Coronavirus : tout savoir sur les autotests, mis en vente en pharmacie…

Les autotests pour détecter le Covid-19 doivent arriver en pharmacie.

Ce nouvel outil de la panoplie du gouvernement pour endiguer l’épidémie sera cependant difficile à trouver dans un premier temps.

On fait le point.

Les autotests comprennent un écouvillon à introduire dans le nez.

 

Homologués depuis le 16 mars par la Haute autorité de santé, les autotests arrivent en France à partir de ce lundi 12 avril. Un arrêté du ministre de la Santé a été publié ce dimanche au Journal officiel pour autoriser leur vente en pharmacie.

Très attendus par les Français, ils permettront de savoir si l’on est positif ou non au Covid-19 grâce à un prélèvement nasal, mais moins profond donc moins désagréable que les tests PCR ou antigéniques habituels. Mais ils ne se suffiront pas à eux-mêmes car en cas de test positif, un test PCR sera nécessaire pour le confirmer le cas échéant et pour également le comptabiliser et caractériser un éventuel variant. Où les trouver ? Qui pourra les acheter ? Quelle fiabilité ? France Bleu fait le point.

Où et quand pourra-t-on s’en procurer ?

Annoncé dans un premier temps à la vente dans les grandes surfaces, les autotests ne seront disponibles qu’en pharmacie. Le ministère de la Santé rappelle qu’il s’agit de dispositif médicaux et, comme l’indique la loi, ils doivent alors être vendus en officine. « Il faut qu’il y ait un professionnel de santé qui puisse vendre ces tests-là, et en expliquer le fonctionnement, ce n’est pas si simple » a justifié Olivier Véran. Les pharmaciens pourront les vendre à partir de lundi 12 avril mais ils risquent d’être compliqués à trouver dans les premiers jours. La quasi-totalité des stocks a été préemptée par l’Etat afin de préparer la rentrée des classes (26 avril pour les maternelles/primaires et 3 mai pour les collèges/lycées). Dans un entretien au Journal du dimanche, Olivier Véran dit envisager « d’aller jusqu’à deux tests par semaine par élève et par enseignant ».

Le déploiement des autotests dans les pharmacies sera progressif « tout au long de la semaine », a précisé le ministre de la Santé. « On ne sera pas prêts demain à 8 heures du matin », a de toute façon fait savoir sur franceinfo Gilles Bonnefond, le président de l’Union des Syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) ce dimanche. Il espérait avoir davantage d’informations sur les prix, les conditions de mise à disposition et la liste des tests qui sont reconnus par l’Agence du médicament comme étant fiables.

D’ailleurs, de nombreuses officines n’ont pas encore été livrées. « Samedi, j’ai appelé beaucoup des mes confrères et pour le moment nous ne les avons pas encore reçus, explique Raphael Gigliotti, le trésorier du syndicat des pharmaciens des Alpes-Maritimes. On peut espérer les recevoir en milieu de semaine prochaine. Sauf miracle, je ne vois pas comment ils arriveraient lundi dans nos officines. » Certains fournisseurs et pharmaciens attendaient la publication de l’arrêté. De plus, « certains tests ne sont pas encore validés par les autorités sanitaires« , explique Caroline Mignot, pharmacienne dans le Loiret. Elle a donc préféré attendre quelques jours avant de passer commande, pour s’assurer que les tests qu’elle vendrait étaient bien validés.

A quel coût ?

Leur prix est encadré : il ne pourra excéder 6 euros jusqu’au 15 mai, puis 5,20 euros. Leur vente sur Internet est interdite.

Ils seront délivrés gratuitement, sur justificatif, aux salariés à domicile intervenant auprès de personnes âgées ou en situation de handicap, ainsi qu’aux accueillants familiaux accompagnant ces personnes, dans la limite de 10 autotests par mois. Au total, « environ 600 000 professionnels bénéficieront de cette prise en charge intégrale par l’Assurance Maladie », estime le ministère de la Santé. En revanche, « les autotests ne sont pas pris en charge par l’Assurance Maladie pour le grand public » qui dispose « déjà d’une offre de tests PCR et antigéniques facilement accessibles et pris en charge, dans un réseau dense de plus de 12 000 points de tests ».

Qui peut y avoir accès ?

La HAS indique autoriser les autotests pour les plus de 15 ans qui ne présentent pas de symptômes, « dans le cadre de campagnes de dépistage itératif à large échelle, ainsi que dans le cadre de tests de confort (se faire tester avant des rassemblements familiaux par exemple) pour les particuliers », rappelle la DGS.

Comment ça marche ?

L’autotest a un fonctionnement similaire à celui des tests antigéniques puisqu’il se présente sous la forme d’une sorte de coton-tige à introduire dans son nez. Rassurez-vous, il est plus court que pour les tests antigéniques et PCR. Les autorités sanitaires françaises estiment qu’un test doit aller au moins à trois centimètres pour être efficace, bien que certains fabricants assurent qu’il n’y a qu’à rester à la surface des narines. Il faut ensuite effectuer cinq  rotation dans la narine avant retirer le coton-tige. Une fois le prélèvement réalisé, il faut le placer dans un tube rempli d’une solution et, si le test est positif, une bande colorée apparaît. Le résultat est rapide, moins d’une demi-heure.

Quel intérêt contre l’épidémie ?

Les partisans des autotests y voient un moyen d’accroître l’ampleur du suivi de l’épidémie. « Réalisés de manière massive, ils pourraient stopper rapidement la circulation du virus », a affirmé début mars à l’Assemblée nationale le député Cyrille Isaac-Sibille (Modem). « Ils sont simples d’utilisation, ils donnent un résultat immédiat (et) peuvent être diffusés largement« , a-t-il énuméré. Il faut, en effet, parfois des jours pour obtenir le résultat d’un test PCR, ce qui limite la réactivité face à l’épidémie.

Quelle fiabilité ?

« La Haute autorité de Santé impose pour autoriser ces tests que leur « sensibilité », c’est-à-dire leur capacité à détecter le virus chez une personne malade, s’élève au minimum à 80% », rappelle le ministère de la Santé. Par ailleurs, le risque d’un « faux positif » est « extrêmement réduit », moins de 1%.

Cependant, « le prélèvement des autotests n’étant pas réalisé par un professionnel de santé, mais par l’usager lui-même, la possibilité d’obtenir un « faux négatif » causé par une erreur de prélèvement est bien réelle ». Le ministère rappelle qu’aucun test ne permet « en cas de résultat négatif de lever les gestes barrières ».

Surtout, en cas de résultat positif avec un autotest, la Haute autorité de santé indique qu’un test PCR sera indispensable pour le confirmer et pour détecter un éventuel variant. Cela permet aussi de « conserver un outil de suivi » de l’épidémie, souligne Olivier Véran.

Source FRANCE BLEU.

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