Témoignage : une infirmière du Territoire de Belfort évoque la difficile adaptation des personnes handicapées…

Cette crise sanitaire ajoute des difficultés supplémentaires dans la prise en charge des personnes en situation de handicap.

Témoignage d’une infirmière du Territoire de Belfort.

 La prise de la température est un geste devenu mécanique désormais aux Eparses à Chaux

Séverine Boetha est infirmière aux Eparses à Chaux dans le nord du Territoire de Belfort. Pour elle et beaucoup de ses collègues soignants, la pandémie de coronavirus rend le travail plus complexe. Son établissement accueille 96 personnes polyhandicapées au sein de structures d’accueil médicalisées.

Impuissance face aux consignes pas toujours comprises

L’infirmière avoue qu’elle éprouve parfois un sentiment d’impuissance. A cause de leurs pathologies, certaines personnes handicapées ne comprennent pas les consignes. « Chaque prise en charge est individualisée. Ce n’est pas simple de faire appliquer les gestes barrières et autres règles sanitaires strictes. Les personnes en situation de handicap ne sont pas toujours en capacité de les comprendre. Cela apporte une difficulté supplémentaire au quotidien. Je pense à des résidents qui vont un peu plus déambuler, qui seront un peu plus irritables, plus agitées dans leur motricité », explique Séverine Boetha. Il y a de l’incompréhension parmi les résidents. « La situation est parfois pesante. Les résidents qui n’ont pas accès à la parole par exemple ne peuvent plus aller voir leurs proches le weekend. Cela crée de l’angoisse et des troubles du comportement », ajoute l’infirmière.

Précautions maximales avec les personnes en fauteuil

Pour les personnes en fauteuil, le respect de la distance est plus facile à gérer pour les soignants. Mais c’est surtout le problème des soins qui se pose avec les risques de contamination qui accompagnent chaque manipulation de résidents. « Ce sont des personnes fragilisées sur le plan clinique. Nous devons prendre encore plus de précautions pour les personnes en fauteuil roulant. On est proche d’elles dans les soins. On prend très régulièrement la température aux résidents et aux personnels. On pratique les gestes barrières et on désinfecte au maximum tout ce que l’on touche », ajoute Séverine Boetha.

La sortie dans le parc, ballon d’oxygène

Les rassemblements dans les lieux communs sont désormais interdits. Mais l’établissement les Eparses dispose heureusement d’un grand parc où les résidents peuvent se rendre pour prendre l’air avec un accompagnant. « On a un environnement très agréable. Ca nous aide à se changer les idées en étant dans l’éloignement », conclut l’infirmière.

Source FRANCE BLEU.

Délégation ministérielle à l’accessibilité : les dernières informations relatives à la situation actuelle et le handicap…

Adaptation des règles de confinement aux personnes handicapées.

  • Adaptation de l’obligation d’attestation pour le handicap visuel :
    L’attestation de déplacement dérogatoire n’est pas nécessaire, à titre exceptionnel, pour les personnes aveugles ou malvoyantes, sous condition de présenter une carte d’invalidité ou un document justifiant d’un tel handicap.
    Par ailleurs, si vous êtes accompagné d’un auxiliaire de vie à domicile, ce dernier devra disposer d’une dérogation professionnelle de déplacement.

L’Elysée annonce un assouplissement des règles de confinement pour les personnes vivant avec des troubles du spectre de l’autisme et la mise en ligne prochaine d’un modèle d’attestation spécifique et leurs accompagnants. Attention, cette mesure ne faisant pas l’objet d’une attestation dédiée, ces personnes doivent donc toujours remplir et avoir sur elles l’attestation habituelle dérogatoire de déplacement.

Handicap et Covid 19 : ressources numériques disponibles.

  • Mise en ligne par le Secrétariat d’Etat chargé des Personnes handicapées d’une plateforme rassemblant les initiatives solidaires du territoire et des parcours selon que l’on propose une action solidaire, une personne ayant besoin d’aide ou une personne volontaire pour apporter son aide.
  • Cap’Handéo a créé un espace d’informations numériques relatives au Covid 19 à destination des aides à domicile, des personnes handicapées, des personnes âgées et des proches aidants
  • Une attestation en Facile à lire et à comprendre (FALC) officielle est maintenant disponible pour toutes celles et ceux pour qui la compréhension des écrits constitue un handicap.
  • Le Secrétariat d’Etat chargé des Personnes handicapées met à disposition des conseils et ressources pour accompagner les personnes autistes dans un quotidien confiné
  • Santé publique France met à disposition sur l’ espace accessible de son site internet des informations sur le coronavirus
  • Ciné ma Différence propose des ressources pour aider à gérer la situation actuelle en direction des personnes handicapées et des personnes les plus fragiles
  • Ciné ma Différence offre un accès à la culture pour tout le monde, même en confinement

La DMA vous invite à respecter les gestes barrières afin de vous porter au mieux.

