Dépendance: les Français n’anticipent pas…

Pour 8 personnes sur 10, la perte d’autonomie liée au grand âge est une préoccupation sérieuse.

Mais elles sont presque autant à ne pas se prémunir contre ce risque… Encore un paradoxe français.

Dépendance: les Français n’anticipent pas...

Publié le 21 janvier 2016, le 8e baromètre Autonomie OCIRP -France info- Le Monde est l’occasion de mesurer la perception par l’opinion des enjeux liés à la perte d’autonomie et au vieillissement de la société française. Un baromètre éclairant à l’heure de l’entrée en vigueur de la loi d’Adaptation de la société au vieillissement (Asav). En voici les points clés:

 • Une réelle prise de conscience

La perte d’autonomie est un « sujet primordial ou important » pour 78,6% des 1600 personnes interrogées (particuliers, salariés, délégués syndicaux et directeur des ressources humaines). Vieillissement global de la société oblige, la prise de conscience est bien réelle. Et ils jugent d’ailleurs nécessaire d’instaurer un financement ambitieux et pérenne de l’aide au grand âge, ce qu’aucun gouvernement, depuis dix ans, n’est parvenu à faire. 84% des sondés estiment  donc qu’une réforme dans ce domaine doit intervenir d’ici à 2022. Le coût des maisons de retraite, notamment, figure dans leurs préoccupations et 64% des Français souhaitent une réduction du reste à charge payé par les résidents. Au final, 62% ignorent le coût mensuel moyen payé par une personne en  perte d’autonomie: 1800€ à domicile et 2500€ en établissement avec un reste à charge de 1000€.  « L’information sur le coût réel et sur le reste à charge doit être développée », souligne l’OCIRP.

• Un financement mixte privilégié

Réalistes, les Français sont partisans d’un financement mixte du risque autonomie. 6 sur 10  estiment que cette question relève de la solidarité nationale – tel est le cas aujourd’hui avec l’Allocation personnalisée d’autonomie APA –, renforcée par une assurance complémentaire. Ce choix du « panachage » de l’aide publique et de l’assurance ne cesse de progresser dans l’opinion. 47,7% des sondés y étaient favorables en 2010, ils sont 60,3% en 2016. Près du quart (23,6%) plébiscitent une prise en charge exclusive par l’Etat et près de 10% optent pour une aide financée directement par l’individu. L’assurance autonomie est perçue comme une solution par 61% des salariés et des particuliers interrogés. Et quitte à choisir cette voie, plus de 67% des Français manifestent leur préférence pour le contrat collectif, souscrit via l’entreprise, plutôt que pour l’assurance individuelle (27%). Dans cette hypothèse, ils jugent acceptable, à près de 77%, une cotisation équivalant à 1 euro par jour. Selon l’Ocirp, ce montant prélevé à partir de 40 ans, permet de percevoir une rente mensuelle de 900 euros en cas de perte d’autonomie survenant à 80 ans.

• Des réticences à franchir le pas

Le baromètre 2016 traduit donc une certaine clairvoyance des Français face aux enjeux du financement de la prise en charge de la dépendance. Mais il pointe également un paradoxe de taille : si 78% pensent qu’il faut se prémunir contre ce risque, 74% reconnaissent n’être pas couvert financièrement contre la perte d’autonomie… Comment expliquer ce grand écart? « Outre les questions de coût, ce blocage est probablement à rapprocher de la peur du vieillissement et de la perte d’autonomie, note l’OCIRP, le tabou ou le déni reste puissants en dépit des débats et du lancement de thèmes positifs comme le bien vieillir et la Silver Economie.  La complexité des contrats – dont les critères d’évaluation de la dépendance sont différents de ceux de l’Apa – n’est pas étrangère à ce faible taux de souscription. Et les Français veulent être rassurés en la matière. D’ailleurs, plus de 67% sont favorables à une labellisation par l’Etat de contrats d’assurance autonomie et près de 55% souhaitent qu’ils soient assortis d’incitations fiscales.

L’OCIRP, (Organisme commun des institutions de rente et de prévoyance) regroupe 22 institutions de prévoyance et de protection sociale, dont les poids lourds du secteur : AG2R La mondiale, Klesia, Audiens, Humanis, Malakoff Médérick, etc. L’Ocirp est favorable à la mise en place d’une protection mixte de la perte d’autonomie, mêlant la solidarité nationale et l’assurance complémentaire, et propose déjà une garantie dépendance aux entreprises.

Source NOTRE TEMPS.

Vieillesse et dépendance: la grande inquiétude des Français…

Le sujet est une préoccupation «importante voire prioritaire» pour 90 % d’entre eux, selon un sondage Odoxa pour Le Figaro Santé.

Vieillesse et dépendance: la grande inquiétude des Français

«Du lit à la fenêtre, puis du lit au fauteuil et puis du lit au lit», on les voit «traverser le présent en s’excusant déjà de n’être pas plus loin», chantait Jacques Brel dans Les Vieux. La canicule de 2003 nous avait forcés à les regarder en face, et «une avalanche de rapports officiels et de discours publics» ont affirmé «la nécessité de prendre en compte le grand âge», écrivait le sociologue et professeur à l’Inseec Serge Guérin dans La Société des seniors (Michalon, 2009).

Et pourtant: la prise en charge du vieillissement ne satisfait toujours pas les Français, alors qu’il s’agit d’une préoccupation «importante voire prioritaire» pour 90 % d’entre eux, selon un sondage* réalisé par Odoxa pour Le Figaro Santé, Franceinfo, Science Po, NEHS et la FEHAP. Mais «il n’y a pas eu de loi ni de politique publique digne de ce nom depuis trente ans!», constate aujourd’hui Serge Guérin, et 68 % des sondés sont insatisfaits de la prise en charge des très âgés.

Selon l’Insee, au 1er janvier 2018, 10 % des adultes français avaient 75 ans ou plus, et le phénomène s’accélère. Or, après 65 ans pour les femmes et 63 ans pour les hommes en moyenne, les fragilités s’accumulent (Drees). En moyenne en 2011, les résidents d’Ehpad cumulaient 7,9 pathologies selon la Drees et 90 % souffraient d’affections neuropsychiatriques. «À l’horizon 2060, selon les projections de l’Insee, le nombre de sujets dépendants doublera (…), atteignant 2,3 millions d’individus», écrit le Dr Anthony Mézière, gériatre, dans l’ouvrage collectif Le Grand Livre de la longévité (Eyrolles).

