Le Covid-19 est-il en train de disparaître en France ?…

Dans plusieurs départements, il n’y a pas eu un seul cas positif de Covid-19.

Le Covid-19 circule toujours dans le pays, mais dans certaines régions, il semble disparaître peu à peu.

C’est même le cas dans des départements qui ont été durement touchés par l’épidémie.

En France, plusieurs indicateurs, comme les hospitalisations ou les admissions en réanimation, laissent penser que l'épidémie est en train de disparaître

Trois semaines après le début du déconfinement, où en est l’épidémie en France ? Certains indicateurs comme les hospitalisations ou les admissions en réanimation sont en chute libre. Dans un grand nombre de départements, il n’y a presque plus de nouveaux cas positifs. Le Covid-19 circule toujours dans le pays, mais dans plusieurs départements il semble disparaître peu à peu. C’est le cas même dans des départements où le virus a été très virulent.

Néanmoins, tant qu’il y a encore des cas, l’épidémie peut « reprendre », et en l’état, « personne ne peut dire que l’épidémie est terminée« , prévient le docteur Sophie Marc qui travaille à l’hôpital de Corbeil-Essonnes (Essone).

Le nombre des nouveaux cas reste très bas en France

En France, depuis plusieurs semaines, on assiste à une forte montée en puissance du nombre de tests réalisés. Pour autant, le nombre de nouveaux cas de Covid-19 dépistés reste très bas. Il y a eu 338 nouveaux cas lundi. 257 nouveaux cas dimanche et moins de 200 mardi dernier. Souvenons nous qu’il y a encore quelques semaines, on comptabilisait plusieurs milliers de nouveaux cas chaque jour. (Attention aux indicateurs de la semaine dernière: il y a eu des corrections statistiques des autorités sanitaires mais ces dernières ne témoignent pas d’une reprise de l’épidémie.)

Certaines données mises en ligne par les autorités sanitaires montrent un effritement évident de l’épidémie en France. Les tests PCR réalisés en laboratoire de ville, par exemple. Les dernières données disponibles remontent au 26 mai : ce jour-là, 7433 tests ont été réalisés dans toute la France… pour seulement 43 résultats positifs. Infinitésimal.

Dans plusieurs départements français, il n’y a plus aucun cas

Pour la journée du 29 mai on a comptabilisé zéro nouveau cas dans le Jura, l’Yonne ou la Nièvre. Dans le Doubs, la Haute-Saône, la Saône-et-Loire, on en comptabilisait un. Dans certains départements, comme la Haute-Saône, cela fait plusieurs fois en une semaine qu’il y a zéro nouveau cas sur une journée.

En région PACA, où près de 17 000 personnes ont été été testées positives au Covid-19 depuis le début de la crise, il n’y a eu que 24 cas positifs samedi. À rapporter à ses 5 millions d’habitants…

Même dans certaines régions où le virus a fortement circulé, l’épidémie est en train de disparaître, comme en Corse. Dans les deux départements de l’Île de beauté, les dernières données remontées (le 27 mai) font état de zéro nouveau cas en 24 heures :

Données issues des laboratoires à l’hôpital et en ville (données consolidée du 27 et en attente de consolidation du 28 mai)

Données issues des laboratoires à l’hôpital et en ville (données consolidée du 27 et en attente de consolidation du 28 mai)

Dans la Somme, un département durement touché par l’épidémie (217 décès à l’hôpital depuis le début de la crise), le centre Covid-19 d’Abbeville va fermer ses portes: plus personne ne vient se faire tester, relate le Courrier Picard. Même dans le département voisin de l’Oise où l’épidémie a été très virulente, on n’a enregistré que trois nouvelles admissions dans les hôpitaux pour des Covid-19 les 27 et 28 mai.

« Des équipes mobiles qui cherchent les endroits où il pourrait y avoir des cas positifs –dans des quartiers défavorisés, dans les foyers– reviennent bredouilles « 

Des patients positifs, le docteur Philippe Houdart, médecin généraliste dans un quartier populaire du 18e arrondissement de Paris où le virus a été virulent, n’en voit plus.

« Depuis une quinzaine de jours tous les patients qu’on fait tester, et on en a fait tester une dizaine, sont négatifs. Des équipes mobiles avec qui on travaille, qui cherchent les endroits où il pourrait y en avoir : dans des quartiers défavorisés, dans les foyers, reviennent bredouilles aussi ». 

Même son de cloche dans un laboratoire d’analyse de l’est de la capitale: « il y a trois semaines on avait plein de tests positifs, maintenant on n’en a plus aucun », affirme un laborantin qui en pratique à la chaîne, plusieurs dizaines par jour. Mais attention, prévient le docteur Philippe Houdart. « De là à dire que ça ne va pas repartir, il faut attendre la réouverture de terrasses et la reprise de la vie quotidienne à Paris, fin juin on pourra être rassuré si ça n’a pas repris. » 

Les hospitalisations au plus bas dans tout le pays

Depuis le pic de l’épidémie, les hospitalisations de patients pour Covid-19 sont en chute libre. On comptait plus de 4 000 hospitalisations en 24 heures le 1er avril, on n’en compte que 89 ce lundi et 72 ce dimanche. En moyenne lissée sur huit jours, on est passé sous les 230 hospitalisations quotidiennes en France. C’est un record à la baisse depuis le début de l’épidémie.