Source DMA.

 

Coronavirus : la ville de Nice accompagne les personnes handicapées pendant le confinement…

Pour faire face à la crise du Covid-19, une plateforme téléphonique et une appli dédiée ont été lancées à Nice pour informer sur la situation sanitaire, aider, et écouter les personnes en situation de handicap ou vulnérables.

La ville de Nice lance un site Internet et une plateforme téléphonique pour les personnes en situation de handicap

Une plateforme téléphonique est opérationnelle, c’est le 04 97 13 56 00. Au bout du fil, des médecins et des professionnels de santé (infirmières, psychologues, etc.) se relaient pour apporter un maximum d’informations sur la situation sanitaire, les consignes de confinement, répondre aux questions.

Pour les personnes sourdes ou malentendantes : une application

L’isolement et le confinement peuvent accentuer la situation de vulnérabilité, alors pour être informé, exprimer un signalement, un besoin : une application est aussi à disposition des personnes sourdes ou malentendantes. Elle propose une visio-interprétation en langue des signes française ou de la transcription instantanée de la parole.

Il suffit de télécharger l’application Elioz sur Smartphone :

Une fois celle-ci téléchargée, rendez-vous sur le site Nice.fr et cliquer sur mise en relation avec un traducteur, il fera le lien avec un téléopérateur de la plateforme téléphonique. Celle-ci est accessible pour les personnes sourdes et malentendantes de 9h à 17h30.   

Par ailleurs, la Mission Handicap se mobilise pour aider les personnes en situation de handicap et leurs familles dans leur quotidien, en les informant selon leurs demandes et besoins. Elle assure également un relais avec les associations. Vous pouvez lui écrire à cette adresse : handicaps@ville-nice.fr 

Les attestations de sorties accessibles aux personnes en situation de handicap ont été transmises aux associations et sont également directement accessibles via Nice.fr.

Source FRANCE BLEU.

Coronavirus : Olivier Véran « ne peut imaginer » qu’un « tri » des malades handicapés puisse exister…

Le ministre réagissait samedi à des inquiétudes exprimées par le milieu associatif et médical, que les personnes handicapées puissent se voir refuser des soins hospitaliers si elles contractaient le Covid-19.

Le ministre de la Santé Olivier Véran lors d'un point-presse à l'Elysée, à Paris, le 24 mars 2020.  | LUDOVIC MARIN / POOL / AFP

Le ministre de la Santé Olivier Véran a souligné, samedi 4 avril, que les personnes atteintes de handicap « doivent bénéficier des mêmes soins que le reste de la population », refusant même d’« imaginer » un « tri » des patients atteints de coronavirus, lors d’une conférence de presse. « Je ne peux pas imaginer que cette pratique existe », a insisté le ministre, qui s’exprimait par visioconférence avec la secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel.

Il réagissait à des inquiétudes exprimées par le milieu associatif et médical, que les personnes handicapées puissent se voir, du fait de leur handicap, refuser des soins hospitaliers si elles contractaient le Covid-19.

« Le handicap ne doit pas être un critère de refus de soins, que l’on parle d’une hospitalisation simple ou d’une réanimation. Je réagis ainsi à une polémique qui s’est faite jour, suite à la publication interne au sein d’une Agence régionale de santé, de documents qui émanaient d’une société française et qui auraient pu laisser penser que la présence d’un handicap psychique ou d’un handicap cognitif puisse constituer un frein à l’admission en réanimation de malades du Covid-19 », a précisé Olivier Véran.

Des « remontées de terrain » inquiétantes

Arnaud de Broca, président du Collectif handicaps, avait fait état vendredi de « remontées de terrain » nourrissant sa « forte inquiétude » que des personnes handicapées puissent se voir refuser des soins si elles contractaient le coronavirus.

Un médecin du Grand Est, qui a requis l’anonymat, avait indiqué de son côté avoir été choqué par l’e-mail d’un hôpital de proximité qui jugeait « nécessaire d’adopter une stratégie de prise en charge proportionnée », pour « maximiser les chances de survie des résidents pouvant potentiellement passer un cap », et « accompagner » (sans hospitaliser) « celles ou ceux qui malheureusement ne le passeront pas ».

Source FRANCE INFO.

Covid-19 : quand un Ehpad s’enferme dans le déni… ! Inquiétant !

Jusqu’au bout, le groupe Korian a nié avoir le moindre cas de Covid-19 dans son Ehpad de Clamart. Le virus a pourtant contaminé plusieurs de ses salariés et une de ses pensionnaires.

La petite-fille de cette dernière reproche à l’établissement un manque de rigueur et de transparence.

