Discours d’Emmanuel Macron : ce qui a énervé les internautes…!

L’allocution du président était très attendue, mais a-t-elle tenu ses promesses ?

Les Français sont nombreux à faire part, sur les réseaux sociaux, de leur agacement et de leur incompréhension.

Discours d'Emmanuel Macron : ce qui a énervé les internautes

Sa prise de parole était très attendue. Le président de la République Emmanuel Macron s’est une nouvelle fois adressé aux Français lundi 13 avril, sa quatrième allocution depuis le début de la crise sanitaire liée au coronavirus Covid-19. Pendant 27 minutes, le chef de l’État a évoqué la prolongation du confinement, les différentes mesures mises en place et a esquissé une sortie de crise au 11 mai. Plusieurs points ont peu ou pas été abordés durant ce discours, ce qui a énervé de nombreux internautes.

1 Allocution de Macron : l’épineuse question du masque

Des zones de flou subsistent autour de plusieurs annonces d’Emmanuel Macron. Sur Twitter, le hashtag « #11mai » est le premier sujet de discussion ce mardi matin et de nombreux internautes estiment que certaines de leurs interrogations n’ont toujours pas de réponse, ou pas de réponse concrète. Un sujet semble particulièrement les intéresser : le port et la distribution des masques. Lors de son allocution, le chef de l’État a affirmé qu’à partir du 11 mai, « en lien avec les maires, l’Etat devra permettre à chaque Français de se procurer un masque grand public » afin de se protéger et de protéger les autres. « Pour les professions les plus exposées et pour certaines situations comme les transports en commun, son usage pourrait devenir systématique », a-t-il ajouté.

Une question s’est rapidement posée sur les réseaux sociaux après cette annonce : comment les Français vont-ils pouvoir se procurer ces masques ? D’autres se demandent également quand ils pourront y avoir accès, alors que leur vente est extrêmement réglementée ?

La question des masques n’est pas le seul point qui a énervé certains Français devant leur télévision. Ils sont nombreux à s’interroger sur la date du 11 mai et sur le scénario du déconfinement… Que va-t-il se passer ?

2 Allocution de Macron : un déconfinement, oui, mais comment ?

Une annonce d’Emmanuel Macron a particulièrement retenu l’attention des Français : la fin du confinement le 11 mai prochain. Le déconfinement devrait donc débuter en France dans un peu plus d’un mois, mais le flou persiste toujours. C’est d’ailleurs ce que reprochent certains internautes au chef de l’Etat, qui n’a pas précisé quel serait le scénario adopté. La levée du confinement se fera-t-elle par région ? Par tests ? Par âge ? Par passeport d’immunité ? Qui aura le droit de sortir en premier ? Comment éviter une deuxième vague ? Des questions qui n’ont, pour l’heure, pas de réponse.

Selon un sondage réalisé par Harris Interactive pour LCI, 54% des Français n’ont pas été convaincus par les annonces d’Emmanuel Macron sur la fin du confinement. Une de ses propositions fait particulièrement débat : la réouverture des écoles le 11 mai prochain.

2 Allocution de Macron : le débat autour des écoles

Pour certains, c’est à n’y plus rien comprendre. La fermeture des établissements scolaires a été une des premières mesures annoncées par le gouvernement dans la lutte contre le Covid-19, mais ils pourraient finalement rouvrir en premier. Lors de son allocution le 13 avril, le chef de l’Etat a promis « la réouverture progressive des crèches et établissements scolaires le 11 mai ». « C’est pour moi une priorité car la situation actuelle creuse les inégalités », a ajouté Emmanuel Macron. Mais que veut dire exactement « progressive » ? C’est la question qui se pose sur Twitter car aucun détail n’a, pour l’heure, été donné sur cette réouverture prochaine.

Pour beaucoup de Français, rouvrir les écoles dès le 11 mai serait une erreur. Ils sont nombreux à s’inquiéter pour leurs enfants mais aussi pour leur propre santé, craignant une nouvelle circulation du virus dans ces établissements.

Source PLANET.

Coronavirus : « Beaucoup de gens vont sortir fracassés de cette crise » ….

De plus en plus de Français, notamment les étudiants et intérimaires, privés de leurs compléments de revenus habituels depuis le début du confinement, risquent de basculer dans la « grande précarité », a alerté lundi la présidente du Secours catholique.

Coronavirus : "Beaucoup de gens vont sortir fracassés de cette crise"

« En dessous de la corde »

« Beaucoup de gens se trouvent en grande précarité du fait de cette crise, des étudiants qui n’ont plus les petits boulots qui permettaient de compléter leur bourse et de vivre correctement, mais aussi les travailleurs, des gens qui avaient un peu d’intérim, un CDD, des petits boulots à droite à gauche déclarés ou non », a indiqué sur France Info,Véronique Fayet, présidente de l’organisation caritative.

Dans cette période de ralentissement de la plupart des activités économiques, « tous ceux qui étaient un peu sur la corde raide passent malheureusement en dessous de la corde », estime-t-elle.

Interrogée sur les appels formulés par le Medef et au sein du gouvernement à travailler plus pour compenser les effets du confinement sur l’économie, la présidente du Secours Catholique a appelé à prendre également en compte la situation de détresse sociale et morale créée par cette crise.

70000 bénévoles

« Beaucoup de gens vont sortir fracassés de cette crise parce qu’ils auront beaucoup souffert, il leur faudra un temps de repos avant de repartir », a-t-elle averti.

