Le nombre d’agents de la fonction publique en situation de handicap a légèrement reculé en 2021…

INCLUSION Une réforme de la méthode de comptabilisation des agents en situation de handicap et de nombreux départs à la retraite sont à l’origine de cette baisse.

Le nombre d’agents de la fonction publique en situation de handicap a légèrement reculé en 2021

 

En 2021, sur l’ensemble des secteurs de la fonction publique, on comptait 255.859 agents en situation de handicap bénéficiaires de l’obligation d’emploi (5,44 % de l’effectif total), contre 261.318 l’année précédente (5,58 %). Si le taux d’emploi de ces agents est resté quasiment stable dans le versant territorial, il a plongé dans la fonction publique d’Etat, passant de 4,67 % à 4,4 %, a indiqué jeudi le Fonds pour l’insertion des personnes handicapées (FIPHFP) dans la fonction publique.

Au sein de l’Education nationale, « il y a eu près de 1.900 départs en retraite de personnes en obligation d’emploi », a souligné jeudi lors d’une conférence de presse Marc Desjardins, le directeur du FIPHFP. Un « facteur technique » a également joué dans cette baisse de la proportion d’agents de l’Etat en situation de handicap, a-t-il ajouté.

La méthode de comptabilisation des agents en situation de handicap a changé

Sur un an, le ministère de l’Intérieur a ainsi perdu près de 5.000 bénéficiaires de l’obligation d’emploi (BOE), une régression notamment due à une réforme de la méthode de comptabilisation des agents en situation de handicap. Dans la fonction publique hospitalière, le nombre de BOE a progressé en 2021, mais moins rapidement que l’effectif total du versant. En conséquence, la proportion d’agents handicapés est passée de 5,54 % en 2020 à 5,48 % un an plus tard.

Tous versants confondus, les femmes représentent les deux tiers des agents en situation de handicap (66 %). « Ça a beaucoup évolué dans le temps, en 2008 on était plus ou moins à 50/50 » entre les hommes et les femmes, a relevé Marc Desjardins. « Aujourd’hui, environ un tiers des BOE ont 56 ans et plus. On va probablement assister à des départs à la retraite massifs dans les prochaines années et ce phénomène se traduira potentiellement par un recul du taux d’emploi », a-t-il encore averti.

La loi fixe aux employeurs publics qui salarient au moins 20 agents une obligation d’emploi de 6 % de personnes handicapées. Ceux qui échouent à atteindre ce seuil doivent verser une contribution au Fonds pour l’insertion.

Source 20 MINUTES.

Alzheimer : peut-on détecter la maladie grâce au regard ?…

Deux types de marqueurs oculaires ont été identifiés chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.

Ils pourraient devenir des outils de diagnostic, moins coûteux et plus simple que les examens actuels. 

Alzheimer : peut-on détecter la maladie grâce au regard ?

 

Un regard en dit long, et pas seulement sur votre état d’esprit. Selon de chercheurs de l’université de Belfast, des examens oculaires peuvent identifier des signes de la maladie d’Alzheimer. Dans Journal of Ophthalmic Research, ils expliquent que l’imagerie rétinienne périphérique met en lumière des modifications de la rétine caractéristiques de cette pathologie. Cette technique est moins chère et plus simple à utiliser que la scintigraphie cérébrale, aujourd’hui utilisée comme outil diagnostic.

Des drusen en trop grande quantité

Sur la base d’observations en laboratoire, l’équipe a émis l’hypothèse que des modifications de la rétine périphérique pourraient être intéressantes pour explorer les liens entre l’œil et le cerveau. En utilisant la technologie d’imagerie à champ ultra large, les scientifiques ont constaté qu’il y a plusieurs changements qui semblent être, en particulier dans la rétine périphérique, associés à la maladie d’Alzheimer. Les personnes atteintes avaient notamment davantage de drusen, des « taches » jaunes identifiables sur les images rétiniennes. Il s’agit de petits dépôts de graisse, de protéines et de minéraux, y compris des dépôts de calcium et de phosphate qui se forment sous la rétine. Elles sont un symptôme connu du vieillissement et sont souvent observées chez les personnes de plus de 40 ans. Elles sont inoffensives quand elles sont présentes en petite quantité, mais lorsque leur nombre et leur taille augmentent, elles contribuent à la dégénérescence de la rétine.

Des vaisseaux sanguins différents

Les auteurs de cette étude ont remarqué une autre caractéristique oculaire de la maladie d’Alzheimer : les vaisseaux sanguins des personnes atteintes ont une apparence différente. Près du nerf optique, ceux-ci sont plus larges, en comparaison à ceux des personnes non-atteintes. Au niveau de la périphérie de la rétine, ils sont plus fins. « Ces deux éléments sont susceptibles de ralentir le flux sanguin et d’altérer le flux de nutriments et d’oxygène dans la rétine périphérique », estiment les chercheurs dans un communiqué.

Un futur outil diagnostic ?

Selon les auteurs de cette étude, cette technique d’imagerie pourrait devenir un outil de surveillance « simple, rapide et peu coûteux » pour observer les changements dans l’oeil. Pour les patients, il présente l’avantage d’être généralement mieux toléré. Le professeur Craig Ritchie, professeur à l’Université d’Édimbourg, et co-auteur de l’étude, ajoute : « Les changements dans l’œil sont très faciles à mesurer en comparaison à d’autres mesures de la santé du cerveau. » L’équipe poursuit actuellement ses recherches avec un groupe de patients atteints d’une forme précoce de la maladie d’Alzheimer.

Source POURQUOI DOCTEUR.

