Après la maladie, les mauvaises surprises pour les patients du Covid-19…!

Complications inflammatoires, neurologiques, cardiovasculaires: la liste des mauvaises surprises liées à la nouvelle maladie Covid-19 paraît s’allonger semaine après semaine.

Après la maladie, les mauvaises surprises pour les patients du Covid-19

Maladie de Kawasaki chez des enfants ?

Dernière alerte en date, des pédiatres s’interrogent sur des cas d’enfants, certains testés positifs au virus SARS-CoV-2, présentant des états inflammatoires «multi-systémiques» évoquant une forme atypique de la maladie de Kawasaki.

Cette maladie, décrite pour la première fois en 1967 au Japon, affecte essentiellement les jeunes enfants. Son origine n’est pas connue avec précision et pourrait mêler facteurs infectieux, génétiques et immunitaires. Le lien avec le nouveau coronavirus n’est toutefois pas établi à ce stade.

Syndromes respiratoires sévères

Avant ces nouvelles interrogations, la maladie Covid-19 était réputée dans les cas graves provoquer des syndromes respiratoires aigus sévères (SRAS, SARS en anglais) et s’attaquer surtout aux personnes âgées et aux adultes présentant des facteurs de risque tel que diabète, hypertension, surpoids, insuffisances cardiaques ou respiratoires.

Semaine après semaine, les soignants découvrent les particularités et complications liées cette maladie nouvelle pour l’homme autant que pour la médecine.

Covid-19 «peut s’attaquer à presque tout dans le corps avec des conséquences désastreuses» déclare au magazine spécialisé américain Science le Dr Harlan Krumholz, de l’université de Yale.

Ce cardiologue chargé de collecter les données cliniques sur la maladie aux Etats-Unis, ajoute: «sa férocité est impressionnante et invite à l’humilité».

 «Tempêtes de cytokine»

Dans ses formes graves, les cliniciens se sont aperçus que la maladie pouvait entraîner un emballement de la réaction immunitaire, avec ses désormais fameuses «tempêtes de cytokine» pouvant entraîner la mort.

Décrit depuis une vingtaine d’année seulement, ce phénomène a été observé pour d’autres coronavirus (SARS en 2003, MERS en 2012) et est suspecté pour expliquer l’hécatombe de la «grippe espagnole» en 1918-19 avec près de 50 millions de morts. Une partie de la recherche thérapeutique s’applique précisément à tenter d’apaiser cette sur-réaction immunitaire, comme c’est le cas pour l’essai prometteur d’un médicament immuno-modulateur, le tocilizumab, mené en France.

Atteintes neurologiques

Des observations cliniques relèvent parallèlement de possibles atteintes neurologiques liées au coronavirus pour certains cas graves.

Une étude observationnelle conduite à l’hôpital de Strasbourg, publiée le 15 avril dans le New England Journal of Medicine (NEJM), a montré une proportion importante de patients souffrant d’agitation et confusion au sortir d’une prise en charge en réanimation.

Mais «les données manquent pour déterminer» si ces troubles sont dus aux effets de la gravité de la maladie avec ses orages immunitaires, à l’infection virale elle-même ou bien sont la conséquence des soins intensifs, selon l’étude.

Début avril, une équipe japonaise a toutefois rapporté la présence de traces de coronavirus dans le liquide céphalorachidien d’un patient souffrant de Covid-19 qui avait développé une méningite et encéphalite, suggérant que SARS-CoV-2 peut pénétrer le système nerveux central.

Complications cardiovasculaires

De plus en plus d’études -là encore essentiellement observationnelles, pour l’heure sans explication précise et irréfutable- indiquent un niveau élevé de complications cardiovasculaires parmi les cas graves de Covid-19.
Fin mars, une étude publiée dans la revue américaine JAMA a documenté des atteintes cardiaques chez 20% d’un groupe de plus de 400 patients hospitalisés à Wuhan en Chine.

Problèmes de caillots sanguins

Parallèlement, on observe la formation anormale de caillots dans le sang d’une partie des malades: une étude néerlandaise sur un groupe de près de 200 patients montre que c’est une caractéristique pour un tiers d’entre eux.
La présence de caillots dans la circulation sanguine peut avoir comme conséquence dramatique la survenue d’AVC, d’embolie pulmonaire ou d’infarctus.

«Cette coagulation ne ressemble pas à la coagulation habituelle», souligne Shari Brosnahan, médecin réanimatrice à l’hôpital new-yorkais NYU Langone.

De plus en plus de cliniciens et chercheurs estiment que ces caillots sanguins jouent un rôle majeur dans la gravité et dans la mortalité de Covid-19.

Mais le lien entre les caillots et le virus SARS-CoV-2 reste un mystère. Il pourrait être indirect, lié encore une fois à l’orage inflammatoire qui secoue certains malades.

Source EST REPUBLICAIN.

Handicap et confinement : une Maman bretonne interpelle Emmanuel Macron…

Pour elle, les handicapés sont les oubliés de ce confinement. Ophélie, Maman d’un petit Liam de 3 ans et demi, interpelle le Président de la République sur la difficulté à vivre ce confinement au quotidien pour les handicapés et leurs aidants.

La Maman du petit Liam raconte son quotidien sur sa page Facebook.

C’est un cri du cœur. Celui d’une Maman qui a le sentiment d’être abandonné dans ce confinement. Ophélie, la Maman du petit Liam, un garçonnet lourdement handicapé, partage le quotidien de son fils sur la page Facebook « Moi, Liam, Super-héros », elle y raconte les victoires de chaque instants, les progrès de son petit garçon, mais aussi les difficultés du quotidien.

Un confinement difficile à gérer

Des difficultés encore accentuées pendant ce confinement, pendant lequel elle se sent bien seule. Elle avait déjà interpellé le Président de la République sur la question de la prise en charge du handicap, et notamment sur les difficultés administratives qu’elle rencontrait. Cette fois c’est le confinement qui lui fait prendre la plume. Pour ce garçon fragile, il est impensable de sortir, donc pendant le confinement, elle se transforme en kiné et psychomotricienne, pour le stimuler, avec l’aide en ligne des professionnels.

Une lettre à Emmanuel Macron

« Mr Le Président, écrit-elle en parlant au nom de son fils Liam, Vous devez certainement avoir entendu parler de moi. Je vous ai écrit il y a plusieurs mois concernant la lenteur des démarches administratives. Bon au final, je crois que vous ne l’avez pas du tout lue car maman a reçu une réponse froide et impersonnelle que tout le monde doit recevoir (…) Voilà maintenant plus d 1 mois et demi que maman et moi sommes confinés à cause d’un méchant virus qui fait beaucoup trop de dégâts et tue des gens de tout âge, fragiles ou non. Je précise que maman a quitté son travail pour s’occuper de moi à plein temps, il était important pour elle de bien respecter vos consignes de confinement « 

« Une maman contrariée, c’est jamais bon signe »

Elle poursuit : « Et voilà que maman est très très contrariée. Une maman contrariée c est jamais bon signe… Durant cette période, vous avez dit tout et son contraire, fait des discours à la télé, visité des usines, des fermes, des supermarchés, des fermes… C est parfait tout ça. Sauf que, à aucun moment, vous ne vous êtes occupé des personnes handicapées petits et grands, des enfants comme moi qui ont un système immunitaire fragile et une maladie chronique grave ».

