Alternative au plastique : des pailles en pailles fabriquées par des travailleurs handicapés… Vidéo

L’association La Perche, qui a lancé le concept des pailles en pailles pour anticiper la fin du plastique au 1er janvier 2021, a développé un partenariat avec des travailleurs handicapés de l’Orne.

Objectif : combiner développement durable et économie sociale et solidaire.

L'atelier de fabrication de pailles en pailles dans l'Esat de la Ferté-Macé dans l'Orne. Les travailleurs handicapés calibrent, découpent et trient les pailles. / © Nicolas Corbard/France Télévisions

Pour Pierre, Anaïs, Valentin et les autres, c’est un travail qui change de l’ordinaire. Depuis quelques semaines, ils trient, calibrent, coupent et contrôlent des futures pailles en pailles.

Ces travailleurs handicapés collaborent au sein de l’Etablissement et service d’aide par le travail (Esat) de la Ferté-Macé dans l’Orne. Sur les 42 employés du site, ils sont 8 à tourner à tour de rôle sur cet atelier qui rencontre un vrai succès.

Pierre mesure et coupe les pailles à la longueur réglementaire :

« C’est une très bonne idée, cela permet de ne pas utiliser de plastique. C’est un travail important pour l’écologie et pour la nature. »

Olivier renchérit un peu amusé :

« Moi, au début j’ai rigolé, quand on m’a dit que j’allais faire des pailles…en pailles. J’ai cru que c’était une blague ! Mais j’ai vu une tortue, l’autre jour, sur internet qui avait une paille en plastique coincée dans le nez. Il faut penser à l’environnement. »

Une idée née dans le Perche

Le concept des pailles en pailles a été lancé par Jeff Lubrano et Mike Sallard il y a quelques mois dans le perche ornais. Ensemble, les deux hommes ont créé l’association La Perche qui va se transformer en entreprise en 2020.

Cet été, 30 tonnes de pailles ont été moissonnées dans l’exploitation bio de Mike Sallard. Une fois les céréales récoltées, la tige est stockée, transformée en paille et traitée naturellement pour la rendre compatible avec les normes de l’agroalimentaire.

Une coopérative d’agriculteurs bio a aussi été lancée dans le Perche afin de développer une nouvelle filière pour les céréaliers. Objectif : semer 200 hectares pour une moisson de 300 tonnes de pailles l’année prochaine. Soit 10 fois plus qu’aujourd’hui.

Economie sociale et solidaire

Depuis le lancement de cette idée, destinée à anticiper l’interdiction du plastique au 1er janvier 2021, les pailles en pailles rencontrent un succès phénoménal. Dans les médias, mais aussi chez les professionnels de l’hôtellerie-restauration ou de la distribution, qui doivent trouver une alternative au plastique comme l’explique Jeff Lubrano :

« Aujourd’hui, nous sommes en capacité de produire 6 millions de pailles cette année. Il y a des gens qui veulent tout le stock pour eux, mais on essaye d’en faire profiter le plus grand nombre et de conserver notre logique d’économie circulaire et de développer ce principe d’économie sociale et solidaire. »

La Perche a ainsi signé un partenariat avec l’Adapei de l’Orne. Cette association de parents de personnes handicapées gère plusieurs Esat dans le département. A l’automne, les premiers travailleurs handicapés de l’Esat de l’Aigle ont commencé à produire des pailles. Puis, les centres d’Alençon et de la Ferté Macé ont été associés.

D’ici fin mars, deux autres établissements vont collaborer au projet. De quoi donner du travail à une quarantaine de personnes en situation de handicap. Pour Thierry Mathieu, le président de l’Adapei de l’Orne, c’est un beau projet :

« Chacun va à son rythme. Il s’agit d’honorer la commande bien sûr mais on essaye de voir quelle personne maîtrise le mieux telle opération en fonction de son handicap. Cela fait partie de la politique d’inclusion. C’est un produit à valoriser et valorisant pour nos travailleurs. »

 

Travail adapté au handicap

Il a fallu créer toute une série de gabarits et de modèles pour guider les travailleurs handicapés dans leur fabrication de pailles, comme le détaille Sébastien Lemière, le responsable atelier de l’Esat de la Ferté-Macé :

« On va avoir des gens à plus faible efficience sur toute la partie coupe et on va arriver à des gens à plus forte efficience sur la partie tri. On fait des essais, avec l’Esat d’Alençon on développe des machines pour aider les travailleurs handicapés… « 

Anaïs, est chargée de trier les bonnes pailles des mauvaises :

« Le tableau qui est affiché à côté nous aide à contrôler les pailles. Si, par exemple, c’est coupé en travers ce n’est pas bon. Un nouveau travail comme ça, ça change la vie »

Les travailleurs handicapés contrôlent les pailles. Un modèle sur un tableau est affiché pour les guider dans leur sélection. / © Nicolas Corbard/France Télévisions

En une semaine, chaque personne produit environ 4000 pailles. Les chutes sont conservées pour être ensuite revalorisées. Une fois broyées, les pailles pourront être transformées en biomatériaux afin d’élaborer des contenants pour l’industrie agroalimentaire. Et ce qui n’est pas réutilisable servira tout simplement de paillage pour le potager de l’Esat.

D’ici le printemps, les travailleurs handicapés devraient fabriquer environ 800 000 pailles. D’autres partenariats devraient être développés ailleurs en France l’année prochaine.

Regardez comment sont produites les pailles en pailles dans ce reportage:

Reportage de Nicolas Corbard et Damien Migniau pour France 3 Normandie. Intervenants: Olivier Launay: travailleur handicapé / Pierre Crestot: travailleur handicapé . Anaïs Abot: travailleuse handicapées / Jeff Lubrano: cofondateur des pailles La Perche / Thierry Mathieu: président de l’Adapei de l’Orne.

