Sarthe. Elsa publie un ouvrage sur l’autisme…

Dans son livre intitulé « Pour un autre regard », la Mancelle Elsa Corbeau donne des clés pour mieux comprendre ce trouble neuro-« développemental ».

Sarthe. Elsa publie un ouvrage sur l’autisme... Elsa Corbeau

En 2015, Elsa Corbeau se lançait dans l’écriture du manuscrit de Pour un autre regard, un ouvrage consacré à l’autisme. « Le fait d’avoir travaillé avec des enfants porteurs de handicap m’a donné envie d’en savoir plus sur cette maladie neurologique encore taboue en France », confie la Mancelle de 23 ans, auxiliaire de puériculture de formation.

En septembre 2017, elle est partie quelques mois en Écosse pour observer d’autres approches sur l’autisme. « J’ai pu échanger avec des personnes de tous horizons sur ce trouble et la différence. Les Anglo-Saxons sont plus au fait sur ces sujets. »

Pour un autre regard s’adresse aux parents, au personnel soignant et agents d’accueil en Petite enfance. « J’ai effectué beaucoup de recherches, j’ai recueilli des témoignages de familles pour pouvoir exposer des faits, poursuit-elle. Dans une partie plus romancée, je donne ma vision sur l’autisme et la différence de manière générale. Nous devons nous remettre en question dans notre façon de regarder l’autre en étant plus humains et moins dans le jugement. »

La recherche d’un éditeur s’est transformée en véritable parcours du combattant pour la jeune auteure. Elle a multiplié les démarches. En vain. « Sur 200 mails envoyés, je n’ai reçu que cinq réponses négatives. J’ai eu le sentiment de ne pas être prise au sérieux, mais j’étais déterminé à publier ce recueil. » Elsa a finalement opté pour l’autoédition, via Amazon pour raisons pratiques et budgétaires. « C’était la formule la plus simple et la moins coûteuse. Mon livre est référencé et disponible sur le site. »

Pour un autre regard, d’Elsa Corbeau (150 pages). Disponible sur amazon.fr

Source OUEST FRANCE.

 

 

Bouches-du-Rhône: un restaurateur refuse à un non-voyant et son chien guide l’accès à sa brasserie…

A Martigues, un non-voyant et sa chienne guide d’aveugle ainsi que leur accompagnant ont été obligés de quitter le restaurant « AU BUREAU ».

Bouches-du-Rhône: un restaurateur refuse à un non-voyant et son chien guide l'accès à sa brasserie. Un chien-guide est promené par un éducateur (illustration)

Handicapé, Romain Claudet réussit son pari d’embaucher d’autres personnes en situation de handicap…

Victime d’un terrible accident de voiture, Romain Claudet, 24 ans, est devenu PDG de sa propre entreprise « Tout le Monde en Bois » à Frasne (Doubs) où il emploie des personnes en situation de handicap.

Les premiers salariés sont arrivés cette semaine. Histoire d’un tour de force, physique et mental.

Handicapé, Romain Claudet réussit son pari d'embaucher d'autres personnes en situation de handicap

Romain Claudet continue à défier la nature. Le jeune homme de 24 ans, victime d’un terrible accident de la route il y a six ans, est devenu fondateur et PDG de sa propre entreprise Tout le Monde en Bois. Installée à Frasne, dans le Doubs, la société fabrique allume-feu et meubles déco, mais elle construit surtout de nouvelles vies à ses salariés handicapés.

L’entraide comme devise

Luca Jouanolle est arrivé mi-septembre. Malvoyant d’un oeil et handicapé d’une main, il confie : « Je ne pensais pas pouvoir repartir dans le métier que j’avais appris. Le problème, c’est que, quand les gens pensent ‘travailleur handicapé’, ils pensent ‘infirme’« . Grâce à la confiance de Romain, Luca peut à nouveau travailler le bois, et surtout retrouver une vie normale, comme Stéphane Guillaume chef d’équipe :

« C’est dur, c’est physique, c’est crevant. Mais j’ai pu avoir mon appartement, ma paie, peut-être un véhicule bientôt… Une vie normale ! »