« Monsieur le Président, vous avez échoué »

Elle entend aussi alerter sur la situation des aidants, sur leurs difficultés : « A aucun moment vous n avez parlé des aidants familiaux qui doivent garder leurs enfants à la maison, pour qui rester confiné est plus que compliqué. Tout comme vous n’avez jamais parlé des enfants restés en institut car il est trop difficile pour leurs parents de s en occuper. « Le handicap sera une priorité dans mon quinquennat » Et bien, Mr le Président, avec tout le respect que maman vous doit, elle dit que vous avez échoué… »

Elle rappelle que ce Coronavirus est extrêmement dangereux pour les plus vulnérables : « Vous dites qu’il ne touche pas les enfants. En êtes-vous si sûrs ?? Et si moi, petit bonhomme vulnérable, je l’attrape, pensez-vous que j’y survivrai?? Malheureusement, maman a déjà la réponse. »

« Je suis aussi important que n’importe qui d’autre »

Enfin, elle demande de la considération pour ce petit garçon : « Alors je ne parle pas, je ne marche pas, je m’exprime comme je peux mais J EXISTE, je suis aussi important que n importe qui d’autre ».

Elle demande de la considération pour les soignants

Elle conclu en évoquant le déconfinement qui approche : « Maman va gérer le déconfinement a sa manière, elle continuera de me protéger comme elle l’a toujours fait.  Et nous n’avons pas attendu que le virus arrive pour remercier les soignants d être là car ils font partis de notre vie. Eux aussi attendent plus de considération. »

Sa lettre, partagée sur Facebook, sera postée ce jeudi, sur le site de l’Élysée.

Source FRANCE BLEU.

Coronavirus : « Pourquoi exige-t-on que l’on travaille gratuitement ? » s’interrogent les couturières professionnelles sollicitées pour fabriquer des masques…!

Elles viennent de lancer le collectif « Bas les masques » pour dénoncer cette situation et interpeller le gouvernement.

Des couturières, costumières et créatrices professionnelles de France ont crée un collectif pour demander à être rémunérées lorsqu'elles sont sollicitées par les collectivités pour fabriquer des masques.

  • Sollicitées par les collectivités, les hôpitaux ou les entreprises afin de fabriquer massivement des masques, des couturières et costumières professionnelles de France tirent la sonnette d’alarme.
  • Réunies au sein d’un collectif, elles demandent que ce travail leur soit désormais payé.
  • Elles appellent également l’Etat à réquisitionner les ateliers et les usines des grands groupes de fabrication textile.

Depuis quelques jours, l’incompréhension s’est installée. Les voix commencent à s’élever pour dénoncer une situation devenue gênante. Sollicitées par les collectivités, les mairies, les hôpitaux ou les entreprises afin de confectionner des masques pour les particuliers ou des blouses pour les soignants, les couturières, costumières et créatrices professionnelles de toute la France n’acceptent plus de travailler gratuitement.

Le mouvement de révolte est parti la semaine dernière. En deux jours, plus de 300 salariées ont rejoint le collectif baptisé « Bas les masques » pour tenter de se faire entendre et interpeller le gouvernement à ce sujet. Une pétition a également été lancée sur Internet.

« Au départ du confinement, nous avons toutes été bénévoles. Spontanément, nous avons retroussé nos manches pour aider, car on avait bien compris qu’il y avait une urgence. Le fait que les soignants, infirmiers, médecins ne disposaient pas de masques nous a outrées », relate Christie, 48 ans, costumière à Paris. Penchées des heures sur leurs machines, les précieuses petites mains se sont donc activées dans l’ombre pour colmater les brèches, comme elles le pouvaient, collectant tous les bouts de tissus qu’elles trouvaient, créant des petits regroupements par quartier, actionnant leurs contacts sur les réseaux sociaux. Sans rien exiger en retour.

« Aujourd’hui, le mouvement a dépassé de loin le bénévolat »

« L’idée était d’agir rapidement en attendant que la situation s’éclaircisse et que les masques promis par l’Etat arrivent », précise Christie. Sauf que cet élan de solidarité est devenu au fil des jours « une norme ». Et c’est bien là tout le problème, s’inquiètent-elles. « Aujourd’hui, le mouvement a dépassé de loin le bénévolat. Il est en train de remplacer une industrie qui devrait être prise en charge par le gouvernement », observe Jackie Tadeoni, également courroucée par la tournure des événements. Costumière, elle travaille en free-lance comme intermittente à Paris. Depuis le début du confinement, elle a déjà passé une centaine d’heures les yeux rivés sur ses aiguilles et ses bobines pour équiper les soignants. Sans recevoir aucune contrepartie financière. Elle l’a fait de bon cœur. « Cela nous coûte même de l’argent, sourit-elle. Les élastiques finissent par manquer, le fil aussi. On les achète sur nos propres deniers ». Christie a dû débourser « plusieurs centaines d’euros » pour reconstituer ses stocks, « sans compter les frais de port ». Certaines ont même dû ouvrir des cagnottes en ligne.

Joséphine, costumière à Lyon au chômage depuis le confinement, avait elle aussi décidé de donner généreusement de son temps pour dépanner les soignants au début de la crise. Le bouche-à-oreille s’est répandu. Et la jeune femme a, ensuite, été rapidement submergée par les demandes de particuliers, qui se sont pressés afin de lui commander des masques en tissus. Elle a proposé de se faire payer.

« Comme si on exigeait d’un boulanger de ne pas faire payer son pain aux clients »

« Je me suis fait insulter à plusieurs reprises. On m’a reproché de vouloir profiter de la situation pour me faire de l’argent… », révèle-t-elle, « agacée » par ces retours agressifs. Et de s’interroger : « Pourquoi globalement, exige-t-on de nous de travailler gratuitement alors que nos métiers ont un savoir-faire indispensable en ce moment ? C’est comme si on exigeait d’un boulanger de ne pas faire payer son pain aux clients. Ou aux agriculteurs de nourrir gratuitement la population. Cela ne viendrait à l’esprit de personne ».

« Au final, cela équivaut à considérer nos métiers, qui demandent pourtant une énergie terrible, comme des tâches domestiques », soulève-t-elle encore. Comme un « hobby », dira Jackie, rappelant qu’en « temps d’efforts de guerre, les ouvrières étaient rémunérées ». La solution serait, selon elle, que « l’Etat réquisitionne des ateliers et les usines des grands groupes de fabrication textile, les fonctionnaires qui travaillent dans les ateliers des Opéras et des théâtres nationaux », qu’« il passe commande (auprès des usines locales) et achète les masques ». Et qu’il rémunère ainsi ses professionnelles du textile, au chômage technique depuis près de deux mois.

« Que l’Etat et les collectivités aient été dépassés au début, je l’entends. Mais aujourd’hui, ils ont eu le temps de s’organiser », estime Joséphine. « On ne demande pas la lune. Juste que les choses soient davantage encadrées. Il ne s’agit pas de refuser de travailler. Bien au contraire. On ne demande que cela. Mais plus gratuitement… » conclut Christie.

Source 20 MINUTES.

Inquiétant ! Une maladie peut-être liée au coronavirus touche des enfants au Royaume-Uni et en France…

Après le Royaume-Uni, c’est au tour de l’hôpital Necker à Paris de donner l’alerte après que de jeunes enfants ont été hospitalisés avec des syndromes inflammatoires graves.

Une vingtaine d'enfants touchés en région parisienne.

Existe-t-il un lien entre la pandémie de coronavirus et la maladie de Kawasaki ? C’est ce que tentent de savoir les autorités sanitaires britanniques qui alertent sur cette maladie grave touchant depuis peu un petit nombre d’enfants, a indiqué mardi le ministre de la Santé Matt Hancock.

Cette maladie apparue récemment ressemble à la maladie de Kawasaki, un syndrome vasculaire affectant les jeunes enfants et dont la cause reste indéterminée. Selon l’hôpital Necker qui alerte sur ce phénomène, une vingtaine de cas similaires ont été recensés en région parisienne.