Covid-19 : quand un Ehpad s’enferme dans le déni... ! Inquiétant ! (illustration).

Côté pile, l’Ehpad Bel Air de Clamart (Hauts-de-Seine), qui héberge une centaine de pensionnaires au sud de Paris, ressemble à un havre de paix. Sur son site, son propriétaire, le groupe Korian, promet aux familles, « un accompagnement fondé sur le respect de la personne âgée, de ses habitudes, de ses volontés et de son rythme de vie« . On y pratique le positive care, un concept un peu pompeux mais en même temps rassurant.

Côté face cependant, c’est là que, seule dans la chambre 309, Hermine, 96 ans, a été contaminée par le Covid-19, sans que personne ne s’en aperçoive. En apparence, elle serait donc une victime de plus de la fatalité, dans un de ces établissements où les personnels se dévouent corps et âme avec peu de moyens, pour rendre la fin de vie la moins pénible possible. Mais cette vision angélique est mise en cause par la petite fille d’Hermine, Olivia Mokiejewski. Elle se demande si l’établissement n’a pas fait prendre des risques à sa grand-mère, avant de minimiser la gravité de la situation.

Le fils de la directrice à l’intérieur de l’Ehpad

Hermine était arrivée en décembre 2015, dans cet Ehpad racheté par le groupe Korian il y a huit ans. Lorsqu’éclate la crise du Covid-19, dans un premier temps, on constate que pas ou peu d’encadrants portent des masques, comme c’est le cas dans beaucoup d’autres établissements. Mais à cela s’ajoutent des soupçons de négligences.

Ainsi, le mercredi 18 mars 2020, alors que les visites sont interdites et que le confinement est de rigueur, la directrice de l’établissement autorise son fils de 13 ans à venir séjourner dans l’Ehpad. Des familles s’en émeuvent. N’a-t-on pas fermé les écoles en expliquant que les enfants peuvent être un vecteur de contamination ? Comment justifier une telle intrusion parmi les personnes âgées alors que l’épidémie se développe ? Jean-Pierre Corre, le directeur régional du groupe Korian, reconnait dans un mail adressé aux familles qu’un passe-droit lui a été accordé : « Concernant la présence du fils de la directrice au sein de l’Établissement, écrit-il, je vous indique que cette dernière, consciente de l’enjeu et ne trouvant pas de solution de garde immédiate, a, sur mon autorisation, amené son enfant dans son bureau pour quelques heures dans une journée. Je pense que la directrice, qui ne compte ni ses heures, ni ses jours, pour veiller à ce que l’Établissement fonctionne au mieux, n’avait pas d’autre solution. Cette situation exceptionnelle ne s’est pas reproduite, pas plus qu’il n’a été permis aux soignants de venir avec leurs enfants. »

Un animateur qui postillonne

La petite fille d’Hermine s’interroge également sur le comportement d’un des animateurs de l’Ehpad, récemment recruté. Il passait de chambre en chambre pour permettre aux personnes âgées de communiquer avec leur famille via Skype. Problème : elle explique l’avoir d’abord vu sans blouse, portant les vêtements qu’il avait dans le métro, et manipulant la tablette qu’il présente aux pensionnaires sans gants. Elle dit aussi l’avoir vu entouré de trois autres résidents en train de postillonner sur sa grand-mère.

Trois jours plus tard, alors qu’elle se connecte de nouveau à Skype, la jeune femme raconte avoir aperçu le jeune homme sortir un masque de sa poche pour le mettre au dernier moment, en lui expliquant qu’il était trop grand, et qu’il le gênait pour respirer. Au cours de ces échanges par internet, la petite-fille s’inquiète. Sa grand-mère se montre de plus en plus amorphe.

Hermine est déjà contaminée

Le lundi 30 mars, alors qu’une nouvelle connexion est programmée, Olivia Mokiejewski reçoit un mail de l’animateur. « Votre grand-mère dort, lui écrit ce dernier, puis-je vous contacter pour un Skype entre elle et vous dès qu’elle est réveillée ? » Inquiète de son état de santé, la jeune femme interroge la direction qui lui répond : « Comme vous le savez, l’équipe de la Résidence Bel Air est mobilisée en continu depuis plusieurs semaines pour mettre en place toutes les mesures de protection afin de limiter l’exposition de nos résidents au virus. À ce jour, grâce à cela, nous n’enregistrons aucun cas de coronavirus parmi nos résidents, ni nos salariés. »

Le problème, c’est qu’Hermine ne fait pas que dormir. Elle est déjà malade. Un membre de la famille, lui-même médecin généraliste, est finalement autorisé à l’examiner. Il la trouve fiévreuse et prostrée en position fœtale. Olivia Mokiejewski alerte la direction du groupe Korian, ainsi que l’agence régionale de santé :

