Les difficultés du confinement dans un centre d’accueil d’adultes handicapés…

Pour les personnes handicapées, le confinement est souvent une épreuve.

Exemple au foyer Argia de Biarritz qui accueille des adultes atteints de déficience mentale.

Les nouvelles règles sont difficiles à vivre au quotidien pour les résidents et le personnel.

Plus de visites, plus d’activités professionnelles, pas de sorties non accompagnées: les règles ont entièrement été adaptées / © Emmanuel Clerc

La résidence Argia accueille, à Biarritz, une trentaine de résidents en temps normal, ils sont actuellement 23 à y vivre le confinement. Ces résidents travaillent tous habituellement au sein d’ESAT (Etablissements et service d’aide par le travail) et rentrent le soir au foyer. Depuis le début du confinement et l’arrêt de leurs activités professionnelles, il a fallu revoir entièrement le rythme de vie de la résidence et gérer ces changements.

S’adapter aux changements

Des règles strictes ont été mises en place pour protéger, avec succès jusqu’à maintenant, les résidents. Plus de visites, plus d’activités professionnelles, pas de sorties non accompagnées, les règles ont entièrement été adaptées. Ces changements sont très contraignants pour les résidents comme en témoigne David Remazeilles

« Le travail me manque et ma famille je ne la vois pas assez, elle est à Bordeaux en plus. Ça manque de ne pas pouvoir bouger en ville, tout ça »

Depuis le 13 mars la mise en place des gestes barrières, la prise régulière de température ou l’utilisation de gel hydroalcoolique bouleversent le quotidien du foyer. Sylvie Ozanne, responsable d’établissement du foyer nous explique:
« Certains ont des vies ritualisées, cela a été compliqué pour eux de comprendre le confinement. Ils n’ont pas tous le même niveau de compréhension. On est sur des handicaps mentaux, psychiques très différents les uns des autres. Ils n’ont pas eu tous, au même moment, le même niveau de compréhension, en même temps ils écoutent les informations donc ils ont bien compris qu’il se passait quelque chose ».

La mise en place des gestes barrières, la prise régulière de température ou l’utilisation de gel hydroalcoolique bouleversent le quotidien du foyer / © Emmanuel Clerc

Nouvelles activités

L’association des PEP64 qui gère cette résidence a renforcé les effectifs d’éducateurs encadrants pour proposer de nouvelles activités. Heureusement la proximité du parc du foyer de Plan Cousut permet des sorties extérieures et des activités sportives distrayantes. Franck Ellissalde, résident, s’adapte

Ça commence à être très long pour tout le monde, il y a certaines personnes qui sont un petit peu énervées. Le confinement c’est bien parce qu’on se repose mais je trouve que ça commence à faire très long

Le suivi médical est assuré à distance par téléphone ou par visioconférence . Les résidents qui ont des vies très organisées, ont du mal à s’adapter au changement de rythme de vie. C’est une source de stress pour eux, comme en témoigne Gilles Bibette, medecin psychiatre des PEP64:

« Le confinement désorganise leur vie dans laquelle il y a des rituels importants. Ils ont du mal à se représenter le temps, à prendre de nouvelles habitudes »

Comme Michel Lecumberry, résident, tous espèrent un retour à la normale rapidement

« Il me tarde de revoir ma mère et ma famille, aller à Hendaye, en Espagne acheter des cigarettes, manger au restaurant, etc … « 

Pourtant, la sortie du confinement sera un nouveau changement de rythme de vie et donc une nouvelle période délicate à gérer.

Source FR3.

 

Coronavirus : Les parents d’enfants handicapés inquiets et épuisés…

Depuis au moins deux mois, les enfants handicapés ne peuvent pas avoir de suivi rééducatif par des professionnels, une inquiétude et une charge de plus pour leurs parents.

Philippine, qui souffre d'une paralysie cérébrale, réussit à faire son parcours moteur seule. Pendant le confinement, c'est sa mère, Christèle, qui s'occupe de toutes les séances de rééducation à la maison.

  • Cette période de confinement s’avère particulièrement complexe pour les familles avec des enfants touchés par le handicap.
  • Car les parents doivent, quand ils le peuvent, se substituer aux divers professionnels de santé qui entourent habituellement leurs enfants.
  • Sans rééducation, motrice comme cérébrale, ces enfants risquent d’accumuler des déformations et de régresser. Voilà pourquoi il faut réfléchir à un accompagnement au cas par cas, assurent associations et soignants.

Rester chez soi pour sauver sa vie et celle des autres. Mais à quel prix ? Beaucoup de parents d’enfants handicapés s’alarment de voir les conséquences dramatiques sur leurs enfants si cette crise du coronavirus et ce confinement durent encore… Lesquels riment avec une absence de prise en charge.

Car à mesure que les semaines sans rééducation se multiplient, les retards, déformations, régressions même de leurs enfants risquent de s’empiler. Voilà pourquoi certains parents et soignants veulent alerter : si le confinement se poursuit, les enfants handicapés et leurs familles risquent de payer un lourd tribut.

Enfants en souffrance

On savait le quotidien des aidants extrêmement complexe avant la crise. Mais la fermeture des écoles, des centres médico-sociaux, l’impossibilité pour les professionnels de santé qui gravitent autour de ces enfants de poursuivre leur travail ont lourdement affecté la vie de ces familles. Difficile de généraliser puisque chaque enfant a ses propres difficultés. Certains vont avoir surtout besoin de rééducation motrice, d’autres de stimulations visuelles, intellectuelles, d’énormément de soins, ou de tout cela en même temps. Mais l’enquête Echo menée le 6 avril sur 1.500 familles d’enfants handicapés moteurs révèle que la préoccupation prioritaire de ces familles, à 71 %, ce n’est pas l’école, mais la rééducation de leur progéniture.

« D’habitude, ces enfants ont un suivi rééducatif coordonné par des médecins, faits par des ergothérapeutes, des psychothérapeutes, des kinés, précise Sylvain Brochard, professeur de médecine physique et de réadaptation pédiatrique et président de la Société francophone d’études et de recherche sur les handicaps (Sferhe). On rend ces enfants davantage capables de parler, de marcher, d’écrire en fonction de leur trouble moteur. Le confinement représente une coupure complète de la continuité des soins. »

Philippine, 5 ans et demi, souffre d’une hémiplégie droite, un handicap moteur, et d’une amputation du champ visuel droit depuis la naissance après une paralysie cérébrale. Chaque semaine, en temps normal, elle voit sa kiné, son orthophoniste, un intervenant psycho éducatif et son ergothérapeute. Depuis la mi-mars, c’est Christèle, sa mère, qui doit s’occuper de toutes ces stimulations.

