Coronavirus : C’est quoi le retrotracing, le traçage à la japonaise des cas contact que teste la France ?…

EPIDEMIE L’Assurance maladie a lancé dans deux départements une expérimentation sur cette méthode de traçage.

Coronavirus : C’est quoi le retrotracing, le traçage à la japonaise des cas contact que teste la France ?

 

  • Depuis plusieurs mois, l’Assurance maladie se charge du contact tracing, qui consiste, dès lors qu’une personne est testée positive, à contacter toutes celles qu’elle a pu infecter après sa contamination.
  • Le retrotracing, pratiqué notamment au Japon, consiste au contraire à remonter les chaînes de contamination, et serait plus efficace pour identifier le plus tôt possible clusters et super-contaminateurs.
  • Cette méthode peut-elle être déployée efficacement dans l’Hexagone ? Une expérimentation est menée dans deux départements par l’Assurance maladie pour en savoir plus.

« Tester. Tracer. Isoler ». Ou plutôt désormais : « Tester. Alerter. Protéger ». Le slogan du gouvernement a évolué, mais le credo reste le même : dépister massivement et faire du tracing pour casser les chaînes de contamination au coronavirus. En France, les agents de l’Assurance maladie se livrent à un tracing prospectif. Il consiste à identifier les cas contact d’une personne testée positive au Covid-19 pour savoir, depuis le moment de sa contamination, à qui elle est susceptible d’avoir transmis le coronavirus. Et si on faisait l’inverse ? En remontant à la source de la contamination ? C’est le concept du retrotracing, ou traçage à la japonaise.

Cette nouvelle méthode de traçage est expérimentée en Côte d’Or et en Loire-Atlantique, annonce ce mercredi l’Assurance maladie, alors que la France fait face à une explosion de l’épidémie et que le chef de l’Etat devrait annoncer un nouveau serrage de vis. Comment fonctionne-t-elle ? Et peut-elle être appliquée efficacement en France ?

En quoi consiste le retrotracing ?

« Avec le retrotracing, on remonte en arrière et on interroge les personnes positives sur le moment même de leur contamination. On leur demande si elles ont une idée de l’endroit où elles ont pu être infectées, au cours d’un repas professionnel sans masque ou d’une réunion sans respect des gestes barrières », a détaillé Thomas Fatôme, directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM), dans un entretien dimanche au Parisien. Avec le traçage à la japonaise, plutôt que de dérouler le fil de la chaîne de contamination, les agents vont donc remonter à la source et rechercher toutes les personnes qui ont participé à l’évènement durant lequel la personne a pu se contaminer.

« Nous demandons ensuite à tous ceux qui y participaient de s’isoler et de se faire tester », a confirmé Thomas Fatôme. Soit un tracing aux sources des contaminations, d’où le terme de retrotracing, ou de traçage rétrospectif. « Le retrotracing consiste donc, pour l’Assurance Maladie, à interroger le patient zéro sur le lieu où il aurait pu contracter le Covid-19, sur la personne qui aurait pu le contaminer et les personnes coexposées », expose l’Assurance maladie. Pour ensuite « contacter la ou les personnes présentes sur le lieu suspecté, pour leur demander de se faire tester et de s’isoler. Cela permet de briser les chaînes de contamination en amont, en complément de l’aval déjà couvert par le contact tracing ».

Cette méthode est-elle plus efficace ?

« Selon l’étude ComCor menée par l’Institut Pasteur, 44 % des personnes infectées connaissent la personne source qui les a infectées. Ces personnes sont couvertes par le contact tracing actuellement pratiqué et appelées pour être testée et s’isoler », explique l’Assurance maladie. Mais l’avantage de la méthode nippone, c’est qu’elle « permet d’aller plus loin : on estime que 10 à 20 % des patients zéros contactés sont en capacité de déterminer un évènement ou une circonstance qui pourrait être à l’origine de leur contamination », poursuit l’Assurance maladie.

Et 10 à 20 % des cas seraient à eux seuls responsables de 80 % des contaminations, selon une étude publiée récemment dans la revue scientifique de référence Nature. Un constat qui a poussé le Japon et d’autres pays d’Asie à opter pour cette méthode de traçage pour avancer dans deux directions : identifier les personnes super-contaminatrices pouvant parfois infectées plusieurs dizaines de personnes, et donc mettre au jour plus efficacement des clusters, tout en identifiant les lieux où l’on se contamine le plus.

Une méthode d’autant plus intéressante que le tracing prospectif est régulièrement taxé d’inefficacité. « La stratégie [du tracing classique] n’est pas en phase avec la réalité de la circulation du virus, indiquait à 20 Minutes l’épidémiologiste Catherine Hill, car elle ne dit rien de la transmission du virus ». Car en pratique, entre le moment de la contamination, l’apparition des symptômes et le dépistage, il peut s’écouler jusqu’à « dix jours, selon l’épidémiologiste. On s’aperçoit que les malades sont contagieux au moment où ils ne le sont plus. C’est trop tard pour éviter qu’ils contaminent autour d’eux. Et à ce moment-là, on recherche leurs contacts qui ont eux-mêmes déjà contaminé autour d’eux. C’est pour cela que l’on n’a jamais contrôlé le virus ». Sans oublier les malades asymptomatiques qui passent entre les mailles du filet.

Ce tracing à la japonaise peut-il être pratiqué en France avec une circulation élevée du Covid-19 ?