Dans toute la France, il y a plus de 14 000 personnes hospitalisées pour Covid-19. Si on en compte un peu plus de 900 à Paris ou en Seine-Saint-Denis, les départements les plus touchés, on en compte une ou deux en Lozère, en Ariège ou dans les Pyrénées-Orientales. Dans une dizaine de départements en France, il y a moins de dix personnes hospitalisées pour Covid-19.

En Auvergne il n’y a eu aucune nouvelle hospitalisation pour Covid-19 le 31 mai. Dans les Hauts-de-France, région très durement touchée depuis le début de l’épidémie, on a dénombré quatre nouvelles hospitalisations dimanche, contre 25 la veille. C’est très peu, quand on sait que dans cette région, 1 414 personnes sont hospitalisées.

Les admissions en réanimation sont devenues rares

Logiquement, les admissions en réa sont aussi au plus bas. En moyenne, depuis huit jours, une trentaine de patients sont admis en réa chaque jour. Il n’y a eu que neuf nouvelles admissions en réa lundi. Bien loin des 700 cas journaliers qu’on comptabilisait fin mars. Il y a encore beaucoup de patients traités en réa à travers le pays pour des cas de Covid-19 –plus de 1 300– mais il y en a très peu qui rentrent. À elles quatre, les régions Île-de-France, Grand-Est, Auvergne-Rhône-Alpes et Hauts-de-France regroupent 73% des patients hospitalisés en réanimation.

Mais en dehors de ces quatre régions, les chiffres sont très encourageants. Dans plus de 90% des départements français il n’y a eu aucune admission en réanimation pour Covid-19 dimanche. En Haute-Saône ou dans les Pyrénées-Orientales il n’y a aucun patient Covid-19 en réanimation depuis une semaine. Dans le Jura, cela fait dix jours qu’il n’y en a plus. En Dordogne, dans les Alpes-de-Hautes-Provence, dans l’Aveyron ou dans l’Allier, il n’y a plus aucun patient en réa.

Dans la Nièvre, il n’y a qu’un patient en réanimation. Pareil en Charente, en Charente-Maritime ou en Haute-Loire. Dans le Cantal il y a deux patients en réa. Dans les Ardennes, on en comptait trois, selon les dernières données.

Dans les cinq départements de la région normande, on comptait 20 personnes en réa pour Covid le 28 mai. Dans plusieurs dizaines de départements en France, on compte moins de cinq patients en réa par département.

À l’autre bout de l’échelle, à titre de comparaison, on dénombre 86 patients en réa en Seine-Saint-Denis, l’un des départements les plus touchés en France.

« Personne peut dire que l’épidémie est terminée »

Côté hôpital, à Corbeil-Essonnes (Essone), il n’y a plus d’entrées en réanimation de patients Covid depuis deux semaines, mais le docteur Sophie Marc reste réservée. On sait maintenant qu’il y avait déjà quelques cas en décembre et la vague avait alors mis plusieurs semaines avant de déferler, rappelle-t-elle.

« Il a fallu attendre plusieurs semaines pour que l’épidémie se développe vraiment. Donc, à partir de là, on peut se dire que si aujourd’hui, on part d’un état de fait où il y a très peu de patients porteurs du Covid, il faut certainement attendre plusieurs semaines pour que l’épidémie ait le temps de reprendre. C’est pour ça que nous, on est très prudents. Je ne pense pas qu’on puisse dire que l’épidémie soit terminée. Personne ne peut dire ça. On attend plutôt le mois de juillet pour être rassuré. »

Source FRANCE INTER.

Coronavirus : Trois Ehpad des Hauts-de-Seine visés par des enquêtes après des décès de résidents…

Des plaintes contre X pour « homicide involontaire » et « non assistance à personne en danger » ont été déposées par plusieurs familles.

Coronavirus : Trois Ehpad des Hauts-de-Seine visés par des enquêtes après des décès de résidents

Les proches des victimes réclament des comptes. Plusieurs enquêtes préliminaires ont été ouvertes après des plaintes pour homicide involontaire déposées par les familles de résidents de trois Ehpad dans les Hauts-de-Seine, décédés des suites du coronavirus, a annoncé mardi le parquet de Nanterre.

Les enquêtes, ouvertes pour « homicide involontaire », « non-assistance à personne en danger » et « mise en danger de la vie d’autrui » visent des établissements à Chaville, Clamart et Clichy-la-Garenne. « Elles concernent les décès survenus entre le 25 mars et le 12 avril 2020 d’un homme de 80 ans et de trois femmes âgées de 89 à 96 ans », précise le parquet dans son communiqué.

A Clamart, deux plaignantes disent avoir constaté « une détérioration des conditions de prise en charge des soins », à compter de janvier 2020.

Le groupe Korian se défend

Selon leurs plaintes, les familles ont alerté à de nombreuses reprises sur « l’absence d’utilisation de matériels de protection, tels que des gants et des masques, et le défaut de respect des gestes barrières ». Au total, huit résidents de cet Ehpad, propriété du groupe Korian, sont décédés du coronavirus peut-on lire dans les plaintes déposées par les familles.

L’avocat de Korian, Me Emmanuel Daoud, a salué l’ouverture de ces enquêtes et s’est dit certain « qu’il sera démontré que les personnels de l’établissement Bel Air à Clamart se sont battus nuit et jour pour protéger les résidents avec dignité, détermination et courage ». « Ces personnels trouvent que le procès qui leur est fait est terriblement injuste », a ajouté Me Daoud.