Source FR3.

 

Nice : Quatre étudiants créent « The Manuel d’anglais », un livre adapté pour les personnes atteintes de trisomie 21…

DO YOU SPEAK ENGLISH ? Né dans le cadre de leurs études en Langues étrangères appliquées (LEA), l’ouvrage a été adapté pour être compréhensible par tous.

Morgane Beunard, Margot Fraissinet Rubio, Ymran Ismailov et Amélia Quattrocchi ont créé "The Manuel d'anglais

  • L’utilité de l’anglais au quotidien n’est plus à démontrer. Mais comment y accéder quand on est atteint de trisomie 21 ?
  • Quatre étudiants du campus Carlone, à Nice, ont créé un ouvrage adapté, intitulé « The Manuel d’anglais ».

Dans les séries, dans les films, dans les chansons ou encore sur les réseaux sociaux, l’anglais est omniprésent. Mais encore faut-il le comprendre. Pour remédier à ce problème chez les personnes atteintes de trisomie 21, Amélia Quattrocchi, Margot Fraissinet Rubio, Morgane Beunard et Ymran Ismailov, quatre étudiants en Langues étrangères appliquées (LEA) à la Fac de lettres à Nice, ont élaboré The Manuel d’anglais, un ouvrage qui leur est destiné.

« L’an dernier, dans le cadre de nos études, on a donné des cours d’anglais à cinq personnes de 25 à 53 ans, en lien avec l’association Trisomie 21 Alpes-Maritimes. Ils étaient très heureux d’apprendre une nouvelle langue. Ça nous a mis la pêche. On a eu envie d’élargir cela à la France entière à travers le manuel », raconte Amélia Quattrocchi.

Couverture de

Composé de vingt chapitres, avec la leçon sur la page de gauche et les exercices sur la page de droite, le manuel semble a priori très classique. Pourtant, des adaptations pédagogiques ont été nécessaires lors de la mise en page. « Une personne trisomique a besoin d’image et de textes très courts, avec toutes les étapes retracées. C’est pour ça que le manuel est très visuel », détaille Amélia Quattrocchi.

De même, tout le manuel est écrit en noir et en Arial 14, une des typographies de base d’un éditeur de texte. « L’association nous l’a conseillé car c’est plus simple pour les élèves. S’il y avait une police un peu fantaisiste, ça pourrait les désorienter, les braquer et les conduire à ne plus ouvrir le livre », précise la Mouansoise de 20 ans.

Toucher les citoyens de demain

Au-delà de la plus-value pour les bénéficiaires, le projet est une belle occasion de « rendre la société plus inclusive », selon Isabelle Rossini, présidente de l’association Trisomie 21 Alpes-Maritimes : « Par le manuel, ces quatre jeunes montrent que les personnes avec un handicap, malgré leurs déficiences intellectuelles, peuvent apprendre une langue étrangère. Grâce à eux, nous avons aussi pu donner une conférence à l’université et toucher un amphithéâtre de citoyens de demain qui seront au contact de personnes handicapées par leur emploi, les loisirs, le sport… »

The Manuel d’anglais sera accessible à la mi-janvier sur la plateforme d’édition « BOD ». Il sera également disponible en version papier sur demande.

Source 20 MINUTES.

Les taxis qui transportent des enfants handicapés en Belgique, notamment autistes, peuvent continuer leur activité…

Dans la métropole lilloise, une compagnie de taxis va pouvoir continuer à emmener des enfants handicapés, notamment autistes, dans des écoles spécialisées en Belgique.

La course est prise en charge par la sécurité sociale, car les places manquent cruellement chez nous.

Ce mardi matin, les chauffeurs de taxis et les familles d'enfants handicapés scolarisés en Belgique étaient reçus à la CPAM à Tourcoing

C’est le soulagement pour une centaine de familles de la métropole lilloise, dont les enfants handicapés sont scolarisés en Belgique. Faute de places dans les établissements spécialisés chez nous, elles sont nombreuses à passer la frontière, où les listes d’attente sont beaucoup moins fournies. Depuis plus de 25 ans, la sécurité sociale permet donc à ces enfants de prendre le taxi pour aller à l’école, la course est prise en charge financièrement.

Une compagnie de taxi de Toufflers, tout près de la frontière, qui consacre la moitié de son activité à ces transports d’enfants, était en conflit avec la CPAM de Roubaix-Tourcoing depuis quelques semaines. Car une nouvelle convention nationale l’obligeait à payer une licence spécifique pour chacun de ses 15 taxis, soit près de 150 000 euros par véhicule.

Accord avec la CPAM

Ce mardi, un accord a été trouvé, et les transports d’enfants handicapés dans ces taxis va pouvoir continuer comme avant. Didier Gomichon, le patron des « Taxis Didier », estime que la solution trouvée « arrange tout le monde, et surtout les enfants, car ce sont des enfants handicapés, qui n’ont pas à rester sur le trottoir. Il y a un lien entre le chauffeur, l’école, la famille, c’est le chauffeur qui est le lien de tout. Tout le monde respire aujourd’hui, c’est une très bonne décision« .

