Ma vie d’autiste…

C’est l’histoire d’un mec… ou plutôt non C’est l’histoire d’un Asperger.

Mathieu Beaulieu découvre, à 32 ans, qu’il est autiste atteint du syndrome d’Asperger.

Mathieu Beaulieu a découvert à 32 ans qu'il était Asperger.

 

Des Nobel : Marie Curie, Albert Einstein, Bob Dylan. Des réalisateurs de cinéma : Alfred Hitchcock, Tim Burton, Steven Spielberg. Des visionnaires de l’innovation : Bill Gates, Steve Jobs, Mark Zuckerberg. Des musiciens : Ludwig Van Beethoven, Eminem, Wolfgang Amadeus Mozart. Leur point commun ? Ils sont Asperger.

« C’est l’histoire d’un Asperger » : une histoire singulière

Mathieu Beaulieu raconte son histoire dans son livre « C’est l’histoire d’un Asperger ». Il découvre par hasard grâce à sa femme qu’il est peut-être Asperger. Il consulte et il est effectivement diagnostiqué Asperger. Ce livre lui a permis de revisiter sa vie, en analysant des épisodes de sa vie familiale, intime et professionnelle. Il raconte son histoire pour partager son expérience et contribuer à changer le regard sur l’autisme.

Le syndrome Asperger

La syndrome Asperger n’est pas une maladie mentale, c’est un trouble autistique, un câblage neurologique différent. Les Asperger ont des difficultés dans leurs relations sociales, ils font beaucoup d’efforts pour aller vers les autres. Ils se caractérisent aussi par de grandes compétences et un sur-investissement dans une activité (la guitare et l’informatique pour Mathieu Beaulieu), jusqu’à l’épuisement.

La vie quotidienne d’un Asperger

Une personne qui est diagnostiquée Asperger se rassure dans la routine. Tout ce qui n’est pas prévu est source de stress. Le besoin de projection est très fort. La vie quotidienne d’une personne Asperger est faite d’habitudes, mais aussi de moments de grande fatigue suite à une succession d’efforts.

Prendre soin d’un Asperger

Mathieu Beaulieu apprend à mieux exprimer ses émotions et à se préparer mentalement aux imprévus. Mieux comprendre l’autisme aide à prendre en compte les besoins d’un proche Asperger pour l’accompagner au quotidien.

La neurodiversité peut-être une chance, à nous d’en faire une force.

Mathieu Beaulieu est membre de l’association nationale Collectif atypique pour mieux aider et faire comprendre les troubles autistiques.

  • « C’est l’histoire d’un Asperger » de Mathieu Beaulieu, en commande dans toutes les librairies et en audio-livre.

Source FRANCE BLEU.

L’autisme dans le monde professionnel… Vidéo à découvrir…

Vendredi 1er Avril, c’est la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, un trouble qui touche 700 000 personnes en France. Comment les accompagner dans le monde du travail ?

Une journée pour mieux comprendre l'autisme

 

Depuis plusieurs années, les personnes autistes et leurs familles se mobilisent pour se faire connaître et réclamer de l’aide. Des actions efficaces puisqu’aujourd’hui, tout le monde connaît ce handicap. En revanche, il y a encore des progrès à faire dans le monde professionnel : seuls 5% des autistes ont un emploi.

Il est déjà difficile de trouver un travail quand tout va bien, mais quand on est handicapé, c’est mission impossible. Pourtant, ces personnes aussi ont besoin de travailler, comme tout le monde, et elles ont des compétences.

Comment accompagner les autistes dans le monde du travail et faire en sorte que cette inclusion professionnelle se passe bien pour tous ?

Source FRANCE BLEU.

 

Autisme : Trois ans après, la Stratégie nationale a-t-elle amélioré le dépistage des tout-petits ?…

HANDICAPTrois ans après le lancement de la Stratégie nationale pour l’autisme, « 20 Minutes » fait un premier bilan des plateformes censées faciliter le diagnostic des enfants entre 0 et 6 ans.

Autisme : Trois ans après, la Stratégie nationale a-t-elle amélioré le dépistage des tout-petits ?

 

  • Vendredi 2 Avril, c’est la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme.
  • L’occasion de revenir, trois ans après, sur l’ambitieuse Stratégie nationale pour l’autisme lancée par Emmanuel Macron, qui prévoyait une enveloppe de 344 millions d’euros sur cinq ans (2018-2022) pour améliorer la recherche, le dépistage et la prise en charge.
  • Une des mesures phares, la création d’une centaine de plateformes de coordination et d’accompagnement, vise à améliorer les dépistages chez les 0-6 ans. Non seulement de l’autisme, mais aussi des troubles du neuro-développement.

Petit retard, grosse angoisse. Quand leur enfant a du mal à s’exprimer, à répondre à son prénom, à regarder dans les yeux, beaucoup de parents s’interrogent : rien d’alarmant ? Un trouble du neurodéveloppement ? Un signe d’autisme ?

A l’occasion de la Journée de sensibilisation à l’autisme ce vendredi, 20 Minutes s’intéresse à l’une des mesures phares de la Stratégie nationale pour l’autisme annoncée il y a trois ans :  les plateformes de coordination et d’accompagnement, qui ont essaimé dans le pays pour favoriser un repérage précoce de ces troubles.

