Face à un proche malade ou handicapé, les aidants ne doivent pas rester seuls…

La ministre de la Santé Agnès Buzyn présente ce mercredi son plan à destination des aidants.

Ils seraient 11 millions en France à aider un proche en situation de dépendance. Une situation difficile à vivre qui peut rapidement mettre l’aidant en péril.

Les aidants s'épuisent parfois alors qu'ils accompagnent un proche en fin de vie.

Voilà pile un an jour pour jour que la femme de Jo Malochet est décédée, des suites de la maladie d’Alzheimer. Jo, âgé de 80 ans aujourd’hui, a accompagné sa femme dans la maladie pendant 10 ans chez eux, avant de la placer en EHPAD les trois dernières années de sa vie. « La difficulté à laquelle fait face l’aidant, c’est la solitude« , commence Jo, qui milite aujourd’hui au sein de France Alzheimer Loire, pour venir en aide aux autres.

Épuisement physique et mental

« C’est épuisant, je devais m’occuper de tout, être derrière ma femme chaque seconde de la journée, et même la nuit« , continue Jo Malochet. Mais Jo souhaite faire face et aider jusqu’au bout son épouse, alors il se coupe progressivement de ses autres relations, pour rester avec sa femme et l’aider. « Nous allions à la chorale, ma femme a arrêté à cause de la maladie, et un an après j’ai également arrêté« , raconte Jo. Le Stéphanois s’investit tant et si bien que sa propre santé décline.

Ne pas rester seul

Un jour, les médecins lui imposent le placement de sa femme en EHPAD. « J’étais à bout à ce moment là, je risquais de partir avant ma femme« , continue Jo, qui venait chaque après-midi rendre visite à sa femme.  Jo a calculé combien coûterait un maintien à domicile avec la venue de personnel soignant. « Plus de 10 000 euros par mois« , hors de prix pour le retraité.

Jo en a profité pour retisser des relations, et se remettre à vivre. « Les aidants ne doivent surtout pas s’enfermer, et rester seul dans leur bulle« , avance Jo Malochet.

Source FRANCE BLEU.

Une Varoise crée une association pour venir en aide aux familles dont les proches sont en EHPAD…

Une Varoise vient de créer l’association « Victoria Aide aux Personnes vulnérables » pour venir en aide aux familles dont les proches sont en EHPAD.

Une création qui fait suite à la malheureuse expérience de sa maman, âgée de 98 ans.

La nonagénaire a été victime d’une fracture de l’épaule.

Une association créee en soutien aux familles dont les proches sont en Ehpad

C’est parce qu’elle a été elle-même démunie face au manque d’explications de la direction de l’EHPAD dans lequel sa maman est résidente depuis deux ans qu’une Varoise vient de créer l’AVAPV (association Victoria Aide aux Personnes vulnérables). Florence Aillet a en effet déposé plainte contre l’établissement d’hébergement de personnes âgées dépendantes dans lequel elle a placé sa maman âgée de 98 ans. Il a été diagnostiqué chez cette dernière une fracture de l’épaule que « personne n’est en mesure de m’expliquer » détaille la plaignante qui considère qu' »on a laissé quelqu’un de vulnérable sans assistance ».

Le 25 septembre dernier, elle rend visite à sa maman et remarque rapidement une immobilité du bras gauche. « Et quand j’essaye de lui bouger, elle souffre« . Florence Aillet indique avoir interrogé le personnel, mais personne n’est en mesure de lui répondre sur l’état de cette patiente totalement dépendante.

En fin d’après-midi, elle reçoit un appel de l’EHPAD : sa maman vient d’être déshabillée pour être couchée et présente au niveau du bras un énorme hématome. Bilan, une fracture de l’épaule.

« J’ai placé ma maman parce que je ne pouvais plus assurer son maintien à domicile. Et quand on lit la brochure d’un EHPAD, on vous assure que votre proche sera bien pris en charge et que sa dignité sera préservée. Or on se rend compte très rapidement que ça n’est pas le cas du tout, et que notre proche n’est pas heureux. »

Florence Aillet veut donc des réponses, et c’est dans cet esprit qu’elle a déposé plainte. « Il ne s’agit pas de maltraitance à proprement parler mais plus de manque de personnel, et de formation de certains de ses personnels« , conclut la présidente de l’AVAPV.