« J’avais très peur que ma fille perde en force musculaire et en motricité », explique Christèle, mère de Philippine.

Car pour ces enfants, deux mois sans rééducation peut s’avérer catastrophique. « J’avais très peur que ma fille perde en force musculaire et en motricité, explique Christèle. Pour les enfants qui ont eu une paralysie cérébrale, c’est fondamental de bouger pour lutter contre les déformations osseuses qui nécessiteraient des opérations chirurgicales. » Une inquiétude partagée par nombre de parents qui tentent de faire danser, sauter, marcher leurs enfants.

Parents en détresse

Il faut aussi gérer les autres enfants, les tâches ménagères… « Les premiers dix jours, c’était un cauchemar, avoue Christèle. Et encore, on est peu représentatif. Je me suis énormément investie dans la rééducation de Philippine, on a donc les compétences, l’espace, le matériel nécessaires. Dans le cadre du confinement, on est capable de se substituer temporairement aux professionnels. Cela n’enlève en rien la charge mentale ! »

Beaucoup de parents qui travaillent, qui ne savent pas comment les professionnels de santé accompagnent leurs enfants, qui ont peur de mal faire et de faire mal, se sentent totalement perdus. Et seuls. Sonia souffre déjà d’une scoliose et d’une immense fatigue. Elle élève seule Liam, 10 ans, polyhandicapé. Qui d’habitude passe quatre jours par semaine dans un Institut d’Education Motrice (IEM), sans compter une aide à domicile qui vient l’aider à faire sa toilette, manger, sortir chaque jour… Alors Sonia, depuis la mi-mars, compense de son mieux. Et multiplie les casquettes : maman, infirmière, aidante, cuisinière, rééducatrice, aide à domicile…

« J’essaie de faire un petit programme pour qu’il ne perde pas ce qu’on travaille depuis dix ans. Je n’ai le temps de rien, je n’ai pas le papa pour prendre le relais. J’aimerais bien qu’on prenne un peu plus soin des aidants. On est aussi des soignants ! » Sonia craint de ne pas tenir à ce rythme sur la longueur… « Les aidants risquent d’arriver à une rupture de santé mentale », alerte Sylvain Brochard. « On puise dans nos ressources pour s’occuper de nos enfants, abonde Christèle. Le confinement a rajouté une charge sur des aidants déjà épuisés. »

Quelle aide ?

Comment soulager ces parents ? Certaines associations de parents et des fondations ont rapidement proposé des groupes de parole et des tutoriels pour leur apprendre à faire bouger leurs enfants avec délicatesse (Fondation paralysie cérébrale, Handiactif France, Association Léa…)

Les ergothérapeutes peuvent proposer des séances à distance, les kinés également, depuis samedi dernier. Même une seule séance par semaine, « c’est très aidant, assure Sylvain Brochard. Retrouver une écoute, une guidance, apprendre à faire quelques gestes, réinstaurer un rythme, c’est déjà un grand pas. Cela évite aussi aux parents d’être les « méchants » dans tous les domaines ».

Mais cela ne résout pas tout. « Dans certains cas, ces thérapeutes ont des enfants, ils ne sont donc pas disponibles, rappelle Christèle. Ensuite, l’écran, c’est très compliqué en termes de concentration pour l’enfant, ça oblige le parent à être là, à s’investir, à gérer la frustration, le manque de motivation. On a arrêté les séances d’ergothérapie en visio car cela excitait Philippine. » Quant à faire venir de visu les soignants, sans protections nécessaires, c’est très risqué. « SOS médecin est venu il y a une semaine, sans masque et sans gant », regrette Christèle.

Ce qui inquiète encore davantage ces parents, c’est la prolongation de cette parenthèse. Voilà pourquoi beaucoup d’entre eux ont sursauté lors du discours d’Emmanuel Macron lundi 13 avril… Annonçant que le  déconfinement attendrait pour les plus vulnérables. « On voit bien le tropisme légitime à regarder les personnes âgées, reconnaît Sylvain Brochard. Mais le sort des enfants handicapés doit être un vrai souci collectif. » En effet, des conséquences irréparables pourraient amputer davantage l’avenir de ces futurs citoyens. « A partir du 11 mai, il faut une reprise des soins avec une évaluation du risque au cas par cas, insiste le médecin. On voit un effet indirect du confinement sur les enfants qui ont un handicap moteur, en particulier pour les cas les plus sévères. »

Source 20 MINUTES.

Covid-19 et embolie pulmonaire : découverte majeure au CHRU de Besançon…!

L’hôpital de Besançon est au centre des attentions depuis la publication d’un article scientifique de portée mondiale.

Salués par la profession, ces travaux prônent un changement de pratique en termes d’examen thoracique, en détaillant des liens jusqu’alors méconnus entre coronavirus et embolie pulmonaire.

Le Pr Eric Delabrousse nous explique.

Covid-19 et embolie pulmonaire : découverte majeure au CHRU de Besançon

Depuis ce jeudi 23 avril, il ne cesse de recevoir des messages de félicitations de ses confrères, ou de sollicitation des médias. Le Pr Delabrousse fait partie de l’équipe de radiologie du CHRU de Besançon qui, avec le Pr Sébastien Aubry et les Dr Franck Grillet, Julien Behr et Paul Calame, a publié un article scientifique de portée mondiale, dans la prestigieuse revue américaine RADIOLOGY. La Bible en la matière.

Si la guerre médicale engagée contre le Covid-19 est loin d’être gagnée, leur étude vient d’éclairer la recherche mondiale sur ce satané virus, qui garde ses parts de mystère.

Quel constat initial ?

Pour la faible proportion de malades symptomatiques développant la forme pulmonaire du coronavirus, un examen était jusqu’alors systématiquement pratiqué : le scanner thoracique. Ses résultats permettent de quantifier la part des poumons infectés.

