Coronavirus : tout savoir sur les autotests, mis en vente en pharmacie…

Les autotests pour détecter le Covid-19 doivent arriver en pharmacie.

Ce nouvel outil de la panoplie du gouvernement pour endiguer l’épidémie sera cependant difficile à trouver dans un premier temps.

On fait le point.

Les autotests comprennent un écouvillon à introduire dans le nez.

 

Homologués depuis le 16 mars par la Haute autorité de santé, les autotests arrivent en France à partir de ce lundi 12 avril. Un arrêté du ministre de la Santé a été publié ce dimanche au Journal officiel pour autoriser leur vente en pharmacie.

Très attendus par les Français, ils permettront de savoir si l’on est positif ou non au Covid-19 grâce à un prélèvement nasal, mais moins profond donc moins désagréable que les tests PCR ou antigéniques habituels. Mais ils ne se suffiront pas à eux-mêmes car en cas de test positif, un test PCR sera nécessaire pour le confirmer le cas échéant et pour également le comptabiliser et caractériser un éventuel variant. Où les trouver ? Qui pourra les acheter ? Quelle fiabilité ? France Bleu fait le point.

Où et quand pourra-t-on s’en procurer ?

Annoncé dans un premier temps à la vente dans les grandes surfaces, les autotests ne seront disponibles qu’en pharmacie. Le ministère de la Santé rappelle qu’il s’agit de dispositif médicaux et, comme l’indique la loi, ils doivent alors être vendus en officine. « Il faut qu’il y ait un professionnel de santé qui puisse vendre ces tests-là, et en expliquer le fonctionnement, ce n’est pas si simple » a justifié Olivier Véran. Les pharmaciens pourront les vendre à partir de lundi 12 avril mais ils risquent d’être compliqués à trouver dans les premiers jours. La quasi-totalité des stocks a été préemptée par l’Etat afin de préparer la rentrée des classes (26 avril pour les maternelles/primaires et 3 mai pour les collèges/lycées). Dans un entretien au Journal du dimanche, Olivier Véran dit envisager « d’aller jusqu’à deux tests par semaine par élève et par enseignant ».

Le déploiement des autotests dans les pharmacies sera progressif « tout au long de la semaine », a précisé le ministre de la Santé. « On ne sera pas prêts demain à 8 heures du matin », a de toute façon fait savoir sur franceinfo Gilles Bonnefond, le président de l’Union des Syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) ce dimanche. Il espérait avoir davantage d’informations sur les prix, les conditions de mise à disposition et la liste des tests qui sont reconnus par l’Agence du médicament comme étant fiables.

D’ailleurs, de nombreuses officines n’ont pas encore été livrées. « Samedi, j’ai appelé beaucoup des mes confrères et pour le moment nous ne les avons pas encore reçus, explique Raphael Gigliotti, le trésorier du syndicat des pharmaciens des Alpes-Maritimes. On peut espérer les recevoir en milieu de semaine prochaine. Sauf miracle, je ne vois pas comment ils arriveraient lundi dans nos officines. » Certains fournisseurs et pharmaciens attendaient la publication de l’arrêté. De plus, « certains tests ne sont pas encore validés par les autorités sanitaires« , explique Caroline Mignot, pharmacienne dans le Loiret. Elle a donc préféré attendre quelques jours avant de passer commande, pour s’assurer que les tests qu’elle vendrait étaient bien validés.

A quel coût ?

Leur prix est encadré : il ne pourra excéder 6 euros jusqu’au 15 mai, puis 5,20 euros. Leur vente sur Internet est interdite.

Ils seront délivrés gratuitement, sur justificatif, aux salariés à domicile intervenant auprès de personnes âgées ou en situation de handicap, ainsi qu’aux accueillants familiaux accompagnant ces personnes, dans la limite de 10 autotests par mois. Au total, « environ 600 000 professionnels bénéficieront de cette prise en charge intégrale par l’Assurance Maladie », estime le ministère de la Santé. En revanche, « les autotests ne sont pas pris en charge par l’Assurance Maladie pour le grand public » qui dispose « déjà d’une offre de tests PCR et antigéniques facilement accessibles et pris en charge, dans un réseau dense de plus de 12 000 points de tests ».

Qui peut y avoir accès ?

La HAS indique autoriser les autotests pour les plus de 15 ans qui ne présentent pas de symptômes, « dans le cadre de campagnes de dépistage itératif à large échelle, ainsi que dans le cadre de tests de confort (se faire tester avant des rassemblements familiaux par exemple) pour les particuliers », rappelle la DGS.

Comment ça marche ?

L’autotest a un fonctionnement similaire à celui des tests antigéniques puisqu’il se présente sous la forme d’une sorte de coton-tige à introduire dans son nez. Rassurez-vous, il est plus court que pour les tests antigéniques et PCR. Les autorités sanitaires françaises estiment qu’un test doit aller au moins à trois centimètres pour être efficace, bien que certains fabricants assurent qu’il n’y a qu’à rester à la surface des narines. Il faut ensuite effectuer cinq  rotation dans la narine avant retirer le coton-tige. Une fois le prélèvement réalisé, il faut le placer dans un tube rempli d’une solution et, si le test est positif, une bande colorée apparaît. Le résultat est rapide, moins d’une demi-heure.

Quel intérêt contre l’épidémie ?

Les partisans des autotests y voient un moyen d’accroître l’ampleur du suivi de l’épidémie. « Réalisés de manière massive, ils pourraient stopper rapidement la circulation du virus », a affirmé début mars à l’Assemblée nationale le député Cyrille Isaac-Sibille (Modem). « Ils sont simples d’utilisation, ils donnent un résultat immédiat (et) peuvent être diffusés largement« , a-t-il énuméré. Il faut, en effet, parfois des jours pour obtenir le résultat d’un test PCR, ce qui limite la réactivité face à l’épidémie.

Quelle fiabilité ?

« La Haute autorité de Santé impose pour autoriser ces tests que leur « sensibilité », c’est-à-dire leur capacité à détecter le virus chez une personne malade, s’élève au minimum à 80% », rappelle le ministère de la Santé. Par ailleurs, le risque d’un « faux positif » est « extrêmement réduit », moins de 1%.

Cependant, « le prélèvement des autotests n’étant pas réalisé par un professionnel de santé, mais par l’usager lui-même, la possibilité d’obtenir un « faux négatif » causé par une erreur de prélèvement est bien réelle ». Le ministère rappelle qu’aucun test ne permet « en cas de résultat négatif de lever les gestes barrières ».

Surtout, en cas de résultat positif avec un autotest, la Haute autorité de santé indique qu’un test PCR sera indispensable pour le confirmer et pour détecter un éventuel variant. Cela permet aussi de « conserver un outil de suivi » de l’épidémie, souligne Olivier Véran.

Source FRANCE BLEU.

Diabète de type 2 : bientôt une pilule d’insuline pour remplacer la piqûre…

L’administration sous-cutanée traditionnelle d’insuline pour les patients diabétiques pourrait être bientôt remplacée par un traitement oral qui libère la dose d’insuline nécessaire, sans surdosage, tout en évitant la destruction par les acides gastriques.