« C’est un énorme poids qui tombe » – une maman d’enfant handicapée

Cindy est la maman d’une petite Maëlys, 8 ans, qui souffre d’un retard moteur. Depuis deux ans et demi, elle est scolarisée en Belgique, et elle fait les allers-retours depuis Roubaix en taxi, pris en charge par la CPAM. La fillette est sur liste d’attente en France depuis 2016 : « les progrès qu’elle a faits en Belgique sont flagrants« , raconte la mère de famille, « en deux mois, elle s’est mise à parler. Je suis vraiment soulagée que les taxis continuent, c’est un énorme poids qui tombe, un beau cadeau de Noël ! »

Jointe par France Bleu Nord, la CPAM de Roubaix-Tourcoing estime qu’il était important de trouver une solution pour que le service aux familles continue. C’est pour cette raison qu’elle a accordé une dérogation à la compagnie de taxis nordiste.

Source FRANCE BLEU.

Génial ! Cet Homme a Décidé de Transformer les Chambres d’une Maison de Retraite en P’tites Maisons de Quartier…

À 92 ans, Norma avait une drôle d’habitude… une habitude qui attristait ceux qui l’entouraient.

une rue avec des maisons faites dans une maison de retraite
Tous les soirs aux alentours de 17h30, elle prévenait le personnel de sa maison de retraite, qu’elle devait partir. Le personnel lui demandait pourquoi elle devait les quitter et elle répondait tranquillement qu’elle devait aller prendre soin de sa mère chez elle. Bien entendu, sa mère était décédée depuis de longues années. Ce type de réaction est assez répandue chez les personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer.

Par exemple, Walter, un autre résident de cette maison de soins, réclamait chaque soir son petit-déjeuner à 19h30. Pour John Makesh, le directeur de cette maison de retraite, ce genre d’anecdotes n’a rien d’exceptionnel. C’est même son lot quotidien.
une rue reconstituée dans une maison de soins pour malade d'alzheimer
La confusion n’est pas rare chez les personnes atteintes d’Alzheimer. Mais pour Jean Makesh, il devait bien y avoir une façon d’en limiter la portée. Pour lui, l’environnement dans lequel on vit a un impact énorme sur le quotidien. C’est alors qu’une idée a commencé à émerger dans son esprit.
des personnes se promènent dans une rue reconstituée dans une maison de retraite
« Et si nous faisions une maison de retraite qui ressemble à petit village ? » se demande-t-il. « Un petit village avec un lever et un coucher de soleil à l’intérieur du bâtiment ? Et même une lune et des étoiles pendant la nuit ? On pourrait même aller plus loin et construire des petites maisons au style des années 30 et 40 ? »

Mais c’est précisément ces anecdotes qui lui ont donné l’idée d’apporter quelques modifications à la maison de retraite qu’il dirige. « Au début, je pensais en savoir pas mal sur les soins aux personnes âgées. Mais plus j’ai passé du temps avec mes patients, plus j’ai réalisé que je ne savais pas grand-chose ».

une rue reconstituée dans une maison de soins
Et, ça ce n’était que le début de son projet ! Par la suite, il a aussi ajouté de la thérapie par le son ou encore de l’aromathérapie. Sans parler du tapis qui ressemble à de l’herbe sur le sol ! Résultat : il a créé un centre de soins absolument unique et chaleureux.
une rue factice avec la lumière du jour
Pendant la journée, on y entend des bruits naturels. Des senteurs de menthe poivrée ou d’agrume sont diffusées dans l’air. Et quand on sait que des études ont montré l’impact positif de l’aromathérapie sur le fonctionnement cognitif des malades, on comprend tout l’intérêt de cette démarche. Dans ce centre de soins, il y a même une rue où les résidents peuvent se retrouver pour parler. Pourtant au-delà du confort apporté, Jean Maeksh veut changer la façon dont on voit ce type de maladies. Souvent le personnel soignant impose aux résidents un cadre de vie et des horaires non naturels, ce qui crée des tensions pour les résidents. Et le personnel soignant tente de résoudre ces problèmes en leur donnant des médicaments : des médicaments antipsychotiques ou d’autres pour lutter contre l’anxiété.
une rue avec de l'herbe verte et un ciel dans une maison de soins

Après le succès du premier centre Lantern à Madison dans l’Ohio aux États-Unis, deux nouveaux centres ont vu le jour. À chaque fois, les patients sont hébergés dans une petite « maison », située sur une rue à l’intérieur du centre. Pour beaucoup des pensionnaires, cela ressemble à leur quartier d’enfance et leur rappelle de bons souvenirs. Le ciel artificiel s’illumine et s’assombrit pour respecter l’horloge biologique des patients.

Changer la façon de penser la démence

Des personnes âgées se retrouvent dans une rue de la maison de soins
Autrement dit, si une personne est atteinte de démence, elle n’a pas accès aux ressources nécessaires pour être stimulée. Hélas, la maladie d’Alzheimer ne se guérit toujours pas. Mais ce type de démarche incite à penser la maladie différemment.
une chambre dans une maison de soins
« Dans 5 ans, nous espérons pouvoir rendre nos patients plus autonomes », affirme Jean Makesh. Ce type de démarche innovante permet de redonner de l’espoir aux familles.
une place de village devant les maisons de quartiers avec personnes qui discutent
En France aussi, des initiatives hors du commun voient le jour. C’est le cas des jardins thérapeutiques ou sensoriels tels qu’ils sont mis en place dans les maisons de retraite.

Source COMMENT ECONOMISER.

Accès des enfants handicapés aux accueils de loisirs : la piqûre de rappel du Défenseur des droits…

« Refuser l’accès d’un enfant aux activités de loisirs en raison de son handicap peut être constitutif d’une discrimination », résume Jacques Toubon, Défenseur des droits.

