Coronavirus : « A côté de Didier Raoult, c’est un gentil »…Comment le Professeur Perronne est devenu l’autre apôtre décrié de la chloroquine.. On aurait pu éviter 25.000 morts ???

Le chef des maladies infectieuses de l’hôpital Raymond-Poincaré est devenu la nouvelle bête noire du monde médical après la publication d’un livre aux positions hétérodoxes sur la crise du Covid-19.

Coronavirus : « A côté de Didier Raoult, c’est un gentil »...Comment le Professeur Perronne est devenu l’autre apôtre décrié de la chloroquine

  • Dans « Y a-t-il une erreur qu’ils n’ont pas commise ? », sorti récemment, le chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital de Garches donne sa vision très personnelle de la gestion de la crise sanitaire.
  • Parmi ses attaques répétées, il affirme que l’hydroxychloroquine, traitement promu par Didier Raoult, aurait permis d’éviter 25.000 morts si elle avait été prescrite largement en France.
  • Avant cette polémique, Christian Perronne était déjà controversé dans le milieu médical pour ses avis sur la maladie de Lyme.

Son livre critico-complotiste sorti début juin sur la crise sanitaire s’arrache comme du bon pain (Y a-t-il une erreur qu’ILS n’ont pas commise, chez Albin Michel). Numéro 1 sur Amazon devant les recettes gourmandes-croquantes de Cyril Lignac. Ses interventions médiatiques, d’abord limitées aux micros engagés d’André Bercoff sur Sud Radio ou de Jean-Marc Morandini sur Cnews, défouraillent à tout va y compris sur les chaînes grand public. L’homme accuse sans frémir ses collègues médecins d’avoir tué 25.000 Français en refusant de leur prescrire le fameux combo si décrié hydroxychloroquine + azithromycine.

Une activité frénétique finalement récompensée par une saisine du collège de déontologie de l’APHP, son employeur, et du Conseil de l’Ordre national des médecins (Cnom) en fin de semaine dernière. Confidence en interne : « Ça aurait été incompréhensible que l’on ne fasse rien au vu de la proportion qu’est en train de prendre l’affaire. Les médecins sont tenus à la confraternité, et là, on entend des propos violents qui sont en plus réitérés. »

Une alliance contre-nature avec Raoult

C’est donc une sacrée performance réussie par Christan Perronne, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital de Garches. Le Professeur au CV ronflant – ex-conseiller au ministère de la Santé, ancien président de ce qui est devenu le Haut conseil de la santé publique –, passé sous les radars jusqu’ici, tutoie désormais la popularité de l’idole marseillaise Didier Raoult. Le destin des deux hommes est d’ailleurs inséparable sur le débat chloroquine contre le reste du monde. Une alliance paradoxale puisqu’elle ne repose pas franchement sur une vieille camaraderie de médecine née à décorer les murs du réfectoire de phallus en érection.

Ainsi, on résiste mal à la tentation d’exhumer cette tribune du Point de 2015 dans laquelle Didier Raoult découpe son condisciple. « Notre spécificité est que nous avons au Conseil national des universités et au Haut Comité de santé publique, un confrère qui a pris une position de leader du Lyme, sans bagage scientifique spécifique dans ce domaine, autre que ses croyances et le support de ses disciples. Il n’a pas de production scientifique lisible. Il a embrasé les théories alternatives et a même convaincu un grand hebdomadaire qu’il existait un complot tendant à dissimuler (pour quelle raison ?) l’ampleur du désastre. »

Une étude clinique discutée puis finalement retirée

Cinq ans après, Didier Raoult et Christian Perronne nous rejouent pourtant à leur manière le running gag des Guignols sur le couple Balkany. « L’hydroxychloroquine ? Bien sûr que ça marche, j’ai un témoin qui peut le prouver. » Quand Raoult est le dernier à croire à son remède, Il trouve un précieux soutien chez Perronne, qui dépose une étude en préprint sur l’efficacité du traitement promu par le directeur de l’IHU Méditerranée. Et tant pis si elle est aussi discutable sur le fond à cause de ses multiples biais, comme le démontre entre autres cet excellent article de nos confrères de Futura-Sciences.

« C’est une étude qui n’a ni queue ni tête avec des patients qui se baladent d’un groupe à l’autre », tempête Nathan Peiffer-Smadja, coordinateur du réseau des jeunes infectiologues de France, qui a initié la pétition demandant au Conseil de l’Ordre d’agir contre le Professeur Perronne. « On a neuf patients traités par hydroxychloroquine et azithromycine qui sont déplacés dans le groupe de contrôle parce qu’ils n’ont pas reçu le traitement pendant le temps imparti (48h) alors qu’ils finissent en soins intensifs ! Cela fausse toutes les données. D’ailleurs le préprint a été retiré de Medrxiv alors que ça n’arrive jamais. »

Réponse furibarde de Perronne dans L’Obs : « On a été obligé de la retirer parce qu’on s’est pris des seaux de purin sur la tête mais l’article est toujours en comité de relecture dans un journal international. Mes équipes ont reçu des appels de menace de collègues leur demandant s’ils avaient bien réfléchi à leur carrière en signant un papier pareil. » Selon nos informations, certains ont tellement réfléchi qu’ils ont demandé à voir leurs noms retirés de la liste des participants à l’étude avant même sa publication, car ils avaient émis des doutes sur sa méthodologie dès le départ.

Un autre signataire de l’étude, Djillali Annane, chef du service de réanimation à l’hôpital Raymond-Poincaré, le même que Perronne, confirme à demi-mot certaines réticences : « Je n’ai pas demandé que mon nom soit retiré mais à ce qu’avant la soumission pour publication dans une revue à comité de lecture, le plan d’analyse statistique soit revu avec un expert statisticien. » Une précaution qui ne changera rien à l’affaire, selon Pierre Tattevin, président de la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française, qui regroupe une large majorité des infectiologues exerçant dans l’Hexagone.