Miss Handi France 2022, Pauline Pariost, est de Bourgogne : « je veux faire changer le regard sur le handicap »…

La Saône-et-Loirienne Pauline Pariost a réalisé l’un de ses rêves : être sacrée Miss Handi France, pour être l’une des ambassadrices des personnes en situation de handicap.

Pauline Pariost, Miss Handi France 2022

 

Nous l’avions rencontrée quelques jours avant l’élection, dans les studios de France 3 Bourgogne. Pauline Pariost nous racontait ses espoirs et ses objectifs (« montrer que l’on peut être miss malgré le handicap »), elle qui n’était alors « que » la représentante de la Bourgogne-Franche-Comté. Trois défilés et un concours plus tard, la Bourguignonne porte désormais l’écharpe et le diadème de Miss Handi France. L’élection a eu lieu ce samedi 19 mars 2022, à Narbonne.

Cette couronne de Miss Handi France 2022, c’est une fierté pour celle qui est originaire du Tournugeois, d’Ozenay précisément, et qui vit à Dijon. « Je ne réalise toujours pas !« , nous écrit-elle. Ce concours m’a permis de me libérer, de prendre de l’assurance et de la confiance en moi« . Pauline Pariost est atteinte d’une maladie génétique rare, l’ataxie de Friedrich, qui se manifeste par des troubles de l’équilibre et de la coordination des mouvements, et qui la cloue sur un fauteuil roulant.

Ambassadrice des personnes en situation de handicap

Le concours de Miss Handi France est né en 2013, avec « la volonté d’aider dans le cheminement vers l’acceptation de soi : être handi ne doit pas être synonyme de rejet, dénigrement ou culpabilisation », affirment les organisateurs sur leur page Facebook.

En tant que Miss Handi France, « une nouvelle étape« , Pauline Pariost aimerait à présent « se rendre sur le plateau du Téléthon, pour faire changer le regard sur le handicap et montrer aux autres filles que c’est possible« .

« Je ne peux même pas sortir de chez moi car les portes sont trop lourdes. C’est inacceptable »

Pauline Pariost

Miss Handi France 2022

La Dijonnaise souhaiterait également s’investir dans l’accessibilité des lieux publics et des logements. « Je vis aujourd’hui à Dijon dans un bâtiment récent construit en 2020 avec des logements « accessibles », seulement je ne peux même pas sortir seule de chez moi car les portes de mon immeuble sont trop lourdes. A notre époque, je trouve ça inacceptable ».

Pour Pauline Pariost, cette élection est aussi l’occasion de faire passer des messages politiques, à moins d’un mois de la présidentielle. Elle nous disait ainsi que le futur président de la République devait revenir sur le principe de la « déconjugalisation » de l’AAH, l’allocation adulte handicapé, dont le montant diminue si les revenus du conjoint dépassent 1020 euros par mois.

La nouvelle Miss Handi France souhaiterait enfin trouver des partenaires pour l’accompagner, « que ce soit pour mes coiffures, le maquillage, mes tenues et accessoires vestimentaires. J’aimerais participer à des défilés, faire des shootings photos, mais par-dessus tout j’adorerais promouvoir une collection de robes de mariées destinées aux femmes en fauteuil roulant« . Si vous pouvez l’aider, n’hésitez pas à contacter Pauline via sa page Facebook.

Source FR3.

 

Covid, handicap, déserts médicaux : quels enjeux de santé pour l’élection présidentielle 2022 ?…

À trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, France Bleu Normandie vous propose une série de reportages sur les thèmes qui retiennent l’attention des Français et que l’on retrouve dans notre agenda citoyen.

Cette semaine : la santé.

La santé est une des préoccupations majeures des Français pour l'élection présidentielle (illustration)

 

Nous votons le 10 avril prochain pour le premier tour de l’élection présidentielle. Avant se scrutin majeur, France Bleu Normandie a choisi de décliner en reportages les grands thèmes de préoccupation des Français issus de la grande consultation citoyenne lancée par France Bleu « Ma France 2022 » en partenariat avec Make.org et qui sont recensés dans notre Agenda citoyen.

Quatre grands thèmes en sont sortis : le pouvoir d’achat, la santé, l’emploi et l’environnement / cadre de vie. Nous vous proposons donc une série de reportages quotidiens sur ces thèmes, sur le territoire de la Seine-Maritime et de l’Eure, avec cette semaine : la santé.

Le Ségur de la santé : quel bilan au CHU de Rouen ?

Pour débuter cette série de reportages, direction le CHU de Rouen. Bien avant le Covid-19, les professionnels pointaient déjà un manque de moyens et d’effectifs. La pandémie de coronavirus a finalement révélé de façon flagrante les nombreux besoins.

Au CHU de Rouen, la CFDT réclame un "plan Marshall" de la santé (illustration)

En réponse, il y a eu le Ségur de la Santé, organisé par le gouvernement, avec plusieurs milliards d’euros d’investissement annoncés et un panel de mesures promises pour renforcer l’attractivité de l’hôpital public. Mais quel bilan en tire les soignants ? Réponse de Frédéric Louis, secrétaire, au CHU de Rouen, de la section CFDT, le syndicat majoritaire au sein de l’hôpital.

Plus d’information, cliquez ici.

Les conditions de travail des AESH

Le handicap a été défini comme l’une des priorités du quinquennat d’Emmanuel Macron. Le président entendait notamment favoriser la scolarisation des élèves en situation de handicap, en créant d’ici fin 2022 11.500 postes supplémentaires d’AESH (Accompagnant.e.s d’élèves en situation de handicap).

Le statut d'AESH ne s'est pas amélioré juge deux d'entre elles malgré les promesses du président.