La prise en charge des personnes âgées dépendantes, Behdja Behar, représentante syndicale CGT à l’EHPAD du Malmont à Draguignan, la connait bien, et la dénonce : « Aujourd’hui, nous sommes quatre le matin et trois l’après-midi pour prendre en charge 40 résidents. Cela veut dire que même s’il veut dormir, nous sommes obligés de réveiller le premier patient vers 6h15 pour la douche hebdomadaire. Et encore maintenant, nous sommes passés à une douche tous les 15 jours, faute de temps. Et comme l’après-midi, ça n’est pas mieux, nous sommes obligés de commencer le coucher à 14h. Même s’ils ne sont pas dans le noir, ça veut dire que certains patients restent allongés jusqu’au lendemain matin. On les aime nos patients, mais ils se sentent de plus en plus seuls. Il n’y a quasiment plus d’activité, faute de temps aussi. Et pourtant, le loyer des résidents, lui, ne baisse pas. C’est pas facile tous les jours » détaille l’élue qui indique qu’en « 10 ans d’exercice, les conditions se sont beaucoup dégradées » évoquant « la maltraitance institutionnelle« .

Contact AVAPV : 06.16.38.54.49

Source FRANCE BLEU.

Contre l’AVC, un chercheur de Caen découvre un traitement révolutionnaire…

Jeudi 16 mai 2019, Jérôme Parcq a ouvert son laboratoire à Caen (Calvados), pour présenter ses découvertes concernant une molécule qui constituera le premier traitement de l’AVC.

Une salariée d'Opt2Lysis présente la formation d'un caillot de sang qui servira plus tard à tester  la molécule en développement pour proposer un traitement de l'AVC en 2021.

Il faut imaginer une substance qui agit comme du Destop dans une canalisation bouchée. Depuis 2006, Jérôme Parcq, chercheur installé au sein de la plateforme biomédicale Cyceron à Caen (Calvados), modifie une molécule pour qu’elle liquéfie le sang de l’hématome qui se forme lors d’un accident vasculaire cérébral (AVC), dans la région du cerveau.

Ce traitement révolutionnaire est un signe d’espoir alors que près de 30 000 personnes sont victimes d’un AVC hémorragique chaque année en France. Pour ceux qui survivent, 75 % se retrouvent avec un handicap sévère. 

Deux grand types d’AVC
Deux grands profils d’accidents vasculaires cérébraux sont constatés par les médecins. Près de 80% des 130 000 AVC qui surviennent chaque année en France sont de type ischémiques, et font suite à l’obturation d’un vaisseau cérébral par un caillot sanguin. Les autres sont dits de type hémorragique. Ils font suite à un saignement intracérébral après la rupture d’un vaisseau sanguin. Op2lysis s’intéresse à l’AVC hémorragique.

Aucun traitement disponible actuellement

Aucun traitement n’existe à l’heure actuelle. Originaire de Lille, le chercheur caennais s’explique :

« Lors d’un AVC, l’hématome qui se constitue peut atteindre la taille d’une balle de golf. L’idée, c’est que le chirurgien insère notre molécule au cœur de la boule sang, pour qu’elle se liquéfie le plus vite possible, afin de limiter les séquelles pour le patient. »

Pour assurer la diffusion de son traitement, Jérôme Parcq est associé depuis 2014 avec Christophe Gaudin, ancien directeur du développement commercial chez Sanofi, géant européen de la pharmacie et des vaccins.

Et c’est ainsi qu’est née en 2016 leur entreprise, Op2Lysis qui a d’ores et déjà assuré une levée de fonds de 1,4 million d’euros, dont 250 000 euros versés par le Conseil régional de Normandie. Cette enveloppe a notamment permis l’embauche de quatre autres personnes, qui évoluent soit dans le laboratoire basé à Caen, soit dans les bureaux dédiés aux tâches administratives à Paris.

Premiers essais sur l’homme en 2021

« Depuis la publication récente d’une étude américaine sur le travail d’une équipe qui a la même technique que nous, mais qui a montré avoir besoin de neuf injections en trois jours pour réduire la taille de l’hématome, nous savons que nous pouvons faire mieux avec une seule intervention », se réjouit Christophe Gaudin.

Les deux associés espèrent des premiers essais cliniques sur l’homme en 2021. « Nous avons le soutien des autorités de santé qui veulent faire vite, tout simplement parce qu’il n’y a aucun traitement disponible pour l’AVC ».

Nouvelle levée de fonds espérée

Les porteurs du projet Op2lysis entendent bien avoir répondu d’ici deux ans, au problème du coût économique et surtout sociétal qu’entraînent les AVC, non seulement en France, mais aussi partout dans le monde.

« Nous avons déjà des contacts solides à l’étranger et notamment aux Etats-Unis et nous visons une diffusion internationale du traitement. »

D’ici 2023, une nouvelle levée de fonds de 15 à 20 millions d’euros sera nécessaire pour assurer ce développement. Des investisseurs spécialisés dans l’univers de la santé suivent le dossier de près.

