Handicap à l’école : à Toulouse, le protocole sanitaire pénalise les élèves…

Pour éviter le brassage des élèves dans les classes, l’Education nationale a suspendu l’enseignement dans des classes parallèles pour les enfants en situation de handicap.

Une mère de famille toulousaine s’indigne et demande un retour au dispositif de l’école inclusive.

Les enfants doivent choisir entre leur classe spécialisée et la classe inclusive à l’enseignement classique.

 

« C’est une décision scandaleuse et inappropriée » ! Maïotte Cartiaux, mère de fillette de 10 ans scolarisée à l’école Falguière dans le cadre d’un enseignement adapté à son handicap, est vent debout contre les dispositions du nouveau protocole sanitaire imposé depuis le début du mois de mai par le ministère de l’Education nationale.

Ce dispositif touche les élèves de classe ULIS (Unité Localisée d’Inclusion Scolaire) qui bénéficient parallèlement d’une inclusion en classe ordinaire. « Nous avons reçu une lettre de la direction de l’école qui nous expliquait que pour limiter les brassages entre les classes, les enfants en situation de handicap devaient désormais suivre tous les enseignements avec le même groupe d’élèves, explique Maïotte Cartiaux. Soit dans leur classe ULIS, soit dans la classe ordinaire, il n’est plus possible de mixer les deux alors que c’est tout l’intérêt de cette approche inclusive ».

Surtout, cette parente d’élève s’étonne d’une décision aussi abrupte et unilatérale au regard des enjeux sanitaires. « Comment peut-on parler de brassage quand cela concerne, par établissement, 10 ou 15 élèves, s’étonne-t-elle. Ces élèves qui sont déjà en difficulté, le seront encore plus à cause de cette décision. Comment peut-on les pénaliser de la sorte ? Et comment peut-on demander à une équipe enseignante de faire un choix entre la classe ordinaire et la classe ULIS pour la poursuite de l’enseignement ? »

Maïotte Cartiaux remarque au passage que l’on pourrait très bien gérer la crise sanitaire et la détection de cas positifs au Covid avec les tests salivaires qui devaient être généralisés dans les écoles pour prévenir les contaminations. Ce qui n’est apparemment pas le cas, mais qui aurait pourtant permis de respecter au mieux la fragile scolarité de ces enfants.

« L’école inclusive à l’heure du déconfinement est pourtant prioritaire »…

« Comment faire comprendre à ma fille que, son équilibre scolaire déjà précaire va être chamboulé, qu’elle ne pourra plus aller dans sa Classe ULIS pour continuer à apprendre, écrire, compter de façon adaptée avec son instit, mais que désormais cela se fera dans une classe ordinaire avec une institutrice, qui j’en suis certaine fera de son mieux et qui a d’ailleurs toute ma confiance ».

Lors de son discours sur le déconfinement progressif, Emmanuel Macron avait pourtant bien exprimé son souhait de ne pas voir les soins s’arrêter pour ces enfants en situation de handicap et précisé qu’ils étaient prioritaires.

« Or, le dispositif ULIS et l’inclusion en classe ordinaire font partie de ce que l’on appelle un soin, même s’il se déroule au sein d’un établissement scolaire, poursuit Maïotte Cartiaux. Sur le site du gouvernement, au sujet de l’école inclusive à l’heure du déconfinement, il est écrit que les élèves en situation de handicap font partie des élèves prioritaires. Il est clair qu’avec cette nouvelle mesure sanitaire, ces enfants ne le sont plus ».

Aujourd’hui, elle attend une évolution du protocole sanitaire qu’elle espère pour la semaine prochaine, tout en redisant à l’équipe enseignante de l’école Falguière « tout son soutien pour tout son travail et ses efforts ».

Source LA DEPÊCHE.

 

Handicap : « la collaboration avec l’Education nationale reste chaotique »… Enquête.

Virginie Lanlo, adjointe au maire de Meudon, est membre de la commission éducation de l’Association des maires de France (AMF). Elle fait partie du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH).

Si elle se réjouit de l’implication des collectivités dans l’inclusion des élèves en situation de handicap sur les temps péri et extrascolaires, elle déplore le manque de partenariat avec l’Education nationale.

école handicap

 

Il y a deux ans, vous étiez auditionnée par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur l’inclusion des élèves handicapés dans l’école. L’accueil de ces enfants sur les temps péri et extrascolaires a-t-il depuis évolué ?

