structure existante. Mais l’expérience et les partenaires acquis grâce au projet de répit à la ferme nous permettront aussi d’en développer de nouveaux, en particulier en ce qui concerne le répit à domicile. Les besoins dans la microrégion existent et nous ne pouvons pas les ignorer. »

Parmi les jeunes qui seront accueillis dès janvier, certains vivent à Porto-Vecchio, d’autres à Figari ou à Bonifacio, ou encore à Ghisonaccia : « On prend ceux qui en font la demande et qui en ont besoin, tout simplement. Dès qu’il y a une situation de tension, on tente de trouver une solution. »

S’ils espèrent avant tout que ce projet annualisé portera ses fruits, ses instigateurs savent aussi qu’il faudra continuer à se battre pour des financements et autres soutiens : « On va au combat parce que nous sommes des familles avec un enfant qui a des besoins spécifiques. Mais au-delà de la simple revendication, on va vers la construction de projets qui pourront répondre à des problématiques qui nous touchent tous. »

Les familles de personnes en situation de handicap peuvent contacter l’association Handicap Extrême-Sud au 06 88 90 51 27 pour bénéficier de ce soutien.

Source CORSE MATIN.

 

L’association Autisme Pau Béarn Pyrénées a besoin de vous, un clic suffira…

L’association Autisme Pau Béarn Pyrénées vient en aide aux autistes et leurs familles depuis 2004.

En France l’autisme est mal repérée, pas diagnostiquée mais l’association avance avec notamment un projet de solutions de répit et une plateforme dédiée à l’évaluation des moins de 7ans.

 

un clic suffira pour un beau projet

Christian Sottou le vice-président de l’association Autisme Pau Béarn Pyrénées a déposé un projet pour participer à l’opération « Budget participatif 64 », c’est le projet qui récoltera le plus de clic qui se verra financer son dossier par le département. L’idée c’est d’ouvrir une plateforme Répit Autisme : équiper un local pour accueillir le coordonnateur, ainsi que les personnes accompagnées, leur famille, les partenaires…Permettre ainsi aux familles et aux aidants un peu de temps pour eux, en confiant à des personnes compétentes l’enfant ou l’adulte atteint d’autisme. Recharger les batteries et revenir avec une énergie positive pour continuer le soutien dans la vie de tous les jours, quand l’état est totalement absent de ces problématiques.

Les autistes adultes ne sont pas diagnostiqués faute de médecins formés, pour les enfants de moins de 7 ans on avance doucement.

L’autre actualité de l’association Autisme Pau Béarn Pyrénées c’est l’ouverture d’une plateforme de coordination et d’orientation  qui a pour objectif de permettre aux familles d’enfants de moins 7 de ans d’avoir accès à des évaluations et rééducations par des professionnels le plus tôt possible. Elles aident les familles dans le parcours diagnostique de leur enfant. Seul un médecin pourra orienter l’enfant vers la plateforme sur la base de ses observations :  Médecin généraliste,  Pédiatre, Médecin PMI, Médecin scolaire…. ( documents à télécharger sur le site internet pour l’orientation vers la plateforme ) .Pour découvrir aussi l’intérêt du diagnostic précoce et la méthode DENVER ESDM écouter l’émission c’est ici.

Source FRANCE BLEU.

« Moi, je dois me battre pour lui » : la difficulté de l’accueil des adultes autistes… Vidéo…

L’autisme est un trouble du comportement qui touche près de 700 000 personnes en France.

Pourtant les malades sont encore mal pris en charge.

Kévin a 25 ans et souffre de sévères troubles du comportement, il aurait dû être accueilli dans une maison spécialisée, mais n’a toujours pas obtenu de place.

 

Kevin a 25 ans et souffre de sévères troubles du comportement. Il vit toujours chez ses parents

Pris en charge dès l’enfance dans un Institut Médico-Educatif, Kevin aurait dû être accueilli dans une maison spécialisée pour les adultes à sa majorité. Mais à 25 ans, Kévin n’a toujours pas obtenu de place dans un de ces établissements.

« Je pense que c’est l’amour que je porte à mon fils qui me fait tenir »

Kévin a été diagnostiqué autiste à l’âge de 4 ans. Aujourd’hui, à 25 ans, il souffre de sévères troubles du comportement. Il vit à Bressey-sur-Tille, chez sa mère, Kristel. Elle doit s’occuper de tout pour lui. Elle lui propose des activités pour le stimuler, ensemble ils jouent de la musique, des percussions.
Le désarroi de Kristel est profond : « Je travaille à mi-temps thérapeutique parce que je suis dans une impasse[…]Je suis sur un fil de rasoir. Je sais qu’à un moment donné, ça va poser problème. »
Kristel puise son énergie et sa détermination dans l’amour qu’elle lui porte : « Je pense que c’est l’amour que je porte à mon fils, qui me fait tenir. Kevin est malheureusement mort-né, ils l’ont réanimé. Je pense que s’il vit actuellement, c’est parce qu’il s’est battu pour moi, sa maman. La papa est parti à sa naissance. Il s’est toujours battu pour moi. Moi, je me dois de me battre pour lui. »