Pour l’heure, le retrotracing est testé seulement dans deux départements, la Côte d’Or et la Loire-Atlantique. Lancée jeudi dernier, l’expérimentation se poursuivra jusqu’à la fin d’avril. Pourquoi ces deux départements ? Parce qu’il s’agit de territoires où la circulation du coronavirus est relativement faible.

« Cette technique nécessite que la circulation du virus ne soit pas trop importante », expliquait Thomas Fâtome au Parisien. Alors que le tracing classique nécessite des moyens humains déjà importants, la version japonaise, elle, requiert encore plus d’agents. Une logistique impossible à mettre en place dans des territoires où la circulation du virus est particulièrement active, mais qui pourrait être déployée si les résultats de l’expérimentation sont satisfaisants, lorsque le nombre de contaminations quotidiennes aura drastiquement baissé.

Source 20 MINUTES.

Covid-19 : les autotests seront disponibles fin avril en France…

Le ministère de la Santé doit encore préciser les publics prioritaires pour ces tests antigéniques réalisables à domicile, et déjà disponibles dans plusieurs pays européens.

Un des autotests autorisés aux Pays-Bas.

 

Ils sont vendus depuis début mars dans des supermarchés en Allemagne, au prix de 5 euros l’unité, et autorisés en Grande-Bretagne depuis décembre 2020. De son côté, la France peaufine encore sa stratégie à propos des «autotests».

Ces tests antigéniques doivent permettre d’effectuer seul, dans le confort de son domicile, le diagnostic pour savoir si l’on est ou non porteur du Sars-CoV-2. Un écouvillon devra être enfoncé d’environ 2 cm dans l’une des deux narines. Ce sera donc moins désagréable qu’un prélèvement naso-pharyngé classique. Finalement, ils seront disponibles en France «entre mi et fin avril dans les pharmacies mais pas dans la grande distribution», précise le ministère de la Santé. Dans un premier temps, il avait été annoncé qu’ils pourraient être vendus dans les supermarchés. Compte tenu des détails qui restent à régler, il est plus probable qu’ils ne soient disponibles pour le grand public que dans un mois.

Autorisation de la Haute autorité de santé pour les plus de 15 ans

Autorisée par la Haute autorité de santé le 16 mars, cette nouvelle arme «dans l’arsenal des tests contre le Covid-19» sera d’abord réservée à des publics prioritaires, les jeunes de plus de quinze ans et les personnes «éloignées de soins comme dans les outremers», précise le ministère de la Santé. Les collégiens, les lycéens et les étudiants, qui ne peuvent pas bénéficier, pour l’instant, des tests salivaires proposés par le ministère de l’Éducation nationale, pourraient se voir distribuer des tests.

Mais les modalités restent en discussion entre le ministère de la Santé, ceux de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur. Dans ce but la réservation de «plusieurs millions d’autotests a été engagée» par l’État. En outre, des négociations ont été engagées entre le gouvernement et la CNAM (Caisse nationale d’assurance-maladie) pour savoir quel public pourra bénéficier du remboursement d’un autotest et avec quelle fréquence. Les aides de personnes handicapées notamment devraient bénéficier d’un remboursement d’un autotest. Il devrait en aller de même pour d’autres publics qui devront en faire un usage régulier. Les jeunes gens, par exemple, pourraient être invités à se faire tester une fois par semaine. La moindre précision des autotests, par rapport aux tests classiques, devrait être compensée par une utilisation répétée.

Évaluation rapide par l’ANSM

Cependant, comme ces tests ne sont pas encore autorisés au niveau européen, ils doivent bénéficier d’une procédure dérogatoire pour être commercialisés en France. Dans ce but, un examen rapide a été engagé par l’ANSM, l’Agence du médicament, pour valider les documentations techniques apportées par les fabricants. Entre 5 et 10 tests sont évalués, dont quelques-uns ont été élaborés par des fabricants français, précise-t-on du côté du ministère de la Santé. Outre un test proposé par le groupe suisse Roche, le français Biosynex devrait également en proposer un.

Plusieurs arrêtés devront être publiés au Journal officiel dans les prochains jours pour autoriser les autotests, la vente en pharmacie et notamment les procédures dérogatoires de commercialisation de ces dispositifs médicaux, sans l’aval européen.

Source LE FIGARO.

Julien Courbet: «Le gaspillage des médicaments en pharmacie est scandaleux et révoltant»…

L’animateur a présenté dans «Capital» une enquête édifiante sur les pratiques des pharmaciens en matière d’approvisionnement de stock.

Julien Courbet: «Le gaspillage des médicaments en pharmacie est scandaleux et révoltant»

 

LE FIGARO. – Le nouveau numéro de «Capital» est consacré au gaspillage. Que vont apprendre les téléspectateurs?
Julien COURBET. – Ils vont découvrir que des médicaments, à 6000 euros la boîte pour soigner le cancer, sont détruits alors qu’ils ont encore une durée de vie de trois mois. C’est valable pour quasiment tous les médicaments et les produits en parapharmacie. C’est aberrant. Quand vous allez chez le médecin et que vous vous rendez à la pharmacie, en général, c’est pour vous soigner dans l’immédiat.

Pour quelles raisons les pharmaciens ont-ils recours à ces pratiques?
Pour l’industrie pharmaceutique, les clients n’aiment pas acheter des produits qui n’ont que trois mois de vie. On peut se poser la question. Pour ma part, quand j’achète un shampoing, trois plus tard, je l’ai terminé. Pareil pour le dentifrice si je me lave régulièrement les dents.