10.000 décès dans les Ehpads

Ces enquêtes sont « la démonstration que nos plaintes ne sont pas fantaisistes », a de son côté souligné l’avocat des familles Me Fabien Arakelian. « A un moment donné, il va falloir se poser la question du regroupement de ces plaintes », a-t-il ajouté. Toutes ces enquêtes, qui concernent aussi un établissement du groupe Domusvi et un autre du groupe Villa Beausoleil, ont été confiées à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).

Auparavant, une autre enquête avait déjà été ouverte par le parquet de Grasse contre un autre établissement du groupe Korian après réception d’une salve de plaintes de familles de résidents décédés à l’Ehpad La Riviera à Mougins, où 38 personnes sont mortes du coronavirus. Au total, Me Arakelian assure avoir déposé des plaintes contre onze Ehpad un peu partout en France.

Depuis le début de l’épidémie de coronavirus en France, de plus en plus de familles endeuillées saisissent la justice pour dénoncer des manquements dans la prise en charge de leurs proches. Début mai, certaines familles se sont réunies dans une association baptisée  »Collectif 9471 » en référence au nombre de morts recensés dans les Ehpad le 5 mai 2020, jour de la création de l’association. Dans ses données au 19 mai sur le site du gouvernement, la DGS indique 10.308 décès dans les Ehpad.

Source 20 MINUTES.

EHPAD – Coronavirus : Des avocats plaident pour le regroupement des plaintes contre les Ehpad…

Plus de 10.000 personnes sont mortes du Covid-19 dans les Ehpad depuis le début de la crise.

Coronavirus : Des avocats plaident pour le regroupement des plaintes contre les Ehpad

Des avocats ont demandé samedi le regroupement au pôle santé publique de Marseille des plaintes visant la gestion par les Ehpad de la crise du coronavirus, afin que la justice puisse « remonter vers les décideurs économiques et politiques ». « Au nom des familles que nous représentons et au nom d’une bonne organisation de la justice, nous exigeons que la ministre de la Justice décide de réunir toutes les plaintes pénales auprès d’un pôle d’instruction unique », par exemple « Marseille qui a fait ses preuves dans les dossiers PIP ou Levothyrox », plaident Me Géraldine Adrai-Lachkar (barreau de Marseille), Christophe Lèguevaques (barreau de Paris) et François Ruhlmann (barreau de Strasbourg), dans une tribune publiée sur franceinfo.

Les Etablissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes ont été frappés de plein fouet par l’épidémie : le nombre de morts y a franchi le 14 mai la barre symbolique des 10.000. Trois parquets distincts (Grasse, Nanterre, Paris) ont ouvert depuis fin mars des enquêtes, notamment pour « mise en danger de la vie d’autrui », concernant la gestion d’Ehpad où des résidents sont morts suite à l’épidémie.

Deux juridictions compétentes

Depuis une loi de 2002, deux juridictions ont une compétence interrégionale spécialisée en matière sanitaire : ces pôles de santé publique sont situés à Paris, avec une compétence sur une large partie du territoire national, et à Marseille, avec une compétence sur un grand quart sud-est. Pour ces avocats, l’ouverture d’enquêtes par trois parquets distincts pourrait être « un piège procédural ». Ils craignent qu’échappent ainsi à la justice les « politiques délibérées décidées au siège des sociétés cotées qui exploitent les Ehpad », « la carence de l’Etat et les négligences des Autorités régionales de santé (ARS) ».

Ce regroupement « serait cohérent, je l’ai demandé à plusieurs reprises », souligne Me Fabien Arakelian, qui a déposé 15 plaintes devant les parquets de Grasse et de Nanterre ayant mené à l’ouverture d’enquêtes préliminaires. Me Fabrice di Vizio, qui défend le collectif de soignants C19 dont trois membres ont porté plainte fin mars devant la Cour de justice de la République contre le Premier ministre Edouard Philippe et l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn, a au contraire estimé sur Twitter qu’« une juridiction unique, c’est le meilleur moyen pour enterrer l’affaire ».

Source 20 MINUTES.

 

Déconfinement, étape 2 : ce que l’on peut faire… ou pas …

La plupart des restrictions sont levées en zone verte ce mardi, mais cela ne signifie pas le retour à la normale.

Les gestes barrière restent de rigueur… et des possibilités de « reconfinement » sont prévues.

Déconfinement, étape 2 : ce que l’on peut faire… ou pas

Nous y sommes ! L’étape 2 du déconfinement débute ce mardi.

«La liberté redevient la règle et l’interdiction constitue l’exception», avait expliqué le Premier ministre, Édouard Philippe. Passage en revue des points les plus marquants.

100 kilomètres

D’abord, nous sommes de nouveau libres de nos mouvements. La restriction des 100 kilomètres autour de son domicile est levée.

Toutefois, les préfets pourront si nécessaire à nouveau les restreindre afin de lutter contre la propagation du virus, à l’échelle des départements voire de manière plus localisée. Pour l’instant, les voyages vers l’Outre-mer sont interdits sauf «motif impérieux d’ordre personnel ou familial».

Cafés et restaurants

En zone verte (soit toute la France, sauf l’Ile-de-France, la Réunion et Mayotte), bars, cafés et restaurants sont autorisés à rouvrir, avec des règles sanitaires strictes : dix personnes maximum par table, un mètre au moins entre chaque groupe, consommation debout interdite dans les bars.

En zone orange, seules les terrasses pourront rouvrir. Le masque est obligatoire pour les serveurs, et pour les clients qui voudront se déplacer au sein du restaurant.

Plages

Outre les cafés, la réouverture de l’ensemble des plages mardi est également attendue avec impatience, de la Manche à la Méditerranée.