En liste d’attente pour le centre adulte

Chaque jour depuis ses 14 ans, Kévin est pris en charge dans un centre pour enfants. A sa majorité, sa mère lui a cherché une place dans une maison du département spécialisée pour les adultes autistes. Mais 7 ans plus tard, Kévin est toujours sur liste d’attente. Une situation que dénonce sa maman, espérant une meilleure prise en charge pour son fils :
« S’il était pris en charge correctement, avec des éducateurs à la hauteur, je pense que pour Kévin, on pourrait couper les médicaments qu’il prend actuellement. Ce qui ferait que Kévin redeviendrait un petit plus autonomome, qu’il pourrait reprendre un petit peu son goût à la vie. »

Les associations dénoncent le manque de places

En France, 500 000 adultes sont atteints d’autisme. Pour les cas les plus sévères, comme Kévin, un hébergement et un suivi complets sont nécessaires.
Mais les places dans ces établissements spécialisés sont rares. Un manque de prise en charge souvent dénoncé par les associations.
Christine Garnier-Gallimard, de l’association « Respir Bourgogne, agir pour l’autisme », dénonce le retard de la prise en charge des besoins spécifiques des personnes autistes : « Certaines personnes, si elle avaient pu avoir un diagnostic plus tôt, si elles avaient pu bénéficier des méthodes éducatives, des bons apprentissages et de la bonne stimulation et structuration qui leur permette d’évoluer. Ces personnes-là, on n’aurait pas besoin de chercher de places en établissement. »

Kévin espère décrocher une place au Centre Hospitalier Spécialisé de la Chartreuse à Dijon, dans la future maison d’accueil du Département. Mais celle-ci n’a pas encore vu le jour. Pour l’heure, il doit rester à la maison.

Le reportage de Paul Abran et Tiphaine Pfeiffer (son : Samuel Verrier, montage : Patrick Jouanin)
Intervenants :

  • Christel Rutkowski, mère de Kevin
  • Christine Garnier-Galimard, présidente de l’association « Respir Bourgogne

Source FR3.

Le cerveau des gens qui se sentent seuls serait différent… Alzheimer…

MONTRÉAL — Le cerveau des gens qui se sentent seuls serait différent de celui des autres, notamment au niveau de la structure qui nous permet de nous «perdre dans nos pensées», ont constaté des chercheurs montréalais.

Le cerveau des gens qui se sentent seuls serait différent

 

Cette découverte pourrait éventuellement avoir des implications dans la compréhension et le traitement de la maladie d’Alzheimer.

Les chercheurs du Neuro (l’Institut-Hôpital neurologique de Montréal) de l’Université McGill ont étudié des données d’imagerie par résonance magnétique (IRM), des données génétiques et des résultats d’autoévaluations psychologiques provenant d’environ 40 000 personnes d’âge moyen et plus âgées qui ont accepté que leurs renseignements soient versés dans la biobanque du Royaume-Uni.

Les chercheurs ont ensuite comparé les données d’IRM des participants ayant indiqué se sentir souvent seuls à celles des autres participants.

«Cette étude est 50 fois plus grande que n’importe quelle autre étude du cerveau humain faite jusqu’à présent», a assuré l’auteur en chef de l’étude, Danilo Bzdok.

Cela leur a permis de constater que ce qu’on appelle le «réseau cérébral par défaut» — qui regroupe les régions qui s’activent quand on se met à rêvasser — présente des connexions plus intenses chez les personnes qui se sentent seules. La substance grise est aussi plus volumineuse dans ce réseau.

Le réseau par défaut s’active lorsque nous nous remémorons le passé, que nous envisageons l’avenir ou que nous imaginons un présent hypothétique. Privées des interactions sociales désirées, les personnes qui se sentent seules pourraient être plus susceptibles d’utiliser leur imagination, de plonger dans leurs souvenirs ou de rêver à l’avenir pour contrer leur isolement social.

La solitude était également associée à des différences dans le faisceau de fibres nerveuses (le fornix) qui assure la transmission des signaux entre l’hippocampe et le réseau par défaut. La structure de ce faisceau était mieux préservée chez les personnes seules.

Les chercheurs n’ont toutefois pas été en mesure de déterminer si la solitude modifie la structure du cerveau, ou bien si les gens venus au monde avec un cerveau un peu différent auront ensuite tendance à être plus solitaires.

«On ne peut pas dénouer la causalité avec cette étude-là, a dit M. Bzdok. C’est une étude transversale. On regarde à un moment donné quel est le statut du cerveau à ce moment-là. On n’a pas de mesure à travers le temps, donc on ne peut pas connaître la direction causale.»