On s’aperçoit aussi qu’il y a des politiques commerciales terribles qui obligent les pharmaciens à détruire des produits neufs juste parce qu’il y a un nouveau packaging qui arrive sur le marché. Et si le pharmacien commence à offrir les produits à ses clients, il met la clé sous la porte. Donc il les détruit. C’est vraiment scandaleux et révoltant. La seule et unique solution serait une loi qui interdise la destruction de médicaments. Les pharmaciens s’en débarrasseraient auprès des associations qui n’attendent que cela. En contrepartie, pourquoi pas leur accorder une prime de défiscalisation.

Avez-vous interpellé des personnalités politiques sur la question?
J’attends désespérément une réponse d’Olivier Véran [ministre de la Santé, NDR]. Nous l’avons invité à venir sur le plateau. Mais nous attendons toujours. Il est alerté en tout cas.

Vous vous questionnez aussi sur Amazon et l’impact environnemental de chaque livraison…
Je m’en veux un peu. Pendant le confinement, avec mon épouse et ma famille, on commandait beaucoup de matériel informatique sur la plateforme. Et je ne m’étais pas rendu compte mais un simple câble informatique est livré dans une boîte à chaussure. On croit faire attention à l’environnement en commandant mais c’est exactement le contraire. Des camionnettes de livraison partent à vide! Il y a seulement deux petits cartons à l’intérieur. Tout ça pourquoi? Parce que c’est une course, celui qui livrera le premier a gagné. D’un côté, on nous encourage à faire du covoiturage, et de l’autre, à commander sur Internet avec un camion entier qui livre rien que pour vous. On marche sur la tête. J’espère que numéro éveillera les consciences.

«Je n’ai pas été pistonné pour le vaccin contre le Covid-19»

Julien Courbet

Ce numéro a-t-il fait changer vos habitudes en matière de consommation?
Pendant le premier confinement, j’ai redécouvert les petits commerçants que j’avais zappés de ma vie. Maintenant, je préfère acheter ce qu’il me manque à la boutique du coin. On a un service extraordinaire. La nouvelle génération prend ces problématiques très à cœur. J’ai des enfants qui ont 20 et 19 ans et leur préoccupation, que je n’avais pas du tout à leur âge, est l’écologie, la lutte contre le plastique, le gaspillage etc. Quand ma fille voit une canette dans la rue, elle s’arrête et la jette dans une poubelle. Elle a demandé à sa mère de ne plus acheter de bouteilles en plastique aussi. De mon côté, je ne prends plus de voiture dans Paris, j’ai mon scooter ou le vélo électrique. On essaye de faire ce qu’on peut à notre petit niveau.

Déjà trois saisons que vous travaillez dans le groupe M6. Comment vous y sentez-vous?
Je marche sur l’eau en ce moment, je fais tout ce que j’ai rêvé de faire. Avec une tranquillité… M6 nous fait confiance. La formule télé et radio de «Ça peut vous arriver» est une réussite totale alors que c’était loin d’être gagné. Ce sont trois heures de direct non-stop où je ne m’arrête jamais. Pendant les trois coupures publicité de RTL à chaque heure, je dois meubler à la télé, un vrai numéro d’équilibriste. J’adore présenter «Capital» mais, je suis un animateur avant tout et il me manquait l’adrénaline du direct. Que j’ai retrouvée aujourd’hui.

Comment faites-vous pour garder votre sang-froid face à des interlocuteurs parfois violents? L’un de vos envoyés spéciaux a été agressé et vous avez été insulté
C’est la bouteille. Ça fait trente ans que j’ai le droit à tout. Sur TF1, c’était déjà le cas. Un jour, pendant un prime devant 7 millions de personnes, un type qui ne savait pas répondre à nos demandes m’avait lancé des horreurs comme: «Est-ce que les gens savent que vous allez dans des boîtes à partouze?». Et je restais calme, en le laissant débiter. À un moment donné, il ne savait plus quoi dire et je pouvais le relancer sur l’objet de mon appel. Les seules fois où je m’énerve c’est quand les gens attaquent le témoin sur autre chose que le dossier. La couleur de la peau, la façon de vivre, etc.

Vous vous êtes fait récemment fait vacciner contre le Covid-19. Pour quelles raisons? Vous avez seulement 56 ans…
Exactement et inutile de vous dire que les réseaux sociaux se sont empressés de me le rappeler. Je n’ai absolument pas été pistonné. J’ai un généraliste qui m’a un jour téléphoné pour me dire que ses patients ne venaient pas se faire vacciner, surtout après la publicité sur AstraZeneca. Il lui restait trois injections et j’avais dix minutes pour venir sinon il jetait les doses. Je suis venu immédiatement. J’ai été un peu secoué le premier soir, je me suis senti un peu fiévreux mais, le lendemain, je gambadais comme un lapin !

Source LE FIGARO.

Vente de médicaments en ligne : les pharmaciens autorisés à faire leur publicité sur Google…

Le Conseil d’État a enjoint au ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, d’«abroger» l’arrêté leur interdisant d’avoir recours au référencement payant pour la vente de leurs produits en ligne.

Le ministère de la Santé a jusqu'au 17 mars pour appliquer la décision du Conseil d'État concernant la vente en ligne de médicaments par les pharmacies.