« Pendant cette période nous avons goûté à autre chose, à la sobriété, à la solidarité, nous avons vu que nous pouvions vivre sans se déplacer de manière frénétique, moins de pollution, peut-être le moment est-il venu de se poser tous ensemble, citoyens, gouvernement, entreprises pour se demander quelle société nous voulons ? », s’est aussi interrogée la présidente de l’association aux 70000 bénévoles.

Source EST REPUBLICAIN.

Un Lorrain crée un podcast pour enfants qui cartonne pendant le confinement…

Journaliste dans l’émission télé La Maison des Maternelles, le Messin Benjamin Muller a créé un podcast pour enfants qui bat des records d’écoute pendant cette période de confinement avec 40 000 téléchargements par jour.

Ces histoires lues constituent une alternative intéressante aux écrans.

Les enfants en raffolent.

Un Lorrain crée un podcast pour enfants qui cartonne pendant le confinement

Il a trois enfants de 8, 6 et 2 ans. Et travaille depuis quatre ans dans l’émission télé de France 5 La Maison des Maternelles où il anime le journal de l’émission, s’y fait le relais des réseaux sociaux et y anime tous les mercredis une chronique sur la paternité. Benjamin Muller, 34 ans, a développé ces dernières années ce que l’on peut appeler une expertise autour de l’enfance.

Originaire de Metz, ville où il revient régulièrement pour retrouver sa famille, il a lancé en juin 2019 Encore une histoire. Ce podcast gratuit propose des histoires de la littérature jeunesse, lues et mises en musique et bruitages : « On a commencé avec nos enfants et un dictaphone. Comme ça marchait, on a créé ce podcast. Depuis, nos voyages en voiture sont un vrai bonheur et on arrive même à prendre l’apéritif sans être interrompus ! ».

https://shows.acast.com/encore-une-histoire/episodes/le-cours-danglais-de-tomy

Une alternative aux écrans

Ces histoires sont destinées aux 2-10 ans. Aussi surprenant que cela puisse paraître, l’homme de télé s’est lancé dans l’aventure pour combattre les écrans, auxquels les enfants sont trop exposés. « En France, un enfant d’un an est une heure par jour devant un écran et cela ne cesse d’augmenter après. C’est souvent une solution de tranquillité pour les parents. Mais cela peut provoquer des troubles du langage, de sommeil, de motricité ou de sociabilité. Je ne veux culpabiliser personne. Je le fais aussi. Mais on a voulu offrir une alternative intéressante pour stimuler leur imagination autrement. »

Un succès immédiat

Le succès a été immédiat : « Dès le début, on a enregistré 50 à 60 000 téléchargements par mois. » Aujourd’hui, près d’une trentaine d’histoires lues ont été mises en musique et en ligne. Des histoires originales comme Peter Pan ou encore Le loup qui faisait peur dont l’intrigue se déroule à Saint-Quirin en Moselle. Une nouvelle histoire est proposée tous les mercredis et vendredis. La conteuse n’est autre que Céline Kallmann, sa femme, qui prête sa belle et douce voix radiophonique. Là encore, l’expertise est de mise. Après avoir animé pendant trois ans la matinale d’Europe 1, la journaliste originaire de Besançon, est désormais sur celle de RMC avec Jean-Jacques Bourdin. « Elle a suivi une formation de comédienne », explique Benjamin. Et comme l’aventure est familiale, le montage est assuré par Alexandre Ferreira, leur beau-frère. Benjamin, lui, s’occupe de la production, du marketing et de la négociation des droits avec les éditeurs : « Nos enfants nous guident vers les histoires que nous choisissons. Et beaucoup d’éditeurs jouent le jeu. »

Des créations et des classiques

Dernièrement, Maxime Chattam, référence dans le milieu, a écrit spécialement pour le podcast Les Enfants au lit magique. Quelques classiques, comme Cendrillon et Peter Pan sont aussi proposés. Le trio familial s’est même pris au jeu en créant ses propres histoires. Benjamin a ainsi signé Le Loup qui faisait peur dont l’histoire se déroule à… Saint-Quirin (57). Emma, 8 ans, ou Léonie 9 ans, sélectionnés via le concours Cultura, ont aussi imaginé Sasha et les animaux marins et La Légende du coffre de plastique. À écouter sans modération.

Source EST REPUBLICAIN.

Coronavirus. Enfants et adultes handicapés : « Ne pas perturber le quotidien »…

Malgré le confinement lié au coronavirus, les services à domicile de l’Association pour adultes et jeunes handicapés (Apajh) Sarthe-Mayenne fonctionnent toujours.

L’objectif : bouleverser le moins possible le quotidien des personnes accompagnées.

Coronavirus. Enfants et adultes handicapés : « Ne pas perturber le quotidien »

Trois questions à Noura Djeridi, de la Direction de l’accompagnement, vie sociale et formation à l’Association pour adultes et jeunes handicapés (Apajh) Sarthe-Mayenne.

Quels sont les effets du confinement sur le fonctionnement des services à domicile de l’Apajh ?

Chacune des personnes (environ 170 adultes et 130 enfants) (1) que l’Apajh accompagne à domicile (2) en Sarthe et en Mayenne a été appelée dès le début du confinement, pour convenir avec elles de rendez-vous téléphoniques et pour évaluer leurs besoins le plus précisément possible

Ensuite, tout est tricoté main, on fait du cas par cas. Il va y avoir des personnes appelées plusieurs fois par jour, quand pour d’autres ce sera une fois par semaine. Des collègues se rendent également sur place quand c’est nécessaire.