Un bilan élargi à tous les troubles du développement

Le gouvernement a créé 63 centres spécialisés pour que les enfants de 0 à 6 ans soient diagnostiqués le plus tôt possible et accompagnés au mieux. « On sait qu’il y a beaucoup d’errance thérapeutique. Or, entre 0 et 6 ans, les enfants ont une plasticité cérébrale qui va permettre, avec des méthodes adaptées, d’aider au développement, justifie Claire Compagnon, déléguée interministérielle à la stratégie autisme et neurodéveloppement. L’objectif, c’est d’arriver à 100 plateformes, soit une par département, en 2022. »

Comment ces plateformes fonctionnent-elles ? Quand un pédiatre, un généraliste, un médecin scolaire ou de PMI se demande si un enfant de moins de 6 ans connaît des troubles du développement, il peut contacter une des plateformes via un formulaire. « Ce document est étudié en commission médicale », explique Sylvie Tatard, responsable de la plateforme TND 22 à Trégueux, en Bretagne. Un médecin va prescrire un bilan, pour savoir si cet enfant est concerné par l’autisme, par un autre trouble du neurodéveloppement (TND), ou rien de tout ça. Puis valider, ou pas, l’entrée dans un forfait. C’est-à-dire que pendant dix-huit mois, les soins chez l’ergothérapeute et le psychomotricien sont remboursés à 100 %. C’est la plateforme, qui connaît le réseau sur le terrain, qui va adresser l’enfant aux professionnels, parfois sous contrat. « Elle offre une garantie de respect des bonnes pratiques, reprend Sylvie Tatard. On connaît le niveau de formation, l’orientation de chaque professionnel. Les bilans normés, c’est à la fois une garantie pour les familles et très utiles pour les médecins. »

Pour un diagnostic précoce

Problème pour certaines associations : ce repérage de tous les TND risque de « noyer » l’autisme, qui a ses spécificités. Mais d’autres enfants, qui seraient sans doute passés sous les radars, trouvent ainsi une réponse. « Dans les troubles de l’attention, on entend encore trop souvent “il est mal élevé”, regrette Delphine Sarrazin, coordinatrice de parcours sur cette plateforme. L’intérêt de prendre les TND dans leur globalité, c’est qu’on évite de mettre l’enfant dans une case. Ce qui change aussi, c’est qu’on est vraiment en amont. Et qu’on essaie d’éviter des situations de surhandicap. C’est un réel changement de paradigme. On ne dit plus : « on le laisse grandir ». Les troubles du neurodéveloppement, ce n’est pas comme la grippe, c’est plein de petits signes subtils. »

Au 1er mars 2021, 10.000 enfants avaient été adressés à ces plateformes, contre 150 en février 2020. Et 4.400 parcours de soins ont été mis en place et remboursés. Un coup de pouce bienvenu pour les familles, qui doivent débourser des fortunes pour régler le psychologue, l’ergothérapeute, l’éducateur… Mais ce forfait d’intervention précoce n’est assuré que dix-huit mois. « La difficulté, c’est l’après-plateforme », reconnaît Sylvie Tatard. Le ministère du Handicap souhaite rallonger ce délai et coordonner les parcours de la même manière pour les 7-12 ans.

Des associations très critiques

Du côté des associations, le son de cloche est beaucoup moins laudatif. « Sur le papier, c’était une excellente nouvelle, assure Olivia Cattan, présidente de SOS Autisme et mère d’un enfant autiste. Le problème, c’est que les professionnels manquent. Sur Paris et les Hauts-de-Seine, il y a deux psychiatres spécialistes de l’autisme. On a toujours beaucoup d’attente…  » Pour elle, la réponse n’aurait pas dû être liée à l’âge. « Il aurait mieux valu mettre en place des plateformes pour toutes les personnes autistes de 0 à 25 ans, car les jeunes adultes aussi ont besoin d’accompagnement », plaide-t-elle.

Les associations pointent surtout un manque de moyens financiers. « Ce qu’on attendait, c’était le remboursement de toute la prise en charge, reprend Olivier Cattan. Quand vous êtes malade, les frais vous sont remboursés. » Dans l’autisme, seules les séances chez l’orthophoniste le sont (pour le moment). « On est deux coordinatrices pour suivre 700 enfants. Pour continuer à travailler comme on le souhaite, cela demande des moyens » , confirme Sylvie Tatard.

La place des familles en question

« Certaines plateformes essaient de bien faire, nuance Danièle Langloys, présidente d’Autisme France. Mais ce n’est pas le cas partout. » Pour construire ce réseau, le gouvernement s’est appuyé sur ce qu’on appelle la deuxième ligne : les Centres médico-psycho-pédagogiques (CMPP) et les Centres d’action médico-sociale précoce (CAMSP). « Des services notoirement incompétents sur la prise en charge de l’autisme, tempête Danièle Langloys. Deux enquêtes d’Autisme France et un rapport de l’ Inspection générale interministérielle du secteur social (Igas) de 2018 montrent un respect des recommandations aléatoires. En France, rien n’est coordonné. Ainsi, le plan Autisme 3 [de 2013 à 2017] avait créé des équipes de diagnostic de proximité autisme dans beaucoup de départements, mais personne n’a pensé à faire coopérer ces unités. »

Autre critique : les plateformes lancées il y a trois ans « ne sont pas accessibles aux familles, c’est un problème », s’agace Danièle Langloys. Vérification faite, si les documents officiels prévoient en effet qu’un soignant oriente les parents vers les plateformes, certaines reçoivent les appels des proches. « La plateforme, ce n’est pas uniquement la coordination de soin, mais aussi du soutien aux familles, assure Sylvie Tatard. Qui sont souvent perdues car il existe plein de dispositifs, qui parfois se chevauchent. » Mais pour les deux associations contactées, si l’ambition semble la bonne, l’amélioration du repérage et de l’accompagnement des enfants autistes sur le terrain se fait encore attendre.