Chez Tout le Monde en Bois, la bonne humeur du patron et sa détermination sont un véritable état d’esprit : « ce qui me plait ici, c’est qu’on est une famille, tous unis. S’il y en a un qui a un problème, on arrête tout et on va l’aider, on discute, on trouve des solutions… Il y a une bonne ambiance. »

« On m’avait dit que je ne remarcherai jamais, que je ne reparlerai jamais, que je ne prendrai jamais d’initiative. Après cet accident, je suis sorti avec une force et une rage de vaincre et de montrer à tout le monde que si, c’est possible, avance Romain Claudet, qui a passé 3 mois et demi dans le coma et connu 8 mois et demi de rééducation. »

C’est un exploit de plus au palmarès de Romain Claudet. En février dernier, le jeune homme, champion de trottinette free-style dans une autre vie, avait franchi la ligne d’arrivée de la Transju malgré ses difficultés d’équilibre.Ce miraculé à l’énergie incroyable avait parcouru 12 km en ski de fond en marge de la Transjurassienne aux côtés de l’association la Sapaudia et soutenu par les élèves de 5a, une classe Segpa du collège de Saint-Vit dans le Doubs. A l’époque embauché par l’entreprise de bois de son père, il se battait déjà pour ouvrir sa propre boîte et aider d’autres accidentés de la vie.

Romain Claudet a monté son entreprise seul, sans l’aide d’aucune subvention. Son prochain défi : obtenir l’agrément « entreprise adaptée ».

« Je serai fier le jour où les locaux seront remplis d’handicapés, de gens qui ont vraiment besoin d’un travail. On me dirait : on te redonne ta vie d’avant, je dirai non, c’est mort. Je me suis tellment battu pour la vie que j’ai aujourd’hui qu’il est hors de question pour moi d’abandonner ! », conclut Romain Claudet.

Source FR3.

Handicap. Des parents eux aussi menacés de marginalisation …

Florence Le Cozic est la mère de Goustan, atteint de myopathie. À travers une plateforme, elle veut aider les parents d’enfants handicapés menacés de marginalisation par ces vies bouleversées.

Handicap. Des parents eux aussi menacés de marginalisation ...

Son T-shirt est barré d’un slogan en forme d’avertissement. « Engagée ». Un temps auprès du conseil municipal de sa ville, plusieurs années pour organiser le Téléthon et aujourd’hui au sein de l’association Vie sociale à nous. Cet engagement n’aurait sans doute pas été de même nature sans la naissance de Goustan en 2006. À l’âge de 5 ans, des chutes sans raison et une hypertrophie des mollets signalent une anomalie.

Une maladie neuromusculaire, la dystrophie de Duchenne, est diagnostiquée. Elle apprend au passage être également porteuse de la maladie, qu’elle pourrait un jour développer. S’en suit un bouleversement « indescriptible » .

La petite famille parfaite (« Il ne nous manquait plus que le chien »), vole en éclat. La guerre est déclarée. Après la crise, et « une dépression assez longue », Florence Le Cozic et son mari montent au front.

Contraints d’abandonner leur emploi

Goustan, qui se déplace désormais en fauteuil électrique, est aujourd’hui scolarisé en 4e au collège Théodore-Monod. « Il a plein de potes, est bon à l’école et le principal de son collège est super. Il fait tout pour l’arranger, pour adapter son emploi du temps », énumère la mère de famille de 42 ans. L’adolescent suit également des cours d’arts plastiques.

Pour atteindre cet équilibre, le couple, qui a deux autres filles, a dû mener bien des batailles. Contre un milieu médical pas toujours tendre, contre l’administration, pour monter le fastidieux dossier MDPH (Maison départementale des personnes handicapées), et pour l’intégration de leur fils à l’école qui, théoriquement, est dans l’obligation de l’accueillir.

Conseil et services numériques

Dans le chamboulement que constitue l’intrusion du handicap dans une vie, un point reste souvent dans l’angle mort : la vie professionnelle des parents. Pour aider son fils au quotidien, Florence Le Cozic travaille désormais comme graphiste, depuis chez elle. Son mari, a quitté le milieu de la banque et, s’intéressant à la somatopathie et à l’hypnose, a ouvert son propre cabinet. « Beaucoup sont contraints de lâcher leur travail, au risque de se désociabiliser. Pourtant, il faut essayer de les sortir de ce mal-être. »

Pour les aider, la mère de Goustan contribue, avec l’association Vie sociale avec nous, au lancement du site Job In Care, développé par l’entreprise CGI, de Cesson-Sévigné, spécialisée dans le conseil et les services numériques.