Source Actu.fr

Incendie à Rouen. Catherine Morin-Desailly interpelle Édouard Philippe…

La sénatrice centriste de Seine-Maritime demande un suivi médical et épidémiologique sur le long terme pour toutes les populations exposées dans l’ensemble des zones impactées par le nuage de l’incendie de Lubrizol.

Incendie à Rouen. Catherine Morin-Desailly interpelle Édouard Philippe

Catherine Morin-Dessailly, sénatrice (Union centriste) de la Seine-Maritime, a interpellé lors des questions d’actualité au gouvernement le Premier ministre sur l’incendie de Lubrizol.

L’élue rouennaise a relayé l’angoisse et la colère de la population. Les enquêtes judiciaire et administrative doivent rapidement déterminer les responsabilités. Mais là, c’est la santé qui prime, des réponses précises et des explications claires sont attendues ».  Et d’ajouter : Lors de votre venue à Rouen, Monsieur le Premier ministre, vous vous êtes engagé à la transparence, elle est garantie par l’article 7 de la Charte de l’environnement. Commission d’enquête La sénatrice centriste de la Seine-Maritime s’est demandé si nous étions bien préparés à gérer des crises industrielles de ce type et si toutes les leçons avaient été tirées d’AZF. Le Sénat va créer une commission d’enquête ou de contrôle permettant une analyse et un suivi de la situation et un retour d’expérience qui vise aussi à améliorer les procédures .

Catherine Morin-Desailly se rendra s’est rendue à Forges-les-Eaux pour assister à la rencontre des élus très inquiets de la situation avec le préfet.

Source Association Aide Indemnisation Victimes de France.

Nouveaux anticancéreux: beaucoup plus chers et pas toujours plus efficaces…

Le coût des anticancéreux constitue un défi pour les systèmes de santé dans les pays développés.

Plus de 300. 000 euros par an et par patient: telle était la somme effarante réclamée, début 2019, par les fabricants de deux nouveaux médicaments anticancéreux en attente de la fixation de leur prix avec les autorités sanitaires.

Nouveaux anticancéreux: beaucoup plus chers et pas toujours plus efficaces

«Le coût des anticancéreux est un défi pour les systèmes de santé des pays de l’OCDE», expliquait quelques mois plus tôt, à l’Académie de médecine, l’économiste Valérie Paris (division santé, OCDE). Or, une étude publiée en 2017 dans le BMJ indiquait que parmi les 68 indications approuvées entre 2009 et 2013 par l’Agence européenne du médicament, seulement 35 % avaient démontré un allongement de la survie et 10 % une amélioration de la qualité de vie! Cela vaut-il le coup de supporter de tels coûts?

«Tous les nouveaux produits en cancérologie ne sont pas des médicaments de rupture, loin de là !»

Patricia Marino

L’économiste de la santé Patricia Marino (Institut Paoli-Calmettes, Aix-Marseille-Université, Inserm) s’est penchée sur l’efficacité des traitements autorisés en Europe entre 2004 et 2017 pour le traitement des tumeurs solides. Elle présente ce lundi ses travaux au congrès de cancérologie de l’Esmo, à Madrid.

Parmi 36 médicaments approuvés dans 68 indications, 48 à 70 % avaient une faible valeur ajoutée en termes d’efficacité par rapport au traitement de référence, selon deux échelles de mesures (respectivement, l’échelle ESMO-MCBS et l’ASMR utilisée par les autorités sanitaires françaises). «Tous les nouveaux produits en cancérologie ne sont pas des médicaments de rupture, loin de là!», s’exclame Patricia Marino.

Cela ne veut pas dire qu’ils ne servent à rien: ils peuvent, explique la chercheuse au Figaro, être très utiles à certains patients, qui par exemple ne supportent pas le traitement de référence. «Mais il est peut-être temps, pour les patients comme pour les médecins, d’arrêter de penser que les nouveaux traitements sont forcément beaucoup mieux que les anciens.»

D’autant que leur coût mensuel est souvent plus important: 4 616 euros en moyenne contre 2 314 euros pour le traitement de référence, selon les travaux présentés ce lundi. «La corrélation entre les scores de valeur des nouveaux médicaments et leur prix est faible», indique la chercheuse, qui précise toutefois que l’analyse fine du prix de chaque médicament selon sa valeur ajoutée n’avait pas encore été réalisée.

Source LE FIGARO.

Quand les malades d’Alzheimer déambulent…

De jour comme de nuit, certains malades éprouvent le besoin de marcher.

Souvent sans but précis.

Une source d’épuisement pour les proches avec un risque de « disparition » parfois dramatique comme récemment à Marseille.