Source 20 MINUTES.

Autisme et handicap psychique. ApartTed au chevet des familles en difficulté en Seine-et-Marne…

L’association spécialisée dans la prise en charge de personnes atteintes de troubles autistiques ou de handicap psychique étend sa prise en charge.

Fama Amzil, la présidente de l’association, ici dans le logement d’inclusion de Saint-Fargeau-Ponthierry

 

Un accompagnement pour les familles qui n’ont plus de solution. Créée en 2017, l’association ApartTed, désormais basée à Saint-Fargeau-Ponthierry, est spécialisée dans l’accompagnement, l’information et la formation des personnes atteintes d’un handicap psychique ou de troubles autistiques.

Contrer l’errance thérapeutique

À l’origine, la présidente Fatma Amzil avait fondé son association pour guider les parents ayant des enfants atteints de TSA (Troubles du spectre autistique). Vendredi 2 avril se tient justement la journée mondiale de la sensibilisation à l’autisme et, hasard du calendrier, l’association seine-et-marnaise est justement en train d’étendre son champ d’action.

Maman de deux enfants autistes, la présidente a voulu créer une association pour aider les parents à s’orienter. « J’ai été confrontée à l’errance thérapeutique, confie-t-elle. Avec l’association ApartTed, je voulais donner une réponse claire aux parents et trouver des solutions pour les prises en charge. »

« Continuité avec le milieu ordinaire »

Actuellement, l’association accompagne une dizaine de personnes, mais compte se développer en Seine-et-Marne avec un message : « des alternatives existent en la matière. » Parmi les bénéficiaires possibles : des personnes en fin de progression à la sortie d’un IME (Institut médico-éducatif), en rupture de parcours, ou sortie d’un IMPro (Institut médico-professionnel).

« Ici, on sort du schéma médico-social préétabli, estime-t-elle. L’idée de l’association est de proposer une prise en charge individualisée et adaptée à chaque personne. On travaille avec les familles pour construire le parcours avec eux. »

Deux nouvelles structures à Champagne-sur-Seine et Saint-Pierre-lès-Nemours

L’association propose plusieurs modes d’accueil et d’accompagnement. Par exemple, un suivi d’aide à domicile, dès 4 ans. « On travaille au développement de l’autonomie et au maintien des acquis, liste Fatma Amzil. On propose aussi un soutien psychologique et on guide les parents. »

Des groupes de parole sont aussi proposés pour les aidants, proches et parents. En termes d’accueil, l’étape suivante est le logement d’inclusion, basé à Saint-Fargeau-Ponthierry.
« C’est comme un accueil de jour, explique-t-elle. Chaque personne est accompagnée dans un appartement, pour apprendre l’autonomie à son rythme, entourée par une équipe de professionnels. »

Accessible dès 16 ans, ce logement d’inclusion permet aux personnes d’évoluer en toute sécurité, mais dans un cadre autre que celui du cercle familial. Prochainement, l’association va également ouvrir deux accueils en logements partagés à Saint-Pierre-lès-Nemours et Champagne-sur-Seine. Structures qui accueilleront aussi des logements individuels.

Un mode de prise en charge déjà proposé à Saint-Fargeau-Ponthierry et dans lequel le bénéficiaire est épaulé en cas de besoin par l’association. « Notre idée est de proposer une continuité en milieu ordinaire, insiste Fatma Amzil. On adapte bien sûr chaque personne en fonction de sa situation. »

Recrutements

Pour répondre au mieux aux besoins, l’association lance également une campagne de recrutement avec plusieurs profils ciblés : auxiliaires de vie sociale, psychologue, orthophoniste, ergothérapeute et chef de service. Une manière d’anticiper la croissance de l’activité de l’association à travers le territoire.

Renseignements : ApartTed : info@apartted.com ou 09 86 66 66 02. Plus d’informations sur www.apartted.com
Source ACTU – LA RERUBLIQUE DE SEINE ET MARNE.

Limoges : une équipe de scientifiques utilise l’intelligence artificielle pour détecter l’autisme dès la naissance…

Des spécialistes du CHU et de l’Université de Limoges participent à un projet de recherche utilisant l’intelligence artificielle pour détecter les premiers symptômes de l’autisme, dès la naissance de l’enfant.

Limoges : une équipe de scientifiques utilise l’intelligence artificielle pour détecter l’autisme dès la naissance

 

C’est une première mondiale. Des médecins et des chercheurs du CHU et de l’Université de Limoges viennent du publier dans la célèbre revue « Scientific Reports » les résultats d’une étude préliminaire sur la détection du Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA).