La pandémie de coronavirus et le confinement ont offert aux chercheurs une occasion sans précédent d’étudier le phénomène de la solitude, a-t-il ajouté, mais rien de tout cela n’aurait été possible sans les progrès technologiques réalisés depuis vingt ans, entre autres en ce qui concerne l’imagerie médicale.

Cette découverte pourrait avoir des implications dans le traitement de problèmes de santé mentale, puisque les chercheurs ont constaté un certain chevauchement entre les gènes associés à un sentiment de solitude et ceux qui augmenteraient le risque de dépression ou de troubles neurotiques.

«Le lien le plus concret avec les maladies du cerveau serait avec la maladie d’Alzheimer, a dit M. Bzdok. On s’est rendu compte récemment que les gens qui sont seuls ont aussi tendance à avoir la maladie d’Alzheimer plus tôt que la population normale.

«C’est important de savoir que le même réseau que nous avons trouvé lié à l’isolement social est exactement le même qui est aussi le plus lié à la maladie d’Alzheimer. La question de la relation entre la maladie d’Alzheimer et l’isolement social devient encore plus centrale, puisque les deux sont liés au même réseau.»

L’étude a été publiée par la revue Nature Communications.

Source L’ACTUALITE.

« Ouais, et alors. » : à Rouen, une mère de famille crée sa marque qui valorise le handicap…

Laetitia Henry, originaire de Rouen, a créé sa marque « Ouais, et alors. » pour honorer tous les handicaps, y compris celui de sa fille Raphaëlle, 4 ans, atteinte de trisomie 21.

Laetitia, 35 ans, et sa fille Raphaëlle, 4 ans et un vrai rayon de soleil, portent les T-shirts de la marque inclusive Ouais, et alors.

Le message s’affiche clairement, tant pour anticiper les regards insistants que pour faire un pied-de-nez à ceux qui les portent. Mais tout en subtilité et gentillesse. « Ouais, et alors. » est le slogan de la marque éponyme créée par Laetitia Henry, originaire de l’agglo de Rouen (Seine-Maritime) et maman de Raphaëlle, enfant atteinte de trisomie 21.

La jeune femme de 35 ans a créé son entreprise de prêt-à-porter en novembre 2020, en hommage à sa fillette de 4 ans, aussi mutine qu’attendrissante, mais aussi « pour valoriser toutes les formes de handicap ».

Laetitia travaille intensément sur son projet depuis un an. Il est né d’une mésaventure, survenue il y a deux ans, alors qu’elle était en vacances en famille.

Une fabrication 100% française

« Nous étions au bord de la piscine avec Raphaëlle, et il y avait un homme qui ne détachait pas son regard d’elle. C’est souvent le cas, quand on a un handicap visible. Avec mon conjoint, on s’est dit que dans ces cas-là, on avait juste envie de répondre ‘Ouais, et alors ?’. Tout est parti de cette remarque sur le ton de la plaisanterie… » Depuis, la mère de famille n’a pas chômé : elle a conçu six modèles de T-shirts – trois unisexes/pour homme, trois pour femme avec revers de manches, et d’autres pour enfant. Le tout fabriqué en France !

La production de T-shirts est assurée par l’atelier Lemahieu (qui fournit notamment Le Slip français) dans les Hauts-de-France, et c’est la SFI, spécialisée dans le flocage textile, à Barentin, qui se charge de l’inscription brodée. Celle-ci se décline en bleu ou blanc, sur un fond bleu marine, mais peut également prendre la simple forme du symbole « différent » (≠). « Il s’agissait vraiment d’interpeller, et parfois de faire se rendre compte aux gens que certains regards ne sont pas adaptés. Le vêtement est vecteur du message, qui ne se veut pas du tout agressif », poursuit Laetitia Henry.

Un combat mené au sein d’une association

Elle espère que cette nouvelle aventure – son « projet de vie » comme elle l’appelle – menée en parallèle de son action dans l’association Trisomie 21 Seine-Maritime Rouen (dont elle est vice-présidente et à travers laquelle elle milite pour l’école inclusive), trouvera un écho auprès des personnes victimes de discrimination, mais aussi de leurs cercles proches. Laetitia a d’ores et déjà prévu de reverser une partie de ses bénéfices à une association qui lutte contre le harcèlement scolaire.

La suite, elle l’envisage avec la création d’une gamme complète, incluant sweats, accessoires, tote bags, et, pourquoi pas, la distribution de sa marque dans des boutiques spécialisées dans les produits français. Pour l’heure, son site de vente en ligne sera lancé d’un jour à l’autre. Ouais, et alors ? Eh bien, on est conquis !

Les T-shirts Ouais, et alors. seront bientôt disponible sur le site officiel de la marque. Ils vont du S au XXL pour les modèles unisexes/pour homme, du XS au XL pour les modèles femme, et du 2 au 14 ans pour enfant. Ils coûtent 39,90 et 34,90 euros.
Source ACTU 76.