Quand les malades d’Alzheimer déambulent

Mourir dans un hôpital à l’âge de 73 ans. Dans la plus totale solitude. Loin des regards et sans le moindre soin. C’était début septembre à l’hôpital de la Conception à Marseille. Un homme de 73 ans a été retrouvé mort dans une unité désaffectée du 6e étage, quinze jours après que sa disparition a été signalée par sa famille. Atteint de démence et vivant dans une maison de retraite du Var, Jean était venu à l’hôpital pour une chimiothérapie.

Au bout de quelques heures dans la salle d’attente, il est parti sans attirer l’attention des soignants. « Tout le monde se sent responsable », a déclaré une dirigeante de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM), assurant que l’établissement a fait tout ce qu’il a pu pour retrouver le vieil homme. Ce qui n’a pas convaincu sa famille, qui a porté plainte tandis que le parquet de Marseille a ouvert une enquête pour « homicide involontaire ».

« Un besoin de déambulation, très fréquent dans la maladie d’Alzheimer »

Comment expliquer que certains patients âgés éprouvent ainsi l’envie de s’en aller, en laissant derrière eux un univers a priori bienveillant et protecteur ? « Au départ, il y a bien souvent un besoin de déambulation, très fréquent dans la maladie d’Alzheimer », explique Catherine Ollivet, présidente de l’association France Alzheimer 93. « La déambulation concerne entre un quart et un tiers des personnes souffrant de cette maladie ou de troubles apparentés », indique la professeure Sylvie Bonin-Guillaume, gériatre aux Hôpitaux de Marseille et membre de la Société française de gériatrie et gérontologie (SFGG).

Déambuler. Plutôt un joli mot. « Marcher sans but précis selon sa fantaisie », dit le dictionnaire. Mais dans le cas d’Alzheimer, le terme est souvent synonyme d’épreuve pour les proches. « C’est un facteur d’épuisement majeur car bien souvent, c’est la nuit que les malades se mettent à déambuler. Et comment voulez-vous dormir quand votre conjoint tourne pendant des heures autour de la table du salon sans que rien ne puisse l’arrêter ? », interroge Catherine Ollivet.

Il n’existe pas une cause unique à cette déambulation. « La principale explication est l’altération des fonctions du lobe frontal, c’est-à-dire des fonctions qui contrôlent nos instincts et nos réflexes primaires. Et marcher fait partie de ces réflexes primaires moins bien contrôlés du fait de la maladie », explique le professeur Pierre Krolak-Salmon, neurologue et gériatre au CHU de Lyon, et président de la Fédération des centres mémoire.

« La déambulation peut aussi être favorisée par l’altération d’autres fonctions, notamment celle concernant la capacité à reconnaître des lieux et des personnes », ajoute ce médecin. « Il peut arriver qu’une personne déambule chez elle à la recherche de pièces qu’elle ne reconnaît plus », ajoute la professeure Bonin-Guillaume.

Marcher sans but précis

Bien souvent, le patient marche sans but précis, comme dans une forme d’errance. « Mais il y a des personnes qui vous disent :”Je veux rentrer chez moi” ou “Ma mère m’attend” », confie Catherine Ollivet. « On voit aussi des gens qui se lèvent à 1 h du matin persuadés que c’est l’heure du petit-déjeuner. Et qui veulent aller acheter le pain comme ils l’ont fait durant toute leur vie », ajoute la professeure Bonin-Guillaume, ajoutant que cette déambulation nocturne est souvent liée à une inversion du rythme jour/nuit chez ces patients.

Et là, inutile de tenter d’utiliser des arguments rationnels (« Viens te coucher, tu vas être fatigué… ») ni, surtout, d’empêcher la déambulation. « Cela risque de renforcer l’anxiété et l’agitation du malade, explique le professeur Krolak-Salmon. Dans la mesure du possible, il vaut mieux le laisser faire. » Tout en faisant preuve d’une vigilance constante. Car la déambulation augmente le risque de chute et surtout de « fugues ». Alors, au quotidien, les proches vivent parfois avec la hantise qu’une porte ou une grille de jardin reste entrouverte, même quelques secondes. « Ce qu’on conseille, c’est de mettre un rideau devant la porte, pour la camoufler. Et éviter que, la nuit, la personne malade ne passe des heures à s’énerver sur la poignée », dit Catherine Ollivet.

Se promener le jour pour dormir la nuit

Des trucs, des astuces. Des conseils de bon sens. Ainsi, « plus on favorise l’activité physique le jour, plus la personne risque d’être fatiguée et de mieux dormir la nuit », souligne la docteure Adélaïde de Mauléon, gériatre au CHU de Toulouse. Mais certains aidants sont tellement épuisés qu’ils finissent par souhaiter donner des somnifères à la personne malade.