« La chloroquine, on avait envie d’y croire, mais ça ne tient pas la route. Toutes les grandes études internationales menées dans les règles de l’art le montrent, L’OMS le dit, toutes les instances le disent. Comment un grand Professeur comme ça, en fin de carrière, peut camper sur des positions qui ne sont pas tenables ? Allez dire aux gens qui ont perdu des proches que ces derniers auraient pu être soignés, ça a un impact terrible. Je ne m’explique pas ce qui lui a pris. Même en imaginant que la chloroquine était le traitement miracle, ce qu’il n’est pas, on n’aurait jamais guéri 80 % des gens. Au-delà même de la conviction délirante, c’est un mensonge raconté aux victimes du Covid-19. »

La photo qui passe mal

Ceux qui ont renoncé à comprendre n’hésitent pas à parler de mégalomanie, ce qui est une manière d’interpréter une photo parue sur les réseaux sociaux dont on a pu vérifier la véracité. On y voit le Professeur Perronne en arrière-plan, et devant lui une dizaine de jeunes femmes de dos avec des messages de soutien sur leur blouse. « Un grand merci Mr Perronne, un grand homme Mr Perronne, un grand bravo Mr Perronne », et ainsi de suite. La mise en scène a suscité un certain malaise en interne. « Il s’agit pour la majorité d’infirmières de son service dont on devine tout à fait le lien de dépendance vis-à-vis de Perronne, persifle un confrère. Je ne crois pas qu’elles aient eu beaucoup le choix. » Gardons-nous ici d’employer les grands mots : même ses détracteurs reconnaissent que le Professeur Perronne n’a pas mauvais fond. « Il peut y avoir des pressions, mais il ne va fusiller personne. A côté de Raoult, Perronne, c’est un gentil. Il est respectueux et il laisse les gens tranquilles. »

Si les deux pointures n’ont pas le même caractère, elles partagent la même attirance pour les théories complotistes. Dans son ouvrage, qui relaie par ailleurs un bon nombre de critiques largement admises, comme la mauvaise gestion gouvernementale du manque de masques ou la désorganisation des autorités sanitaires, Christian Perronne reprend à son compte les attaques de Didier Raoult sur la probité de ses confères, qu’il juge achetés par les grands laboratoires. « Au sommet de l’État, les relations personnelles, les services rendus ou les travaux bien rémunérés par l’industrie pharmaceutique se transforment parfois en conflits d’intérêts plus visibles que d’habitude. Un organisme officiel, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP), a été le petit théâtre de certains d’entre eux. Un membre éminent de la commission Maladies transmissibles de ce Haut Conseil a ainsi touché 90.741 euros de l’industrie pharmaceutique, dont 16.563 euros de Gilead. Or c’est ce Haut Conseil qui a rendu le fameux avis interdisant l’hydroxychloroquine, sauf aux mourants. »

« Ils ont laissé crever mon beau-frère »

Sur le plateau de Cnews, il va même plus loin, en accusant le CHU de Nantes, en bisbille judiciaire avec Raoult pour cette même histoire de conflit d’intérêts, d’avoir « laissé crever son beau-frère » en refusant de lui administrer le traitement magique. Contacté, le CHU de Nantes, préfère « ne pas rentrer dans cette polémique infondée. L’ensemble des patients pris en charge pour Covid-19 au sein de l’établissement a été traité de manière collégiale, en prescrivant les traitements validés scientifiquement et adaptés à chaque situation individuelle ».

S’il est encore loin de la ferveur autour de Raoult, qui a explosé les records d’audience de BFM l’autre jour lors du remix de Rumble in the Jungle contre Bourdin, les prises de position du Professeur Perronne commencent à lui valoir un certain succès sur les réseaux sociaux. Au point de condamner ses opposants à des raids bien sentis sur Facebook et ailleurs de la part des admirateurs de la doublette infernale. « Recevoir un message avec mon adresse et un avertissement du genre « justice sera faite », ça ne fait jamais plaisir », avance Nathan Peiffer-Sadja.

Il accuse ses confrères de collusion avec les laboratoires

La tension serait même montée d’un cran depuis que l’utilisation du Remdevisir, le produit phare de Gilead, a été validée par l’Agence européenne du médicament le 15 juin, malgré une incidence minime sur la mortalité. « Oui, il y a un problème de financement de la médecine », reconnaît sans fard le jeune interne à Bichat. « Aux internes, on dit « déplacez-vous dans des congrès et publiez des travaux de recherche pour faire carrière », mais ni l’État ni les facultés ne veulent payer. Un interne qui gagne 1.800 euros par mois, s’il doit payer 800 euros de sa poche pour aller à un congrès, il fait comment ? Et ben c’est l’industrie qui paye. C’est tellement hypocrite ceux qui disent « il faut arrêter ça tout de suite ». A quel point cela peut influer sur les décisions médicales ? Il y a sûrement débat, mais aucun médecin ne va laisser mourir des gens parce qu’un labo lui a payé un déplacement un jour. »

« Ce que dit Perronne est assez démagogique, mais ça prend bien, renchérit Pierre Tattevin. Ces liens d’intérêt dont il parle, tous les médecins qui exercent pour des unités de recherche en ont. Mais la plupart du temps, c’est pour pouvoir faire des expérimentations. Lui-même en a bénéficié. Alors, si la parade quand on explique que la chloroquine ne fonctionne pas, c’est « vous dites ça parce que vous êtes payé par le labo concurrent », bon… Le Remdevisir, c’est vrai que ce n’est pas très spectaculaire, mais c’est le seul traitement antiviral qui a démontré un peu d’efficacité. Mais il ne faut pas que Perronne ce soit l’arbre qui cache la forêt. Il a toujours été un outsider. »

« Avant lui, les médecins me regardaient de haut »

Le Chef du service d’infectiologie du CHU de Rennes fait ici référence au rôle controversé de Christian Perronne dans la recherche contre la maladie de Lyme. Défenseur de la théorie parfois colportée, mais jamais prouvée, du chercheur nazi réfugié aux Etats-Unis qui aurait trafiqué les tiques pour les rendre plus infectieuses avant leur « évasion » d’une base américaine du Connecticut, le spécialiste accusait déjà en 2015 le milieu médical de cacher au grand public les dégâts causés par cette maladie silencieuse et mal diagnostiquée. Snobé par ses pairs, qui le taxent à l’époque d’obscurantisme et d’alarmisme inutile, le Professeur Perronne tombe alors comme une bénédiction pour des milliers de malades « en errance médicale », à l’image d’Armelle Cyuela.