Ces métiers, précaires et mal payés, attirent peu. Aujourd’hui, est-ce que la situation des AESH s’est améliorée ? Pour Cyndie et Nelly, AESH dans un collège de la métropole de Rouen, s’il n’y a pas un réel effort de fait pour revaloriser le métier, la situation ne s’améliorera pas.

Plus d’information, cliquez ici.

Source FRANCE BLEU.

 

Toulouse. Odile Maurin, élue et handicapée : « Jean-Luc Moudenc veut me pousser à la démission »…

Après avoir attaqué le maire (LR) de Toulouse en justice, l’élue d’opposition Odile Maurin accuse Jean-Luc Moudenc de nier la réalité de son handicap, et de « validisme ».

Militante devant l'éternel des droits des personnes handicapées, Odile Maurin (ici, lors d'une manifestation) bataille contre la mairie pour obtenir une compensation financière de son handicap

 

Figure de la cause handicapée, et égérie des gilets jaunes, Odile Maurin est aussi, depuis juin 2020, conseillère municipale d’opposition à Toulouse. Entourée de ses avocats, Mes Christophe Lèguevaques et David Nabet-Martin, l’élue a dénoncé mardi 22 mars 2022 l’entrave à l’exercice de son mandat que ferait peser le maire (LR) de la Ville rose à son encontre. Car pour l’élue – qui a eu affaire à la justice à plusieurs reprises ces dernières années après divers coups d’éclat – il n’y a aucun doute : Jean-Luc Moudenc en profite pour la bâillonner, et même tenter de la « pousser à la démission ».

Odile Maurin a saisi la justice

Après avoir vainement tenté de trouver « un accord à l’amiable », l’élue et ses conseils ont intenté en juin dernier un recours juridictionnel devant le Tribunal administratif de Toulouse. L’audience devrait se tenir dans quelques semaines, et la décision est attendue « dans les mois à venir ».

En gros, Odile Maurin réclame « la prise en charge des frais spécifiques » liés à son handicap, lui permettant de « prendre part aux conseils municipaux et métropolitains ». Ses avocats contestent « l’interprétation juridique des textes » en vigueur, faite par le Capitole. D’après eux, la municipalité se bornerait à ne prendre en charge que « les frais de déplacements » de l’élue, « considérant ainsi qu’elle ne souffre que d’un handicap physique ». Une « analyse très restrictive », dénonce Me Christophe Lèguevaques.

« La mairie de Toulouse fait tout pour qu’un élu ne puisse pas exercer pleinement sa mission de représentant du peuple ».

Me Christophe LèguevaquesAvocat d’Odile Maurin, inscrit au barreau de Paris

De quoi souffre Odile Maurin ?

Odile Maurin souffre à la fois de déficiences physiques et de troubles neuro-cognitifs. Diagnostiquée autiste asperger, elle a aussi une maladie génétique rare – le syndrome d’Ehlers-Danlos – qui l’oblige à se déplacer en fauteuil roulant électrique.

Mais si Odile Maurin et son célèbre fauteuil roulant ont défrayé la chronique ces dernières années, l’élue insiste sur le fait que son handicap physique n’est que la partie émergée de l’iceberg : « Mes troubles cognitifs font que je n’arrive pas à tout retenir, j’ai notamment de grosses difficultés de synthèse, des problèmes de concentration et de notion du temps ».

« Tout le monde a bien vu que j’ai un fauteuil roulant, mais ce n’est pas ce qui me pose le plus de soucis : j’ai surtout besoin d’aide pour qu’on m’ouvre les portes, qu’on me coupe les aliments, ou qu’on m’écrive des textes ».

Odile MaurinÉlue du groupe Alternative municipaliste citoyenne (AMC) à Toulouse

Des dossiers de 3 000 pages à éplucher en cinq jours

« Comme toute personne autiste, j’ai des aptitudes supérieures à la moyenne dans certains domaines, mais aussi des lenteurs d’exécution », détaille Odile Maurin. « Il me faut par exemple quatre fois plus de temps que les autres personnes pour écrire ».

« Or, quand on est élu, on reçoit les délibérations cinq jours avant le conseil. Beaucoup d’élus ne travaillent pas leurs dossiers et s’exonèrent de ce travail, mais ce n’est pas ma conception de l’exercice d’un mandat politique. Je tiens à faire ce travail d’analyse, pour lequel j’ai été élue ».

Odile Maurin

Selon Odile Maurin, avant chaque séance, les élus en général et elle en particulier, sont acculés par la masse de documents à éplucher en quelques jours seulement : « On a reçu des dossiers de 3 000 pages, je n’en suis pas capable (de les scruter entièrement, ndlr). Certains se contentent d’encaisser la monnaie et de serrer les mains, je ne conçois pas ma mission comme ça ».

Une volonté de la « neutraliser politiquement » ?

Odile Maurin, qui se bat pour obtenir de la collectivité « une vraie compensation » de son handicap depuis son élection, assure avoir vite perdu ses illusions…

« J’ai compris qu’être une élue potiche rendait bien service à la majorité, et qu’ils n’entendaient pas compenser mon handicap ».

Odile Mauin

La conseillère municipale est même convaincue que le maire se sert de cet argument pour la museler : « Je ne pensais pas que Jean-Luc Moudenc oserait se servir de mon handicap pour me neutraliser politiquement ».

Déjà « 8 159 euros de frais » pour compenser son handicap

Comme conseillère municipale et métropolitaine, Odile Maurin touche une indemnité de 1 245 euros par moisDepuis le début de la mandature, elle indique avoir dépensé « 8 159 euros de frais pour compenser » son handicap, essentiellement pour employer une collaboratrice qui l’aide dans sa tâche d’élue : « J’emploie Adeline, que je paie très mal », dit-elle en montrant une jeune femme qui l’entoure. Elle m’accompagne physiquement aux commissions et aux conseils, m’aide à préparer les documents ». Ladite Adeline, qu’elle fait travailler « une cinquantaine d’heures par mois », précise apporter à l’élue « une aide motrice : pour ouvrir les portes, lever la main en conseil municipal, ou encore taper sous la dictée ».