Depuis le grand mouvement pour une école inclusive lancé par le ministre de l’Education nationale, évolution à laquelle les différentes associations d’élus ont été associées, on constate une véritable implication des collectivités à ce sujet. Malheureusement, l’une des grosses difficultés à laquelle elles sont confrontées n’est toujours pas résolue : les collectivités ne sont toujours pas associées en amont à l’accueil de ces enfants. On peut ainsi apprendre à la rentrée de septembre qu’il va y avoir un accueil d’enfants en situation de handicap qui nécessiteraient un accompagnement sur les temps périscolaires ou extrascolaires, sans avoir les informations qui permettraient de les accueillir au mieux.

Or c’est aux familles de se rapprocher des structures d’accueil. Si cela ne leur pose pas de problème pour l’Education nationale, elles ne pensent pas forcément à se rapprocher de la municipalité pour le périscolaire. Ce que nous réclamons depuis très longtemps à l’AMF, c’est que les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) puissent inclure les temps péri et extrascolaires dans leurs notifications. Cela permettrait à la collectivité d’être dans la boucle dés le départ et de mieux préparer l’accueil de ces enfants.

En l’absence de notification, comment définissez-vous le besoin de l’enfant ?

Dans les Hauts-de-Seine, chaque ville a un référent loisirs et handicap. Nous ne sommes pas là pour faire un diagnostic, mais pour écouter la famille, et travailler avec elle au meilleur accompagnement possible pour l’enfant. A Meudon, si besoin, nous pouvons nous appuyer sur les infirmières municipales. De manière générale, il s’agit surtout d’être à l’écoute de la famille pour faire du sur-mesure, et ensuite de se mettre en lien avec la direction de l’école. La collectivité n’est qu’un maillon.

Les collectivités sont-elles confrontées à des difficultés de recrutement, comme l’Education nationale ?

Oui, il est de plus en plus difficile de trouver du personnel sur les temps particuliers que nécessite l’accompagnement des enfants en situation de handicap. Nous acceptons volontiers les Accompagnant des élèves en situation de handicap (AESH) qui se tournent vers nous pour effectuer des temps complémentaires. A Meudon, nous leur proposons d’ailleurs chaque année. Mais tous n’acceptent pas. Il faut alors jongler avec les différents emplois du temps, avec les compétences et les appétences des animateurs. C’est pour cela que les collectivités déplorent d’être informées si tardivement de la présence d’enfants qui nécessitent un accompagnement particulier.

La collaboration avec l’Education nationale a-t-elle progressé de ce point de vue ?

Les temps péri et extrascolaires représentent les deux-tiers du temps de l’enfant passé en dehors de chez lui. Cela fait donc beaucoup d’heures qui nous incombent. Or la collaboration avec l’Education nationale reste chaotique. L’exemple des équipes mobiles d’appui médico-social (ÉMAS) illustre bien cette incapacité à considérer les temps périscolaires comme des temps de scolarisation. Le déploiement de ces équipes est imminent. Elles vont venir en soutien des professionnels de l’Education nationale pour appréhender la situation des enfants porteurs de handicap, ce qui est très bien. Je viens de recevoir le projet de circulaire définissant leur cahier des charges à laquelle j’ai donné un avis favorable. Mais on n’y fait aucune référence aux temps périscolaires ! Je cela extrêmement dommageable. Il appartient désormais à la commission éducation du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH) de faire remonter cette anomalie. De la même façon, il reste très difficile de construire des formations communes entre nos agents et les professionnels de l’Education nationale. Il serait pourtant souhaitable d’envisager ce type d’évolution car nous accueillons les mêmes enfants !

Le 20 novembre 2020 le Conseil d’Etat a statué sur la prise en charge financière de l’aide individuelle apportée à l’enfant pendant les activités périscolaires : elle incombe aux collectivités. Que pensez-vous de cette décision ?

Les collectivités n’ont pas attendu la décision du Conseil d’Etat. Elles le faisaient déjà, et vont continuer à le faire. Mais si cela leur incombe, les collectivités ne sont pas intégrées pour autant par l’Etat dans le processus de prise en charge de l’enfant. Ce que veulent les collectivités, c’est être considérées comme de véritables partenaires dès le départ !

Source LAGAZETTE DES COMMUNES.

Carnets de profs: dyslexie, handicap… ces collégiens aux « efforts presque surhumains » …

Elèves dyslexiques, en situation de handicap, allophones… Comment ces adolescents, aux besoins d’apprentissage particuliers, sont-ils intégrés dans les collèges ?

Comment vivent-ils l’alternance, du fait de la pandémie de Covid-19, entre cours virtuels et présentiels ?

Carnets de profs: dyslexie, handicap... ces collégiens aux "efforts presque surhumains"

 

Les trois correspondants réguliers de l’AFP, professeurs en collège public, racontent la manière dont ils tentent d’adapter leurs méthodes d’enseignement et d’évaluation pour des élèves qui livrent des « efforts presque surhumains » afin de suivre le rythme.