Savoir quitter son domicile

Mais force est de constater que le pari de l’accueil du grand âge semble raté et que cela inquiète le public: 68 % des Français craignent de ne pas pouvoir accéder à l’ensemble des services et aides dont ils pourraient avoir besoin selon Odoxa. Or la perte d’autonomie effraie: pour un article publié vendredi dans la revue Jama Neurology, des chercheurs de l’université du Michigan ont interrogé 1 019 participants âgés de 50 à 64 ans pour savoir s’ils craignaient la démence: la moitié (48,5 %) estimait avoir un risque de développer une démence au cours de leur vie, et beaucoup mettaient en place des stratégies pour y échapper dont la plupart n’ont pas fait la preuve de leur efficacité ; pourtant, seuls 5,2 % en avaient discuté avec leur médecin.

Quelles solutions pour les très âgés dépendants? En cas de perte d’autonomie physique, 56 % des personnes interrogées par Odoxa veulent rester à leur domicile et 30 % alterner entre domicile et établissement spécialisé. Ce n’est plus vrai en cas de handicap cognitif: 43 % jugent alors nécessaire d’intégrer un établissement spécialisé. «Il faut que le senior et son entourage sachent accepter que quitter le domicile pour un Ehpad est une solution favorable permettant d’envisager la fin de vie de façon meilleure», écrit le Dr Mézière. À condition d’y être préparé, or trop souvent le transfert se fait de façon brutale, après une hospitalisation. Et seuls 29 % des sondés ont le sentiment de bien connaître les dispositifs de prise en charge, dont les Ehpad.

Et ces derniers n’ont pas la cote: 68 % des Français interrogés ont une mauvaise image des Ehpad (mais 60 % ont une bonne image des personnels de santé qui y travaillent et 79 % de ceux intervenant à domicile). Pourquoi une telle crainte du grand âge et des établissements spécialisés? Le coût est bien sûr un frein important: en moyenne, les personnes interrogées consentent à dépenser 648 € par mois pour un meilleur service. On est loin du reste à charge moyen actuel (près de 1 900 €)! Trois quarts jugent que le système de santé ne consacre pas assez de moyens à la prise en charge des personnes âgées dépendantes, à domicile comme en Ehpad, et 86 % que les politiques publiques sont inadaptées!

Adapter les lieux de résidence

Mais, plus généralement, le vieillissement fait peur et reste tabou. «Ceux qui ont 85  ans aujourd’hui ne savaient pas qu’ils allaient vivre aussi longtemps» car cela n’a pas été explicité par les autorités, explique Serge Guérin. Ils ne s’y sont donc pas préparés, et les décideurs politiques ne l’ont pas fait pour elles. En outre, «les personnes âgées actuelles sont la première génération à avoir vu vieillir ses parents, et pas forcément dans de bonnes conditions, analyse Nicolas Menet, directeur général de la Silver Valley, cluster d’innovation dédié à la Silver économie. Ils ont une image déplorable du vieillissement». Or le leur ne sera pas celui de leurs aînés, promet-il: «De plus en plus, les gens arrivent vers la fin de leur vie en bon état de santé. Mais les gens n’en ont pas encore conscience.»

La société doit aussi faire un bout du chemin vers la liberté des personnes âgées dépendantes. Ainsi de la sexualité: dans Le Grand Livre de la longévité, la conseillère conjugale Raphaëlle de Foucauld regrette que le sujet reste tabou en établissements ; le droit à l’intimité, sexualité incluse, est pourtant clairement inscrit dans la Charte des droits et libertés de la personne âgée en situation de handicap ou de dépendance.

«On est resté sur des réflexes médico-sociaux et sanitaires anciens, admet Nicolas Menet. Mais les grands groupes développent de plus en plus d’innovations et réfléchissent de façon très approfondie à la manière d’adapter les lieux de résidence du futur.» À commencer par leur vocabulaire: «Il ne faut plus dire résident, ce sont des habitants!», insiste-t-il. Une façon de considérer qu’ils sont chez eux, et non visiteurs priés de respecter des règles préétablies. D’autant, insiste Serge Guérin, que la génération suivante pourrait être plus revendicative: «Les gens très âgés aujourd’hui ont été élevés à la dure, ils ne se plaignent pas. Ceux qui arriveront ensuite seront plus exigeants.» Des libertés que nous avons intérêt à défendre, car nous serons tous un jour concernés. N’oubliez pas la pendule de Jacques Brel «qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, et puis qui nous attend»…

* 3 008 Européens dont 1 002 Français représentatifs de la population de 18 ans et plus, et 1 407 professionnels de santé.

Source LE FIGARO.

Dépendance : les deux tiers des Français ont une mauvaise image des Ehpad, selon un sondage… Enquête…

Seules 13% des personnes interrogées seraient prêtes à intégrer un établissement spécialisé si leurs capacités physiques se dégradaient avec l’âge.

Un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, à Paris, le 5 juillet 2018.

Les deux tiers des Français (68%) ont désormais une mauvaise image des Ehpad, contre 56% en 2017, selon un sondage Odoxa pour franceinfo et Le Figaro publié lundi 18 novembre.

Enquête Odoxa pour Nehs, Sciences Po, Le Figaro Santé et franceinfo.
Enquête Odoxa pour Nehs, Sciences Po, Le Figaro Santé et franceinfo. (STEPHANIE BERLU / RADIO FRANCE)

Intégrer un Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) n’est d’ailleurs pas la solution privilégiée par les Français pour leur vieillesse. Seuls 13% seraient prêts à intégrer un établissement spécialisé si leurs capacités physiques se dégradaient avec l’âge, les personnes interrogées préférant alors adapter leur domicile (56%), ou alterner entre les deux solutions (30%).  En revanche, en cas de troubles cognitifs comme la maladie d’Alzheimer, les établissements spécialisés deviennent la solution privilégiée par 43% des Français.