Accès des enfants handicapés aux accueils de loisirs : la piqûre de rappel du Défenseur des droits

Le refus d’accueillir un enfant en situation de handicap en accueil de loisirs s’appuie généralement sur quatre types d’arguments :

  • l’insuffisance de moyens pour financer un accompagnant individuel ;
  • les craintes liées à la sécurité de l’enfant et du groupe ;
  • l’absence de personnels qualifiés pour assurer l’encadrement ;
  • l’incompatibilité du handicap de l’enfant avec les activités proposées.

C’est ce qui ressort des réclamations adressées par les familles au Défenseur des Droits qui vient de publier un contre-argumentaire sous forme de rappel du cadre juridique, international et national. Le texte avait été rédigé pour la mission nationale Accueils de loisirs & handicap.

Jacques Toubon rappelle que le droit fondamental de tout enfant aux loisirs, y compris en situation de handicap, est consacré par la Convention relative aux droits de l’enfant, la Convention relative aux droits des personnes handicapées, et, à l’échelon national, le préambule de la Constitution : « refuser l’accès d’un enfant aux activités de loisirs en raison de son handicap peut être constitutif d’une discrimination », résume-t-il.

Pour illustrer, il publie un florilège de ses décisions, dont la dernière en date (n°2018-230 du 12 septembre 2018) évoque le cas d’un maire qui avait refusé d’admettre une enfant handicapée dans un séjour avec hébergement organisé par le service jeunesse de la mairie (équitation, activités sportives). Le Défenseur a conclu à une discrimination et fait plusieurs recommandations qui ont conduit la commune à mener une réflexion approfondie sur l’accueil des enfants en situation de handicap, avec mise en place d’une communication et d’un protocole adaptés.

Source LA GAZETTE DES COMMUNES.

Handicap : le gouvernement annonce 22 mesures pour 2020…

A quelques mois des 15 ans de la loi Handicap, le comité interministériel du handicap a fait le bilan des actions menées en 2019, avant de se projeter dans 2020.

Handicap : le gouvernement annonce 22 mesures pour 2020

Le 3 décembre se tenait le 3e Comité interministériel du handicap (CIH), à Matignon. L’occasion de faire le bilan des actions menées en 2019 et prévoir 2020, année du 15e anniversaire de la loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, dite loi Handicap.

10 premiers pas

Le CIH s’est d’abord félicité que les mesures annoncées lors du précédent comité, en octobre 2018, aient été tenues :

  • Attribution à vie des principaux droits aux personnes dont le handicap n’est pas susceptible d’évoluer favorablement : l’allocation adulte handicapé (AAH), la reconnaissance de qualité de travailleur handicapé, la carte mobilité inclusion (CMI).
  • Droit de vote inaliénable des personnes majeures sous tutelle.
  • Droit de se marier, se pacser ou divorcer, sans recourir à l’autorisation judiciaire, pour les personnes majeures sous tutelle.
  • Garde d’enfants facilitée par un bonus inclusion handicap dans les crèches et la majoration du complément mode de garde pour les assistantes maternelles, mis en place dans la convention d’objectifs et de gestion de la Caisse nationale d’allocations familiales.
  • Attribution de l’allocation d’éducation de l’enfant en situation de handicap jusqu’aux 20 ans de l’enfant ou pour la durée des cycles scolaires, depuis le 1er janvier 2019.
  • Couverture santé améliorée par la création de la « complémentaire santé solidaire » (fusion de la CMU-C et l’aide au paiement d’une complémentaire santé).
  • Obligation d’installation d’un ascenseur dans les immeubles collectifs neufs dès le 3e étage dans la loi Elan.

Mais si le gouvernement liste bien 10 mesures effectives depuis 2019, 3 ne correspondent pas aux mesures annoncées en 2018. Ont disparu :

  • Accès aux soins facilité par la révision de la liste des produits et prestations remboursables et la clarification des modalités de prise en charge des soins en ville et en établissements médico-sociaux.
  • Gratuité ou accès aux tarifs sociaux dans les transports publics pour les accompagnants des personnes handicapés.
  • Soutien renforcé aux nouvelles technologies au service de l’autonomie et de la communication des personnes.

A la place, le gouvernement met en avant la revalorisation de l’AAH, bien passée à 900€ le 1er novembre 2019, mais cette augmentation était prévue depuis 2017.

Les deux dernières mesures mises en avant par le gouvernement concernent la détection et le suivi des jeunes enfants autistes. Des mesures importantes mais qui elles proviennent de la Stratégie autisme 2018-2022.

Prochaines étapes

Pour 2020, 22 nouvelles mesures sont annoncées, parmi lesquelles les trois points « oubliés » : le tarif préférentiel ou la gratuité dans les transports sous la même forme, et les deux autres, plus détaillées.

Les 22 mesures :

