Le confinement a évité 3 millions de morts dans 11 pays européens…

Une étude réalisée par l’Imperial College de Londres estime que cette mesure a permis de faire baisser de 82% en moyenne le taux de reproduction du virus.

Paris en plein confinement.

Les mesures de confinement décidées pour faire face au Covid-19 ont été efficaces pour reprendre le contrôle de la pandémie et ont permis d’éviter 3,1 millions de morts dans onze pays européens, estime une étude publiée lundi. Réalisée par l’Imperial College de Londres, dont les scientifiques conseillent le gouvernement britannique sur la crise sanitaire, cette étude analyse les principales mesures prises dans onze pays dont la France, telles que l’interdiction des événements publics, la restriction des déplacements ou la fermeture des commerces et des écoles.

«Mesurer l’efficacité de ces mesures est important, étant donné leur impact économique et social», soulignent ses auteurs, alors que l’ampleur des effets collatéraux du confinement est régulièrement soulignée et que certaines voix s’élèvent, notamment au Royaume-Uni, pour réclamer l’accélération de la levée des restrictions.

Les chercheurs ont comparé le nombre de décès recensés sur la base de données du Centre européen de prévention et contrôle des maladies avec le nombre de décès qu’il y aurait eu en l’absence de mesures de contrôle, estimé par modélisation mathématique. Ils concluent que les mesures mises en place ont permis d’éviter environ 3,1 millions de décès dans ces pays. Leur article, publié dans la revue Nature, estime aussi qu’elles ont permis de faire baisser de 82% en moyenne le taux de reproduction du virus (le nombre de nouvelles personnes contaminées par chaque personne infectée), permettant de le ramener en dessous de 1, seuil en-deçà duquel le nombre de nouveaux cas diminue.

3,4% de la population infectée en France

Les chercheurs calculent par ailleurs qu’au 4 mai, 12 à 15 millions de personnes ont été infectés par le Covid-19 (soit 3,2% à 4% de la population en moyenne, avec d’importantes variations selon les pays). La Belgique aurait ainsi le taux d’infection le plus élevé, avec 8% de la population ayant contracté le coronavirus, suivie par l’Espagne (5,5%), le Royaume-Uni (5,1%) et l’Italie (4,6%). Ce chiffre serait de 3,4% en France. Inversement, seuls 710.000 Allemands auraient contracté le virus, soit 0,85% de la population.

Les auteurs soulignent que les mesures s’étant succédé selon un calendrier rapproché, il est difficile d’évaluer l’impact de chacune d’entre elles séparément. Ils concluent néanmoins que «le confinement a eu un effet substantiel» sur le contrôle de l’épidémie. Les onze pays étudiés sont l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, le Danemark, l’Espagne, la France, l’Italie, la Norvège, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse.

Source LE FIGARO.

 

Rennes. Les changements du « monde d’après » n’effraient pas les employés autistes du Bottega Mathi…

Bottega Mathi, vrai bistrot italien, à Rennes, a repris le service en salle, le 2 juin, avec un protocole sanitaire renforcé.

De nouvelles habitudes à adopter pour le personnel atteint d’autisme, « heureux » de revenir au travail.

L’épicerie-traiteur italien Bottega Mathi, à Rennes, forme des jeunes atteints d’autisme. Ici, Yann, Alexis, Agnès Jamain, la gérante, et Marin.

Il est 11 h, mercredi 3 juin, au Bottega Mathi, un petit bout d’Italie, qui a vu le jour il y a un an, dans le quartier Jeanne-d’Arc, à Rennes. De grandes baies vitrées, donnant sur quelques mètres carrés de terrasse, laissent la lumière terne du soleil inonder la vaste pièce désespérément vide. L’établissement, à la fois bistrot, traiteur et épicerie fine, a redémarré son service en salle, la veille. À l’image de nombreux restaurateurs rennais. Mais le calme qui règne ici tranche avec l’effervescence du centre-ville.

Concentrés et appliqués, Yann et Marin, la moitié du visage dissimulée derrière un masque, dressent les petites tables, espacées de plusieurs mètres, comme l’exige le nouveau protocole sanitaire. Les deux hommes de 23 ans ont un point commun. Ils vivent avec un handicap « invisible » et encore mal connu : l’autisme.

