Covid-19 : en Italie, 500 familles de proches décédés du virus réclament 100 millions d’euros à l’État…!

Environ 500 familles de victimes de la pandémie de Covid-19 vont déposer une plainte au civil et réclamer cent millions d’euros à l’État italien qu’ils accusent « de graves omissions dans la gestion de la crise, rapportent ce mercredi 23 décembre les médias italien.

Le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte

 

La plainte vise le chef du gouvernement Giuseppe Conte, le ministre de la Santé Roberto Speranza et Attilio Fontana, président de la Lombardie, région la plus touchée par la pandémie avec près de 25.000 des quelque 70.000 morts enregistrés en l’Italie depuis février.

Cette plainte au civil fait suite à environ 300 plaintes au pénal, selon une association de proches des victimes à l’origine de ces procédures judiciaires, le Comité «Noi denunceremo» (nous dénoncerons), déposées au cours des derniers mois, essentiellement auprès du parquet de Bergame (nord).

Le parquet mène plusieurs enquêtes distinctes liées à cette tragédie.

D’importants reproches sur la mise en place des « zones rouges »

Les avocats de «Noi denunceremo» reprochent «de graves omissions aux autorités publiques régionales lombardes et au gouvernement central» dans l’organisation de la riposte à la pandémie, écrit mercredi le quotidien local «Bergamonews» sur son site.

Ils critiquent, entre autres, l’absence d’un plan national anti-pandémies mis à jour et les retards dans la création d’une «zone rouge» en février, comprenant deux communes du département de Bergame, Nembro et Alzano Lombardo, particulièrement touchées par le coronavirus.

Les premières «zones rouges» ont été établies fin février sur décision du gouvernement italien et ont concerné une dizaine de municipalités en Lombardie, notamment Codogno, la ville du «patient numéro un».

Début mars, l’épidémie a continué de se propager, avec deux foyers plus importants, dans les deux communes de Nembro et d’Alzano mais la zone rouge n’y a été instaurée que le 9 mars, les autorités régionales et le gouvernement de Rome se rejetant la responsabilité de ce retard.

L’Italie reconfinée

Ces plaintes interviennent alors qu’un nouveau confinement est entré en vigueur en Italie pour les fêtes de fin d’année, depuis 21 décembre au 6 janvier, pour éviter un nouveau rebond de l’épidémie de COVID-19, a annoncé le président du Conseil Giuseppe Conte. « Nos experts craignent que la courbe de contagion n’augmente pendant la période de Noël », a-t-il justifié à l’issue d’un conseil des ministres.

Pendant cette période, il est  interdit de voyager d’une région à l’autre, y compris pour se rendre dans une résidence secondaire, sauf pour motif de santé ou professionnel. Le commerce de détail, dont les bars et restaurants, est fermé. En théorie, une seule sortie par foyer et par jour est tolérée. Les célébrations religieuses seront autorisées jusqu’à 22 h.

Le chef de l’exécutif a concédé que les autorités n’avaient ni les moyens ni la volonté de contrôler le respect des mesures de confinement à domicile, mais il a demandé aux Italiens de respecter la limite de deux invités adultes.

Les commerces alimentaires, mais aussi les salons de coiffure, les pharmacies, les bureaux de tabac et les blanchisseries – de même que les librairies – resteront en revanche ouverts.

« Nous pouvons parler de zone rouge », a déclaré Giuseppe Conte, précisant que le confinement serait allégé les 28, 29, 30 décembre ainsi que le 4 janvier. Ces jours-là les commerces seront accessibles jusqu’à 21 h, et il sera possible de se déplacer sans justification.

L’Italie compte 60 millions d’habitants et a l’une des populations les plus âgées d’Europe. La décision a été prise à l’issue de plusieurs jours de discussions au sein de la coalition gouvernementale, dont certaines composantes souhaitaient un confinement total et d’autres, des mesures plus limitées pour ménager les entreprises en difficulté et permettre les rassemblements familiaux.

 l’Italie frappée elle aussi par la nouvelle variante du Covid-19

La nouvelle variante du coronavirus, qui a provoqué l’isolement du Royaume-Uni, a également été détectée sur les tests de trois personnes en Italie. l’Italie pourrait bien aussi affronter la nouvelle variante du coronavirus, jugée plus contagieuse. Elle a en tout cas été détectée auprès de trois Italiens, « C’est officiel pour un couple : lui est britannique, elle est italienne. Ils vivent dans la région de Rome », rapporte Alban Mikozy pour France 2 . « C’est très probable également pour une étudiante italienne qui vit en Angleterre et qui est rentrée à Bari, dans le sud de l’Italie »

Source FR3.

Coronavirus : Des étudiants en médecine et élèves infirmiers ne toucheront pas la prime Covid-19… Obligés de rembourser !

A Saint-Etienne, environ 70 étudiants doivent rembourser la prime Covid, attribuée par erreur.

Coronavirus : Des étudiants en médecine et élèves infirmiers ne toucheront pas la prime Covid-19

Ils n’auront pas droit à la prime attribuée aux soignants. Des dizaines d’élèves infirmiers et étudiants en médecine, qui ont prêté main forte pendant la crise, ne pourront pas toucher la récompense promise aux soignants après l’épidémie de coronavirus. En cause ? Des critères trop sélectifs, auxquels ils ne sont pas éligibles.