«C’est une nouvelle maladie qui, selon nous, peut être causée par le coronavirus», a déclaré Matt Hancock à la radio LBC. «Nous ne sommes pas sûrs à 100% parce que certaines des personnes qui l’ont contractée n’ont pas été testées positives (au coronavirus). Nous faisons donc actuellement beaucoup de recherche. Mais c’est quelque chose qui nous préoccupe», a-t-il ajouté. Le ministre a indiqué qu’il y avait «un petit nombre de cas». «Il s’agit d’une maladie très rare, mais je pense qu’il est tout à fait plausible que cela soit dû à ce virus, du moins dans certains cas» avait déclaré lundi le chef des services sanitaires, Chris Whitty, lors de la conférence de presse quotidienne du gouvernement sur le coronavirus.

Douleurs abdominales, troubles gastro-intestinaux et inflammation cardiaque

La société britannique de soins intensifs pédiatriques (PICS) avait relayé lundi une alerte du service public de santé anglais, NHS England, concernant une petite augmentation du nombre de cas d’enfants gravement malades, certains atteints du Covid-19, d’autres non. Leurs syndromes se rapprochaient de ceux de la maladie de Kawasaki et du syndrome du choc toxique. Parmi les symptômes des jeunes patients figurent des douleurs abdominales, des troubles gastro-intestinaux et une inflammation cardiaque.

Le professeur Russell Viner, président du Royal College of Paediatrics and Child Health (RCPCH), a rappelé qu’il y avait une faible probabilité pour que des enfants atteints du coronavirus deviennent gravement malades. «Nous savons qu’un très petit nombre d’enfants peut devenir gravement malade du Covid-19, mais c’est très rare», a-t-il déclaré dans un communiqué, soulignant que «les enfants semblent faire partie de la population la moins touchée par cette infection.»

Une vingtaine de cas en région parisienne

La France compte elle aussi une vingtaine de cas identifiés présentant ce type de syndromes, comme l’a signalé le centre de référence des maladies cardiaques congénitales complexes, le M3C-Necker, dans un message aux autres unités de l’hôpital. «Il est devenu clair depuis environ 3 semaines qu’un nombre croissant d’enfants de tous âges a été hospitalisé dans un contexte d’inflammation multi-systémique associant fréquemment une défaillance circulatoire avec des éléments en faveur d’une myocardite. La présentation clinique est pléomorphe et peut en imposer pour une forme incomplète de la maladie de Kawasaki, ce d’autant que certains ont des dilatations coronaires», explique le professeur Damien Bonnet, du M3C-Necker. Une «alerte à caractère épidémique» qui est «cruciale dans une période où l’activité programmée est susceptible de reprendre et à l’heure du dé-confinement», ajoute-t-il. Sans affirmer qu’il existe un lien entre les deux pathologies, le professeur et son équipe s’inquiètent du «démarrage de cet afflux de jeunes patients est retardé par rapport à celui de la pandémie en Ile-de-France» et qu’ils ne s’expliquent pas.

«Ce sont des enfants qui ont entre 2 et 10 ans, qui n’ont pas d’antécédent notable, et pas de maladie chronique», confirme dans la Dépêche du Midi le docteur Isabelle Kone Paut, professeure de rhumatologie pédiatrique à l’hôpital Kremlin-Bicêtre à Paris. «Depuis un mois, on reçoit régulièrement des appels de réanimateurs pour des enfants qui présentent un tableau de myocardite sévère et qui ont en plus des signes de la maladie de Kawasaki, certains d’entre eux ont été testés positifs au Covid-19», poursuit cette spécialiste. «C’est une alerte que nous prenons très au sérieux en France, nous lançons un signal, il faut être vigilants», indique de son côté le professeur Alexandre Belot, rhumatologue et pédiatre à l’hôpital Femme, Mère Enfant à Lyon dans les colonnes de la Dépêche.

«Rien ne permet d’établir aujourd’hui un lien entre la maladie de Kawasaki et le Covid-19 mais nous constatons que des enfants testés positifs au Covid-19 développent des symptômes qui correspondent à ceux de la maladie de Kawasaki comme une tension instable et une myocardite pour les formes graves», ajoute Alexandre Belot, par ailleurs chercheur à l’Inserm.

À part un enfant en Angleterre qui est décédé, une prise en charge rapide et adaptée a permis d’améliorer rapidement l’état clinique des enfants, rapporte le Pr Damien Bonnet à l’hôpital Necker.

Source LE FIGARO.

 

StopCovid : les Français auront-ils vraiment le choix de refuser l’appli de « tracing » ?…

Refuser d’installer l’application de traçage StopCovid fera-t-il de nous des mauvais citoyens ?

La notion de « volontariat » n’est pas aussi simple qu’elle en a l’air.

StopCovid : les Français auront-ils vraiment le choix de refuser l’appli de "tracing" ?... Iphone, Smartphone, Apps, Apple Inc, Téléphone Mobile

Ce sont quelques mots au détour d’un article qui mettent doucement la puce à l’oreille. Des paroles attribuées au cabinet du secrétaire d’État au Numérique, sans nom propre, mais non sans conséquence : «  L’objectif du gouvernement est que tout citoyen qui souhaite contribuer à casser les chaines de transmission et de propagation du virus puisse le faire, librement, en toute sécurité et dans un cadre respectant sa vie privée  », peut-on lire dans un article de RTL du 23 avril.

Et vous, de quel côté serez-vous ? Du côté des bons citoyens, ceux qui s’engageront avec force et conviction pour arrêter le coronavirus ? Ou des autres, les dubitatifs, les égoïstes, ceux qui refuseront de télécharger StopCovid, l’application de traçage en cours de préparation, qui doit être présentée dans les grandes lignes ce mardi 28 avril à l’Assemblée nationale (probablement dans un très large texte qui ne laissera pas de place aux débats précis) ?

« Chaque téléchargement est une chance de plus d’éviter le redémarrage de l’épidémie », Cédric O

Les éléments de langage que l’on commence à entendre dans la bouche du gouvernement laissent entrevoir les limites de la notion de volontariat telle qu’on la conçoit et l’idéalise, en tant que « décision librement choisie et non imposée ». Dans un entretien au JDD, Cédric O, secrétaire d’État au Numérique affirme pourtant que « l’installation de l’application doit relever totalement du libre consentement ». Puis précise, dans la foulée : « Chaque téléchargement est une chance de plus d’éviter le redémarrage de l’épidémie. » Dit comme ça, c’est sûr que ça donne envie. Envie de prendre part à l’effort national et faire sa part pour lutter contre la propagation du virus. D’aider à faire cesser ce confinement qui s’étend sur la longueur, et de retrouver un semblant de vie sociale ou professionnelle, tout en minimisant les risques d’une seconde vague qui nous pend au nez, tant les incertitudes sur les mesures qui seront mises en place pour garantir la sécurité des Français sont grandes. De participer à « l’effort de guerre ».

Du côté du gouvernement, on rassure, on tempère : le « volontariat » est sur toutes les lèvres. Mais dans la situation qui nous occupe, peut-on encore vraiment parler d’absence de contrainte ?

Sur le plan juridique, les garanties doivent être exemplaires, et en théorie, elles le seront probablement : « Un employeur, ou toute autre personne, qui obligerait à utiliser [StopCovid] pourrait s’exposer à des poursuites pénales », assure Cédric O. Mais dans les faits ? Le dilemme sur l’installation ou non d’une telle application ne se passe pas uniquement au niveau de la loi. Dans une tribune mise en ligne à la mi-avril, des experts de l’Inria (institut français qui travaillait sur le développement de StopCovid, et qui a désormais un rôle plus consultatif), ont détaillé des exemples faciles à comprendre de façons potentielles de détourner l’application à des fins discriminatoires. La majeure partie d’entre elles concernent des scénarios hypothétiques très poussés et peu probables, mais qui gagnent en réalisme lorsque l’on imagine une société dans laquelle l’installation de l’app est très fortement recommandée.