« L’infirmière est toute seule pour quatre étages, plusieurs patients présentent de la fièvre, notamment à l’étage de ma grand-mère. Le personnel est débordé, pas assez nombreux, ils disent avoir réclamé des masques que la direction ne souhaitait donner qu’en cas de Covid-19, donc quand il serait trop tard. » Olivia Mokiejewski

La directrice se veut toujours rassurante : « Aujourd’hui, je peux vous certifier que tout notre personnel porte un masque, y compris à Korian Bel Air, dit-on aux familles. La résidence applique strictement les recommandations édictées par les autorités publiques et aujourd’hui cet établissement n’est pas affecté par le virus. Nous nous en réjouissons car ce résultat est le fruit des efforts déployés sans relâche par l’ensemble du personnel. »

Plusieurs membres du personnel infectés

L’état de santé d’Hermine ne cesse pourtant de se dégrader. Le 31 mars, le médecin de la famille intervient pour que le SAMU la transporte au service de soins intensifs de l’hôpital Antoine-Béclère. Le verdict tombe : Hermine a bien été infectée par le Covid-19. Sa charge virale est si importante que sa contamination remonterait à plusieurs jours, ce qui permet de s’interroger sur l’état de santé d’autres patients du troisième de l’Ehpad où Hermine résidait. « Plutôt que de dire rapidement qu’il y avait un problème, déplore une personne qui connait bien l’établissement, que d’appeler rapidement les familles, d’enlever rapidement les personnes qui étaient à proximité d’un malade, et de faire le nécessaire, on a perdu du temps et on a fait n’importe quoi. »

« Lorsqu’on parlait de coronavirus, on était démunis, explique-t-on en interne. On nous répondait toujours que ce n’est pas un problème et qu’il ne fallait pas nous inquiéter tant que personne n’était testé positif.« 

Et pourtant, la cellule investigation de Radio France a pu établir qu’un agent d’accueil était bien en arrêt maladie depuis le 24 mars pour cause de Covid-19. Mais ce n’est pas tout. Deux aides-soignantes sont tombées malades, l’une d’elles ayant dû être hospitalisée. Un psychologue présentait également les symptômes du Covid-19 avant le 30 mars. Quant à l’animateur qui s’occupait des liaisons Skype, il a dû quitter l’établissement le jeudi 2 avril à la mi-journée, parce qu’il souffrait de symptômes préoccupants. Nous avons proposé à la direction de l’établissement ainsi qu’à la direction régionale du groupe Korian de s’exprimer sur ce sujet, mais aucune suite n’a été donnée à nos sollicitations.

Un décès qui n’en est pas un

La conclusion de cette affaire est aussi sordide que surréaliste. Alors qu’Hermine est à l’hôpital, et avant de quitter son poste, l’animateur de l’Ehpad s’excuse auprès d’Olivia Mokiejewski. « Un Skype ne sera pas possible aujourd’hui, lui écrit-il, car votre grand-mère n’est pas disponible. » Puis le 2 avril, la petite fille reçoit ce mail de la direction : « Toute l’équipe se joint à moi pour vous présenter nos plus sincères condoléances à la suite du décès de votre grand-mère. Elle a marqué la vie de notre résidence par sa douceur, sa gentillesse et ses sourires quotidiens. Elle nous manquera de toute évidence beaucoup. » Un mail qui se conclut ainsi : « Je suis au regret de constater que notre système de facturation automatisé va vous faire parvenir une facture informative ne tenant pas compte du décès de de votre grand-mère. »

Sauf qu’au moment où ce mail part, Hermine est toujours en vie, dans son lit d’hôpital. Elle décédera trois jours plus tard.

Source FRANCE CULTURE.

Coronavirus: Le maire de Mougins lance un ultimatum après 29 décès dans un Ehpad…! Une situation « apocalyptique » !

CORONAVIRUS – CATASTROPHE SANITAIRERichard Galy, à la tête de la ville depuis 2001, demande que les résidents et le personnel soient tous dépistés sans délai.

Coronavirus: Le maire de Mougins lance un ultimatum après 29 décès dans un Ehpad. La maison de retraite Korian à Mougins (illustration).

Le maire de Mougins n’en peut plus de voir la situation dans sa ville se dégrader et veut le faire savoir dans l’espoir que le gouvernement réagisse. Le nombre de décès dans un Ehpad de cette ville située près de Cannes a en effet encore augmenté et atteint 29 morts en lien avec le coronavirus. Le docteur Richard Galy, médecin généraliste et maire de la ville depuis 2001, a donc lancé vendredi un « ultimatum » pour que résidents et personnel soient tous dépistés sans délai.