« Heureux » de revenir

Bottega Mathi forme des jeunes atteints, comme eux, de troubles de la communication et de l’interaction sociale aux métiers de la restauration, pendant un ou deux ans maximum. « Ils travaillent ici dans un milieu ordinaire, insiste Agnès Jamain, cogérante de l’établissement. L’objectif est de ressortir avec des compétences et faciliter leur insertion. Disons que nous sommes un palier entre l’école et le monde professionnel. Il existe différentes formes d’autisme. On s’adapte aux problèmes de chacun. Valentin Davaillon, notre éducateur technique spécialisé, les accompagne dans leur apprentissage. On veut qu’ils s’épanouissent. »

Le bistrot Bottega Mathi propose des spécialités italiennes.

La fermeture forcée du bistrot, mi-mars, a été une « grosse claque ». Pour les responsables comme pour les employés. Alexis est venu saluer ses collègues en ce deuxième jour de reprise. Le garçon de 19 ans, toujours au chômage technique, ne tient pas en place. « Je suis frustré, confie-t-il. J’ai hâte de reprendre le travail. »

Comme pour certains autistes, Alexis a besoin d’un « cadre ». La rupture, brutale qui plus est, avec la routine constitue une « perte de repères, explique Valentin Davaillon. Le travail est important car il rythme leur journée. Cette situation peut les désorienter. » La réouverture est une nouvelle cadence à adopter. « L’organisation a changé. La disposition de la salle n’est plus la même par exemple. Il faut l’expliquer. Nous allons également revoir plusieurs choses pour leur faire retrouver certains automatismes. »

Les gestes barrières sont, selon lui, « bien intégrés ». « Ils travaillent dans la restauration. Ils ont l’habitude d’appliquer des mesures d’hygiène déjà très strictes. » Il ajoute : « Je les ai sentis très heureux de revenir. »

Un nouveau site internet

Midi, et toujours pas l’ombre d’un client. « Hier (mardi), on n’a eu personne », se désole Agnès Jamain. Le téléphone sonne par intermittence. Les quelques appels concernent la vente de plats à emporter. Les réservations en salle dans les prochains jours se comptent sur les doigts d’une main. Bottega Mathi a lancé un site internet, géré par des bénévoles, pour « se faire connaître ». « On est un peu inquiets, glisse la cogérante. Mais on veut rester optimistes. »

Bottega Mathi, 36, boulevard Charles-Péguy, à Rennes. Renseignements au 09 72 14 37 27 ou sur bottegamathi.com.

Source OUEST FRANCE.

 

REPORTAGE. « Il était temps » pour les travailleurs de l’Esat de Gabriel-Deshayes…

Des travailleurs de l’Esat (Établissement et service d’aide par le travail) de l’association Gabriel-Deshayes, à Brec’h (Morbihan), ont repris le chemin des ateliers depuis le 11 mai 2020.

Un retour au travail salutaire malgré le poids du protocole sanitaire.

Dans l’atelier conditionnement de l’Esat La Chartreuse, de l’association Gabriel-Deshayes, à Brec’h (Morbihan) réaménagé pour respecter les gestes barrières, l’effectif a été divisé par deux.

 

 

 Il était temps !  C’est presque un cri du cœur qu’expriment ces travailleurs dans l’atelier de conditionnement de l’Établissement et service d’aide par le travail (Esat) La Chartreuse de l’association Gabriel-Deshayes, à Brec’h (Morbihan). Le retour au travail était très attendu.  Certains d’entre eux vivent seuls et cela devenait pesant. On risquait des cas de décompensation psychique , indique Marie-Laure Le Corre, la directrice générale de l’association.

La structure, spécialisée dans l’accueil des handicapés sensoriels (surdité et/ou cécité), accompagne un millier d’adultes et enfants dans 16 établissements et services. À l’Esat, où 46 personnes travaillent habituellement,  on fonctionne en demi-groupe depuis presque un mois et on espère reprendre un fonctionnement normal en septembre », explique Philippe Puill, moniteur de l’atelier conditionnement.

« Leurs mains sont leurs yeux »

Pour le moment, les travailleurs non-voyants ne sont pas encore revenus. La semaine prochaine leur sera réservée pour qu’ils s’approprient les locaux quelque peu adaptés aux gestes barrières.  C’est compliqué pour eux, leurs mains sont leurs yeux, précise Charlotte Delamarre Hoareau, l’animatrice de l’atelier chaiserie. On essaiera de limiter au maximum le toucher des objets, des meubles, et exceptionnellement, pour la reprise, ils auront leur canne pour se déplacer. 

REPORTAGE. « Il était temps » pour les travailleurs de l’Esat de Gabriel-Deshayes

L’organisation évolue au jour le jour

L’organisation évolue au jour le jour.  On s’adapte, assure Céline Le Dref, cheffe de service de l’Esat. On s’était projeté mais parfois le fonctionnement est plus compliqué que prévu. » D’autant que la répétition de certains gestes barrières génère parfois des troubles du comportement, réveille des peurs, chez certains travailleurs.  Les professionnels sont là pour désamorcer ce genre de situations avec bienveillance », explique encore Céline Le Dref. On prend le temps de discuter de leur ressenti devant ces nouvelles manières de travailler », ajoute l’animatrice.