 

Diabète de type 2 : bientôt une pilule d'insuline pour remplacer la piqûre

 

Une prochaine révolution pour les patients atteints de diabète ? Depuis le 11 janvier 1922, date de la première injection d’insuline sur l’Homme, cette technique d’administration sous-cutanée est utilisée par les patients diabétiques pour maintenir leur niveau de glycémie à des valeurs normales. Depuis plusieurs années, les chercheurs tentent de trouver une alternative à cette méthode contraignante des piqûres quotidiennes. Des scientifiques de l’université de New-York à Abu Dhabi semblent avoir trouvé une pilule efficace qui parvient à éviter la destruction par les acides gastriques, longtemps point de blocage à la conception d’un traitement oral. Ils ont présenté leurs résultats le 6 avril dans la revue scientifique Chemical Science.

Éviter les retards de traitement

L’objectif premier des chercheurs est de fournir un moyen moins rebutant pour les patients de traiter leur diabète. Une étude parue en novembre 2017 dans la revue Diabetic Medicine a estimé que près d’un tiers des patients (30%) retardent le traitement par insuline à cause des craintes concernant l’auto-injection. “Notre technologie a le potentiel de permettre l’administration orale d’insuline d’une manière plus sûre, plus efficace et plus conviviale pour les patients, en allégeant le fardeau du traitement qui se limite à l’administration intraveineuse ou sous-cutanée”, se réjouit Ali Trabolsi, auteur principal de l’étude.

Les nanomatériaux, la solution miracle

La difficulté dans la conception d’une pilule d’insuline est de faire en sorte qu’elle soit protégée pour pouvoir être administrée là où c’est nécessaire. D’autres projets de traitement par voie orale ont été développés ces dernières années mais aucun n’est parvenu à être pleinement efficace. “Malgré les essais cliniques de plusieurs formulations d’insuline orales, un développement commercial suffisant n’a pas encore été réalisé”, confirme Ali Trabolsi.

Les chercheurs y sont parvenus en plaçant l’insuline entre des nanomatériaux résistants à l’acide gastrique mais sensibles au sucre. “Notre travail surmonte les barrières d’administration de l’insuline par voie orale en utilisant des nanoparticules de nCOF chargées d’insuline, qui confèrent une protection de l’insuline dans l’estomac, ainsi qu’une libération sensible au glucose, précise Farah Benyettou, chercheuse au Trabolsi Research Group de l’Université de New York à Abu Dhabi et autrice de l’étude.. Cette technologie répond rapidement à une élévation de la glycémie, mais s’arrêterait rapidement pour éviter une surdose d’insuline, et pour finir améliorera considérablement le bien-être des patients diabétiques dans le monde.

La pilule bientôt testée sur l’Homme

Ces nanomatériaux apparaissent d’autant plus efficaces qu’ils sont capables de contenir et de conditionner jusqu’à 65% de leur propre poids en insuline. Ces nanomatériaux parviennent à libérer la quantité suffisante d’insuline dont le corps a besoin et éviter d’éventuels surdosages.

Cette pilule, pour l’instant uniquement testée sur des rats, doit confirmer son efficacité chez l’Homme. Les chercheurs ont déjà annoncé travailler à affiner la chimie de leur système en explorant et en testant différents types de nanoparticules.

Source POURQUOI DOCTEUR.

Nanisme : un nouveau médicament testé sur une jeune Française…

La molécule utilisée a été découverte par des chercheurs de l’hôpital Necker. Elle pourrait permettre à la jeune fille de gagner dix à vingt centimètres.

Nanisme : un nouveau médicament testé sur une jeune Française

 

C’est un espoir pour une famille et des milliers d’autres. Mardi 30 mars, Amandine, neuf ans, atteinte d’achondroplasie, une forme de nanisme, a démarré l’essai d’un nouveau médicament. L’infigratinib est initialement utilisé dans le traitement du cancer de la vessie, mais une équipe de scientifique de l’hôpital Necker a découvert son intérêt dans la prise en charge de cette anomalie.

Plus de vingt ans de recherches

En 1994, Dr Laurence Legeai-Mallet et son équipe ont découvert le gène responsable de l’achondroplasie. Elle est liée à une mutation du gène FGFR3, celui-ci fabrique alors la protéine FGFR3 en excès. Cette dernière est présente dans les cellules des os et du cartilage, et lorsqu’elle est produite en trop grande quantité, elle dérègle la croissance osseuse et l’ossification. Au sein de l’Institut Imagine, situé sur le campus de l’hôpital Necker, l’équipe « n’a cessé d’explorer les mécanismes dérégulés par l’altération de ce gène et de mettre au point des modèles cellulaires et animaux pour tester des molécules et développer de nouvelles options thérapeutiques« , précise un communiqué.

Un médicament prometteur

Il aura fallu vingt ans pour trouver un traitement potentiel. En 2016, Dr Laurence Legeai-Mallet publie les résultas concluants d’un essai mené avec l’infigratinib. « Cette molécule réduit la phosphorylation de FGFR3, responsable de son hyperactivité, et corrige la croissance anormale dans nos modèles animaux, explique la scientifique. Nous avons montré qu’une faible dose, injectée par voie sous-cutanée, est capable de pénétrer dans la plaque de croissance de ces modèles et d’en modifier l’organisation. » Un brevet a été déposé en France, mais c’est un laboratoire américain qui développe le médicament.

Une première administration en Australie

En juillet 2020, un jeune Australien a démarré l’utilisation de ce traitement. En France, Amandine, neuf ans, est la première personne a en bénéficier. Elle devra prendre quotidiennement sept cachets pendant au moins deux ans. Ils pourraient permettre d’empêcher l’apparition de complications comme les troubles ORL ou les problèmes orthopédiques ou de dos. Aussi, la fillette pourrait mesurer 10 à 20 cm de plus, que la moyenne des femmes atteintes du même trouble. Généralement, elles mesurent 1,24 m à l’âge adulte. « La seule (chance) donnée à Amandine de grandir, confie sa mère Valérie au Parisien. Elle n’est pas miraculeuse, elle n’annulera pas la maladie, mais elle l’aidera : chaque centimètre gagné est une victoire. » Le traitement doit prochainement être testé sur un petit garçon en France. Si ces différents essais sont concluants, des adultes pourraient aussi en bénéficier. En France, 2 400 personnes souffrent d’achondroplasie.

Source POURQUOI DOCTEUR.

Covid-19 : faut-il désormais privilégier les masques FFP2 contre le virus ?…

Pour lutter contre la Covid-19, le masque FFP2 est plus filtrant que le masque chirurgical. Néanmoins, en fonction des situations, ce dernier peut-être suffisant.

Explications.

Covid-19 : faut-il désormais privilégier les masques FFP2 contre le virus ?

 

Depuis de début de la crise sanitaire de la Covid-19, les masques se sont imposés dans nos vies. Mais, parfois, la confusion existe encore entre ceux dits FFP2 et les chirurgicaux. Le premier filtre l’air inspiré et les petites particules qu’il contient. Ainsi, il protège à la fois la personne qui le porte et ceux qui sont à ses côtés.