Enquête Odoxa pour Nehs, Sciences Po, Le Figaro Santé et franceinfo.
Enquête Odoxa pour Nehs, Sciences Po, Le Figaro Santé et franceinfo. (STEPHANIE BERLU / RADIO FRANCE)

7,8 millions d’aidants

Par ailleurs, les Français connaissent mal le coût des Ehpad. Ils sont prêts à payer 648 euros par mois pour intégrer l’un de ces établissements, alors que le coût médian est de plus de 1 900 euros par mois. De manière générale, 92% des Français attachent de l’importance à la prise en charge du grand âge et de la dépendance. Cette question est prioritaire pour la moitié (49%) des Français et importante pour 43% d’entre eux. Seuls 7% jugent la question secondaire. 54% d’entre eux s’interrogent sur la façon dont ils géreront leur propre vieillissement et 42% des Français sont surtout inquiets à propos de futurs problèmes de santé, davantage que de problèmes de revenus (34%).

Selon ce baromètre, 7,8 millions de Français sont des « aidants » d’une personne proche, soit 15% de l’échantillon testé.

Sondage réalisé auprès d’un échantillon représentatif de 1 002 Français, et d’un deuxième échantillon de 477 aidants familiaux.

Source FRANCE TV.

Opéré aux États-Unis, Quentin revient avec sa première oreille…

Après cinq semaines aux USA pour subir une opération destinée à lui greffer l’oreille gauche, Quentin est rentré dimanche à Ravilloles dans le Jura.

La deuxième opération de Quentin aura lieu en avril à Los Angeles.  Photo DR

C’était le 30 septembre dernier dans nos locaux de L’Est Républicain à Besançon à la veille de son départ pour les États-Unis. Quentin avait eu l’énorme surprise, avec sa famille, de recevoir un chèque de 10 000 € de notre campagne « Noël pour tous » pour financer une partie de l’opération de la deuxième oreille qui doit avoir lieu en avril.

Avant de passer à cette deuxième étape, la famille se remet doucement des intenses émotions de ce séjour à San Francisco. « Nous sommes revenus le 10 novembre dernier », confie sa maman, Corinne. « Et franchement, pour nous, ce n’est que du bonheur. Quentin a été super-bien pris en charge ».

Filmée, l’opération sera diffusée dimanche sur M6

« L’opération s’est très bien déroulée », ajoute-t-elle. « L’équipe de M6 qui a tout filmé venait régulièrement pour nous donner des nouvelles. Le reportage sera diffusé sur cette chaîne le dimanche 24 novembre. En sortant du bloc, au bout de 10 heures, Quentin a ouvert les yeux pour demander si c’était terminé. Après une heure et demie en salle de réveil, il pouvait déjà se lever. On était super-heureux. Franchement, ça montre que ça vaut vraiment le coup de se battre ».

Quentin, lui aussi, se montre à la fois soulagé et enthousiasmé du résultat ; la greffe de l’oreille gauche et la percée du conduit auditif pour l’oreille droite. « L’anesthésie a été fatigante et je n’entends toujours pas beaucoup. Mais, selon les médecins, ceci est dû au produit qu’ils ont injecté dans le conduit auditif. Tout doit rentrer dans l’ordre au bout de 3 ou 4 mois. J’observe d’ailleurs déjà les premières améliorations ».

« Hâte de la deuxième opération »

Désormais, Quentin a en tout cas déjà hâte de passer à la 2e  opération. « J’y retourne d’autant plus confiant que les médecins ont été très prévenants. Ils ont su me rassurer en permanence ».

La deuxième étape devrait donc intervenir en avril à Los Angeles. Un séjour cette fois-ci sans la contrainte des déplacements pour les visites.

En attendant, la famille tente de reprendre une vie normale et se mobilise plus que jamais pour financer les 50 000 dollars de l’opération. Une vente de saucisses de Morteau et Mont d’Or aura lieu en janvier, un loto en février à Saint-Lupicin, une soirée dansante « années 80 » le 15 mars. Quentin sera aussi invité le 1er  décembre par le comité des fêtes de Montmorot pour une soirée Beattles où il jouera de la guitare. Le Lion’s club de Saint-Claude se mobilise aussi le 25 janvier.

Grâce à internet, Quentin a pour sa part pu suivre une scolarité quasi normale à distance.

Vous pouvez toujours envoyer vos dons à Est Républicain « Noël pour tous » pour Quentin. Rue Théophraste-Renaudot. 54 180 Houdemont

Ou : Association Quentin pour 2 oreilles, 1 rue du Champet, 39170 Ravilloles. Téléphone : 07.77.95.32.69.

Source EST REPUBLICAIN0

Handicap invisible: en parler ou pas, un dilemme pour des salariés…

« Un employeur m’a dit, c’est une connerie, ça n’existe pas ta maladie » !

Handicap invisible...

Comme Victoria, une majorité de travailleurs handicapés souffrent d’un handicap dit invisible et craignent parfois d’en parler pour ne pas subir l’incompréhension de collègues ou de recruteurs.

Traumatisme crânien, surdité, troubles bipolaires, problèmes de dos… Le handicap invisible qui par définition n’est pas apparent recouvre un large spectre.

Huit personnes en situation de handicap sur dix en sont atteintes, selon l’Association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées (Ladapt).

« On peut être touché d’un handicap invisible à la suite d’un cancer, d’un accident de la route, parce que le travail vous a abimé… Il y a aussi toutes les maladies psychiques », explique à l’AFP Kristel Hamon, directrice de la communication de l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph).

Cette réalité est au coeur de la semaine pour l’emploi des personnes handicapées qui s’ouvre lundi. Objectif: sensibiliser à des situations méconnues, dans un contexte de fort taux de chômage des travailleurs en situation de handicap, plus de deux fois plus élevé que la moyenne nationale (environ 18% contre 8,6%).

Pour Françoise Descamps-Crosnier, présidente du comité national du Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP), les handicaps invisibles sont « souvent ignorés et incompris », et génèrent de « l’exclusion dans les parcours de formation et d’insertion ».

D’où la difficulté d’en parler. « On n’entame pas la relation de travail par ça. Mais la question se pose, surtout lors de l’entretien d’embauche », affirme Kristel Hamon.

Victoria Lahouel, 27 ans, qui souffre d’hypersomnie, un trouble caractérisé par une somnolence excessive, a connu l’exclusion qui peut en découler. Après des années « de galère », elle a décroché un poste d’hôtesse de caisse en CDI dans un supermarché de Châtillon (Hauts-de-Seine). Elle a parlé de son handicap invisible tout au long de sa recherche d’emploi, essuyant des remarques discriminatoires.