Désormais présidente de l’association Vaincre Lyme, elle a lancé une (autre) pétition pour défendre Christian Perronne. « Avant lui, les médecins me regardaient de haut, disant que mes tests ne valaient rien et que je n’étais pas malade. J’ai fini par être hospitalisée à Garches. Il m’a aidée à un moment où j’en avais grand besoin. Il y a des milliers de personnes qui souffrent terriblement et lui a consacré sa vie à essayer de faire connaître cette maladie. Alors, sur la chloroquine, s’il dit que ça marche, je suis derrière lui à 100 %. » Plus de 80.000 signataires partagent son avis. Le soutien populaire, toujours. « Les dégâts sont faits dans l’opinion publique, concède Pierre Tattevin. Ce qu’on espère maintenant, c’est que la sanction soit assez intimidante pour que lors des prochaines épidémies, des Raoult ou des Perronne réfléchissent à deux fois avant de dire qu’ils savent mieux que tout le monde. »

Aucune plainte n’a encore été déposée devant la chambre disciplinaire. « On attend que le conseil de l’ordre interdépartemental des Hauts-de-Seine se prononce, comme le veut l’usage », temporise le Cnom. Quant aux équipes de l’hôpital Raymond Poincaré, elles font le dos rond. « On a d’autres chats à fouetter et des patients à prendre en charge. Pour le reste, on met des œillères, même si on est déçus de la tournure que prennent les choses. »

Source 20 MINUTES.

L’OMS émet un doute sur l’étude sur l’hydroxychloroquine, »le château de cartes s’effondre » réagit le Pr Raoult…

L’Organisation mondiale de la santé va reprendre ses essais cliniques sur l’hydroxycloroquine.

Des essais suspendus après une étude parue dans la revue « The Lancet » mettant en cause l’efficacité de la molécule défendue par le Professeur Didier Raoult, qui n’a pas tardé à réagir.

Le Professeur Didier Raoult a t-il raison sur l'hydroxychloroquine ?

Il avait qualifié de « foireuse » l’étude de la revue médicale The Lancet qui remettait en cause l’hydroxychloroquine pour soigner le Covid-19. Le Professeur Didier Raoult avait-il raison ? L’étude se trompe-t-elle lorsqu’elle juge la molécule inefficace voire dangereuse ? En tout cas l’OMS qui avait décidé après la lecture de cette étude de suspendre les essais cliniques (conclusion qui avait poussé le gouvernement à interdire la prescription de l’hydroxychloroquine à l’hôpital) revient en arrière et annonce une reprise des essais cliniques sur l’hydroxychloroquine pour soigner le Covid-19.

« Le château de cartes s’effondre. »

L’étude qui indiquait une mortalité en hausse chez les patients traités avec l’hydroxychloroquine ne serait en fait pas assez solide. Un revirement de situation qui a fait réagir Didier Raoult qui, depuis le début de la crise, défend la prise d’hydroxychloroquine pour les patients positifs au Covid-19.

L’Agence française du médicament pourrait emboîter le pas à l’OMS mais elle se donne encore un peu de temps avant de reprendre aussi les essais. Par ailleurs le Professeur Didier Raoult est accusé par un médecin, d’après Le Canard Enchaîné, d’avoir prescrit à des patients l’hydroxychloroquine sans leur consentement.

Source FRANCE BLEU.

L’étude du Lancet sur la chloroquine suscite des questions de scientifiques…

On pensait la controverse sur la chloroquine – vantée par le professeur Raoult – close depuis la publication de la vaste étude du Lancet mettant en cause son efficacité.

Mais des questionnements sur des biais de l’étude sont apparus.

On pensait la controverse autour de la chloroquine terminée, mais c'est l'étude du Lancet qui est maintenant remise en cause

Que se passe-t-il avec l’étude du Lancet ? C’est en ces termes que de nombreux scientifiques se sont exprimés, pointant des erreurs et une méthodologie discutable concernant cette vaste étude fondée sur les données de quelque 96 000 patients hospitalisés pour Covid-19 entre décembre et avril dans 671 hôpitaux. Cette étude, qui va dans le même sens que plusieurs autres études à plus petite échelle, a été à l’origine de l’arrêt de l’utilisation de l’hydroxychloroquine en France et dans d’autres pays.

L’étude en cause, publiée le 22 mai dans la revue scientifique The Lancet, se fonde sur environ 96 000 patients hospitalisés entre décembre et avril dans 671 hôpitaux et compare l’état de ceux qui ont reçu le traitement à celui des patients qui ne l’ont pas eu. Le Dr Mandeep Mehra et ses collègues concluent que le traitement ne semble pas être bénéfique aux malades du Covid-19 hospitalisés et pourrait même être néfaste.

Des doutes, y compris chez les détracteurs de la chloroquine

Mais, rebondissement, des chercheurs, y compris certains déjà sceptiques sur l’intérêt de la molécule contre le Covid-19, ont exprimé leurs doutes sur l’étude du Lancet. Dans une lettre ouverte, des dizaines de scientifiques du monde entier demandent des éclaircissements aux auteurs et à la prestigieuse revue britannique.

Ils soulignent ainsi que l’examen minutieux de l’étude du Lancet soulève « à la fois des inquiétudes liées à la méthodologie et à l’intégrité des données ». Ils dressent une longue liste des points problématiques, d’incohérences dans les doses administrées dans certains pays à des questions éthiques sur la collecte des informations sur les patients, en passant par le refus des auteurs de donner accès aux données brutes.

Des incohérences dans lesquels se sont engouffrés les nombreux soutiens, très mobilisés sur internet, du professeur Raoult, qui défend l’usage de la chloroquine contre le Covid-19.

« Soit ce sont des erreurs, soit c’est une fraude »

Ces données émanent de Surgisphere, qui se présente comme une société d’analyse de données de santé, basée aux États-Unis. L’entreprise dirigée par Sapan Desai a assuré que les accords avec les hôpitaux partenaires lui interdisent de partager les données, dont elle a défendu l’intégrité.