Déjà, les injonctions à peine masquées tombent : « J’installerai l’app #StopCovid car cet outil peut sauver des vies », tweete Didier Paris, le député LREM, ajoutant un smiley clin d’œil complice à la fin de sa phrase. Qu’importe que l’application StopCovid n’existe pas encore.

Qu’importe que l’on ne sache pas comment le gouvernement, qui s’est mis dans une impasse technologique en refusant d’entrevoir la possibilité d’utiliser une autre solution que le protocole français (certes extrêmement robuste et souverain, mais incompatible avec les smartphones Apple, que 20 % des citoyens possèdent), va présenter cette application devant les députés et les Français. Que la solution Bluetooth soit si imprécise qu’elle risque de générer un nombre incalculable de faux négatifs, mais aussi de faux positifs. Que l’on n’ait aucune idée de la manière dont les personnes potentiellement infectées seront enregistrées dans le système, et qui aura le pouvoir d’appuyer sur le « bouton » virtuel qui préviendra les autres personnes ayant potentiellement été en contact avec elle (au UK, plus de 18 000 personnes doivent être recrutées pour la tâche). Qu’importe que d’autres pays aient renoncé à cette solution technologique, lui préférant un traçage humain par les autorités sanitaires, comme en Belgique, ou que d’autres aient basculé vers la solution décentralisée proposée par Apple et Google,  comme l’Allemagne.

Si vous installez StopCovid, vous sauverez peut-être des vies.

Alors, quid des Français qui préfèreront sortir sans activer leur Bluetooth ? Seront-ils considérés comme de moins bons citoyens, car ils refuseront de participer à un effort collectif, dont l’objectif est pourtant si noble ?

La CNIL doute de l’efficacité d’une application

À l’heure où nous écrivons ces lignes, le gouvernement français semble au moins avoir statué sur une ligne de conduite raisonnable : il s’agit de proposer une solution que l’on sait incomplète, mais qui pourrait « être utile ». En l’état, rien n’indique que ce postulat est faux. Le Conseil national du numérique, qui a rendu son avis le 24 avril, s’est dit favorable (sous réserve de garanties) à ce projet qu’il confirme n’être « qu’une partie de la réponse sanitaire ». La CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés), de son côté, considère que l’app « peut potentiellement aider  », mais doute de son caractère nécessaire, et se demande même si le gouvernement dispose « d’éléments suffisants pour avoir l’assurance raisonnable qu’un tel dispositif sera utile à la gestion de la crise ».

Dans son récent rapport sur la question StopCovid, la CNIL est d’ailleurs formelle : « Le volontariat signifie qu’aucune conséquence négative n’est attachée à l’absence de téléchargement ou d’utilisation de l’application. » Et de rappeler les évidences : ne pas conditionner l’accès aux tests et aux soins, le droit de sortie ou l’utilisation des transports en commun à l’utilisation d’une application de traçage. « Ceci constituerait en outre, en l’état du droit et selon l’analyse de la Commission, une discrimination. »

« Si les usages volontaires sont à privilégier, des options obligatoires ne peuvent être écartées. »

Du côté du Conseil scientifique, qui conseille Emmanuel Macron depuis le début de la crise, on ne va pourtant pas complètement à l’opposé de cette idée : «  L’usage de technologies numériques peut sensiblement accroître l’efficacité de ces mesures, qui doivent être mises en œuvre dans le contexte épidémique », affirme-t-il dans un avis rendu le 20 avril. Avant de continuer de manière beaucoup moins prudente : « Elles peuvent se conformer aux principes de protection des données personnelles, tout en pouvant aussi être plus dérogatoires en cas d’obligation. Si les usages volontaires sont à privilégier, des options obligatoires ne peuvent être écartées. »

Le consentement indirect n’a pas de limite

Évidemment, à côté de tels discours inconscients, la position de Cédric O et du gouvernement est un modèle de mesure et de nuance. À un niveau politique, il semble même évident que les élus n’aient pas d’autre choix que de tenter de proposer cette « brique technologique supplémentaire » aux Français. Dans le cas contraire, ceux-ci ne comprendraient peut-être pas pourquoi, partout dans le monde, les autres États lancent des applications présentées comme utiles, tandis que l’hexagone resterait hermétique à ces prétendues solutions supplémentaires.

Soyons bien clairs : il n’existe pas de Française ou Français qui, aujourd’hui, ne souhaite pas que la pandémie de coronavirus soit endiguée, que les lits de réanimation ne soient plus saturés, que le nombre de morts cumulées ne cesse de grimper. Mais les premiers éléments de langage laissent deviner une inévitable culpabilisation des masses, qui peut profondément égratigner la notion de volontariat prônée par l’État. Et permettent déjà de deviner le discours à venir : si cela n’a pas bien fonctionné, c’est que trop peu de citoyens auront joué le jeu. Le fond et la forme de l’application ne seront sûrement plus débattus, ni remis en cause.

« La pression sociale ou le sentiment de culpabilité pourrait faire naître un consentement induit, indirectement contraint  », résumait la députée Paula Forteza, spécialiste du numérique, dans un long billet le 18 avril. Et ce consentement indirect présente un risque encore plus large, intrinsèque à sa nature : il n’a pas de limite. Au Royaume-Uni, où une app de tracing a été lancée sur la base du volontariat, on envisage déjà d’en demander plus, à « ceux qui le veulent » : « Dans de futurs déploiements de l’app, les utilisateurs pourront choisir de donner à la NHS des informations supplémentaires pour nous aider à identifier les foyers et les tendances. Ceux qui accepteront de donner cette information additionnelle joueront un rôle clé (…) qui contribuera à protéger la santé des autres et à ramener le pays à la normale de façon contrôlée », a affirmé Matthew Gould, le responsable de la branche technologique de la NHS (l’équivalent de la Sécurité sociale).

Et qui n’aurait pas envie de sauver son pays de la crise ?

Source NUMERAMA

Covid-19 : une possible « deuxième vague plus violente » et des « mesures désespérées »…!

Christian Drosten, le virologue allemand à l’origine de la politique de tests de masse en Allemagne, s’inquiète d’une deuxième vague de Covid-19 plus violente que la première.

drosten

En période de pandémie, à chaque pays son virologue en vogue. A l’instar d’Anthony Fauci aux Etats-Unis, en Allemagne, le virologue Christian Drosten est en première ligne pour répondre à la crise du SARS-CoV-2. En poste au prestigieux hôpital de la Charité à Berlin, Christian Drosten, 48 ans, publie aussi un podcast quotidien (à réécouter sur le site de radio NDR pour les germanophones). Selon un sondage mené par le tabloïde allemand Bild, il serait le virologue en qui les Allemands ont le plus confiance.

A l’origine d’un test de diagnostic contre le SRAS, un autre coronavirus, en 2003, Christian Drosten est à l’origine de la politique de tests massifs de contaminations menée en Allemagne. Maintenant que le pays entame sa période de déconfinement, suivie de nombreux pays en Europe, le virologue s’inquiète d’une deuxième vague de virus qui serait plus violente que la première. Des interrogations dont il faut part dans un entretien accordé au journal néerlandais Hat Laatse Niews.