« Rien n’a repris »

Même organisation au sein de l’atelier traiteur, visières de protection, masques, etc. Il continue de fonctionner malgré un carnet de commandes vide.  Rien n’a repris »,souffle Céline Le Dref. Un manque à gagner qui sera impossible à rattraper.  C’est la moitié du chiffre d’affaires des ateliers de l’Esat. 

Mais aux fourneaux, tout le monde s’active pour mitonner le repas des autres travailleurs et des personnels de Gabriel-Deshayes. Sylvie Morisset, l’animatrice d’atelier, s’enthousiasme :  C’est tout nouveau pour eux. Avant, c’était assuré par un prestataire. C’est de la vraie cuisine avec de nouveaux plats, différents de ce qu’on prépare habituellement pour les cocktails. » Et pour preuve, derrière elle, d’alléchantes tartes aux fraises en cours de montage.

Source OUEST FRANCE.

Lamballe : grâce à Guillaume Canet, elle reçoit du matériel de soin pour sa fille handicapée…

Pendant le confinement, Solange, habitante de Lamballe (Côtes-d’Armor) a pu discuter avec l’acteur Guillaume Canet du sort réservé aux enfants handicapés pendant le confinement.

Quelques jours plus tard, sans rien demander, l’artiste lui a fait parvenir du matériel de soin.

Solange lors de son échange avec Guillaume Canet sur Instagram.

Guillaume Canet est un acteur généreux et engagé. Il l’a prouvé l’an dernier lors de la sortie du film à succès « Au nom de la terre ». Il en a de nouveau fait la démonstration pendant le confinement en organisant des échanges sur Instagram avec, notamment, des membres du personnel hospitalier. Solange, une habitante de Lamballe dans les Côtes-d’Armor, a elle aussi pu discuter avec l’artiste le 13 mai dernier.

« Je l’ai interpellé en tant que maman d’une petite fille handicapée sur la difficulté de suivre les soins pendant le confinement. Il m’a répondu après quelques relances et j’ai pu intervenir dans un live organisé sur Instagram, » raconte la trentenaire. Solange est maman d’une petite fille de 17 mois atteinte d’une malade très rare. « Anouk souffre du syndrome de Skraban Deardoff. Elle a un retard moteur, un déficit mental, des soucis de ventilation, etc. Cela nécessite un suivi très lourd avec une psychomoteur, une orthophoniste et un kiné notamment et pendant le confinement il a fallu tout faire à distance. »

Guillaume Canet a publié les photos de Solange sur son compte Instagram.

Cette situation, la Bretonne a pu l’exposer pendant près de vingt minutes en direct devant des milliers d’internautes. « J’ai expliqué que les professionnels manquaient de matériel, notamment au centre d’action médico-social de Saint-Brieuc. Guillaume Canet m’a écouté et juste après la discussion il m’a rappelé. » Forcément un peu intimidant.

Des blouses, du gel, des masques et des charlottes

Une semaine plus tard, Solange a reçu un premier colis contenant des gants ou encore du gel hydroalcoolique. « J’ai reçu un deuxième colis et d’autres gens sont entrés dans la boucle. Au final, j’ai fait les calculs et entre ce qui a été envoyé chez moi et au CAMSP on a reçu l’équivalent de 43 semaines de soins pour Anouk mais ça va bénéficier à d’autres enfants, c’est génial ! ».

Solange, encore plus admirative de son idole a tenu à lui envoyer un petit mot pour le remercier. Guillaume Canet a publié la carte sur les réseaux afin de remercier les donateurs anonymes. « C’est une vraie jolie histoire ! » conclut Solange.

Source FRANCE BLEU.

Gard : le déconfinement est progressif pour les personnes atteintes de déficiences intellectuelles…

Bouleversé pendant le confinement, l’accueil des personnes en situation de handicap intellectuel reprend progressivement. Un retour au collectif difficile à mettre en place.

La parenthèse a laissé des traces.

Plusieurs établissements du Gard en ont fait l’expérience.

Au foyer d'accueil spécialisé Villaret-Guiraudet à Alès, il a fallu adapter le programme. / © Unapei 30

Dans les centres gérés par l’Unapei 30 (Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales, et de leurs amis), le retour des personnes en situation de handicap intellectuel, qui s’étaient confinées en famille, a commencé. Progressivement, sur la base du volontariat, les personnes accompagnées font leur retour dans les centres de vie (l’accueil de jour) et les foyers d’hébergement.