Problème : « Les images montraient parfois des poumons peu atteints, alors que l’état du patient nécessitait de la réanimation, une intubation, et débouchait parfois sur un décès », résume le Pr  Delabrousse. Les facteurs de comorbité associés – diabète, obésité, hypertension, etc. – expliquent en partie cet écart théorique, mais de nombreux chercheurs tentent d’aller plus loin.

Quelle hypothèse ?

« Il y a deux raisons d’être hypoxique (en manque d’oxygène, NDLR) : c’est soit ventilatoire, soit vasculaire », rappelle le professeur… Le moteur, ou les tuyaux. Comme d’autres praticiens dans le monde, l’équipe médicale bisontine a donc exploré la piste de l’embolie pulmonaire. Il faut pour ce faire changer le paradigme alors en vigueur, et remplacer le scanner thoracique classique – qui ne permet pas de détecter une éventuelle embolie – par un angioscanner, qui utilise des produits de contraste.

Quel résultat ?

Il est sans appel  sur 100 patients suspectés de pneumonie liée au Covid-19, 23 souffraient également d’une embolie pulmonaire. « C’est une proportion colossale », tranche le Pr Delabrousse.

L’article bisontin signé dans la revue RADIOLOGY apporte un second éclairage. Une embolie trouve généralement sa source dans de gros caillots formés dans les jambes. Les travaux du CHRU Minjoz soutiennent que le Covid-19 provoque, en réalité, la formation d’une galaxie de minuscules caillots directement dans les petits vaisseaux des poumons.

Covid-19 et embolie pulmonaire : découverte majeure au CHRU de Besançon

L’article de l’équipe bisontine de radiologie est qualifié de « princeps », un terme technique qui met en avant son côté précurseur. Photo DR/revue scientifique RADIOLOGY 

Quels changements ?

Concernant la méthodologie d’examen à pratiquer en cas de Covid, ils sont fondamentaux. « Le propre de notre article, c’est de dire qu’il faut injecter tout le monde avec du produit de contraste. Car dès lors qu’on repère une embolie pulmonaire, c’est traitable », simplifie le Pr  Delabrousse. Il suffit de placer le patient sous anticoagulant. De fluidifier son sang, pour permettre à l’oxygène de mieux circuler.

D’autres études, menées notamment aux États-Unis, allaient déjà dans ce sens en plébiscitant l’utilisation massive d’anticoagulants. « À Besançon, l’ensemble des patients Covid placés en réa sont désormais  »anticoéagulés » », abonde Eric Delabrousse. Tout comme au CHU de Strasbourg, également précurseur.

Quelles conséquences ?

L’article du CHRU de Besançon alimente un espoir réel, qui reste à démontrer scientifiquement : que la meilleure détection des embolies pulmonaires permette un traitement optimal de ce problème vasculaire, et fasse baisser le taux de mortalité globale du coronavirus. Même s’il reste à gérer l’infection des poumons, déterminante dans les décès de patients.

Source EST REPUBLICAIN.

Léo, autiste, confiné chez ses parents et dans sa bulle…

Dans leur maison, à Morteau, Martine et Serge Kalina en sont à leur sixième semaine de confinement avec leur fils qui souffre de lourds troubles autistiques.

Récit d’un quotidien aliénant, à la fois monotone et intense.

Léo, autiste, confiné chez ses parents et dans sa bulle

Il ne faut jamais trop s’éloigner de Léo. « Il a besoin d’un lien visuel ou oral ininterrompu, sinon il perd tous ses repères », explique Serge Kalina, son père. « Chaque fois qu’on descend à la cave, il demande où on va. Il a peur qu’on l’abandonne. »

La fin de quelque chose, une rupture dans son quotidien stéréotypé, tout cela génère chez lui de grosses angoisses. « Il ne sait pas gérer la frustration, ce qui peut se traduire par un accès de violence. »

À Morteau, dans leur maison flanquée d’un jardin de six ares, Serge et Martine, son épouse, en sont à leur sixième semaine de confinement avec leur fils autiste. En temps normal, il vit au foyer Les Vergers de Sésame à Hérimoncourt (1) , du lundi au vendredi et un week-end par mois. Le coronavirus a rebattu les cartes.

Un comportement en deux temps

Dans la maison familiale, les journées, très ritualisées, s’écoulent dans une monotonie confondante. La fièvre est la hantise des époux Kalina. Jusqu’ici, elle a heureusement épargné Léo. « Quand elle survient, il fait des convulsions et doit être hospitalisé. »

Il est réglé comme une horloge : lever à 6 h 45, coucher à 21 h. « Depuis qu’il est chez nous, il y a eu deux phases », raconte Serge. Lorsque, trois week-ends par mois, il quitte son foyer pour venir à Morteau, « c’est un peu comme s’il rentrait du boulot : il a besoin de se reposer, il ne veut rien faire. Là, les dix premiers jours, il a eu le même comportement. Pour lui, c’était comme un week-end prolongé. »

Puis il a réclamé des activités. « Il est devenu proactif, soucieux de reprendre ses habitudes du foyer ». Puzzle, jeu avec des modules à emboîter, ballon, préparation des repas, confection de gâteaux, nettoyage du réfrigérateur ou arrosage du jardin : rien ne dure très longtemps avec cet adepte du zapping.

« Il nous mobilise, mon épouse et moi-même, à 100 %. On est au taquet en permanence. On n’a plus du tout de vie sociale. On ne peut rien faire pour nous-mêmes avant qu’il soit au lit. Quand, en journée, on a besoin de souffler, on va au fond du jardin. À tour de rôle. »

Un travail socio-éducatif payant

Le contact est maintenu avec les résidents restés au foyer via une liaison vidéo quotidienne et l’échange de photos sur leurs réalisations respectives, sur la célébration des anniversaires. Le sentiment d’appartenance communautaire contribue à leur équilibre. Pour l’instant, l’institution ne lui manque pas. Son éducatrice référente, à laquelle il est très attaché, est venue le voir à Morteau il y a environ deux semaines.

Serge et Martine sont aujourd’hui grignotés par la fatigue et la lassitude. Six semaines, c’est long. Et ce n’est pas terminé… « Il faut prendre sur soi, rester positif. On n’a pas le choix. »

Lui conclut : « Avec Léo présent chez nous dans la durée, on se rend compte de tout le travail socio-éducatif accompli en institution. On en perçoit les effets bénéfiques, en matière de socialisation, de participation à la vie de tous les jours. Même si beaucoup reste à faire, Léo a nettement progressé. C’est un travail de fourmi remarquable qu’il faut absolument saluer. » Et un long chemin sans fin.