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Une situation « apocalyptique »

« De jour en jour, le nombre de personnes touchées a augmenté ainsi que le nombre de morts, maintenant on en est à 29. C’est quelque chose d’apocalyptique, c’est une hécatombe », a fustigé le maire. « A la suite de la réunion de crise de ce jour dont il n’est sorti aucune décision concrète, je ne peux plus faire confiance ni à Korian (propriétaire de cet établissement pour personnes âgées dépendantes) ni à l’ARS (Agence régionale de santé) dans la gestion de cette tragique situation où chaque minute compte », a-t-il ajouté dans un communiqué intitulé « coup de gueule du maire ».

« Ça fait quasiment deux semaines que je demande de tester tout le monde (…) Nous sommes le 3 avril et aujourd’hui il semblerait que la moitié du personnel soit testée mais les résidents toujours pas », a poursuivi Richard Galy en ajoutant : « C’est un ultimatum : d’ici à lundi matin, il faut que tout le personnel et tous les résidents soient testés, et des travaux réalisés pour isoler de manière hermétique le bloc sain du bloc malade ». « Si ce n’est pas possible, je demanderai la réquisition de l’hôtel pour sauvegarder les personnes qui sont pour l’instant en bonne santé car à mon avis, elles n’ont aucune chance de s’en sortir en restant dans l’établissement, c’est dramatique », a-t-il protesté.

Un porte-parole de l’établissement a confirmé « avoir communiqué 29 décès à l’ARS » et « démarré le dépistage des soignants ce vendredi avant un dépistage des résidents prévu lundi ». « L’établissement doit être organisé en deux secteurs distincts et étanches », a-t-il précisé.

Un problème de normes

Lors d’une nouvelle réunion de crise vendredi, le docteur Galy a déjà proposé que les résidents non malades soient relogés dans un hôtel réquisitionné sous la surveillance d’une petite équipe médicalisée mais il a essuyé un refus, en raison de normes invoquées lors de la discussion associant l’ARS, la sous-préfecture de Grasse et le groupe Korian. « De quelles normes parle-t-on lorsqu’il s’agit de sauver des vies ? La seule norme absolue est de secourir au plus vite les résidents », écrit-il dans son communiqué.

Le maire LR a aussi exigé « que l’établissement Korian assure la communication qu’il doit aux familles livrées à elles-mêmes et qui m’interrogent chaque jour car sans nouvelles de leurs proches ». Rien n’interdit aux familles de venir chercher leurs proches ou parents, sous réserve de certaines précautions sanitaires, a rappelé le maire de Mougins.

Source  MINUTES

« On fait attention à tout comportement inhabituel » : la difficile lutte contre le Covid-19 dans les centres d’accueil des personnes déficientes intellectuellement…

À l’institut Saint-André de Cernay, qui accueille des personnes déficientes intellectuellement dans le Haut-Rhin.

La lutte contre l’épidémie de Covid-19 sont compliqués par les pathologies des résidents, la grande majorité d’entre eux n’ayant pas accès au langage verbal, il leur est souvent impossible de dire s’ils se sentent mal.

"On fait attention à tout comportement inhabituel" : la difficile lutte contre le Covid-19 dans les centres d'accueil des personnes déficientes intellectuellement. L.'institut Saint-André à Cernay (Haut-Rhin).

La crise du coronavirus Covid-19 rend de plus en plus difficile l’accompagnement des patients dans les établissements médico-sociaux comme celui de la maison d’accueil spécialisée de l’institut Saint-André de Cernay. Situé dans le Haut-Rhin, l’institut accueille, de jour comme de nuit, 115 résidents déficients intellectuels sévères à profonds. Des adultes souvent polyhandicapés qui ont besoin d’une aide dans l’ensemble des actes de la vie quotidienne. Cet établissement a dû isoler plusieurs résidents après le décès d’un des leurs des suites du Covid-19.

Rien que pour obtenir des masques, l’institut Saint-André de Cernay a dû faire appel à la solidarité. « Ce sont des familles, des gens qui habitent dans le coin qui ont entendu l’appel aux dons, explique Caroline Dietrich, la directrice. C’est effectivement de la débrouille, on fait ce qu’on peut pour compenser ce que nous vivons actuellement. »

Des difficultés liées au manque de matériel, de tests notamment, qui ont conduit cette maison d’accueil spécialisée à mettre des résidents à l’écart sans savoir précisément de quoi ils sont atteints. « Ces tests, on ne les voit pas arriver, déplore Caroline Dietrich. Alors dans le doute, on met en place des confinements. »

Au-delà du handicap dont elles sont porteuses, les personnes que nous accueillons ont souvent des fragilités en plus, notamment sur le plan respiratoire. Caroline Dietrichà franceinfo

Le problème est que la grande majorité des résidents n’a pas accès au langage verbal et il est souvent impossible pour eux de dire s’ils se sentent mal. C’est donc l’observation des professionnels qui permet d’identifier les cas suspects. Marie Springer est aide-soignante et Carine Datung éducatrice spécialisée. « On est encore plus observatrices que d’habitude. On fait attention au moindre comportement inhabituelOn remarque très rapidement quand quelque chose ne va pas », explique la première. « Quelqu’un qui est d’ordinaire très actif qui s’arrête de bouger, par exemple. Ou qui dort alors que ce n’est pas l’heure de sa sieste… Là, c’est clair qu’on va agir », complète sa collègue.