« Une fois, un employeur m’a dit +c’est une connerie, ça n’existe pas ta maladie+; j’ai dû le lui prouver avec un document officiel », déplore-t-elle.

« Certains ont compris, d’autres non »

L’incompréhension suscitée par le handicap invisible peut s’expliquer par l’absence de consensus sur ce qu’englobe cette expression, selon Sabine Lucot, de la Fondation des amis de l’atelier. Surtout, « deux personnes qui souffrent de la même pathologie ne vont pas avoir les mêmes besoins », souligne-t-elle.

En raison de son handicap, Victoria Lahouel est autorisée à prendre plusieurs pauses quotidiennes de trente minutes. Face à ses collègues, qui n’ont droit qu’à quinze minutes de pause deux fois par jour, elle s’est sentie obligée de justifier cet « avantage ». « Certains ont compris, d’autres non », relève-t-elle.

Les préjugés ont la peau dure: seuls 21% des salariés considèrent qu’un travailleur souffrant d’un handicap lié à des troubles cognitifs est « plutôt facile » à intégrer dans une entreprise, selon le dernier baromètre Handicap IFOP Agefiph.

Pour autant, Eztitxu Albitsur estime qu’il est important de parler de son handicap en milieu professionnel. Actuellement en recherche de fonds pour un projet de thèse en kinésithérapie, cette jeune femme de 34 ans souffre d’une hémiplégie du côté gauche qui, à force de soins, ne se voit plus.

« Il faut en parler pour se protéger, mais aussi pour prévenir les autres. Si on ne le fait pas, tôt ou tard, cela va finir par se manifester », fait-elle valoir.

Source OUEST FRANCE.

Crise de l’hôpital : « Si on est là, tous les soignants, c’est que c’est grave »…

Ce jeudi, une grande manifestation se tenait de Port-Royal à Invalides, réunissant médecins, infirmières, aide-soignants, chefs, étudiants pour défendre l’hôpital public.

Arthur et Jérémy (à gauche) sont deux externes et s'inquiètent de voir les hôpitaux et notamment les urgences en manque criant de moyens humains.

  • Ce jeudi, des manifestations étaient organisées à Paris, mais aussi en province, réunissant tous les soignants du public.
  • Dans le cortège parisien, infirmières, médecins, externes, chefs de service ont partagé leurs doutes pour l’avenir et leurs inquiétudes pour les patients.
  • Emmanuel Macron a annoncé jeudi à Epernay (Marne) des «décisions fortes» pour les hôpitaux, qui seront présentées mercredi prochain par le Premier ministre.

« Hôpital urgence vitale ». C’est sur un cercueil en carton que ces mots sont gravés. Ce jeudi, à Paris, infirmières, aides-soignants, médecins, étudiants en santé, et même chefs de service défilaient de Port Royal aux Invalides à Paris pour crier leur ras-le-bol. Une marée de blouses blanches, bleues, vertes et de calots multicolores a envahi le boulevard Montparnasse (14e arrondissement). Avec pour objectif de pousser le gouvernement à débloquer davantage de moyens pour l’hôpital public, alors qu’Emmanuel Macron a annoncé des «décisions fortes» qui seront dévoilées mercredi prochain. 

« On n’est pas là pour bloquer le système, mais pour le sauver »

« Touche pas à mon hosto », « Les calculs sont pas bons, Agnès », « La santé n’est pas une marchandise », « Stop au Buzyness »… Sur les pancartes, au dos des blouses blanches, le ton est à la colère. Qu’ils soient en pédiatrie, en psychiatrie, aux urgences, qu’elles prennent soin des concitoyens en tant qu’infirmière, médecin, assistante sociale, c’est tous les professionnels de santé qui sont descendus dans la rue ce jeudi.

Pour beaucoup, c’est la première fois qu’ils défilent au son de « Motivés, motivés ». « Même les doyens de la faculté nous ont encouragés à manifester, c’est exceptionnel », assure Jérémy, externe. « Ce rassemblement est inédit parce que des aides-soignants aux chefs de service, tout le monde défile, souligne Véronique Abadie, chef du service de pédiatrie générale de Necker (AP-HP). C’est pas notre culture d’être dans la rue. Si on est là, tous les soignants, c’est que c’est grave. »

Vers le milieu du cortège, Céline, Yasmine, Jean-Marc et Philippe, tous infirmiers à l’hôpital Ambroise Paré, à Boulogne (Hauts-de-Seine) marchent côte à côte. « Notre hôpital meurt, tranche Yasmine, 35 ans de métier dans les pattes et la colère en bandoulière. On ferme des lits, nos infirmières s’essoufflent, il n’y a pas de suivi dans les services, on manque de tout. » « Avec une hausse d’activité », complète son collègue Jean-Marc.

« Partout, on a atteint la ligne rouge »

Même écho du côté de Rosine, médecin dans le même hôpital. « C’est dommage parce qu’on a tous les outils pour que ça marche. On n’est pas là pour bloquer le système, mais pour le sauver. » Et cette anesthésiste de prendre un exemple parlant : « On a un bloc flambant neuf, on ne peut pas le faire fonctionner car on n’a pas assez d’infirmières. » « Depuis un mois et demi, je crois qu’on l’a utilisé dix fois », l’interrompt Aurélie, sa collègue.

Qui souligne un danger de taille : « aujourd’hui l’attrait du privé est énorme pour les médecins. On n’a plus le temps de former les internes, de discuter avec les patients, on a perdu les avantages que nous offrait l’hôpital public et en plus on est beaucoup moins payé que dans le privé. » « C’est un cercle vicieux, synthétise Rosine : plus les soignants partent, pire c’est pour ceux qui restent. Partout, on a atteint la ligne rouge. »

« C’est évidemment le patient qui en pâtit »

Et le mégaphone de haranguer : « soignants épuisés, patients… » « en danger », répond la foule bigarrée. « Il faut qu’on sorte du comptable et qu’on remette de l’humain dans nos hôpitaux, plaide Céline, médecin responsable du service douleur à l’hôpital Necker (AP-HP). On ferme des lits, ce qui revient à faire rentrer chez eux des patients dans un état instable. C’est évidemment le patient qui en pâtit. »

« C’est pour ça qu’on est là, pour pouvoir prendre en charge nos patients sans danger », renchérit Nelly, sa collègue. A quelques enjambées, la chef du service de pédiatrie générale de Necker, Véronique Abadie, complète. « Si on veut que les enfants soient soignés, il faut des moyens. Comme on ne peut pas faire fonctionner notre service sans infirmière, on ferme des lits. Le week-end dernier, on a dû fermer douze lits en pédiatrie. Cela veut dire que demain, vous arrivez avec votre bébé qui a une bronchiolite et on ne peut pas l’hospitaliser à Necker, on doit l’envoyer à Garches (Hauts-de-Seine) ou même en province ! »

Sur les pancartes, lors de la manifestation jeudi. Crise de l’hôpital : « Si on est là, tous les soignants, c’est que c’est grave ».