– « Des marathoniens » –

Céline, 45 ans, professeure d’histoire-géographie dans un collège classé REP+ d’une ville moyenne du Haut-Rhin:

« Il y a des élèves atteints de dyslexie dans presque toutes les classes. Certains nécessitent une prise en charge particulière, avec des accompagnants pour certaines matières.

Lors des cours en distanciel, c’est très difficile pour eux à la maison. On ne peut pas leur demander de reformuler s’ils ne comprennent pas un énoncé par exemple, il y a souvent des problèmes de concentration.

Je me souviens aussi d’un élève malvoyant, que j’ai eu pendant deux années. Il fallait envoyer deux semaines en avance les documents étudiés en classe pour que des personnes au rectorat puissent augmenter les polices, les tailles des cartes, mettre des couleurs plus tranchées…

Tous ces élèves m’ont marquée. Une journée de classe leur demande des efforts presque surhumains. J’avais une élève dont la maman m’expliquait que sa fille s’endormait le soir sur son travail… Ce sont des marathoniens, héroïques : c’est tous les jours de leur scolarité qu’ils doivent déployer tous ces efforts, avec des phases de découragement. »

– « Pas toujours bien intégrés » – 

Camille, 39 ans, professeure d’histoire-géographie dans un collège classé REP+ d’une petite ville des Yvelines:

« Les élèves aux besoins spécifiques ne sont pas toujours bien intégrés. Dans le cas des allophones (nouvellement arrivés en France, ndlr), ils ont tendance à rester entre eux, leurs camarades les traitant parfois de +bledards+. Le but étant qu’ils pratiquent au maximum le français, ce n’est pas l’idéal.

L’adaptation se passe, en ce qui me concerne, surtout dans la manière d’évaluer. Certains élèves ont de grosses difficultés à l’écrit. Je leur propose donc une évaluation orale.

J’essaie de me former moi-même mais j’avoue que, même si je prends de mieux en mieux la mesure et la réalité pour les élèves de ces problèmes, je me sens souvent impuissante. J’ai de plus en plus d’élèves en sixième qui sont incapables de se repérer sur une carte ou une frise chronologique. J’ai beau expliquer et réexpliquer, je vois bien que je n’ai pas les clés pour les faire progresser.

Pour moi, l’école inclusive est le fait de prendre en compte les besoins des élèves et de s’interroger sur la pluralité des intelligences. Aujourd’hui, nous avons pris conscience que certains élèves en difficultés scolaires n’étaient pas des cancres, mais qu’ils ne pouvaient pas être en situation de réussite en raison d’un mode de fonctionnement cognitif différent. »

– Pérenniser les accompagnants –

Philippe, 54 ans, enseigne l’histoire-géographie dans un village du Puy-de-Dôme:

« Dans mes classes, il y a quelques élèves aux besoins particuliers. Ces élèves handicapés à différent titre ne me paraissent pas exclus des autres jeunes.

Ces élèves sont mis dans des classes sans que nous, enseignants, ayons été formés. Je dois donc me conformer à certaines prescriptions mises dans ces dispositifs : pour certains, cela consiste à réduire le nombre de questions lors d’une évaluation ; pour d’autres, il faut fournir des documents écrits plus gros.

Mais, il y a des limites : certains handicaps sont sans doute trop lourds pour une bonne prise en compte dans un collège. Il faudrait aussi des accompagnants plus nombreux et, surtout, plus durables. Si je ne fais pas d’erreur, dans mon établissement, je n’ai pas vu une accompagnante – et oui ce sont très majoritairement des emplois occupés par des femmes – faire plus de deux années scolaires. »

Source ORANGE.

Comment aborder le handicap autrement en classe ? A Orléans, un livret a été distribué aux enseignants…

Un livret de 25 pages a été distribué dans les écoles de l’agglo Orléanaise.

Objectif : Aborder le handicap autrement en classe.

Marina et Yanis avec le petit livret dans leurs mains sur un banc.

 

C’est un petit livre tout en couleurs avec Lila et Ben. Deux écoliers qui ont des copains comme tout le monde. Parmi eux des enfants en situation de handicap : en fauteuil, malentendants, autistes ou encore dyslexiques etc.

Du coup Lila et Ben se posent plein de questions. Pourquoi es-tu assis dans un fauteuil ? Pourquoi portes tu toujours un bandana sur la tête ?

Un livret imaginé il y a deux ans par une Orléanaise : Marina Saadani maman de Yanis, un petit garçon de quatre ans polyhandicapé.

L'affiche du livre où l'on retrouve les différents copains de Lila & Ben.