« Il n’est pas normal que je consacre toutes mes économies à jouer les potiches et être la caution handicap d’un conseil municipal », scande encore Odile Maurin, qui précise que si « la collectivité est censée me rembourser 1 838 euros, il reste 6 320 euros à ma charge ».

C’est l’un des points que soulèvent ses avocats : « Malgré ses faibles revenus », elle est « contrainte de prendre à sa charge personnelle ces dépenses mensuelles avec son indemnité d’élue, affectée à 80% à ces frais, pour exercer son mandat ».

Odile Maurin, elle, doit faire des sacrifices : « Je dois renouveler mon fauteuil roulant qui déconne complètement, je n’ai pas pu le commander parce que je n’ai plus les économies nécessaires. Et cela coûte 25 000 euros ».

Elle réclame « une aide matérielle » qui la « remette sur un pied d’égalité » avec tous les élus. « On demande simplement l’application de la loi ».

Que dit la loi, justement ?

Ses avocats ont longuement insisté ce mardi sur « le principe de compensation du handicap ». Évoquant « la constitution », qui « garantit le principe d’égalité »,  Me David Nabet-Martin, avocat au barreau de Toulouse, s’appuie aussi sur plusieurs textes législatifs. D’abord, la loi du 11 février 2005, « qui prévoit le principe de compensation du handicap et de l’aménagement raisonnable pour garantir ‘l’accès aux droits fondamentaux’ et l’exercice de leur citoyenneté ». Mais il s’appuie également sur la « convention de l’ONU sur les droits des personnes en situation de handicap » et sur les articles L.2123-18-1 et L.5211-13 du Code général des collectivités territoriales, « qui posent le principe que les élus handicapés doivent bénéficier d’aides financières ‘d’accompagnement et d’aide technique’ leur permettant de ‘prendre part’ aux séances », soulève le juriste.

Mais les deux camps s’opposent sur la lecture de ces textes. La majorité ayant selon Odile Maurin « une interprétation restrictive de ces notions, en soutenant que doivent seulement être remboursés les frais permettant d’être présent à ces réunions, et non ceux permettant d’y prendre part effectivement ». Elle assure que le maire-président « refuse désormais, depuis quelques semaines tout remboursement y compris pour être présente aux réunions de la métropole ».

Un procès en « validisme » contre le maire

À l’arrivée, Odile Maurin intente également à Jean-Luc Moudenc un procès (moral, celui-ci) en « validisme ». Ce concept de discrimination fondée sur les capacités se caractérise par la conviction de la part des personnes valides que leur absence de handicap, ou leur bonne santé, leur confère une position supérieure à celle des personnes handicapées.

« La loi n’est pas précise sur ce qu’il est obligé de faire, mais elle ne l’empêche pas d’aller au-delà », soulève Odile Maurin, qui n’entend pas démissionner…

« C’est ma responsabilité en tant que militante dans le champ du handicap de montrer les difficultés que nous vivons. 15 % de la population est en situation de handicap. Ce n’est pas possible qu’on soit accepté dans cette société que quand on devient des valides ».

Odile Maurin

Le cas d’Odile Maurin fera-t-il jurisprudence ?

Concrètement, Odile Maurin demande désormais une compensation financière, pour assumer « l’aide humaine » qui lui est nécessaire, mais aussi l’octroi d’un « ordinateur qui lui permettra de mieux gérer ses problématiques », résume Me David Nabet-Martin.

Me Christophe Léguevaques déplore « l’opposition franche » de Jean-Luc Moudenc et s’inquiète de son « interprétation restrictive des textes, qu’il utilise son contre son opposante politique ». D’après lui, « c’est une lecture un peu bête, qui ne respecte pas la finalité du texte, consistant à respecter les droits des élus en situation de handicap ».

« On s’est heurtés à un mur d’incompréhension et de mépris, au comportement indigne d’un harceleur, un harceleur politique ».

Me Christophe Lèguevaques

Le cas de l’élue toulousaine serait isolé à l’échelle nationale, car « dans les autres villes où le cas de figure s’est présenté, les municipalités ont eu l’intelligence de faire vivre le texte », défend l’avocat. « Mais ici, on fait face à un dialogue de sourds et à un double discours ». Par ailleurs spécialiste des actions collectives en justice, Me Lèguevaques veut croire que « nous allons écrire une page de jurisprudence« .

Odile Maurin, qui rappelle que les temps d’intervention en séance sont limités – comme tous les élus, elle dispose de 2 minutes et 30 secondes -, elle dénonce aussi une propension du premier magistrat à lui couper le micro, alors que du fait de son handicap, elle aurait besoin de plus de temps pour s’exprimer que les autres : « Il y a eu un conseil où je me suis retrouvée en pleurs, parce qu’il m’empêchait de parler ».

« En m’asphyxiant financièrement, il veut me pousser à la démission ».

Odile Maurin

La collectivité se retranche derrière « le cadre règlementaire »

Que répondent les deux collectivités à ces accusations ? Contactées par Actu Toulouse, la Mairie et la Métropole assurent qu’elles « ont à cœur de donner à chaque élu les moyens d’exercer pleinement son mandat ».