30% des effectifs en arrêt pour maladie

Il y a désormais sept résidents totalement isolés des autres. Pour les lever, les nourrir ou les vêtir, ces professionnels ont donc besoin d’un équipement complet. De renforts aussi, car 30% des effectifs est en arrêt maladie. Aussi, des volontaires d’autres établissements de l’association Adèle de Glaubitz, qui gère cet institut Saint-André de Cernay, sont arrivés il y a deux semaines. « C’est ce qui nous aide aujourd’hui à garder un peu d’humanité avec les gens qu’on accueille« , explique la directrice de l’établissement. Et encore, elle estime avoir de la chance : ici, les résidents sont sereins, ce qui n’est pas le cas d’autres établissements où le confinement génère d’importants troubles du comportement.

Source FRANCE INFO.

Confinement. Le Mans : Handicap : « l’isolement on connaît »…!

Comment le confinement dû à l’épidémie de Covid-19 est-il vécu par les personnes handicapées ?

Des familles mancelles témoignent de réalités diverses.

Confinement. Le Mans : Handicap : « l’isolement on connaît »

Louve et ses enfants autistes

Louve, 36 ans, est maman de deux enfants autistes à haut niveau, dont le petit est proche du syndrome d’Asperger et est épileptique.

Elle confie que pour ses enfants cette déscolarisation « est une vraie aubaine ».

Louve assure qu’ils « ont compris la raison, mais ne s’expriment pas ».

Toujours est-il, « le stress est à zéro. À la maison on range les pictos école, pédopsychiatre, psychologue, psychomotricienne, orthophoniste, tramway, taxi… Quant aux codes sociaux, on aura peut-être à tout retravailler, car ce n’est pas facile à entretenir, ainsi confinés ».

Le fait de devoir « rester à la maison » pour suivre la consigne nationale ne perturbe pas la maman. « C’est quelque chose que j’ai souvent entendu : l’enseignant n’est pas là, restez à la maison ; on fait une sortie scolaire qui risque d’être anxiogène, restez à la maison ; après cette crise (ndlr : de l’enfant), il semble qu’il serait mieux que vous restiez à la maison… Alors bon, là qu’on me dise « il y a un virus dehors, restez à la maison », on n’est pas plus perturbé que ça. Les familles avec handicap, l’isolement, on connaît ! »

Par précaution, Fanny s’isole de ses enfants

Fanny, 46 ans, est immunodéficiente et atteinte d’une maladie génétique neuromusculaire. Pour elle, le confinement est une nécessité vitale. « Je suis confinée pour me protéger. Avec mes filles, on se parle derrière les portes. Elles comprennent mais je vois qu’elles ont peur. » Du fait de son immunodéficience, tout est compliqué. Confinée dans une pièce, avec un WC réservé pour elle dans la maison. « Je ne mets pas les pieds en dehors de ces deux pièces » dit la jeune femme.

Le moment des repas s’avère une porte ouverte au virus et demande des précautions. « Mes filles mettent un masque se désinfectent et me tendent la nourriture à bout de bras. » La toilette s’avère encore plus compliquée. « J’ai un lavabo dans mes toilettes. Je fais avec. Pour la salle de bains, elle est désinfectée avant chacun de mes passages. Le plus dur, c’est le zéro contact avec mes petites. Ça c’est un peu chaud mais bon, pas le choix. Mon médecin a été catégorique ».

Néanmoins Fanny garde le moral et s’énerve contre les gens qui diffusent « des messages de fin du monde. Je trouve ça criminel. Une personne seule, fragile, peut faire une attaque de panique et se retrouver en détresse respiratoire. »

Maryam : « Une vraie prison pour moi »

Maryam, 69 ans, en cécité, vit mal l’isolement. « Ne pouvant lire ou aller sur ordinateur ou regarder la télé du fait de mon handicap visuel, ce confinement est une vraie prison pour moi. D’autant plus que les radios ne parlent plus que de cela. Je n’ai plus de visites, alors je téléphone et attends qu’on me téléphone. Je suis terrorisée, j’ai peur de mourir seule chez moi. » Pour Maryam, les courses sont également compliquées, ne pouvant y aller seule, elle doit passer par un commissionnaire.

