L’association Bien Vieillir Ensemble en Bretagne appelle à un « Grenelle des vieux »…!

Après le rétropédalage du gouvernement et du conseil scientifique sur la question du déconfinement des personnes âgées il y a plusieurs jours, l’association Bien Vieillir Ensemble en Bretagne tient à défendre les seniors : « arrêtez de nous infantiliser ».

Un appel à un « Grenelle des vieux » est lancé.

L'association Bien Vieillir Ensemble en Bretagne appelle à un "Grenelle des vieux" - photo d'illustration

Lors de son allocution du lundi 13 avril dernier, Emmanuel Macron annonçait une fin progressive du confinement à partir du 11 mai. Le vendredi suivant 17 avril, l’Elysée faisait machine arrière « il ne faut discriminer personne ». Ces revirements ont poussé l’association Bien Vivre ensemble en Bretagne à réagir : « les personnes âgées doivent être les acteurs de leur vie. Arrêtez de les infantiliser ! » écrit l’association dans un communiqué. Sa présidente Joëlle Le Gall appelle à un « Grenelle des vieux ».

Rennes le 23 04 2020
Communiqué de la Fédération bretonne BVE.BZH
Les personnes âgées doivent être les acteurs de leur vie. Elles refusent de se laisser instrumentaliser par ceux qui décident pour eux, Arrêtez de les infantiliser !
Elles représentent 18 millions de français, citoyens à part entière avec des droits et des devoirs, commetout Français dans une république démocratique qui porte des valeurs universelles et condamne toute discrimination.
Tout citoyen doit aujourd’hui porter haut et fort ces valeur.
Si j’ai décidé de pousser ce coup gueule, c’est parce que je m’y sens d’autant plus autorisée que je faispartie des « VIEUX ». Pour moi VIEUX est le pendant de JEUNES et ce n’est pas une appellation vulgaire. On doit être fiers d’être vieux car on a traversé une existence, apprenant chaque jour de nos joies, de nos échecs de nos douleurs. Or, notre Sagesse qui est due à notre expérience ne veut pas dire démission ni retrait de la vie mais bien au contraire, c’est une qualité qui permet de refuser l’inacceptable. Or ce que vous vivons aujourd’hui et depuis des années est inacceptable. Les « VIEUX » on sait venir les trouver : – Pour leur faire porter le poids de l’accompagnement de leurs proches en situation de perte d’autonomie, « Onze millions de Français font économiser 11 milliards d’euros à l’État… – Pour ponctionner leurs retraites, de la CSG* afin d’aider les jeunes a retrouver un emploi, pas simplement en traversant la rue.– Pour réduire leurs retraites du poids de la CASA* afin de participer au financement de « la dépendance » au cas où ils en seraient victimes. Bel exemple d’un financement universel !.– Pour acquitter la note indécente du tarif Hébergement en EHPAD, les obligeant à utiliser leurs  revenus et leur patrimoine, et en étant obligé malgré tout de faire appel à leurs enfants quand lesmoyens ne sont pas suffisants. On imagine la situation des seniors de demain avec des retraites encore plus faibles.
Alors oui, une fois de plus, je veux pousser un coup de gueule et dire que nous en avons assez :– Assez que notre vie soit manipulée par des technocrates au service de politiques publiques dans le double but de nous mettre à l’écart d’une vie citoyenne, et de nous ponctionner comme si nous étions riches avec 1300 euros par mois ; les femmes âgées étant les premières victimes de cette injustice.– Assez d’être pris pour des sous citoyens irresponsables et inutiles.Alors oui, j’appelle aujourd’hui à une prise de conscience de toutes et tous, à se mobiliser pour refuser cette mise à l’écart et retrouver notre vraie place dans la société y compris pour ceux, victimes d’une maladie invalidante ou d’un accident entraînant une perte d’autonomie. Parce que vieillir n’est pas une infirmité, et si ça l’était cela se saurait, car bon nombre d’académiciens, de sénateurs, d’élus, d’acteurs, de chanteurs seraient alors mis aussi au rencart en attendant leur fin prochaine.
Alors oui, INDIGNONS NOUS, la coupe est plaine !Nous sommes décidés à poursuivre ce combat d’autant plus que la crise sanitaire en cours, nous montre à quel point nous continuons à être manipulés.
Depuis le début de cette crise, on nous dit tout et son contraire.– Concernant les masques, on nous a d’abord dit que « c’était inutile et difficile à porter » dixit laporte parole du gouvernement (Sibeth Ndiaye). Or depuis, l’académie de médecine (ProfesseurMATTEI) vient de recommander pour tous le port du masque dès aujourd’hui, sans attendre le 11 mai.Q