« Lorsque Madame Maurin nous a fait part des aménagements qui lui semblaient souhaitables pour lui permettre de mener à bien ses missions, la Mairie de Toulouse et Toulouse Métropole ont fait l’acquisition de deux lits médicalisés pour les Conseils municipaux et métropolitains installés dans deux salles réservées exclusivement à Madame Maurin lors des conseils ; aménagé des bureaux, sanitaires et espace cuisine dans les locaux place Jourdain dédiés au groupe politique ».

La mairie de Toulouse

La collectivité assure qu’à l’occasion de « plusieurs échanges de courriers, il lui a été indiqué que lui seraient accordées toutes les aides prévues par les textes, à savoir : pour la Mairie de Toulouse, des remboursements de frais spécifiques de déplacements, d’accompagnement et d’aide technique engagés par les élus en situation de handicap lorsqu’ils se rendent à des réunions se déroulant à l’extérieur de la commune et le remboursement de ces mêmes frais pour prendre part aux séances se déroulant dans la commune ». La mairie assure que « ces remboursements de frais sont donc pris en charge dans la limite de ce plafond fixé par les textes ».

Quant à Toulouse Métropole, elle indique que « les remboursements de ces mêmes frais sont également possibles dans la limite d’un plafond identique, mais ils ne s’appliquent que dans le cas où les réunions concernées se déroulent dans une commune autre que celle dont l’élu est issu, ce qu’a confirmé, par courrier, le préfet interrogé sur la question ». À l’arrivée, « Toulouse Métropole rembourse donc les frais de Madame Maurin uniquement dans le cas prévu par la loi ».

Et la collectivité de conclure qu’elle « ne peut en aucun cas engager de dépenses d’argent public hors du cadre réglementaire ».

Source ACTU TOULOUSE.

Cerdagne : deux hommes en garde à vue dans une enquête pour le viol d’un jeune travailleur handicapé…

Les faits se seraient déroulés dans la nuit de samedi 19 à dimanche 20 mars 2022. 

C'est un jeune homme en situation de handicap travaillant et hébergé à l'ESAT Cal Cavaller qui aurait été agressé.

 

Deux hommes ont été placés en garde à vue ce dimanche par les gendarmes de la brigade territoriale de Bourg-Madame, chargés d’une enquête, avec la brigade de recherche de Prades, concernant des faits de viol et vol avec violence. Ils se seraient déroulés dans la commune d’Enveitg, dans la nuit de samedi à dimanche. Un premier individu, mineur, avait été interpellé quelques heures après le signalement effectué par la victime présumée, mais il a été relâché. Les deux autres, majeurs, ont été appréhendés un peu plus tard. Ce lundi, leur garde à vue a été prolongée pour les chefs de viol, vol avec violences ayant entraîné une ITT inférieure à 8 jours, recel de vol avec violences, et non assistance à personne en péril.

Selon nos sources, la victime, un jeune homme vulnérable âgé de 20 ans et travaillant à l’ESAT d’Enveitg, aurait déclaré avoir été agressée par plusieurs individus et contraint à une fellation sur l’un d’entre eux. Les faits se seraient passés sur un chemin de promenade aux abords de l’ESAT.

Les deux hommes interpellés sont âgés de 20 et 28 ans et sont tous deux étrangers, en situation irrégulière selon nos informations, et sans domicile fixe. Leur garde à vue doit prendre fin ce mardi.

L’Établissement de Services et Aide par le Travail El Cavaller du village cerdan d’Enveitg accueille une quarantaine de personnes en situation de handicap mental ou psychique. Il développe une activité économique autour de la blanchisserie, boucherie-charcuterie-alimentation, boulangerie traditionnelle et cuisine. El Cavaller abrite également un foyer d’hébergement.

Source L’INDEPENDANT

VIDÉOS. L’humoriste Quentin Ratieuville : « Mon handicap, je préfère en rire qu’en pleurer »…

Quentin Ratieuville, humoriste rouennais et Loïc Bonnet, son producteur et directeur du Théâtre à l’Ouest de Rouen, sont les invités de Julie Howlett, dans l’émission Bavette Normande.

Quentin Ratieuville et Loïc Bonnet, invités de Julie Howlett dans l'émission Bavette normande, sur France 3 Normandie.

 

On y parle de l’enfance de Quentin face à la maladie, de son parcours et aussi de son one man show « Toujours debout », qu’il joue actuellement en tournée. Son handicap y est traité avec une autodérision affirmée. Morceaux choisis d’une rencontre aussi drôle que touchante.

« Tu vois, moi c’est pas une cigogne qui m’a livré dans un beau paquet sur le pas de la porte… non, moi c’est un livreur chronopost (…) il a balancé le colis, je suis arrivé tout pété sur le pas de ma porte et quand mon père a ouvert le colis, il a dit « whaaa c’est quoi ce bordel ? »

Quentin Ratieuville, extrait issu de son spectacle « Toujours Debout »

Quentin Ratieuville a 18 ans et disons-le tout de suite, son handicap il préfère en rire qu’en pleurer « et si on peut se faire de la thune en même temps, c’est pas mal » plaisante-t-il en répondant à Julie Howlett dans l’émission Bavette normande (diffusion mercredi 9 mars sur France 3 Normandie et disponible sur France.tv en cliquant ici ou dans le player ci-dessous).

Quentin affirme que l’humour a sauvé sa vie. « Sans humour, je ne sais pas si je serais là aujourd’hui ». Loïc Bonnet, producteur de Quentin et directeur du Théâtre à l’Ouest de Rouen, va même plus loin et se souvient :

« Quand j’ai connu Quentin, il était en fauteuil. J’ai vu son évolution : plus il jouait et avançait dans l’écriture de ses sketches et plus ça l’a fait quitter son fauteuil. Et maintenant il n’en a plus besoin ! »

Loïc Bonnet, producteur de Quentin Ratieuville et directeur du théâtre à l’Ouest de Rouen

« C’est tout à fait ça, renchérit Quentin, c’est pas descriptible, l’humour est quelque chose qui m’a vraiment porté ».