Le masque chirurgical, quant à lui, a surtout un intérêt pour les autres car il limite l’excrétion macro gouttelettes, qui peuvent contenir du virus. Il ne suffit pas à protéger celui qui le porte s’il est en contact avec des individus qui n’en ont pas, lors d’une réunion par exemple. En effet, ce n’est que si tous les participants à une discussion portent un masque chirurgical qu’il les empêche de se contaminer. Et, si tout le monde le porte dans une pièce, il limite les macro gouttelettes présentes dans l’air, ce qui diminue également les risques de contamination.

Bien porter le masque pour qu’il soit efficace

Aujourd’hui, ces deux types de masques sont disponibles à la vente pour toute la population. Le FFP2 est un peu plus cher que le chirurgical, entre deux et trois euros la pièce pour le premier, alors que le second est vendu par lot de cinquante pour cinq à dix euros en fonction des commerces. Mais les masques FFP2 peuvent être gratuits dans deux cas de figure : en sollicitant l’aide médicale d’Etat ou sur prescription médicale pour les personnes âgées de plus de 65 ans ayant certains facteurs de risque comme le diabète.

Quel masque faut-il choisir dans sa vie quotidienne ? Les masques FFP2 sont surtout utilisés par les soignants. A l’étranger, en revanche, certains pays comme l’Autriche l’ont rendu obligatoire pour toute la population dans les commerces et les transports. En France, aucune règle n’est fixée. Mais si cela est économiquement possible, il est préférable d’utiliser un FPP2 lors de situations où les personnes environnantes ne portent pas bien ou pas en continue leur masque, comme dans le train ou dans le métro. En effet, le port du masque chirurgical est efficace uniquement si l’ensemble des individus présents dans un lieu le porte correctement et tout le temps. Ainsi, lors d’une visite à un proche, le masque chirurgical est suffisant si les individus respectent ces conditions.

Réaliser un check-in pour le masque FFP2

Qu’il s’agisse du FFP2 ou du chirurgical, le masque doit donc être mis correctement et changé régulièrement pour être performant. Pour cela, les protocoles sont stricts. Il faut, avant toute manipulation, se laver les mains et, ensuite, toujours saisir le masque par les élastiques. Ce n’est qu’une fois posé sur le visage, que l’utilisateur peut l’ajuster. Le masque chirurgical doit couvrir la surface du bas du menton jusqu’au nez, en pinçant la barrette nasale avec les deux mains.

Pour les masques FFP2, la mise en place est plus complexe. Ils doivent mouler et s’adapter au visage de la personne. Pour vérifier qu’il est bien mis, il faut réaliser un check-in, qui permet de contrôler son étanchéité. Pour cela, il faut inspirer fortement et sentir les parois du masque se coller au visage, aux narines et/ou à la bouche. L’utilisateur peut ressentir une difficulté à inspirer car l’air est filtré, mais cela indique qu’il est posé correctement et fonctionne bien. Mais, si ce test est raté, cela signifie qu’il y a une fuite d’air. Il faut donc réajuster le masque.

Le port du masque est crucial mais reste aussi important que les autres gestes barrières. Ainsi, même avec un FFP2, il faut continuer à respecter la distanciation sociale, le lavage régulier des mains, à éternuer dans son coude… Des efforts qui devront encore être fournis plusieurs mois.

Arnaque à la vaccination : ne rappelez surtout pas les numéros à douze chiffres…

Sur le front de la pandémie, les escrocs flairant le profit ont multiplié les arnaques. Faux tests, fausses dérogations, faux vaccins et fausses convocations dans les centres de vaccinations.

Témoignages.

 

Arnaque à la vaccination : ne rappelez surtout pas les numéros à douze chiffres

 

Claude est âgée de 83 ans. Cette semaine-là, l’habitante d’Arcey attendait un coup de fil annoncé par le centre de vaccinations de L’Isle-sur-le-Doubs pour une prise de rendez-vous en vue de sa première injection Covid-19.

« J’étais tellement pressée de me faire vacciner que je ne me suis pas méfiée », avoue l’octogénaire. Car fin de semaine, son téléphone sonne effectivement.

« Je suis tombée dans le panneau tête baissée »

Au bout du fil, une demoiselle au vague accent lui annonce que son rendez-vous va être fixé. « Aussi m’invite-t-elle à raccrocher et à rappeler immédiatement un numéro à 12 chiffres et à demander un certain Monsieur Bernard. Elle me presse d’ailleurs de le faire à l’instant, au prétexte qu’il y a beaucoup de monde en attente pour les prises de rendez-vous. Je suis tombée dans le panneau tête baissée ».

« Il disposait de mon identité et de ma date de naissance. Comment ? »

Car Claude appelle illico le numéro commençant par 00 26. Au bout du fil, le fameux M. Bernard. « Il disposait de mon identité et de ma date de naissance. Comment ? Je n’en sais rien. Toujours est-il qu’il me met en attente. Sous aucun prétexte, me dit-il, je ne dois raccrocher. Une minute passe, puis, deux, puis trois ». À la quatrième minute suspendue au combiné, Claude flaire l’escroquerie et raccroche.

Des lignes éphémères

Selon son fils, qui a effectué des recherches, cet appel provenait du Guatemala. Il en a coûté 14 € de note téléphonique à Claude, qui a alerté la gendarmerie. Un petit ruisseau financier qui peut devenir grand fleuve car elle n’est sans doute pas la seule à tomber entre les mailles des champions de l’ arnaque au téléphone. Ils ouvrent des lignes éphémères et encaissent…

Appels d’Afrique, du Guatemala…

Gilbert, un retraité de 93 ans de Vieux-Charmont, en a lui aussi fait les frais. Par téléphone, il lui a été demandé de composer un numéro à 12 chiffres commençant par 00 23 au motif de lui avancer la date de son rendez-vous pour la 2e injection Covid. L’ancien militaire ne s’est pas laissé berner. L’appel provenait d’Afrique. Prudence.

Source EST REPUBLICAIN.

Santé cardio-vasculaire : tout se joue à 40 ans !…

Une alimentation saine et une activité physique régulière à la quarantaine permettent de prévenir les troubles cardiovasculaires.

Santé cardio-vasculaire : tout se joue à 40 ans !

 

Mieux vaut tard que jamais, même à 40 ans ! D’après une étude publiée dans The Journal of the American Heart Association, avoir un mode de vie sain à cet âge est une manière de prévenir efficacement l’apparition de problèmes de santé plus tard. Cela passe par la pratique régulière d’une activité physique et une alimentation saine. Aux États-Unis, il est recommandé de pratiquer au moins 75 minutes d’activité intense chaque semaine, ou 150 minutes d’activité modérée. Depuis plusieurs années, les autorités de santé conseillent de suivre ces deux recommandations pour être en bonne santé. Celles-ci ont été le point de départ de cette nouvelle étude : faut-il faire du sport et manger sain pour réduire significativement les risques cardiovasculaires ? Ou suivre une seules de ces recommandations suffit ?

Quelles sont les habitudes des quadragénaires ?