« Nous sommes sur le point de perdre complètement notre avance sur la maladie« 

Depuis le 20 avril 2020, l’Allemagne est le premier pays européen a avoir commencé un déconfinement progressif. Longtemps salué pour sa gestion de la crise, le pays a désormais rouvert les magasins de moins de 800 m2. Mais depuis la réouverture progressive, l’Allemagne enregistre un rebond du nombre de cas. Un chiffre à l’origine de l’inquiétude du virologue Christian Drosten. « Je regrette ce qu’il se passe depuis quelques jours. Nous sommes sur le point de perdre complètement notre avance sur la maladie« , estime le scientifique dans l’interview, pour qui le déconfinement trop en amont représente une erreur stratégique. « Nous sommes l’un des rares pays au monde où le nombre d’infections diminue. »

Le R0, le taux de reproduction du virus, c’est-à-dire le nombre de personnes qu’un malade infecte à son tour, pourrait à nouveau augmenter en Allemagne. Le R0 y est actuellement de 0,9 personnes. Il continue donc de se propager, mais grâce au confinement et aux mesures barrières, le taux de propagation est bien plus bas que ce qu’il n’a initialement été. « En ce moment, nous voyons des unités de soins intensifs à moitié vides en Allemagne« , explique le scientifique dans un autre entretien accordé au journal britannique Guardian. « C’est dû au fait que nous avons commencé très tôt les tests de diagnostic et à une grande échelle, c’est ainsi que nous avons stoppé l’épidémie, c’est-à-dire que nous avons réduit son taux de reproduction à moins de 1. Mais maintenant nous arrivons à ce que j’appelle ‘le paradoxe de la prévention’. Les gens estiment qu’on en a trop fait et il existe une pression politique et économique à revenir à la normale. Les gens voient que les hôpitaux ne sont plus débordés. Ils ne comprennent pas pourquoi leurs magasins doivent rester fermés. (…) Pour beaucoup de gens, je suis le méchant qui ralentit l’économie« , confie le virologue.

Une deuxième vague violente et des « mesures désespérées« 

Pourtant, si toutes les mesures barrière et les si les efforts sont abandonnés trop rapidement, une deuxième vague de contamination, plus puissante et moins facile à gérer que la première pourrait déferler sur le pays. « Le plan fédéral est de lever le confinement en douceur mais comme les états allemands, les Länder, fixent leurs propres règles, je crains que nous ne voyions beaucoup de créativité dans l’interprétation de ce plan. Je crains que le taux de reproduction ne croisse à nouveau et que nous devions affronter une deuxième vague. »

Les mesures pour répondre à cette deuxième vague encore plus dangereuses devront, selui lui, être bien plus extrêmes que lors de la première vague. « Nous nous retrouverons dans des situations où des camions-citernes remplis de désinfectant circuleront dans les rues, car ce sera les seules mesures, désespérées, pour combattre le virus« , selon Christian Drosten. Ce dernier étaye ses propos par une comparaison avec la grippe espagnole et ses ravages en 1918. Le virologue exprime qu’elle est d’abord apparue au printemps, période à laquelle elle s’est propagée de façon inégale. Disparue pendant quelques temps pendant l’été avec des mesures de couvre-feu, elle est revenue de plus belle, plus puissante encore, à l’automne qui a suivi. Le scientifique allemand explique que les 50 millions de morts causées par la grippe espagnole sont, pour la plupart, survenus durant cette deuxième vague automnale.

Les propos de Christian Drosten, qui concernent avant tout l’Allemagne peuvent s’appliquer à tous les pays dont le déconfinement se ferait trop rapidement. Pour autant, le virologue ne prêche pas une gestion de la crise « à l’allemande » pour tous les pays, bien au contraire. « Même en Allemagne, avec notre immense capacité à tester dirigée quasiment entièrement vers les personnes ayant des symptômes, nous n’avons pas eu plus de 8% de résultats positifs. Donc je pense que les tests ciblés doivent être ce qu’il y a de mieux, en restant concentrés sur les personnes vraiment vulnérables, le personne hospitalier et le personnel de soin dans les établissements spécialisés par exemple. » Christian Dorsten rappelle que 60 à 70% de la population doit être porteuse d’anticorps pour atteindre l’immunité de groupe. « Mais en Europe et aux Etats-Unis, les tests ne sont pas fiables. Tous présentent des faux positifs. » Une situation complexe à laquelle, pour le moment, aucun virologue ni d’Allemagne ni d’ailleurs n’a de réponse.

Source SCIENCES AVENIR.

Coronavirus : « J’ai peur de les contaminer… » Revoir ses grands-parents après le 11 mai, un dilemme…!

Les retrouvailles familiales seront possibles après la levée du confinement, mais beaucoup craignent de contaminer leurs parents ou grands-parents, alors que les plus âgés sont plus gravement touchés par l’épidémie.

Coronavirus : « J’ai peur de les contaminer… » Revoir ses grands-parents après le 11 mai, un dilemme

  • En France, le confinement instauré dès le 17 mars pour endiguer l’épidémie de coronavirus sera levé à partir du 11 mai.
  • Dans certaines familles, les générations séparées par le confinement pourront donc se déplacer pour se revoir. Mais de nombreux internautes, inquiets par la forte part des personnes âgées parmi les victimes du Covid-19, sont partagés sur d’éventuelles retrouvailles.
  • Certains comptent revoir leurs papys et mamies en prenant des précautions, par besoin pressant de les retrouver et pour rompre un isolement parfois mal vécu par les seniors. D’autres ne préfèrent pas, par crainte de les contaminer. Leurs aînés sont tout autant partagés sur les risques qu’ils encourent en se déconfinant à partir d’un certain âge.

« C’est immensément difficile de faire un choix. Je suis tiraillée entre ce que dicte mon cœur, et ma raison ». Nathalie, 45 ans, résume bien le dilemme auquel beaucoup de Français sont confrontés : après plusieurs semaines sans se voir, à cause du confinement, pourra-t-on revoir ses grands-parents sans crainte après le 11 mai ? Partager à nouveau des moments avec ses petits-enfants ?  20 Minutes vous a interrogés, jeunes et moins jeunes, et vous avez été près de 200 à nous répondre.

Le gouvernement doit présenter son plan de déconfinement la semaine prochaine. Lorsqu’il a annoncé une levée progressive du confinement, Emmanuel Macron a précisé que les personnes âgées devraient, « pour leur protection […], rester, même après le 11 mai, confinées, tout au moins dans un premier temps ». Une annonce motivée par le lourd bilan des décès liés au Covid-19 chez les seniors. « L’âge médian de décès observé est de 84 ans », a indiqué ce mardi Jérôme Salomon, directeur général de la santé. Cette recommandation ne devrait toutefois pas être obligatoire  pour ne pas « discriminer » les citoyens, a depuis précisé l’Elysée. Mais comment protéger les séniors après le confinement ? A tout âge, les lecteurs de 20 Minutes sont très partagés.

Rester confinés, pour préserver sa santé

Du côté des aînés, certains préfèrent éviter les retrouvailles familiales. « Je me priverai encore de mes petits enfants. Eux ne le souhaitent pas, mais j’ai peur de la maladie », dit Henry, 72 ans. Comme lui, Odette « attendra des jours meilleurs pour voir » ses proches. Pour combler le manque, Dominique et son épouse se consoleront grâce au « téléphone, SMS, MMS, Skype » pour communiquer avec leurs petits-enfants, et Jacques, 73 ans, « utilisera FaceTime, en attendant qu’un traitement soit disponible pour reprendre une vie normale ».