« On pourra toujours crier, on sera là pour soigner »

Une sécurité réclamée pour les patients, mais aussi pour les soignants. « On essaie de préserver les patients, mais nous, on souffre », souffle dans le froid Marie, une infirmière de 29 ans qui exerce à l’hôpital Saint-Louis (AP-HP). Arthur et Jérémy, deux externes qui alternent gardes aux urgences, cours et stage en gynéco obstétrique, confirment. « Aux urgences, c’est un merdier pas possible, on doit aller vite, mais on a peur de faire des erreurs », avoue Arthur.

Pourtant, Agnès Buzyn a débloqué des enveloppes pour les urgences en juin et en septembre.

Des annonces insuffisantes au vu de la mobilisation actuelle et des dires des personnes rencontrées. « J’ai dû emmener ma mère aux urgences de La Pitié il y a quelques semaines, reprend Arthur. C’est encore la cour des miracles : il y a des gens partout sur des brancards. J’ai vu des chirurgiens opérer après 24h de garde, vous monteriez dans un avion si vous saviez que le pilote vole depuis 24h ? »

« Comme on n’a pas vraiment le pouvoir de nuisance que d’autres possèdent, on pourra toujours crier, on sera là pour soigner, donc non, les choses n’avancent pas », regrette Nelly, infirmière. « On va vers une médecine à deux vitesses, en fait c’est déjà le cas aujourd’hui : ceux qui ont les moyens vont dans le privé, les autres attendent dans le public. » Autre inquiétude, exprimée par Rosine, médecin à l’hôpital Ambroise Paré : « Sans hôpital public, on n’a plus de formation des futurs médecins. » « Le problème, c’est que si personne n’est là pour leur enseigner les bases, on aura à l’avenir de mauvais médecins », s’émeut Aurélie, sa collègue.

« Soignants, soignés, les mêmes combats »

Est-ce que cette mobilisation hors norme suffira ? Beaucoup saluent la solidarité interprofessionnelle et la forte mobilisation. « On espère vraiment qu’on va être entendu parce que ça fait des années qu’on alerte mais le point de non-retour est atteint », assure Fabienne, infirmière à l’hôpital Pompidou.

Certains en doutent. « Ce rassemblement, c’est un premier pas, mais il faudra voir si ce sera suffisant, alerte Yasmine, infirmière à Ambroise Paré. Agnès Buzyn, elle ne peut pas faire de miracles, et il faudrait des milliards pour répondre aux besoins… La ministre, c’est pas quelqu’un de terrain ! » « Détrompe-toi, la coupe alors son collègue Philippe, j’ai travaillé avec elle, à l’époque je la tutoyais et elle sait très ce qu’il se passe ! » Il n’empêche, lui aussi s’inquiète pour l’avenir : « moi je suis à un an de la retraite, mais pour ceux arrivent, si ça continue comme ça, un jour l’hôpital public va tomber. » Le mot d’ordre est clair : le public est invité à se mobiliser pour défendre ce bien commun. « Soignants, soignés, les mêmes combats, c’est tous ensemble qu’on va gagner », scandent les manifestants. Et Aurélie, médecin anesthésiste de philosopher : « De toute façon, on aura tous, un jour, besoin de l’hôpital ».

Source 20 MINUTES.

Boulogne-sur-mer : Parkinson – durant six jours et six nuits, ils courent et pédalent contre la maladie…

Frédéric Bellanger, sportif boulonnais atteint de la maladie de Parkinson, s’est lancé le défi de pédaler six jours et six nuits pour sensibiliser le public aux bienfaits du sport et à la protection de l’environnement.

Il récolte des fonds pour acheter des équipements aux malades.

Les athlètes Maria Pierre, Philippe Dieumegard et l'équipe de malades sensibilisent à la maladie et à la protection de l'environnement. / © Sophie Maréchal / France 3 Hauts-de-France

Silence et concentration ont envahi le hall de Nausicaà. Depuis dimanche 10 novembre, 14h, les sportifs sont aux prises avec le défi « terre mer », organisé par Frédéric Bellanger. Leur but : pédaler ou courir sans s’arrêter durant six jours et six nuits.

Si certains ont un record en ligne de mire, tous soutiennent le projet de l’association Opale aide organisation, créée en 2013 par Frédéric Bellanger et son frère pour aider les personnes malades à payer des équipements et des soins non remboursés par la sécurité sociale.

«Sans le sport, je ne serai plus là»

Originaire de Boulogne, ce sportif est atteint de la maladie de Parkinson, et de cinq autres maladies auto-immunes depuis une dizaine d’années.

«Je combat la maladie par le sport. Sans ça, je ne serai plus là. J’en fais la promotion par des défis spectaculaires, explique-t-il. C’est aussi un moyen de venir en aide à Tom [un garçon de six ans atteint d’une forme de nanisme, ndlr]. Ses parents sont hyper volontaires et je partage leur philosophie.»

Frédéric Bellanger est un habitué de ce genre de défi. En 2017 et 2018 déjà, il avait pédalé six jours et six nuits dans le hall de l’hôpital de Boulogne-sur-mer.

L’année dernière, il est devenu parrain de l’association créée pour venir en aide au garçonnet, « Tom, la taille de l’espoir ». Ce dimanche, le coup d’envoi du défi a d’ailleurs été donné par Tom lui-même, et d’autre enfants malades. «C’est un symbole fort», souligne l’organisateur.

Dans la salle, à l’entrée du centre national de la mer, deux vélos – des home-trainers – et un tapis de course ont été installés. Sur l’un des cycles, Philippe Dieumegard, figure de l’ultratriathlon, les muscles tendus par l’effort.