 

C’est une grande nouvelle pour les pharmacies. Désormais, elles pourront avoir recours à un référencement payant pour faire la publicité de leurs produits vendus en ligne. Cette autorisation fait suite à une décision du Conseil d’État du 17 mars dernier, relevée par Les Échos et qui enjoint «au ministre des Solidarités et de la Santé (Olivier Véran, NDLR) d’abroger» l’arrêté qui «interdit la recherche de référencement dans des moteurs de recherche ou des comparateurs de prix contre rémunération» pour les «sites internet de commerce électronique de médicaments». Cette abrogation doit se faire dans un délai de deux mois, soit jusqu’au 17 mai.

Pour justifier sa décision, le Conseil d’État explique notamment que l’interdiction ne permettait pas d’atteindre «l’objectif de lutte contre la surconsommation de médicaments et contre le mésusage de ces derniers, invoqué par le ministre» puisque «les clients français peuvent accéder aux sites localisés dans un autre État membre de l’Union européenne qui ne sont pas soumis à la même interdiction». Pour l’institution, cette particularité française créait un désavantage pour les pharmacies françaises face à des sites localisés ailleurs dans l’Union européenne, «lesquels bénéficient ainsi d’une visibilité plus forte susceptible de leur permettre de concentrer une part accrue des ventes de médicaments». Enfin, le Conseil d’État rejette également l’argument selon lequel autoriser le recours au référencement payant nuirait à la relation entre le pharmacien et son patient. En effet, en l’interdisant, la France rend plus facile l’accès et l’achat à «des médicaments auprès de sites qui ne sont pas soumis aux garanties déontologiques applicables aux pharmaciens installés en France».

Une vente bien encadrée

Seuls les médicaments délivrés sans ordonnance sont autorisés à la vente en ligne et les sites Internet vendant ces médicaments doivent obligatoirement s’appuyer sur une pharmacie ayant pignon sur rue en France. Le gérant de l’officine qui souhaite créer un site d’e-commerce doit en demander l’autorisation au directeur de l’Agence régionale de santé (ARS).

D’autres règles encadrent la vente de médicaments en ligne, autorisée depuis 2012. Les produits doivent notamment être présentés «de façon objective, claire et non trompeuse». Il est également imposé au pharmacien de proposer des prix plus bas que dans son officine (auquel s’ajoutent néanmoins les frais de livraison).

Source LE FIGARO.

En France, la filière santé en mal d’innovations ? Douze propositions pour que ça change…

L’institut Montaigne publie une note sur la filière de santé en France, trop éclatée, selon ses auteurs, pour favoriser les innovations. Ils formulent douze propositions.

L’innovation, un enjeu pour la filière de santé. Ici, une opération de la hanche sur une patiente au CHU de Rennes Pontchaillou. La prothèse de la hanche en titane installée a été réalisée sur mesure à l’aide d’une imprimante 3D.

 

Et si la santé, ce n’était pas que des dépenses ? Dans notre perception générale, c’est souvent le coût qui est mis en avant​, déplore Bernard Charlès, PDG de Dassault Systèmes, société spécialisée dans les logiciels de modélisation. Avec Jean-Patrick Lajonchère, directeur général du groupe hospitalier Paris Saint-Joseph, il vient de rédiger une note sur la filière de santé en France, pour le compte de l’Institut Montaigne.

Un secteur de premier plan

Tous les deux rappellent ainsi qu’il s’agit d’un secteur de premier plan ​ : il emploie plus de deux millions de personnes (soins, industries de santé…) et représente un poids économique de 300 milliards d’euros (dépenses de santé, exportations), soit plus de 12 % du produit intérieur brut.

Avant l’élection présidentielle, ils mettent donc le sujet sur la table : Ne plus considérer le secteur de la santé comme une source de dépenses à gérer ​mais comme une filière économique créatrice de valeur pour les patients et de croissance​.

Des lourdeurs administratives

Les auteurs de ce rapport dénoncent trop de cloisonnements entre les secteurs de la santé humaine, de la santé animale et de l’environnement. Des lourdeurs administratives au milieu d’instances multiples et éclatées : les directions générales de la Santé, des entreprises, de la Sécurité sociale, de l’offre de soins… Chez Dassault Systèmes, nous avons mis au point une simulation numérique dans le domaine de la chirurgie cardiaque. L’administration américaine, la FDA, nous a tout de suite dit de venir présenter notre innovation. Pourrais-je faire la même démarche en France ? Sans doute. Mais je ne saurais pas à qui m’adresser​, déplore Bernard Charlès.

Un secrétaire d’État de la filière santé ?

Pour améliorer l’innovation dans le domaine de la santé, ils préconisent ainsi de créer au gouvernement un poste de secrétaire d’État chargé du développement de la filière santé. Avec un guichet unique pour les acteurs économiques de la filière​.

Mais aussi la création de pôles d’excellence régionaux pour faciliter les projets entre les différents professionnels de ce secteur. Sur ce chapitre, la France ne part pas de rien puisque sept pôles de compétitivité existent déjà dans ce domaine, dont Atlanpole biothérapies dans l’Ouest. Le problème de ces pôles est qu’ils sont orientés vers la création de start-up, mais pas sur l’accompagnement à plus long terme pour permettre le passage à l’échelle au niveau national voire mondial. Comment dès lors faire grossir ces petites entreprises ? C’est ça l’enjeu​, insiste Jean-Patrick Lajonchère.