(1) Il est géré par l’association Sésame Autisme.

À l’Adapei, « retravailler serait pour beaucoup un soulagement »

Articulé autour de trois activités, le travail dans les sept Établissements et services d’aide par le travail (ESAT) et les trois Entreprises adaptées (EA) que compte l’Adapei du Doubs n’est pas totalement en sommeil.

« L’activité de sous-traitance automobile, elle, a été stoppée le 17 mars », rappelle Jean-Michel Laforge, le directeur de son pôle Travail et Insertion professionnelle. « Elle commence à reprendre sur certains sites, mais de manière très symbolique. »

Dans l’agroalimentaire, deuxième secteur d’activité, « on prépare en temps normal, et par jour, entre 15 000 et 16 000 repas destinés aux établissements de l’Adapei, aux collectivités locales, aux CCAS et autres écoles du département », poursuit-il. « Actuellement, on a un filet d’activité (de 10 à 15 %) dans nos quatre cuisines (une à Brognard, une à Morteau et deux à Besançon). » Les repas préparés rejoignent les foyers de l’Adapei, les Ehpad et les CCAS.

« À Besançon, on élève aussi des poulets. Il faut continuer de les nourrir et de les abattre. Ils sont commercialisés dans les grandes surfaces où la demande a été multipliée par deux depuis le début du confinement. »

L’Adapei 25 a enfin une activité de blanchisserie à Pontarlier (vêtements de travail) avec, pour clients, ses propres ateliers, les hôpitaux, les maisons de retraite et l’hôtellerie-restauration. « On réalise à ce jour 70 à 80 % de notre régime de production nominale. »

Protocole de reprise graduée

Les ESAT du Doubs disposent d’un agrément pour 966 places (1 200 personnes) et les EA, qui accueillent les personnes en situation de handicap les plus autonomes, emploient quelque 1 700 personnes.

« Les salariés des ESAT ne bénéficient pas du chômage partiel, on continue de les payer », précise Jean-Michel Laforge. « Ceux des EA, en revanche, relèvent de ce régime. »

Les mesures d’accompagnement des salariés des ESAT ont été maintenues avec une évolution des pratiques (pages Facebook dédiées et système de visioconférence). « Beaucoup souffrent du confinement, et de plus en plus. Il faut redoubler de vigilance. »

L’Adapei 25 élabore actuellement un protocole de reprise graduée du travail dans les trois secteurs d’activité. Une reprise en deux temps qui passera d’abord par une identification des capacités de chacun à reprendre du service (contre-indications médicales, aptitude à se déplacer et à respecter les gestes barrières…), puis par un apprentissage des mesures sanitaires renforcées avec une demi-journée de formation (comment bien mettre un masque dont le port est obligatoire à l’Adapei depuis le début de la crise du Covid-19, comment bien se laver les mains…).

« Pour beaucoup, notamment ceux qui souffrent de troubles psychiques, retravailler serait un soulagement. Ils ont besoin de renouer du lien social pour aller mieux. »

A. B.

Confinement : une plateforme pour contester les verbalisations abusives…

Deux avocats du barreau de Paris ont mis en place une plateforme en ligne afin de contester les verbalisations abusives dont les Français auraient été victimes durant le confinement.

Confinement : une plateforme pour contester les verbalisations abusives

Une plateforme payante a été mise en ligne par deux avocats du barreau de Paris afin de contester les verbalisations abusives dont les Français auraient été victimes durant le confinement.

« Souvent les gens ne savent pas qu’ils ont la possibilité de contester une contravention, explique Me Xavier Nogueras au micro de Franceinter. « L’idée nous est donc venue de créer cette plateforme pour pouvoir à la fois contester les contraventions mais aussi faire remonter toute information liée à un contrôle qui aurait dégénéré ».

Me Elisa Lashab, sa consoeur et cofondatrice du site, estime qu' »au regard des très nombreux témoignages que nous avons reçus, il y a vraiment de l’abus. On est en situation de crise, tout le monde est capable de l’entendre, mais il ne faut pas oublier nos droits ».

15 millions de contrôles

Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, près d’un million de procès-verbaux ont été dressés pour plus de 15 millions de contrôles, depuis le début du confinement.

En l’absence du respect des règles de confinement, vous encourez une amende forfaitaire d’un montant de 135 € avec une possible majoration à 375 €. Depuis le 28 mars, en cas de récidive dans les quinze jours, l’amende est de 200 € (avec une majoration possible à 450 €), rappelle l’association 60 millions de consommateurs.

C’est surtout la notion « d’achats de première nécessité », très floue, qui revient dans les témoignages des contrevenants fleurissant sur les réseaux sociaux.

« En l’absence de définition stricte, cette notion est laissée à la libre interprétation du policier ou du gendarme qui vous contrôle. C’est, de fait, contraire au principe de la loi pénale qui doit être strictement interprétée (article 111-4 du code pénal) » précise-t-elle.7

Source EST REPUBLICAIN.

Beauvais : l’Inspection du travail s’oppose au confinement du personnel d’un Ehpad…! Et pourtant… Aucun cas de coronavirus diagnostiqué..!

Depuis le 6 avril, résidents et salariés de l’Ehpad La Compassion à Beauvais étaient confinés au sein de l’établissement pour limiter les risques d’introduction du coronavirus.

Mais après un contrôle de l’inspection du travail, il a été mis fin au confinement.

Explications.

Les camping-cars, prêtés par un concessionnaire pour le personnel soignant de l'Ehpad, sont encore garés sur le parking de l’établissement. / © Clément Jean-Pierre/FTV

Les camping-cars prêtés par un concessionnaire sont encore garés sur le parking de l’établissement. Pendant deux semaines, quinze soignants de l’Ehpad La Compassion à Beauvais, ont vécu à l’intérieur en confinement total.

« On dormait à deux ou trois dedans, explique Jennifer Bibian, infirmière au sein de l’établissement. Aujourd’hui, ça fait bizarre de les voir vides car on aurait voulu aller au bout du projet « .

Le confinement du personnel a pris fin le vendredi 17 avril, après un contrôle de l’inspection du travail.