Pour répondre à cette question, ils ont utilisé les données d’une étude sur la santé cardiaque, démarrée dans les années 1950, dans le Massachusetts. Au total, les chercheurs ont recueilli des informations concernant plus de 2300 adultes, âgés de 47 ans en moyenne, et les ont suivi pendant plusieurs années. Pendant leurs recherches, ils ont vérifié dans quelle mesure ils suivaient ces deux recommandations. Sur l’ensemble des participants, 47% avaient soit une alimentation saine soit une activité physique régulière, et 28% avaient les deux.

Qu’est-ce que le syndrome métabolique ?

La deuxième partie de la recherche était consacrée au risque de syndrome métabolique chez ces adultes. Ce n’est pas une pathologie, mais plutôt une combinaison de troubles, souvent associés à un surpoids. La Fédération française de cardiologie (FFC) explique qu’il existe des définitions différentes selon les pays. La Fédération Internationale du Diabète (FID) estime qu’une personne en est atteinte lorsqu’elle présente une obésité abdominale et l’un des facteurs suivants : taux élevé de triglycérides, faible taux de « bon » cholestérol, hypertension artérielle, hyperglycémie. D’après la FFC, 22,5% des hommes sont touchés en France, et 18,5% des femmes.

Adopter mode de vie sain : l’assurance d’une meilleure santé

D’après les conclusions de cette recherche, avoir une alimentation saine et faire du sport régulièrement diminue de 65% le risque d’être atteint du syndrome métabolique, une alimentation saine uniquement réduit le risque de 33%, et la pratique du sport permet à elle seule de baisser le risque de 51%. Or, le syndrome métabolique augmente les risques de maladies cardiovasculaires. « Les professionnels de santé pourraient utiliser ces découvertes pour promouvoir les bénéfices d’une alimentation saine et d’une activité physique régulière auprès de leurs patients et ainsi éviter le développement de nombreuses maladies chroniques aujourd’hui et dans le futur« , conclut Vanessa Xanthakis, autrice de l’étude.

Source POURQUOI DOCTEUR.

Parkinson, cancer et diabète : une cause commune, l’enzyme parkine ?…

Selon une nouvelle étude, l’enzyme parkine, impliquée dans le développement de la maladie de Parkinson, jouerait également un rôle central dans l’apparition du cancer et du diabète de type 2.

Parkinson, cancer et diabète : une cause commune, l’enzyme parkine ?

 

Codée par le gène PARK2, situé sur le chromosome 6 humain, la parkine est une enzyme qui joue un rôle clé dans le maintien de la qualité du réseau mitochondrial des cellules, ces petites « centrales électriques » qui produisent l’énergie cellulaire. Lorsque les cellules sont stressées, des alarmes chimiques se déclenchent. La parkine se précipite alors pour protéger les mitochondries.

Selon une nouvelle étude de l’Institut Salk, situé à San Diego, Californie, il existerait un lien direct entre un des capteurs principaux du stress cellulaire et la parkine elle-même, qui serait non seulement lié au développement de la maladie de Parkinson, mais aussi à celui du cander et du diabète de type 2. Ces nouveaux travaux viennent d’être publiés dans la revue Science Advances.

Le rôle-clé de la parkine dans la mitophagie

Comment ce processus fonctionne-t-il ? Il faut d’abord se pencher sur le rôle joué par la parkine : pour maintenir la qualité du réseau mitochondrial, celle-ci élimine les mitochondries endommagées par le stress cellulaire afin que d’autres puissent prendre leur place grâce à un processus appelé mitophagie. Or, dans le cas de la maladie de Parkinson héréditaire, l’enzyme parkine subit une mutation qui la rend incapable de supprimer les mitochondries dysfonctionnelles.

Les scientifiques savent depuis plusieurs années que la parkine détecte d’une manière ou d’une autre le stress mitochondrial et déclenche le processus de mitophagie. Mais jusqu’à présent, ils ignoraient comment la parkine détecte pour la première fois les mitochondries endommagées car aucun signal envoyé à la parkine pour la prévenir n’avait été détecté.

Le laboratoire du Reuben Shaw de l’Institut Salk recherche depuis des années comment la cellule régule le processus de mitophagie. Il y a une dizaine d’années, les chercheurs ont découvert qu’une enzyme appelée AMPK, qui est très sensible aux stress cellulaires de toutes sortes, y compris les dommages mitochondriaux, contrôle l’autophagie en activant une autre enzyme appelée ULK1.

A la suite de cette découverte, les scientifiques se sont demandé quelles étaient les protéines liées à la mitophagie directement activées par l’enzyme ULK1 : il s’avère que la parkine en fait partie. Cela signifie donc que le processus de mitophagie est initié par seulement trois participants : d’abord l’AMPK, puis l’ULK1, et enfin la parkine.

Cette hypothèse a été confirmée par la spectrométrie de masse. Selon les chercheurs, l’enzyme AMPK sert très probablement de signal d’alerte à la parkine, qui descend alors la chaîne de commande par l’intermédiaire d’ULK1 pour aller vérifier les mitochondries. En cas de dommages trop importants des mitochondries, la parkine déclenche alors leur destruction.

De nombreuses implications métaboliques

Ces nouveaux ont de vastes implications, soulignent les auteurs de l’étude, notamment dans le développement d’un certain nombre de cancers et du diabète de type 2. « Ce que je retiens, c’est que le métabolisme et les changements dans la santé des mitochondries sont essentiels dans le cancer, dans le diabète et dans les maladies neurodégénératives, explique le Pr Shaw. Notre découverte indique qu’un médicament contre le diabète (la metformine, ndlr) qui active l’AMPK, dont nous avons précédemment montré qu’il pouvait supprimer le cancer, peut également aider à restaurer la fonction chez les patients atteints de maladies neurodégénératives. C’est parce que les mécanismes généraux qui sous-tendent la santé des cellules de notre corps sont beaucoup plus intégrés que quiconque aurait pu l’imaginer. »

Source POURQUOI DOCTEUR.

Coronavirus : Faudra-t-il aussi vacciner les enfants pour sortir de l’épidémie ?…

VACCINATION  – Un scénario de l’Institut Pasteur suggère que la vaccination des mineurs serait indispensable pour lever totalement les restrictions et gestes barrières.

Coronavirus : Faudra-t-il aussi vacciner les enfants pour sortir de l'épidémie ?

 

  • Une modélisation de l’Institut Pasteur suggère qu’il faudrait vacciner 90 % des adultes pour arriver à supprimer la circulation du variant britannique du Covid-19.
  • Mais si la France décidait de vacciner les enfants, ce pourcentage descendrait à 70 % des moins de 65 ans.
  • Le débat sur la vaccination des enfants semble donc ouvert, même si pour certains pédiatres il est très prématuré alors que la France manque encore de doses et de données sur les effets secondaires des vaccins sur les enfants.

Quand pourra-t-on retrouver la vie d’avant ? Pas tout de suite, si l’on en croit la dernière modélisation de l’Institut Pasteur. En effet, plusieurs chercheurs français se sont penchés sur l’effet de la vaccination sur la dynamique de l’épidémie de Covid-19. Ces modélisateurs jugent que la vaccination des enfants pourrait être une piste pour imaginer la fin des restrictions et des mesures barrières. 20 Minutes vous explique pourquoi.