Quentin est atteint du syndrome de Marfan, une maladie génétique rare qu’il évoque dans un de ses sketches publié en décembre 2020 sur la chaîne youtube francetv slash / talents. L’humoriste normand avait alors 17 ans :

https://youtu.be/1prgQElQDx0

Une vidéo qui a généré, comme beaucoup d’autres, des centaines de commentaires, comme celui de Lucas, qui trouve que « C’est tout simplement incroyable, très touchant. Avoir autant d’autodérision c’est remarquable ! Bravo Quentin ! » ou encore celui de Myushika qui écrit « Franchement je donne tout mon respect à ce garçon. Avec une telle maladie, il garde le sourire et le donne même aux autres. Bravo mec tu gères 👌 ».

Actuellement en tournée pour son spectacle Toujours debout, le jeune humoriste nous raconte dans Bavette Normande sa rencontre avec un autre humoriste dont il est fan : Waly Dia. Une rencontre déterminante dans le lancement de sa carrière puisque c’est Waly qui l’a encouragé à se lancer. « Je devais aller voir le spectacle de Waly au théâtre à l’Ouest et comme j’étais à l’hôpital, je ne pouvais pas y aller. Loïc a demandé à Waly de venir à l’hôpital, il devait rester 15 minutes car il jouait le soir et finalement il est resté 2 heures. On s’est parlé, on s’est vanné… »

« Il m’a dit « t’as quelque chose, il faut que tu écrives, si tu veux on peut travailler ensemble. Moi j’avais rien d’autre à faire qu’apprendre à marcher (rires)… donc j’ai dit Oui »

Quentin Ratieuville, extrait de l’émission Bavette normande

« Waly m’a donné quelques conseils, il m’a dit tu vas voir sur scène, il faut que tu sentes les choses, que ça vienne de toi, que ça soit naturel le plus possible ». Quentin adore Waly et « son côté mitraillette. Tout le long du spectacle, il maintient son débit, il va hyper vite : c’est vanne sur vanne sur vanne… et c’est hyper bien construit et bien écrit, c’est génial », dit-il de celui qui lui a permis de se lancer dans le stand-up.

« Juste avant de monter sur scène la première fois, j’avais du mal à respirer. Et une fois sur scène c’était plus moi : j’avais l’impression que c’était une autre personne qui prenait possession de moi. C’est inoubliable comme sensation. Je suis descendu de scène et j’ai dit à mes parents « c’est ça que je veux faire de ma vie ». Et depuis j’ai jamais arrêté, sauf pendant le Covid. »

Quentin Ratieuville, extrait de l’émission Bavette normande

Le handicap dans ses sketches

Au Théâtre à l’Ouest de Rouen, Quentin a fait les premières parties de Waly Dia, mais aussi de Kev Adams, Elodie Poux, Laura Laune, Laurent Baffie, Jean-Marie Bigard…

Si Quentin est monté sur scène, « ce n’est pas pour son handicap , même si on se dit « oui il est handicapé, oui il faut lui laisser une chance »… C’est parce qu’il a un vrai talent ! » se défend Loic Bonnet. Il ajoute :

« Quand on lui dit qu’il parle trop de son handicap [sur scène], c’est juste parce que c’est sa vie. Et quand il en parle, c’est drôle ! »

Loïc Bonnet, producteur de Quentin Ratieuville et directeur du théâtre à l’Ouest de Rouen

Quentin se justifie aussi : « 95% des humoristes parlent de leur vie, c’est le but du stand up. Moi je fais pareil avec le handicap, ça fait partie de moi et dans le spectacle, j’expose ma vision de la vie, il y a mon handicap, ça je ne peux pas l’enlever ». « Le handicap rythme sa vie, sa relation avec les autres, avec les filles et les garçons, des choses qui pour nous sont banales mais pour lui qui changent tout. C’est le décalage qui va créer le rire », témoigne Loïc Bonnet.

13 millions de vues dans une vidéo du Montreux Comedy… et maintenant ?

Aujourd’hui le succès est là, notamment après son passage dans le Montreux Comedy et une vidéo postée sur Facebook qui a cumulée pas moins de 13 millions de vues au moment où nous écrivons ces lignes…

Quentin aime l’humour dérangeant, l’humour trash… un exutoire sans doute aussi aux phases sombres de sa vie, comme quand il évoque son enfance quand on lui a demandé à 5 ans s’il voulait être opéré du cœur, s’il voulait « vivre ou mourir ». Ses parents ont toujours voulu savoir s’il était d’accord pour tout ce qu’on lui faisait « de médical ».

Il raconte aussi comment il s’est défendu quand on lui a enlevé son AVS (Assistante de Vie Scolaire) alors qu’il était scolarisé et dépendant, en écrivant une lettre au président d’alors, Nicolas Sarkozy.

Vous l’aurez compris, Quentin n’est pas une personne à avoir sa langue dans sa poche et s’il peut faire avancer les choses en les rendant publiques… D’ailleurs, Quentin avoue espérer contribuer à changer le regard sur le handicap. Et se fixe des défis. « Mais on va déjà essayer d’arriver en vie à la prochaine date », dit-il avec humour. « On profite, jour après jour, car on ne sait pas de quoi est fait le lendemain ».

Nous l’avions rencontré en octobre 2021 alors que sa vidéo faisait le buzz en franchissant alors le cap des 10 millions de vues.

Source FR3.