En France, le Professeur Gilbert Deray, néphrologue à la Pitié-Salpêtrière, n’a jamais défendu l’usage de cette molécule. Mais aujourd’hui, il fait partie de ceux qui s’interrogent. « On s’étonne, voyant que par exemple le nombre de morts en Australie, serait supérieur au nombre de morts total qui a jamais été annoncé en Australie. On s’étonne de constater que certains hôpitaux ont été inclus, alors que les mêmes hôpitaux disent ‘non on n’a pas été inclus' », explique le spécialiste à France Inter. « Soit ce sont des erreurs, et pourquoi pas, soit c’est une fraude ».

Le Monde rappelle qu’une enquête du Guardian a déjà permis de lever une partie du mystère à propos du décompte des morts en Australie : « La différence serait due à un mauvais codage des données, un hôpital asiatique s’étant par erreur identifié comme australien », selon Sapan Desai, co-auteur de l’étude et fondateur de l’entreprise américaine spécialisée dans les données médicales Surgisphere.

Pour le professeur Deray, « on doit déterminer deux choses : premièrement est-ce que les données sont vraies ou sont fausses ? La deuxième chose à déterminer c’est, si c’est faux, pourquoi ? Parce que ça a un impact sur la vie des gens ! » Le néphrologue tient à signaler qu’il n’a pas d’à priori concernant la chloroquine : « Je n’ai pas de camp moi, ne suis ni pour ni contre. Nous  cherchons où est la vérité. » 

On devrait connaître les explications des auteurs de l’étude et de la revue dans quelques jours. Des erreurs, voire une fraude, jetterait un discrédit considérable sur le monde scientifique et viendrait rouvrir ce dossier hydroxychloroquine qu’on pensait, pourtant, clos.

Les auteurs de l’étude maintiennent leurs résultats

L’un des auteurs a indiqué à l’AFP qu’ils maintenaient les résultats en dépit des erreurs qu’il y a eu : « Nous sommes fiers de contribuer aux travaux sur le Covid-19 » en cette période d’« incertitude », a déclaré vendredi Sapan Desai.

Interrogée vendredi sur cette affaire, l’OMS a noté que la suspension des essais impliquant l’hydroxychloroquine était « temporaire » et que ses experts rendraient leur « opinion finale » après l’examen d’autres éléments (notamment les analyses provisoires de l’essai Solidarity), probablement d’ici à la mi juin.

Des données devraient aussi venir de l’essai britannique Recovery, dont la partie hydroxychloroquine se poursuit. Se basant sur leurs propres données de mortalité, ses responsables estiment qu’il n’existe « pas de raison convaincante de suspendre le recrutement pour des raisons de sécurité ».

Source FRANCE INTER.

Coronavirus : « 562 cas d’effets indésirables ont été déclarés en lien avec une infection à Covid-19 »…

Troubles neuropsychiatriques mais aussi cardiaques, les traitements liés au Covid-19 peuvent avoir de nombreux effets indésirables sur les patients.

Coronavirus : « 562 cas d’effets indésirables ont été déclarés en lien avec une infection à Covid-19 ».... Des comprimés d'hydroxychloroquine. (Illustration)

Des troubles neuropsychiatriques suivis d’une tentative de suicide. L’Agence espagnole des médicaments (AEMPS) a alerté l’Agence du médicament (ANSM) après le suicide de trois patients traités contre le Covid-19 par hydroxychloroquine. L’AEMPS a dénombré six cas connus de patients Covid-19 positifs et traités par hydroxychloroquine qui ont eu des troubles neuropsychiatriques, dont trois suicides et une tentative de suicide. Ces troubles neuropsychiatriques sont apparus principalement pendant les premiers jours de traitement, à des doses élevées, y compris chez des patients sans antécédents psychiatriques. L’agence française n’a pas pour sa part eu de signalement de troubles neuropsychiatriques graves comparables à cette date. Mais les signalements d’effets indésirables des traitements liés au Covid-19 atteignent plus de 500 cas, a annoncé l’ANSM.

L’agence rappelle que le risque de troubles neuropsychiatriques est déjà connu avec l’hydroxychloroquine et la chloroquine (psychose, nervosité, insomnies, dépression, etc.) et pourrait être aggravé par le contexte lié à la pandémie et au confinement. Une évaluation à ce sujet est en cours au niveau européen.

Concernant les autres effets indésirables surveillés, l’ANSM remarque que « le nombre de cas d’effets indésirables cardiaques des traitements avec l’hydroxychloroquine seule ou en association connaît une augmentation moins importante par rapport aux semaines précédentes ». Elle fait état d’une baisse assez significative de son utilisation tant en ville qu’à l’hôpital.

La majorité des effets indésirables cardiaques liée à l’hydroxychloroquine

En tout, « au 12 mai, 562 cas d’effets indésirables ont été déclarés en lien avec une infection à Covid-19, dont 78 % de cas graves, concernant 64 % d’hommes », détaille l’ANSM, qui avait annoncé plus de 300 cas le 25 avril et une centaine le 10 avril. Parmi ces cas, 348 (62 %) sont imputés aux médicaments utilisés dans le traitement du Covid-19, les autres cas étant répartis entre les médicaments ayant pu aggraver la maladie (12 %) et les cas liés aux autres médicaments prescrits chez ces patients (25 %).

L’hydroxychloroquine (Plaquenil) représente la majorité des effets indésirables cardiaques, soit 141 sur 159 cas. Les effets cardiaques de l’hydroxychloroquine comptent pour 69 % de ses effets indésirables (hépatiques, digestifs…) répertoriés contre 44 % pour le Kaletra (un antiretroviral combinant lopinavir et ritonavir).

Anomalies électriques du fonctionnement du cœur

L’hydroxychloroquine, un dérivé de l’antipaludéen chloroquine, est connu pour provoquer chez certains patients des anomalies électriques du fonctionnement du cœur visibles à l’électrocardiogramme, qui peuvent mener à des troubles du rythme cardiaque voire au décès. Il semble que « les malades du Covid sont plus fragiles sur le plan cardiovasculaire et donc plus susceptibles que les personnes lambda d’avoir des problèmes avec des médicaments qui sont délétères pour le cœur » tels que l’hydroxychloroquine, avait expliqué le directeur général de l’ANSM Dominique Martin à l’AFP début avril.