D’autant que certains font partie, au-delà de leur âge, des catégories considérées comme étant « à risques » face au coronavirus. « Je suis diabétique de type 2. Il serait dangereux pour moi de me déconfiner, je pourrais être contaminé et il faudrait alors des moyens importants pour me soigner, alors que je peux l’éviter en restant confiné », estime Christian, 69 ans. « Il vaut mieux que le système de santé soit disponible pour les forces vives du pays ». Christiane, 75 ans, privilégiera elle aussi sa santé. « Je préfère être confinée dans mon appartement que dans mon cercueil. Ma famille, parce qu’elle m’aime, le comprendra ». En revanche, Annie, 67 ans est « en colère » contre les autorités conseillant le confinement pour les personnes âgées. « Je ne veux pas être infantilisée ni traitée comme une paria ! »

« Je me vois mal leur refuser de voir leurs petites-filles »

Ce principe de précaution n’est pas l’apanage des plus âgés. Du côté des plus jeunes aussi, beaucoup veulent éviter les contacts avec « leurs vieux ». Alexandra, infirmière de 25 ans, et Céline, enseignante de 42 ans, se sentent trop exposées au virus de par leur activité professionnelle, et renonceront donc à revoir leurs proches âgés. Nadine, 20 ans, conseillera à sa grand-mère de 74 ans « de restreindre ses déplacements ».

Anne anticipe une discussion compliquée. « Je crains que mes parents soient très (trop) tentés de demander à voir mes filles. Or ils ont 80 ans et je trouve cela trop imprudent. Un seul oubli de geste barrière et ce serait la catastrophe assurée. Mais je me vois mal leur refuser de voir leurs petites-filles, ce serait peut-être un sujet de dispute », s’inquiète cette quadragénaire.

Des retrouvailles avec les gestes barrières, ou à condition d’un dépistage

Certains ne reverront leurs ascendants qu’avec de multiples précautions. Pour Nathalie, cela dépendra de si elle peut continuer à télétravailler ou non. « Si je retourne au bureau, je vais devoir prendre les transports, et m’exposer au coronavirus », s’inquiète cette Francilienne. « Donc je ne pourrai pas revoir mon père, veuf, de 80 ans, car je le mettrais potentiellement en danger », se désole-t-elle.

« On ne se prendra pas dans les bras, on prendra un café loin l’un de l’autre, on se lavera bien les mains », liste Isa*, 31 ans, qui n’a pas vu ses grands-parents depuis janvier. « J’ai peur de les contaminer, mais les entendre déprimer au téléphone, c’est dur », poursuit-elle. « Ils m’ont demandé d’entendre aussi leurs envies. Ils sont vers la fin de leur vie, à quoi sert de vivre encore si c’est pour rester seul dans son coin ? » Alice, 31 ans, appliquera le choix de sa grand-mère de 91 ans. « Je pense qu’elle préférera prendre le risque de voir sa famille plutôt que celui de mourir seule ».

Pour être sûrs de ne pas être porteurs du virus, certains internautes posent la condition du dépistage. Alphonsine, 30 ans, veut se faire tester avant de revoir ses grands-parents. A 67 ans, Dominique voudrait elle aussi que son fils, sa belle-fille et leur enfant soit testés. « C’est la seule solution pour que l’on puisse se revoir. Je n’ose même pas imaginer qu’un membre de ma famille soit responsable de ma mort, cela serait insupportable pour eux. »

Se revoir avant de retourner à l’école ou au bureau

D’autres utiliseront la « fenêtre temporelle » du 11 mai pour en profiter et faire une réunion de famille, avant de cesser à nouveau les contacts avec les seniors. « Je viens d’avoir un bébé et ses grands-parents n’ont pas encore pu la voir », regrette Françoise. « On envisage de revoir nos parents dès la fin du confinement. On estime que c’est à ce moment-là que le risque sera le moins élevé pour eux, puisqu’on est resté confiné depuis deux mois. C’est difficile de ne pas les voir en ce moment où on aurait plein de choses à partager avec eux ».

« Nos enfants et petits-enfants nous manquent énormément, donc nous allons nous retrouver le 10 mai histoire de refaire le plein de câlins et bisous », se réjouit Chantal, 58 ans, et « à risque » du fait de ses problèmes de santé. « Comme ils ont tous respecté le confinement depuis le 17 mars, cela n’est pas risqué. Mais ensuite ils vont retourner au bureau ou à l’école. Donc nous retournerons nous confiner, et attendrons… un traitement avant de nous revoir ».

« Je suis vieille et j’aimerais profiter de la vie avant qu’il ne soit trop tard »

Le besoin de voir sa famille surpasse (un peu) la peur du virus pour certains internautes. « C’est très difficile pour ma grand-mère, elle est très triste, mange et dort peu. Alors je préfère prendre le risque, et aller la voir, plutôt qu’elle meure seule de chagrin », témoigne Delphine. Pour les mêmes raisons, Nicolas, 43 ans, ira voir sa grand-mère de 87 ans, « confinée dans sa résidence pour personnes âgées, dans des conditions presque carcérales ».

Quant aux seniors, ils sont nombreux à nous confier leur souffrance face à cet isolement forcé. Marcelle, veuve depuis trois mois, s’était investie dans le bénévolat au sein d’une ludothèque. « Cela me faisait beaucoup de bien moralement. Mais depuis le confinement, je ne vois plus personne. Mes enfants et petits-enfants me manquent, ce deuxième mois est très dur. Je ne suis plus motivée », souffle la sexagénaire. Certains veulent donc rompre leur confinement, comme Pierrette, 70 ans. « Je ne compte pas rester enfermée après le 11 mai, car je suis vieille et j’aimerais profiter de la vie avant qu’il ne soit trop tard. »

* A sa demande, le prénom a été changé.

Source 20 MINUTES.

L’association Bien Vieillir Ensemble en Bretagne appelle à un « Grenelle des vieux »…!

Après le rétropédalage du gouvernement et du conseil scientifique sur la question du déconfinement des personnes âgées il y a plusieurs jours, l’association Bien Vieillir Ensemble en Bretagne tient à défendre les seniors : « arrêtez de nous infantiliser ».

Un appel à un « Grenelle des vieux » est lancé.

L'association Bien Vieillir Ensemble en Bretagne appelle à un "Grenelle des vieux" - photo d'illustration

Lors de son allocution du lundi 13 avril dernier, Emmanuel Macron annonçait une fin progressive du confinement à partir du 11 mai. Le vendredi suivant 17 avril, l’Elysée faisait machine arrière « il ne faut discriminer personne ». Ces revirements ont poussé l’association Bien Vivre ensemble en Bretagne à réagir : « les personnes âgées doivent être les acteurs de leur vie. Arrêtez de les infantiliser ! » écrit l’association dans un communiqué. Sa présidente Joëlle Le Gall appelle à un « Grenelle des vieux ».