« Depuis le 11 mai, tous nos établissements ont rouvert confirme Olivier Donate, le directeur de l’Unapei 30. Les activités en journée ont repris dans le respect des gestes barrières. Il n’y a plus de contact physique et les distanciations sociales sont respectées. C’est un dispositif nouveau qui impacte le quotidien ». Seulement 30 % des personnes accompagnées par l’Unapei 30 ont repris le chemin des IME (Instituts médico-éducatifs) et des ESAT (Établissements et Services d’Aide par le Travail ).

Quotidien bouleversé

Avec un protocole sanitaire strict, tout le fonctionnement des établissements change. Jérôme Lemaistre est directeur de l’IME Rochebelle à Alès. Sa structure a de nouveau accueilli les bénéficiaires à partir du 18 mai.

Tous les établissements gérés par l'Unapei 30 ont rouvert comme l'IME Rochebelle à Alès / © Unapei 30

Aujourd’hui plus de la moitié des 70 enfants et jeunes adultes qui sont accueillis (de 8 à 20 ans) ont repris le chemin de l’IME.  « Pour ceux qui sont restés à la maison, explique le directeur, on assure le suivi par téléphone ou à domicile. Pour l’aspect pédagogique, tous les projets individuels, mis en place en début d’année, ont été bouleversés. Notamment, l’inclusion sociétale ou l’accès à la vie professionnelle sont à l’arrêt. On garantit aujourd’hui des activités éducatives, mais pas la totalité du projet. » A chaque fois, l’équipe pédagogique s’adapte et trouve des compromis.

Parmi les anecdotes je pourrais citer celle d’un autiste de 14 ans qui avait l’habitude de faire à heure fixe une balnéo dans le centre et souhaitait reprendre cette activité. Il a fallu lui expliquer que, pour des raisons de sécurité, ce n’était plus possible. Mais, pour éviter de le perturber, on a transformé cette activité en baignoire thérapeutique. On trouve des solutions à chaque fois.

Certains parents préfèrent garder leurs enfants à la maison

Alice Bitam, 21 ans n’a pas encore réintégré le foyer de vie qui l’accueille en journée.

Alice Bitam, 21 ans, reste pour le moment au domicile familial / © Ursula Bitam

Sa mère, Ursula Bitam préfère garder sa fille encore à domicile même si le foyer est à nouveau ouvert aux externes en demi-journée. « J’ai profité de cette période de confinement pour travailler son autonomie, ce que je n’avais pas le temps de faire de manière intensive lorsqu’elle était en accueil de jour. Concernant la reprise, et dans la mesure où nous avons le choix, je me laisserai guider par son envie d’y retourner ».

Alice est atteinte d’une maladie génétique rare, le syndrome DDX3X (retard de développement et/ou mental). « Il a fallu s’adapter. A la maison, on ne peut pas proposer les mêmes activités que dans un centre, ni remplacer la convivialité qui y règne.  On a mis en place un programme avec de nombreuses activités sportives. Je lui ai expliqué les raisons de cette situation extraordinaire, que tout le monde était concerné, et que nous prenions tous ensemble ces précautions pour ne pas tomber malade ».

Je n’ai pas l’impression qu’Alice ait été particulièrement affectée par le confinement. Toutefois, elle a été frustrée du manque de lien social, et a probablement éprouvé un sentiment d’abandon pendant les premières semaines de confinement. Elle s’est ensuite adaptée.

Comme ses camarades, elle a bénéficié d’un accompagnement à distance. « Pendant le confinement, une éducatrice l’appelait une fois par semaine. C’était un peu compliqué parce qu’Alice est non verbale, c’était abstrait pour elle. Ensuite, on a pu avoir un contact par visio, puis une visite à domicile par une éducatrice. Cette expérience nous a permis de réaliser un suivi différent, de prendre plus le temps, du recul et ainsi la redécouvrir avec ses forces et ses faiblesses. »

Rester ou partir

Au début de la crise, les familles ont eu à choisir : venir chercher leurs proches ou les laisser dans leurs institutions d’hébergement, mais sans possibilité de visite. Dans le Gard, 157 bénéficiaires sur 179 ont ainsi vécu le confinement dans un centre, soit 87%.

Séverine Sensier est la directrice du foyer d’accueil médicalisé Villaret-Guiraudet à Alès qui accompagne 28 résidents sur 30 depuis la crise sanitaire. Des adultes polyhandicapés (handicap moteur + déficience intellectuelle sévère) âgés de 22 à 73 ans. Le huis clos a été privilégié.