Sur sa page Facebook, l’Ehpad La Compassion écrit lundi 20 avril : « Nous condamnons cette position incompréhensible, affirmant qu’aucun dialogue n’a été possible » avec l’inspection du travail et restant « convaincu de la pertinence de la stratégie de confinement total dans la lutte contre le Covid-19. »

Levée du confinement total de l’EHPAD de Beauvais.
Parce que les règles de distanciation sociale auraient été insuffisamment respectées (en salle de pause et dans les logements), l’inspecteur du travail a conclu que la santé des professionnels volontairement confinés sur site était en danger.
Aucun dialogue possible: injonction de dé-confinement immédiat !…

De nombreux manquements »

Une version totalement contredite par les services de l’Etat. La Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) affirme que c’est bien l’Ehpad La Compassion qui « a décidé seul de mettre fin au confinement des salariés suite aux constats de l’inspecteur du travail. »

La Direccte explique en effet avoir « mis en demeure l’établissement de mettre en oeuvre les mesures propres à garantir la sécurité des salariés » après un contrôle de l’inspecteur du travail qui a constaté « de nombreux manquements aux obligations élémentaires de l’employeur en matière de durée du travail, d’évaluation du risque Covid-19 et de conditions d’hébergement des travailleurs confinés. »

Les services de l’Etat demandent notamment à l’Ehpad La Compassion « de mettre en oeuvre les gestes de distanciation sociale et/ou de fournir les équipements de protection adaptés et de se mettre en conformité avec les règles d’hygiène et de sécurité d’ordre public. »

« Ce fonctionnement était une évidence »

Selon Marie-Anne Petrolesi, la directrice de l’Ehpad de la Compassion, un accord écrit avait pourtant été trouvé avec les autorités quand l’expérimentation a commencé, début avril. L’idée était d’éviter une contamination au Covid-19 venue de l’extérieur et tout le personnel soignant s’était porté volontaire.

« Aujourd’hui, c’est la frustration qui domine, explique Marie-Anne Petrolesi. Pour nous, ce fonctionnement était une évidence et il fallait continuer. Nous avons imaginé des ajustements dans notre façon de faire pour rassurer l’inspection du travail mais la décision semble irréversible. C’est décevant. »

Aucun cas de coronavirus diagnostiqué

Une déception partagée par Marie-Christine, aide-soignante au sein de l’établissement : « Nous étions toutes très solidaires dans cette aventure ». En plus des camping-cars, un bâtiment annexe avait été avait été réaménagé pour elle et douze de ses collègues. Des lits étaient installés dans plusieurs chambres.

« Cela a resserré les liens entre nous, nous sommes devenues très proches. On ne nous a pas laissées finir notre aventure et c’est difficile à encaisser. »

Coronavirus : “de nombreux manquements” à l'origine de la fin du confinement du personnel dans un Ehpad de Beauvais

D’autant que la méthode semblait porter ses fruits. Selon la directrice de l’Ehpad, « aucun cas de coronavirus n’a été diagnostiqué dans l’établissement, ni parmi les 99 résidents, ni au sein du personnel » alors même que la situation est critique dans de très nombreux Ehpad en France. Ce qui pourrait laisser penser que la stratégie du confinement adoptée par l’Ehpad La Compassion était la bonne.

« Impossible d’en être certain », minore la Direccte qui fait remarquer qu’« aucun test de dépistage n’a été réalisé dans l’établissement. »

« Ça nous sécurisait qu’ils restent ici »

Le confinement du personnel était toutefois rassurant pour les familles, dans cette période de crise sanitaire qui les tient éloignées de leurs parents et grands-parents. Pour les 99 résidents de l’Ehpad, c’était une présence continue, très utile en ce moment.

« On les voyait toujours avec nous, c’est bien ce qu’ils ont fait pendant 15 jours, témoigne Yvette. Bien sûr, il faut qu’ils rentrent voir leur famille maintenant, mais on les remercie »« Ça nous sécurisait qu’ils restent ici » enchérit René. Tous deux profitaient ce mardi 21 avril d’un bain de soleil sur le perron de l’établissement.

Source FR3.

Mail inspection du travail BEAUVAIS : picard-ut60.ucl @direccte.gouv.fr « Rédaction Handicap Info ».

Les retraités seront-ils confinés jusqu’à la fin de l’année ?…

Limiter les contacts avec les personnes âgées.

Voici ce que préconise la présidente de la commission européenne, tant qu’il n’y a pas de vaccin.

Les retraités seront-ils confinés jusqu'à la fin de l'année ?

La pandémie de coronavirus va-t-elle priver les seniors de liberté jusqu’à la fin de l’année ? Le sort des personnes âgées est l’une des principales préoccupations des pays européens. Et selon Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, les contacts des personnes âgées avec leur environnement en Europe vont devoir être restreints jusqu’à  la fin de l’année, au moins.

« Sans vaccin il faut limiter autant que possible les contacts des seniors », notamment ceux vivant dans les maisons de retraite, a-t-elle déclaré au quotidien allemand Bild, paru ce dimanche 12 avril 2020, rapporte Cnews avec l’AFP.

1. Retraités confinés jusqu’à fin 2020 : « une question de vie ou de mort »

« Je sais que c’est difficile et que l’isolement pèse mais c’est une question de vie ou de mort, nous devons rester disciplinés et patients », a précisé Ursula von der Leyen.

Selon elle, les garder à domicile après la sortie du confinement, permettrait de maintenir leur sécurité et d’empêcher une deuxième vague de contamination du Covid-19 en Europe.

Et d’ajouter : « Les enfants et les jeunes jouiront plus tôt de davantage de liberté de mouvement que les personnes âgées et celles avec des antécédents médicaux. » La dirigeante allemande de l’exécutif européen, espère par ailleurs la création d’un vaccin par un laboratoire européen « vers la fin de l’année ».

L’objectif est de vacciner la population en masse : « Pour qu’on puisse ensuite rapidement vacciner, nous sommes déjà en discussion avec des fabricants sur des capacités de production mondiales », a-t-elle conclu.

Cette proposition est toutefois jugée inconcevable, par un représentant des retraités.

2. Seniors confinés jusqu’à la fin de l’année : « C’est choquant »

Même si le nombre de décès dans les maisons de retraite sont alarmants, y confiner les personnes âgées jusqu’en décembre 2020 est inconcevable, pour le président de l’union nationale des retraités et personnes âgées, Francisco Garcia.