Mais les aides étant payées au temps, et les files d’attente dans les magasins étant longues, faire des courses devient ainsi un problème avec sa petite retraite. « Comme il ne reste plus de produits d’entrée de prix, je suis déjà obligée de devoir prendre des marques qui sont plus chères, mais là, je dois aussi payer plus pour la personne qui me fait mes courses. Je ne sais pas comment je vais pouvoir faire si ça dure, je ne pourrai pas financièrement. »

Stan est serein

Stan, 24 ans, dyslexique et dyspraxique, usager en ESAT (Établissement et service d’aide par le travail) est quant à lui serein. « Je regarde la télé, et joue à la console, et puis je suis sur Facebook aussi, et on rigole bien. Je me suis fait plein de nouveaux amis. C’est comme les vacances, sauf que je ne peux pas mettre mon maillot de bain. Mais je m’ennuie aussi. J’espère que ça ne va pas durer longtemps. »

Dans cette période difficile, notons que la mission Handicap de la municipalité du Mans reste joignable du lundi au vendredi de 9 h à 12 h et de 13 h 30 à 17 h au 02 43 74 51 70, par mail, ou via les réseaux sociaux Facebook et Twitter.

Source OUEST FRANCE.

Attestation de sortie : une version simplifiée est disponible pour les personnes en situation de handicap,…. les informations utiles… voici où la télécharger….!

Une attestation de sortie simplifiée est disponible sur le site du gouvernement.

Destinée aux personnes souffrant d’un handicap ou aux individus qui ont des difficultés avec la langue française, cette dérogation se veut plus simple à comprendre.

On y trouve ainsi des pictogrammes et des phrases plus courtes. Voici où télécharger cette version simplifiée de l’attestation de sortie obligatoire pendant le confinement. 

Attestation de sortie : la version en français simplifié est disponible

Afin d’empêcher la propagation du coronavirus, la France est entrée en confinement, comme de nombreux autres pays d’Europe. Les déplacements sont désormais extrêmement limités. Pour sortir faire leurs courses ou aller travailler, les Français doivent se munir d’une attestation de sortie obligatoire. Sans cette dérogation, vous risquez une amende de 135€. En cas de récidive dans les 15 jours, le montant de l’amende peut atteindre les 1 500 euros et 3 700 euros dans les trente jours au bout de quatre infractions.

Cette attestation de sortie doit être recopiée ou imprimée à partir du site du gouvernement. Malheureusement, le Ministère de l’Intérieur s’est rapidement rendu compte que l’attestation n’était pas facile à comprendre pour tout le monde. Pour les personnes en situation de handicap cognitif et les individus qui ne comprennent pas bien le français, la dérogation obligatoire n’est en effet pas adaptée.

Lire également : Pas d’imprimante ? Inutile de recopier en entier la nouvelle attestation

Comment obtenir l’attestation de sortie simplifiée obligatoire pendant le confinement ?

Dans ces conditions, le gouvernement a rapidement mis au point une nouvelle attestation simplifiée à destination des individus ayant des problèmes de lecture et d’écriture. La dérogation est agrémentée de pictogrammes permettant de mieux comprendre la situation. On trouve notamment des pictogrammes représentant des travailleurs, un panier de courses, un chien, des enfants ou une personne âgée. Ces images illustrent dans quelles situations on peut sortir de chez soi.

De plus, le gouvernement a opté pour des phrases courtes et plus simples. La dérogation fait l’impasse sur le vocabulaire administratif des autres attestations et opte presque exclusivement pour des phrases à la première première du singulier. Le document est disponible au téléchargement sur le lien ci-dessous.

Pour obtenir le modèle d’attestation, pour pouvoir la recopier ou l’éditer, Cliquez ici.

Source PHONANDROIT.

Coronavirus – Covid-19 : “Il se donne des coups de poing”, le difficile confinement des personnes en situation de handicap…

En pleine pandémie du coronavirus, les familles de personnes en situation de handicap sont, elles aussi, confrontées au confinement.

Certains proches nous ont confié leur épuisement mais aussi leurs doutes.

Des témoignages parfois durs mais remplis d’amour.

Pendant le confinement, Maryline Pagnoux et son ex-mari s'occupent de leur fille Virginie à tour de rôle. / © DR

La fatigue se fait sentir. De l’autre côté du téléphone, Séverine Schmitt nous raconte, d’une petite voix, le quotidien de sa famille. Depuis quinze jours, elle est confinée avec son mari et ses deux enfants. Elle avoue à demi-mot être « stressée » par les événements et ajoute : « Mon fils cadet, Théo, ressent mon angoisse. C’est compliqué à la maison en ce moment. » Théo, 14 ans, est atteint d’une maladie génétique et présente d’importants troubles autistiques. « C’est un gros bébé. Il ne parle pas. Il faut tout lui faire : l’habiller, le doucher, lui donner à manger« , détaille Séverine, sa mère. Habituellement, l’adolescent est suivi par un éducateur et est scolarisé à l’institut médico-éducatif (IME) du parc à Besançon. Mais depuis le confinement à cause du coronavirus, c’est tout un quotidien qui a été chamboulé pour cette famille : « Théo ne comprend pas que le taxi ne soit pas là le matin, que ses grands-parents ne viennent pas le voir ou encore, qu’on ne l’emmène pas faire des tours en voiture comme il aime tant. »