Menée pendant 3 ans en partenariats avec des spécialistes marseillais et parisiens, cette analyse jette les bases d’un processus d’identification des enfants susceptibles d’être diagnostiqués autistes, dès leurs naissances. 

« Il est possible d’identifier, grâce à ce programme d’intelligence artificielle, 95 % des bébés qui ne seront pas diagnostiqués plus tard avec des TSAs et 1 enfant sur 3 qui le sera, mais avec une précision de 75 %. »

Eric Lemonnier, Directeur du Centre Ressources Autisme (CRA) Limousin

Pour parvenir à de tels résultats, les services du CHU et de l’Université de Limoges ont analysé une batterie de données liées à la grossesse et à la naissance de 65 enfants autistes et 190 autres, nés entre 2012 et 2013 à l’Hôpital de la mère et de l’enfant de Limoges.

Au total, les médecins et les chercheurs ont analysé et croisé 120 données allant de la taille de croissance du fémur à la différence de température au fil des jours suivant la naissance. Une masse d’informations difficile à analyser seul.

Les Limougeauds ont donc fait appel aux services d’une Intelligence Artificielle basée à Marseille. Cette technologie basée sur le « Machine learning » a permis de traiter toutes les données et d’en sortir une première grille de lecture de l’autisme chez l’enfant.  

Une première étape majeure

Aujourd’hui, l’autisme n’est diagnostiqué qu’a partir de deux ans en moyenne chez l’enfant. Repérer la présence de TSA dès la naissance permettrait donc une meilleure prise en charge de ces troubles, avec des techniques psycho-éducatives adaptées. Les premières années étant déterminantes dans la maturation et les apprentissages implicites de l’enfant, comme le langage.

« J’espère que dans l’année nous pourrons réaliser des études sur 600 maternités afin de préciser nos résultats.

Dr Eric Lemonnier, Directeur du Centre Ressources Autisme (CRA) Limousin »

Mais il ne s’agit que d’une étude préliminaire qui doit être confirmée par des analyses supplémentaires, rappelle le Dr Lemonnier. Pour pouvoir affirmer ou infirmer ces résultats, les chercheurs et les médecins vont d’abord tenter de réaliser le même type d’analyse à une échelle plus large, dans d’autres maternités, en France et à l’étranger.

Enfin, la dernière étape consistera en une analyse en cours de grossesse sur un large échantillon des femmes enceintes. La route est donc encore longue, mais les progrès sont encourageants.

Source FR3..

Sarthe – Meurtre d’un jeune autiste à Vivoin : le beau-père condamné à 30 ans de réclusion criminelle…

En juin 2018, un jeune autiste de 22 ans était retrouvé mort à Vivoin dans le Nord Sarthe.

Il avait été roué de coups par son beau père.

Cet homme de 56 ans, jugé devant la cour d’assises de la Sarthe, est condamné à 30 ans de réclusion criminelle.

L'entrée de la cour d'assises de la Sarthe, le 24 mars 2021 (illustration)

 

Un Sarthois de 56 ans a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle pour le meurtre du fils de sa compagne en juin 2018 à Vivoin dans le Nord Sarthe. Il était jugé devant la cour d’assises de la Sarthe. La victime, un jeune autiste de 22 ans, avait été roué de coups suite à une dispute familiale. L’homme l’avait ensuite laissé inconscient. Ce n’est que le lendemain matin que le corps sans vie avait été découvert.

Le mutisme de l’accusé

Au troisième jour d’audience, le procès s’est poursuivi ce matin par les plaidoiries. Le mutisme de l’accusé a été le fil conducteur des avocats des parties civiles. « Monsieur n’a pas voulu parler parce qu’il ne parle qu’avec ses poings alors moi je vais mettre les poings sur les i » commence Maître Godard, avocat des grands-parents de la victime. Il pointe l’alcoolisme, l’impulsivité et la violence du prévenu, rappelant « les raclées assénées régulièrement et gratuitement » jusqu’à la dernière mortelle. « 50 ecchymoses »  provoquées par cet homme qualifié par l’avocat de « tyran domestique dans toute son horreur« .

« On lui a dit « arrête, arrête !«  » enchaine Maître Brenner-Jousseaume, avocate de la mère du jeune autiste. « Mais personne ne pouvait arrêter la folie meurtrière« . Elle rappelle d’ailleurs ses menaces explicites : « Je vais te tuer, je vais te crever« . Alors Maître Godard interroge : « qu’à fait la victime pour mériter ça ? » L’avocate de la sœur de la victime répond : « Il n’a rien fait » et ironise « et monsieur évoque un manque de respect« .

Dans son box, l’accusé, bras croisé, regard fixe, est impassible. Il sera resté silencieux durant quasiment tout le procès, « or nos clients avaient besoin de comprendre » explique Maître Godard. Une autre avocate des parties civiles insiste : « Monsieur se réfugie derrière son amnésie. Mais lorsqu’on le confronte à ses actes, comment réagit-il ? Un pardon ? Non ! Monsieur masque les faits, dupe les secours, dupe les gendarmes et invoque ici son droit au silence. »

30 ans de réclusion requis par l’avocate générale

Cette amnésie, l’avocate générale n’y croit pas et elle estime que l’intention de tuer ne fait aucun doute. « Il y a eu un acharnement, un déchaînement de violences » dit-elle avant de lister partiellement les coups : « Fracture dentaire, blessure à l’œil gauche, oreille droite, bras gauche, le dos des mains, l’abdomen, le thorax et le coup fatal à la tête ayant entrainé une hémorragie crânienne et l’arrêt successifs de plusieurs organes« .