Cette plateforme aura pour but de proposer, aux parents d’enfants handicapés des offres d’emploi à temps partiel ou en horaires aménagés qui soient adaptées à ces emplois du temps en pointillé. Le nouvel engagement de Florence Le Cozic. « Je ne sais pas si aura tout fait, mais au moins on aura fait ce qu’on a pu. »

Source OUEST FRANCE.

Handicap : une fête pour remercier les donateurs qui ont permis à Marvin d’acheter une voiture adaptée …

Marvin et sa famille organisent une fête ce dimanche 22 septembre à Requeil (Sarthe) pour remercier les centaines de donateurs, sans qui le jeune homme, atteint de myopathie, n’aurait pu s’acheter un véhicule adapté.

Coût de la voiture : 84 000 euros.

Handicap : une fête pour remercier les donateurs qui ont permis à Marvin d'acheter une voiture adaptée

Pendant deux ans, Marvin, sa famille et ses amis ont organisé des collectes de fonds pour lui acheter un véhicule adapté. Tous s’étaient fédérés autour de l’association « Pour l’indépendance de Marvin », présidée par sa mère, Séverine. Marvin, 23 ans, est atteint de myopathie. Une maladie neuromusculaire qui affaiblit ses muscles et l’oblige à se déplacer en fauteuil roulant. A la suite de l’achat, « c’était obligé qu’on organise une fête pour remercier les personnes qui ont donné », explique sa mère. En tout, 190 personnes sont conviées, ce dimanche, à Requeil (Sarthe) pour célébrer l’autonomie de Marvin, acquise grâce à elles.

Le jeune homme a passé son permis il y a trois ans, à Niort, dans un véhicule adapté à son handicap. Il fallait cinquante heures de conduite minimum et il n’a pas fait plus. Depuis, il avait hâte de conduire son propre bolide.

Une voiture adaptée à 84 000 euros

Adapter un véhicule à un fauteuil roulant et à une personne avec des grandes faiblesses musculaires, ça coûte cher. La famille avait fait un devis, il y a deux ans : 110 000 euros tout compris. Le prix est très élevé, car une seule société adapte les véhicules en France pour son handicap et elle est à Bordeaux. Il a fallu faire venir des mécaniciens à Requeil pour faire des essais avec différents fauteuils. Finalement, le prix a été rabaissé à 84 000 euros, car la famille a trouvé un véhicule d’occasion déjà presque adapté à Marvin.

Il dirige avec le joystick à gauche. Son comodo est à droite. - Radio France
Il dirige avec le joystick à gauche. Son comodo est à droite. © Radio France – Clémentine Sabrié

Depuis deux mois,  Marvin conduit son van. Il entre par l’arrière, à l’aide d’une rampe. Il vient clipser son fauteuil au poste de commande pour être sûr qu’il ne bouge pas dans les virages. Près de sa main gauche un joystick. « Je pousse le joystick pour accélérer, je le tire pour freiner et je bascule de chaque côté pour tourner », montre-t-il. A côté de sa main droite, un boîtier avec des boutons. « J’ai toutes les commandes : le clignotant, le plein phare, les essuie-glaces, le lave-glace, les warnings. » Il peut également transporter trois passager

Un vent de liberté pour lui et sa famille

Il a déjà fait plus de 3.000 kilomètres avec. Très à l’aise au volant de son bolide, il es allé en excursion jusqu’à Nantes et Angers. Il part bientôt en vacances avec ses amis en Bretagne. « Aller où on veut sans avoir à demander à quelqu’un, c’est indescriptible la liberté que ça donne », sourit-il.  Maintenant, il peut sortir avec ses amis ou aller se balader sans demander à sa mère ou son beau-père de le conduire. Ce véhicule va aussi lui permettre de chercher du travail. « Habiter en pleine campagne, c’est pas évident de  se déplacer quand on n’a pas de moyen de locomotion », rappelle le jeune homme. Il aimerait travailler dans « tout ce qui est dépannage informatique ». Il a appris en démontant et remontant ordinateurs, smartphones et tablettes.