« Il a 63 ans, mais c’est lui le pape dans sa discipline, lance Frédéric Bellanger en désignant Philippe Dieumegard. Il est comme Zidane pour les footballeurs. »

«J’ai toujours fait des défis solos. Aujourd’hui, c’est un partage. Et c’est vraiment stimulant d’aider les gens malades», lâche l’athlète entre deux coups de pédales. En face, la coureuse Maria Pierre. Tous deux sont venus battre leur record personnel et soutenir le projet.

Une équipe de malades pour trouver des fonds

Sur le troisième home-trainer se relaient quatre personnes, dont Frédéric Bellanger. «C’est une équipe de malades ! sourit le cycliste. Au sens propre comme au figuré. J’ai Parkinson, un autre a un cancer des os, un autre une osthéonécrose, et le quatrième une maladie cardiovasculaire. Notre objectif est simplement d’aller au bout. Pour nous, les malades, le défi c’est tous les jours de la vie. Alors il faut simplement avancer, sans se plaindre. »

L’équipe pédale en moyenne 17 à 18 heures par jour. «La plus grande difficulté, c’est le manque de sommeil. Depuis dimanche, je n’ai dormi que quatre heures, ajoute Frédéric Bellanger. Mais l’exercice produit des shoots d’hormones qui nous aident à tenir. Si vous m’aviez vu ce matin, j’étais mal en point, vous n’auriez pas cru que je pouvais faire ça.»

«L’environnement et les maladies sont intimement liés»

La mobilisation du sportif a déjà permis au père de Tom d’acheter un fauteuil de course, avec lequel il compte participer avec son fils au marathon de Paris. Mais le défi « terre mer » a aussi pour objectif de sensibiliser à la protection de l’environnement.

«Il est prouvé que Parkinson est lié à l’utilisation de pesticide, souligne le créateur de l’association Opale aide organisation. L’environnement et les maladies sont intimement liés. C’est une façon de protéger les générations futures.»

Entre les vélos et les tapis se faufilent une rangée d’élèves de l’institut médico-éducatif d’Outreau, venus apporter des bouchons en plastique. Le défi « terre mer » a en effet mis en place un partenariat avec l’association Bouchons d’amour, qui vient en aide aux personnes handicapées.Les jeunes Boulonnais ont créé la robe "septième continent" avec des déchets trouvés dans la laisse de mer sur la plage. / © Sophie Maréchal / France 3 Hauts-de-France

Les bouchons récoltés sont ensuite vendus 300 euros la tonne à industriel belge, et l’argent récolté vient grossir la cagnotte de l’association. Le public est d’ailleurs invité à participer à cette collecte, ouverte jusqu’à la fin du défi samedi 16 novembre.

Source FR3.

 

Cancers, maladies cardiaques, suicides : de quoi meurent les Français ?…

Santé publique France publie dans son dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire, ce mardi, une analyse sur les causes de décès en France.

Si le taux de mortalité diminue depuis les années 2000, le cancer est devenu la première cause de mortalité en France, devant les maladies cardio-vasculaires.

Cancers, maladies cardiaques, suicides : de quoi meurent les Français ? (PHOTO D'ILLUSTRATION).

La mortalité due au sida, aux accidents de transport et aux maladies cardiovasculaires a « particulièrement diminué » en seize ans en France métropolitaine, selon une étude des évolutions des causes de décès, qui porte sur les années 2000 à 2016.

Dans le même temps, elle a fortement augmenté pour le cancer du poumon chez la femme, un effet du tabagisme, et de façon plus modérée pour les deux sexes pour les cancers du pancréas et du cerveau, selon le dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de Santé publique France, publié mardi.

Taux de mortalité en baisse

« Ces résultats généraux mettent en évidence les réussites et les lacunes » en matière de prévention et de soins, relèvent Grégoire Rey, directeur du CépiDC-Inserm (qui établit les causes médicales de décès), et ses collègues, auteurs de cette analyse des tendances entre les périodes 2000-2007 et 2008-2016.

D’une façon générale, le taux de mortalité toutes causes confondues a continué à diminuer depuis les années 2000, vraisemblablement grâce aux avancées de la médecine et de la prévention.

Le risque de mourir du cancer diminue, même si le nombre de personnes atteintes augmente. Le cancer est la première cause de mortalité en France pour les deux sexes, passé en 2004 devant les maladies cardiovasculaires.« La grande tendance de la baisse de la mortalité est plutôt rassurante », dit à l’AFP M. Rey.

En 2016, sur 579 000 décès enregistrés, les décès par tumeurs (29 %) et par maladies cardiovasculaires (24,2 %) prédominent. La part des décès prématurés (avant 65 ans) de toutes causes chez les hommes reste supérieure à celle observée chez les femmes (22,6 % contre 11,3 %).

Moins de suicides

La mortalité liée au VIH/sida, après une première baisse dans les années 1990, continue à diminuer sur les seize dernières années en raison des progrès de la prévention et surtout des traitements. En 2016, on recense 300 morts par sida, contre 4 800 en 1994.

Les décès par suicide sont également en déclin : près de 8 500 décès en 2016 contre 11 400 dix ans auparavant. Depuis les années 1980, ils restent toutefois plus nombreux que les morts par accidents de transport.

Ces derniers, en recul depuis 2002-2003, sont passés d’environ 8 000 morts en 2000 à 3 000 en 2016. La forte réduction de la mortalité par accidents de la route sur ces seize années peut être attribuée notamment aux radars automatiques.

On meurt moins de maladies cardiovasculaires : les taux de mortalité ont diminué d’un quart entre les deux périodes étudiées. Ceci grâce au développement des techniques de cardiologie interventionnelle (pour ôter les caillots, poser un stent…) dans les infarctus et au développement d’unités neurovasculaires spécialisées pour prendre en charge les AVC, notent les auteurs.

« Points d’alerte »

Chez les femmes, pour lesquelles les maladies cardiovasculaires représentent la première cause de décès, la mort par AVC l’emporte sur celle par infarctus, à l’inverse des hommes.

« Les points d’alerte » sont l’augmentation du cancer du poumon chez la femme, ainsi que celles du cerveau et du pancréas, souligne M. Rey.

