Handicap à l’école : à Toulouse, le protocole sanitaire pénalise les élèves…

Pour éviter le brassage des élèves dans les classes, l’Education nationale a suspendu l’enseignement dans des classes parallèles pour les enfants en situation de handicap.

Une mère de famille toulousaine s’indigne et demande un retour au dispositif de l’école inclusive.

Les enfants doivent choisir entre leur classe spécialisée et la classe inclusive à l’enseignement classique.

 

« C’est une décision scandaleuse et inappropriée » ! Maïotte Cartiaux, mère de fillette de 10 ans scolarisée à l’école Falguière dans le cadre d’un enseignement adapté à son handicap, est vent debout contre les dispositions du nouveau protocole sanitaire imposé depuis le début du mois de mai par le ministère de l’Education nationale.

Ce dispositif touche les élèves de classe ULIS (Unité Localisée d’Inclusion Scolaire) qui bénéficient parallèlement d’une inclusion en classe ordinaire. « Nous avons reçu une lettre de la direction de l’école qui nous expliquait que pour limiter les brassages entre les classes, les enfants en situation de handicap devaient désormais suivre tous les enseignements avec le même groupe d’élèves, explique Maïotte Cartiaux. Soit dans leur classe ULIS, soit dans la classe ordinaire, il n’est plus possible de mixer les deux alors que c’est tout l’intérêt de cette approche inclusive ».

Surtout, cette parente d’élève s’étonne d’une décision aussi abrupte et unilatérale au regard des enjeux sanitaires. « Comment peut-on parler de brassage quand cela concerne, par établissement, 10 ou 15 élèves, s’étonne-t-elle. Ces élèves qui sont déjà en difficulté, le seront encore plus à cause de cette décision. Comment peut-on les pénaliser de la sorte ? Et comment peut-on demander à une équipe enseignante de faire un choix entre la classe ordinaire et la classe ULIS pour la poursuite de l’enseignement ? »

Maïotte Cartiaux remarque au passage que l’on pourrait très bien gérer la crise sanitaire et la détection de cas positifs au Covid avec les tests salivaires qui devaient être généralisés dans les écoles pour prévenir les contaminations. Ce qui n’est apparemment pas le cas, mais qui aurait pourtant permis de respecter au mieux la fragile scolarité de ces enfants.

« L’école inclusive à l’heure du déconfinement est pourtant prioritaire »…

« Comment faire comprendre à ma fille que, son équilibre scolaire déjà précaire va être chamboulé, qu’elle ne pourra plus aller dans sa Classe ULIS pour continuer à apprendre, écrire, compter de façon adaptée avec son instit, mais que désormais cela se fera dans une classe ordinaire avec une institutrice, qui j’en suis certaine fera de son mieux et qui a d’ailleurs toute ma confiance ».

Lors de son discours sur le déconfinement progressif, Emmanuel Macron avait pourtant bien exprimé son souhait de ne pas voir les soins s’arrêter pour ces enfants en situation de handicap et précisé qu’ils étaient prioritaires.

« Or, le dispositif ULIS et l’inclusion en classe ordinaire font partie de ce que l’on appelle un soin, même s’il se déroule au sein d’un établissement scolaire, poursuit Maïotte Cartiaux. Sur le site du gouvernement, au sujet de l’école inclusive à l’heure du déconfinement, il est écrit que les élèves en situation de handicap font partie des élèves prioritaires. Il est clair qu’avec cette nouvelle mesure sanitaire, ces enfants ne le sont plus ».

Aujourd’hui, elle attend une évolution du protocole sanitaire qu’elle espère pour la semaine prochaine, tout en redisant à l’équipe enseignante de l’école Falguière « tout son soutien pour tout son travail et ses efforts ».

Source LA DEPÊCHE.

 

Pour marque-pages : Permaliens.