Par mesure de sécurité, certains ateliers ont été suspendus et les activités en extérieur privilégiées. « Les résidents ont fait preuve d’adaptation, quelques-uns ont réclamé leurs proches, mais rapidement ils se sont apaisés. Ils se sont recréés un quotidien, des repères raconte la directrice.

Au foyer d'accueil médicalisé Villaret-Guiraudet à Alès, les activités extérieures ont été privilégiées. / © Unapei 30

Au regard de la fragilité des résidents, l’établissement a appliqué des mesures sanitaires drastiques (distanciations sociales, port du masque et de la blouse pour le personnel de proximité, c’est-à-dire les soignants et les éducateurs). « Les résidents se sont adaptés. Le plus surprenant, c’est l’absence de troubles du comportement liés à cette crise sanitaire. Les inquiétudes étaient plus vives du côté du personnel de proximité ».

Aujourd’hui, les visites sont possibles , uniquement sur rendez-vous et dans le respect des règles sanitaires. Il faudra patienter jusqu’au 22 juin pour un retour à la normale.

Certains sont restés confinés en foyer

Émilie Pailhon, 37 ans, atteinte d’une déficience mentale et de troubles autistiques, est restée confinée dans son foyer d’accueil des Agarrus à Bagnols sur Cèze.

Au foyer d'accueil des Agarrus à Bagnols-sur-Cèze, certains sont restés confinés. / © Unapei 30

Comme elle, 8 des 14 internes sont restés à l’institut. Neuf semaines sans contact physique, une première pour sa mère, Christine Pailhon. « Elle revient normalement à domicile tous les week-end. J’ai un gros sentiment de culpabilité d’avoir laissé ma fille au foyer. Mais si on l’a fait, c’est parce que son psychiatre nous l’a conseillé. Elle était mieux prise en charge d’après lui, et il a eu raison, car elle a mieux vécu la situation que moi et ma famille. Elle était entourée et mieux prise en charge. Le côté positif, c’est que j’ai compris qu’Émilie pouvait vivre sans moi ». Heureusement, pour la mère de famille, il restait le téléphone. Bientôt sa fille pourra venir chez elle.

Depuis le 13 mai, on revoit Émilie une fois par semaine, en suivant un protocole assez particulier. Étant tactile et maman poule, c’est compliqué pour moi. Pour ma fille, cela ne lui pose pas de problème. Très prochainement, je vais pouvoir la prendre dans mes bras, l’embrasser. Je suis impatiente et à la fois anxieuse.

Parmi les camarades d’Émilie Pailhon, une seule famille rencontre aujourd’hui des difficultés pour envisager le retour de son fils, resté confiné à la maison.

Adapter la reprise

Mélanie Faure-Romagnac est psychologue clinicienne, en charge de patients ayant des déficiences intellectuelles. Comme la compréhension des personnes déficientes mentales est plus complexe, elle prône un retour progressif à la vie d’avant l’épidémie.

Il faut prendre le temps qui paraît nécessaire, et surtout ne pas se précipiter. Il faut en parler le plus possible. Plus on en parle et moins on s’inquiète et plus on va mettre du sens sur ce qui arrive. Par exemple, expliquer l’intérêt de la distanciation sociale.

« Le plus difficile, dit elle, est qu’il faut à chaque fois trouver les mots adéquats et être au plus juste avec la situation, employer des termes simples et expliquer sans dramatiser. Souvent l’anxiété est importante. La déficience intellectuelle ne permet pas d’assimiler et percevoir les nuances. Certains ont vécu la période de manière sereine, d’autres au contraire ont réactivé des traumatismes, des troubles du comportement anxieux, mais comme tout un chacun. Par exemple, les questions autour de la mort sont apparues ou réapparues . La crise sanitaire a bien eu des effets sur le plan psychologique des personnes en situation de handicap mental, mais c’est aussi valable pour tout le monde. Personne ne sort de cette crise comme si rien ne s’était passé ».

L’après Covid-19

La crise sanitaire a bouleversé le quotidien des professionnels en charge des personnes atteintes de déficiences intellectuelles. Il est question aujourd’hui d’un « renouveau ».Le directeur de l’Unapei 30, Olivier Donate, travaille avec différents acteurs médicaux sociaux sur une réorganisation de la prise en charge. « On souhaite diversifier nos offres d’accompagnement. On s’est aperçu que certaines familles en avaient la capacité. L’idée aujourd’hui est d’étendre les modalités d’accompagnement et s’adapter au plus près des besoins. Les évolutions sur les modes de prise en charge devront pouvoir s’inscrire pleinement en lien avec l’autodétermination des bénéficiaires et la prise en compte de leur souhait ».