Le cancer du pancréas a augmenté en seize ans pour les deux sexes et le cancer du cerveau a augmenté sur la deuxième période, 2008-2016, dans « un contexte d’essor des technologies liées aux radiofréquences ». Des recherches sont nécessaires pour expliquer pourquoi, selon ce spécialiste.

En outre, la mortalité par mélanome augmente chez les hommes et reste stable chez les femmes alors que la prévention de ce cancer de la peau est connue, pointent les auteurs.

Enfin, la tendance à l’augmentation des démences, très importante depuis les années 2000, semble se ralentir, voire s’inverser chez les hommes, possiblement en raison d’une diminution des facteurs de risques cardiovasculaires (hypertension, tabagisme, diabète…), avancent-ils.

Source OUEST FRANCE.

Grève aux urgences : Avant la manifestation nationale, des urgentistes publient une tribune pour l’hôpital public…

Parmi les 13 urgentistes qui signent cette tribune, on trouve Patrick Pelloux.

Grève aux urgences : Avant la manifestation nationale, des urgentistes publient une tribune pour l’hôpital public.Lors d'une manifestation pour la sauvegarde de l'hôpital public, fin septembre.

« Mesdames et messieurs nos concitoyens, laisserez-vous mourir l’hôpital public sans avoir tenté quelque chose ? ». Dans une tribune publiée dans Le Journal du dimanche, 13 médecins urgentistes interpellent citoyens et pouvoirs publics quatre jours avant la manifestation nationale pour un « plan d’urgence pour l’hôpital public ».

« On en vient à se poser la question suivante : est-ce que l’épuisement du système n’a pas été programmé ? Est-ce que tout n’a pas été fait pour que s’effondre l’hôpital public au profit de l’économie ? Le but n’est-il pas de détruire la Sécurité sociale et le service public hospitalier ? », interrogent ces médecins, dont l’urgentiste Patrick Pelloux, tous membres de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf).

« Le démantèlement est en cours d’achèvement »

Retraçant les dérives des années 1980 et 1990 dans la « surconsommation des soins », puis l’arrivée dans les années 2000 de « l’hôpital entreprise », avec l’emblématique système de la tarification à l’acte, les auteurs de ce texte résument la situation actuelle : « notre mission de service public est de tout faire tout le temps, mais le gouvernement ne nous en donne pas les moyens ».

Estimant que « le démantèlement est en cours d’achèvement », ils assurent qu’« en épuisant les soignants, on les a fait fuir : spirale sociale infernale ». « Non seulement l’hôpital public est déficitaire, mais il deviendra inefficace, puisque incapable de remplir sa mission de continuité des soins pour tous ». Ils rappellent en conclusion les revendications de la mobilisation du 14 novembre : « l’ouverture de lits », l’augmentation du budget de l’hôpital, des effectifs et des salaires, ainsi que « l’arrêt de la facturation à l’acte ».

Source 20 MINUTES.

 

L’aducanumab : le médicament contre Alzheimer qui ne devrait pas être à la hauteur des espoirs qu’il suscite…

Le laboratoire Biogen a annoncé qu’il allait déposer une demande de commercialisation de son traitement contre Alzheimer, l’aducanumab, au début de l’année 2020.

Le groupe BIOGEN Inc. veut distribuer un médicament, l’aducanumab, qui ralentirait la progression de la maladie d’Alzheimer. Pouvez-vous nous expliquer en quoi cela consiste ?

Stéphane Gayet : La maladie (troubles que l’on constate chez les personnes qui en sont atteintes) d’Alzheimer résulte d’un processus biologique particulièrement complexe.

Ce que l’on sait du processus pathologique à l’origine de la maladie d’Alzheimer

Au cours de la maladie d’Alzheimer, un peptide – c’est-à-dire une petite protéine – qui est naturellement présent dans le cerveau, s’accumule autour des neurones (cellules nerveuses qui produisent et transmettent les influx nerveux) de façon anormale ; il y constitue à la longue des dépôts, puis des plaques qui sont appelées « plaques séniles ou amyloïdes ». Cette deuxième appellation vient du fait que ce peptide normal – s’accumulant anormalement – est un peptide A bêta amyloïde.

Les neurones sont comme étouffés par ces plaques qui vont finir par les faire mourir de façon inéluctable. Ce mécanisme n’est pas nouveau : on le connaît dans d’autres maladies qui frappent le cerveau, comme l’encéphalopathie spongiforme transmissible (maladie à prion) et la maladie de Parkinson. La formation de ces dépôts amyloïdes est considérée à ce jour comme le primum movens de la maladie d’Alzheimer. On en sait un peu plus maintenant sur la façon dont ces plaques amyloïdes entraîneraient la mort des neurones : en les étouffant, elles y induiraient une réaction métabolique toxique, en l’occurrence une phosphorylation – la fixation d’une molécule d’acide phosphorique grâce à une enzyme appelée kinase : processus biochimique habituel – excessive d’une protéine de structure, située à l’intérieur des neurones. Cette protéine est appelée protéine tau (protéine normale). Les protéines tau hyper phosphorylées s’accumuleraient au sein des neurones et y détermineraient une dégénérescence – donc intra-cellulaire – qualifiée de « neurofibrillaire » : on observe des micro filaments anormaux (ou micro fibrilles anormales) à l’intérieur des neurones malades. Ces éléments anormaux seraient issus de la dégénérescence de structures normales qui sont essentielles au métabolisme du neurone. Cette dégénérescence neurofibrillaire conduirait finalement à la mort du neurone. Cette hypothèse physiopathogénique – décrivant le processus pathologique – est appelée la « cascade amyloïde », car elle stipule que tout provient de la formation de dépôts amyloïdes.

Cette théorie est celle qui est actuellement admise dans la communauté scientifique et c’est elle qui sert de fondement aux travaux de recherche sur le traitement et la prévention de la maladie d’Alzheimer. Mais il est bien sûr toujours possible qu’elle soit revue et corrigée à la lumière de découvertes à venir.

La cible de l’aducanumab du groupe BIOGEN est le peptide A bêta amyloïde (explications ci-dessus)

Beaucoup de travaux de recherche, sur le traitement de la maladie d’Alzheimer, ciblent le peptide A bêta amyloïde, et c’est logique étant donné que la formation de dépôts amyloïdes est considérée comme le primum movens de la maladie.

Le but poursuivi est donc de chercher à bloquer l’accumulation anormale de peptide A bêta amyloïde autour des neurones.