Le nombre de décès tous liés à l’hydroxychloroquine survenus en milieu hospitalier est toujours de quatre. Au vu de ces risques, l’agence sanitaire rappelle que ces médicaments, lorsqu’ils sont utilisés contre le Covid-19, doivent l’être prioritairement dans le cadre des essais cliniques en cours.

Source 20 MINUTES.

Covid-19 : une possible « deuxième vague plus violente » et des « mesures désespérées »…!

Christian Drosten, le virologue allemand à l’origine de la politique de tests de masse en Allemagne, s’inquiète d’une deuxième vague de Covid-19 plus violente que la première.

drosten

En période de pandémie, à chaque pays son virologue en vogue. A l’instar d’Anthony Fauci aux Etats-Unis, en Allemagne, le virologue Christian Drosten est en première ligne pour répondre à la crise du SARS-CoV-2. En poste au prestigieux hôpital de la Charité à Berlin, Christian Drosten, 48 ans, publie aussi un podcast quotidien (à réécouter sur le site de radio NDR pour les germanophones). Selon un sondage mené par le tabloïde allemand Bild, il serait le virologue en qui les Allemands ont le plus confiance.

A l’origine d’un test de diagnostic contre le SRAS, un autre coronavirus, en 2003, Christian Drosten est à l’origine de la politique de tests massifs de contaminations menée en Allemagne. Maintenant que le pays entame sa période de déconfinement, suivie de nombreux pays en Europe, le virologue s’inquiète d’une deuxième vague de virus qui serait plus violente que la première. Des interrogations dont il faut part dans un entretien accordé au journal néerlandais Hat Laatse Niews.

« Nous sommes sur le point de perdre complètement notre avance sur la maladie« 

Depuis le 20 avril 2020, l’Allemagne est le premier pays européen a avoir commencé un déconfinement progressif. Longtemps salué pour sa gestion de la crise, le pays a désormais rouvert les magasins de moins de 800 m2. Mais depuis la réouverture progressive, l’Allemagne enregistre un rebond du nombre de cas. Un chiffre à l’origine de l’inquiétude du virologue Christian Drosten. « Je regrette ce qu’il se passe depuis quelques jours. Nous sommes sur le point de perdre complètement notre avance sur la maladie« , estime le scientifique dans l’interview, pour qui le déconfinement trop en amont représente une erreur stratégique. « Nous sommes l’un des rares pays au monde où le nombre d’infections diminue. »

Le R0, le taux de reproduction du virus, c’est-à-dire le nombre de personnes qu’un malade infecte à son tour, pourrait à nouveau augmenter en Allemagne. Le R0 y est actuellement de 0,9 personnes. Il continue donc de se propager, mais grâce au confinement et aux mesures barrières, le taux de propagation est bien plus bas que ce qu’il n’a initialement été. « En ce moment, nous voyons des unités de soins intensifs à moitié vides en Allemagne« , explique le scientifique dans un autre entretien accordé au journal britannique Guardian. « C’est dû au fait que nous avons commencé très tôt les tests de diagnostic et à une grande échelle, c’est ainsi que nous avons stoppé l’épidémie, c’est-à-dire que nous avons réduit son taux de reproduction à moins de 1. Mais maintenant nous arrivons à ce que j’appelle ‘le paradoxe de la prévention’. Les gens estiment qu’on en a trop fait et il existe une pression politique et économique à revenir à la normale. Les gens voient que les hôpitaux ne sont plus débordés. Ils ne comprennent pas pourquoi leurs magasins doivent rester fermés. (…) Pour beaucoup de gens, je suis le méchant qui ralentit l’économie« , confie le virologue.

Une deuxième vague violente et des « mesures désespérées« 

Pourtant, si toutes les mesures barrière et les si les efforts sont abandonnés trop rapidement, une deuxième vague de contamination, plus puissante et moins facile à gérer que la première pourrait déferler sur le pays. « Le plan fédéral est de lever le confinement en douceur mais comme les états allemands, les Länder, fixent leurs propres règles, je crains que nous ne voyions beaucoup de créativité dans l’interprétation de ce plan. Je crains que le taux de reproduction ne croisse à nouveau et que nous devions affronter une deuxième vague. »

Les mesures pour répondre à cette deuxième vague encore plus dangereuses devront, selui lui, être bien plus extrêmes que lors de la première vague. « Nous nous retrouverons dans des situations où des camions-citernes remplis de désinfectant circuleront dans les rues, car ce sera les seules mesures, désespérées, pour combattre le virus« , selon Christian Drosten. Ce dernier étaye ses propos par une comparaison avec la grippe espagnole et ses ravages en 1918. Le virologue exprime qu’elle est d’abord apparue au printemps, période à laquelle elle s’est propagée de façon inégale. Disparue pendant quelques temps pendant l’été avec des mesures de couvre-feu, elle est revenue de plus belle, plus puissante encore, à l’automne qui a suivi. Le scientifique allemand explique que les 50 millions de morts causées par la grippe espagnole sont, pour la plupart, survenus durant cette deuxième vague automnale.

Les propos de Christian Drosten, qui concernent avant tout l’Allemagne peuvent s’appliquer à tous les pays dont le déconfinement se ferait trop rapidement. Pour autant, le virologue ne prêche pas une gestion de la crise « à l’allemande » pour tous les pays, bien au contraire. « Même en Allemagne, avec notre immense capacité à tester dirigée quasiment entièrement vers les personnes ayant des symptômes, nous n’avons pas eu plus de 8% de résultats positifs. Donc je pense que les tests ciblés doivent être ce qu’il y a de mieux, en restant concentrés sur les personnes vraiment vulnérables, le personne hospitalier et le personnel de soin dans les établissements spécialisés par exemple. » Christian Dorsten rappelle que 60 à 70% de la population doit être porteuse d’anticorps pour atteindre l’immunité de groupe. « Mais en Europe et aux Etats-Unis, les tests ne sont pas fiables. Tous présentent des faux positifs. » Une situation complexe à laquelle, pour le moment, aucun virologue ni d’Allemagne ni d’ailleurs n’a de réponse.

Source SCIENCES AVENIR.

Marseille vraiment moins touchée par le coronavirus ?…

Le docteur Didier Raoult propose depuis plusieurs semaines, un traitement au coronavirus, à base d’hydroxychloroquine. La cité phocéenne semble ainsi compter moins de morts que le reste de la France.