« Je me suis aperçue qu’il n’y avait pas de support regroupant les six grandes familles de handicap pour permettre aux enseignants de réaliser des temps de sensibilisation et d’échanges. J’ai cherché une illustratrice. Il s’agit de Valérie Gibaud. J’avais plein d’idées elle les a parfaitement dessinées, » explique Marina.

Résultat un livret de 25 pages destiné aux enseignants. Il a été distribué dans les écoles élémentaires de l’agglomération Orléanaise et prochainement dans le département du Loiret.

« Tout le monde concerné »

« Tout le monde est concerné par le handicap », poursuit Marina.

Il n’y a pas que le handicap moteur. A tout moment de la vie on peut malheureusement être victime d’accidents. De troubles visuels, auditifs, ou bien encore de maladies invalidantes.

« Plus vite les enfants seront sensibilisés aux différents handicaps plus vite ils seront ouverts  tolérants et bienveillants envers leurs camarades handicapés. C’est un enrichissement mutuel bénéfique à tous. Le livret aborde le sujet de manière ludique et positive c’est très important ».

Un petit guide réalisé grâce à l’association de Marina, « Des rêves pour Yanis », mais pas seulement. Huit autres associations Orléanaises ont activement participé. Parmi elles : Handi soutien 45, ACGO (association des chiens guide d’Orléans), ou bien encore Accompagner l’autisme.

L’impression de l’ouvrage a été réalisée à Saran près d’Orléans à l’ESAT Jean Pinaud. Une version sonore est par ailleurs disponible grâce à la bibliothèque sonore du Loiret.

Enfin une grande affiche a été réalisée. « L’objectif, conclut Marina est qu’elle soit mise en évidence dans les salles de classe. Pour que le handicap fasse partie du quotidien des enfants et qu’ils puissent l’aborder en toute sérénité ».

Source FR3.

 

Covid-19. C’est la cacophonie autour de la vaccination des profs….

Seuls « les enseignants de plus de 50 ans au contact d’enfants handicapés » et les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) pourront se faire piquer rapidement.

La France peine à édicter une règle claire concernant la vaccination des enseignants (photo d'illustration).

 

Les enseignants doivent-ils être vaccinés en priorité contre le Covid-19 ? Oui, selon dix-neuf pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). La Russie, l’Allemagne, l’Espagne, le Portugal, l’Italie, l’Autriche, la Pologne, l’Estonie, la Lituanie ont fait ce choix. La France, elle, peine à édicter une règle claire.

Le 3 janvier, le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer expliquait que les enseignants faisaient partie des personnels de premier rang ​et que leur vaccination serait souhaitable au mois de mars au plus tard​. Le 1er mars, le ministre de la Santé, Olivier Véran, le renvoyait dans les cordes : Pas de priorisation pour qui que ce soit, en dehors des soignants, des pompiers.

Pas question de vacciner un prof âgé de 30 ans

Depuis, c’est la cacophonie. Début avril, Olivier Véran et Jean-Michel Blanquer semblaient avoir accordé leurs violons : la vaccination aurait lieu d’ici à la fin du mois d’avril​. Mais le 6 avril, Emmanuel Macron a balayé ces conjectures : les enseignants feront partie des publics prioritaires une fois la vaccination ouverte aux moins de 50 ans, soit à la mi-juin. Cela n’aurait aucun sens ​de vacciner un enseignant de 30 ans en priorité sur ses parents de 70 ans​, a-t-il argumenté vendredi 9 avril.

Exceptions

Mais il y aura des exceptions, a précisé Emmanuel Macron : les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) et les personnels au contact de personnes très vulnérables​, soit 70 000 personnes selon lui, auront droit à une vaccination prioritaire » dans ​« les prochaines semaines ». « Les enseignants de plus de 50 ans au contact d’enfants handicapés » pourront se faire vacciner, ​« sans doute » dès cette semaine, a précisé Jean Castex, samedi.

D’où vient ce nombre de 70 000 enseignants prioritaires ?

Le cap semble enfin clair. Mais d’où vient le nombre de 70 000 enseignants prioritaires évoqués par Emmanuel Macron ? Les AESH, à eux seuls, sont 110 000. Et Selon le syndicat national des lycées et collèges (Snalc), 84 % des élèves handicapés sont scolarisés en milieu ordinaire. Dit d’une autre manière, tous les enseignants, ou presque, sont en contact avec un élève handicapé…

Agacé, le maire LR de La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine), Philippe Juvin, par ailleurs chef du service des urgences de l’hôpital européen Georges-Pompidou a pris la décision de faire vacciner tous les enseignants de maternelle et de primaire qui sont sous la responsabilité de la commune », ​dès cette semaine.