Le directeur de l’Unapei 30 participe à la réflexion et à l’élaboration du projet « Communauté 360 » dans le Gard . Un dispositif national, via une plateforme téléphonique qui permettra de diriger les personnes en situation de handicap et sans solution vers des communautés territoriales d’acteurs. A ce jour, dans le Gard, 300 personnes en situation de handicap sont sans solution d’accompagnement.

Source FR3.

Allier : un clip vidéo pour remercier leurs soignants dans un foyer d’adultes handicapés…

A Saint-Pourçain-sur-Sioule dans l’Allier, les résidents d’un foyer pour adultes handicapés ont réalisé un clip vidéo pour remercier ceux qui les ont pris en charge durant le confinement.

Une période difficile, pas encore terminée car aucun d’entre eux n’est encore retourné dans sa famille.

Séance de montage pour mettre au point les derniers détails. / © Christian Darneuville - France 3 Auvergne

Les 36 résidents de la Maison Bleue à Saint-Pourçain-sur-Sioule dans l’Allier ont passé tout le confinement imposé par le coronavirus Covid 19 dans leur foyer d’accueil pour adultes handicapés. Alors que début juin tout le monde expérimente le déconfinement, ils n’ont pas encore eu la possibilité de rentrer dans leurs familles. De là est née une grande complicité avec les soignants qui les ont accompagnés durant cette période. Et pour le leur dire, ils ont réalisé un clip vidéo.

« On a été très touchés et vraiment émus que les résidents aient voulu nous remercier de cette manière-là parce qu’on n’était pas au courant, ça a été une surprise. On est très fiers d’eux, qu’ils aient pris cette initiative et surtout qu’ils aient réussi à tenir le secret jusqu’au bout » dit Margaux Simon, agent de service hospitalier.

Une suite de remerciements qui s’enchaînent et qui en disent long sur leur reconnaissance comme le résume Brandon Eluin, un des résidents devenu acteur : « Heureusement qu’ils étaient là pour s’occuper de nous et nous faire faire des activités parce que c’est vrai que c’était un peu long« .

Pour réaliser le clip, ces adultes handicapés ont utilisé le matériel vidéo mis à leur disposition tout au long de l’année. Pour se mettre en scène chacun a imaginé l’endroit où il aimerait se trouver s’il pouvait quitter le foyer, le tout a été filmé sur un fond vert pour permettre le trucage et l’incrustation des images d’un aquarium géant, d’une virée en side-car, d’un match au stade Marcel Michelin ou sur un lac gelé pour une partie de pêche. « Mon rêve c’est de voyager pour partir, pour prendre des vacances » dit Sophie Enguerrand.

Ces résidents, toujours confinés ne voient leur familles qu’à un mètre de distance et pour certains d’entre eux, plus fragiles uniquement par internet.  Marielle Faure, la directrice-adjointe de l’hôpital Cœur de Bourbonnais espère un rapide changement : « La situation sanitaire s’améliore donc on peut penser que les mesures d’assouplissement vont se poursuivre. A fin juin je pense qu’on y verra plus clair s’il n’y a pas d’autre foyer épidémique« .

Le mot de la fin est pour Christel Barakat, une des résidentes : « J’ai vraiment hâte que ça se termine, et puis retrouver maman et ma famille aussi« .

Source FR3.

Coronavirus : Un numéro vert pour donner du répit aux familles confrontées au handicap et « épuisées »…

Ce numéro, 0 800 360 360, va être activé à titre expérimental dans sept régions.

Coronavirus : Un numéro vert pour donner du répit aux familles confrontées au handicap et « épuisées »

Deux mois de confinement ont épuisé les personnes handicapées et leurs familles. Sophie Cluzel​, la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, a annoncé ce vendredi la création d’un numéro vert pour les épauler. Il sera disponible dans 25 départements.

Ce numéro, 0 800 360 360, activé à titre expérimental dans sept régions, permettra aux familles de « trouver des solutions pendant la crise, parce que ça va être beaucoup plus long pour les personnes en situation de handicap de retrouver une vie normale », a déclaré Sophie Cluzel lors d’un point presse à Bordeaux.

Accompagner les aidants

La secrétaire d’Etat s’est notamment arrêtée au Café joyeux, une chaîne de restauration employant des équipiers ayant un handicap mental ou des troubles cognitifs, qui a ouvert son cinquième établissement à Bordeaux mardi, après Rennes et Paris.