Ça change tout pour lui, mais pour sa famille aussi. La première fois qu’elle l’a vu partir dans sa voiture, tout seul, sa mère a eu « la boule au ventre ». Puis, Séverine a vu qu’il se débrouillait très bien. « C’est un gros vide, on va dire, au début, puis c’est que du bonheur à la fin, une grosse fierté. » Difficile de voir son fils prendre de prendre de l’indépendance, alors qu’elle s’est occupée de lui, à plein temps, pendant 23 ans.

Sa mère, la cheffe d’orchestre de cette collecte

Marvin sait qu’il doit la réussite des collectes de fonds à sa mère, Séverine, qui a tout organisé. Vente de pots de confiture, de compotes, de jus de pomme, de roses à la Saint-Valentin, de petits objets sur les marchés de Noël, organisation de karaoké, de soirées dansantes. L’association a œuvré sans répit pour lui acheter sa voiture. 

Séverine travaille de nuit, comme préparatrice de commandes. Ces deux dernières années, le jour, elle fabriquait les objets à vendre. « Sur les pots de confiture, on doit pas être loin des 10.000 euros je pense. On a fait presque 2.000 pots. Le jus de pomme, on en a vendu pas loin de 1.000 litres. Les roses ont en a vendu à peu près 2.000 aussi. » Ils ont également récupéré 100 tonnes de papier qu’ils se sont fait racheter. Un travail titanesque qui a porté ses fruits. Les deux cagnottes ont permis de récolter 2.000, puis 500 euros. Le reste vient de la mutuelle, de l’assurance, de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM), du fonds de compensation et de la commune de Requeil.

Source FRANCE BLEU.

Emploi à domicile : le gouvernement veut limiter les avantages pour les personnes âgées…

L’exécutif souhaite que désormais uniquement les personnes de plus de 70 ans en situation de dépendance ou de handicap bénéficient d’une exonération totale.

Le gouvernement veut mettre fin à l'exonération totale de cotisations sociales sur l'emploi à domicile pour les personnes de plus de 70 ans.

Le gouvernement veut mettre fin à l’exonération totale de cotisations sociales sur l’emploi à domicile pour les personnes âgées de plus de 70 ans, selon des informations obtenues par Les Echos.

Dans le cadre du nouveau projet de loi de finances, l’exécutif souhaite en effet que cette aide pour faire le ménage, la cuisine ou encore les courses, soit désormais réservée aux seniors en perte d’autonomie, c’est-à-dire aux personnes en situation de dépendance ou handicapées. Un coup de rabot qui aurait pour conséquence de faire 310 millions d’euros d’économies en 2020 d’après nos confrères, puis 360 millions les années suivantes.

Mieux cibler les exonérations

Cette nouvelle mesure risque de déplaire aux familles, dont certaines sont déjà mobilisées contre la sous-indexation des pensions et l’augmentation de la CSG des retraités. 

De son côté, le gouvernement justifie cette décision par la nécessité de mieux cibler les exonérations : « Donner plus d’argent à des retraités qui paient l’impôt sur la fortune pour payer leur jardinier qu’à une mère célibataire pour payer la nounou, c’est totalement injuste et c’est le système actuel », souligne auprès de nos confrères une source proche du dossier.

Ce lundi matin, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, invitée de LCI, a confirmé ces informations. « Nous souhaitons recentrer les choses pour que les aides s’adressent aux personnes qui en ont le plus besoin », a-t-elle expliqué avant d’assurer que ce n’était pas « un coup porté aux retraités » et qu’il y a aujourd’hui « d’autres aides pour employer les personnes à domicile ».

Sibet Ndiaye a d’ailleurs assuré que les autres dispositifs existants ne seraient pas modifiés et qu' »‘un budget se construit en faisant des choix ».