Marseille vraiment moins touchée par le coronavirus ?

Le docteur Didier Raoult, infectiologue à l’IHU Méditerranée Infection, assure avoir trouvé un remède au coronavirus, via l’utilisation de la chloroquine, un médicament habituellement réservé aux traitements contre le paludisme. Cette méthode est-elle réellement efficace ? Et réduit-elle le nombre de morts à Marseille ? « On meurt moins du coronavirus à Marseille, et encore moins à l’IHU Méditerranée Infection » assurent en tout cas les équipes du professeur.

L’infectiologue de renom et ses équipes utilisent les statistiques régionales de mortalité, afin de prouver l’efficacité du traitement à base d’hydroxychloroquine, développé dans leur établissement. Ainsi, les chiffres de Santé Publique France, permettent de dégager une tendance.

1. Evaluation de mortalitée

Le magazine économique Capital indique que, le 31 mars 2020, l’IHU avait déjà administré le traitement à 1 283 malades du coronavirus. Selon les chiffres de l’établissement, un seul de ces patients, un homme de 84 ans, est décédé après avoir suivi le traitement pendant au moins trois jours.

Mais le magazine explique qu’il faudra attendre les résultats de l’essai clinique européen Discovery pour connaître précisément les effets de l’hydroxychloroquine sur le coronavirus. Toutefois les statistiques de Santé publique France permettent déjà de faire une première évaluation de la mortalité causée par le coronavirus dans la région. Les données de l’agence nationale de santé permettent au moins de comprendre les chiffres par département, en fonction des données hospitalières, remontées par les établissements locaux. Alors les départements proches de Marseille enregistrent-ils moins de morts ?

2. 1% des décès recensés dans le pays

Dans les Bouches-du-Rhône, troisième département le plus peuplé de France avec environ 2 millions d’habitants, 862 patients étaient hospitalisés le 31 mars 2020. Une grand part d’entre eux sont probablement hospitalisés à Marseille, écrit Capital.

Alors, selon les chiffres de Santé publique France, les autorités compétentes déploraient 47 décès dans le département à la même date, ce qui représente un taux de mortalité/hospitalisations de 5%. Et une part infime (1%) du total de 3 523 décès recensés dans le pays. Lorsque l’on compare ces chiffres avec le reste du territoire, la différence est plus que flagrante.

Paris, par exemple, qui est l’un des foyers majeurs de l’épidémie, dénombre 362 décès depuis le début de la crise pour 2 434 patients hospitalisés. Le taux de mortalité y est donc de 13%.

Capital détaille également les statistiques des départements voisins, qui parlent en faveur de Didier Raoult et de son équipe : la Seine-Saint-Denis affiche un taux de mortalité de 17%, le Val-de-Marne de 13% et le Val d’Oise, par exemple, de 20%. Le département qui connaît la mortalité la plus forte reste le Haut-Rhin, dans le Grand Est, avec un taux de 39%.

3. Un traitement critiqué

« Le département des Bouches-du-Rhône affiche donc bien l’un des plus faibles taux de mortalité de France, depuis le début de la pandémie« , assure Capital, au regard des chiffres exposés. Pourtant, de nombreux médecins et acteurs des médias continuent de critiquer vivement, le docteur Raoult et ses recherches.

Les effets secondaires indésirables de la chloroquine sont très nombreux « d’où la méfiance de certains médecins et scientifiques », explique Le Journal des Femmes Santé. De nausées et vomissements, à insomnies et dépressions, en passant par des troubles de la vue, le médicament n’est pas sans conséquences pour le patient. C’est pourquoi une partie du personnel du personnel soignant déconseille son utilisation. La chloroquine peut également causer des démangeaisons ou encore des douleurs locales, ainsi que des hypoglycémies et réactions allergiques.

Par ailleurs, y a-t-il un risque que le médicament, si utilisé pour soigner tous les patients victimes de Covid-19, viennent à manquer pour les personnes atteintes de paludisme qui utilisent ce traitement habituellement ? C’est en tout cas ce qu’explique Le Parisien, qui donne voix à des malades dont c’est le traitement standard. Ils souffrent du lupus.

Dans les colonnes de Marianne, le professeur Christian Perronne estime de son côté que « les tirs de barrage reçus par Didier Raoult sont aussi liés à des querelles d’égos ».

Source PLANET.

Bien plus qu’une pneumonie – Le Covid-19 «peut toucher les vaisseaux sanguins de tous les organes»…

Des chercheurs zurichois ont analysé les tissus de personnes décédées du nouveau coronavirus.

Ils estiment qu’il s’agit d’une inflammation vasculaire systémique et non d’une pneumonie.

Bien plus qu’une pneumonie, la maladie COVID-19 est une inflammation vasculaire systémique, selon une étude de chercheurs zurichois. Cela explique pourquoi elle provoque autant de problèmes cardio-vasculaires et de défaillances d’organes vitaux.

Les premiers patients présentaient surtout des pneumonies difficiles à traiter, a indiqué l’Hôpital universitaire de Zurich (UZH) dans un communiqué. Puis, par la suite, les médecins ont constaté de plus en plus de cas de troubles cardio-vasculaires et de défaillances multiples d’organes sans lien apparent avec la pneumonie.

L’équipe de Zsuzsanna Varga à l’UZH a donc examiné au microscope des échantillons de tissus de patients décédés et constaté que l’inflammation touchait l’endothélium – la paroi interne des vaisseaux sanguins – de différents organes.

Le virus SARS-CoV-2 a pu être détecté dans l’endothélium lui-même, où il provoque la mort des cellules, puis des tissus et organes touchés. Les chercheurs en déduisent que le virus attaque le système immunitaire non pas par les poumons, mais directement par les récepteurs ACE2 présents dans l’endothélium, qui perd ainsi sa fonction protectrice.

Tous les organes touchés

«La maladie COVID-19 peut toucher les vaisseaux sanguins de tous les organes», résume Frank Ruschitzka, directeur de la clinique de cardiologie de l’UZH, qui suggère désormais de baptiser ce tableau clinique «COVID-endothélite».