Source OUEST FRANCE.

Un club de « bikers » au secours des victimes de harcèlement scolaire… Pour briser le silence…

Lucas a neuf ans. Depuis deux ans, il est victime de brimades à son école.

Ces derniers mois, il a obtenu un soutien de poids.

Celui des Lag Spirit MC City of Popes, un club de « bikers ». Ses membres issus majoritairement des forces de l’ordre roulent pour les victimes d’harcèlement scolaire.

 

Lag Spirit MC City of Popes en escorte devant un établissement scolaire.

 

Quand il rentrait de l’école avec des bleus, Lucas disait à ses parents qu’il était tombé. « En raison de sa pathologie, il est assez maladroit, il a tendance à tomber », reconnaît Cécile sa maman, qui n’imaginait pas un seul instant que son fils puisse être victime de harcèlement scolaire.

« L’année dernière, on a commencé à voir apparaître des bleus suspects sur ses avant-bras et ses jambes, et il nous disait qu’il ne se rappelait plus ».

Lucas est scolarisé en ULIS, une classe adaptée pour les enfants en situation de handicap, à Fuveau. Le petit garçon présente un retard global de développement.

Un enfer dont l’enfant ne parle pas

Un jour, Lucas craque. Il se confie à son parrain. « Il lui a dit : en fait je me fais taper tous les jours ». Cécile découvre avec stupeur que Lucas est le souffre-douleur d’un camarade de classe plus âgé.

La maman alerte la maîtresse, rencontre la direction. Comme rien ne se passe, elle appelle aussi le numéro dédié au harcèlement scolaire, le 3020. Mais rien ne change. Les bleus continuent.

Lucas ne veut plus aller à l’école. Cécile porte plainte. « J’ai dû faire trois gendarmeries avant qu’on accepte de prendre ma plainte », souligne-t-elle.

Entre-temps, la France se retrouve sous cloche à cause du Covid. « Avec le confinement, mon fils a retrouvé un peu de sérénité ». Et à la rentrée suivante, l’enfant harceleur n’est plus là. Il est parti au collège.

Pour Lucas, le répit est pourtant de courte durée. Un jour, il revient de l’école avec des dents cassées. Officiellement en jouant au foot. À la veille des vacances d’hiver, rebelote. Lucas a des bleus dans le dos et à nouveau, des dents cassées.

L’enfant finit par dire « qu’ils lui sont tombés dessus à trois », et qu’ils lui ont « explosé la tête contre le robinet des toilettes ».

Deux enfants de sa classe avouent l’avoir frappé sur les ordres d’un troisième. La directrice promet qu’ils seront punis et les parents informés. Depuis Cécile n’a pas eu connaissance des suites données à l’affaire.

Mais Lucas porte toujours de nouvelles marques sur le corps. « Il a peur d’aller à l’école, ça va faire deux ans que ça dure. Il est fragile, il ne se défend pas et il ne le dit pas aux adultes ».

Des parents qui se sentent impuissants

Les signes ne trompent pas sa maman. « C’était un petit garçon très joyeux et je l’ai vu perdre le sourire. Quand il se fait frapper, il ne veut pas en parler, mais il change de comportement, il est désagréable, il est agressif avec nous, il nous repousse, on voit qu’il n’est pas bien ».

Au fil des mois, Cécile est passée de la surprise à la tristesse puis à la colère et la haine. Seule et impuissante, elle a posté son désarroi sur Facebook.

C’est comme cela que le Lag Spirit MC City of Popes l’a contactée.  « Au moment où j’allais le plus mal, ce sont les seuls qui m’ont répondu », témoigne Cécile. C’est une bouée à laquelle elle a pu s’accrocher.

Le Lag Spirit MC City of Popes, c’est un club de « bikers ». Des motards en blousons noirs, avec tatouages et grosses cylindrées qui semblent tout droit sortis de la série Sons of Anarchy.

Des « bikers » d’un genre particulier. 80 % de ses membres sont des policiers, des gendarmes, des douaniers et des militaires. Encore en activité ou à la retraite. Sur leur temps libre, ils roulent pour une grande cause : lutter contre le harcèlement scolaire.

Un club de "bikers" au secours des victimes de harcèlement scolaire

Des bikers en escorte

L’initiative est née en région parisienne en 2017 et a essaimé à travers la France. Le « chapitre » City Of Popes (l’antenne, ndlr), basé à Carpentras, existe depuis un peu plus d’un an. Ses bikers couvrent le grand quart sud-est du pays.