D’après le décret paru au Journal officiel le 13 juin, rappelle BFMTV, les personnels engagés dans la lutte contre l’épidémie peuvent recevoir une prime exceptionnelle entre 1.000 et 1.500 euros. Mais le versement de cette prime est soumis à conditions : les personnels concernés doivent avoir travaillé au moins cinq demi-journées par semaine entre le 1er mars et le 30 avril, avec moins de 15 jours calendaires d’absence pendant cette période. Les étudiants qui sont sous ce seuil de 30 jours sont donc privés de cette gratification.

Une mesure « injuste »

C’est le cas d’environ 70 étudiants de la faculté de médecine de Saint-Etienne (Loire), qui devront rembourser la prime Covid accordée par erreur fin juin par le CHU local. « Plus de 150 étudiants de la réserve sanitaire, 600 en comptant les internes, vont percevoir cette prime », a toutefois précisé le CHU.

Idem à Angers (Maine-et-Loire), où une trentaine d’étudiants infirmiers ont bien apporté leur aide, mais entre le 30 mars et le 27 avril, soit bien après les dates fixées par le décret. « Ces étudiants se retrouvent sans rien, alors qu’ils étaient tous mobilisés en secteur Covid au CHU. C’est tout simplement injuste », a commencé Emmanuel Dubourg-Davy, secrétaire général Force ouvrière, auprès de nos confrères de Ouest-France.

Source 20 MINUTES.

Coronavirus : Presque tous les départements vont verser la prime Covid aux aides à domicile…

Cette aide qui doit être versée avant Noël dépasse les 1.000 euros dans les trois quarts des départements.

Coronavirus : Presque tous les départements vont verser la prime Covid aux aides à domicile

 

La quasi-totalité des départements ont accepté de verser une « prime Covid » aux professionnels de l’ aide à domicile. La mesure va être appliquée en vertu d’un accord avec l’Etat qui finance la moitié de cette gratification, a indiqué jeudi la ministre déléguée à l’Autonomie, Brigitte Bourguignon.

Selon une carte détaillée transmise par le ministère, comprenant également les collectivités d’outre-mer, cette aide qui doit être versée avant Noël dépasse les 1.000 euros dans les trois quarts des départements et est en deçà dans une vingtaine d’autres. Seuls les départements de la Loire et du Jura n’ont à ce jour pas accepté le principe d’une prime.

D’abord privés de la récompense

Les professionnels de l’aide à domicile avaient, dans un premier temps, étaient exclus de cette récompense octroyée aux personnels en première ligne face au coronavirus. Sa prise en charge revenait exclusivement aux conseils départementaux.

Début août, Emmanuel Macron avait annoncé que l’Etat avait trouvé un accord avec les départements, en débloquant 80 millions d’euros pour les aider à financer cette aide. Un mois auparavant, seuls 19 départements sur 101 avaient accepté de verser cette prime. Ils étaient 74 à s’être engagés dans cette démarche en octobre.

Source 20 MINUTES.

Coronavirus en entreprise : Un employeur peut-il obliger ses salariés à se faire vacciner ?…

Les employeurs veulent éviter tout risque de cluster dans leur entreprise.

Coronavirus en entreprise : Un employeur peut-il obliger ses salariés à se faire vacciner ?

 

  • Emmanuel Macron a expliqué ne pas croire en la vaccination obligatoire, ne connaissant pas tous les éléments sur ce vaccin, ni sur le virus.
  • Rentre obligatoire la vaccination auprès de leurs employés permettrait aux chefs d’entreprise d’éviter de créer des clusters et d’alléger leur responsabilité face aux contaminations dans les bureaux.
  • Mais seule la loi peut obliger des citoyens à se faire vacciner. Et c’est le cas pour certaines professions exposées à des risques de contamination.

« Je ne crois pas à la vaccination obligatoire pour ce vaccin […]. » Il y a quelques jours, chez nos confrères de Brut, Emmanuel Macron expliquait ne pas vouloir imposer le vaccin contre le Covid-19, pour le moment. Une phrase qui a dû réjouir les 43 % de Français qui ne souhaitent pas recevoir de dose. Mais une campagne de vaccination massive pourrait signifier non pas la fin immédiate de l’épidémie, mais un retour « à la normale » pour les travailleurs. Fin du télétravail, reprise des activités stoppées par la situation sanitaire…

Certains employeurs pourraient donc être tentés de l’exiger au sein de leur entreprise, pour éviter tout risque de contamination. Mais peuvent-ils le faire ? 20 Minutes a interrogé Emmanuel Gayat et Stéphane Martiano, avocats au barreau de Paris et spécialistes du droit du travail, pour en savoir plus.

Un employeur peut-il imposer la vaccination à ses salariés ?

NON. « L’obligation vaccinale est du domaine de la loi, c’est le législateur qui fixe les règles », explique Emmanuel Gayat. Ainsi, tant que la vaccination contre la COVID-19 n’est pas rendue obligatoire par le Code de santé publique, elle ne peut pas être imposée aux salariés par les employeurs.

Il existe bien des vaccins obligatoires pour des segments de la population (par exemple les enfants) ou pour certaines professions (indiquées dans les articles L.3111-4 et 3112-1 du Code de la Santé publique). C’est le cas, par exemple, des personnels d’Ehpad qui doivent être immunisés contre l’hépatite B, la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite et la grippe, pour travailler au contact de personnes âgées. Même contrainte pour les personnels qui exercent en laboratoire de biologie médicale, ils doivent être immunisées contre la fièvre typhoïde. Dans certains secteurs, comme les personnels de santé, une obligation pourrait-elle voir le jour ? Rien de certain, selon Stéphane Martiano : « Il y a une proportionnalité entre le risque et l’atteinte à la liberté. Il faut que ce soit justifié par les conditions de travail. »

Un employeur peut-il inciter ses salariés à se faire vacciner ou faire de la publicité pour le vaccin ?