Selon l’étude de l’Institut Pasteur, seulement 20 % des Français ont contracté le virus plus d’un an après le début de la pandémie. Les chercheurs rappellent que l’arrivée du variant dit britannique, plus contagieux, plus létal, change la donne pour arriver à l’immunité collective. « On avait annoncé au début de l’épidémie qu’il fallait 60 % de personnes immunisées pour atteindre l’immunité collective, qui représente le seuil à partir duquel l’épidémie n’évolue plus », rappelle  Jean-Stéphane Dhersin, directeur adjoint scientifique au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et spécialiste de la modélisation des épidémies. Désormais, si on imagine que le variant anglais fait grimper le R0 à 4, [c’est-à-dire qu’un malade contamine en moyenne quatre personnes], il faudra donc vacciner beaucoup plus. »

Combien précisément ? « Si la campagne de vaccination porte uniquement sur la population adulte, il faudrait que plus de 90 % des adultes soient vaccinés pour qu’un relâchement complet des mesures de contrôle soit envisageable », notent les chercheurs de Pasteur. « Un chiffre qui fait peur, reconnaît Jean-François Dhersin. Au vu de l’acceptabilité actuelle, quand le président dit qu’on va rouvrir en mai ou en juin, c’est irréaliste. » En effet, selon notre baromètre de la santé YouGov, en partenariat avec Doctissimo, mi-mars, seulement 58 % des adultes souhaitaient se faire vacciner contre le Covid-19. Un chiffre qui revient dans nombre d’autres sondages et qui augmente très lentement depuis le début de la vaccination.

Vacciner les enfants, un débat prématuré ?

Pour sortir de ce casse-tête chinois, l’Institut Pasteur souffle donc une piste intéressante : la vaccination des enfants. « S’il est démontré que les vaccins sont sûrs chez les enfants et qu’ils réduisent efficacement la susceptibilité [risque d’infection] dans cette population, la vaccination de 60-69 % des 0-64 ans et de 90 % des plus de 65 ans pourrait permettre le relâchement complet des mesures de contrôle. » « Cette couverture est beaucoup plus envisageable », réagit le chercheur au CNRS. Dans une interview à Libération, Marie-Paule Kieny, présidente du Comité Vaccin Covid-19, allait dans le même sens : « si on veut limiter encore la circulation du virus et la survenue de variants, il faudra considérer la vaccination des enfants. »

Mais pour Christèle Gras-Le Guen, présidente de la Société Française de Pédiatrie, ce débat est prématuré. « Il faut procéder par étapes. On est en train de vacciner les patients les plus fragiles, les sujets les plus exposés, les soignants, les enseignants. Ensuite, il va falloir élargir les indications à tous les adultes, en particulier les jeunes adultes parce qu’on a montré que c’est chez eux que le virus circule largement. L’autre priorité, c’est de vacciner les enfants fragiles. D’ailleurs une centaine d’enfants ont déjà été vaccinés en France, quand ils ont des déficits du système immunitaire. »

Que disent les études sur les enfants ?

Pour le moment, les vaccins contre le Covid-19 ne sont pas autorisés aux moins de 16 ans, faute d’études suffisantes sur ce jeune public. Mais les laboratoires ont anticipé ce débat. Le 16 mars, Moderna annonçait un essai clinique afin de tester un vaccin pédiatrique contre le Covid-19 chez des enfants âgés de 6 mois à 11 ans. Pfizer avait une longueur d’avance : leurs essais cliniques dès 2020 avaient intégré des adolescents entre 16 et 18 ans. Ils ont donc ouvert par palier la vaccination à de plus jeunes mineurs. Avec un résultat inespéré :  selon un essai clinique réalisé aux Etats-Unis sur 2.260 adolescents et dévoilé le 31 mars, le vaccin Pfizer/BioNTech est efficace à 100 % chez les 12-15 ans.

« Il faut qu’on s’assure que les bénéfices sont importants et les inconvénients mineurs, reprend Christèle Gras-Le Guen. Pour les personnes âgées, la balance est clairement positive. Là où ça devient une vraie discussion, c’est quand le bénéfice attendu est minime. Il faudra alors que les effets secondaires soient nul ou quasi nuls, sinon les familles n’accepteront pas de vacciner leurs enfants. »

« Nous attendons d’avoir plus de données »

Justement, la France prépare une étude sur les effets du vaccin AstraZeneca chez l’enfant avec Covireivac. « On proposera à des parents et enfants volontaires de participer à l’essai clinique pour évaluer, non pas l’efficacité, mais les effets secondaires et la production d’anticorps, explique la présidente de la Société française de pédiatrie. Pour le moment, il n’y pas encore d’enfant inclus. La vaccination des enfants, on y pense, mais on n’y est pas. Nous attendons d’avoir plus de données. Si nous découvrons deux effets secondaires graves, on arrête tout de suite. »

Les Etats-Unis envisagent déjà de vacciner les enfants dès l’été, le Royaume-Uni à l’automne. Le débat risque donc d’arriver prochainement en France. Par ailleurs, la Cour européenne des droits humains (CEDH), saisie par des parents d’enfants refusés par des écoles maternelles, faute d’avoir été vaccinés en République tchèque, a rendu son avis ce jeudi : selon elle, la vaccination obligatoire est « nécessaire dans une société démocratique ». « Cet arrêt vient conforter la possibilité d’une obligation vaccinale sous conditions dans l’actuelle épidémie de Covid-19 », a commenté Nicolas Hervieu, juriste spécialiste de la CEDH, interrogé par l’AFP.

Reste que si quatre Français sur dix refusent, pour le moment, la vaccination, combien accepteront de faire vacciner leurs enfants ? Surtout en sachant que ces derniers restent peu infectés et rarement par des formes graves. « On est dans le pays des vaccino-sceptiques, il n’y avait pas raison que cette pandémie change les choses, soupire Christèle Gras-Le Guen. Accepter les effets secondaires d’un vaccin pour des jeunes qui risquent seulement une maladie bénigne, c’est un acte de civisme. Pour autant, l’intérêt individuel qu’il faut pouvoir mettre en avant, c’est : la vaccination rime avec sortie de crise, place en terrasse et au cinéma. Ce qui me dérangerait, c’est qu’on soit obligés de vacciner des petits enfants quand des adultes ne l’auraient pas fait. Un enfant de CP comprend : le virus atteint surtout les jeunes adultes et très peu les enfants, avant de penser à vacciner son prochain, vaccinez-vous vous-même ! »

Source 20 MINUTES.

Coronavirus : Peut-on gérer une crise sanitaire sans objectifs chiffrés ?…

Emmanuel Macron et le gouvernement ne donnent plus d’objectifs chiffrés après l’annonce de nouvelles mesures, ce qui n’est pas sans poser problème.

Coronavirus : Peut-on gérer une crise sanitaire sans objectifs chiffrés ?