Pour l’avocate générale, l’homme « ne pouvait pas ignorer les conséquences mortelles sur une personne qui plus est vulnérable. Ce jeune homme souffrant de trouble autistique ne pouvait pas se défendre et n’a d’ailleurs pas cherché à se protéger de la pluie de coups« . Selon elle, l’homme qui compte déjà 24 condamnations et qui a passé 12 ans en prison, est « une personne violente qui le sera toujours« . Et puisqu’il présente un niveau de « dangerosité élevé » et qu’il faut « protéger la société« , elle demande à la cour de prononcer une peine de 30 ans de réclusion criminelle. Réquisitions que la cour a donc suivies. L’homme a désormais 10 jours pour interjeter appel.

Source FRANCE BLEU.

 

 

Rennes. Avec ces shooting photos, ils racontent le handicap en famille…

Prendre la pose, en famille, sous l’objectif, pour parler du handicap.

C’est l’idée de Nolwenn Saget, maman de Coline, une petite fille trisomique de quatre ans. En alliant photos et témoignages, elle aimerait sortir un livre.

Coline, entourée de sa famille, a pris la pose.

 

Des photos et des témoignages « pour montrer ce que c’est, le handicap dans une famille en 2021 », glisse Nolwenn Saget.

Maman de Coline, une petite fille trisomique de quatre ans, elle a organisé, samedi 13 mars à Rennes, un shooting photo avec « 14 familles », dont certains enfants sont atteints de « troubles du spectre autistique, de trisomie 21 ou encore des syndromes génétiques », détaille-t-elle.

« Que les gens intègrent nos réalités »

À terme, elle souhaiterait publier un livre « avec 14 photos et 14 textes », pour « parler du handicap dans la diversité, raconter comment les familles vivent avec des enfants en situation de handicap. Que les gens intègrent nos réalités », poursuit Nolwenn Saget. Sous l’objectif d’Elizabeth Lein, les familles ont pris la pose, avec le sourire.

Afin de rédiger les textes du livre, Nolwenn Saget a décidé de faire appel « à une psychologue, par exemple, et à la réalisatrice Stéphanie Pillonca ».

Dans cet ouvrage, « on en est encore au tout début », la maman aimerait aborder différentes thématiques telles que « l’école, l’adolescence, ou encore les études supérieures, l’entrée dans la vie active ». Elle souhaiterait ensuite proposer son projet à une maison d’édition. « On veut que nos enfants trouvent leur place dans la société, ils ne sont pas des citoyens de seconde zone », dit avec simplicité Nolwenn Saget. Elle envisage d’organiser d’autres shootings, avec d’autres familles, pour compléter le livre. Elle conclut : « C’est important de se dire que la vie n’est pas finie quand on a des enfants handicapés. C’est simplement un autre monde, plus complexe, qui s’ouvre. »

Source OUEST FRANCE.

La vie après la mort : des «gènes zombies» peuvent modifier les cellules cérébrales pendant de nombreuses heures…

Les gènes de certaines cellules cérébrales continuent de s’exprimer après la mort clinique.

Une découverte qui doit être prise en compte dans les recherches sur l’autisme, la schizophrénie ou Alzheimer menées sur les tissus cérébraux post-mortem.

La vie après la mort : des «gènes zombies» peuvent modifier les cellules cérébrales pendant de nombreuses heures

 

Et si toute vie ne s’arrêtait pas lorsque le coeur cesse de battre ? C’est ce que l’on peut déduire des travaux menés par des chercheurs de l’université de l’Illinois à Chicago et publiés dans la revue Scientific Reports. Cette recherche montre que l’expression des gènes de cellules du tissu cérébral non seulement ne cesse pas après la mort mais devient même encore plus active !

Ces « gènes zombies », comme les appellent les chercheurs sont spécifiques à des cellules inflammatoires appelées cellules gliales pour lesquelles ils ont observé qu’elles se développaient en produisant de longs appendices en formes de bras « pendant de nombreuses heures après la mort ». Ces cellules sont localisées dans le tissu cérébral.

Des cellules inflammatoires qui nettoient les effets des lésions cérébrales

« La plupart des études supposent que tout s’arrête dans le cerveau lorsque le coeur cesse de battre, mais ce n’est pas le cas », remarque le Dr Jeffrey Loeb, auteur principal de ces travaux. Ce qui, d’ailleurs, lui semble finalement assez logique : « Le fait que les cellules gliales s’agrandissent après la mort j’est pas trop surprenant étant donné qu’il s’agi de cellules inflammatoires dont le rôle consiste à faire le nettoyage après des lésions cérébrales liées à la privation d’oxygène ou à un AVC ». Autrement dit, leurs gènes survivraient au décès clinique pour leur permettre de continuer de s’acquitter des tâches pour lesquelles elles sont programmées.