Il s’agit d’une inflammation systémique des vaisseaux sanguins pouvant toucher le cœur, le cerveau, les poumons, les reins ou encore le tube digestif. Elle entraîne de graves micro-perturbations de la circulation sanguine qui peuvent endommager le cœur ou provoquer des embolies pulmonaires, voire obstruer des vaisseaux sanguins dans le cerveau ou le système gastro-intestinal, souligne l’UZH.

Si l’endothélium des jeunes patients se défend bien, ce n’est pas le cas de celui des groupes à risque souffrant d’hypertension, de diabète ou de maladies cardio-vasculaires, dont la caractéristique commune est une fonction endothéliale réduite.

Au niveau thérapeutique, cela signifie qu’il faut combattre la multiplication du virus et en même temps protéger et stabiliser le système vasculaire des patients, conclut le Pr Ruschitzka, cité dans le communiqué. Ces travaux sont publiés dans la revue médicale britannique «The Lancet». (ats/nxp).

Source LE MATIN.CH.

Chloroquine: les dangers de l’automédication…

Une dizaine de cas graves de troubles cardiaques ont été signalés chez des patients ayant pris le produit.

Chloroquine: les dangers de l’automédication

Aucun médicament n’est dénué d’effets indésirables, et l’hydroxychloroquine n’échappe pas à la règle. Dimanche, l’Agence régionale de santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine a alerté sur les risques cardiaques du Plaquenil (nom commercial de l’hydroxychloroquine), après avoir reçu plusieurs signalements. «Nous avons été informés par des centres hospitaliers de la survenue d’une dizaine de cas graves de troubles du rythme cardiaque en relation avec une automédication par hydroxychloroquine associée à un antibiotique, l’azithro-micine», a indiqué lundi le Dr Gilles Auzemery, conseiller médical du directeur général de l’ARS Nouvelle-Aquitaine, lors d’une conférence de presse.

Étourdissements, malaises, palpitations ont mené aux urgences des patients qui avaient pris le traitement en automédication. Aucun décès n’a été déclaré. La nature des troubles observés a d’emblée orienté vers une origine médicamenteuse. «L’hydroxychloroquine augmente le risque de troubles cardiaques appelés torsades de pointe, une variété de tachycardie ventriculaire qui peut être fatale», note le Dr Auzemery. Un risque majoré lorsqu’elle est prise avec d’autres traitements (anti-arythmiques, certains antidépresseurs et neuroleptiques, mais aussi certains anti-infectieux comme l’azithromicine). Autre facteur de risque: une baisse de potassium dans le sang, notamment due à la prise d’un diurétique pour traiter une insuffisance cardiaque. Or «il a été observé que l’infection au Covid-19 peut faire baisser le potassium», ajoute le Dr Auzemery.

« L’hydroxychloroquine augmente le risque de troubles cardiaques appelés torsades de pointe, une variété de tachycardie ventriculaire qui peut être fatale. »

Dr Auzemery

Utilisée depuis longtemps et sous contrôle médical étroit dans des maladies auto-immunes (lupus, polyarthrite rhumatoïde) et les lucites (allergies au soleil), l’hydroxychloroquine est revenue sur le devant de la scène suite à plusieurs déclarations du Pr Didier Raoult, directeur de l’Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection (IHU). Le chercheur marseillais, instigateur de deux études très critiquées, affirme que l’hydroxychloroquine associée à l’azithromicine, est efficace contre le Covid-19. Mais faute de données fiables, cette position ne fait pas consensus et l’étude la plus qualitative publiée à ce jour, chinoise, ne montre pas de bénéfice. D’autres résultats sont attendus dans les prochaines semaines.

«Un suivi médical étroit»

Le Haut Conseil de la santé publique a recommandé le 23 mars de réserver l’usage de l’hydroxychloroquine aux malades hospitalisés, dans le cadre d’essais thérapeutiques et après validation collégiale. Une décision entérinée par un décret publié le 26 mars. «L’existence d’effets secondaires connus ne veut pas dire qu’il ne faut pas prescrire ce médicament. Mais il faut le faire à l’hôpital, avec un suivi médical étroit», précise le Dr Auzemery, notamment un électrocardiogramme avant et plusieurs fois après l’administration.

Le Collège national des généralistes enseignants a enjoint aux médecins généralistes de ne pas prescrire ce traitement. «Cela serait contraire à l’éthique médicale car le risque connu est potentiellement supérieur à l’efficacité (non établie) dans une population ambulatoire qui guérira spontanément dans plus de 80 % des cas», précise un communiqué du 27 mars. «Ce médicament fait l’objet d’une prescription restreinte pour éviter les mésusages et les effets indésirables graves qui peuvent conduire à des situations catastrophiques», met en garde le Dr Auzemery, qui invoque une «nécessité éthique».

Source LE FIGARO.

Discours d’Emmanuel Macron : ce qui a énervé les internautes…!

L’allocution du président était très attendue, mais a-t-elle tenu ses promesses ?

Les Français sont nombreux à faire part, sur les réseaux sociaux, de leur agacement et de leur incompréhension.

Discours d'Emmanuel Macron : ce qui a énervé les internautes

Sa prise de parole était très attendue. Le président de la République Emmanuel Macron s’est une nouvelle fois adressé aux Français lundi 13 avril, sa quatrième allocution depuis le début de la crise sanitaire liée au coronavirus Covid-19. Pendant 27 minutes, le chef de l’État a évoqué la prolongation du confinement, les différentes mesures mises en place et a esquissé une sortie de crise au 11 mai. Plusieurs points ont peu ou pas été abordés durant ce discours, ce qui a énervé de nombreux internautes.

1 Allocution de Macron : l’épineuse question du masque

Des zones de flou subsistent autour de plusieurs annonces d’Emmanuel Macron. Sur Twitter, le hashtag « #11mai » est le premier sujet de discussion ce mardi matin et de nombreux internautes estiment que certaines de leurs interrogations n’ont toujours pas de réponse, ou pas de réponse concrète. Un sujet semble particulièrement les intéresser : le port et la distribution des masques. Lors de son allocution, le chef de l’État a affirmé qu’à partir du 11 mai, « en lien avec les maires, l’Etat devra permettre à chaque Français de se procurer un masque grand public » afin de se protéger et de protéger les autres. « Pour les professions les plus exposées et pour certaines situations comme les transports en commun, son usage pourrait devenir systématique », a-t-il ajouté.