Dans cette vision libérale de la filière santé, les auteurs revendiquent de pouvoir mesurer la performance ​des dépenses publiques engagées par l’État : Il serait normal d’évaluer les services dont nous bénéficions au regard des sommes investies. Mais pour cela, il faut instaurer un pilotage basé sur les données médicales anonymisées​, note Bernard Charlès. Mais dans une période où les masques ont fait défaut, où les lits de réanimation et le personnel soignant se révèlent insuffisants, ils savent qu’évoquer la performance des dépenses publiques est un sujetémotionnel ». ​Pour ne pas dire épidermique…

Source OUEST FRANCE.

Victorieux du handicap, le petit Raphaël, de Bavans (25), marche…

Le diagnostic posé par le corps médical à la naissance de Raphaël souffrant d’une maladie génétique rare affectant la motricité (et pas que), augurait un avenir noir.

Six ans plus tard, « le ciel s’éclaircit chaque mois davantage » avoue sa maman Sonia Vallet, de Bavans (25).

Victorieux du handicap, le petit Raphaël, de Bavans, marche

 

Qui aurait parié que Raphaël tiendrait la position debout et marcherait avec un déambulateur ? Pas grand monde, excepté les parents du petit garçon, Sonia et Mickaël, qui se sont accrochés au bastingage de la vie, se refusant de voir leur « Loulou » grandir allongé sur un lit, alimenté par une sonde nasogastrique. « Le corps médical avait pronostiqué qu’il ne mangerait pas, ne marcherait pas et ne parlerait pas. Quelque part, ce diagnostic implacable nous a bottés les fesses. Regardez où il en est… » Raphaël se nourrit sans sonde, dont il a été sevré après une intervention en Autriche. Dans un corps sans tonus à la naissance, l’enfant tient la position assise, debout quand il marche avec son déambulateur, saisit des objets. Ceci grâce aux huit thérapies intensives de stimulation motrice pratiquées dans un centre spécialisé à Barcelone. Auxquelles s’ajoutent des thérapies cognitives dispensées par l’association « Grandis-toi » basée près d’Avignon, « qui emmène les enfants vers l’autonomie et communique avec le langage des signes ».

Un nouveau combat

Quand d’autres parents fêtent la naissance de leur premier enfant autour des dragées sablées au champagne, Sonia et Mickaël, eux, ont été projetés dans l’univers du handicap. « Vous donnez la vie. En même temps la maladie, dont on ne savait rien » Raphaël souffre d’une maladie génétique rare dont le nom est alors au registre des inconnus pour les époux Vallet : le syndrome de Smith-Lemli-Opitz. Le bébé ne fabrique pas de cholestérol, ne suce pas, ne déglutit pas et présente des problèmes de motricité. « La priorité fut d’abord qu’il puisse se nourrir par la bouche sans sonde gastrique. Quand nous avons appris qu’une thérapie de sevrage était pratiquée en Autriche, nous avons foncé » Car Sonia est une guerrière. Raphaël aussi. Après l’alimentation, nouveau combat pour la motricité, en Espagne cette fois, « car il n’existe aucune structure de soins similaires en France. À ce registre, nous sommes très en retard ».

Une belle chaîne de solidarité

Bien sûr, qui dit thérapies à l’étranger, entend financements à trouver, car les protocoles ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale. Une chaîne de solidarité est entrée en action via l’association « Tous ensemble pour Raphaël », dont Aurélie Plançon est une marraine « au top ». Soutien également exemplaire des lycéennes en bac et des étudiants(e) s en BTS services et prestations du secteur sanitaire et social de la Maison familiale et rurale de Mandeure. Onze élèves et deux enseignants ont accompagné Raphaël pendant cinq jours de thérapie à « Grandis-toi ». Ils en reviennent avec un film pour soutenir les Vallet, qui bataillent au quotidien pour que leur Loulou puisse grandir comme un autre enfant.

Source EST REPUBLICAIN.

Coronavirus : la prise en charge d’enfants en psychiatrie explose en Franche-Comté…

La crise sanitaire a un impact très fort sur le moral des enfants et des adolescents.

Les demandes de consultations, les hospitalisations et les admissions aux urgences explosent, y compris au CHU de Besançon.

L'unité de pédopsychiatre du CHU Besançon, sur le site Saint-Jacques.

 

De nombreux enfants et adolescents vivent très mal la crise sanitaire du coronavirus. L’impact sur leur santé mentale est très fort, d’après les données des services de pédopsychiatrie. Au CHU de Besançon, « c’est très net » selon le Pr Sylvie Nezelof, chef du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent. Elle note une augmentation importante des demandes de consultations, des hospitalisations et des admissions aux urgences psychiatriques. Ces indicateurs sont en hausse « depuis la rentrée de septembre et de façon constante » d’après la pédopsychiatre, et concernent tous les âges.

Les crises suicidaires plus fréquentes

Les prises en charge pour des crises suicidaires et des troubles de l’alimentation (anorexie, boulimie) sont plus nombreuses qu’avant la crise sanitaire. « Ces troubles sont plus fréquents que d’habitude et on voit une incidence fortement ascendante » explique le Pr Sylvie Nezelof, qui s’attend à voir encore ces demandes augmenter dans les prochains mois.

La faute à l’ambiance et aux restrictions

Il y a plusieurs explications à cette situation : la morosité ambiante pèse sur le moral des jeunes. Ils sont aussi très sensibles aux émotions et aux inquiétudes de leurs parents et se font du souci pour eux. Les enfants ou adolescents vivent également mal les mesures sanitaires, que ce soit les distanciations ou l’arrêt des activités notamment sportives.