  1. Ouverture, au second semestre 2020, d’un droit à vie pour les bénéficiaires de la prestation de compensation du handicap, dont le handicap n’est pas susceptible d’évoluer favorablement.
  2. Pour les personnes ayant droit à la prestation de compensation du handicap avant leurs 60 ans, possibilité de continuer à en bénéficier après 75 ans, alors que ce n’est pas le cas aujourd’hui. Mesure qui sera effective au premier semestre 2020. Environ 8 000 bénéficiaires.
  3. À compter du 1er janvier 2020, délivrance à vie de la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) en cas de handicap irréversible.
  4. Création d’une indemnisation de 3 mois pour le congé proche aidant, dont la mobilisation est par ailleurs simplifiée (suppression de la condition d’ancienneté, plus de souplesse pour le fractionnement). (Mesure votée dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité sociale, effective à compter d’octobre 2020).
  5. Défiscalisation, et exonération totale de contributions sociales pour le dédommagement « aidant » attaché à la prestation de compensation du handicap perçu à compter du 1er janvier 2020, et possibilité de cumul avec le revenu de solidarité active (RSA) à compter du 1er avril 2020.
  6. Mise en place d’un numéro unique d’appel pour rompre l’isolement des aidants et déploiement de solutions nouvelles de répit pour les familles.
  7. Développement de solutions nouvelles et de proximité pour éviter la séparation des familles et les départs contraints en Belgique (engagement d’un plan à 3 ans de 90 millions d’euros sur les principaux territoires concernés : Hauts-de-France, Ile-de-France et Grand Est).
  8. Pour la rentrée 2020, une meilleure scolarisation des enfants en situation de polyhandicap grâce à des unités d’enseignement adaptées.
  9. Amélioration des modalités d’accompagnement des élèves en situation de handicap dans l’enseignement agricole.
  10. Mise en œuvre dès 2020 des premiers logements « évolutifs », avec obligation de salles de bain adaptables (zéro ressaut de douche), de façon à pouvoir aménager maisons et appartements en cas de survenance ou d’évolution du handicap.
  11. Mise en place d’un centre de ressources « Vie intime, sexuelle et accompagnement à la parentalité » dans chaque région pour les femmes en situation de handicap, leurs proches et les professionnels.
  12. Déploiement numérique dès le début de l’année 2020 du nouveau « Handiguide » pour identifier l’offre de sport accessible à proximité de chez soi.
  13. Mise en œuvre obligatoire, au plus tard à compter de septembre 2020, de tarifs préférentiels, pouvant aller jusqu’à la gratuité, dans tous les services de transports collectifs terrestres, pour les accompagnateurs des personnes handicapées.
  14. Élargissement, au plus tard à compter de septembre 2020, de l’accès au service de transport adapté : cet accès ne peut plus être restreint, ni par une obligation de résidence sur le territoire concerné, ni par l’obligation d’un passage devant une commission médicale locale, au minimum pour les personnes handicapées avec un taux de 80 % et à mobilité réduite disposant d’une carte mobilité et inclusion.
  15. Amélioration de l’accès aux soins avec notamment : le déploiement en 2020 d’une offre de de consultations dédiées au sein des établissements de santé afin de proposer une réponse plus adaptée et un parcours de soins mieux coordonné aux personnes en situation d’échec de soins ; la mise en place d’une tarification graduée des consultations hospitalières, tenant mieux compte de la situation spécifique des patients handicapés.
  16. Lancement d’un plan massif de formation au bénévolat, intégrant la formation aux premiers secours, dans la perspective d’un engagement de 3000 bénévoles en situation de handicap pour les événements sportifs internationaux, et les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024.
  17. Mise en place, sur un site pilote par région, d’un accueil unique Pôle emploi / Cap emploi pour une offre d’accompagnement personnalisée, et plus efficace, des personnes handicapées en recherche d’emploi.
  18. Lancement d’une plateforme numérique « emploi / formation » dédiée aux personnes en situation de handicap, avec la mise en ligne de premiers services « d’information accompagnée » en 2020 pour en finir avec la complexité des démarches.
  19. Augmentation forte du nombre de jeunes apprentis en situation de handicap, dans la sphère privée comme dans la sphère publique.
  20. Déploiement d’un service national universel ouvert à tous les jeunes en situation de handicap.
  21. Déploiement des premières équipes mobiles départementales croisant l’expertise de la protection de l’enfance et du médico-social pour mieux accompagner et prendre en compte les besoins particuliers des enfants en situation de handicap confiés à l’aide sociale à l’enfance.
  22. Accessibilité renforcée des biens et services culturels par l’amélioration de l’accès aux livres adaptés et aux catalogues d’éditeurs en format numérique, l’extension des obligations légales d’accessibilité aux services audiovisuels non linéaires et l’augmentation du volume horaire des programmes accessibles. S’assurer de l’amélioration effective de la représentation des personnes handicapées et du handicap dans les médias audiovisuels, conformément aux engagements pris par les signataires de la charte du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA)

Source LA GAZETTE DES COMMUNES.

Un tour de France à la rencontre des gamers handicapés…

Trois passionnés s’engagent pour l’inclusion dans les jeux vidéo en partant à la rencontre de gamers en situation de handicap dans toute la France.

Alexandre (à gauche), Christopher Klippel et l’équipe du tour Tous gamers.

  • Christopher Klippel a créé le tour de France Tous gamers en 2018 avec deux amis.
  • Ils ont tourné deux saisons de sept épisodes. Une troisième est en préparation.
  • Leur objectif ? Changer le regard sur les joueurs handicapés.

Deux saisons de sept épisodes et des milliers de kilomètres parcourus. Christopher Klippel, journaliste, et ses deux comparses Nicolas et Lucas ont déjà traversé la France deux fois pour leur initiative Tous gamers. L’idée : partir une semaine à la rencontre de joueurs en situation de handicap, raconter leur histoire et découvrir leur façon de jouer, parfois inédite. Le projet est né en 2018 et les trois amis planchent déjà sur la troisième édition.

« L’idée remonte à mars 2016, lors d’un voyage à Paris avec mon meilleur ami. On réfléchissait à une solution pour parler du handicap et de l’accessibilité dans le jeu vidéo, explique Christopher Klippel. Son frère est devenu tétraplégique à la suite d’un accident, on avait besoin de s’engager sur ce sujet. » Très vite, l’idée de la vidéo est apparue évidente. « Il fallait montrer ces gamers, leur façon de jouer, les rencontrer. On s’est dit : “Et si on faisait un tour de France ?” »

Deux premières éditions fructueuses

Le premier road trip, réalisé bénévolement, a mis du temps à s’organiser, mais a reçu un bel accueil : « On ne s’attendait pas à recevoir autant de demandes de joueurs ! » Parmi les sept gamers rencontrés par l’équipe en 2018, Théo, 23 ans. « J’essaie de montrer que l’on peut atteindre le haut niveau, et battre des joueurs valides, malgré un handicap », explique le jeune homme, tétraplégique depuis ses 8 ans.