Musées et monuments

Les musées et monuments nationaux peuvent rouvrir dès ce 2 juin théoriquement. Mais en pratique, ils vont échelonner leurs réouvertures pendant un mois et demi. Le Louvre, à Paris, par exemple, rouvrira ses portes en juillet seulement.

Collèges, lycées et écoles

Tous les collèges et écoles de France métropolitaine vont rouvrir, ainsi que les lycées des départements classés verts, mais de manière progressive, ce qui fait que tous les élèves ne reprendront pas dès mardi.

Trains

Retour à la normale ou presque pour la SNCF. La restriction d’un siège sur deux saute (dès la mi-juin), tandis que l’offre de trains va retrouver son niveau habituel. Attention toutefois les masques demeurent obligatoires pour les personnes de 11 ans ou plus, et une attestation est toujours nécessaire aux heures de pointe dans les transports (trains, métros, bus) en Ile-de-France.

Ehpad

Les directeurs d’établissements hébergeant des personnes âgées vont pouvoir mettre en place à partir de vendredi «une reprise des visites des proches» quand «la situation sanitaire le permet», avec la possibilité de faire venir des mineurs.

La reprise des visites de proches pourra se faire à «plus de deux personnes à la fois», lorsqu’elle se déroulera à l’extérieur, et à deux personnes maximum dans une chambre.

Ces visites ne se feront plus sous la surveillance d’un membre du personnel de l’établissement.

Mariages

Les mariages pourront à nouveau être célébrés : le décret autorise l’accueil du public pour la «célébration de mariages par un officier d’état-civil».

Voyages

Les frontières de l’espace Schengen restent fermées. Cela signifie que les Français ne peuvent toujours pas voyager hors d’Europe. Édouard Philippe a évoqué une «concertation» en vue d’une décision mi-juin.

Concernant les déplacements en Europe, cela commence à s’ouvrir. Andorre a rouvert sa frontière lundi, l’Italie doit suivre mercredi.

Masques, gel et gestes barrières

Le décret paru lundi qui organise cette phase 2 rappelle que «les mesures d’hygiène» et de «distanciation sociale» doivent «être observées en tout lieu et en toute circonstance».

Le port du masque est obligatoire dans les transports, prescrit pour les collégiens et lycéens lors de leurs transports.

Enfin, le décret plafonne les prix des gels ou solutions hydroalcooliques, ainsi que des masques à « 95 centimes d’euros toutes taxes comprises par unité, quel que soit le mode de distribution ».

Source EST REPUBLICAIN.

 

Déconfinement : dans les EHPAD, éviter le glissement des résidents vers la mort…

Les conditions de visite dans les EHPAD et maisons de retraites seront assouplies à partir du vendredi 5 juin.

Depuis plusieurs semaines, le personnel de ces établissements alertait sur l’ennui grandissant des résidents et leur possible glissement vers la mort. Reportage au Mans.

La visite d'une demi-heure a lieu dans le jardin, sous un tente.

André Foucault quitte la tente blanche installée dans le jardin. Pour la première fois depuis deux mois, il a pu discuter avec sa mère, âgée de 95 ans. Chacun est assis à un bout de la table, masque sur le visage. C’est mieux que rien, reconnaît ce Sarthois, encore ému : « On sent qu’elle est contente de nous voir. Pour elle, c’est important. Pour nous aussi« . Chaque visite est limitée à une demi-heure, « mais en tout, il faut compter une heure« , explique Catherine Chéreau, aide-soignante : « le temps d’aller chercher le résident, de le raccompagner et de désinfecter les lieux après chaque passage ». André Foucault, comme de nombreuses familles, espère que prochainement, les règles pour les visites vont s’assouplir. (Ce sera le cas dès le vendredi 5 juin). « Les conditions ne sont pas idéales. Mais ça va peut-être s’arranger« , imagine-t-il.

Bientôt la venue des familles habitant à plus de 100 km

De fait, une certaine impatience commence à se faire sentir chez les résidents comme chez les familles confirme Anne-Sophie Mureau, animatrice chargée d’organiser les visites au sein de l’EHPAD Beaulieu au Mans. « Notamment celles qui habitent loin« , dit-elle. « Avec la possibilité de circuler au-delà de 100 km, je reçois des appels de familles qui vont enfin pouvoir venir voir leur parent! » 

L’ennui et la crainte du « syndrome de glissement » vers la mort

En attendant que l’étau se desserre légèrement, à partir du vendredi 5 juin, le personnel veille au bien-être des 86 résidents de l’Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes. Le kiné et le pédicure ont repris les soins, explique Isabelle Mangard, la directrice : « Le but est d’éviter que les personnes âgées deviennent grabataires en ne marchant pas suffisamment. Bien souvent aussi, les résidents se laissent aller car pour eux, rester dans leur chambre, ne pas pouvoir sortir, ne serait-ce que pour voir leur enfants est très difficile« . La responsable de de l’EHPAD Beaulieu au Mans ne cache pas son inquiétude : « Il ne faut pas que nos résidents meurent d’autre chose que du Covid! », affirme-t-elle.