« Les professions du médico-social ont répondu présent pendant la crise à domicile, mais pour autant il faut travailler différemment » et « amplifier cette coopération », a souligné la secrétaire d’Etat. « Pour trouver des solutions de répit, accompagner les aidants, réaccompagner dans l’accès au soin », cette plateforme, présentée comme « une porte d’entrée unique », renverra vers des équipes territoriales d’écoutants. Prévue pour être lancée en 2021, elle a de fait été adaptée au contexte.

Des réponses peu adaptées

« Aujourd’hui, les familles au bout de deux mois et demi de confinement sont pour beaucoup épuisées » et ont « besoin de soutien » à l’heure d’une reprise des écoles et établissements médico-sociaux « très progressive », a relevé Sophie Cluzel.

« Ce que la crise nous a enseigné, c’est l’isolement des familles, c’est que parfois il n’y a pas de réponses adaptées (ou pas encore) de services d’accompagnement et là, nous mettons les acteurs tous ensemble avec la maison départementale des personnes handicapées, en cœur du réacteur et la coopération des territoires, des communes », a détaillé la secrétaire d’Etat.

Selon elle, la crise a révélé les difficultés de personnes « à la maison, avec des besoins excessivement importants, notamment d’accès aux soins », rendu « complexe » pendant la crise et faisant aujourd’hui redouter des « pertes d’acquis ».

Source 20 MINUTES.

Une étude souligne le douloureux isolement de certains seniors pendant le confinement…

4% des plus de 60 ans, soit 720.000 seniors, «n’ont eu aucun contact avec leur famille durant le confinement», selon un sondage révélé par l’association Les Petits frères des pauvres.

Près de 600.000 personnes vivent aujourd'hui en France dans l'un des 7200 Ehpad du territoire.

La plupart des personnes âgées ont eu davantage de contacts avec leurs familles pendant le confinement, mais une minorité, déjà très isolée habituellement, l’a été encore plus pendant la crise épidémique, révèle une étude publiée jeudi 4 juin par l’association Les Petits frères des pauvres.

«En dépit d’un bel élan de solidarité familiale et citoyenne, de nombreuses personnes âgées (…) ont encore davantage souffert de solitude et d’isolement», relève l’association, qui se consacre justement à rompre l’isolement des seniors. Une étude CSA, réalisée pour l’association auprès de 1503 personnes de plus de 60 ans, met certes en évidence un «renforcement des contacts familiaux» pendant le confinement: 43% des sondés disent avoir eu pendant cette période un contact tous les jours ou presque avec leur famille, contre 33% auparavant.

Mais à l’inverse, 4% des plus de 60 ans, soit 720.000 seniors, «n’ont eu aucun contact avec leur famille durant le confinement», alors que 1% seulement faisaient état d’une telle situation avant l’épidémie, selon le rapport. Ces personnes les plus isolées, qui «vivent une sorte de confinement permanent», ont pu se sentir «complètement abandonnées» pendant la crise sanitaire.

Les «invisibles»

Ce sont ces «invisibles» qui «ont le plus souffert», selon la déléguée générale des «Petits frères», Armelle de Guibert. Pour beaucoup d’aînés, le numérique a certes permis de rétablir des contacts: 59% des seniors disposant d’un accès à internet ont passé des appels en «visio» avec leurs proches (et même 43% des plus de 85 ans). Pour autant, soulignent les «Petits frères», «4,1 millions de Français de 60 ans et plus n’utilisent jamais internet, surtout les plus âgés et les plus modestes». Pour Mme de Guibert, l’enjeu va être de «faire perdurer la dynamique de solidarité» qui s’est manifestée pendant le confinement, «pour qu’on aille vers ceux qui sont passés à travers les mailles du filet».

Pour l’association, il importe de «prévenir» l’isolement des plus âgés. Pour ceux qui résident encore chez eux, cela doit passer par exemple par une amélioration de l’aménagement urbain, pour favoriser les déplacements, mais aussi par le maintien des services et commerces de proximité.

Et pour ceux qui vivent en maison de retraite, il faut «systématiser les lignes téléphoniques dans les chambres», ou encore «faciliter l’intervention de bénévoles d’accompagnement».

Source LE FIGARO.

Poitiers : des salariés d’une association protestent contre les masques périmés…

Une cinquantaine de salariés de l’Association pour la Promotion des Personnes Sourdes Aveugles et Sourdaveugles (APSA) a manifesté à Poitiers devant le siège de la structure pour dénoncer la mise à disposition de masques périmés.