Confinement dé-confinement, on n’y comprends plus rien.– En ce qui concerne les visites dans les HPAD, le protocole de recommandation de Jérôme GUEDJ(commande du gouvernement) ne tient pas compte pour de nombreux établissements de leur incapacité d’appliquer ces mesures préventives par manque de moyens matériels et de personnels,d’autant plus qu ‘avant cette crise ils se sentaient déjà démunis. C’est dès le début de la crise qu’il fallait s’inquiéter de ce confinement obligatoire et du manque de moyens dans les EHPAD. Lepersonnel qui a attendu des semaines avant de voir arriver en nombre suffisants les masques et les blouses s’est senti abandonné.Après la crise il faudra qu’on nous rende compte de ces défaillances et de leurs conséquences sur le nombre de décès.
Quel avenir pour nos citoyens âgées si nous abandonnons le combat.
Quand je dis notre combat ce n’est pas seulement le combat des associations, je parle du combat de tous pour dire « STOP ». Nous réclamons un grenelle « des VIEUX » pour mettre en place les solution sadaptées et nécessaires à l’évolution de la société dont ils font partie intégrante. A ce titre le Danemark a mis en place dès 1996 des « conseils des Seniors », organismes destinés à permettre aux personnes de plus de 60 ans de s’exprimer sur la réglementation et les réformes locales les concernant. A ce titre, le Danemark a mis en place dès 1996 des « conseils des seniors », organismes destinés à permettre aux personnes de plus de 60 ans de s’exprimer sur la réglementation et les réformes locales les concernant.A la différence d’autres pays européens, cette structure est obligatoire dans chaque municipalité.
Il y a un avant et il y aura un après crise.
A nous de nous saisir de cette extraordinaire opportunité qui nous est offerte, de condamner les dysfonctionnements de nos sociétés et à nous, d’aider à la construction d’un monde meilleur qui ne pourra être en aucun cas celui d’avant. A nous de nous joindre aux femmes et des hommes de bonne volonté afin de trouver ensemble une issue pour rebondir et changer le cours de l’histoire. A nous de pousser les portes et les murs de nos institutions afin de lutter contre l’autisme de certains responsables, niant la nécessaire transformation d’un système à bout de souffle, qui nous projette dans une discrimination indigne de notre pays. Dans cette perspective, la création d’un cinquième risque est incontournable ; il imposera une prestation universelle financée par tous pour accompagner la perte d’autonomie de tout citoyen quel que soit son âge, permettant ainsi de répondre à l’accompagnement de ses réels besoins et protéger son autonomie restante. INDIGNONS NOUS et soyons à la hauteur des engagements à prendre et des actions à mener pour lebien de tous. Nous ne devons pas nous laisser déshumaniser par ceux qui prétendent décider pour nous ; nous sommes tout a fait capable de savoir ce que nous voulons. Unissons nous pour avancer avec lucidité et persévérance, soyons force de propositions pour construire tous ensemble notre devenir.
Aujourd’hui la crise sanitaire qui révèle crûment les dysfonctionnements de nos sociétés justifie notre engagement. Que demandons nous, sinon d’être tout simplement et jusqu’au bout, les acteurs de notre propre vie.
Joëlle LE GALL Présidente de la Fédération bretonne BVE.BZH (Bien vieillir ensemble en Bretagne)contact : 06 61 46 02 43courriel, legall.joelle@wanadoo.fr
*(contribution Sociale Généralisée)*(Contribution Additionnelle de Solidarité pour l’Autonomie).

« Je dis oui, indignons-nous, la coupe est pleine ! – Joëlle Le Gall

La présidente de l’association veut que cette période permette une réflexion sur la place des seniors dans notre société : « Je le dis d’autant plus fort que nous vivons dans une région, la Bretagne, qui toujours a eu la force d’avancer et de dire que nous les bretons ne voulions pas nous laisser marcher sur les pieds. Et bien continuons ! Parce que nous, population âgée de Bretagne, voulons agir de façon à être entendus, de façon à pouvoir décider pour nous. »

L’ancienne présidente nationale de la Fédération des associations et amis de personnes âgées et de leurs familles veut prendre exemple sur le modèle danois : « Ils ont créé un conseil des seniors. Chaque municipalité a l’obligation d’entendre les seniors et de respecter leurs choix. Et bien en Bretagne, considérons que c’est la première chose à faire pour avancer. » Ces conseils permettent aux seniors danois d’être partie prenante des décisions les concernant.

Source OUEST FRANCE.

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