« Pour qu’elle dorme. Et moi avec. » Ce qui peut provoquer un dilemme éthique pour le médecin, car toutes les recommandations privilégient des approches non médicamenteuses face à la déambulation. « C’est légitime. Ensuite, il faut aussi tenir compte de ce que vivent les personnes. C’est important, aussi, de préserver les aidants et d’éviter l’épuisement », estime le professeur Pierre Krolak-Salmon.

Pourquoi les malades déambulent-ils ?

Mais, le plus souvent, ce qui tenaille les proches, c’est juste de comprendre un comportement en apparence si incompréhensible. De savoir ce qui motive cette volonté aussi tenace de partir. D’ouvrir la porte pour quitter une maison qui, parfois, a abrité 40 ou 50 années de vie commune. Pourquoi les malades déambulent-ils ?

Voilà la question à laquelle a choisi de répondre, dans une vidéo (1) postée sur Twitter en 2017, Jennifer Bute, une médecin britannique, atteinte de la maladie d’Alzheimer. « Toute notre vie, nous déambulons dans des environnements nouveaux ou non familiers, par curiosité, pour trouver une boutique, acheter du lait, chercher de l’argent, retrouver quelqu’un, trouver le vestiaire, retrouver où nous avons garé la voiture parce que nous l’avons oublié. Alors, quand nous perdons la mémoire, de plus en plus de lieux nous apparaissent non familiers. Nous oublions où est le vestiaire ; nous voulons trouver notre manteau. Nous voulons répondre à une hallucination visuelle, essayer de rejoindre quelqu’un dehors. Déambuler est une activité familière. Il n’y a rien d’exceptionnel. Le défi est de trouver la cause. » Face à la caméra, Jennifer Bute avait encore eu ces mots : « Avec la démence, nous cherchons aussi à apaiser notre peur de l’avenir, en changeant de décor. Être confiné rend la déambulation encore plus évidente. »

Déambuler pour changer de décor. « Comme, peut-être, une ultime forme d’expression de liberté », explique le docteur Cyril Hazif-­Thomas, psychiatre du sujet âgé au CHRU de Brest et directeur de l’espace de réflexion éthique de Bretagne. « Marcher, c’est une façon de continuer à “mener la danse”, à vivre selon son rythme. C’est aussi une forme de contestation. Le refus de rester sur un territoire que la maladie vous a assigné. »

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Une maladie en progression

Les chiffres en France : On estime qu’environ 900 000 personnes souffrent de la maladie d’Alzheimer en France.
Elles devraient être 1,3 million en 2020, compte tenu de l’augmentation de l’espérance de vie. Sur 25 malades, 10 sont des hommes et 15 des femmes.

Et dans le monde : On compte 50 millions de personnes atteintes de démence dans le monde, une maladie d’Alzheimer dans 60 % à 70 % des cas. Et on recense chaque année près de 10 millions de nouveaux cas.

« On a dû fermer à clé la porte de sa chambre »
Françoise, fille d’une dame malade

Ma mère a aujourd’hui 91 ans et vit toujours dans sa maison, en Seine-Saint-Denis, à quelques minutes de mon propre domicile. Sa maladie d’Alzheimer a été diagnostiquée en 2012. Il y a quelques années, elle a commencé à se lever la nuit et à déambuler dans la maison.

Elle m’appelait plusieurs fois à 3 heures ou 4 heures du matin. Le simple fait de lui parler suffisait en général à la calmer et elle retournait se coucher. Mais pour moi, c’était épuisant de devoir aller au travail sans avoir pu dormir. Il y a deux ans, la situation s’est aggravée.

Une situation épuisante

Elle passait toute la nuit debout, elle prenait ses vêtements dans l’armoire et les enfilait par-dessus sa chemise de nuit avant d’essayer de sortir. « Je veux rentrer chez moi », disait-elle.

J’ai alors recruté deux aides à domicile qui, depuis, se relaient en permanence auprès d’elle. Mais, elles aussi, ont fini par s’épuiser. Et à un moment, on a été obligées de fermer à clé la porte de sa chambre. Sur la porte, j’ai mis une petite affiche où j’avais écrit : « Maman, tu ne peux pas sortir de cette pièce. C’est la nuit, tout le monde dort dans la maison. »

Parfois, juste en lisant l’affiche, elle retournait se coucher. Et parfois non. Depuis six mois, cela va mieux, grâce à un traitement à base d’anxiolytiques que son neurologue lui a prescrit. Elle est moins angoissée et arrive à mieux dormir.