Rennes le 23 04 2020
Communiqué de la Fédération bretonne BVE.BZH
Les personnes âgées doivent être les acteurs de leur vie. Elles refusent de se laisser instrumentaliser par ceux qui décident pour eux, Arrêtez de les infantiliser !
Elles représentent 18 millions de français, citoyens à part entière avec des droits et des devoirs, commetout Français dans une république démocratique qui porte des valeurs universelles et condamne toute discrimination.
Tout citoyen doit aujourd’hui porter haut et fort ces valeur.
Si j’ai décidé de pousser ce coup gueule, c’est parce que je m’y sens d’autant plus autorisée que je faispartie des « VIEUX ». Pour moi VIEUX est le pendant de JEUNES et ce n’est pas une appellation vulgaire. On doit être fiers d’être vieux car on a traversé une existence, apprenant chaque jour de nos joies, de nos échecs de nos douleurs. Or, notre Sagesse qui est due à notre expérience ne veut pas dire démission ni retrait de la vie mais bien au contraire, c’est une qualité qui permet de refuser l’inacceptable. Or ce que vous vivons aujourd’hui et depuis des années est inacceptable. Les « VIEUX » on sait venir les trouver : – Pour leur faire porter le poids de l’accompagnement de leurs proches en situation de perte d’autonomie, « Onze millions de Français font économiser 11 milliards d’euros à l’État… – Pour ponctionner leurs retraites, de la CSG* afin d’aider les jeunes a retrouver un emploi, pas simplement en traversant la rue.– Pour réduire leurs retraites du poids de la CASA* afin de participer au financement de « la dépendance » au cas où ils en seraient victimes. Bel exemple d’un financement universel !.– Pour acquitter la note indécente du tarif Hébergement en EHPAD, les obligeant à utiliser leurs  revenus et leur patrimoine, et en étant obligé malgré tout de faire appel à leurs enfants quand lesmoyens ne sont pas suffisants. On imagine la situation des seniors de demain avec des retraites encore plus faibles.
Alors oui, une fois de plus, je veux pousser un coup de gueule et dire que nous en avons assez :– Assez que notre vie soit manipulée par des technocrates au service de politiques publiques dans le double but de nous mettre à l’écart d’une vie citoyenne, et de nous ponctionner comme si nous étions riches avec 1300 euros par mois ; les femmes âgées étant les premières victimes de cette injustice.– Assez d’être pris pour des sous citoyens irresponsables et inutiles.Alors oui, j’appelle aujourd’hui à une prise de conscience de toutes et tous, à se mobiliser pour refuser cette mise à l’écart et retrouver notre vraie place dans la société y compris pour ceux, victimes d’une maladie invalidante ou d’un accident entraînant une perte d’autonomie. Parce que vieillir n’est pas une infirmité, et si ça l’était cela se saurait, car bon nombre d’académiciens, de sénateurs, d’élus, d’acteurs, de chanteurs seraient alors mis aussi au rencart en attendant leur fin prochaine.
Alors oui, INDIGNONS NOUS, la coupe est plaine !Nous sommes décidés à poursuivre ce combat d’autant plus que la crise sanitaire en cours, nous montre à quel point nous continuons à être manipulés.
Depuis le début de cette crise, on nous dit tout et son contraire.– Concernant les masques, on nous a d’abord dit que « c’était inutile et difficile à porter » dixit laporte parole du gouvernement (Sibeth Ndiaye). Or depuis, l’académie de médecine (ProfesseurMATTEI) vient de recommander pour tous le port du masque dès aujourd’hui, sans attendre le 11 mai.Q
Confinement dé-confinement, on n’y comprends plus rien.– En ce qui concerne les visites dans les HPAD, le protocole de recommandation de Jérôme GUEDJ(commande du gouvernement) ne tient pas compte pour de nombreux établissements de leur incapacité d’appliquer ces mesures préventives par manque de moyens matériels et de personnels,d’autant plus qu ‘avant cette crise ils se sentaient déjà démunis. C’est dès le début de la crise qu’il fallait s’inquiéter de ce confinement obligatoire et du manque de moyens dans les EHPAD. Lepersonnel qui a attendu des semaines avant de voir arriver en nombre suffisants les masques et les blouses s’est senti abandonné.Après la crise il faudra qu’on nous rende compte de ces défaillances et de leurs conséquences sur le nombre de décès.
Quel avenir pour nos citoyens âgées si nous abandonnons le combat.
Quand je dis notre combat ce n’est pas seulement le combat des associations, je parle du combat de tous pour dire « STOP ». Nous réclamons un grenelle « des VIEUX » pour mettre en place les solution sadaptées et nécessaires à l’évolution de la société dont ils font partie intégrante. A ce titre le Danemark a mis en place dès 1996 des « conseils des Seniors », organismes destinés à permettre aux personnes de plus de 60 ans de s’exprimer sur la réglementation et les réformes locales les concernant. A ce titre, le Danemark a mis en place dès 1996 des « conseils des seniors », organismes destinés à permettre aux personnes de plus de 60 ans de s’exprimer sur la réglementation et les réformes locales les concernant.A la différence d’autres pays européens, cette structure est obligatoire dans chaque municipalité.
Il y a un avant et il y aura un après crise.
A nous de nous saisir de cette extraordinaire opportunité qui nous est offerte, de condamner les dysfonctionnements de nos sociétés et à nous, d’aider à la construction d’un monde meilleur qui ne pourra être en aucun cas celui d’avant. A nous de nous joindre aux femmes et des hommes de bonne volonté afin de trouver ensemble une issue pour rebondir et changer le cours de l’histoire. A nous de pousser les portes et les murs de nos institutions afin de lutter contre l’autisme de certains responsables, niant la nécessaire transformation d’un système à bout de souffle, qui nous projette dans une discrimination indigne de notre pays. Dans cette perspective, la création d’un cinquième risque est incontournable ; il imposera une prestation universelle financée par tous pour accompagner la perte d’autonomie de tout citoyen quel que soit son âge, permettant ainsi de répondre à l’accompagnement de ses réels besoins et protéger son autonomie restante. INDIGNONS NOUS et soyons à la hauteur des engagements à prendre et des actions à mener pour lebien de tous. Nous ne devons pas nous laisser déshumaniser par ceux qui prétendent décider pour nous ; nous sommes tout a fait capable de savoir ce que nous voulons. Unissons nous pour avancer avec lucidité et persévérance, soyons force de propositions pour construire tous ensemble notre devenir.
Aujourd’hui la crise sanitaire qui révèle crûment les dysfonctionnements de nos sociétés justifie notre engagement. Que demandons nous, sinon d’être tout simplement et jusqu’au bout, les acteurs de notre propre vie.
Joëlle LE GALL Présidente de la Fédération bretonne BVE.BZH (Bien vieillir ensemble en Bretagne)contact : 06 61 46 02 43courriel, legall.joelle@wanadoo.fr
*(contribution Sociale Généralisée)*(Contribution Additionnelle de Solidarité pour l’Autonomie).

« Je dis oui, indignons-nous, la coupe est pleine ! – Joëlle Le Gall

La présidente de l’association veut que cette période permette une réflexion sur la place des seniors dans notre société : « Je le dis d’autant plus fort que nous vivons dans une région, la Bretagne, qui toujours a eu la force d’avancer et de dire que nous les bretons ne voulions pas nous laisser marcher sur les pieds. Et bien continuons ! Parce que nous, population âgée de Bretagne, voulons agir de façon à être entendus, de façon à pouvoir décider pour nous. »

L’ancienne présidente nationale de la Fédération des associations et amis de personnes âgées et de leurs familles veut prendre exemple sur le modèle danois : « Ils ont créé un conseil des seniors. Chaque municipalité a l’obligation d’entendre les seniors et de respecter leurs choix. Et bien en Bretagne, considérons que c’est la première chose à faire pour avancer. » Ces conseils permettent aux seniors danois d’être partie prenante des décisions les concernant.

Source OUEST FRANCE.

Chaleur, soleil… La météo a-t-elle un impact sur le coronavirus ?…

Plusieurs théories émergent et laissent penser que la météo aurait un impact sur le coronavirus Covid-19.

Mais un écart de température ou une différence climatique, ne suffiront pas à faire disparaître la pandémie.

Chaleur, soleil... La météo a-t-elle un impact sur le coronavirus ?

La chaleur pourrait annihiler le coronavirus Covid-19. C’est l’une des affirmations qu’avait prononcée Donald Trump début avril, indique Numérama. La vérité semble s’éloigner de cette assurance. Les scientifiques font preuve de modération quant au rôle de la chaleur dans la propagation de la pandémie. L’Académie nationale des sciences a adressé une lettre de huit pages à la Maison Blanche le 7 avril 2020.

Dans cette dernière, il y est expliqué que le virus ne disparaîtra pas avec la venue du printemps et de l’été. Cependant, il a été démontré que la chaleur et l’humidité jouerait un rôle dans la survie du coronavirus Covid-19. Ce n’est encore que théorique, et ce lien ne ferait pas disparaître la pandémie, mais pourrait l’atténuer. Ce phénomène prouverait la nature saisonnière de la maladie semblable à la grippe qui, chaque hiver, entraîne des épidémies.