Actuellement, les plus de 70 ans bénéficient d’une exonération totale de cotisations patronales pour leur employé à domicile – sauf pour les cotisations accident du travail-maladie professionnelle. Un dispositif dont le coût sur l’année 2019 est estimé à 1,8 milliard d’euros.

Toujours selon Les Echos, l’exécutif n’aurait pas non plus prévu de conserver l’exonération totale des plus de 70 ans en bonne santé mais qui ont des faibles revenus. Le nombre de personnes qui perdraient cet avantage dans le cadre de ce projet de loi de finances n’a pas encore été déterminé.

Source L’EXPRESS.

Des villes plus accueillantes envers les malades d’Alzheimer…

Plusieurs villes en France, Rennes notamment, mènent des initiatives pour devenir « dementia friendly » (amies de la démence).

Un concept venu notamment d’Angleterre avec un objectif simple : sensibiliser des acteurs de proximité (commerçants, restaurateurs, employés de banque) pour mieux accueillir les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.

Des villes plus accueillantes envers les malades d’Alzheimer

La France est-elle prête pour devenir un pays « DFC » ? Posée de cette manière, la question reste bien sûr incompréhensible pour le grand public. Mais tous les acteurs de la lutte contre la maladie d’Alzheimer, eux, savent à quoi renvoient ces trois lettres : DFC pour « dementia friendly communities ». Un concept venu du Royaume-Uni et que l’on pourrait traduire par « communautés, ou villes, amies de la démence ».

« En France, le mot ”démence” a une connotation assez péjorative, ce qui est moins le cas dans les pays anglo-saxons, explique Isabelle Donnio, psychologue et enseignante à l’École des hautes études en santé publique de Rennes (EHESP). Mais au fond, l’enjeu de la démarche reste le même : faire changer les regards et permettre aux personnes qui vivent malades d’être accueillies avec davantage de bienveillance dans la cité. »

2 millions « d’amis de la démence » en Grande-Bretagne

En Grande-Bretagne, on recense aujourd’hui plus de 2 millions de « dementia friends » (amis de la démence), des citoyens formés par des bénévoles associatifs à mieux comprendre les troubles cognitifs provoqués par une maladie neuro-dégénérative. Ces dementia friends sont invités à porter un pin’s représentant un myosotis. Une fleur qui, en anglais, est appelée Forget me not (« Ne m’oublie pas »). « Si une personne malade se trouve en difficulté, par exemple dans la rue, elle peut savoir qu’en croisant une personne avec ce pin’s, elle pourra être aidée », explique Isabelle Donnio.

Dans la même logique, des initiatives ont été lancées, en Angleterre mais aussi à Bruges, pour sensibiliser des « acteurs de proximité » pouvant côtoyer au quotidien des malades : des commerçants, des jardiniers, des policiers, des employés du gaz, des chauffeurs de bus ou de taxi. Toujours avec le même objectif : savoir décrypter un comportement manquant a priori de cohérence, pour aider la personne. « À Rennes, nous avons engagé une action avec le Crédit agricole. C’est important que les employés d’une agence bancaire sachent faire preuve de vigilance si, par exemple, une personne vient quatre fois dans la même journée pour retirer de l’argent », indique Isabelle Donnio.

Pouvoir manger sans ses couverts

C’est aussi à Rennes qu’a été lancé en 2004, le premier Bistrot Mémoire. « Le but était d’accueillir des personnes malades et des proches dans un café de la ville, c’est-à-dire dans un lieu qui ne soit ni un service hospitalier, ni une structure médico-sociale », explique Samya Cidere, psychologue et coordinatrice de l’association Bistrot Mémoire, qui sensibilise aussi des restaurateurs de la ville.

Car on peut être malade et continuer à avoir envie d’aller manger en dehors de chez soi. Sans subir le regard, parfois involontairement stigmatisant, des autres. « Alzheimer, ce n’est pas uniquement des troubles de la mémoire. Certaines personnes peuvent aussi ne plus arriver à se servir de leurs couverts. Du coup, ils mangent avec leurs doigts. Une pratique dont l’acceptation dépend du contexte social dans laquelle elle se produit, explique Isabelle Donnio.