Apporter de la vie et de la joie car « ça va durer encore longtemps ! »

Pour maintenir le lien et éviter l’ennui pouvant entraîner un « syndrome de glissement », l’établissement continue aussi fréquemment que possible les appels vidéo avec les enfants et petits enfants des résidents. Cette habitude a été prise dès le début du confinement avec tous les outils à disposition. Chaque jour, un journal (Famileo) dans lequel les familles donnent des nouvelles est distribué. « On se réinvente pour apporter un peu de légèreté dans ce cadre« , résume Anne-Sophie Mureau, l’une des animatrices de l’EHPAD. « Par exemple, nous proposons à ceux qui apprécient l’accordéon une heure d’émission musicale par jour à la télévision. Nous avons fait venir deux musiciens pour remettre un peu de vie, un peu de joie, des sourires au lèvres. Nous sortons les résidents dans le parc. Tout cela nous demande beaucoup de temps et de personnel. Mais nous faisons cet effort car nous savons que c’est nécessaire« . L’animatrice reconnaît qu’elle s’inscrit dans le temps long : « Nous prenons notre mal en patience car nous savons que ce mode de fonctionnement va durer encore un bon moment« .

Source FRANCE BLEU.

 

L’étude du Lancet sur la chloroquine suscite des questions de scientifiques…

On pensait la controverse sur la chloroquine – vantée par le professeur Raoult – close depuis la publication de la vaste étude du Lancet mettant en cause son efficacité.

Mais des questionnements sur des biais de l’étude sont apparus.

On pensait la controverse autour de la chloroquine terminée, mais c'est l'étude du Lancet qui est maintenant remise en cause

Que se passe-t-il avec l’étude du Lancet ? C’est en ces termes que de nombreux scientifiques se sont exprimés, pointant des erreurs et une méthodologie discutable concernant cette vaste étude fondée sur les données de quelque 96 000 patients hospitalisés pour Covid-19 entre décembre et avril dans 671 hôpitaux. Cette étude, qui va dans le même sens que plusieurs autres études à plus petite échelle, a été à l’origine de l’arrêt de l’utilisation de l’hydroxychloroquine en France et dans d’autres pays.

L’étude en cause, publiée le 22 mai dans la revue scientifique The Lancet, se fonde sur environ 96 000 patients hospitalisés entre décembre et avril dans 671 hôpitaux et compare l’état de ceux qui ont reçu le traitement à celui des patients qui ne l’ont pas eu. Le Dr Mandeep Mehra et ses collègues concluent que le traitement ne semble pas être bénéfique aux malades du Covid-19 hospitalisés et pourrait même être néfaste.

Des doutes, y compris chez les détracteurs de la chloroquine

Mais, rebondissement, des chercheurs, y compris certains déjà sceptiques sur l’intérêt de la molécule contre le Covid-19, ont exprimé leurs doutes sur l’étude du Lancet. Dans une lettre ouverte, des dizaines de scientifiques du monde entier demandent des éclaircissements aux auteurs et à la prestigieuse revue britannique.

Ils soulignent ainsi que l’examen minutieux de l’étude du Lancet soulève « à la fois des inquiétudes liées à la méthodologie et à l’intégrité des données ». Ils dressent une longue liste des points problématiques, d’incohérences dans les doses administrées dans certains pays à des questions éthiques sur la collecte des informations sur les patients, en passant par le refus des auteurs de donner accès aux données brutes.

Des incohérences dans lesquels se sont engouffrés les nombreux soutiens, très mobilisés sur internet, du professeur Raoult, qui défend l’usage de la chloroquine contre le Covid-19.

« Soit ce sont des erreurs, soit c’est une fraude »

Ces données émanent de Surgisphere, qui se présente comme une société d’analyse de données de santé, basée aux États-Unis. L’entreprise dirigée par Sapan Desai a assuré que les accords avec les hôpitaux partenaires lui interdisent de partager les données, dont elle a défendu l’intégrité.

En France, le Professeur Gilbert Deray, néphrologue à la Pitié-Salpêtrière, n’a jamais défendu l’usage de cette molécule. Mais aujourd’hui, il fait partie de ceux qui s’interrogent. « On s’étonne, voyant que par exemple le nombre de morts en Australie, serait supérieur au nombre de morts total qui a jamais été annoncé en Australie. On s’étonne de constater que certains hôpitaux ont été inclus, alors que les mêmes hôpitaux disent ‘non on n’a pas été inclus' », explique le spécialiste à France Inter. « Soit ce sont des erreurs, et pourquoi pas, soit c’est une fraude ».

Le Monde rappelle qu’une enquête du Guardian a déjà permis de lever une partie du mystère à propos du décompte des morts en Australie : « La différence serait due à un mauvais codage des données, un hôpital asiatique s’étant par erreur identifié comme australien », selon Sapan Desai, co-auteur de l’étude et fondateur de l’entreprise américaine spécialisée dans les données médicales Surgisphere.

Pour le professeur Deray, « on doit déterminer deux choses : premièrement est-ce que les données sont vraies ou sont fausses ? La deuxième chose à déterminer c’est, si c’est faux, pourquoi ? Parce que ça a un impact sur la vie des gens ! » Le néphrologue tient à signaler qu’il n’a pas d’à priori concernant la chloroquine : « Je n’ai pas de camp moi, ne suis ni pour ni contre. Nous  cherchons où est la vérité. » 

On devrait connaître les explications des auteurs de l’étude et de la revue dans quelques jours. Des erreurs, voire une fraude, jetterait un discrédit considérable sur le monde scientifique et viendrait rouvrir ce dossier hydroxychloroquine qu’on pensait, pourtant, clos.

Les auteurs de l’étude maintiennent leurs résultats

L’un des auteurs a indiqué à l’AFP qu’ils maintenaient les résultats en dépit des erreurs qu’il y a eu : « Nous sommes fiers de contribuer aux travaux sur le Covid-19 » en cette période d’« incertitude », a déclaré vendredi Sapan Desai.