Nous organisons aussi des drives, pour que leur quotidien de celles et ceux qui ne peuvent se déplacer en supermarché ne soit pas perturbé.

Comment les personnes accompagnées vivent-elles cette situation particulière ?

Au démarrage, il y a eu un vent de panique chez les personnes qui ne s’imaginaient pas être enfermées chez elles et qui ne se représentaient pas la situation de manière concrète. Nous-mêmes étions dans le flou.

L’ensemble de l’équipe des psychologues a donc été mobilisé très vite pour évacuer un certain nombre de questionnements et rassurer les personnes prises en charge.

Au bout de 15 jours, nous avons identifié quelques situations sur la corde raide. Au final, la plupart de ces cas ont été résolus sans que l’on ait recours au signalement ou au placement dans un centre d’accueil spécialisé.

Et pour les travailleurs de l’Apajh ?

Le plus dur c’est de gérer vie familiale et vie professionnelle. Nous sommes majoritairement en télétravail.

Pour communiquer, nous faisons deux conférences téléphoniques par jour. Cela permet de suivre le travail de chacun mais aussi de se serrer les coudes. J’ajoute qu’aucun d’entre nous ne s’est fait porter pâle.

(1) Les familles et proches des personnes en situation de handicap ne sont pas prises en compte dans ce comptage, même lorsqu’ils sont domiciliés avec la personne accompagnée par l’Apajh.

(2) Tels que les dispositifs Sessad (services d’éducation spéciale et de soins à domicile) et SAVS (service d’accompagnement à la vie sociale).

Source OUEST FRANCE.

Coronavirus : 25 morts à l’EHPAD de Valdoie, des plaintes envisagées…

Le bilan de la pandémie s’est considérablement aggravé à l’EHPAD de la Rosemontoise à Valdoie dans le Territoire de Belfort.

25 résidents sont décédés, d’après le service Etat civil de la mairie.

25 résidents sont morts depuis le 16 mars dernier au sein de l’EHPAD la Rosemontoise à Valdoie à cause du coronavirus

L’EHPAD de la Rosemontoise à Valdoie est l’établissement pour personnes âgées dépendantes le plus touché du nord Franche-Comté par la crise sanitaire en cours. Le service Etat civil de la mairie de la commune est malheureusement bien placé pour le constater. On parle désormais de 25 morts. 25 résidents sont décédés depuis le 16 mars à cause de l’épidémie du coronavirus, selon la maire de Valdoie. « Il n’y avait eu aucun décès durant la première quinzaine de mars », rappelle Corinne Coudreau. C’est à la maire, toujours en fonction, de la troisième commune du Territoire de Belfort qu’il revient de signer régulièrement les autorisations de fermeture de cercueil à la demande des pompes funèbres.

Huit décès supplémentaires en moins d’une semaine

Suite aux premières révélations et aux 17 premiers décès annoncés en début de semaine, l’ARS, Agence Régionale de santé et le Conseil Départemental du Territoire de Belfort avaient placé cet EHPAD, géré par l’association Servir, sous administration provisoire, relevant ainsi de ses fonctions la direction. En moins d’une semaine, ce sont donc huit décès supplémentaires qui ont été enregistrés au sein de l’établissement.

Trois morts au sein de l’unité Alzheimer

Au sein de l’établissement se trouve également une unité Alzheimer qui n’a pas été épargnée non plus. Trois décès de malades sont aussi à déplorer. « Les personnels avaient alerté depuis longtemps qu’il ne devait pas y avoir de migration de personnel entre les services. Le résultat, c’est qu’il y a déjà trois décès dans cette unité Alzheimer qui est une unité complètement fermée avec des malades spécifiques qui nécessitent d’avoir toujours le même personnel qui les encadre. Cela n’a pas été le cas faute de personnel et d’équipement pour se protéger. On a ramené le virus dans cette unité Alzheimer », explique la maire Corinne Coudereau.

Une casse humaine gravissime – la représentante des familles de résidents

Le Conseil de la Vie Sociale qui représente les familles des résidents de l’EHPAD de la Rosemontoise rappelle qu’elle avait alerté l’ARS et le département sur la situation et les conditions de travail dégradées au sein de l’établissement dès le mois de janvier. Aujourd’hui, elle ne peut que constater les dégâts. « Ce qu’on a fait vivre aux personnels et aux résidents, c’est inhumain, insoutenable, insupportable. Je ne cesse de répondre aux familles, je parle à des gens qui ont perdu un parent ou deux, des gens dont les proches sont entrain de mourir, d’autres familles de résidents qui sont profondément inquiètes. Je ne peux faire que le constat d’une casse humaine gravissime », s’insurge Geneviève Chovrelat, présidente du CVS de la Rosemontoise aux côtés des familles endeuillées.

Un EHPAD n’est pas un hôpital ! – Corinne Coudereau, maire de Valdoie

Stopper la série noire, c’est la priorité au sein de cet EHPAD durement touché. « Je demande à ce que les personnes qui sont contaminées dans cet établissement soit hospitalisées pour qu’elles puissent bénéficier de soins. Un EHPAD n’est pas un hôpital. On ne peut leur apporter de l’oxygène comme on en apporte à l’hôpital. On peut en sauver certains mais pour le moment on les laisse mourir et rien n’a changé même avec le changement de direction », demande la maire de Valdoie.

