Témoignage : une infirmière du Territoire de Belfort évoque la difficile adaptation des personnes handicapées…

Cette crise sanitaire ajoute des difficultés supplémentaires dans la prise en charge des personnes en situation de handicap.

Témoignage d’une infirmière du Territoire de Belfort.

 La prise de la température est un geste devenu mécanique désormais aux Eparses à Chaux

Séverine Boetha est infirmière aux Eparses à Chaux dans le nord du Territoire de Belfort. Pour elle et beaucoup de ses collègues soignants, la pandémie de coronavirus rend le travail plus complexe. Son établissement accueille 96 personnes polyhandicapées au sein de structures d’accueil médicalisées.

Impuissance face aux consignes pas toujours comprises

L’infirmière avoue qu’elle éprouve parfois un sentiment d’impuissance. A cause de leurs pathologies, certaines personnes handicapées ne comprennent pas les consignes. « Chaque prise en charge est individualisée. Ce n’est pas simple de faire appliquer les gestes barrières et autres règles sanitaires strictes. Les personnes en situation de handicap ne sont pas toujours en capacité de les comprendre. Cela apporte une difficulté supplémentaire au quotidien. Je pense à des résidents qui vont un peu plus déambuler, qui seront un peu plus irritables, plus agitées dans leur motricité », explique Séverine Boetha. Il y a de l’incompréhension parmi les résidents. « La situation est parfois pesante. Les résidents qui n’ont pas accès à la parole par exemple ne peuvent plus aller voir leurs proches le weekend. Cela crée de l’angoisse et des troubles du comportement », ajoute l’infirmière.

Précautions maximales avec les personnes en fauteuil

Pour les personnes en fauteuil, le respect de la distance est plus facile à gérer pour les soignants. Mais c’est surtout le problème des soins qui se pose avec les risques de contamination qui accompagnent chaque manipulation de résidents. « Ce sont des personnes fragilisées sur le plan clinique. Nous devons prendre encore plus de précautions pour les personnes en fauteuil roulant. On est proche d’elles dans les soins. On prend très régulièrement la température aux résidents et aux personnels. On pratique les gestes barrières et on désinfecte au maximum tout ce que l’on touche », ajoute Séverine Boetha.

La sortie dans le parc, ballon d’oxygène

Les rassemblements dans les lieux communs sont désormais interdits. Mais l’établissement les Eparses dispose heureusement d’un grand parc où les résidents peuvent se rendre pour prendre l’air avec un accompagnant. « On a un environnement très agréable. Ca nous aide à se changer les idées en étant dans l’éloignement », conclut l’infirmière.

Source FRANCE BLEU.

Pour marque-pages : Permaliens.