 

Témoignages. La sexualité des handicapés, on en parle ? Vidéo…

Malgré l’émancipation des mœurs, le sujet reste un tabou. Parler d’amour, de sentiments et surtout de sexualité quand on souffre de handicap semble difficile.

L’Association APF France Handicap Gironde organisait une journée pour libérer la parole.

Natacha, atteinte d'une maladie orpheline, a toujours envie de séduire même si elle a mis sa vie affective entre parenthèses depuis que sa maladie "est visible".

 

Ils et elles revendiquent le droit à une sexualité épanouie malgré leur handicap. Le sujet est encore tabou dans notre société. L’APF France Handicap Gironde organisait une journée pour libérer la parole ce samedi 12 mars : un débat, une table ronde et même des ateliers, pour que chacun s’exprime, s’écoute et partage sur des sujets difficiles parfois à aborder avec ses proches ou même des valides.

Natacha Delord, en a fait son combat : changer le regard sur le handicap, la sexualité pour tous et surtout libérer la parole. « Avant tout on est une femme, comme les autres ». « On ressent les mêmes plaisirs les mêmes désirs d’affection et charnels (…) sauf que on a une option, une maladie qui engendrent des relations différentes, que ce soient les positions ou le toucher… »

Il faut dire qu’elle a vécu ces moments difficiles et ce manque affectif. Atteinte d’une maladie orpheline, elle a mis sa vie sentimentale entre parenthèses pendant trois ans : « depuis que ma maladie est visible, il n’y a pas de romance. J’ai pas eu de relation durable« . « La sexualité, c’est un complément dans notre bien-être, notre bonheur. Quand on n’a pas « ça », il nous manque quelque chose ».

Mais aujourd’hui, comme d’autres elle a choisi de partager et même de positiver « moi je dis souvent que grâce à la maladie, on développe des sens que les gens, qui n’ont pas cette maladie, n’ont pas ».

Mathilde Rezki et Laure Bignalet ont recueilli des témoignages.

Découvrir la Vidéo, cliquez ici.

Vie intime et handicap

L’association « revendique la revendique la reconnaissance d’une vie affective, intime et sexuelle pour toutes et tous« . Elle milite pour que les personnes en situation de handicap puissent « exprimer leurs aspirations, choisir leur vie affective, intime et sexuelle et en garantir le respect quels que soient leur mode et leur lieu de vie », « en dépassant les préjugés moraux et les interdits culturels ». Elle souhaite également « créer des services d’accompagnement sexuel faisant appel à des assistants sexuels formés » et demande à ce qu’une prise en charge financière soit possible « des produits et aides techniques en matière d’accompagnement à la vie sexuelle ».

En savoir plus sur APF France

Source FR3.

 

Un nouvel outil pour aider les personnes handicapées dans leurs recherches d’emploi…

Le baromètre Emploi et handicap vient de voir le jour. L’objectif est de permettre aux personnes en situation de handicap d’identifier plus facilement les entreprises les plus inclusives.

Ces dernières peuvent s’y faire référencer si elles le souhaitent. 

Un homme aveugle patient avant un entretien d'embauche.

 

Il existait déjà l’index d’égalité salariale pour évaluer le niveau d’égalité entre les hommes et les femmes. Il y a quelques jours, le 10 mars 2022, le baromètre Emploi et handicap a été lancé pour savoir où en sont les entreprises dans leur démarche d’accueil des travailleurs en situation de handicap.

Il existe de grandes différences entre ces deux outils. Le baromètre Emploi et handicap est rempli de façon strictement volontaire par les entreprises et il ne donne pas lieu à une note sur 100. Il s’agit de permettre aux personnes porteuses d’un handicap de cibler plus facilement les entreprises prêtes à les embaucher.

Le baromètre Emploi et handicap prend en compte six critères. En premier lieu, le taux d’emploi de personnes en situation de handicap. Il devrait s’élever à 6%, mais tourne plutôt autour de 3,5% dans le secteur privé. Ce baromètre prend également en compte l’existence d’une politique handicap dans l’entreprise, avec l’existence d’un référent handicap notamment. Il donne aussi des indications sur le maintien en emploi des collaborateurs handicapés.

Mais les fiches ne sont pas très lisibles

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a du progrès à faire. Beaucoup d’informations ne sont pas complètes et il est très difficile de comparer les entreprises entre elles. Mais certaines indiquent, dans la case « commentaire », un contact direct pour les chercheurs d’emploi en situation de handicap. Ces fiches ont le mérite d’identifier certaines entreprises plus avancées que d’autres ou qui ont une démarche volontariste.

A l’inverse, certaines entreprises ont du mal à recruter autant de personnes en situation de handicap qu’elles voudraient. Elles se plaignent du manque de candidats. Certains préfèrent taire leur situation de handicap alors qu’elle pourrait leur faciliter l’accès à l’emploi. Ce baromètre pourrait contribuer à fluidifier ce marché du travail.

Source FRANCE INFO.

 

Ephad. « Parfois je me sens démunie ». Comment se forme et s’entraide le personnel au quotidien. Vidéo…

Alors que certains Ehpad privés sont pointés du doigt pour maltraitances ou abus financiers, certains établissements misent sur la formation du personnel.

L’accompagnement des personnes âgées et désorientées n’attire pas les foules.

Des métiers difficiles mais très épanouissants selon ces professionnels, rencontrés lors d’une « analyse des pratiques ».

Située à L'Hermitage (en Ille-et-Vilaine), la résidence Kerélys accueille 45 résidents, dont une majorité de personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer ou d'une maladie apparentée.

 

« Parfois, j’avoue, j’ai des difficultés à trouver les bons mots pour lui expliquer… » Manon est aide-soignante. Entourée de six autres collègues et d’une formatrice spécialisée dans le vieillissement, cet après-midi-là, elle ose se livrer.