Une question s’est rapidement posée sur les réseaux sociaux après cette annonce : comment les Français vont-ils pouvoir se procurer ces masques ? D’autres se demandent également quand ils pourront y avoir accès, alors que leur vente est extrêmement réglementée ?

La question des masques n’est pas le seul point qui a énervé certains Français devant leur télévision. Ils sont nombreux à s’interroger sur la date du 11 mai et sur le scénario du déconfinement… Que va-t-il se passer ?

2 Allocution de Macron : un déconfinement, oui, mais comment ?

Une annonce d’Emmanuel Macron a particulièrement retenu l’attention des Français : la fin du confinement le 11 mai prochain. Le déconfinement devrait donc débuter en France dans un peu plus d’un mois, mais le flou persiste toujours. C’est d’ailleurs ce que reprochent certains internautes au chef de l’Etat, qui n’a pas précisé quel serait le scénario adopté. La levée du confinement se fera-t-elle par région ? Par tests ? Par âge ? Par passeport d’immunité ? Qui aura le droit de sortir en premier ? Comment éviter une deuxième vague ? Des questions qui n’ont, pour l’heure, pas de réponse.

Selon un sondage réalisé par Harris Interactive pour LCI, 54% des Français n’ont pas été convaincus par les annonces d’Emmanuel Macron sur la fin du confinement. Une de ses propositions fait particulièrement débat : la réouverture des écoles le 11 mai prochain.

2 Allocution de Macron : le débat autour des écoles

Pour certains, c’est à n’y plus rien comprendre. La fermeture des établissements scolaires a été une des premières mesures annoncées par le gouvernement dans la lutte contre le Covid-19, mais ils pourraient finalement rouvrir en premier. Lors de son allocution le 13 avril, le chef de l’Etat a promis « la réouverture progressive des crèches et établissements scolaires le 11 mai ». « C’est pour moi une priorité car la situation actuelle creuse les inégalités », a ajouté Emmanuel Macron. Mais que veut dire exactement « progressive » ? C’est la question qui se pose sur Twitter car aucun détail n’a, pour l’heure, été donné sur cette réouverture prochaine.

Pour beaucoup de Français, rouvrir les écoles dès le 11 mai serait une erreur. Ils sont nombreux à s’inquiéter pour leurs enfants mais aussi pour leur propre santé, craignant une nouvelle circulation du virus dans ces établissements.

Source PLANET.

« Voir les gens mourir nous tue aussi » : le témoignage glaçant d’une aide-soignante à Montbéliard…

À Montbéliard, une aide-soignante qui travaille dans une unité Covid-19 à l’hôpital, dispose d’un appartement prêté par un habitant. Agnès Clément aime s’y réfugier : « C’est mon cocon ».

Elle travaille la peur au ventre : « Mais je ne pourrais pas arrêter, j’aurais l’impression d’être un déserteur ».

"Voir les gens mourir nous tue aussi" : le témoignage glaçant d'une aide-soignante à Montbéliard...

Il y a désormais deux mondes. Quand Agnès Clément se couvre de la tête aux pieds de tissu vert ou blanc (combinaison, charlotte, lunettes, masque), elle ressemble à une Martienne. La comparaison n’est pas si saugrenue : « Travailler dans une unité de Covid-19, c’est entrer dans un univers lunaire, silencieux où la mort survient sans crier gare ».

Chaque jour, l’aide-soignante, en temps normal affectée aux consultations externes à l’HNFC de Trévenans (pour un dentiste et un stomatologue), prend le chemin du travail la peur au ventre : « Mais je ne pourrais pas arrêter. Comme un soldat refusant le combat, j’aurais l’impression de déserter. Un de mes frères, militaire, a combattu au Liban. Il m’a dit  »Toi aussi, t’es un soldat »».

« Nous lisons aux gens les dernières lettres »

Il en faut, effectivement, de la force pour affronter au quotidien la grande faucheuse, garder le sourire auprès de patients que l’on sait parfois condamnés à très brève échéance : « Souvent, nous lisons aux gens les dernières lettres d’un fils, d’une mère, d’un frère » , raconte Agnès Clément, la voix brisée par l’émotion et qui fait sienne cette superbe expression d’une infirmière : « Voir les gens mourir nous tue aussi ».

Son deux-pièces, un havre de paix

Étrange univers où la communication est si particulière. « Entre les patients et nous habillé(e) s comme des extraterrestres, il y a une barrière. Tout passe par le regard, les expressions. Quand j’arrive dans une chambre et que je vois des patients en meilleure forme, je reprends du poil de la bête. Ce matin, un Monsieur allait mieux. Je lui ai dit  » Allez musique, on met Radio Nostalgie », relate l’aide-soignante, 26 ans de métier et qui a subi trois opérations du dos. Elle supporte la situation grâce à une équipe très soudée, l’humour (n’est-il pas la politesse du désespoir ?) et la solidarité des habitants.

Depuis deux semaines et demie, la Doubienne est hébergée gratuitement dans un appartement au centre-ville de Montbéliard : « J’ai vu l’annonce de Monsieur Antonio Mendes de Sousa sur Facebook. Je correspondais aux critères. L’appart’ est parfaitement équipé. Je n’avais plus qu’à poser mes valises. Ce deux-pièces, c’est mon cocon. Je m’y réfugie même pour y pleurer. Ce Monsieur m’a rendu un énorme service ».

Une mère de 80 ans à préserver

Jusque-là, la soignante partageait sa vie entre le domicile de sa mère à Grand-Charmont et celui de son ami en Suisse : « Ma maman a 80 ans. Je ne voulais pas lui faire prendre de risque, pour rien au monde. Et je ne pouvais pas aller chez mon ami, les frontières sont fermées. Je lui ai laissé mon chat (sourires) ». Ses proches se font un sang d’encre pour elle mais ils sont également admiratifs : « La solidarité, les messages, les mots, les applaudissements nous boostent. J’espère qu’on ne nous oubliera pas après la crise ». Il est 17 h ce samedi. Dans son deux-pièces, Agnès Clément va se préparer à manger puis s’endormir dans son petit cocon, en musique, les écouteurs sur les oreilles. Demain est un autre jour.

Source EST REPUBLICAIN.