Ils ont peur de contaminer leurs grands-parents

Par ailleurs, certains craignent le virus lui-même. Ils ont peur du covid-19 et notamment les plus petits. « Ils peuvent en avoir une représentation menaçante » raconte le Pr Sylvie Nezelof et « des enfants l’expriment dans leurs dessins ». Surtout, à force de leur interdire de s’approcher de leurs grands-parents, ils ont peur de contaminer les adultes et notamment les plus âgés.

Source FRANCE BLEU.

Le CHU de Lille coordonne le futur numéro national de prévention du suicide…

Le CHU de Lille a été choisi par le gouvernement pour coordonner la création du futur numéro national de prévention du suicide.

Un numéro de téléphone qui sera activé le 10 septembre 2021.

Il pourra être appelé par des personnes qui ont des idées suicidaires, et leur entourage.

Dans les Hauts-de-France, on recense plus de 12 000 tentatives de suicide par an. Ce numéro national de prévention vise à faire baisser ces chiffres.

 

Alors que les problématiques de santé mentale et de détresse psychologique reviennent avec force dans le débat public à cause de la crise sanitaire et de ses conséquences, le gouvernement a annoncé la mise en place d’un numéro national de prévention du suicide. Il sera piloté par le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Lille.

A partir du 10 septembre 2021, date de la journée mondiale de prévention du suicide, il existera un numéro de téléphone, simple à retenir, à trois ou quatre chiffres qui restent à définir, où chacun pourra appeler, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, pour obtenir de l’aide en cas d’idées suicidaires.

Pour les personnes en détresse et leurs proches

« Le but, c’est que chaque personne qui a dans l’idée de se suicider puisse joindre ce numéro pour avoir des recours« , explique le professeur Pierre Thomas, chef du pôle de psychiatrie du CHU de Lille, « mais aussi des proches, des professionnels. Ca peut être le médecin généraliste, un enseignant, ou même un entraîneur de foot qui remarque qu’un de ses gars ne va pas bien. L’idée est de proposer des ressources à tout un chacun qui se poserait des questions, pour lui ou pour autrui« .

Porte d’entrée

Ce numéro d’appel sera donc une porte d’entrée : au bout du fil, des soignants pour écouter, orienter vers des soins, voire déclencher une intervention s’il y a urgence. Il y aura des plateformes dans chaque région, sur le modèle en cours de développement à Lille.

CHU reconnu comme expert dans ce domaine

Car le CHU est reconnu en la matière : il existe plusieurs programmes de prévention du suicide, notamment VigilanS, qui consiste à garder le contact avec des personnes ayant déjà fait une tentative. Et Papageno, qui lutte contre la contagion suicidaire.

« Le suicide est une cause de décès évitable »

Chaque année en France, 8500 personnes meurent de suicide, dont 1250 dans les Hauts-de-France. On recense 200 000 tentatives annuelles, dont 12 000 dans la région. Selon Pierre Thomas, ce numéro permettra de sauver des vies : « le suicide est une cause de décès évitable. L’expérience a montré qu’il s’agit souvent d’une crise suicidaire, et qu’il suffit de rompre cette crise, recréer un lien, pour retrouver le sens de la vie« .

Prise de conscience

Si la naissance de ce numéro national est annoncée en pleine crise sanitaire, ce n’est sans doute pas un hasard. Charles-Edouard Notredame, psychiatre au CHU de Lille, et coordinateur national adjoint du projet, rappelle que « les préoccupations ne sont pas récentes, ça fait un moment qu’on y réfléchit. La crise actuelle suscite beaucoup d’inquiétudes par rapport à la santé mentale, donc il y a probablement eu un effet catalytique sur le lancement de ce nouveau projet, très attendu« .

« Un vrai tournant »

Mais le principal pour lui, c’est que la ligne voie le jour : « ça va être un vrai tournant, un vrai accélérateur pour la prévention du suicide, et plus largement pour l’accompagnement de la détresse en France« .

En cas d’idée suicidaire pour vous ou l’un de vos proches, vous pouvez vous tourner vers votre médecin généraliste, des professionnels de santé mentale ou le 15.

Source FRANCE BLEU.

Coronavirus : « L’utilisation de l’ARN messager est une révolution, pour la vaccination comme pour les thérapies », assure la chercheuse Palma Rocchi…

L’utilisation de l’ARN messager a permis d’obtenir des vaccins efficaces contre le Covid-19 en moins d’un an, mais cette technique pourrait révolutionner la recherche pour bien d’autres maladies, explique Palma Rocchi, directrice de recherche à l’Inserm.

Coronavirus : « L’utilisation de l’ARN messager est une révolution, pour la vaccination comme pour les thérapies », assure la chercheuse Palma Rocchi

 

  • Pfizer-BioNTech et Moderna ont surpris le monde entier en 2020 en mettant au point des vaccins très efficaces contre le Covid-19, via l’ARN messager, en un temps record.
  • Le principe de l’ARN messager, connu depuis des décennies, pourrait permettre de créer des vaccins personnalisés et efficaces contre les cancers, mais également des traitements contre beaucoup d’autres maladies.
  • Palma Rocchi est une des spécialistes à travailler sur le sujet en France. Elle a accordé à 20 Minutes une interview qui montre que la pandémie aura sans doute permis à la recherche de faire un pas de géant.