Comment Jeffrey Loeb et son équipe sont-ils parvenus à cette étonnante découverte ? Ils ont prélevé des tissus cérébraux sur des patients décédés dans le cadre de recherches sur de nouveaux traitements pour l’épilepsie. Et c’est en analysant ces tissus qu’ils ont constaté des comportements très différents de plusieurs groupes de gènes. Les gènes qui fournissent les fonctions cellulaires de base sont restés stables et un autre groupe de gènes, tous ceux connus pour être présents dans les neurones et impliqués dans l’activité cérébrale -la pensée et la mémoire- se sont rapidement dégradés dans les heures ayant suivi la mort. C’est un troisième groupe, celui des « gènes zombies » qui a attiré leur attention lorsqu’ils se sont aperçus que leur activité augmentait en atteignant un niveau maximum environ 12 heures après la mort.

Mieux comprendre les analyses de tissu cérébral post-mortem

Au-delà de révéler qu’une part de la vie cellulaire peut se poursuivre après le décès, cette constatation a un intérêt pour la recherche concernant des troubles neurologiques comme l’autisme ou la maladie d’Alzheimer : celle-ci s’appuie en effet parfois sur l’analyse du tissu cérébral post-mortem. Et les travaux de Jeffrey Loeb et de son équipe, en montrant que ce tissu peut continuer d’évoluer après la mort sous l’effet des « gènes zombies », indiquent que ces changements doivent être pris en compte. Et qu’il est préférable pour de telles recherches de travailler sur des tissus cérébraux post-mortem « frais » ouy de ne travailler que sur les cellules dont l’expression génétique est stabilisée.

Source POURQUOI DOCTEUR.

À Villejuif, les autistes s’épanouissent en musique…

Il reste des places pour les cours d’éveil musical et de hip-hop organisés à la Maison de la Santé et du Handicap par une association de profs spécialisés, APTE.

 Villejuif. Erwan (à dr.), autiste, s’applique durant son cours de guitare avec Jean-Paul de l’association APTE à la Maison de la Santé et du Handicap de Villejuif.

 

Erwan tend à nouveau sa guitare à son professeur. « Faut accorder », murmure-t-il. C’est la 3e fois d’affilée qu’il fait accorder sa guitare par Jean-Paul. Car cet après-midi-là, pour ce grand gaillard atteint d’autisme, il est important d’accorder sa guitare. Peu importe le nombre de fois, peu importe que les cordes sonnent déjà juste, c’est important à ses yeux. Jean-Paul, son enseignant, le comprend et le respecte. Il a l’habitude. Il est même formé pour cela.

Un tarif de 15 euros par mois

Il fait partie des profs de l’association APTE (Autisme, Piano, Thérapie Éducative) qui assure des cours d’éveil musical, de hip-hop et de guitare au sein de la Maison de la Santé et du Handicap de Villejuif pour les adultes et enfants dès 4 ans souffrant de troubles autistiques.

Les ateliers musicaux destinés aux autistes ne courent pas les rues en région parisienne. Encore moins à un prix aussi accessible, 15 euros par mois. Mais le plus intéressant est qu’il reste des places disponibles pour l’éveil musical (jeudi matin) et le hip-hop (mardi après-midi). « Si la famille a des difficultés financières, la mairie est là pour l’aider », précise Mariama Bellin, élue en charge du Handicap à Villejuif. La Ville tient à favoriser l’inclusion de ce public si particulier : elle vient d’ouvrir une classe autisme en maternelle au groupe scolaire Simone-Veil, accueille plusieurs structures médico-sociales sur son territoire, verse une subvention à l’association APTE et met ses locaux à sa disposition…

Des ateliers rares en Ile-de-France

« Les autistes ne sont pas des handicapés, ce sont des personnes, des citoyens. Ils ont le droit comme tout le monde d’accéder à la pratique instrumentale, qui leur fait tellement de bien », confie Françoise Dorocq, directrice et fondatrice de l’association APTE, qui a formé 90 enseignants à cette pédagogie particulière.

« Mais le fonctionnement d’un enfant autiste n’a rien à voir avec un enfant ordinaire, poursuit-elle. Il ne se situe pas bien dans l’espace et dans le temps. Il ne sait pas qu’il a des mains et des pieds, par exemple. Donc si on lui dit Touche cet instrument, il faut d’abord aller chercher sa main. La guitare est intéressante car c’est un instrument de vibration, en corps à corps. Le piano, lui, retentit sur le plexus solaire. Avec une pratique musicale, du chant ou de la danse, ils sont dans le sensoriel, ce qui est accessible à 85 % des autistes. »

Ce jour-là, Frederico, 42 ans, du foyer d’accueil médicalisé Tamaris de Villejuif, vient pour sa leçon hebdomadaire de guitare. Jean-Paul, son prof, corrige la position de ses mains, l’encourage, l’accompagne : « mets le doigt sur la première corde. Allez, le sol, c’est difficile, mets le 2e doigt ici ». L’air de « Joyeux anniversaire » retentit dans la pièce. Frederico est fier. « J’arrive à lire les notes sur la tablature », sourit-il.

Ils s’expriment à travers les notes

Gratter sa guitare, entendre les notes et se concentrer sur la partition lui procurent du bien-être. « Cela me fait passer le temps, ça m’occupe », explique-t-il sobrement.