Pour lui, la proposition de la présidente de la Commission européenne est « choquante parce que cela a un caractère, un peu, de ségrégation », déplore-t-il en direct du 13 Heures de France 2, ce lundi 13 avril.

Et de poursuivre : « Elle considère que les retraités et les personnes âgées sont des gens inutiles à l’économie, à la société et donc que l’on peut faire une séparation entre eux et le reste de la population pour le déconfinement. »

La présidente de la commission européenne peut-elle toutefois décider d’une telle application ?

3. Personnes âgées confinées jusqu’à la fin de l’année : une interprétation abusive ?

D’après le porte-parole de la Commission, Eric Mamer: « La présidente n’a pas décidé de sa propre initiative que les maisons de retraite devaient rester confinées jusqu’à la fin de l’année: ce n’est pas sa prérogative et ce n’est pas ce qu’elle dit. » Il estime toutefois que les déclarations d’Ursula von der Leyen relèvent du sens commun. « Cela semble d’une banalité absolue puisque ce sont des personnes à risque », analyse-t-il.

En revanche, conjuguer le sort des seniors à celui de l’obtention d’un vaccin est une décision politique, relevant de la compétence des gouvernements, rappelle le journal belge L’Echo.

Ce n’est en effet pas le rôle de la Commission. A la demande des chefs d’Etat et de gouvernement, elle doit toutefois réfléchir à une stratégie de sortie des mesures de confinement. La « feuille de route » d’Ursula von der Leyen doit être présentée dans les jours à venir.

Source PLANET.

Coronavirus : qui devra rester confiné après le 11 mai ?…

Emmanuel Macron a annoncé la fin du confinement au 11 mai, sauf pour les Français les plus fragiles.

Les scientifiques estiment qu’il devra être prolongé pour 18 millions de personnes.

Coronavirus : qui devra rester confiné après le 11 mai ?

La fin du confinement a une date, le 11 mai. C’est ce qu’a annoncé Emmanuel Macron aux Français lundi 13 avril, lors de sa quatrième allocution télévisée depuis le début de la crise sanitaire. Mis en place depuis le 17 mars dernier, le confinement a donc été prolongé une deuxième fois. Le discours du chef de l’Etat était très attendu alors que la question du déconfinement commence à se poser sérieusement dans le pays. Pourrons-nous tous sortir en même temps ? Les régions vont-elles être déconfinées en une seule fois ? La population va-t-elle être triée en fonction de son âge ? Tant de questions qui n’ont pas encore de réponses précises.

1. Confinement prolongé : 18 millions de Français concernés

Une chose est sûre, certains Français devront rester confinés au-delà de la date du 11 mai annoncée par Emmanuel Macron. En effet, il a demandé aux personnes « les plus vulnérables », « en situation de handicap sévère » ou « atteintes de maladies chroniques » de rester confinées chez elles au-delà de cette date donnée aux Français. Il a adressé cette même demande aux personnes âgées, sans donner de précisions sur l’âge.

Le sujet a été abordé une nouvelle fois mercredi 15 avril par le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, interrogé devant la commission des lois du Sénat. Selon lui, 18 millions de personnes sont concernées par le prolongement du confinement au-delà du 11 mai. Il s’agit de personnes risquant « de développer une forme grave » du coronavirus Covid-19 et pour lesquelles le confinement « continuera », a-t-il ajouté. « Pour combien de temps, je ne sais pas. En attendant peut-être un médicament préventif », a conclu Jean-François Delfraissy. Mais alors qui sont exactement ces 18 millions de Français considérés comme à risque par les scientifiques ? On fait le point.

2. Confinement prolongé : qui sera concerné après le 11 mai ?

Qui sont les Français susceptibles de développer une « forme grave » du Covid-19 selon les scientifiques ? Devant la commission des lois du Sénat, Jean-François Delfraissy a précisé qu’il s’agissait de 10 millions de Français « d’un certain âge, dont je suis, au-dessus de 65 ou de 70 ans« . Il a également évoqué les personnes ayant des affections de longue durée, peu importe leur âge, ainsi que « des sujets jaunes ayant une pathologie, mais aussi obèses ».

Le 14 mars dernier, le Haut Comité de santé publique indiquait déjà que ces différentes catégories de la population étaient plus susceptibles de développer une forme grave de la maladie. Il évoquait également les patients avec des antécédents cardiovasculaires. Mais que va-t-il se passer le 11 mai pour le reste des Français ?

3. Confinement prolongé : que va-t-il se passer pour le reste de la population ?

Devant la commission des lois du Sénat, Jean-François Delfraissy a également évoqué la fin du confinement pour le reste des Français, qui ne sont pas considérés, a priori, comme à risque. Il a notamment précisé que ce déconfinement ne pourrait se faire que si l’ensemble des conditions sont réunies d’ici le 11 mai : « Je suis extrêmement clair : si on n’a pas les prérequis, il faut rester confinés ». « S’il faut retarder de quelques jours parce qu’on n’est pas prêt, il faudra retarder de quelques jours », a-t-il ajouté, rappelant, sans le dire, que la date du 11 mai est « un objectif » et non une promesse. Si un ralentissement de l’épidémie est bel et bien attendu dans les prochaines semaines, le Conseil scientifique table sur « 10 000 à 15 000 nouvelles contaminations » quotidiennes entre la moitié et la fin du mois de mai.

Source PLANET.

Marseille vraiment moins touchée par le coronavirus ?…

Le docteur Didier Raoult propose depuis plusieurs semaines, un traitement au coronavirus, à base d’hydroxychloroquine. La cité phocéenne semble ainsi compter moins de morts que le reste de la France.

Marseille vraiment moins touchée par le coronavirus ?

Le docteur Didier Raoult, infectiologue à l’IHU Méditerranée Infection, assure avoir trouvé un remède au coronavirus, via l’utilisation de la chloroquine, un médicament habituellement réservé aux traitements contre le paludisme. Cette méthode est-elle réellement efficace ? Et réduit-elle le nombre de morts à Marseille ? « On meurt moins du coronavirus à Marseille, et encore moins à l’IHU Méditerranée Infection » assurent en tout cas les équipes du professeur.

L’infectiologue de renom et ses équipes utilisent les statistiques régionales de mortalité, afin de prouver l’efficacité du traitement à base d’hydroxychloroquine, développé dans leur établissement. Ainsi, les chiffres de Santé Publique France, permettent de dégager une tendance.