Ils représentent un espoir pour sortir de ce long tunnel. Les vaccins à ARN messagers, développés par Pfizer-BioNTech et Moderna, représentent une immense découverte pour la recherche contre le Covid-19. Mais, épatant, ce principe de l’ARN messager devrait en réalité révolutionner la médecine dans sa globalité.

Grâce à ce principe, on pourrait en effet imaginer, dans un avenir proche, des vaccins contre les cancers et des nanomédicaments contre toutes les maladies. 20 Minutes a interrogé Palma Rocchi, directrice de recherche à l’ Inserm et responsable du groupe sur le cancer de la prostate et la nanomédecine au centre de recherche en cancérologie de Marseille.

Quel est le principe de la vaccination par ARN messager ?

Les cellules du corps humain produisent de l’ARN messager (ARNm) [sorte de duplicata d’un gène permettant la production d’une protéine, selon l’Inserm]. Dans les vaccins ordinaires, le principe actif est un antigène [qui permet de créer des anticorps] particulier, qui vise un virus contre lequel on veut protéger l’organisme. On injecte chez l’homme l’élément étranger (viral ou bactérien) sous une forme dénuée de toute activité pathogène [donc désactivée], ce qui va permettre d’activer les défenses immunitaires et ensuite de combattre ce virus.

Avec les vaccins de Pfizer et Moderna, on vous injecte l’ARN messager d’une protéine virale importante, la protéine Spike. Ceci va en retour activer le système immunitaire. Cet ARNm est rapide à synthétiser en laboratoire.

Ce qui explique que les laboratoires aient réussi à créer des vaccins contre le Covid-19 en moins d’un an. Par ailleurs, Pfizer et Moderna assurent qu’ils pourraient fabriquer de nouveaux vaccins adaptés aux variants en quelques semaines…

C’est vrai. S’il y a une mutation, le processus de fabrication étant mis au point, on peut modifier facilement le codage de synthèse de l’ARN messager de la protéine qui a muté. C’est fait par des logiciels dédiés, fiables et rapides.

L’ARN messager a permis de créer des vaccins contre le Covid-19, mais vous travaillez aussi sur un vaccin contre le cancer de la prostate….

Dans le cancer de prostate, il y a une surexpression de la protéine PSMA (antigène membranaire spécifique de la prostate). On pourrait très bien produire ces protéines PSMA plus ou moins modifiées pour activer efficacement le système immunitaire du patient, de manière à ce qu’il soit boosté si jamais une cellule tumorale [susceptible de générer une tumeur] apparaissait.

Avant d’avoir un cancer, vous avez une, deux, trois cellules tumorales. Les patients immunisés pourraient mieux combattre ces cellules qui dysfonctionnent. Le but, ce serait de vacciner les gens en amont, de manière à ce que leur système immunitaire combatte le cancer lui-même. Chez Moderna, certains chercheurs travaillent déjà sur des vaccins pour traiter le cancer. Car ce principe pourrait s’appliquer à tous les cancers.

Peut-on imaginer bientôt un vaccin individualisé contre tous les cancers ?

Oui, mais le nerf de la guerre, ce sont les financements. Il faut le tester chez l’Homme. Le cancer, ce n’est pas le Covid, mais une maladie souvent multifactorielle. Dans certains cancers comme les leucémies, il y a une protéine défaillante, mais pour d’autres, il y en a plusieurs. Des vaccins contre le cancer utilisant l’ARN messager pourraient être synthétisés rapidement. Maintenant, savoir si ça va marcher et donner un timing, c’est autre chose. Il est très difficile de faire des prédictions.

L’ARN messager provoque donc un bouleversement pour les vaccins, mais aussi pour de futurs traitements. Vous travaillez sur les oligonucléotides antisens (OAS). Quel est le lien avec l’ARN messager ?

Les oligonucléotides antisens sont un fragment d’ADN, facile à synthétiser, qui peut modifier l’ARN messager. Les thérapies conventionnelles ciblent les protéines, nous, on travaille sur l’étape d’avant.

Pour le vaccin, on l’a vu, on programme la synthèse de l’ARN messager, on l’injecte dans la cellule pour activer le système immunitaire. Nous, nous travaillons sur des traitements. Avec la même approche, mais un résultat inverse. C’est-à-dire qu’on ne souhaite pas exprimer la protéine, mais la modifier ou la dégrader. Dans le cas du Covid-19, on peut synthétiser en une semaine les oligonucléotides antisens qui vont inhiber la production des protéines virales, donc freiner l’infection. Cela pourrait donner un traitement contre le Covid-19. Mais pour le moment, on n’a pas réussi à trouver de financements.

La pandémie a-t-elle permis de faire avancer plus rapidement la recherche, non seulement sur le Covid-19, mais pour d’autres pathologies ?

Elle a permis de mettre en lumière des approches thérapeutiques innovantes. On a pris conscience que l’utilisation de l’ARN messager est une révolution, pour la vaccination comme pour les thérapies. Mais l’ARN messager, on le connaissait depuis longtemps. Le principe a l’avantage de créer des médicaments spécifiques et rapides. Des traitements avec oligonucléotides antisens (OAS) thérapeutiques, il en existe déjà aux Etats-Unis. Mais seulement 8 ont obtenu l’autorisation de mise sur le marché par la Food and Drug Administration (FDA). Dont 6 depuis 2013. C’est vraiment un champ d’exploration récent et en plein essor.

Vous dites « spécifiques »… Peut-on imaginer demain des traitements individualisés pour le cancer ?