OUI. « Un employeur peut faire autant de publicité qu’il veut tant qu’il ne demande pas de certificat de vaccination à ses employés », résume Emmanuel Gayat. A l’image des campagnes d’incitation pour la grippe saisonnière, les entreprises pourraient afficher des incitations à la vaccination dans les locaux. En revanche, si l’employeur veut recommander le vaccin à ses employés directement, il ne peut le faire que sur proposition du médecin du travail, selon l’article R 4426-6 du Code du travail. Stéphane Martiano détaille ces conditions : « Il faut justifier ces recommandations. Ce peut être pour des salariés particulièrement exposés au virus, ou en contact direct avec des personnes fragiles. Dans un Ehpad, par exemple. » Mais cette recommandation n’a toujours pas valeur d’obligation pour les salariés.

Un employeur peut-il conditionner un retour sur le lieu de travail à une vaccination ?

NON, SAUF… pour les professions concernées par les articles L.3111-4 et 3112-1, encore eux. Pour les autres, si le télétravail peut toujours être encouragé pour ceux qui le peuvent, une non-vaccination ne doit pas empêcher un salarié de revenir sur son lieu de travail. Aux employeurs qui voudraient avancer l’idée que la proximité serait trop grande entre travailleurs, dans un open space par exemple, Stéphane Martiano répond que ce sera difficile à justifier : « Il y a d’autres moyens de prévenir les contaminations, avec les masques, le gel, les panneaux en plexiglas, la distanciation ou le télétravail alterné. »

Un employeur peut-il sanctionner un salarié pour un refus ?

OUI ET NON. Un chef d’entreprise qui voudrait sanctionner un refus du vaccin par ses salariés s’exposerait à des poursuites. Pour Emmanuel Bayat, cela n’empêchera sans doute pas certains employeurs de le faire : « Mais ils n’auraient aucune chance de s’en sortir sans passer par la case Prud’hommes. Et là, ce sont eux qui seraient sanctionnés. »

L’employeur pourrait alors choisir de placer les salariés récalcitrants en congés ou en activité partielle. Un jeu dangereux selon Stéphane Martiano : « Il faudrait vraiment prouver scientifiquement que la vaccination permet d’éviter la contamination. Que la personne se trouve en position de contaminer des personnes fragiles. Et que tous ces éléments objectifs soient approuvés par le médecin du travail. » Sans cela, les salariés gardent leur liberté de choix.

Source 20 MINUTES.

Coronavirus : Selon le ministre de la Santé britannique, la nouvelle souche est « hors de contrôle »…

Le ministre de la Santé a justifié le reconfinement d’une partie du pays par la rapidité de la propagation de cette nouvelle souche du virus

Coronavirus : Selon le ministre de la Santé britannique, la nouvelle souche est « hors de contrôle »

Une nouvelle souche du coronavirus « hors de contrôle ». C’est ainsi que le ministre de la Santé britannique, Matt Hancock, a justifié le reconfinement de Londres et d’une partie de l’Angleterre. « Nous devions reprendre le contrôle, et la seule manière de le faire, est de restreindre les contacts sociaux », a déclaré Matt Hancock sur Sky News. Et d’ajouter : « Ce sera très difficile de la garder sous contrôle jusqu’à ce qu’un vaccin soit déployé. »

Le gouvernement du conservateur Boris Johnson a annoncé samedi soir le reconfinement de Londres, du sud-est de l’Angleterre et d’une partie de l’est, contraignant plus de 16 millions d’habitants à rester chez eux et à renoncer aux retrouvailles de Noël. Les commerces non essentiels ont fermé et tous les déplacements en dehors de ces zones, placées sous le niveau d’alerte le plus élevé, que ce soit pour aller ailleurs au Royaume-Uni ou à l’étranger, sont interdits. Les pubs, restaurants et musées y étaient déjà fermés depuis mercredi.

Une propagation plus rapide

« C’est un énorme défi jusqu’à ce que nous ayons déployé le vaccin pour protéger les gens. C’est ce à quoi nous serons confrontés au cours des deux prochains mois », a prévenu Matt Hancock. Le Royaume-Uni a informé l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de la propagation plus rapide de la nouvelle souche, « jusqu’à 70 % » selon le Premier ministre Boris Johnson.

De précédentes mutations du SARS-CoV-2 ont déjà été observées et signalées dans le monde. Le conseiller scientifique du gouvernement, Patrick Vallance, avait indiqué samedi que cette nouvelle variante, en plus de se propager rapidement, devenait aussi la forme « dominante », ayant entraîné « une très forte hausse » des hospitalisations en décembre. Elle serait apparue mi-septembre à Londres ou dans le Kent (sud-est), selon lui.

Source 20 MINUTES

Coronavirus : La France doit-elle s’inquiéter du variant du Covid-19 détecté au Royaume-Uni ?…

La France et de nombreux pays, ont mis en quarantaine le Royaume-Uni où circule un variant du coronavirus, suspecté de rendre le Covid-19 plus contagieux.

Coronavirus : La France doit-elle s'inquiéter du variant du Covid-19 détecté au Royaume-Uni ?