« Fort ensemble », c’est la devise de ces motards au grand cœur. L’objectif est que les victimes ne se sentent plus seules. Mardi prochain, les Lag Spirit viendront en nombre à l’école de Lucas, à Fuveau, comme ils l’ont fait cette semaine, pour Michaela, collégienne en souffrance, à Carpentras.

« On fait une escorte, explique Yul, le président du chapitre City Of Popes, on va chercher l’enfant devant l’établissement scolaire, et on le ramène à la maison en moto, derrière son parrain. »

Les bikers suivent deux autres collégiens de 13 et 14 ans.

« Ça montre à l’enfant que les « grands frères » viennent le chercher en bécane et ça a un fort impact pour lui, souligne-t-il. Sur les harceleurs aussi. Le « style biker, avec barbes et tatouages, c’est assez imposant, surtout avec l’effet de groupe ».

Il ne s’agit pas pour autant de jouer les gros bras devant les établissements. « On n’est pas là pour les intimider, même s’il y a un impact visuel important », précise Yul, qui est aussi le parrain de Lucas. « Quand il nous voit, il a la banane et c’est déjà une première victoire ».

« Au début, il était impressionné parce qu’ils ont des grosses motos et ils sont barbus, se souvient Cécile. Mais ils ont un lien très particulier. Avec eux, Lucas se sent soutenu et protégé, parce qu’il a peur et il a honte de ce qui lui arrive », ajoute sa maman.

Le moto-club aide aussi les parents dans leurs démarches administratives et judiciaires, notamment dépôt de plainte.

« Ils sont souvent démunis, ils ne savent pas à quelle porte frapper, indique Yul, on les met en contact avec des collègues qui s’occupent de ça, à la brigade des mineurs ».

Briser le silence

« Ils m’ont conseillée aussi d’aller faire constater les blessures chez un médecin et de prendre des photos, des petits trucs auxquels on ne pense pas forcément », renchérit la maman de Lucas.

Cécile espère aussi que cela permettra de briser la loi du silence. « Je n’ai pas envie qu’un jour les pompiers m’appellent parce qu’il a pris le coup de trop, et qu’il est dans le coma, ou qu’il essaie d’en finir parce qu’il n’arrive plus à porter ce fardeau ».

En France, selon l’Observatoire de la santé, le harcèlement scolaire touche 12 % des élèves au primaire, 10 % au collège, 4 % au lycée. Au total, 700.000 élèves subissent le harcèlement de leurs camarades de classe chaque année.

Source FR3.

800 € de salaire en moyenne, les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) manifestent leur colère à Tours…

Les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) sont au coeur de la loi de 2005 sur le handicap et l’inclusion scolaire.

Une profession exercée surtout par des femmes, sous-payées, peu formées, sur des temps partiels imposés.

Témoignages.

Manif des AESH, ce 8 avril 2021, devant la Préfecture d'Indre-et-Loire

 

« On ne peut plus accepter en 2021 que des personnes aussi importantes dans notre société soient si peu considérées, que ce soit en terme de formation, de salaire ou de reconnaissance »

Simon Délas, Professeur des Ecoles, délégué FSU

La FSU est l’une des nombreuses formations de l’intersyndicale appelant à une première journée nationale de mobilisation des AESH, ce jeudi 8 avril 2021.

Rien qu’en Indre-et-Loire, près de 900 personnes accompagnent un millier de jeunes handicapés dans leur parcours scolaire. Et quasiment tous ces AESH (ou plutôt toutes, faudrait-il dire, plus justement) sont employés sur des contrats à temps partiel imposés, à 20 ou 24 heures par semaine. 24 heures, au plan salarial, équivalent à 61 % d’un SMIC. Les AESH vivant seules ou seuls se retrouvent ainsi nettement sous le seuil de pauvreté (885 € par mois).

« C’est un véritable métier qui n’est pas reconnu comme tel, et c’est pourtant sur ses missions que repose la politique nationale sur l’inclusion scolaire, mise en place par la loi handicap de 2005 », ajoute M. Délas.

Dans le cortège de la manifestation à Tours, beaucoup de femmes ce 8 avril 2021.