Un personnel exposé aux sanctions

Dans un mail que France Bleu Belfort Montbéliard a pu se procurer, la direction rappelait à son personnel de « ne répondre à rien, ni à personne venant de la presse et de toute personne étrangère cherchant des informations sur l’EHPAD ». Le message précisait que toutes les personnes qui communiqueraient des informations s’exposeraient à des sanctions. « Personne d’autres que l’ARS et le Conseil Départemental ne sont habilités à répondre ». Ce mail de la direction a été envoyé le soir même ou on apprenait le placement sous administration provisoire de l’EHPAD.

Des familles de résidents pourraient saisir la justice

D’après le Conseil de la Vie Sociale de la Rosemontoise, certaines familles de résidents songeraient à saisir la justice pour déterminer les responsabilités. « Ce seront aux familles touches de voir ce qu’elles feront. Je sais que certaines y songent. De toute manière, il ne faudra pas laisser passer tout ça mais comment ? Je ne sais pas. Si un procès peut faire évoluer le regard qu’on porte sur les EHPAD et poser la question en terme politique, pourquoi pas ? Il existe des pays ou la dépendance n’est pas source de profit. Le problème vient peut-être de là », s’interroge Geneviève Chovrelat.

Des familles de résidents décédés à l’EHPAD de Valdoie songeraient à porter plainte  - Maxppp

Selon la représentante des familles de résidents, la crise sanitaire a fait éclater au grand jour les carences déjà pointées du doigt dans les EHPAD. « Les sous effectifs au regard des besoins médicaux des résidents engendrent des dégradations des conditions de travail et une maltraitance institutionnelle. Ce n’est pas moi qui le dit mais un rapport d’informations sur les EHPAD déposé par la commission des affaires sociales et enregistré à l’Assemblée Nationale en mars 2018 », mentionne Geneviève Chovrelat.

De la non-assistance à personnes en danger, selon la maire de Valdoie

En cas de dépôt de plainte de familles de résidents endeuillées, la maire de Valdoie se montrera solidaire. « Ces drames laissent des familles entières dans le deuil. Je serai à leurs côtés si elles engagent des poursuites judiciaires. Ce qui s’est passé est un drame absolu. Pour moi, c’est clairement de la non-assistance à personnes en danger », indique Corinne Coudereau.

Source FRANCE BLEU.

Coronavirus. Les difficiles conditions des personnes handicapées en foyers d’hébergement…

Avec le confinement, les résidents handicapés intellectuels et psychiques souffrent d’un double manque de discernement de la situation d’enfermement et des nouvelles pratiques liées au Covid.

Pour les accompagnants, on commence à sortir la tête de l’eau après un errement de plusieurs semaines.

Coronavirus. Les membres du foyer pour handicapés de Pierrelatte se mobilisent pour envoyer des messages / © D. Pajonk

Pendant les trois premières semaines de confinement, ce n’est pas peu dire que la situation était tendue pour le personnel de bon nombre d’établissements d’accueil d’adultes handicapés de la région lyonnaise. « Nous n’avons eu qu’un masque par semaine par éducateur », dit Juliette alors que trois suspicions de Covid étaient recensées dans son foyer du nord de Lyon. D’autant plus problématique que la plupart des résidents sont des personnes fragiles, dont le niveau immunitaire est faible, certains avec des antécédents pulmonaires, des traitements médicamenteux en cours.

Heureusement, les tests ont été effectués rapidement. Mais les résultats ont mis du temps à arriver, une bonne semaine. « On a travaillé avec le peu de matériel dont on disposait », avoue Juliette. Désormais, les choses commencent à rentrer dans l’ordre, avec notamment la création d’un pôle de contamination, mais il n’en a pas été toujours le cas.

Face à des personnes naturellement stressées, tous les gestes sont devenus très compliqués. Guidage, accompagnement à la toilette, habillement, repas : avec les gestes barrières, le quotidien de ces établissements a parfois été cauchemardesque. « Pour certaines des personnes hébergées, on doit les aider à se moucher, les gestes relatifs à l’hygiène, ne serait-ce que se laver les mains ou se les désinfecter, c’est loin d’être évident quand nous-mêmes ne sommes pas correctement protégés », confie Margot, une autre monitrice-éducatrice. « La direction s’est démenée comme elle pouvait face aux directives paradoxales de l’autorité de santé. »

« Faire comprendre que les bisous, c’est fini »

Le matériel est arrivé au compte-gouttes. Les personnels disposent maintenant de deux masques hebdomadaires, mieux que rien. Pour les foyers médicalisés, l’ARS avait transmis 1 300 masques à se répartir entre la douzaine de foyers médicalisés et foyers de vie de cette importante association lyonnaise. Toujours soutenus par leur direction, les accompagnants des unités de confinement ne cachent pas que la fatigue commence à les gagner. Parmi les résidents, beaucoup sont trisomiques, autistes, déficients mentaux légers et moyens, des personnes à qui il est globalement épuisant d’expliquer les règles et de les faire respecter. « Difficile de leur faire comprendre que les bisous, les câlins, la proximité sont interdits. »

Chez certains, l’enfermement leur rappelle l’hôpital psy

Dans le sud de la Drôme, au sein d’une autre structure, les parcs dont jouissent les foyers ont sauvé bien des situations. Ils peuvent passer une bonne partie de la journée dehors, entre détente et tâches d’ordinaire confiées à des prestataires extérieurs. Exemple : passer la tondeuse, sous haute surveillance, ou faire le ménage dans les parties collectives voire passer des désinfectants quand ils ont suffisamment d’autonomie. « Au départ, on a commencé à tout faire par nous-mêmes. Rapidement, on s’est aperçu que les intégrer était une meilleure solution pour les occuper, toujours sous haute surveillance », décrit Anne, coordinatrice du pôle habitat et de la vie sociale de cette association départementale.