Il est 24h/24 à la maison. Il n’a plus aucun contact avec des professionnels du secteur médico-social.
Séverine Schmitt, mère de Théo

Séverine et son mari ont donc essayé de mettre en place des activités, comme l’ont conseillé les éducateurs. En vain : « Nous sommes ses parents pas ses éducateurs donc c’est compliqué. Il s’énerve, fait des colères. Il se donne des coups de poing, crie beaucoup plus que d’habitude. »

Une lueur d’espoir tout de même dans ce confinement, Théo a offert un moment « magique » à ses parents : « Hier, il nous a fait un énorme câlin. Ça n’arrive quasiment jamais. C’était très émouvant et ça remotive« , raconte Séverine, la gorge serrée.

Des suivis paramédicaux entre parenthèses

Chez Maryline Pagnoux et sa fille polyhandicapée, Virginie, 33 ans, l’ambiance est tout autre : « Elle est très calme. Elle rigole moins parce qu’il y a moins de stimulations autour d’elle. » D’ordinaire, Virginie vit à la maison d’accueil de Seloncourt et est entourée de spécialistes et d’amis. Mais depuis l’annonce du confinement, elle est retournée au domicile familial. « Avec mon ex-mari, on voulait soulager les professionnels de santé en cette période. Nous avons donc décidé de la prendre à tour de rôle, 3 jours chacun. Ici, elle n’a pas ses amis mais elle a notre amour. »

Virginie ne parle pas, mais son corps, lui, s’exprime. Depuis deux semaines, Maryline a vu peu à peu sa fille changer physiquement : « Inévitablement, elle a plus de raideur. Normalement, elle a trois séances de kiné hebdomadaire. Elle fait aussi de la balnéo. Là, elle n’a plus rien. On essaie de faire des mouvements, mais ce n’est pas notre rôle. Rien ne compense la prise en charge par les paramédicaux. »

Des accueils de jour mis en place à l’Adapei

Que ce soit au domicile familial ou en logement individuel, les personnes en situation de handicap mental sont, elles aussi, assignées à résidence avec le confinement. « L’association a réorganisé ses activités afin de favoriser le maintien à domicile des personnes en situation de handicap et assurer la continuité de l’accompagnement médico-social« , écrit l’Adapei du Doubs dans un communiqué. Dans les faits, les éducateurs gardent un contact téléphonique avec les proches des personnes en situation de handicap.

Concernant les situations les plus compliquées, des solutions sont proposées. « Pour les familles avec des critères de risque de rupture de soins comme les parents soignants, isolés ou eux-mêmes en situation de handicap, on intervient. Concrètement, les déficients intellectuels sont accueillis plusieurs fois par semaine, par petits groupes, dans une structure de l’Adapei« , explique Bruno Ubbiali, directeur du pôle enfance et adolescence de l’Adapei du Doubs. Ainsi, chaque semaine, une centaine d’enfants et d’adolescents sont pris en charge par la structure le temps d’une demi-journée ou un peu plus : « C’est offrir un répit à la famille qui en a besoin et ça permet à l’enfant de briser la routine. » À titre de comparaison, habituellement, ce ne sont pas moins de 450 jeunes qui, quotidiennement, sont présents dans les structures de l’Adapei du Doubs.

Depuis quinze jours, partout en France, il faut être muni d’une attestation de déplacement dérogatoire pour sortir de son domicile. Un document que les responsables de l’Adapei jugent « complexe » pour les personnes en situation de handicap. Ils ont donc créé une version simplifiée. « Il faut se rendre compte que même si certaines personnes vivent seules, elles ont des difficultés, par exemple avec la lecture. Ce formulaire est donc adapté à elles. Il y a des logos à la place des paragraphes« , explique Franck Aiguebelle, directeur général de l’Adapei du Doubs. Le formulaire a été transmis à la préfecture du Doubs.

Activité réduite dans les Esat

Pour ce qui est de l’activité des établissements et service d’aide par le travail (Esat) du Doubs, l’activité a été largement ralentie. « Pour la branche industrielle, on est à l’arrêt complet car les entreprises ne tournent plus. Par exemple, habituellement on travaille pour PSA, mais là, le site est fermé. » Les activités de blanchisserie pour le personnel hospitalier et de nettoyage pour les établissements médico-sociaux sont, elles, maintenues.

Source FR3.