800 euros pour 10 ans d’ancienneté

Ce jeudi 8 avril, Valérie a décidé de se joindre à la manifestation organisée à Tours. A 50 ans, cette AESH qui compte plus de dix ans d’ancienneté, touche 800 euros de salaire net :

« Je suis passée en CDI après 6 ans d’exercice du métier. Mon employeur est l’Inspection Académique. On a beau accumuler les années d’expérience, l’ancienneté n’est pas valorisée. Je travaille 24 heures par semaine depuis plus de dix ans. Je m’occupe en ce moment de trois enfants en accompagnement mutualisé. Ce n’est pas très bon pour les enfants, il est impossible de mener à bien toutes nos missions pour la semaine. Avant, tout se faisait en accompagnement individualisé. »

Pour arriver à joindre les deux bouts, nombre d’AESH tentent de prendre un deuxième emploi, souvent dans les cantines, l’accueil périscolaire après l’école ou dans les colos pendant les vacances. Mais il bien souvent difficile, voire impossible, de jongler entre les emplois du temps

Et, côté formation, ce n’est guère mieux :

« Les AESH qui accompagnent des élèves en fauteuil doivent le manipuler, l’aider pour aller aux toilettes, le déshabiller, explique Simon Délas.Ce sont des techniques de l’ordre du soin, que l’on apprend aux infirmières et aides-soignants. Mais bien des AESH n’ont pas eu de formation pour ça. Et s’il arrive un accident, une chute dans les toilettes, qui sera responsable?… »

« Nous avons la passion de notre métier, nous l’aimons, mais nous sommes des travailleuses pauvres, en situation précaire, c’est indécent en 2021! Nous aimerions travailler plus et gagner correctement notre vie, nous ne demandons pas des salaires mirobolants, juste une reconnaissance de ce que nous faisons sur le terrain. »

Valérie, AESH sur la métropole de Tours

Officiellement, l’inclusion scolaire des élèves en situation de handicap reste une priorité du ministre de l’Education Nationale. « Pourtant, selon l’intersyndicale, il fait le choix de maintenir dans la précarité les 110 000 AESH qui jouent un rôle essentiel dans l’accompagnement de la scolarité de ces élèves. »

Malgré la promesse faite il y a un an d’engager un chantier sur le temps de travail et la rémunération, les AESH ne voient toujours rien venir.

Source FR3.

 

Covid-19 : quand la Ville de Paris demande le règlement des activités extrascolaires annulées…

Les Parisiens viennent de recevoir une lettre de la municipalité les invitant à régler l’ensemble des frais annuels des activités périscolaires.

À Bordeaux, les familles ont été remboursées.

 

Cours de théâtre, sport, peinture… La plupart des activités proposées dans les centres d’animation n’ont pas pu avoir lieu depuis le début de l’année scolaire en raison des mesures sanitaires. Pourtant, les Parisiens viennent de recevoir une lettre de la mairie de Paris les invitant à régler la totalité du montant, selon Europe 1. « Il y aura des compensations financières mais nous ne savons pas encore sous quelle forme», revendique la Ville de Paris.

La mairie met en avant que le règlement est demandé dans un souci d’équité. Certains Parisiens avaient en effet réglé l’ensemble des frais en une seule fois au début de l’année. «Grâce à ça, les compensations financières pourront être attribuées de la même manière à tous les adhérents.»

Une solution peu appréciée par les parents parisiens. « Nos enfants n’ont eu que six cours depuis le début de l’année. Il serait plus logique de rembourser les familles qui ont payé l’intégralité de l’inscription à la rentrée », déclare Coline, mère de famille dans le 18e arrondissement.

À bordeaux, les frais sont remboursés

À Bordeaux, les familles ont directement été remboursées. Les habitués d’un centre ont pu demander des avoirs également. À Lyon ou Marseille, les activités périscolaires sont gérées par des associations qui ont remboursé leurs adhérents ou leur ont proposé des avoirs.

En ce qui concerne les inscriptions en centres de loisirs pour les vacances de Pâques, elles ont pu être annulées et ne seront pas facturées. Même à Paris.

Source LE FIGARO.

Laval : maman d’enfant autiste cherche structure d’accueil… désespérément !…

C’est l’histoire d’une maman à bout de nerf.

Depuis des mois, elle attend la reconnaissance de l’autisme lourd de son petit garçon, pour pouvoir l’inscrire, à la rentrée, dans une structure adaptée.

Maintenant qu’elle l’a, il n’y a pas de place pour lui.

Juste une liste d’attente.

Lilouan et sa maman

 

Elise Borde est Lavalloise. Son petit garçon de 5 ans est lourdement handicapé. Il souffre d’autisme. Un autisme lourd qui l’empêche d’être scolarisé.  » Il ne communique que par pictogrammes, par images« , explique la maman. Jusqu’à présent, le petit garçon est accueilli dans une UEM, une classe spéciale, dans une école ordinaire, Le Petit Prince, à Laval. Mais, à la rentrée, il sera trop grand et il devra quitter l’école. Sauf que, à ce jour, il n’y a aucune place pour le recevoir dans les structures adaptées à son handicap. La maman risque de devoir quitter son emploi pour s’occuper de son fils.