Poitiers : des salariés d’une association protestent contre les masques périmés. © Romain Burot - France Télévisions

Ils sont une cinquantaine à avoir répondu au préavis de grève déposé par le syndicat SUD devant le siège de l’APSA 86 (l’Association pour la Promotion des Personnes Sourdes Aveugles et Sourdaveugles) à Poitiers. Ces salariés de cette structure qui emploie 450 personnes au sein de 13 établissements pour enfants et adultes fustigent la gestion de la crise sanitaire par leur direction.

Le 25 mai dernier, les employés reçoivent des masques après la détection d’une personne suspectée d’avoir contracté le Covid-19. Parmi les masques, des modèles chirurgicaux périmés depuis janvier 2019 et des masques FFP2 périmés depuis… 2007.

« Ce qui nous mobilise en tant que travailleurs sociaux, c’est la mise à disposition très tardive de masques pour pouvoir faire notre travail d’accompagnement avec les personnes en situation de handicap sensoriel. Nous avons attendu longtemps pour en avoir. Maintenant que nous en possédons, nous nous rendons compte qu’ils sont périmés. Avec un masque FFP2, une employée a même ressenti une gêne et a eu de la toux. La barre de mousse était totalement détériorée » déplore Isabelle Blanchet, déléguée SUD APSA 86.

De son côté, la direction de l’APSA 86 rejette la faute sur l’ARS (Agence Régionale de Santé) : « Nous avons toujours tout mis en œuvre pour assurer la sécurité de nos résidents et nos salariés durant la crise du Covid-19. Tous les masques chirurgicaux qui ont été distribués ont fait l’objet d’un contrôle de conformité en liaison avec l’ARS qui en a autorisé la distribution. »

Mais l’origine de la colère des manifestants ne vient pas que des masques. Le syndicat SUD dénonce aussi une politique managériale répressive ainsi qu’une répression syndicale. « Le directeur général de l’APSA a mis en procédure de licenciement la directrice du pôle adulte sans raison. Quant au dialogue avec les syndicats, il y a un manque de respect à notre égard, comme la mise à disposition de locaux vétustes » fustige la syndicaliste Isabelle Blanchet. Sur ces dernières accusations, la direction n’a pas souhaité réagir.

Cette manifestation masquée a porté ses fruits : le syndicat a obtenu une audience avec le directeur général et le président de l’association mercredi prochain.

Source FR3.

16 décès dans un EHPAD de Tonnay-Charente. D.Bussereau dénonce le système d’informations… Vidéo

16 résidents d’un EHPAD de Tonnay-Charente (17) sont décédés du CoVid 19. Dominique Bussereau, le président de Charente maritime, dénonce des dysfonctionnements dans la transmission des informations entre l’Agence régionale de santé et les élus.

16 pensionnaires de cet EHPAD privé de Tonnay-charente sont décédés du covid 19 depuis mars. / © Jérôme Deboeuf-France Télévisions

Le chiffre n’apparaît nulle part dans les relevés quotidiens envoyés par l’Agence régionale de la santé. 48 personnes sont décédées du coronavirus en Charente maritime depuis le début de la crise. Or sur ces 48 décès, 16 ont eu lieu au même endroit, à l’EHPAD « Les portes du jardin » à Tonnay-Charente.

Il y a quelques semaines 13 personnes s’étaient révélées positives dans cet établissement privé. Mais depuis, plus rien. Ce sont nos confrères du journal Sud-Ouest qui ont publié l’information hier. Dominique Bussereau, le président de la Cha

Interrogé par téléphone, Dominique Bussereau ne décolère pas. « Ce qui s’est produit est grave. Personne n’était au courant, ni moi, ni le maire, ni le préfet. J’ai donc saisi le ministre de la Santé, Olivier Véran pour lui signaler ces dysfonctionnements technocratiques. Je ne veux mettre en cause personne, ce que je dénonce ce sont les problèmes de transmission des informations. »

L’agence régionale de santé a répondu directement par téléphone à Dominique Bussereau en confirmant le décès de ces 16 résidents, depuis le début de la crise.
Le maire de Tonnay-Charente, Eric Authiat, se veut plus modéré. « Je suis d’accord avec M. Bussereau sur le manque de transparence de la part de cet EHPAD privé. Moi-même je l’ai appris par hasard et j’ai aussitôt appelé l’établissement. On souffre trop de non-dits, il faut être sérieux et transparent. D’autant que si on regarde bien cela fait à peu prés cinq décès sur trois mois, la situation n’est pas si catastrophique », nuance le maire.

Reportage Jérôme Deboeuf, Pascal Simon et Christophe Pougeas :

Source FR3.