Vincent, l’éducateur d’Erwan au FAM Tamaris, va plus loin : « au niveau cognitif, cela travaille les gestes coordonnés, cela les aide à exprimer des choses qu’ils ne peuvent pas dire via la parole. Cela les aide à évacuer une forme de stress. Ils se calent sur un son, sur une rythmique. Pour certains, un son égale une couleur. Ils en font une interprétation différente de la nôtre. Une chose est sûre : la musique est un langage universel ».

La Maison de la Santé et du Handicap, ouverte en 2018, est particulièrement adaptée à ce public : le lieu est calme, les pièces sont à la fois vastes et à taille humaine, la lumière n’est pas agressive. Bref, de quoi mettre les autistes dans les meilleures conditions pour s’épanouir.

Source LE PARISIEN.

Autisme – Témoignage : avec mon handicap, travailler n’est pas une Option !…

Autiste et malade chronique, travailler m’épuise. Mais faute d’une allocation décente, je vais devoir chercher un nouvel emploi.

Autisme - Témoignage : avec mon handicap, travailler n'est pas une Option !...

 

Je suis une personne autiste et malade chronique de 23 ans. L’injonction à l’emploi que subissent les personnes handicapées m’a amené·e à me réorienter.

À la fin de ma troisième année de licence, j’ai dû changer de voie une première fois. Quitter la psycho pour tenter ma chance dans une licence professionnelle spécialisée dans l’accompagnement des personnes autistes. Bingo : profs compréhensif·ve·s, contenu des cours que je connaissais déjà sur le bout des doigts et un stage très intéressant. À la fin de cette année, j’ai décroché mon diplôme et un CDD d’un an.

Je faisais officiellement partie de l’équipe des « bon·ne·s handicapé·e·s », celleux qui bossent et sont utiles à la société. Mieux même, celleux qui ont réussi à faire de leur handicap une « force ».

L’autisme, ça ne se soigne pas

Le tableau tout rose s’est petit à petit dégradé : épuisement dû à mon temps de transport, les joies de Paris, soucis avec des collègues validistes, début d’endométriose causant des douleurs énormes, changement de direction à deux reprises ! Tout cela a déclenché beaucoup de crises : des replis sur moi-même où j’étais incapable de parler et de comprendre ce qu’on me disait, ou des moments d’explosion avec beaucoup de cris.

Et qui dit crise dit médecine du travail, qui a posé son verdict : « incapacité temporaire tant que l’autisme n’est pas soigné ». Souci ? L’autisme ne se soigne pas et si je devais attendre qu’il disparaisse pour reprendre mon poste, alors j’y serais encore à ma mort. Mais le Covid a pris le relais, j’ai été confiné·e, puis en télétravail et mon contrat s’est terminé.

J’étais alors convaincu·e que ce n’était qu’une petite erreur, que j’étais tombé·e dans une mauvaise structure, et je me suis donc attelé·e joyeusement à ma recherche d’emploi. Je vous épargne les galères… Mais je me suis retrouvé·e en décembre dernier dans une drôle de panade : aucun retour des employeur·euse·s et un diagnostic de spondylarthrite ankylosante qui, à terme, m’empêchera de travailler dans un domaine demandant de rester beaucoup debout. Or, dans le métier d’éducateur·trice spécialisé·e, debout, on l’est souvent. Sans compter lorsqu’on doit se pencher, porter les enfants, parfois même faire du sport avec elleux.

Le choix entre une aide financière bancale et des emplois pas accessibles

J’étais donc dans une impasse. Je ne trouvais rien niveau emploi et, même si j’avais trouvé quelque chose, cela n’aurait pas collé avec mon état de santé physique et mental. Parce que oui, même si j’adorais mon emploi, il était clairement trop épuisant pour une personne autiste. Je ne savais pas que faire. Si je demandais l’allocation adultes handicapé·e·s (AAH), alors je devrais vivre avec 900 euros par mois…

Mais uniquement jusqu’à ce que mon compagnon trouve un emploi, car une fois cela fait on me l’aurait supprimée – d’ailleurs, si vous voulez en apprendre plus sur cette aberration, je vous conseille ce site : objectifautonomie.fr. Je pouvais également poursuivre ma recherche d’emploi, ce que je fais toujours d’ailleurs ! Mais tout en sachant que ça ne déboucherait pas sur un emploi accessible pour mes handicaps.

Comme beaucoup de personnes handis, je me suis retrouvé·e coincé·e, et je le suis toujours ! Entre une aide très basse et dépendante des revenus de mon conjoint ou des métiers pour lesquels je suis qualifié·e mais qui ne me sont pas accessibles. En gros, la peste ou le choléra ?

On nous fait comprendre que l’AAH, c’est pour les feignant·e·s

J’envisage donc la réorientation. Ce n’est pas facile. Parce que dans notre société, le modèle idéal c’est bac-études-boulot-retraite, et pas bac-études-boulot-chômage-merde-je ne sais pas quoi faire-réorientation-boulot-retraite. Encore pire quand on est handicapé·e. On nous fait bien comprendre que l’AAH c’est pour les feignant·e·s, mais on ne nous propose aucune solution concrète. Et donc, bien souvent, on choisit l’AAH et on serre les dents en espérant que 900 euros, ça passe, que notre conjoint·e ne se mettra pas à gagner trop, qu’on n’aura pas besoin de le ou la quitter. Bref, on est suspendu·e·s à cette aide et on s’y accroche parce que c’est la seule solution.