1. Différentes études se rejoignent

D’autres expériences ont donc été menées pour confronter le virus à la chaleur. Les résultats ont d’ailleurs été publiés dans le magazine The Lancet Microbe le 2 avril 2020 : le coronavirus Covid-19 serait sensible à la chaleur, et plus stable à des températures fraîches, aux alentours des 4°C. Ces résultats ne sont en revanche pas à prendre pour acquis, car les laboratoires ne peuvent pas recréer à la perfection les conditions réelles de l’environnement extérieur.

Une autre étude pré-publiée début avril et produite par le MIT (Massachusetts Institute of Technology) en précise encore davantage. Le taux de transmission le plus fort se situerait dans les régions exposées à une température entre 3°C et 17°C. Au-delà de 18°C, la propagation serait plus faible. Tous ces travaux de recherches restent toutefois purement théoriques.

2. Rien n’est encore officiel

Ces études sont en effet des « preprint », c’est-à-dire qu’elles n’ont pas encore été acceptées par le comité de rédaction d’une revue scientifique. Même s’il existe bel et bien une corrélation entre les différences de température et le degré de propagation du coronavirus Covid-19, il ne peut pas y avoir de certitude quant au lien de causalité.

Des facteurs supplémentaires peuvent également contribuer aux différentes évolutions du virus. D’autant plus que ces rapports possèdent une limite importante à prendre en compte : elles ne se basent que sur les cas déclarés, et non les asymptomatiques.

Par ailleurs, même si ces théories s’avéraient réelles, la chaleur seule ne suffirait pas à détruire la maladie. Voici pourquoi.

3. Un ralentissement, mais pas une annihilation

La hausse de la chaleur et de l’humidité qui accompagne l’arrivée des périodes printanières et estivales n’empêcherait pas la transmission du coronavirus Covid-19, informe Numérama. Dans le meilleur des cas, cela ralentirait sa propagation.

« Bien qu’on puisse s’attendre à une légère diminution de la contagiosité du SRAS-CoV-2 par un temps plus chaud et plus humide, il n’est pas raisonnable de s’attendre à ce que ces diminutions à elles seules ralentissent suffisamment la transmission », a détaillé Marc Lipsitch, le directeur du Center for Communicable Disease Dynamics au MIT.

 

Source PLANET.

 

La discrimination silencieuse des soignants, parents d’un enfant en situation de handicap…

Depuis des semaines, chaque soir, à 20 heures, les français applaudissent les personnels soignants ou du secteur médico-social, qui sont en première ligne pour combattre l’épidémie et sauver des vies.

La discrimination silencieuse des soignants, parents d’un enfant en situation de handicap...

Parmi eux se trouvent des parents d’enfants en situation de handicap. Ils ont le droit, comme les autres, de bénéficier des modes de garde organisés, sur chaque commune, pour assurer l’accueil de leur enfant.

Sauf que pour un grand nombre d’entre eux, ils se heurtent aux mêmes phénomènes qu’ils connaissaient déjà avant le confinement, à savoir la réticence voire le refus de prendre en charge leur enfant, parce qu’il présente un handicap.

Les raisons invoquées sont toujours les mêmes : méconnaissance du handicap, insuffisance de l’encadrement, manque de qualification, peur de mal faire, pas de moyens financiers pour renforcer l’équipe. Plus encore, la difficulté de leur enfant à comprendre le contexte et à respecter les gestes barrières devient un argument pour justifier du refus d’accueil.

« Ce matin, à 9h30, le cabinet de la Ministre m’appelle pour gérer une situation de crise sur une grande métropole française », confie Laurent Thomas, responsable de la Plate-Forme Tous Mobilisés. « Anne, infirmière libérale, se trouve devant l’entrée de l’école où est organisé l’accueil collectif pour les enfants des personnels prioritaires. Trois personnes de la mairie lui bloquent l’entrée. Elle a deux enfants autistes. Ils acceptent son aîné, mais pas son petit frère, parce qu’il n’a pas le langage et présente ce qu’ils nomment des troubles du comportement. J’appelle la maman sur son portable. Elle est en larmes. Les patients de sa tournée, dont une partie sont atteints du covid-19, l’attendent. Elle est déjà en retard. Le responsable du site lui demande de faire sa tournée avec son enfant ! ».

En moins de trentre minutes, la Plate-Forme, en lien avec deux associations locales spécialisées dans l’accompagnement des familles ayant un enfant en situation de handicap, trouve une solution et depêche deux intervenants, sur le site, pour renforcer l’équipe du lieu d’accueil et prendre en charge Mathis.

L’après-midi, une réunion en visio-conférence est organisée par la Plate-Forme Tous Mobilisés avec la Mairie, la maman et les associations locales. « On est dans un autre monde », se désole Laurent Thomas, « tout semble compliqué ou impossible« . Entre 8h30 et 12h, l’enfant est pris en charge par l’enseignant et l’AESH. Mais rien n’est prévu sur le temps périscolaire, entre 8h et 8h30, sur le créneau du midi, le temps que la maman finisse sa tournée, ni le mercredi matin. La suggestion de faire embaucher l’AESH par la Mairie se heurte aux compléxités de recrutement : « cela prend entre deux et trois semaines, pour suivre le processus RH, vérifier la moralité de la personne… » indique la responsable du service éducation de la Mairie. Une association spécialisée dans le répit des familles propose un intervenant sur l’ensemble des temps : « Oui, mais il faut établir une convention et qui va prendre en charge les coûts ? », renchérit la responsable du service éducation.

Finalement, en fin de journée, sous la pression conjuguée de la Plate-Forme, du cabinet de la Ministre et de la Préfecture, une solution est trouvée. La Mairie embauchera un vacataire qui s’occupera de Mathis sur l’ensemble des temps périscolaires. Sauf que cette personne ne connait pas Mathis, n’a aucune expérience auprès d’enfants en situation de handicap et n’aura sans doute aucun soutien pour l’aider dans cette prise en charge. Mais la maman n’a pas le choix. C’est donc la boule au ventre qu’elle va déposer, chaque jour, ses enfants, parce que sa mission est d’être en première ligne, mais elle sait, au fond d’elle même, qu’elle envoie aussi ses enfants en première ligne, avec leurs fragilités, sans savoir si leur prise en charge sera bienveillante.

Une histoire parmi d’autres ? En l’espace d’une semaine, la Plate-Forme a reçu 15 autres situations analogues. Dans la majorité des cas, les parents ont du se mettre en arrêt, privant ainsi nos services de santé de leurs compétences et de leur engagement. D’autres ont fait appel à des services d’aide à domicile, mais c’est 25€ de l’heure en moyenne. Pour le moment, la Plate-Forme assure, dans la plupart des cas, la garantie financière, le temps qu’un financement soit trouvé… sans aucune certitude.

Ces situations, les parents ayant un enfant en situation de handicap les connaissent bien, conduisant la plupart d’entre eux à renoncer à ce droit d’accès aux lieux d’accueil collectifs. « Mais qui aurait pu imaginer, qu’en cette période de crise sanitaire majeure, on fasse subir aux soignants, qui chaque jour sauvent des vies, cette pression, particulièrement violente et intolérable en raison du handicap de leur enfant ? », conclue Laurent Thomas.

La Plate-Forme a saisi le Défenseur des droits, et continue, chaque jour à accompagner les familles et leur trouver des solutions, au cas par cas…

La Plate-Forme TOUS MOBILISES accompagne les soignants ou personnels prioritaires à trouver une solution de garde pour leur enfant en situation de handicap : 0 805 035 800

Source GRANDIR ENSEMBLE.