« Nous avons pris une énorme gifle lors du premier tour. Toutes ces rencontres nous ont donné une leçon de vie, on a eu envie de faire plus », témoigne le journaliste. Pour la deuxième édition de leur tour de France, les trois amis ont pu compter sur des aides plus conséquentes, notamment grâce à une plateforme de financement participatif. « De plus en plus de gamers et de curieux, handicapés ou non, nous encouragent. »

Le jeu comme vecteur d’entraide

Alexandre, joueur semi-pro de 26 ans, n’a plus l’usage de ses jambes. Il a découvert Christopher en visionnant les épisodes de la première saison : « Très peu de médias se penchent sur l’inclusion des personnes en situation de handicap dans le jeu vidéo. J’ai été touché par ce projet. » Ces deux premières éditions encourageantes ont donné d’autres idées à Christopher et son équipe. « Pour la prochaine saison, nous voulons ouvrir le sujet aux publics en difficulté sociale. Prouver encore une fois que les jeux vidéo peuvent être des vecteurs d’entraide et d’inclusion ». La partie est donc loin d’être finie.

Plus d’information, cliquez ici.

Source 20 MINUTES.

Le Mans. Alzheimer : aidants familiaux, Denise et Didier témoignent de leur épuisement…

La sœur et le frère, résidant au Mans, accompagnent au quotidien leur mère, Gabrielle, atteinte de la maladie d’Alzheimer.

Son état de santé mentale s’est dégradé brutalement les six derniers mois de 2019.

Denise et Didier Montauzou se sentent à présent démunis.

Trouver une place dans une structure spécialisée, adaptée aux moyens financiers de la famille, est difficile.

Maladie d’Alzheimer. Témoignage de Denise et Didier Montauzou, aidants familiaux. Le Mans 6 novembre 2019

Gabrielle somnole par intermittence dans son fauteuil face à la télé dont le son a été coupé pour les besoins de l’entretien avec ses enfants. Elle a auparavant feuilleté une revue. Elle tourne parfois la tête vers nous, le regard absent. Elle vient ensuite s’asseoir à la table du salon avec l’aide de son fils. Elle se met soudainement à pleurer, agitée, proférant des paroles confuses. Denise et Didier la calment avec des mots apaisants.

À bout

L’état de santé de Gabrielle, 88 ans, atteinte de la maladie d’Alzheimer, s’est détérioré brusquement durant ces six derniers mois. Et celui de ses enfants, Denise 55 ans et Didier 56 ans, également. Ils se disent « épuisés », « à bout ».

« Le Maine Libre » avait rencontré Gabrielle, Denise et Didier Montauzou fin août 2018 à leur domicile manceau. Les deux enfants avaient témoigné de leur accompagnement au quotidien de leur maman. Comment ils procédaient pour tenter de ralentir la progression de la maladie en stimulant Gabrielle à travers les tâches de tous les jours. Ils expliquaient alors qu’ils avaient refusé de la placer dans un établissement spécialisé car leur mère avait une toute petite retraite et « qu’elle se serait laissée dépérir dans un tel lieu ».

Gabrielle avait été diagnostiquée en 2014. Les premiers symptômes sont apparus il y a 17 ans, à la mort de son mari, d’après les souvenirs de sa fille.

Des chutes à plusieurs reprises

En août 2018, les deux enfants expliquaient qu’ils arrivaient à se préserver un peu de temps pour eux en demandant parfois à des voisines de garder Gabrielle quelques heures. Aujourd’hui, le fragile équilibre semble brisé. Didier est en arrêt maladie depuis quelques jours. Denise, bénéficiaire de l’Allocation adulte handicapé souffrant de polyarthrite et de fibromyalgie, a fait une tentative de suicide en juillet et un malaise cardiaque. « Cela faisait un mois et demi que nous ne dormions plus la nuit : maman dormait le jour et restait éveillée la nuit. Une fois, nous l’avons retrouvée, tombée par terre, au pied de son lit », explique Denise.

« Notre mère est tombée à plusieurs reprises ces derniers mois. Elle a été hospitalisée durant une semaine à la suite d’une chute le 24 octobre 2019. Nous n’avons plus de moments de tranquillité. Elle est parfois très agitée. Quand elle est contrariée, elle peut avoir une réaction violente comme un jeune enfant qui ne maîtrise pas la frustration. Elle peut lancer des objets, par exemple. Elle supporte difficilement les contacts physiques. Il y a des choses simples qu’elle savait faire qu’elle est en train de perdre : mettre ses sous-vêtements, manger avec un couvert… On répète tout continuellement mais elle oublie. C’est très dur physiquement également car il faut la soulever. Parfois, elle peut demander à aller aux toilettes dix fois par heure. »

Isolement

L’été dernier, Denise a écrit au président Macron pour lui rappeler l’isolement et la détresse des aidants de personnes âgées, d’adultes ou enfants handicapés. « J’ai eu une réponse type du chef de cabinet du président de la République m’indiquant que le président s’était engagé en avril dernier à construire de nouveaux droits pour les aidants familiaux. Décevant. »

Depuis le mois d’octobre, Gabrielle va tous les mardis à la maison Myosotis en accueil de jour. Un répit pour Denise et Didier mais insuffisant compte tenu de leur épuisement. Ces derniers réalisent aujourd’hui que cette maladie les a complètement isolés. « Didier travaille de 4 h 30 à midi. S’il n’y avait pas l’auxiliaire de vie à venir le matin durant une heure, je ne parlerais avec personne », confie Denise.