  • Des frontières qui se ferment, un baromètre de l’angoisse qui augmente… L’apparition d’une nouvelle souche du Covid-19 au Royaume-Uni a provoqué un certain chaos en Europe à quelques jours de Noël.
  • En effet, il est soupçonné de rendre le coronavirus plus contagieux, en revanche il n’y a pas d’alerte sur une augmentation des cas graves et de la mortalité. L’Organisation mondiale de la Santé a rassuré lundi soir : la nouvelle variante du virus « n’est pas hors de contrôle ».
  • La France a suspendu ses liaisons terrestres et aériennes avec le Royaume-Uni depuis dimanche soir. Mais cela suffira-t-il à éviter l’arrivée sur le territoire de ce variant ? « 20 Minutes » fait le point.

La liste des pays qui suspendent leurs vols vers ou depuis le Royaume-Uni s’allonge ce lundi. Après la France et l’Allemagne, dimanche, le reste de l’Europe et du monde met en quarantaine le Royaume-Uni, où un nouveau variant du coronavirus a été détecté ces derniers jours. Le président de la République Emmanuel Macron a appelé lundi à « redoubler de vigilance » après une « mutation problématique » du coronavirus qui a justifié la suspension pour 48 heures de toutes les arrivées en provenance du sol britannique. Si la communauté scientifique a encore peu de certitudes sur ce variant et ses conséquences, l’inquiétude est de mise. 20 Minutes vous explique pourquoi.

Pourquoi ce variant inquiète tant ?

Ce n’est pas la première fois qu’on observe que le coronavirus évolue. « C’est normal qu’il y ait des variants, puisque le virus a tendance à muter, nuance Olivier Schwartz, responsable de l’unité Virus et Immunité à l’  Institut Pasteur. Un virus ARN est composé d’une séquence d’environ 30.000 lettres. Quand il entre dans une cellule, il va faire de nouvelles copies de cette séquence grâce à une enzyme. De temps en temps, cette enzyme peut faire des erreurs. » La plupart du temps, cette mutation désavantage le coronavirus. « Si elle produit un avantage sélectif, ce dernier virus sera sélectionné, car il peut se multiplier plus efficacement que le virus parental, reprend le virologue. C’est un phénomène qui arrive souvent et qui montre la capacité d’adaptation du virus à son hôte. »

Ce variant venu de Grande-Bretagne peut inquiéter pour plusieurs raisons. « Au Royaume-Uni, il a été observé une progression rapide de la part de ce variant parmi les virus séquencés », relève Florence Debarre, chercheuse au CNRS et spécialiste de la modélisation en épidémiologie. Est-ce dû au hasard ? A des événements super-propagateurs ? Ou le signe que ce variant rend le coronavirus plus contagieux ?

« Pour le moment, on a seulement des études épidémiologiques, balbutiantes, qui montrent qu’il se propage vite », nuance le virologue. Les autorités britanniques ont en tout cas signalé au reste du monde que ces mutations pourraient rendre le coronavirus plus contagieux. Une hypothèse que des études en laboratoire doivent venir infirmer ou confirmer. « Il faut purifier le virus pour voir comment il se comporte, souligne le virologue. « On a des suspicions, mais pas de preuve, insiste Florence Debarre. On sait en revanche que ce variant est caractérisé non par une, mais par une vingtaine de mutations. Un nombre plus élevé que les autres variants qu’on observe. » « Et que ces mutations concernent la protéïne spicule [aussi appelée la protéine Spike, qui agit comme une clef pour entrer dans la cellule], reprend Olivier Schwartz. Il y a donc un risque de contagiosité accrue, mais ces mutations n’ont pas l’air d’avoir un effet sur la gravité de la maladie. » Ni sur la mortalité. « Nous n’avons pas encore assez de données pour dire si ce variant aurait un effet sur la sévérité de la maladie », complète Florence Debarre.

Est-ce que ce virus mutant est déjà en France ?

Interrogé lundi matin sur Europe 1, Olivier Véran a souligné que « sur ces derniers jours, 500 souches virales ont été identifiées et analysées en génétique, ce variant n’a pas été retrouvé ». En effet, certains tests PCR en France peuvent identifié ce variant. « Pour l’instant, il n’a pas été détecté en France », nous confirme le ministère des Solidarités et de la Santé ce lundi soir. On sait toutefois qu’il circule beaucoup au Royaume-Uni et qu’ un cas a été détecté en Italie dimanche. Deux pays frontaliers de la France. Autant dire qu’il serait assez surprenant que notre pays ne repère pas ce variant sur son territoire, en dépit des vols suspendus dimanche soir. Le ministre a d’ailleurs prévenu : « Il est tout à fait possible que le virus circule en France. »

Quelle stratégie la France peut-elle adopter pour limiter ses conséquences ?

Sur le plan matériel, pour le moment donc, toutes les personnes en provenance du Royaume-Uni ne peuvent rejoindre la France et devraient sans doute à l’avenir faire un test PCR. Mardi, l’Union européenne doit tenter d’harmoniser les mesures décidées par les Etats membres pour empêcher les arrivées depuis le Royaume-Uni. Des mesures discutées au niveau des experts vont être soumises mardi aux ambassadeurs des Etats membres. Ils devront s’entendre sur leur durée et se coordonner sur leur ampleur. « Il appartient à l’Union européenne d’établir une ligne de conduite sans quoi un patient anglais pourrait très bien rejoindre la France en passant par la Belgique », illustre l’entourage du ministre de la Santé. Par ailleurs, les Centres nationaux de référence redoublent de vigilance pour identifier si ce variant se retrouve dans le séquençage des virus en circulation à partir des tests PCR. »

Si cette vigilance se révélait insuffisante, la stratégie « tester, tracer, isoler » reste d’actualité. La ou les personnes infectées seraient isolées avec le plus grand soin. La bonne nouvelle, c’est que les gestes barrières fonctionnent toujours contre ce variant du coronavirus. « Il ne faut pas être alarmiste, mais continuer à surveiller et à prendre des précautions », rassure Olivier Schwartz. L’attention, les moyens pour en apprendre plus sur ce variant et la communication entre les pays sont décuplés aujourd’hui. Ce variant fait l’objet d’un suivi au Royaume-Uni. « Des appels en faveur d’une surveillance de ce variant émanent également du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) », précise Florence Debarre.