Interrogée vendredi sur cette affaire, l’OMS a noté que la suspension des essais impliquant l’hydroxychloroquine était « temporaire » et que ses experts rendraient leur « opinion finale » après l’examen d’autres éléments (notamment les analyses provisoires de l’essai Solidarity), probablement d’ici à la mi juin.

Des données devraient aussi venir de l’essai britannique Recovery, dont la partie hydroxychloroquine se poursuit. Se basant sur leurs propres données de mortalité, ses responsables estiment qu’il n’existe « pas de raison convaincante de suspendre le recrutement pour des raisons de sécurité ».

Source FRANCE INTER.

Une nouvelle molécule capable de freiner les cellules cancéreuses ?….

C’est le début d’une approche prometteuse. Des chercheurs de l’Institut génétique et développement de Rennes ont trouvé une molécule qui pourrait freiner la prolifération des cellules, notamment cancéreuses.

Des tests probants ont été réalisés sur des animaux.

Christelle Benaud, chercheuse dans l’équipe UMR6290-IGDR Cytosquelette et prolifération Cellulaire de l’université Rennes 1.

 

Ce n’est que le début, mais nos premiers résultats sont concluants, explique Christelle Benaud, chercheuse à l’Institut génétique et développement de Rennes. Nous avons réussi à développer une molécule capable de freiner la division cellulaire. Une avancée majeure qui a fait l’objet d’une publication, le 6 avril, dans la revue de référence internationale Journal of Cell Science .

Pour se diviser, une cellule doit réorganiser son cytosquelette, composé de microtubules, précise la chercheuse. Ça lui permet de dupliquer son matériel génétique à l’identique. Un phénomène aujourd’hui bien connu et qui est à la base de la vie. Or, en collaboration avec des chercheurs italiens, nous avons identifié une molécule dérivée des benzodiazépines, capable d’agir sur un régulateur des microtubules et de freiner cette duplication.

Cibler les cellules cancéreuses

Une découverte qui intéresse la recherche contre le cancer, qui a financé une partie des travaux. Aujourd’hui, le principe de la chimiothérapie est d’injecter des médicaments qui vont empêcher la division des cellules cancéreuses, mais aussi de toutes les autres cellules du corps. Ce qui entraîne notamment les effets secondaires, poursuit Christelle Benaud. Notre découverte pourrait permettre de ne cibler que les cellules cancéreuses.

Christelle Benaud a mené des expériences concluantes sur des mouches drosophiles. « On a pu constater, grâce à un système d’imagerie, un très fort ralentissement de la division cellulaire. Une potentielle nouvelle approche thérapeutique, qui pourrait offrir de nouvelles solutions sur des cancers très difficiles comme le glioblastome du cerveau.

Chronique détox – Coronavirus : les femmes et les hommes, même combat ?…

Le Covid-19 frappe plus durement les hommes que les femmes.

Le Covid-19 frappe plus durement les hommes que les femmes. Des recherches sur les hormones sexuelles et la génétique suggèrent des différences entre les sexes lors d’une infection par le Sars-Cov2.

Femmes et hommes, sont-ils égaux face au coronavirus ?

Face au Sars-Cov2, hommes et femmes ne sont pas vraiment égaux.

En effet, si le virus s’attaque à elles, elles ont moins de risque de souffrir des complications liées à l’infection. Dans les établissements de santé, on compte nettement moins de patientes que de patients, qu’il s’agisse des chiffres des hospitalisations, des admissions dans les services de réanimation ou des décès. Cette nette surreprésentation des hommes, relevée dès le début de l’épidémie par les médecins Chinois, tend à se confirmer dans de nombreux autres pays. A ce stade, il faut cependant souligner qu’il n’existe pas de larges études internationales sur le sujet.

En France, les données sont claires. Alors que le pays affrontait de plein fouet la vague épidémique, Santé publique France pointait le 2 avril que 74% des cas graves en réanimation étaient des hommes contre seulement 26% de femmes. Les dernières estimations épidémiologiques, publiés le 13 mai dans la revue Science par des équipes de Pasteur et de Sorbonne Université, soulignent que les hommes sont 1,25 fois plus hospitalisés, 1,61 fois plus admis en unités de soins intensifs et risquent 1,47 fois plus de décéder du Covid-19 que les femmes.

Voilà pour le constat. Mais quelles sont les raisons de ces disparités ? Elles sont probablement multifactorielles… et, pour tout dire, très discutées. En premier lieu, des facteurs sociaux, comportementaux et en lien avec les comorbidités peuvent être évoqués pour expliquer l’avantage des femmes sur les hommes. Ces derniers sont globalement plus concernés par le diabète de type 2 et les troubles cardiovasculaires ou pneumologiques en lien avec la consommation de tabac au cours de leur vie. Mais ces différences ne suffiraient cependant pas, à elles seules, pour expliquer l’inégalité des sexes devant les formes graves du Covid-19.