Et encore. Je dis qu’on choisit l’AAH, mais c’est l’AAH qui nous choisit bien souvent. On ne va pas voir la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) en disant « oui bonjour l’AAH s’il vous plaît » et pouf on repart avec. Non, ça demande du temps, un dossier en béton, et… de la chance. Pour deux dossiers similaires, certain·e·s l’auront, d’autres pas.

Mais bon, il ne faut pas croire non plus que rendre le monde du travail totalement accessible permettrait à toutes les personnes handicapées de trouver un travail : certain·e·s d’entre nous ne pourrons jamais travailler, et c’est pour cette raison d’ailleurs que c’est important de se battre pour un monde du travail accessible ET pour une AAH décente et ne dépendant pas des revenus du ou de la conjoint·e ! On devrait pouvoir choisir ce qui est le mieux pour nous, pour nos santés physiques et psychologiques, et non ce qui sera le moins pire.

Bref.

J’ai choisi de me réorienter… en espérant que ça passe

Devant cette roulette russe, les personnes handicapées doivent bien trouver des solutions : demander l’AAH en priant pour que ça passe, tienne dans le temps et soit vivable ; trouver un·e employeur·euse et taffer même si on ne le peut pas vraiment ; ouvrir sa propre entreprise même si c’est casse-gueule et épuisant ; se mettre à temps partiel et prier pour avoir assez de sous ; ou comme ce que j’ai choisi : se réorienter, en espérant que ça passe.

Pour meubler ma recherche d’emploi, j’ai recommencé à lire et à écrire, et donc à suivre sur les réseaux des gens qui lisent, écrivent et même parfois qui bossent dans le milieu du livre. Tout cela m’a rappelé à quel point j’aimais ce milieu et à quel point ce serait chouette d’y travailler. Mais bon, reprendre les études, vraiment ?

J’ai fait quelques recherches pour me persuader que c’était un plan foireux et, surprise ! Une licence pro d’un an, ouverte pour les gens en réorientation pro et dans ma ville ! Miracle aussi, les concours pour bosser en bibliothèque sont adaptés pour les personnes en situation de handicap !

En tant qu’autiste, j’ai besoin d’infos

Un rêve qui devient réalité et une histoire qui se termine bien ? Pas vraiment. La dure réalité, c’est que je n’ai aucune information sur les démarches. Que faire, quand, comment ? Pôle emploi, la fac, même la mission locale sont aux abonnés absents et je me retrouve donc à regarder mon petit projet en me disant que bon, quand même, il a de la gueule ce projet, mais je ne sais pas quoi faire avec.

Le plus gros souci, c’est de chercher les informations. En tant que personne autiste, j’ai besoin qu’on soit clair·e avec moi sur ce que je dois faire et comment. Or là, je n’ai rien, pas le moindre début de piste. Est-ce que je dois commencer par Pôle emploi ? À moins que je ne doive d’abord contacter la licence ? Ou bien directement les bibliothèques pour obtenir un stage ? Je me suis rabattu·e sur Pôle emploi un peu au pif en espérant que ce soit le bon choix et, en attendant, eh bien… j’attends justement.

La réalité, c’est que c’est le début d’une nouvelle galère. Parce que je suis handicapé·e et que j’ai besoin d’un emploi accessible mais que rien n’a été pensé pour. Et que si je baisse les bras et que je dis : « non là ras-le-bol, personne ne m’aide, je ne sais pas quoi faire, je demande l’AAH ! », on me jugera comme feignant·e, comme un·e mauvaix·se handicapé·e qui profite des aides.

On ne peut pas bien vivre en étant une personne handicapée qui ne travaille pas

Si je me réoriente, c’est parce qu’aujourd’hui en France, on ne peut pas bien vivre en étant une personne handi qui ne travaille pas. Si je me réoriente, c’est parce que rien n’a été prévu pour les gens handicapé·e·s et qu’on doit faire notre propre chemin si on ne veut pas crever.

Entendons-nous bien : si l’AAH était une somme décente permettant de vivre bien, si elle ne dépendait pas des revenus du ou de la conjoint·e, si je n’étais pas dans l’incertitude d’être peut-être pas assez handicapé·e pour l’avoir, et bien, je ne chercherais pas de réorientation. Parce qu’aujourd’hui, même faire les courses m’épuise et me fait mal, alors travailler 35 heures par semaine, vous imaginez. Mais je cherche parce que je n’ai pas le choix… et j’espère pouvoir travailler en bibliothèque parce que, même si cela ne sera pas parfait, ce sera pour le moment la solution la moins pire.

Aujourd’hui, je me réoriente parce qu’on ne me laisse pas le choix.

Kelig, 23 ans, en recherche d’emploi, Rennes

Konbini news a choisi de respecter le souhait de Kelig et de poster ce texte tel qu’il a été écrit, c’est-à-dire en écriture inclusive.

Ce témoignage provient des ateliers d’écriture menés par la ZEP (la zone d’expression prioritaire), un média d’accompagnement à l’expression des jeunes de 15 à 25 ans, qui témoignent de leur quotidien comme de toute l’actualité qui les concerne.

Par La Zep, publié le 19/03/2021

Source KOMBINI NEWS.