Contre l’AVC, un chercheur de Caen découvre un traitement révolutionnaire…

Jeudi 16 mai 2019, Jérôme Parcq a ouvert son laboratoire à Caen (Calvados), pour présenter ses découvertes concernant une molécule qui constituera le premier traitement de l’AVC.

Une salariée d'Opt2Lysis présente la formation d'un caillot de sang qui servira plus tard à tester  la molécule en développement pour proposer un traitement de l'AVC en 2021.

Il faut imaginer une substance qui agit comme du Destop dans une canalisation bouchée. Depuis 2006, Jérôme Parcq, chercheur installé au sein de la plateforme biomédicale Cyceron à Caen (Calvados), modifie une molécule pour qu’elle liquéfie le sang de l’hématome qui se forme lors d’un accident vasculaire cérébral (AVC), dans la région du cerveau.

Ce traitement révolutionnaire est un signe d’espoir alors que près de 30 000 personnes sont victimes d’un AVC hémorragique chaque année en France. Pour ceux qui survivent, 75 % se retrouvent avec un handicap sévère. 

Deux grand types d’AVC
Deux grands profils d’accidents vasculaires cérébraux sont constatés par les médecins. Près de 80% des 130 000 AVC qui surviennent chaque année en France sont de type ischémiques, et font suite à l’obturation d’un vaisseau cérébral par un caillot sanguin. Les autres sont dits de type hémorragique. Ils font suite à un saignement intracérébral après la rupture d’un vaisseau sanguin. Op2lysis s’intéresse à l’AVC hémorragique.

Aucun traitement disponible actuellement

Aucun traitement n’existe à l’heure actuelle. Originaire de Lille, le chercheur caennais s’explique :

« Lors d’un AVC, l’hématome qui se constitue peut atteindre la taille d’une balle de golf. L’idée, c’est que le chirurgien insère notre molécule au cœur de la boule sang, pour qu’elle se liquéfie le plus vite possible, afin de limiter les séquelles pour le patient. »

Pour assurer la diffusion de son traitement, Jérôme Parcq est associé depuis 2014 avec Christophe Gaudin, ancien directeur du développement commercial chez Sanofi, géant européen de la pharmacie et des vaccins.

Et c’est ainsi qu’est née en 2016 leur entreprise, Op2Lysis qui a d’ores et déjà assuré une levée de fonds de 1,4 million d’euros, dont 250 000 euros versés par le Conseil régional de Normandie. Cette enveloppe a notamment permis l’embauche de quatre autres personnes, qui évoluent soit dans le laboratoire basé à Caen, soit dans les bureaux dédiés aux tâches administratives à Paris.

Premiers essais sur l’homme en 2021

« Depuis la publication récente d’une étude américaine sur le travail d’une équipe qui a la même technique que nous, mais qui a montré avoir besoin de neuf injections en trois jours pour réduire la taille de l’hématome, nous savons que nous pouvons faire mieux avec une seule intervention », se réjouit Christophe Gaudin.

Les deux associés espèrent des premiers essais cliniques sur l’homme en 2021. « Nous avons le soutien des autorités de santé qui veulent faire vite, tout simplement parce qu’il n’y a aucun traitement disponible pour l’AVC ».

Nouvelle levée de fonds espérée

Les porteurs du projet Op2lysis entendent bien avoir répondu d’ici deux ans, au problème du coût économique et surtout sociétal qu’entraînent les AVC, non seulement en France, mais aussi partout dans le monde.

« Nous avons déjà des contacts solides à l’étranger et notamment aux Etats-Unis et nous visons une diffusion internationale du traitement. »

D’ici 2023, une nouvelle levée de fonds de 15 à 20 millions d’euros sera nécessaire pour assurer ce développement. Des investisseurs spécialisés dans l’univers de la santé suivent le dossier de près.

Source Actu.fr

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