En temps normal, tout est réglé comme du papier à musique, « surtout avec les handicapés intellectuels habitués à ce que tout soit ritualisé », poursuit Anne, qui a la responsabilité de trois foyers. Les jeux de société ne sont plus ce qu’ils étaient. Finis les jeux de cartes pour ceux qui pouvaient. Pour les jeux de plateau, chacun a son propre dé, régulièrement désinfecté. « On a trouvé notre rythme de croisière. » Mais ça reste sensible avec les handicapés psychiques. « Ils comprennent mieux que les autres ce qui se passe. Mais l’enfermement actuel, sans sortie hors du périmètre du foyer, les coupant aussi de leurs familles, les renvoie à leurs passages en hôpital psychiatrique. »
Dans les semaines qui viennent, tous les professionnels en conviennent, le risque c’est la décompensation.

Source FR3.

Une Toulousaine atteinte de surdité crée un masque transparent pour lire sur les lèvres…

Anissa, une Toulousaine de 30 ans victime de surdité, a eu l’idée de créer un masque transparent pour lire sur les lèvres et faciliter la vie des sourds.

Après avoir fabriqué un prototype, elle a lancé une campagne de financement participatif pour concrétiser la fabrication du masque.

 

L'illustration de la cagnotte en ligne créée pour le masque inclusif

Anissa, 30 ans et victime de surdité, a eu l’idée de créer un masque transparent pour permettre de lire sur les lèvres. Histoire de faciliter la vie des malentendants en cette période de coronavirus.

Un prototype déjà créé

Une idée née après une drôle d’expérience dans une pharmacie : « Je me suis rendue à la pharmacie pour acheter un médicament. J’ai remis l’ordonnance à la pharmacienne et je me suis reculée pour respecter le marquage au sol (1m). Il y avait trois employés. Les trois portaient un masque chirurgical. À un moment donné, la pharmacienne m’a posé une question, malheureusement je ne pouvais lire sur ses lèvres (j’ai une surdité moyenne bilatérale). Alors je lui ai expliqué que je suis sourde et qu’habituellement je lis sur les lèvres mais qu’avec les masques, je ne pouvais pas. Elle a fait l’effort de parler plus fort, ce que j’ai grandement apprécié », explique-t-elle.

Anissa décide alors de confectionner un masque où l’on distingue les lèvres. « Bien évidemment il s’agit d’un prototype, c’est pourquoi, j’ai mis en place cette récolte de fond afin que l’on puisse ENSEMBLE créer ce masque qui permettra l’inclusion et l’accessibilité à 100% des personnes sourdes. Les fonds récoltés seront destinés à financer les prototypes, la production, la certification et la distribution sur le marché en France et en Europe. L’objectif, dans un premier temps, est de rendre disponible ces masques prioritairement aux personnels soignants. Et par la suite, bien évidemment, accessible à tous.

La Toulousaine a déjà récolté plus de 2.300 euros sur un objectif de 5.000 pour lancer la fabrication de ce masque. Pour l’aider, participez à la cagnotte en ligne.

Source FRANCE BLEU.

Arnaque à la vente de masque en ligne : ne vous faites pas duper !…

En période de pénurie, les malfaiteurs sont toujours de sortie. Certains vendeurs peu scrupuleux tentent de vous appâter sur Internet.

Voici comment.

Arnaque à la vente de masque en ligne : ne vous faites pas duper !

Ils profitent des pénuries pour mieux vous escroquer. Dans le Var, un homme en a fait les frais, après avoir passé commande auprès d’une entreprise « sérieuse » de masques et de lotions hydroalcooliques, rapporte Nice Matin.

« Je me suis fait arnaquer! », confie le Varois, habitant à Saint-Cyr. Pour dénoncer les escrocs après avoir acheté des produits par correspondance jamais reçus, il contacte ce jeudi 9 avril le service de cybercriminalité de la gendarmerie du Var.

1. Arnaque à la vente de masques : victime d’un des 7 sept sites déjà fermés

A la vue du nom de la société concernée, les enquêteurs spécialisés dans la cyber escroquerie ont immédiatement compris que le consommateur était victime d’un des sept sites fermés par l’ Oclaesps (office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique).

L’homme avait en effet réalisé ses achats en ligne via my-natural-shop.fr. Tout comme pour mapetitepharmacie.fr. ou autres boutiques e-commerce « spéciales Coronavirus » qui ont très rapidement vu le jour, de nombreuses dénonciations de ventes frauduleuses ont été réalisées envers ce site.

« Cette situation de crise et de peur est un terrain fertile pour les escroqueries », déclare au quotidien régional le major Jean-Pierre Passemard de la section opérationnelle de lutte contre les cyber-menaces.

« La pénurie de masques a évidemment multiplié les arnaques. Des escrocs se sont engouffrés dans la brèche », ajoute-t-il.

Comment procèdent-ils ? Quelles sont leurs méthodes pour approcher le plus grand nombre de personnes ?