Il faut également partir sur la piste des différences biologiques et même génétiques. Le chromosome sexuel X —que les femmes possèdent en deux exemplaires tandis que les hommes n’en ont qu’un seul— pourrait peser dans la balance. Il n’a ainsi pas échappé à certains chercheurs que le gène du récepteur ACE2 —désormais fameux pour son rôle de « porte d’entrée du virus » dans la cellule— se situe précisément sur le chromosome X. Même chose pour le rôle des hormones sexuelles féminines —les estrogènes— dont on sait qu’elles augmentent l’expression du gène de l’ACE2. Cela entraînerait des différences subtiles et complexes dans la manière dont le virus peut déséquilibrer ou pas le fonctionnement de l’organisme, comme le suggèrent des biologistes de l’Inserm.  Il faut en effet savoir qu’en temps normal —lorsqu’il n’est pas la cible du Sars-Cov2— le récepteur ACE2 est notamment situé au cœur d’un mécanisme de régulation de la pression artérielle. Lorsque le virus se fixe sur le récepteur, il modifierait ainsi l’équilibre entre les phénomènes de constriction et de dilatation des vaisseaux. Or, chez les femmes, la dérégulation de ce mécanisme serait moins marquée. 

Précédemment, des études menées sur l’animal avec le cousin du Sars-CoV-2, responsable de la pandémie de Sras en 2003, avaient déjà montré une plus forte mortalité des rongeurs mâles. Sachant que lorsque les femelles étaient dépourvues d’ovaires, leur taux de mortalité grimpait en flèche pour rejoindre celui des mâles, les chercheurs avaient alors évoqué le poids des hormones sexuelles sur le système immunitaire. Sans pouvoir le démontrer à l’époque.

Mais, ce ne serait pas la première fois que le corps de femmes et celui des hommes réagit différemment lorsque la réponse immunitaire entre en action.

L’un des exemples les plus emblématiques et les plus étudiés est celui des vaccins. Contre la grippe, mais aussi contre la fièvre jaune, la rougeole ou l’hépatite B, ces derniers se montrent plus efficaces sur les femmes. Les femmes produiraient deux fois plus d’anticorps que les hommes pour une même dose vaccinale. Ici encore, le rôle des hormones féminines, les estrogènes, est évoqué. Des gènes en lien avec l’immunité portés par le chromosome X seraient également mis à contribution pour provoquer une réponse immunitaire accrue chez la femme. Les différences s’estomperaient avec l’âge, lorsque nos organismes produisent de moins en moins d’hormones sexuelles. Après la ménopause, la réponse vaccinale semble ainsi moins bonne chez les femmes.

En sera-t-il de même si un vaccin contre le Sars-Cov2 est mis au point ? Impossible, évidemment, de répondre à ce stade. Même si les connaissances s’accumulent, il ne faut pas oublier que nous ignorions tout au presque de ce virus émergent il y encore 4 mois ! Une chose apparaît en tout cas clairement : dans le combat que la recherche mène contre la pandémie, les différences entre les sexes ne peuvent pas être ignorées !

Source FRANCE INTER.

Coronavirus à Strasbourg : Un couple d’étudiants crée des sur-poignées pour ouvrir les portes sans les mains…

SANTE… Ou comment éviter d’attraper facilement le virus.

Coronavirus à Strasbourg : Un couple d'étudiants crée des sur-poignées pour ouvrir les portes sans les mains

  • Un couple d’étudiants strasbourgeois a créé une sur-poignée de porte qui permet de les ouvrir sans les mains. Avec le coude ou l’avant-bras.
  • Le duo s’est lancé dans cette aventure en plein confinement « pour s’occuper, c’était un peu un délire ».
  • Deux types de sur-poignées ont vu le jour chez LY Protection, qui s’adaptent selon la forme de la clenche. Elles sont vendues 13 euros l’unité.

Et si on créait une sur-poignée pour éviter d’ouvrir les portes avec la main ? Voilà le défi que s’est lancé un couple de Strasbourgeois pendant la période de confinement lié au coronavirus. « C’est surtout Yann, mon copain, qui s’y est mis. Moi, je le soutenais », s’amuse Louise Doumange en repensant à cette parenthèse inattendue.

Rien ne prédisposait le duo d’étudiants en… hôtellerie-restauration, à se lancer dans cette aventure. « Tout est parti d’un ami dentiste du père de Yann qui en avait marre de devoir enlever et remettre ses gants quand il passait une porte. Il voulait les ouvrir sans les mains et nous a demandé si les sur-clenches existaient », rembobine la jeune fille, 21 ans. « On en a trouvé sur Internet mais le tarif était exorbitant. Alors on s’est dit, pourquoi on ne le ferait pas, nous ? On avait besoin de s’occuper, c’était un peu un délire. »

En plastique « à base d’amidon »

Son compagnon, Yann Lortz, 22 ans, l’a pris très au sérieux. « Pendant deux semaines, il n’est quasiment pas sorti de la chambre !, rigole encore sa petite amie. Il savait modéliser depuis son bac technique et s’y est mis à fond. Il fallait absolument que ce soit facile de mettre le coude ou l’avant-bras. » Restait alors à voir ce que sa création allait donner en vrai…

Fin avril, le couple a investi dans une imprimante 3D. « Les premiers tests ont été concluants mais il fallait retravailler quelques petits trucs ». Comme la fixation de l’objet, ou les différentes formes de clenches sur lesquelles il devrait s’adapter. Puis trouver la matière dans laquelle le fameux outil serait proposé. « On a opté pour du plastique à base d’amidon. Ça vient d’un producteur des Vosges et c’est un peu plus écolo », reprend Louise Doumange, désormais chargée de la commercialisation du produit.