Quel impact éventuel sur les traitements et vaccins ?

Ce lundi, l’Agence européenne du médicament (EMA) a validé le vaccin de Pfizer et BioNTech. Une décision qui ouvre la voie à une campagne de vaccination avant la fin de l’année dans l’Union européenne. Problème, comme pour Moderna, ce vaccin s’appuie sur une nouvelle technique dite à ARN messager. Son principe ? Au lieu d’injecter le virus atténué ou désactivé, on va injecter un ARN messager codant pour la protéïne Spike, celle qui est présente à la surface du coronavirus SARS-CoV-2. Or, si cette protéine évolue énormément, est-ce que notre système immunitaire, malgré le vaccin, sera encore capable de la reconnaître ? « Seul un petit bout de la protéine Spike serait modifié par ce variant, les autres parties restent les mêmes », rassure Florence Debarre, qui participe au site Adioscorona. Le régulateur européen des médicaments a déclaré lundi qu’il n’existait « aucune preuve » permettant de dire que le vaccin Pfizer-BioNTech ne protégerait pas contre une nouvelle souche du coronavirus, constatée principalement au Royaume-Uni.

Olivier Véran s’est montré tout aussi rassurant sur la question des tests comme des vaccins, ce lundi sur Europe 1. « A priori, le (test) PCR reste tout aussi performant pour diagnostiquer ce variant du virus et les anticorps développés par les deux principaux vaccins qui arrivent ne ciblent pas cette zone mutée du virus. Donc, a priori, il n’y a pas de raison de penser que les vaccins seraient moins efficaces ».

Même questionnement sur les traitements. « Certains, comme celui utilisé par Donald Trump, sont fondés sur des anticorps monoclonaux qui se fixent sur la protéine Spike, explique Olivier Schwartz de l’ Institut Pasteur. Il faudra voir si ce genre de traitements restent toujours actifs contre ce variant ou s’ils ne reconnaissent pas cette protéine modifiée. »

Source 20 MINUTES.

Covid-19. Avec les masques, la langue des signes est à la peine à l’école…

Difficile pour tous les enfants de voir leurs maîtres et maîtresses s’exprimer avec un masque qui cache une partie des expressions.

 

Cela l’est encore plus pour les enfants sourds qui pratiquent la langue des signes.

Reportage dans une école qui leur est dédié.

Un masque qui laisse les lèvres s’exprimer (photo d’illustration).

Maëly, 10 ans, élève dans une classe de CM2 pour enfants sourds, comprend « mieux » ses maîtresses depuis qu’elles portent des masques transparents, après des mois « difficiles » pour saisir le sens sans voir l’expression du visage.

L’arrivée de ces masques fournis par le rectorat après les vacances de la Toussaint dans le cadre de la crise sanitaire a « soulagé » les enseignants en langues des signes de deux écoles de Ramonville, dans la banlieue de Toulouse. Cependant, ils regrettent que les enfants n’en soient pas encore dotés et doivent porter des masques classiques.

« Le visage est très important dans la langue des signes. Les informations sont beaucoup moins perceptibles s’il est caché, notamment les émotions, la colère, le plaisir… Avec un masque transparent, on a davantage accès aux expressions », explique Vanessa Andrieu, institutrice à l’école maternelle Gabriel Sajus de Ramonville.

Autour d’elle, ses petits élèves passent au tableau à tour de rôle pour exprimer avec leurs mains et leur visage leur connaissance des jours de la semaine ou de l’approche de Noël. Mais les mains et le visage de Vanessa Andrieu peuvent aussi servir à les gronder quand ils « dorment » ou regardent ailleurs.

Des masques pas confortables au quotidien

Les élèves de cette enseignante sourde ne portent pas de masques, mais elle regrette que, dans cette école publique accueillant des classes pour enfants sourds, les enseignants « entendants n’aient pas eu aussi des masques transparents ». « Il est très compliqué de communiquer avec eux », souligne-t-elle.

D’autre part, note Fabienne Guelagueli, l’une des quatre personnes qui assistent Vanessa Andrieu dans sa classe de 24 élèves, même si le masque transparent permet de mieux saisir les expressions, « parfois, avec les petits, il faut le descendre pour qu’ils comprennent », d’autant que les modèles actuels « prennent la buée » et ne sont pas confortables.

Aussi bien à Gabriel Sajus qu’à l’école primaire Jean Jaurès, celle de Maëly, les enseignants espèrent que la qualité des masques transparents, fournis en nombre limité, s’améliorera.

Dans le domaine des masques et dans bien d’autres, « il reste encore beaucoup de travail », résume pour sa part la présidente de l’Association nationale de parents d’enfants sourds (ANPES), Catherine Vella.

Obliger de signer « plus large, plus grand »

Elle aussi rappelle que, dans la langue des signes, « les mains donnent certes l’information la plus importante, mais tout le haut du corps compte également pour bien comprendre ». De ce fait, Maëly, comme nombre de ses petits camarades, tend à enlever son masque quand elle s’exprime : « c’est difficile. On a du mal à se comprendre ».