 

  • Depuis les 5.000 cas par jour et les 3.000 personnes en réanimations, caps fixés lors du second confinement, plus aucun objectif chiffré concernant la pandémie de coronavirus n’est donné par le gouvernement.
  • Mardi, Emmanuel Macron a ajouté du flou autour des indicateurs sanitaires en révélant que la réouverture des écoles serait décidée indépendamment des chiffres de l’épidémie.
  • Cette navigation à vue est-elle dangereuse ?

Emmanuel Macron déclarait au Parisien : « Je n’ai pas conditionné la réouverture des maternelles et des écoles, puis des collèges et des lycées, à des indicateurs sanitaires. » Lors de l’annonce du troisième confinement la semaine dernière, déjà, le chef de l’Etat n’avait donné aucun objectif chiffré à atteindre pour lever les mesures de restrictions contre le coronavirus. Et ce contrairement au deuxième confinement, entre octobre et décembre 2020, où les limites de 5.000 cas par jour et de 3.000 personnes en réanimation avaient été données par le président.

Un objectif qui n’avait d’ailleurs pas été atteint. Certes, la France était repassée sous la barre des 3.000 patients en réanimation, mais elle ne s’était pas approchée des 5.000 cas par jour. Le deuxième confinement avait cependant été levé le 15 décembre, probablement pour « sauver » Noël et l’économie des achats de cadeaux, alors que la France tournait à environ 10.000 cas par jour.

La vaccination comme exception

Depuis cet échec, des objectifs chiffrés, il n’y en a plus. Les niveaux d’incidence (et les niveaux d’alerte correspondant) n’entraînent pas de mesure automatique. Aucun chiffre n’est requis pour prendre ou revenir sur une décision. La mortalité ou la saturation des hôpitaux ne sont commentées qu’en termes de hausse ou de baisse, jamais comme des paliers à ne pas dépasser. Seule la vaccination garde des objectifs fixes et indiqués : 10 millions de personnes vaccinées à la mi-avril, 20 millions à la mi-mai, et 30 millions fin juin. Cette politique sanitaire, sans limites précises, peut-elle au final être efficace ?

« Nous avons besoin d’objectifs car les mesures sont graduelles, elles doivent donc être utilisées dans des situations précises. C’est important de définir ces situations de manière claire et objectivable – avec des chiffres donc –, et les mesures correspondantes », plaide Hélène Rossinot, médecin spécialiste de la Santé Publique. Fixer la sortie du confinement à tel résultat, la réouverture des lieux non-essentiel à tel autre, c’est justifier pourquoi on prend telle ou telle décision. Difficile actuellement de savoir si une mesure fonctionne ou pas, tant on ne lui donne aucun but clairement identifiable, à part le très flou « diminuer la circulation du virus ».

De quoi faire bondir le chercheur en épidémiologie Michaël Rochoy : « On navigue à vue. On ne sait pas ce qui justifie telle action, pourquoi la fermeture des écoles a été décidée la semaine dernière et pas avant, ni ce qu’il faudra présenter comme bilan pour sortir du troisième confinement. »

Cap ou pas cap ?

C’est peut-être l’un des principaux effets de l’absence d’objectifs chiffrés dans la stratégie gouvernementale : l’absence de visibilité. Exemple avec l’interminable couvre-feu instauré dans le pays depuis des mois, et dont personne ne peut dire ce qui permettra de le lever. Michaël Rochoy : « Sans objectif à atteindre, on ne sait pas où l’on va ni quand ça s’arrête, et il y a ce sentiment d’un jour sans fin. Un objectif, c’est aussi une ligne d’arrivée. » Hélène Rossinot s’interroge elle sur l’adhésion de la population : « Sans objectif, il y a moins de motivation et moins de compréhension des mesures. »

Certains chiffres méritent certes d’être questionnés. « On peut remettre en question l’incidence ou le nombre de cas par jour, fixer des objectifs en termes de mortalité ou de réanimation, cela peut s’entendre, reprend Michaël Rochoy. Mais on ne peut pas composer sans indicateurs sanitaires ». D’autant que la France dispose de nombreux outils en la matière. Et le chercheur en épidémiologie de s’interroger : « A quoi sert de tester autant de personnes pour ne pas s’en servir ensuite comme point de référence ? »

S’émanciper du sanitaire

Cette navigation à vue semble faire écho à une séparation de plus en plus marquée entre Emmanuel Macron et la communauté scientifique. Tacles envers le Conseil scientifique, critiques contre les soignants, rappel que tout ne peut être dicté par le sanitaire… Michaël Rochoy ironise : « On sent une volonté de s’émanciper de la science, mais composer sans les données sanitaires dans une crise… sanitaire n’est peut-être pas l’idée du siècle. »

Hélène Rossinot rappelle : « Bien sûr qu’il y a d’autres facteurs à prendre en compte, mais c’est ridicule d’opposer sanitaire et économie ou sociale dans une telle crise. L’économie, de même que la santé mentale des Français, ira mieux quand on sera sortis de la crise. » Reste à savoir quand.

Source 20 MINUTES.

Covid-19 : un an après, ce que l’on sait (désormais) et ce que l’on ne sait (toujours) pas du virus…

Jamais un virus n’avait suscité tant de publications scientifiques en si peu de temps.

Si son fonctionnement et sa structure sont désormais bien connus, on ignore encore, entre autres, comment il est passé à l’être humain.

Un étudiant en médecine fait des tests PCR de dépistage du Covid-19 à Paris, le 25 février 2021.   (MAGALI COHEN / HANS LUCAS / AFP)

 

Le printemps 2021 a, dans l’Hexagone, un goût amer de retour à la case départ. Un an après le premier confinement, les services de réanimation sont à nouveau débordés, les commerces jugés non essentiels fermés, et les déplacements restreints. Espéré initialement pour l’été 2020, le « monde d’après » se fait désirer. Pourtant, les connaissances ont beaucoup progressé sur le Covid-19 (« co » pour corona, « vi » pour virus, « d » pour « disease » comme « maladie » en anglais, et « 19 » pour 2019, l’année où le virus a été identifié à Wuhan, en Chine). Que sait-on de ce virus, sur lequel le gratin des épidémiologistes mondiaux se penche depuis plus d’un an ? Et que ne sait-on toujours pas ? Franceinfo récapitule.

Ce que l’on sait désormais

• Des variants plus transmissibles sont apparus. Depuis un an, le virus Sars-CoV-2 a été scruté sous toutes les coutures, suscitant une avalanche de littérature scientifique jamais vue à ce niveau auparavant. « Si je tape Covid sur le site PubMed, qui recense tous les articles scientifiques, j’obtiens 120 000 articles recensés, sans compter tous les articles en prépublication. A titre de comparaison, pour le VIH, on en est à 380 000, soit à peine trois fois plus avec quatre décennies de recul », expose Olivier Schwartz, responsable de l’unité Virus et Immunité à l’Institut Pasteur. D’où, explique-t-il encore à franceinfo, « des progrès énormes sur la compréhension du virus, son fonctionnement, sa structure, et la façon dont il entre dans l’organisme et se multiplie dans les cellules infectées ».