Sur listes d’attente

À présent, les deux enfants souhaitent faire entrer leur mère dans un établissement spécialisé. Les revenus de Gabrielle sont modestes : une retraite de 1 080 €. Elle n’a pas de patrimoine. Elle réside dans un logement social dont elle est locataire avec ses deux enfants.

« Nous avons rempli plusieurs dossiers pour des établissements publics qui donnent droit à des aides sociales mais il n’y a pas de place pour le moment. Elle est inscrite sur une liste d’attente. Quant aux établissements privés, nous n’avons pas les moyens. Ce serait plus simple de trouver une place hors Le Mans mais je ne conduis pas. Or il nous faudra accompagner maman quand elle sera en résidence », explique Denise.

« Nous avons endossé trop de choses. Nous ne nous sommes pas assez protégés par rapport à cette maladie. Ce que nous avons fait, je ne conseille pas de le faire… Nous aurions dû placer notre mère plus tôt. »

Source OUEST FRANCE.

Rennes : Un chez-soi comme premier pas vers l’autonomie pour six jeunes handicapés…

Un projet d’habitat regroupé vient de voir le jour dans le quartier de Villejean.

Emilie et Maxime ont emménagé chacun dans leur appartement il y a quelques jours à Rennes.

  • A Rennes, un projet d’habitat regroupé pour six personnes handicapées vient de voir le jour dans le quartier de Villejean.
  • Les six locataires disposent chacun de leur appartement avec une grande pièce de vie commune.
  • Le projet vise à les faire gagner en autonomie et offre une alternative au domicile familial ou au foyer spécialisé.

Un appartement pour une nouvelle vie. Depuis quelques jours, six jeunes adultes présentant une déficience intellectuelle ou psychique ont emménagé dans leur chez-soi, formant une grande et joyeuse colocation dans un immeuble flambant neuf près de la dalle Kennedy, au nord-ouest de Rennes. Cette remise des clés est venue concrétiser ce projet d’habitat regroupé vieux de près de neuf ans, porté par les familles avec le soutien de l’association Agir.

Il vise à offrir à ces six nouveaux locataires « une alternative au domicile familial ou au foyer spécialisé », souligne Isabelle Clément, chargée des personnes en situation de handicap à Archipel Habitat, le bailleur social qui a permis ce projet. L’accès à un premier logement doit leur permettre de gagner en autonomie, un long processus qui s’apprend pas à pas. « Il faut qu’ils apprennent à faire sans leurs parents qui ne sont plus là pour les lever le matin ou leur faire à manger », souligne Morgane Rouillée.

Un espace commun et des tâches partagées

Coordinatrice du projet, cette éducatrice spécialisée est présente plusieurs heures par semaine pour garantir le bon fonctionnement des lieux. Car à Ty Mozaïk, le partage est une valeur primordiale. C’est valable pour les tâches quotidiennes, comme les courses ou les repas, mais aussi pour les activités de loisirs. « C’est très important qu’ils créent du lien entre eux et s’entraident », indique Morgane Rouillée.

Mais en dehors des moments collectifs, chacun est libre de son emploi du temps. Certains ont d’ailleurs un emploi comme Emilie, 36 ans, qui travaille dans la restauration scolaire en périphérie de Rennes. D’autres comme Maxime, 32 ans, le seul homme de la colocation, sont accueillis dans des structures de jour pour suivre diverses activités.

Mais en fin de journée, tout ce beau monde prend plaisir à retrouver ses colocs pour débriefer sa journée dans la pièce de vie commune, puis dans l’appartement des uns et des autres. Comme une petite famille en somme mais sans les parents pour leur dire quand se coucher. « On essaie quand même de fixer des horaires même si ce n’est pas toujours respecté », sourit Morgane Rouillée.

Source 20 MINUTES.

Accompagner les aidants, un enjeu pour l’entreprise…

En France, 11 millions de personnes aident un proche en manque d’autonomie. Un sur deux travaille encore.

Beaucoup ne souhaitent pas s’arrêter tant pour des raisons économiques que de vie sociale, mais 80 % peinent à concilier vie professionnelle et vie personnelle.

Cela joue sur leur santé. Pour Harmonie Mutuelle, les entreprises ont tout à gagner à les soutenir pour réduire l’absentéisme et fidéliser des compétences clés.

Sur les 11 millions d’aidants en France, 50 % travaillent encore et peinent à trouver du temps pour eux. Leur investissement est nuisible à leur santé.

Les chiffres sont impressionnants et, avec le vieillissement de la population, la situation n’est pas près de changer. Déjà 11 millions de personnes en France aident un proche en situation de handicap ou de perte d’autonomie. Même s’ils n’en ont souvent pas conscience, ils font partie des aidants. Beaucoup travaillent encore et négligent leur propre santé.

Une abnégation qui pèse sur la santé

Alors qu’ils coordonnent les visites chez les médecins, les spécialistes, les passages des aides à domiciles, des aides-soignants etc., ils oublient de prendre rendez-vous pour eux. Le midi, ils se dépêchent, mangeant à la va-vite, pour ne pas se mettre en retard dans leur travail ; ils passent leurs vacances ou leurs journées de RTT à soutenir les autres… « Tant d’abnégation a des conséquences, explique Sophie Javelaud, directrice générale adjointe de Ressources Mutuelles Assistance, partenaire d’Harmonie Mutuelle. Un aidant sur cinq développe une pathologie dans les trois ans qui suivent son rôle d’aidant parce qu’il met sa vie entre parenthèses ».