« Si je détourne mon attention, elle s’en va »
Édouard (1),mari d’une malade

Mon épouse a aujourd’hui 81 ans et cela fait cinquante-huit ans que nous sommes mariés. C’est en 2014 que sont apparus les premiers symptômes de sa maladie d’Alzheimer. Et depuis, la maladie progresse de manière régulière.

Il y a trois ans, je devais aller avec elle chez le médecin. Mais elle a été plus rapide que moi. Sans que je m’en rende compte, elle a ouvert le portail du jardin et elle est partie toute seule. Je l’ai cherchée pendant deux heures, complètement affolé. Et c’est finalement le contremaître d’une usine installée pas très loin de chez nous qui m’a appelé pour me dire qu’elle déambulait près de leurs locaux.

Plusieurs fugues

Pour y aller, elle avait dû traverser une voie à très forte circulation, ce qui était vraiment dangereux. Il y a deux ans, c’est en sortant d’un supermarché que je l’ai perdue de vue, après quelques secondes d’inattention.

Et ce sont les gendarmes qui l’ont retrouvée à 1,5 km de là. Quelques mois plus tard, cela s’est reproduit encore une fois, là aussi sur le parking d’un supermarché. Le temps que j’aille chercher un Caddie, elle avait disparu. Et c’est une cliente du magasin qui l’a ramenée. Quand on est à la maison, ça va. Je cache le bip du portail et elle peut se promener tranquillement dans le jardin. Mais dès qu’on sort, je ne la lâche plus une seule seconde des yeux. Car si je détourne mon attention, elle s’en va.

(1) vidéo repérée par la Fondation Médéric Alzheimer

Source LA CROIX.

A Kerpape des « chauffards » rencontrent des victimes d’accidents de la route…

C’est une opération inédite qui avait lieu ce mercredi au centre de soins de Kerpape, à Plœmeur : une douzaine d’automobilistes, verbalisés lors d’un contrôle récent, s’est vu proposer d’échanger la contravention contre une visite au centre de soins qui traite des victimes d’accidents de la route.

Des soignants du centre de soins de Kerpape font la démonstration d'un exo-squelette qui permet aux patients de gagner en mobilité

Le constat dressé par le préfet du Morbihan est alarmant : chaque année, le nombre de tués sur les routes du département augmente. 34 morts en 2016, 40 en 2017, 46 en 2018, et alors que la Toussaint, période particulièrement meurtrière n’est pas encore passée, le compteur est déjà à 37 morts pour cette année.

Une visite de Kerpape plutôt qu’une contravention

Face à ces chiffres, le préfet Patrice Faure a donc décidé de frapper un grand coup. Première mesure : une visite du centre de rééducation de Kerpape, à Plœmeur près de Lorient, où sont accueillis en permanence une vingtaine de victimes de graves accidents de la route, paraplégiques, tétraplégiques ou grands brûlés.

À ses côtés, une douzaine d’automobilistes, tous contrôlés en infraction le 12 octobre dernier. En échange de l’annulation de leur verbalisation, ils se sont vu proposer de participer à cette visite et de rencontrer des victimes de la route. Objectif : leur faire prendre conscience de leur dangerosité, pour eux ou pour ceux qui arrivent en face.

Une action bien plus efficace que la contravention, estime Marc Eon, intervenant pour la sécurité routière dans le Morbihan. « On a 12 points, on en perd trois, il en reste neuf, la plupart des gens les regagnent au bout d’un moment, donc tout le monde se dit : c’est bon, je joue avec mon capital de points et ça passe« .

Objectif : faire réfléchir les automobilistes

La piscine d’eau de mer, la salle de sport occupée par deux équipes de foot fauteuil, les ateliers de kiné ou d’ergothérapeutes, les salles prévues pour se réadapter à la vie chez soi, tout ici rappelle les conséquences d’un accident de la route. 

Au fur et à mesure de la visite, dans l’atelier d’orthoprothèse, où sont présentés les masques pour les grands brûlés et une prothèse de jambe pour un motard, l’ambiance devient de plus en plus lourde. « Ça touche quand même de venir ici. C’est plutôt bien, ça permet quand même de dire à d’autres personnes d’éviter ces comportements là. Ça fait réfléchir » souffle un des participants, arrêté en état d’alcoolémie au volant.

Mais certains sont un peu moins optimistes : « J’espère que cette visite va me faire changer d’état d’esprit, bien sûr. On va faire attention demain, après-demain… Et voilà, la routine de la conduite se met en place, et on oublie certaines bonnes choses. Il faut rester concentrer sur la route, et ce genre de visites va faire que ça va bien se passer« .