1. Evaluation de mortalitée

Le magazine économique Capital indique que, le 31 mars 2020, l’IHU avait déjà administré le traitement à 1 283 malades du coronavirus. Selon les chiffres de l’établissement, un seul de ces patients, un homme de 84 ans, est décédé après avoir suivi le traitement pendant au moins trois jours.

Mais le magazine explique qu’il faudra attendre les résultats de l’essai clinique européen Discovery pour connaître précisément les effets de l’hydroxychloroquine sur le coronavirus. Toutefois les statistiques de Santé publique France permettent déjà de faire une première évaluation de la mortalité causée par le coronavirus dans la région. Les données de l’agence nationale de santé permettent au moins de comprendre les chiffres par département, en fonction des données hospitalières, remontées par les établissements locaux. Alors les départements proches de Marseille enregistrent-ils moins de morts ?

2. 1% des décès recensés dans le pays

Dans les Bouches-du-Rhône, troisième département le plus peuplé de France avec environ 2 millions d’habitants, 862 patients étaient hospitalisés le 31 mars 2020. Une grand part d’entre eux sont probablement hospitalisés à Marseille, écrit Capital.

Alors, selon les chiffres de Santé publique France, les autorités compétentes déploraient 47 décès dans le département à la même date, ce qui représente un taux de mortalité/hospitalisations de 5%. Et une part infime (1%) du total de 3 523 décès recensés dans le pays. Lorsque l’on compare ces chiffres avec le reste du territoire, la différence est plus que flagrante.

Paris, par exemple, qui est l’un des foyers majeurs de l’épidémie, dénombre 362 décès depuis le début de la crise pour 2 434 patients hospitalisés. Le taux de mortalité y est donc de 13%.

Capital détaille également les statistiques des départements voisins, qui parlent en faveur de Didier Raoult et de son équipe : la Seine-Saint-Denis affiche un taux de mortalité de 17%, le Val-de-Marne de 13% et le Val d’Oise, par exemple, de 20%. Le département qui connaît la mortalité la plus forte reste le Haut-Rhin, dans le Grand Est, avec un taux de 39%.

3. Un traitement critiqué

« Le département des Bouches-du-Rhône affiche donc bien l’un des plus faibles taux de mortalité de France, depuis le début de la pandémie« , assure Capital, au regard des chiffres exposés. Pourtant, de nombreux médecins et acteurs des médias continuent de critiquer vivement, le docteur Raoult et ses recherches.

Les effets secondaires indésirables de la chloroquine sont très nombreux « d’où la méfiance de certains médecins et scientifiques », explique Le Journal des Femmes Santé. De nausées et vomissements, à insomnies et dépressions, en passant par des troubles de la vue, le médicament n’est pas sans conséquences pour le patient. C’est pourquoi une partie du personnel du personnel soignant déconseille son utilisation. La chloroquine peut également causer des démangeaisons ou encore des douleurs locales, ainsi que des hypoglycémies et réactions allergiques.

Par ailleurs, y a-t-il un risque que le médicament, si utilisé pour soigner tous les patients victimes de Covid-19, viennent à manquer pour les personnes atteintes de paludisme qui utilisent ce traitement habituellement ? C’est en tout cas ce qu’explique Le Parisien, qui donne voix à des malades dont c’est le traitement standard. Ils souffrent du lupus.

Dans les colonnes de Marianne, le professeur Christian Perronne estime de son côté que « les tirs de barrage reçus par Didier Raoult sont aussi liés à des querelles d’égos ».

Source PLANET.

Foyer pour personnes handicapées : comment résidents et travailleurs sociaux vivent-ils le confinement ?…

Avec l’épidémie du Covid-19, de nombreux établissements et services d’aide par le travail (ESAT) dédiés aux personnes handicapées, tout comme les accueils de jour, ont fermé.

Les foyers d’hébergement, e ux, sont restés ouverts. À l’intérieur, le quotidien a bien changé depuis le 17 mars.

C'est l'heure du petit-déjeuner à la résidence Keriguy de Douarnenez, l'un des foyers gérés par l'association Kan Ar Mor / © PHOTOPQR/OUEST FRANCE/MAXPPP

Écouter, observer, capter un regard, une posture inhabituelle, limiter les montées d’angoisse, soulager les crises de paranoïa… Au quotidien, les professionnels médico-sociaux accompagnent les adultes souffrant de handicap mental ou psychique. La crise sanitaire met à mal un quotidien déjà difficile en temps normal. Dans les foyers, résidents comme professionnels, tout le monde s’adapte. Il faut maintenant tenir sur la durée.

Patrick et Romain ont choisi de rester au foyer

L’association « Kan Ar Mor », qui signifie le chant de la mer en breton, accompagne toute l’année 1000 personnes dans ses établissements finistériens. Parmi elles, 450 résident dans des foyers d’hébergement. Au début de l’épidémie, plus de cent sont rentrées chez elles. Installés dans l’une des structures de Quimper, Patrick* et Romain ont choisi de rester.

Hasard du calendrier, la veille du confinement, ils venaient tout juste de déménager dans des nouveaux studios individuels. Ils n’ont pas eu le temps de trouver leur marques, ce qui rend d’autant moins facile leur situation. Des repères, inévitablement, ils en ont perdu quelques-uns avec le confinement.

Leur quotidien a été bousculé. Sécurité sanitaire oblige, plus aucun repas n’est pris en commun. Les repas leur sont livrés par l’ESAT de Douarnenez, l’un des rares de l’association, avec ceux spécialisés en blanchisserie, qui n’ait pas fermé. Les autres ont été suspendus pour limiter les risques de contagion. Patrick et Romain entretenaient les espaces verts de plusieurs entreprises quimpéroises. Leur activité a stoppé net.

« On a l’impression que tout s’est arrêté, qu’on est dans un film »

En temps normal, le travail participe à leur équilibre. Patrick et Romain s’accrochent, jour après jour. Mais privés de leur activité professionnelle, leur quotidien a moins de sens. « On a l’impression que tout s’est arrêté, qu’on est dans un film » raconte Patrick. Protagonistes d’une histoire qu’ils n’ont pas choisie. Le scénario touche beaucoup de travailleurs. Mais lorsqu’on est sujet à des troubles psychotiques ou de comportement, le seuil de frustration est inférieur à la normale.