2. Fausses ventes de masques : l’hameçonnage toujours grandement utilisé

Réseaux sociaux, sites de vente en ligne… Les gendarmes du cyberespace surveillent à chaque instant le Web pour démanteler les systèmes frauduleux qui pourraient tromper les consommateurs.

« Généralement les boîtes postales sont situées en région parisienne. Un individu, à la tête de ce genre de sociétés, a été identifié. Il réside dans les Emirats arabes », détaille le major.

Toutefois, les malfaiteurs font aussi preuve d’opportunisme commercial. Ils changent totalement d’activité, pour répondre à la demande, tout en profitant de la pénurie pour vendre les produits au prix fort. Ils vous appâtent ainsi via des publicités envoyées par mail, en vous proposant des masques de protection. Mais qu’en est-il de leur efficacité ?

 » Ces boites comptent sur la crainte et la méconnaissance des clients », analyse l’expert.

Comment peut-on alors déjouer les pièges ?

2. Vente de masques : astuces pour éviter les arnaques

Pour ne pas vous faire duper par des annonces ou sites frauduleux, suivez les consignes données par le major Passemard :

 » Il ne faut hésiter à :

  • faire sa petite enquête sur le nom du site
  • vérifiez les avis sur Internet notamment, les mentions légales, la présence d’un code Siret
  • la création récente d’un site doit alerter
  • évitez de régler une commande avec une carte bancaire et privilégiez le paiement par Paypal
  • ne cédez pas à la vente d’une commande dont le délai de livraison est rapide :il y a une pénurie mondiale de masques
  • une livraison dans les 24 ou 28 heures et invraisemblable.
  • contactez par téléphone la société en question pour demander des précisions »

Source PLANET.

 

Activités supprimées, isolement… Les résidents des centres médico-sociaux, « grands oubliés » de la crise du coronavirus…

Face à la pandémie de Covid-19, les maisons d’accueil spécialisées compensent tant bien que mal les conséquences du confinement sur leurs pensionnaires, à la santé souvent fragile.

Activités supprimées, isolement... Les résidents des centres médico-sociaux, "grands oubliés" de la crise du coronavirus. Une partie de l'équipe de la maison d'accueil spécialisée Les Rochers de Nemours, en Seine-et-Marne, le 26 mars 2020 | LEA LOPATKA

« Nous avons zéro cas de Covid-19 pour l’instant », confie soulagée Léa Lopatka, psychomotricienne à la maison d’accueil spécialisée Les Rochers de Nemours (Seine-et-Marne). Mais pour combien de temps ? Car la crise sanitaire engendrée par la pandémie du Covid-19 n’épargne pas les centres médico-sociaux où vit souvent un public à la santé fragile. Les résidents de ces établissements ont besoin de se raccrocher quotidiennement à une routine rassurante, mais qui se trouve bouleversée depuis le confinement.

En France, plus de 22 000 adultes en situation de handicap vivent au sein d’une des 676 maisons d’accueil spécialisées (MAS). Les Rochers de Nemours font partie de la soixantaine d’établissements gérés par la fondation Les Amis de l’atelier. Depuis trois semaines, les équipes de cette MAS tentent de tenir le coup.

Un appel aux dons pour protéger les plus fragiles

« Nos équipes, les personnes que nous accompagnons, ont besoin de façon urgente de masques de protection, de gels hydroalcooliques, de blouses et de surblouses en quantité suffisante », rappelle Luc Gateau, le président de l’Unapei, la première fédération française d’associations des personnes handicapées mentales et de leurs familles, dans un appel à l’aide lancé le 27 mars.

Un appel relayé sur le terrain par de nombreuses associations. « Nous sommes un peu les parents oubliés de cette crise sanitaire », estime Sandra Gardelle, directrice de la communication de la fondation Les Amis de l’atelier, qui accompagne les personnes en situation de handicap

Si nous n’arrivons pas à protéger nos résidents, ils vont se retrouver aux urgences qui sont déjà saturées.Sandra Gardelle, fondation Les Amis de l’atelierà franceinfo

Les différentes donations dont bénéficie cette fondation permettent de répartir des masques et des surblouses dans ses établissements. « Mais nous ne tiendrons pas longtemps », assure Sandra Gardelle. Quant au département seine-et-marnais où se situe la MAS Les Rochers de Nemours, il a récemment distribué plus de 2 500 masques dans des MAS et confirme à franceinfo avoir commandé « un million de masques de type FFP2 (…), dont une partie sera distribuée gracieusement sur le territoire seine-et-marnais, là où la pénurie se fait sentir ».

Mais, à la MAS Les Rochers de Nemours, le temps presse, même si « le bouche-à-oreille permet de tenir », explique Stéphanie Marchand-Pacton, la directrice de l’établissement. « Une amie pépiniériste avait un stock de 980 masques FFP2, elle vient de nous les donner. Et mon mari qui travaille dans le bâtiment nous a donné 20 paires de lunettes de protection. » En revanche, les surblouses font cruellement défaut.

Eviter la contamination des résidents

Un peu à l’écart du centre-ville de Nemours, derrière une façade à la couleur rouille, habitent la quarantaine de résidents de la MAS Les Rochers de Nemours. Agés de 22 à 60 ans, tous souffrent d’une déficience intellectuelle. Ils sont incapables de gérer seuls leur quotidien, comme de faire les courses, se préparer un repas… Ils ont besoin d’un accompagnement constant. Certains sont aussi plus vulnérables au virus, notamment les « polyhandicapés qui ont d’importants problèmes respiratoires ».