Des contrôles renforcés le long des routes

Mais pas question de croire que ces visites vont se généraliser, prévient le préfet Patrice Faure, qui précise que les personnes conviées ce mercredi ont toutes commis des délits peu importants. « On veut inverser le sens du stress. Je veux que celles et ceux qui boivent soient beaucoup plus stressés que la population. Nous irons sur le terrain, nous allons accentuer notre opération, par des messages audios et visuels, mais aussi sur le bord des routes. »

« Nous serons sur le bord des routes la nuit, le jour, le week-end, la semaine »

« Nous allons multiplier le nombre de contrôles, poursuit le préfet. Je pense que pendant longtemps, les gens se rappelleront nos contrôles routiers ». Les automobilistes bretons sont donc prévenus.

Source OUEST FRANCE.

Dépendance, handicap, maladie : ce que contient le plan du gouvernement pour les proches aidants …

Le gouvernement a dévoilé ce mercredi son plan pour les aidants, ces 10 millions de Français qui soutiennent au quotidien un proche malade, âgé ou handicapé.

Doté d’un budget de 400 millions d’euros, il prévoit notamment la mise en place d’un numéro téléphonique de soutien dédié.

Dépendance, handicap, maladie : ce que contient le plan du gouvernement pour les proches aidants

« C’est un engagement épuisant, jour et nuit », a témoigné Christelle, mère d’un enfant atteint de leucodystrophie, aujourd’hui décédé, devant Édouard Philippe, la secrétaire d’Etat aux Personnes handicapées Sophie Cluzel, et la ministre de la Santé Agnès Buzyn, lors d’une rencontre dans l’Essonne près de Paris.

Un numéro téléphonique de soutien dédié

Le plan du gouvernement prévoit notamment la mise en place d’un numéro téléphonique national de soutien et de lieux « labellisés » pour recevoir et orienter les aidants vers un accompagnement dès l’an prochain. Une plateforme numérique « Je réponds aux aidants » doit aussi voir le jour en 2022.

Création d’une « plateforme de répit »

Invitée de France Inter mercredi matin, Sophie Cluzel a annoncé la création en 2020 d’une « plateforme de répit » proposant des « solutions », par exemple des places dans des maisons de répit, et des initiatives de « relayage », où un professionnel passe plusieurs jours consécutifs au domicile de la personne aidée, ce qui permet à son proche de prendre du repos.

D’ici 2022, quelque 200.000 « solutions » de répit supplémentaires, soit le double de ce qui existe actuellement, seront ainsi créées, a déclaré la secrétaire d’État, avançant le chiffre de 105 millions d’euros pour y parvenir.

Adapter le rythme d’études pour les jeunes aidants

Pour les jeunes aidants, estimé à 500.000, le gouvernement prévoit une sensibilisation des personnels de l’Éducation nationale et un aménagement des rythmes d’étude.

« Encore invisible jusqu’à récemment, la reconnaissance de cette problématique est une avancée majeure », a réagi dans un communiqué l’Association Jeunes AiDants Ensemble (Jade). Néanmoins, ces jeunes « ne pourront être accompagnés que si les moyens nécessaires sont engagés », a estimé sa présidente Françoise Ellien auprès de l’AFP, se disant « vigilante à la mise en oeuvre de la stratégie ».

Trois fois plus d’aidants en 2050 ?

Le gouvernement avait déjà annoncé que le congé « proche aidant » de trois mois, fractionnable, sera indemnisé à partir d’octobre 2020. Ceux qui prendront des jours pourront être indemnisés par la Sécurité sociale à hauteur de 43,52 euros par jour pour une personne en couple, 52 euros pour une personne isolée. Environ 200.000 personnes pourraient y prétendre.

En outre, dès le mois prochain, des périodes de congé proche aidant ne compteront plus dans le calcul des droits au chômage pour éviter une baisse des allocations promet le gouvernement.

90% des aidants soutiennent un membre de leur famille, dont 52% un de leurs parents. Plus de la moitié (57%) de ces personnes qui prennent soin de leurs proches sont des femmes. Un nombre qui pourrait exploser d’ici 2050 : aujourd’hui 1,5 million de personnes sont âgées de 85 ans et plus, elles seront trois fois plus nombreuses dans 30 ans.

Source FRANCE BLEU.

Alzheimer: bientôt un médicament révolutionnaire qui agit sur la maladie?… L’Aducanumab qui vise à ralentir ou à inverser le cours de la maladie…

Ce mardi, la société pharmaceutique américaine Biogen a annoncé qu’elle allait déposer une demande de commercialisation de son traitement contre Alzheimer, l’aducanumab, début 2020.

Actuellement, 47 millions de personnes sont concernées par Alzheimer dans le monde. Photo SAMI BELLOUMI / LA VOIX DU NORD.