Les méthodes d’immunothérapie mobilisent des processus immunologiques (système de défense immunitaire). Elles sont de plus en plus utilisées en cancérologie, car plus précises et moins toxiques que les méthodes de chimiothérapie.

Partant du principe que les cancers comme la maladie d’Alzheimer sont des maladies chroniques et complexes, on a essayé de transposer à celle-ci les succès obtenus en cancérologie. D’où l’idée de l’immunothérapie dans cette maladie.

Il existe une immunothérapie active, c’est essentiellement la vaccination : le système immunitaire s’immunise de façon active contre un agresseur, grâce au vaccin spécifique. Les vaccins anti-Alzheimer sont jusqu’à présent des échecs.

Il existe aussi une immunothérapie passive : il s’agit notamment des anticorps anti-peptide amyloïde. Ces anticorps sont dits monoclonaux, parce que leur cible immunologique est ultra précise et unique (ils sont fabriqués par génie génétique).

L’aducanumab est un anticorps monoclonal dirigé contre le peptide A bêta amyloïde. Précisons que l’on a déjà essayé des traitements constitués d’anticorps monoclonaux dirigés contre la protéine tau, avec des résultats mitigés, peu concluants.

L’aducanumab a échoué par le passé, si bien que de nombreux chercheurs ont abandonné ce médicament. Certains, comme Rob Howard de l’Université de UCL, ont expliqué qu’il n’y avait rien de nouveau concernant cette « avancée ». Croyez-vous en ce médicament ? Est-ce un progrès concernant la maladie d’Alzheimer ou une énième tentative qui s’effritera au fil du temps ?

En effet, le groupe BIOGEN Inc. avait annoncé, il y a quelques mois, que l’aducanumab n’était pas suffisamment efficace et qu’il suspendait les recherches sur lui. Mais ses chercheurs ont voulu refaire a posteriori un travail d’analyse biostatistique des résultats des différents essais thérapeutiques. C’est en individualisant a posteriori des sous-groupes – ce que les bases de données des études permettent aujourd’hui de faire relativement facilement – qu’ils ont récemment mis en évidence une efficacité présentée comme significative.
Ils nous disent que ce médicament ralentirait l’accumulation anormale de peptide A bêta amyloïde autour des neurones. Il ne s’agit pas d’un traitement curatif – il ne stoppe pas la progression de la maladie -, ni d’un traitement préventif – car il ne prévient pas le développement ultérieur de la maladie. C’est donc uniquement un traitement atténuateur ou ralentisseur.

Ce qui donne raison à Rob Howard : il n’y a rien de vraiment nouveau. Cela fait des années que l’on effectue des recherches avec des anticorps monoclonaux et des années que ces recherches déçoivent.

À maladie chronique complexe, recherche longue et complexe. Honnêtement, il n’y a pas de quoi s’enthousiasmer. Cela dit, qui sait ? Si l’aducanumab est utilisé en thérapeutique, cela va peut-être déboucher sur de nouvelles découvertes. Il est fort possible que son efficacité nous surprenne, mais probablement uniquement dans des groupes de malades bien précis. En somme, ce n’est certainement pas une révolution, peut-être un petit pas en avant que d’autres vont emboîter. Il faut avoir à l’esprit le fait que les recherches scientifiques nous surprennent souvent par la faible prévisibilité de leurs découvertes.
Donc, soyons confiants, mais pas enthousiastes.

A l’heure actuelle, existe-t-il des médicaments efficaces pour contrer la maladie ? Comment se fait-il que les recherches concernant cette maladie stagnent ?

La médecine moderne a élucidé et peut soigner efficacement la très grande majorité des maladies aiguës (quelques jours à une ou deux semaines) et subaiguës (plusieurs semaines). Les difficultés rencontrées en médecine aujourd’hui concernent essentiellement les maladies chroniques (quelques mois à plusieurs années, au maximum toute la vie).

Plus une maladie est aiguë et plus sa cause est simple et unique, plus son mécanisme est facile à comprendre. Et plus une maladie est chronique et lente, plus ses causes sont nombreuses et imbriquées, et plus son mécanisme de constitution est complexe.

Avec les maladies neurodégénératives inflammatoires chroniques, comme la maladie d’Alzheimer, la sclérose en plaques (SEP), la maladie de Parkinson, la sclérose latérale amyotrophique (SLA), on se heurte à des processus pathologiques, à la fois pluriels imbriqués et d’une rare complexité. Nous devons inventer de nouvelles méthodes de recherche, faire appel à des outils informatiques d’une puissance toujours supérieure.

Cela n’a échappé à personne : en août 2018, les quatre médicaments, qui étaient préconisés et souvent administrés pour le traitement symptomatique – donc non curatif, car n’agissant que sur les symptômes et signes – de la maladie d’Alzheimer (mais aussi, pour certains, de la démence associée à la maladie de Parkinson et de la maladie à corps de Lewy), à savoir le donépézil, la rivastigmine, la galantamine et la mémantine (déjà disponibles sous forme générique), ont cessé de pouvoir être remboursés, ni par l’Assurance maladie, ni par les assurances complémentaires.

Cette décision annoncée fin mai 2018 était soutenue par le Collège de la médecine générale et faisait suite aux conclusions d’un rapport de la commission de la Transparence de la Haute autorité de santé (HAS), rendu en 2016 (deux ans plus tôt).

En effet, il est établi que leur pertinence clinique ainsi que la transposabilité des effets montrés par les études en vie réelle, ne sont pas assurées, mais aussi qu’il existe un risque de survenue d’effets indésirables (digestifs, cardiovasculaires ainsi que neuropsychiatriques pour les plus notables) potentiellement graves, pouvant altérer sérieusement la qualité de vie.

En somme, leur intérêt thérapeutique est jugé insuffisant pour justifier leur prise en charge par l’Assurance maladie, en plus du risque d’altération de la qualité de vie et celui d’interactions médicamenteuses sources d’effets indésirables.

On le voit, malgré les investissements considérables effectués en direction de la recherche dans le domaine des maladies neurodégénératives inflammatoires chroniques complexes – dont la maladie d’Alzheimer -, on éprouve encore de grandes difficultés à progresser. Il ne faut pas s’en étonner. La pathologie devient de plus en plus complexe, et cela s’explique bien.

Source ATLANTICO.