L’une des institutrices de cette fille de 10 ans, Marie-Paule Kellerhals, raconte, tout en le montrant avec ses mains, comment elle a adapté sa manière de s’adresser aux enfants quand elle a dû mettre un masque : « Je signe plus large, plus grand », avec des gestes plus amples, « un peu comme si un entendant parlait plus fort ».

Ce matin-là, dans sa classe de CM2, après un exercice de calcul, les élèves se mettent par deux pour préparer un débat entre les « pour » et les « contre le téléphone portable pour les moins de 11 ans ».

Loris, 11 ans, est « pour » car quand « on se sent seul », on peut « envoyer des messages à ses amis », explique-t-il à sa coéquipière, laquelle met en avant sa « peur » quand ses parents sont sortis : « Je peux les joindre si j’ai un problème », se rassure-t-elle, gardant cette fois-ci son masque sur la bouche.

Source OUEST FRANCE.

 

Masques jetables : après la crise sanitaire, la crise écologique ?… Un manque de civisme aux lourdes conséquences écologiques !

Tantôt décrié, tantôt introuvable, le masque fait désormais partie de notre quotidien.

Pour beaucoup, il est devenu impensable de sortir de chez soi sans en porter un. Avec cet usage démocratisé s’est aussi répandue une image inquiétante : celle de ces masques jetables, abandonnés sur le sol…

Un manque de civisme aux lourdes conséquences écologiques.

 

Masques jetables : après la crise sanitaire, la crise écologique ?

La lutte contre la propagation de la Covid-19 engendre une quantité astronomique de déchets. Chaque semaine, 50 millions de masques sont utilisés en France. Une part non négligeable de ces protections ne finit malheureusement pas à la poubelle, mais dans la nature ou dans les rues. Ainsi, la pandémie n’est pas encore terminée que l’on constate déjà une hausse de la pollution engendrée par ces comportements. Au mois de mai, un plongeur et militant écologiste filmait le fond de la Méditerranée, jonché de masques et gants jetables. En septembre, des bénévoles qui nettoyaient le lac Léman en Suisse, en ont sorti 112 masques.

Pourquoi les masques sont-ils polluants ?

Un masque chirurgical se compose essentiellement de polypropylène, une matière plastique dérivée du pétrole, très résistante et déjà omniprésente dans notre quotidien (les pailles par exemple). Abandonnés sur un trottoir, les masques finissent dans les caniveaux, puis les égouts, avant de rejoindre nos rivières et océans. Premier effet, les protections usagées bouchent les canalisations d’eaux usées et polluent nos systèmes d’assainissement. Le polypropylène fait en effet figure « d’éponge » à produits chimiques et autres perturbateurs endocriniens, qu’il diffusera ensuite de manière latente dans nos usines d’épuration et en milieu marin.

Le Ministère de la Transition écologique a lancé en novembre une campagne de prévention sur les dangers des masques jetés en pleine nature

Cette matière plastique n’est évidemment pas biodégradable, et peut rester ainsi dans la nature pendant plusieurs centaines d’années. En se décomposant, la matière se fragmente en microplastiques qui à leur tour se propagent dans l’air et dans l’eau. Ils peuvent alors finir dans la nourriture que nous consommons et causer divers troubles de santé. On pourrait penser que ces inconvénients ne se révèleront certes qu’à long terme, mais le problème existe depuis longtemps. On reproche aujourd’hui aux masques la même chose qu’aux emballages plastiques jetables depuis plusieurs années. Ce qui est particulièrement inquiétant dans ce contexte sanitaire c’est le nombre important de masques produits et jetés sur une si courte période.

En attendant, les protections jetées dans la nature font déjà des victimes bien visibles. Les poissons, les oiseaux et de nombreux mammifères sont susceptibles de s’y entraver, ou pire, de les ingérer ou de s’étouffer avec.

Puis-je recycler mon masque chirurgical ?

Pour l’heure, les masques jetables ne sont pas triés et sont voués à rejoindre les ordures ménagères. Celles-ci sont le plus souvent incinérées, ce qui est également loin d’être bienfaisant pour l’environnement. Deux freins majeurs s’opposent à un éventuel recyclage de ces déchets. Le premier est d’ordre sanitaire. Un masque jeté est un objet potentiellement contaminé, qui pourrait exposer à la Covid-19 les agents des centres de tri et donc aller à l’encontre de sa fonction initiale. Le deuxième frein est d’ordre économique. Le plastique des masques chirurgicaux ne se recycle pas comme celui d’une bouteille d’eau par exemple. La mise en place d’une telle filière de recyclage est coûteuse, et surtout peu rentable dans la mesure où le besoin en masques pourrait drastiquement diminuer au cours des prochains mois, lorsque l’épidémie ralentira.

Pour limiter le nombre de déchets, il pourrait paraître tentant de réutiliser ses masques jetables. Certains scientifiques préconisent de laisser les masques usagés dans une enveloppe pendant sept jours, durée après laquelle les virus en disparaîtraient. D’autres ont admis que même après plusieurs lavages, les masques chirurgicaux respectaient toujours les normes de filtration, mais ce fait est encore contesté 🔒.

La solution la plus simple serait de privilégier les masques en tissu lavables, comme le préconise l’Académie nationale de médecine. Ceux-ci n’ont pas besoin d’être lavés à 60°C, contrairement à ce qu’il se disait parfois au début de l’épidémie. Les masques jetables chirurgicaux pourraient ainsi être réservés aux soignants, aux malades et personnes en isolement.