« Depuis son entrée dans l’établissement, on est en difficulté pour accompagner cette patiente, car elle se renferme beaucoup, elle refuse les soins. Elle peut alterner des phases de stress intense et de grands moments d’euphorie, il y a beaucoup de colère. »

La patiente dont parle Manon n’a que 75 ans. Cela fait déjà dix ans qu’elle se bat contre la maladie d’Alzheimer. Une maladie qui est apparue chez elle quelques mois seulement après le début de se retraite d’infirmière, à 64 ans.

D’abord son mari s’en est occupée, chez eux. Mais le quotidien devenait de plus en plus compliqué. Depuis début décembre, elle vit donc dans une des trois unités de la résidence Kerélys qui a ouvert en 2009 à L’Hermitage en Ille-et-Vilaine. Une résidente qui a pour l’instant du mal à s’intégrer.

« Moi aussi, j’ai du mal avec les jeunes résidents, complète Gwenaëlle. C’est hyper compliqué quand les patients se rendent compte » poursuit l’aide médico-psychologique.

A ses côtés, Danielle Thiébaud écoute et acquiesce : « Oui, c’est hyper compliqué ! Et vous, vous ressentez tout ça, et c’est déstabilisant… »

Un pas de danse, un câlin, un sourire…

A raison de cinq fois par an, la psychologue et psychothérapeute, auteure de nombreux ouvrages sur le vieillissement, intervient en tant que formatrice dans cet établissement, pour des « analyses de pratique ».

Après un tour de table, elle demande à chacun de raconter un bon moment vécu récemment dans le cadre de son métier. « Ben, il y en a trop ! J’en ai pour longtemps… » sourit Lydie. L’aide soignante travaille la nuit, un moment toujours un peu particulier. « Puisqu’il ne faut qu’un seul exemple et bien le dernier en date c’est cette nuit, quand un résident est venu se blottir dans mes bras, en demandant un petit câlin. Je l’ai ensuite raccompagné dans sa chambre, il m’a dit merci. » 

Quelques pas de danse, un sourire, l’appel téléphonique d’un proche reconnaissant… Des moments aussi simples que précieux, toutes ces professionnelles en ont des quantités à raconter. « On se sent utile, on fait de belles choses, complète Marie-Laure avec des petites étincelles dans les yeux.  Quand on rentre chez soi, on repense à tous ces petits trucs bien qu’on a pu faire, ainsi qu’aux problématiques qu’on rencontreOn se dit que demain, je vais essayer autre chose. »

« J’suis plus une enfant ! »

Car tout n’est évidemment pas rose dans ce type d’établissement où résident 45 personnes « désorientées ». Sautes d’humeur, pertes de moyens… La plupart sont atteints de la maladie d’Alzheimer.

Que faire ? Comment réagir ? Ici, comme lors des réunions d’équipe, les professionnelles échangent sur les difficultés rencontrées : « La semaine dernière par exemple, je suis sortie avec une patiente qui a des troubles de l’équilibre » raconte Marie-Laure qui est à la fois AMP (aide médico-psychologique) et ASG ( assistante de soins en gérontologie).

« Je l ui ai proposé de maintenir son bras, qu’on marche toutes les deux l’une à côté de l’autre. Et là, elle m‘a dit « j’suis plus une enfant ». Je me suis pris comme une claque dans la figure… Qu’est-ce qu’on fait ? Est-ce que je la laisse marcher seule au risque d’avoir une chute ? Est-ce que je maintiens mon bras ? En fait, elle me déstabilise ! »

« Elle a raison, ce n’est pas une enfant ! » rebondit la formatrice.  » Qu’est-ce qu’on aurait pu lui proposer ? Marcher bras-dessus, bras-dessous peut-être, c’est plutôt sympa !? Essayer de familiariser… »

« Plus je m’estimerai, plus j’estimerai »

Stylo en main, la psychothérapeute écoute attentivement et questionne :  « est-ce que vous confirmez que la patiente a honte d’être vue nue ? » Le groupe acquiesce. « Est-ce qu’elle serre les genoux pendant la toilette intime ? » Les réactions sont unanimes… Peut-être un signe que la patiente a été un jour traumatisée ? Une fausse couche ? Un viol ? « Ce ne sont pas vos affaires, en revanche, je vais vous donner les phrases à dire ! »

Des clés, que chacune tentera ensuite d’utiliser : « Pour nous, ces formations, ce sont comme des soupapes, témoigne Marie-Laure. Souvent nous sommes seuls face aux patients, ces analyses de pratique nous permettent de partager, d’avoir des avis extérieurs… » 

Des métiers boudés

Du haut de ses 76 ans, Danielle Thiébaud se veut rassurante.  « On n’a pas toujours les bons réflexes, c’est-à-dire que spontanément on va réagir mais pas toujours de la meilleure façon… Ce qui est important c’est d’être bien dans sa peau pour aider l’autre. Plus vous aurez confiance en vous, mieux vous serez avec l’autre… Plus je m’estimerai, plus j’estimerai l’autre ! »

Cela passe évidemment par de bonnes conditions de travail, un salaire décent, la reconnaissance et des formations régulières pour être le plus aidant possible face à la maladie… « Il faut d’importantes qualités humaines pour exercer ce type de métiers » souligne la formatrice. De la patience, de la bonté, de la bienveillance, il faut avoir envie d’entrer en relation de façon aimante. »

Infirmières, aides-soignantes, assistantes de soins… Des métiers exigeants, qui seront de plus en plus utiles à l’avenir. Mais qui sont souvent boudés.

Source FR3.