Mais un nouveau champ d’investigation s’est ouvert ces derniers mois. Les mutations du virus ont en effet pris un tour plus alarmant avec quelques variants qui modifient, selon le CNRS, « la transmissibilité ou la virulence du virus, ou encore sa sensibilité aux traitements et vaccins ». « On a vu qu’avec sa propagation active, détaille encore Olivier Schwartz, « le virus a tendance à muter« . 

« Le virus s’est retrouvé soumis à une pression de sélection, c’est-à-dire qu’il a été confronté à des populations immunisées, soit parce qu’elles avaient déjà été infectées, soit parce qu’elles avaient été vaccinées. Pour survivre, il a fait en sorte d’être plus infectieux, afin d’avoir un avantage sélectif qui lui permet de se propager mieux au sein de la population. »

Olivier Schwartz, responsable de l’unité Virus et Immunité à l’Institut Pasteur

à franceinfo

Et de donner un exemple : « Le variant dit ‘anglais’ est ainsi plus transmissible car il se fixe mieux au récepteur lui permettant d’entrer dans les cellules de l’organisme. Il est également plus pathogène au-delà de 65 ans. » Sur des milliers de mutations identifiées à travers le monde, trois de ces variants inquiètent particulièrement la communauté scientifique : les variants B.1.1.7 (identifié outre-Manche), P.1 (apparu au Brésil) et B.1.351 (détecté en Afrique du Sud). Début mars, selon les données de Santé publique France, le variant B.1.1.7 était ainsi devenu majoritaire en France.

• La contamination passe essentiellement par les postillons et les aérosols. S’il reste utile de se laver les mains, inutile de forcer sur les virucides : une étude américaine publiée fin janvier 2021 montre que le risque de s’infecter en touchant une surface contaminée est inférieur à 0,05%. Car la contamination s’effectue essentiellement par les postillons et les aérosols (de minuscules particules en suspension dans l’air). « L’importance des aérosols explique les supercontaminations qui se sont produites en milieux fermés et mal ventilés« , analyse la professeure Anne-Claude Crémieux, infectiologue à l’hôpital Saint-Louis, à Paris.

« Dans le mode de transmission, on a surestimé au départ la contamination par les mains, par les objets, et sous-estimé les aérosols. »

Anne-Claude Crémieux, infectiologue

à franceinfo

L’une des premières études* à avoir soulevé le problème de la ventilation a été réalisée en Chine, dès avril 2020, dans un restaurant de Canton où une cliente avait contaminé neuf autres personnes à cause d’une mauvaise ventilation de la salle. Depuis, des chercheurs en mécanique des fluides à l’université de Cambridge* ont montré que les bâtiments modernes, les plus étanches, sont souvent problématiques (leur ventilation garde homogènes, dans les différentes pièces, aussi bien la température que les contaminants).

« On sait maintenant que les contaminations dans une pièce par aérosols peuvent avoir lieu à des distances plus grandes qu’un ou deux mètres et sur des temps plus longs que ce qu’on croyait au début », insiste Simon Mendez, chercheur en mécanique des fluides au CNRS à Montpellier. « On sait aussi qu’il y a des grandes variations d’un moment à l’autre, suivant le stade de la maladie, et d’une personne à l’autre. Si neuf personnes n’en contaminent aucune, et qu’une seule personne en contamine dix, le taux de reproduction de la maladie sera égal à 1 [seuil au-delà duquel elle continue de se propager]. C’est ça aussi qui est dur à gérer avec cette maladie, ce n’est pas uniforme. » En clair, quelques foyers (clusters) où le Covid-19 flambe suffisent à faire repartir l’épidémie.

Parallèlement, on sait que le risque de contamination est faible à l’extérieur, même s’il reste possible d’être contaminé par des gouttelettes ou des aérosols projetés par une personne infectée se trouvant à proximité.

• L’aération et le port du masque ont fait la preuve de leur utilité. Cette meilleure connaissance des modes de contamination a entraîné de nouveaux gestes barrières à respecter, en particulier dans les lieux clos. A l’automne 2020, la Sécurité sociale a ainsi ajouté à sa liste des « bons gestes » la nécessité d' »aérer chaque pièce le plus souvent possible ». La France a suivi le plaidoyer d’Angela Merkel : début octobre, la chancelière allemande avait souligné que l’ouverture des fenêtres était un des moyens les moins chers et les plus efficaces pour lutter contre la maladie. L’Allemagne a d’ailleurs décidé d’investir 500 millions d’euros dans l’aération de ses bâtiments publics.

Autre mesure désormais évidente, mais absente des recommandations des autorités sanitaires en mars 2020 : le port du masque. « On sait désormais avec certitude que c’est efficace, assène Anne-Claude Crémieux. Et on s’est aperçu récemment que le masque protège aussi bien la personne qui le porte que celles à proximité. D’où la nécessité que tout le monde le porte. » Des enquêtes confortent ces propos. Pris sans masque, forcément, les repas jouent un rôle central dans les contaminations étudiées par l’Institut Pasteur dans son enquête ComCor (PDF) au long cours, portant sur 77 208 personnes « avec infection aiguë par le Sars-CoV-2 ».

• La maladie a des symptômes multiformes. Fièvre, toux, courbatures, difficulté respiratoires… On sait désormais, tests à l’appui, reconnaître les multiples symptômes de la maladie, mais ce n’était pas si facile l’an dernier. « En février 2020, se souvient Anne-Claude Crémieux, on cherchait des malades avec pneumonie virale, comme ça s’est passé pour le Sras [syndrome respiratoire aigu sévère, un autre coronavirus] en 2003. Du coup, on laissait passer des gens pauci-symptomatiques [avec peu de symptômes], qui avaient juste mal à la gorge et mal à la tête, comme pour un rhume. On sait maintenant qu’il peut s’agir des symptômes de la maladie. On a appris au fil du temps que le Covid-19 allait de formes peu graves à des formes très graves. » Et que ces symptômes peuvent changer au cours des mois : « Avec la progression du variant ‘anglais’, on voit moins d’anosmie (perte de l’odorat) et d’agueusie (perte du goût) », observe Alexandre Bleibtreu, infectiologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris.

Autre singularité de cette maladie qui a surpris Anne-Claude Crémieux, « le fait que les malades transmettent la maladie 48 heures avant l’expression des symptômes », ce qui facilite la propagation « invisible » de l’épidémie.

• Les formes graves sont mieux traitées. Bonne nouvelle (il en faut), se réjouit la même infectiologue, « depuis mars 2020 et les arrivées en masse dans des réanimations débordées, on a appris à faire une meilleure prise en charge grâce aux corticoïdes, aux anticoagulants et à l’oxygénothérapie. C’est le trépied qui évite le passage aux réanimations avec ventilation mécanique. Depuis l’an dernier, la mortalité a ainsi diminué pour les patients sévères, et se situe désormais à 30%. »

Sachant que la vaccination protège désormais les plus âgés, « le rajeunissement des patients en réanimation améliore le pronostic de survie : si on est plus jeune, on survit plus », nuance Alexandre Bleibtreu. Mais il reconnaît, lui aussi, qu’« on a une meilleure connaissance de la maladie et une meilleure compréhension de chaque mesure ». « La corticothérapie stabilise la situation. Et l’oxygénothérapie permet de se passer d’intubation ou de la retarder alors qu’au départ, on intubait tout le monde », constate-t-il. L’oxygénothérapie est une aide respiratoire moins invasive qu’en réanimation, explique la vidéo ci-dessous.