Malheureusement, les statistiques lui donnent raison : en moyenne un aidant est absent 13 jours de plus que la moyenne des salariés français.

Un enjeu reconnu par les entreprises

Des absences qui souvent renforcent le sentiment de culpabilité des aidants, qui apprécient leur travail et le considère comme essentiel pour eux, pour maintenir un lien social et un niveau de vie. Depuis plusieurs années, les associations d’aides aux aidants militent auprès des entreprises et les choses bougent. « Même si les entreprises ont encore du mal à investir dans des plans d’actions concrets, elles ont conscience des enjeux liés à apporter du soutien aux aidants », indique Sophie Javelaud, qui conclut : « Un dispositif simple permet de réduire d’un tiers voire de moitié les absences des aidants ».

Repérer les aidants

Mais pour tendre la main à ces salariés, qui ne se définissent pas toujours comme des aidants, qui se considèrent plutôt comme des « aimants » remplissant leur rôle de parents d’enfants handicapés ou d’enfants soutenants leurs parents vieillissants, l’entreprise doit les identifier, les repérer. C’est tout sauf simple. La plupart d’entre eux agissent en effet dans la discrétion la plus totale et ne souhaitent pas évoquer leurs problèmes personnels au bureau.Si les entreprises peuvent et doivent sensibiliser leurs collaborateurs et leurs managers au sujet, certains n’auront ni la légitimité ni les compétences pour aider le salarié en difficulté.Mais en sensibilisant l’ensemble de leurs salariés au sujet, les entreprises peuvent peut-être les repérer. Même si une personne est discrète, son manager ou ses collègues proches peuvent ressentir sa fatigue ou son stress. Informés sur les dispositifs qui existent pour soutenir et accompagner les aidants, collègues et managers peuvent devenir un relais d’information auprès de cette personne. L’encadrement peut aussi évoquer le télétravail, un aménagement du temps de travail qui privilégie temps partiel ou horaires individualisés…

Trouver une solution adaptée

Chaque aidant traverse une situation qui lui est propre. Les uns auront besoin d’une journée de temps en temps, les autres d’un temps d’absence long sur une période donnée… Les aménagements doivent être adaptés. Mais déjà des solutions existent les rappeler aux aidants peut aider. Trop peu sont au courant.Selon France Alzheimer, 44 % des aidants déclarent avoir dû poser des jours de congé ou de RTT pour s’occuper de leur proche. Pourtant, des congés spécifiques existent, prévus par la loi, permettant de ne pas utiliser son portefeuille de congés payés. Ils restent méconnus ou peu utilisés, parfois par crainte de les demander à son employeur. Le congé de présence parentale permet ainsi d’assister un enfant malade, en situation de handicap ou victime d’un accident grave. Ce congé fonctionne comme un « compte crédit jours » de 310 jours ouvrés, qui peuvent être utilisés en fonction des besoins.Le congé de solidarité familial permet de s’occuper d’un proche en situation de handicap ou en situation de dépendance. Il est de trois mois renouvelables, dans la limite d’un an pour l’ensemble de sa carrière mais n’est pas rémunéré. La loi du 2 mars 2010 prévoit le versement par l’Assurance maladie d’une allocation journalière d’accompagnement d’une personne en fin de vie aux salariés qui choisissent ce type de congé.

Évoquer le congé proche aidant

Depuis le 1er janvier 2017, le congé de proche aidant, créé par la loi sur l’adaptation de la société au vieillissement, permet d’accompagner un proche en situation de handicap ou en situation de dépendance. Dans ce cas, il n’est pas nécessaire qu’il existe un lien de parenté. À l’issue, le salarié retrouve son emploi ou un emploi équivalent, assorti d’une rémunération au moins équivalente. Par ailleurs, certains accords collectifs peuvent fixer des modalités de prise de congé plus favorables ou des aménagements particuliers. Depuis la loi du 9 mai 2014, certaines entreprises ont mis en place les « dons de RTT » entre leurs salariés. Depuis le 1er janvier 2018, le don de jour de repos est étendu aux personnes s’occupant d’un proche souffrant d’un handicap ou d’une perte d’autonomie d’une particulière gravité.

Proposer un accompagnement extérieur

Proposer un accompagnement extérieur

Enfin, l’entreprise peut aider ses salariés à trouver une aide extérieure à l’entreprise. Un acteur neutre, garant de la confidentialité de leur situation et propos. Consciente de l’enjeu Harmonie Mutuelle a développé un service, baptisé Harmonie Service Social, qui s’appuie sur les équipes d’assistants sociaux de la mutuelle et qui peut être proposé à tous les salariés d’une entreprise et notamment aux aidants. « En capacité d’épauler les salariés pour faire face à leurs problèmes, nos équipes peuvent intervenir via une ligne dédiée, par téléphone, ou rencontrer le collaborateur sur son lieu de travail ou dans le lieu de son choix. Le recours à un tiers extérieur à l’entreprise permet de garantir l’anonymat et la confidentialité », explique Hélène Cailleaud, responsable du service action sociale pour la région Atlantique au sein d’Harmonie Mutuelle.Pour aller plus loin sur ce service, retrouvez l’article sur ces aides extérieures qui existent pour concilier vie privée et vie personnelle, cliquez.Pour en savoir plus sur comment réduire la facture de l’absentéisme, cliquez.Retrouver le e-dossier sur la qualité de vie au travail en cliquant.

Source OUEST FRANCE.