« On est super fiers de proposer ça »

Mis en vente le 11 mai, les deux types de sur-poignée de « LY protection », pour Louise et Yann, se sont vendus à 202 exemplaires. « On a eu une très grosse commande de 200 puis un restaurateur de Paris en a pris 2. Pour les particuliers, ce n’est pas encore ça. On a du mal à se faire connaître. »

Le tarif, fixé à 13 euros pièce, en freine aussi peut-être certains… « On aurait pu faire un peu moins cher mais il faut aussi qu’on rentre dans nos frais », avoue Louise Doumange, qui a investi près de 1.000 euros avec son copain. « Pour l’instant, on n’a rien perdu et si ça s’arrête demain, ça restera une belle aventure. On a fait un pas dans le monde des adultes et on est super fiers de proposer ça. Ça peut vraiment être utile à tout le monde avec le coronavirus en ce moment. »

La chambre de Louise Doumange et Yann Lortz s'est transformée en atelier de fabrication de sur-poignées de porte.

Le couple, dont la chambre accueille désormais trois imprimantes 3D et tous les matériaux nécessaires à la conception de leur produit, possède aujourd’hui un stock de 100 sur-clenches. Toutes prêtes à partir en cas de commande par téléphone ou via leur page Facebook, et toutes noires. « Mais si quelqu’un nous en demande en rose, on est en capacité de le faire », conclut l’étudiante strasbourgeoise.

Source 20 MINUTES.

« On a touché le fond à l’hôpital, on ne peut pas revenir au monde d’avant » : une pédiatre décide de parler…

Manque de lits, pression sur les personnels, concurrence entre les services, cette situation n’est pas nouvelle pour les hospitaliers.

Mais alors que s’ouvrent des négociations en haut lieu, le « Ségur de la Santé », certains médecins sortent de leur silence.

Rencontre avec une pédiatre très déterminée.

Une autre organisation est-elle possible à l'hôpital avec davantage de soins, davantage de lits, de personnels, et moins de concurrence entre les spécialités ?

Elle affiche un large sourire que l’on aperçoit derrière son masque bleu et blanc, mais son inquiétude, sa colère, surgissent rapidement lorsque l’on parle des conditions de soin et de travail. Le docteur Véronique Hentgen, pédiatre dans un hôpital d’Île-de-France, a décidé de s’exprimer pour que les choses changent. Elle nous permet de visiter son service. Dans le couloir des adolescents, certains dessinent. Les règles de distanciations sont respectées, autant que possible. Un peu plus loin, le babyfoot a été désinfecté. Tout est calme, serein. Mais l’hiver dernier, cet hôpital a tellement manqué de lits de réanimation que des bébés ont dû être transférés dans d’autres hôpitaux, loin de leur région.

« Là, on a touché le fond« , se confie-t-elle, « le choc a été immense pour les pédiatres« . « Ce que les adultes ont vécu lors de cette crise du Covid-19, les bébés l’ont déjà éprouvé en pédiatrie cet hiver », se révolte-t-elle. Parce que les hôpitaux d’Île-de-France manquaient de lits, des bébés qui avaient besoin de soins de réanimation ont dû en effet parcourir des centaines de kilomètres. « C’est quoi la prochaine étape ? », se demande-t-elle. « Si les autres hôpitaux sont pleins, on ne pourra plus les transférer ? Et on devrait les laisser mourir ? Cela n’est pas possible ! »

Face à cette situation dramatique, cette pédiatre, entièrement vouée à l’hôpital public et non syndiquée, s’est engagée au sein du « Collectif Inter Hôpitaux« , et elle « ose parler », comme elle dit, car sinon « elle aurait honte de laisser faire ».

L’espoir de pouvoir se recentrer sur le soin

Depuis cet hiver, elle se bat, mais aujourd’hui, elle se dit que des leçons peuvent être tirées de la crise du Covid-19. Durant ces longues semaines, les soignants se sont en effet concentrés sur leur métier, leur vocation : le soin de tous les malades, et ils ont laissé de côté les préoccupations financières et la pression de rentabilité qui minent leur quotidien selon eux. « Jusqu’à présent, on raisonnait en terme de coût et de budget, là on a retrouvé le sens de notre métier. » Une autre organisation est-elle alors possible ? Avec davantage de soins, davantage de lits, de personnels, et moins de concurrence entre les spécialités ?

Quand elle pense à l’avenir, le ton monte. « Il y a des solutions, or l’épidémie a montré qu’on ne peut pas revenir au système d’avant, car il est pervers, on ne doit pas retourner dans une logique comptable », s’insurge-t-elle.

Véronique Hentgen se prend à rêver d’un hôpital « plus fort« , qui accueillerait davantage de patients et qui « permettrait aux médecins de mener leurs travaux de recherche à d’autres heures que la nuit ou pendant leurs congés« . Pour cela, selon elle, il faut rompre avec la logique de « tarification à l’acte et à l’activité » qui pousse à multiplier les actes pour être rentable. Et pour elle, « considérer que certains actes rapportent et d’autres non, c’est une hérésie » en médecine.

Et le soutien du grand public ?

Concernant les salaires, comme beaucoup de médecins, elle estime que l’urgence est surtout de « revaloriser les infirmières et les aides-soignantes ». Mais pour elle, c’est le mode de financement des hôpitaux qu’il faut revoir et « investir dans la santé rapportera à l’économie car une population en bonne santé, c’est positif pour toute la société« , insiste cette pédiatre, également infectiologue. En d’autres termes, si ce Ségur de la Santé ne va pas au-delà de mesures salariales, l’occasion sera ratée « pour sauver l’hôpital public ». Voilà son inquiétude.

Cette pédiatre espère enfin que le grand public saura soutenir les soignants à l’avenir, comme aujourd’hui. Quitte à engager un débat de société et à accepter, peut-être, de payer un peu plus chacun pour la santé…

Source FRANCE INTER.