A noter encore, dans cette maladie, « un énorme effet âge, souligne Anne-Claude Crémieux. L’essentiel des décès est au-dessus de 70 ans. Au-dessous de 50 ans, il n’y a quasiment pas de mortalité » (depuis le début de la pandémie et au 2 mars 2021, il y a eu 904 décès de personnes de moins de 50 ans sur les 69 904 décès recensés à l’hôpital en France).

• Les vaccins sont efficaces sur les formes graves, et même sur la transmission. Bonne nouvelle (bis), les vaccins ont fait la preuve de leur efficacité. Pas seulement dans les essais, mais dans la vie réelle. Des travaux (PDF, en anglais) issus de la vaccination à grande échelle réalisée en Ecosse ont ainsi montré qu’un mois à peine après la première dose, les vaccins d’AstraZeneca et de Pfizer réduisaient fortement le risque de développer une forme grave conduisant à une hospitalisation (respectivement de 94% et de 85% par rapport aux personnes n’ayant pas reçu de vaccin).

Dans cette épidémie, « le progrès spectaculaire est venu de la conception et de la production de vaccins en moins d’un an, avec l’impact que l’on connaît désormais sur les formes graves et même en partie sur la transmission, salue Anne-Claude Crémieux. Des études anglaises et américaines toutes récentes sur le personnel soignant à qui l’on a administré du Pfizer et du Moderna montrent que ces vaccins à ARN messager préviennent les formes symptomatiques ou asymptomatiques et cassent ainsi les transmissions. »

Ce que l’on ne sait pas

• Quelle est l’origine du virus ? Le mystère plane toujours, et le rapport rendu à l’OMS par une douzaine d’experts internationaux envoyés à Wuhan en janvier 2021 n’a pas levé les doutes. Dans leurs conclusions, ces experts examinent quatre scénarios (dont la piste d’une fuite d’un laboratoire). Ils privilégient la théorie la plus admise, celle de la transmission naturelle du virus d’un animal réservoir (probablement la chauve-souris) à l’humain, par l’intermédiaire d’un autre animal non encore identifié. Mais quel est cet animal intermédiaire ? Blaireau-furet ? Lapin ? Chat ? Vison ? Autre ? On ne le sait toujours pas, déplore le virologue Etienne Decroly, directeur de recherche au CNRS à l’université Aix-Marseille.

« Malgré les investigations conduites par les autorités chinoises, aujourd’hui, aucune évidence scientifique ne permet de tirer une conclusion parmi les différentes hypothèses proposées pour expliquer l’origine du Sars-CoV-2. »

Etienne Decroly, virologue

à franceinfo

C’est pourtant une question scientifique clé si on veut mettre en place des contre-mesures efficaces à l’avenir. « Par exemple, pour les virus de la grippe, on sait que les élevages de canard sont à risques (…), poursuit-il. On surveille donc l’apparition de virus aviaires dans ces élevages et des campagnes d’abattage sont organisées pour éviter les zoonoses. On pourrait mettre en place des stratégies du même type concernant les coronavirus si on connaissait les mécanismes zoologiques. Si on n’identifie pas les mécanismes sous-jacents à la naissance de l’épidémie de Sars-CoV-2, on prend le risque de rejouer des situations épidémiques similaires dans les prochaines années. »

• Pourquoi l’épidémie se propage-t-elle de façon aussi hétérogène ? Les connaissances de base sur la transmission (postillons, aérosols…) ne suffisent pas à répondre de façon fine à la question suivante : pourquoi l’épidémie peut-elle être si haute dans tel endroit, et nettement moins importante ailleurs ? « On a été très frappé au cours de cette pandémie par une hétérogénéité dans la propagation selon les territoires, remarque Anne-Claude Crémieux. On peut essayer d’analyser cette hétérogénéité, mais on a du mal à la prévoir. Est-ce que les facteurs climatiques jouent un rôle ? On ne sait pas, ni pourquoi certaines régions sont plus exposées que d’autres. »

En France, les circonstances de propagation du virus sont particulièrement mal connues, faute de « rétro-tracing ». Cette méthode, systématique au Japon, par exemple, consiste à déterminer la (ou les) personne(s) à l’origine de la contamination. Certes, depuis quelques mois, l’étude Comcor de l’Institut Pasteur tente d’élucider cette énigme. Mais avec difficulté, puisque seules « 45% des personnes infectées connaissent la personne source qui les a infectées ».

• Quelle est la proportion de personnes infectées qui sont asymptomatiques (sans symptômes) ? Au moins la moitié, répondent nos interlocuteurs, sans s’avancer davantage. « On ne le sait toujours pas, relève Anne-Claude Crémieux, alors qu’un des problèmes de cette maladie réside dans cette contamination invisible par les personnes asymptomatiques. Combien sont-elles ? On pensait jusqu’à maintenant que c’était aux alentours de 50%, mais une étude publiée en mars 2021 dans la revue scientifique The Lancet* et réalisée sur 10 000 personnes à Wuhan donne le chiffre de 80% d’asymptomatiques. »

Faute de le savoir, difficile de déterminer le taux de létalité réel de la maladie (rapport entre le nombre de morts du Covid-19 et le nombre de personnes infectées). D’où des batailles de chiffres qui ont toutes leurs biais. On se contentera de botter en touche en donnant celui de la surmortalité en France en 2020, en raison de l’épidémie de Covid : +9,1%.

•  Quelle est la durée de l’immunité, et, au-delà, de l’épidémie ?  Même si l’on pense qu’elle dure plusieurs mois, « la mère de toutes les inconnues, c’est la durée de la protection induite par l’immunité naturelle [lorsqu’on a été infecté] ou les vaccins », souligne Anne-Claude Crémieux. Problème supplémentaire : cette immunité a été bousculée par les variants : « Va-t-il falloir modifier les vaccins par rapport à des variants comme le variant dit ‘sud-africain’, qui entraîne un échappement immunitaire partiel aux anticorps [c’est-à-dire une moindre résistance, même si on est immunisé par le vaccin ou une infection] ? » s’interroge-t-elle encore.

Avant d’enchaîner sur une troisième question : « On sait que le vaccin va permettre une diminution de la circulation du virus. Mais est-ce qu’on va vers une circulation virale à bas bruit ou vers un zéro Covid, avec suppression du virus ? » C’est pourtant de ce niveau collectif d’élimination virale que dépendra la poursuite ou non de la pandémie.« Toute épidémie a vocation à s’éteindre, mais on ne sait pas quand, confirme Olivier Schwartz. Lorsqu’une certaine immunité aura été atteinte par le vaccin, va-t-il y avoir encore des vagues, des vaguelettes ? On l’ignore. »

* Les liens suivis d’un astérisque sont en anglais.

Source FRANCE INFO.