Au début, Patrick croyait que le virus s’attrapait dans l’air. Il en rêvait la nuit. Aujourd’hui, ça va mieux. Malgré sa vie chamboulée, le premier mois de confinement s’est bien passé. Sans travail, les résidents s’occupent comme ils peuvent. Patrick est artiste. Ce qu’il aime, c’est la sculpture ; activité qu’il a pourtant dû délaisser. « Ce n’est pas l’envie qui manque, mais le matériel. » Il n’a plus de fournitures pour ses créations. Sous curatelle, Patrick ne peut pas faire des achats en ligne. Il a hâte que les magasins rouvrent. D’un naturel plutôt contemplatif, il apprécie toutefois de se balader, sans but. Ce qui n’est pas le cas de son voisin, Romain.

« Je n’aime pas rester enfermé »

Moins bavard, le jeune résident de 31 ans confie qu’il ne vit pas très bien cette période. « Je n’aime pas rester enfermé. » Habitué à l’entretien de grands espaces, il n’a aujourd’hui que son petit carré de jardin à bichonner. Une bonne partie de son temps, il le passe devant la télévision.

Romain sort peu. Habituellement, il va en ville pour faire des achats. Mais sortir sans but, juste pour sortir, n’est guère motivant pour lui. Remis difficilement d’une blessure, il n’a pas pu reprendre le sport. Heureusement, à son  écoute, les personnels éducatifs sont là chaque jour. Romain se sent « plus rassuré » par leur présence.

« C’est un peu comme une famille »

Pour Patrick, qui souffre de ne pas voir ses proches, leur présence est une bouffée d’air. « Je trouve ça courageux que les éducateurs continuent à venir nous voir. Ils ont du mérite. C’est comme des proches qu’on voit tous les jours. C’est un peu comme une famille. De savoir qu’ils sont là pour nous, ça nous touche. Ils font des choses pour nous qu’ils ne font pas d’habitude. Chapeau ! » témoigne-t-il. Malgré la distance qu’impose l’entretien par téléphone, on sent l’émotion de Patrick.

« Les efforts sont faits dans les deux sens. Ils nous protègent aussi en respectant les consignes » ajoute, touché, Rémi, l’un des éducateurs spécialisés du foyer. La plupart des résidents font beaucoup d’efforts, même si tous n’ont pas la distance sociale. « Il faut leur rappeler qu’on ne peut pas être à 5 cm les uns des autres ! »

L’accompagnement social est précisément un métier de contact et de rencontre, alors que le confinement impose tout l’inverse : mettre de la distance ! Le travail d’éducateur a bien changé ces dernières semaines. Occupée à distribuer les repas, nettoyer, jardiner, faire des courses, l’équipe a eu inévitablement moins de temps à consacrer à l’éducatif. La philosophie ici c’est plutôt d’accompagner et non pas de faire à la place. Avec le confinement, « on est sur une forme de retour en arrière » déplore Rémi. Même le travail d’équipe a été perturbé.

« Ça va laisser des traces probablement. Pour les résidents, il ne faudrait pas que cela dure trop longtemps. »

Mais passés l’urgence sanitaire des premières semaines et le stress lié à cette situation inconnue, l’état d’esprit est maintenant différent. Les travailleurs sociaux regardent vers l’avenir. « Il était temps qu’on retourne vers eux. On voit bien que la prestation de service, ce n’est pas suffisant. Il faut avoir une veille, être en soutien. On ne peut pas être que dans le sanitaire » explique Rémi. Une situation qui laissera probablement des traces. « Mais on s’adaptera. On ré-ajuste, on tricote des petites solutions, c’est le sens de notre métier : trouver des solutions aux problèmes » assure-t-il, confiant.

Aucun cas de Covid-19 au sein de l’association

À Pleyben, dans un autre foyer de l’association, une trentaine de résidents cohabite. Dans cet établissement, le fonctionnement est quasiment resté « normal », à effectif équivalent. Le fait qu’il n’y ait plus d’activité extérieure, les équipes sont beaucoup plus présentes, ce qui aide les résidents à supporter les contraintes. Pascal Letertre y travaille comme aide médico-psychologique. « On a tenu un bon mois mais un mois de plus, pour les résidents, ça va être de plus en plus compliqué. Même si les structures sont petites, les conflits sont inévitables. »

Anaïs aime sortir au bourg et dans les grands magasins. Elle commence à trouver le temps long mais trouve du réconfort dans les activités individuelles. Avec Pascal, elle suit un atelier de couture. Son masque est prêt pour la sortie de crise. Avec les encadrants du foyer, elle aime aussi dessiner, jouer et discuter. « On doit leur apporter des solutions. Cela passe par de l’écoute, un maximum d’écoute » déclare Pascal.

En atelier couture, Anaïs, résidente, coud un masque pour l'après-confinement. / © Kan Ar Mor

Certains résidents partent une fois par trimestre en séjours de rupture. Ces parenthèses, « des respirations nécessaires » ont toutes été annulées. Résultat, « certains commencent à tourner en rond. »

Malgré les contacts réguliers, le plus dur pour beaucoup est de ne pas voir leurs familles physiquement. Dans ce foyer, seuls cinq résidents sont rentrés chez eux. « Tout le monde n’a pas réalisé au départ que ce serait si long. Sinon beaucoup seraient rentrés. » Pour autant, la situation est loin d’être plus facile au domicile familial. Pour les enfants comme pour leurs parents.

Pascal Letertre, par ailleurs délégué syndical à Sud-Santé, estime primordial de « conserver le lien institution – résidents – familles ». Même s’il ne croit pas à un déconfinement dès le 11 mai, il faut déjà penser à l’après. Notamment pour celles et ceux qui ont auront passé deux mois chez eux. Le suivi des traitements aura-t-il été optimal ? Comment vont-ils vivre leur retour en structure ?

Au niveau sanitaire, alors que la fédération de l’action sociale déplorait le 6 avril dernier le manque de moyens de protection dans le secteur, ce n’est pas le cas à Kan Ar Mor. Le représentant syndical salue la réactivité de sa direction. « On a tout le matériel de protection nécessaire, masques et blouses. » Aujourd’hui, l’association ne compte aucun cas de Covid-19.

(*prénom d’emprunt)

Source FR3.