Source EST REPUBLICAIN.

 

Vesoul : une dame de 73 ans malade d’Alzheimer condamnée pour une attestation de déplacement mal datée !

Vendredi 4 décembre 2020, une femme a été condamnée pour défaut d’attestation par le tribunal de police de Vesoul, en Haute-Saône.

Au premier confinement, elle avait été verbalisée pour une attestation mal datée.

Or, cette dame est atteinte d’Alzheimer depuis cinq ans, sa fille est abasourdie.

 

Le procureur a lui aussi demandé la clémence du tribunal, mais il n'y a pas eu de relaxe

« Police et juges à VESOUL : Honteux, détestables, méprisables…. La Rédaction HANDICAP INFO « 

Une dame de 73 ans, atteinte de la maladie d’Alzheimer a été condamnée par le tribunal de police de Vesoul, vendredi 4 décembre 2020. Elle n’avait pas présenté la bonne attestation de déplacement lors du premier confinement au mois de mai, à Luxeuil en Haute-Saône. Sa fille est venue de Paris pour défendre sa mère au tribunal. Face au verdict, elle est encore abasourdie.

Une fille choquée de voir sa mère condamnée, alors qu’elle est malade d’Alzheimer

Le  28 avril 2020, cette femme de 73 ans est allée ses courses au supermarché Auchan de Luxeuil, à 800 mètres de chez elle. Ce jour là, elle avait bien une attestation sur elle, mais pas à la bonne date. Les policiers municipaux ne se sont pas aperçus qu’elle tenait des propos incohérents, et l’ont verbalisée.

Sa fille s’est donc démenée et a contacté la mairie de Luxeuil. Elle a expliqué l’état de sa maman, malade depuis cinq et suivie par un neurologue.

Le maire et le procureur appellent à la clémence, sans succès

Le maire Frédéric Burghard, a confirmé la désorientation de cette dame. Il a même fait passer une consigne à sa police municipale, leur demandant de ne plus mettre d’amende à cette personne. La mise en cause, humiliée, a fini par payer 166 euros : le montant de l’amende majorée,

Durant l’audience ce vendredi, le procureur a lui aussi demandé la clémence du tribunal, mais il n’y a pas eu de relaxe. Cette Luxovienne est donc coupable de défaut d’attestation. La dispense des frais de justice n’apaisera pas sa fille, les frais de justice ayant déjà été payés.

Source FRANCE BLEU.

 

Coronavirus : Convaincre les soignants de se faire vacciner, un enjeu de taille…

EPIDEMIELa Haute Autorité de Santé a dévoilé les cinq phases de la future campagne de vaccination contre le Covid-19, et les soignants seront prioritaires.

 

Coronavirus : Convaincre les soignants de se faire vacciner, un enjeu de taille

 

  • Les soignants et personnels des établissements médico-sociaux devraient être parmi les premiers à recevoir les injections d’un vaccin anti-Covid.
  • Mais pour le moment, beaucoup d’entre eux se méfient et sont indécis, ce qui n’a rien d’étonnant puisqu’il reste beaucoup d’interrogations sur ces vaccins.
  • Ces soignants seront les premiers à convaincre si le gouvernement veut réussir sa campagne de vaccination, qui pourrait s’appuyer sur leur exemple et la confiance qu’ils inspirent à la population.

« Me faire vacciner ? Je ne sais pas ce qu’il va y avoir dans ce vaccin, ni les conséquences qu’il peut avoir sur ma santé. Non, je vais attendre et laisser les autres servir de cobayes », prévient Morgane, 27 ans, infirmière en Ehpad, qui a répondu à notre appel à témoignages.

Ce lundi, la Haute Autorité de Santé (HAS) a défini les différentes phases de la campagne de vaccination en France. Les résidents, de même que les professionnels de santé des Ehpad les plus âgés et ceux souffrant de comorbidités, feront partie de la première vague. Les autres soignants pourraient faire partie des phases 2 et 3 du plan.  Emmanuel Macron a par ailleurs bien précisé que le vaccin contre le Covid-19 ne serait pas obligatoire.

Pas assez de recul

D’ici à ce qu’arrivent les premières doses du ou des vaccins qui auront obtenu le feu vert de l’Union européenne, il risque d’y avoir un gros travail de pédagogie si le gouvernement souhaite que les soignants soient d’accord pour se faire vacciner. Lucas, kinésithérapeute de 25 ans, « ne souhaite pas être vacciné suite à la rapidité de la mise en place du vaccin, qui ne permet pas encore de voir les effets secondaires à long terme ». De même Mélodie, qui travaille en Ehpad, questionne la priorisation des publics. « Je n’ai aucune confiance en l’État et encore moins dans les laboratoires pharmaceutiques. Le fait de se servir de notre situation professionnelle pour nous inviter à passer à l’acte, je ne suis pas du tout fan. D’autres branches sont aussi à risques, les restaurateurs, par exemple ».