Il faut rester prudent puisque rien n’est encore fait, mais c’est tout de même une première mondiale qui a été annoncée ce mardi par le laboratoire américain Biogen. La société pharmaceutique a annoncé qu’elle allait déposer une demande de commercialisation de son traitement contre Alzheimer, l’aducanumab, début 2020.

L’annonce a été une surprise, car la société avait arrêté plus tôt cette année deux études sur le médicament lorsque des résultats partiels suggéraient un risque d’échec. Mais en utilisant une plus forte dose l’aducanumab, le médicament a permis de réduire le déclin des capacités de réflexion.

75 millions de personnes concernées d’ici 2030

Ce médicament, l’aducanumab, vise à aider le corps à éliminer les plaques nocives du cerveau. Biogen, basé à Cambridge, dans le Massachusetts, le développe avec une société japonaise, Eisai Co. Ltd précise le New-York Post. Les autres médicaments actuellement sur le marché ne soulagent que temporairement les symptômes et ne ralentissent pas la perte de mémoire et de capacité de réflexion, contrairement à l’aducanumab qui vise à ralentir ou à inverser le cours de la maladie.

Le Dépêche du Midi, qui a repéré cette information, a échangé sur le sujet avec le Pr Vellas, chef du gérontopôle du CHU de Toulouse, qui a coordonné les essais cliniques au niveau européen entre 2018 et 2019. « On va peut-être avoir enfin un traitement curatif de la maladie d’Alzheimer, ça fait 30 ans que l’on attend ça. C’est vraiment une nouvelle pleine d’espoir pour les patients », se réjouit le Pr Vellas.

La société Biogen doit donner une conférence en décembre.

Actuellement, 47 millions de personnes sont concernées par Alzheimer dans le monde. Elles seront 75 millions d’ici 2030, 132 millions en 2050.

Source LA VOIX DU NORD.

Alzheimer, Parkinson… Une étude alerte sur les risques accrus de démence chez les anciens footballeurs pros…

Selon les auteurs de l’étude, les ex-joueurs pros ont toutefois moins de risques de mourir d’autres maladies communes, comme les problèmes cardiaques ou certains cancers.

Alzheimer, Parkinson... Une étude alerte sur les risques accrus de démence chez les anciens footballeurs pros...

Une étude présentée ce lundi à Londres et menée sur d’anciens joueurs professionnels de football écossais a montré qu’ils avaient trois fois et demie plus de risques de mourir d’une maladie neurodégénérative, comme Alzheimer ou Parkinson, que le reste de la population.

Les dossiers médicaux de 7.676 joueurs ayant joué entre 1900 et 1976 en Écosse ont été comparés à 23.000 dossiers médicaux de la population générale dans cette étude menée par un neuropathologiste, le Dr Willie Stewart de l’Université de Glasgow.

« Cinq fois plus de risques de développer la maladie d’Alzheimer »

Il en ressort qu’il y a « cinq fois plus de risques de développer la maladie d’Alzheimer, quatre fois plus pour une maladie du neurone moteur et deux fois plus pour Parkinson chez un ancien footballeur professionnel que dans la population-témoin », affirme le rapport. Les anciens sportifs ont en revanche moins de risques de mourir d’autres maladies communes, comme les problèmes cardiaques ou certains cancers, notamment celui des poumons.

L’étude intitulée « Influence du football sur la santé tout au long de la vie et sur le risque de démence » a aussi mis en évidence une sous-mortalité des ex-footballeurs jusqu’à 70 ans, mais une surmortalité ensuite. « Même si des efforts doivent être faits pour identifier les facteurs qui contribuent à ce risque accru de maladie neurodégénérative, afin de le réduire, il y a aussi des bénéfices potentiels plus larges liés à la pratique du football qui sont à prendre en compte », a estimé le Dr Stewart.

Les causes de ces maladies neurodégénératives non expliquées

Cette étude, commandée par la fédération anglaise de football (FA), ne visait pas à expliquer pourquoi les footballeurs sont davantage touchés par les maladies neurodégénératives. « L’étude ne détermine pas si ce sont les chocs subis par les footballeurs professionnels, la gestion des commotions, le jeu de tête, le style de jeu (…) ou le mode de vie personnel des joueurs ou d’autres facteurs » qui sont à l’origine de cette divergence statistique, a souligné la FA dans un communiqué.

L’étude a été passée en revue par un groupe de conseil médico-sportif indépendant qui a recommandé que de nouvelles mesures soient prises dans la façon dont sont traitées les blessures à la tête et que les propositions de l’UEFA concernant l’introduction de remplacements temporaires en cas de commotions soient soutenues par la FA.

Source 20 MINUTES.