Alors, dès la prise de parole du président de la République, le 12 mars, tous les établissements de la fondation Les Amis de l’atelier se sont mis en ordre de bataille. « Nous avons réfléchi à comment protéger au maximum les résidents. Qui garder en internat ? Qui serait mieux en famille ? » Des décisions prises en concertation avec les équipes sur place et les familles concernées, « tout en gardant à l’esprit l’équilibre entre le risque sanitaire et le risque psychologique », explique Sandra Gardelle, directrice de la communication de la fondation. Car pour les équipes et les pensionnaires, le plus gros danger serait que le coronavirus rentre dans l’établissement.

Nous sommes les seuls à pouvoir être responsables de l’intrusion du virus. Et si cela arrivait, nous nous en voudrions énormément.Léa Lopatka, psychomotricienne à France info.

Cette responsabilité pèse de plus en plus sur les épaules du personnel qui est dorénavant le seul à entrer et à sortir de l’établissement.

L’emploi du temps des résidents vole en éclats

En temps normal, c’est plus d’une soixantaine de personnes qui vont et viennent dans les couloirs de la grande maison, jour et nuit. Mais avec les contraintes liées au confinement, les équipes ont dû se réorganiser en urgence. Tout le personnel administratif est en télétravail. « Cela fait un vide pour les résidents. Certains venaient et s’asseyaient quelques instants dans leur bureau », détaille Léa Lopatka. Seuls restent les soignants et les paramédicaux, l’agent technique et les agents d’entretien qui nettoient et désinfectent toute la journée.

Plus aucun intervenant extérieur ne pénètre dans les locaux. Suspendues les séances d’orthophonie, de kinésithérapie ou encore de zoothérapie. Finies les sorties également. Plus de thé dansant, d’équithérapie ou encore de promenade en ville. Les résidents vivent doublement confinés, chacun dans leur pôle, voire dans leur chambre. « Nous sommes devenus leur seul lien avec l’extérieur », décrit Sylvie Neau, la coordinatrice santé.

Le rythme soutenu des activités donnait un cadre rassurant aux résidents et permettait de gérer les éventuels troubles du comportement.Sylvie Neau, coordinatrice santé à France info.

Les équipes doivent donc redoubler d’ingéniosité. Séance de relaxation, musique, lecture, activités manuelles agrémentent les journées moins remplies des résidents qui « ne se laissent pas leurrer facilement » par le changement de rythme.

Certains comprennent ce qu’il se passe et se mettent à stresser, rendant les autres locataires anxieux. Ceux qui ne comprennent pas sont effrayés par le personnel masqué et ganté. Car, petit à petit, les gestes barrières s’imposent, la distanciation entre résidents s’installe, le petit-déjeuner est désormais servi dans les chambres. Les activités collectives sont devenues individuelles, ou à deux, mais jamais plus. « L’occupation du jardin est gérée comme une salle de réunion, en réservant des créneaux pour éviter toute proximité », détaille la directrice.

« Je n’ose pas penser au jour où nous serons à bout »

Pour les résidents souffrant de troubles autistiques, il est difficile de leur faire comprendre que les gestes d’affection « c’est fini pour un temps ». Tout se complique. L’un d’eux arrive à se calmer après des tours en voiture lorsqu’il est en crise. Sauf que la semaine dernière, alors qu’il était assis à côté de l’infirmier qui conduisait, le véhicule a été stoppé par les forces de l’ordre qui effectuaient un contrôle. Une situation qui a aussitôt exacerbé la crise du jeune homme.

Du côté du pôle des polyhandicapés, les plus fragiles de la résidence, le confinement est total depuis plusieurs semaines. Seules les infirmières et aides-soignantes sont autorisées à entrer, habillées de surblouse et de masque. « C’est encore plus dur pour eux, de ne plus nous voir. Alors, on a mis en place un système de talkie-walkie et de visio », raconte la psychomotricienne.

L’angoisse commence à monter parmi les résidents.Sylvie Neau, coordinatrice santé à France.info.

Si au début « c’était très calme », décrit la coordinatrice santé, l’angoisse augmente au fur et à mesure que les règles du confinement se durcissent. Le psychologue du centre est de plus en plus sollicité pour désamorcer les montées de panique des pensionnaires isolés dans leur logement. « Mais cela va être impossible d’enfermer les autistes dans leur chambre », anticipe Sylvie Neau.

Alors les équipes cherchent continuellement un compromis entre les injonctions de l’agence régionale de santé et la stabilité des résidents.« On avance au jour le jour, décrit Sylvie Neau. Je n’ose pas penser au jour où nous serons moins nombreux, parce que certains de nos personnels seront malades ou à bout », confesse-t-elle. Un personnel moins nombreux veut dire qu’ils seront moins présents auprès des pensionnaires et donc moins à même de les modérer. Certains seront alors plus susceptibles d’avoir des troubles du comportement. « S’ils décompensent, ils vont devenir violents ou s’automutiler », redoute la coordinatrice santé.

Gérer le manque lié à l’absence des visites

Une autre « douloureuse conséquence » pour les résidents est la fin des visites. Les parents de Patrick Sabuco, 56 ans, ont l’habitude de le prendre chez eux un week-end sur deux. Avec le confinement, ils ont dû se résoudre à le laisser au centre. Patrick Sabuco souffre d’un handicap psychique et ne parle quasiment pas. Impossible pour ses parents de savoir comment il ressent la situation. « Il avait l’habitude de venir à la maison et de se promener avec moi », s’inquiète son père, âgé de 80 ans.