Des mois à attendre une certification

Pour avoir une chance d’être admis à la SATED de Laval, la structure adaptée aux enfants autistes, il faut recevoir une certification de la CDAPH, la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées. Et ça, il a fallu des mois pour qu’Elise finisse par l’obtenir, sésame indispensable, pour une prise en charge. A tel point, qu’elle a créé une page facebook pour alerter les élus.

L’attente, encore!

A présent que le petit Lilouan a obtenu la certification de son handicap, il doit encore attendre. Il se retrouve sur une liste d’attente. Pour l’instant, pas de place à la SATED. C’est l’ARS, l’Agence Régionale de Santé, qui a pouvoir de créer les structures et les places. Dans le département, sur 3 000 enfants en situation de handicap, 4 sont dans la même situation de Lilouan.

Ouverture de plusieurs classes à la rentrée

A la rentrée prochaine, l’ARS,  devrait ouvrir deux unités d’enseignement maternelle et élémentaire, pour les enfants autistes, afin de maintenir la politique d’école inclusive portée par l’Agence Régionale de Santé. En septembre 2020, une plateforme d’orientation et de coordination a été ouverte, capable de proposer aux familles, dès les premiers signes d’alerte, l’accès à des interventions précoces, pour les enfants de 0 à 6 ans, sans attendre le diagnostic.

Un million d’euros a été versé, pour un pôle de compétences et de prestations externalisées ( PCPE) pour contribuer à la gestion des listes d’attente.

Source FRANCE BLEU.

Laval : l’épuisement des parents de Lilouan pour faire reconnaître l’autisme lourd de leur enfant….

C’est une bouteille à la mer que lance Élise Borde, inquiète du peu d’empressement montré par la Maison Départementale des Personnes Handicapées de la Mayenne pour « notifier » que son enfant de 5 ans et demi est autiste profond.

Un document qui lui donnerait accès à une structure adaptée.

Lolouan, enfant autiste, en Mayenne, ses parents se heurtent aux difficultés administratives

 

« Nous avons sollicité la MDPH de la Mayenne pour une notification, un document « certifiant » que mon enfant est autiste profond ». La MDPH s’engage à donner une réponse aux familles avant quatre mois, et pour l’instant, l’institution sensée soutenir les personnes handicapées et leurs aidants, ne se manifeste pas. Pire, elle reste sourde à tous les appels.

Pourtant cette notification ne l’engage en quoi que ce soit. Juste un document qui permettrait d’inscrire le petit Lilouan dans une structure adaptée. Et encore, seulement sur la liste d’attente. Sans garantie de pouvoir intégrer une structure adaptée à la rentrée de septembre.

« Lilouan est actuellement scolarisé en unité d’enseignement maternel à Laval (unité scolaire spécialisée au sein d’une école standard). Sa scolarité au sein de cette unité s’arrête au mois de juin car nous avions un accord pour 3 ans avant l’orientation vers une structure médico-sociale. Nous avons déposé un dossier à la Maison De l’Autonomie pour le renouvellement de ses droits en tant que personne handicapée en France, le 15 novembre. Depuis le dossier reste en attente de traitement malgré nos appels nos relances… nous avons de notre côté entrepris des démarches pour l’inscription dans deux structures pour la suite ».

La maman est inquiète, les jours passent : « Il y aurait une quarantaine d’enfants déjà en attente. Le département indique vouloir privilégier les processus d’inclusion, mais cette solution est inadaptée pour Lilouan. Il y a urgence à créer des places dans des établissements spécialisés pour ces enfants ».

Élise Borde ne sait plus comment agir pour préparer la prochaine rentrée de son enfant. « Quand j’appelle la MDA, que je demande un responsable, on me répond que ce n’est pas possible ».

Une bouteille à la mer

Alors elle a créé une page Facebook, pour sensibiliser à cette situation. « Une page lancée comme une bouteille à la mer ». Et une prise en compte a commencé à s’opérer. Élisabeth Doineau, sénatrice de la Mayenne, est intervenue. Elle est aussi conseillère départementale et déléguée à l’accès aux soins. Et donc en responsabilité de la MDPH.

« J’ai ainsi obtenu un rendez-vous, c’est mieux qu’une réponse au téléphone, pour autant ça ne répond pas exactement à ma demande ».

Pour Élise il y a urgence, la prise en charge de Lilouan s’arrêtera en juin prochain. « Dans quatre mois notre fils n’aura plus aucun accompagnement lié à son lourd handicap, nous sommes au bord de l’épuisement face à ce handicap, et tous les à côtés qu’il comporte ». Et disposer de ce document serait l’amorce d’un soulagement.

Sollicitée  par notre rédaction, la MDPH a indiqué qu’elle nous répondrait sous 24 à 48 heures.

Source FR3.