Si certains regrettent les pressions de leur hiérarchie, et parfois même une culpabilisation, d’autres nuancent. « Je suis pour les vaccins, mes enfants et moi-même sommes vaccinés, explique Céline, 47 ans. Pour le Covid-19, quand il y aura un recul suffisant, j’y songerai, mais pas pour cette année ». Annie, 48 ans et soignante en Ehpad, tient un tout autre discours. « Je veux me faire vacciner, je le fais contre la grippe depuis au moins trente ans. Je trouve normal de protéger les résidents. Mais je sais, hélas, que 90 % de mes collègues ne le feront pas… Ils seront plus aptes à se faire vacciner si les compagnies aériennes l’imposent, car les vacances comptent plus que les résidents… »

Trop d’incertitudes pour tirer des conclusions

On l’a vu, l’acceptabilité ne semble pas gagnée. Peu surprenant étant donné qu’on en sait encore très peu sur ces vaccins anti-Covid. Alexis Spire, sociologue au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), mène un projet de recherche sur la confiance des soignants dans les institutions étatiques en temps de Covid-19. Pendant dix-huit mois et jusqu’à septembre 2021, il enquête dans deux hôpitaux d’Ile-de-France et du Grand-Est. « La plupart de ceux qu’on a vus ne sont pas antivaccins, explique-t-il. Dans les entretiens, on a eu très peu de réponses fermes et définitives sur le vaccin contre le Covid-19, c’est trop tôt parce qu’il y a énormément d’incertitudes. Dire aujourd’hui ce qu’il en est de l’acceptabilité par rapport à ce vaccin me semble très fragile. »

Le vaccin contre la grippe, exemple révélateur

Il resterait donc énormément d’indécis. Mais l’exemple du vaccin contre la grippe semble révélateur. « Les problématiques sont assez similaires avec le Covid-19, souligne Alexis Spire. Les personnes qui refusent de se vacciner contre la grippe refuseront également de le faire contre le Covid ». Ce qui a de quoi inquiéter. « Les taux de vaccination contre la grippe chez les personnels soignants sont très limités, y compris dans des services en contact avec des personnes à risque, en gériatrie par exemple, analyse-t-il. Et il est plus bas chez les infirmières et les aides-soignants que chez les médecins et les cadres de santé. »

Ce que confirment les derniers chiffres de Santé Publique France. Lors de la saison 2018-2019, 35 % des soignants dans les établissements de santé étaient vaccinés, (67 % des médecins, 48 % des sages-femmes, 36 % des infirmiers et 21 % des aides-soignants). Ils étaient 32 % en Ehpad (75 % pour les médecins, 43 % pour les infirmiers, 27 % pour les aides-soignants et 34 % pour les autres paramédicaux). La question de rendre obligatoire le vaccin contre la grippe avait émergé en septembre 2020. « Il vaut mieux compter sur l’incitation que sur la contrainte », préconise Alexis Spire.

Pourquoi certains soignants refusent-ils de se faire vacciner ?

Comment expliquer que des soignants, qui ont un minimum de bagage scientifique et passent leurs journées au contact de patients, soient si récalcitrants ? Plusieurs explications émergent des entretiens menés par le chercheur. « Celle qui revient le plus souvent, et qui est commune aux paramédicaux et médecins, c’est qu’ils n’ont pas peur d’être malades parce qu’ils pensent être immunisés à force d’être au contact des malades, explique-t-il. La deuxième raison, c’est qu’il serait absurde de vouloir s’inoculer une maladie, d’autant que le vaccin n’est pas toujours efficace. Enfin, troisième justification, qui revient plutôt chez les infirmières et aide-soignantes : comme l’hôpital encourage à se faire vacciner, il est soupçonné de vouloir limiter les arrêts maladies ».

Deux différences de taille empêchent cependant de transposer ce rapport au vaccin contre la grippe au coronavirus. La première, c’est l’efficacité : on sait que le vaccin contre la grippe, qu’il faut refaire chaque année, n’est efficace qu’à 60 à 70 %. Le deuxième point concerne l’innocuité : on ne sait pas du tout quels seraient les effets secondaires des vaccins contre le Covid-19, à la différence de celui contre la grippe, connu et maîtrisé depuis des décennies.

Un levier pour renouer la confiance

La partie va être serrée pour le gouvernement. « Il y a la conjugaison de deux choses en France : on est le pays champion de la défiance à l’égard des élites politiques et à l’égard de la vaccination, reprend Alexis Spire. Par ailleurs, les injonctions contradictoires depuis mars face au coronavirus ont nourri un peu plus cette défiance. Les Français qu’on a interrogés, soignants ou non, peuvent comprendre qu’il y ait eu une part de surprise, d’impréparation face à l’épidémie. Ce qui est très mal perçu, c’est le mensonge et le fait que les erreurs n’aient pas été reconnues. » Voilà pourquoi, dans ce contexte assez tendu, la campagne de vaccination ne pourra pas se faire sans ou contre les soignants.

Au-delà de la responsabilité qui leur incombe, il y a également un enjeu d’exemplarité. « Un des résultats de notre enquête, c’est que pour qu’il y ait une forme de confiance dans ce vaccin, il faut des intermédiaires entre des pouvoirs publics qui envoient un message et les personnes qui mettent en place cette campagne, insiste Alexis Spire. Les soignants sont très à l’écoute des médecins, des chefs de clinique de leur service, avec lesquels ils sont directement en contact. Convaincre les médecins de l’hôpital, c’est crucial pour toucher les soignants. Tout comme convaincre les généralistes est crucial pour rassurer la population générale. »

D’autant que le gouvernement veut à tout prix éviter le fiasco de la campagne de vaccination contre le H1N1 en 2009. Les nombreux stocks n’avaient en effet pas trouvé preneurs… « On a fait à l’époque des vaccinodromes et on a complètement évincé les généralistes, rappelle Alexis Spire. Vacciner à la chaîne, c’est peu propice pour apaiser les craintes… »

Source 20 MINUTES.