Quand vous utilisez un médicament classique, par exemple l’aspirine, il y a d’autres effets que le but recherché, que l’on appelle non spécifiques. Les oligonucléotides antisens, c’est du sur-mesure, on cible uniquement une protéine. Ils pourraient révolutionner la médecine personnalisée. Il faut juste faire évoluer les consciences de manière à donner la priorité à cette recherche. On est très peu en France à travailler dessus. En ce qui me concerne, j’ai été formée sur cette technologie au Canada.

Quelles autres maladies cela pourrait-il concerner ?

Le principe peut s’appliquer à la mucoviscidose, l’insuffisance rénale, la douleur… On peut imaginer des traitements avec ces OAS pour toutes sortes de maladies, en réalité. Même orphelines ! Et on pourrait les développer en moins d’un an. Car dans toutes les maladies, il y a une ou plusieurs protéines déficientes quelque part. Il suffit de connaître cette protéine et de synthétiser l’inhibiteur qui va cibler l’ARN messager de cette protéine défectueuse. J’essaie de créer une start-up qui pourrait aider les laboratoires privés et publics à utiliser cette technologie dans leur application thérapeutique.

Scandale du Mediator : Les laboratoires Servier condamnés à 2,7 millions d’euros d’amende pour « tromperie aggravée » et « d’homicides involontaires »….

PROCESLe tribunal judiciaire de Paris a rendu son jugement ce lundi sur le scandale sanitaire mettant en cause ce médicament des laboratoires Servier.

Les laboratoires Servier étaient jugés pour « tromperie aggravée », « escroquerie » et « homicides et blessures involontaires » pour avoir dissimulé les propriétés anorexigènes et les dangereux effets secondaires de leur médicament, le Médiator, à l’origine de centaines de morts en France.

Scandale du Mediator : Les laboratoires Servier condamnés à 2,7 millions d'euros d'amende pour « tromperie aggravée »

 

Les laboratoires Servier ont été reconnus coupables de « tromperie aggravée » et condamnés à 2,7 millions d’euros d’amende, a indiqué ce lundi par la 31e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris. Plus de dix ans après le retentissant scandale du Mediator, un médicament tenu pour responsable de centaines de décès, le tribunal de Paris a rendu son jugement à l’encontre des laboratoires Servier et de l’Agence du médicament.

Les laboratoires ont « fragilisé la confiance dans le système de santé », a déclaré la présidente du tribunal Sylvie Daunis. Les laboratoires ont en revanche été relaxés des faits d’« escroquerie ». Jean-Philippe Seta, l’ex-numéro 2 du groupe pharmaceutique et ancien bras droit du tout-puissant Jacques Servier, décédé en 2014, a lui été condamné à quatre ans d’emprisonnement avec sursis. L’Agence du médicament a de son côté été condamnée à 303.000 euros d’amende.

Plus de dix ans après le retentissant scandale du Mediator, tenu pour responsable de la mort de 1500 à 2100 personnes, le tribunal de Paris a déclaré ce lundi les laboratoires Servier coupables de « tromperie aggravée » et « d’homicides et blessures involontaires ». Le groupe pharmaceutique a toutefois été relaxé du délit d' »escroquerie ».

« Une fraude d’une ampleur considérable »

Les laboratoires Servier et les six sociétés du groupe sont condamné à une amende de 2,718 millions d’euros. Jean-Philippe Seta, l’ex-numéro 2 de la firme et ancien bras droit de son tout-puissant dirigeant Jacques Servier, mort en 2014, a quant à lui été condamné à quatre ans de prison avec sursis et 90.600 euros d’amende.

Le tribunal estime que « une fraude d’une ampleur considérable et inédite pendant au moins 14 ans » a été commise.

Les laboratoires Servier et ses six filiales sont par ailleurs condamnés au civil à payer 158 millions d’euros aux parties civiles pour « tromperie ».

Le tribunal est donc allé dans le sens de l’accusation, qui estimait que les laboratoires Servier ont sciemment dissimulé les propriétés anorexigènes (coupe-faim) et les dangereux effets secondaires de ce médicament, utilisé par 5 millions de personnes jusqu’à son retrait du marché en 2009.

« Drame humain »

L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM, ex-Afssaps), a été reconnu coupable d’imprudences et négligences ayant entrainé une atteinte à l’intégrité de victime et condamné à une amende de 303.000 euros. Durant le procès, elle avait reconnu une « part de responsabilité » dans le « drame humain » du Mediator et n’avait pas sollicité la relaxe.

Dans ses réquisitions, la procureure avait donc appelé à « restaurer la confiance trahie » en sanctionnant le « choix cynique » et le « sinistre pari » d’une firme ayant privilégié « ses intérêts financiers » à la santé des consommateurs du médicament, malgré « les risques qu’elle ne pouvait ignorer ».

Entre septembre 2019 et juillet 2020, ce procès hors norme a rassemblé près de 6500 parties civiles, 376 avocats et 25 personnes (dont 11 morales), à la suite des révélations par la pneumologue Irène Frachon de l’un des pires scandales sanitaires français.

Lors des « 517 heures et quelques minutes d’audience » d’un procès-fleuve ouvert en septembre 2019 et clos en juillet 2020, une question a été centrale : comment le Mediator a-t-il pu être prescrit pendant trente-trois ans malgré les alertes répétées sur sa dangerosité ?

Source 20 MINUTES et BFM.