Alors depuis deux semaines, grâce au personnel, monsieur et madame Sabuco appellent leur fils en visio pour se rassurer, tous les trois.

On a de la chance, on peut le voir en vidéo. Au début, il nous cherchait dans la pièce mais maintenant il regarde bien le téléphone. Il est heureux de nous voir et nous aussi.M. Sabuco, père d’un résident à France info.

Mais le personnel a bien conscience qu’il ne peut pas remplacer la famille. « Nous ne savons pas combien de temps ce confinement va durer, ce qui est angoissant pour les familles et les résidents », confie Sylvie Neau. Alors, pour ceux qui le souhaitent, des moments en tête-à-tête sont proposés avec un des membres du personnel. Le temps de partager un repas ou une activité à deux dans leur chambre.

Quant aux résidents externes qui ne peuvent plus venir à la MAS, le lien est préservé grâce à des appels téléphoniques réguliers. L’équipe a même fourni aux parents une « trousse de secours » remplie d’activités. « Par exemple, on leur propose de faire tous les matins une routine météo. Le résident regarde par la fenêtre le temps qu’il fait et choisit un picto en conséquence avant d’aller l’accrocher sur un petit tableau », explique Léa Lopatka. Cette trousse permet ainsi de créer des habitudes similaires à celles qu’ils connaissent au centre.

Ainsi en cette période de crise sanitaire sans précédent, la solidarité des équipes permet de maintenir « une vie comme avant » au sein de la MAS. « Mais pour combien de temps encore ? », s’inquiète Léa Lopatka.

Source FRANCE INFO.

 

Coronavirus : les associations de défense des personnes handicapées dénoncent une situation d’urgence… On craint des drames !

Les associations représentant les personnes handicapées estiment être les oubliées de la pandémie de coronavirus.

Absentéisme des aidants, manque de matériel de protection, elles dénoncent des situations d’urgence pour les plus fragiles et la frilosité des autorités.

Témoignages dans l’Hérault.

Les associations demandent aux autorités de porter assistance aux personnes les plus dépendantes, très isolées depuis le confinement

Les associations de défense des personnes handicapées multiplient  les alertes ces derniers jours, craignant des cas d’isolement extrême  après plus de trois semaines de confinement. Deux inquiétudes majeures.

Avec la crise du coronavirus, des personnes dépendantes se retrouvent privées de l’aide nécessaire de leurs soignants et auxiliaires de vie. Ces associations pointent également la pénurie de matériel de  protection, qui met en péril les plus fragiles.

« Une personne dépendante, si elle n’a pas ses assistants, est plus qu’en danger ».

Thierry  Descroix, 52 ans, tétraplégique, vit à Montpellier et il a bien failli  se retrouver dans cette situation. Une auxiliaire de vie en arrêt maladie. Une autre bloquée par le confinement en dehors de Montpellier.

« Sur la partie des soins les plus lourds le matin, il n’y avait plus personne. On a eu de la chance car on a pu se retourner vers un intervenant qui a pu se dépatouiller quelques jours pour me permettre de rester à domicile. Sinon je n’avais pas d’autre solution que me tourner vers l’hospitalisation« .

« Les hôpitaux sont déjà surchargés, ils n’ont  sûrement pas besoin d’une personne tétraplégique, qui a besoin d’une assistance régulière et soutenue. Donc ça aurait été une catastrophe. Il faut savoir qu’une personne dépendante, si elle n’a pas ses assistants, elle est plus qu’en danger. »

Pénurie de matériel

L’autre crainte est liée à la pénurie de matériel de protection qui accroît le risque de contamination. Gabrielle Henry l’a vécu. Atteinte de BPCO (bronchopneumopathie  chronique obstructive), cette élue du conseil départemental de l’Hérault vit en fauteuil. « La vie sous confinement n’est pas simple« , confie-t-elle.

Ses soignants se passent plus. Elle a trouvé une solution pour la livraison des courses, mais regrette l’usage tardif des masques. « Mon aide soignant a été un cas suspect. Et donc moi aussi. Si on ne donne pas de matériel à ceux qui prennent en charge et à ceux qui ont une maladie chronique comme moi, ça pose un problème de santé publique« .

Urgence absolue

L’APF Occitanie, l’association des paralysés de France, demande du matériel pour  protéger les soignants et les auxiliaires de vie : 10.000 surblouses imperméables et 5.000 masques FFP2. Elle interpelle aussi les conseils départementaux.

« Vous avez des personnes qui se retrouvent seules, sans aucune assistance, s’alarme Noëlle Mary-Llopis, responsable régionale de l’APF. C’est l’urgence absolue. Seuls les conseils départementaux connaissent ces personnes, parce qu’ils assurent le paiement de la PCH, Prestation de compensation du handicap. Donc il faudrait qu’ils contactent toutes les personnes pour leur demander si elles ont besoin d’aide. Pour faire leurs courses, faire à manger, pour se laver… Pour ces personnes là qui sont vraiment très seules, on craint des drames« .

Une cellule de veille handicap

L’APF demande plus de coordination de la part des autorités et prend l’exemple de cette initiative dans la Loire : une cellule de veille handicap ouverte depuis le 23 mars, où sept écoutants se relaient 7 jours sur 7 de 8h à 21h pour accompagner les enfants et adultes en situation de handicap pendant le confinement.

Source FRANCE BLEU.