Manger avec ses doigts ne choque personne lors d’un apéritif dînatoire. Mais au restaurant, cela va attirer les regards. C’est la raison pour laquelle on a travaillé avec une crêperie de Rennes qui, désormais, sert des galettes sous formes de bouchées. »

Continuer à aller au cinéma

À Nancy, la Fondation Méderic Alzheimer et la Fondation de France ont aussi décidé de financer un projet de « ciné-relax » pour inciter des personnes malades à retrouver le plaisir d’aller voir un film. « En étant accompagnées sur place par des employés qui vont savoir que telle personne va peut-être être très stressée, car elle aura peur de ne pas trouver les toilettes ou le bon escalier pour accéder à la salle », indique Hélène Méjean, de la Fondation Médéric Alzheimer.

Des projets qui, tous, partent du constat qu’une maladie d’Alzheimer ne fait pas perdre toutes ses capacités à la personne. « Ce n’est pas parce que le bon mot ne vient pas tout de suite que la personne ne peut plus communiquer, souligne Isabelle Donnio. Simplement, cela oblige à cultiver d’autres canaux relationnels. Permettre à un malade de continuer à vivre dans la cité, c’est parfois juste être attentif au regard, au ton de sa voix. Ou simplement s’asseoir à ses côtés pour parler avec elle de manière apaisée. »

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« Une émission de radio pour faire changer les regards »

Jacques, 63 ans, animateur radio à France Alzheimer

« Tous les mois, j’anime avec d’autres personnes malades une émission sur Alzheimer, la radio, une webradio lancée en 2018 par l’association France Alzheimer. Elle s’appelle Bande à part et dure 30 minutes. L’idée était qu’elle soit animée uniquement par des personnes qui vivent avec la maladie d’Alzheimer. Ce qui est mon cas depuis deux ans. Dans l’émission, on parle de notre vie mais aussi de celle de nos proches. Surtout, on essaie de faire changer les regards en montrant qu’on peut continuer à être actif et à faire des choses. »

Source LA CROIX.

 

Antonin, comédien trisomique transfiguré par son art…

Julien Lopez, directeur artistique de la compagnie La Gouaille de Quingey, a créé une pièce de théâtre originale intitulée « Les demoiselles de village » dans le cadre du bicentenaire du peintre Gustave Courbet.

Il y emploie un comédien trisomique, Antonin, qui apporte à l’ensemble fraîcheur et naturel.

Julien Lopez, Antonin Lartaud et Zoé Rodriguez attendent le public pour lui offrir une performance scénique poétique et sensible.  Photo ER /Ludovic LAUDE

L’espace dans lequel Zoé Rodriguez et Antonin Lartaud évoluent, à la ferme de Courbet à Flagey, n’est pas encore rempli de spectateurs. Les deux comédiens répètent et écoutent les conseils de Julien Lopez, le directeur artistique de la compagnie La Gouaille, créateur de la pièce « Les demoiselles de village », inspiré du texte « L’homme semence » de Violette Ailhaud, écrit en 1919.

« Tout se déroule en 1852 dans un village rural », précise Julien. « Cette année-là, Napoléon III, alors président de la République, se proclame empereur après un coup d’État. Seuls les paysans s’y opposent à l’époque. Tous les hommes partent et laissent les femmes isolées. Elles n’ont plus leurs compagnons. Les mères perdent leurs fils. Elles ne savent pas cultiver les terres. Elles rêvent du jour où ils reviendront pour à nouveau donner la vie à leur hameau. Je me suis inspiré de cette histoire et en ai retranscrit les émotions. Il me fallait juste trouver un acteur particulier pour symboliser l’homme providentiel. »

« Nous ouvrons nos scènes aux personnes handicapées »

La compagnie La Gouaille intervient surtout auprès d’un public « empêché ». Ses auditeurs séjournent en EHPAD ou en Maison d’accueil spécialisée (MAS). Ils ont très peu l’occasion de s’extérioriser. « Nous ouvrons nos scènes aux personnes handicapées », explique Julien. « Elles s’y transcendent. Elles peuvent exprimer ce qu’elles taisent à d’autres moments. J’ai réfléchi et me suis dit :  »Pourquoi L’homme semence ne serait-il pas handicapé lui-même ? »»

Antonin a des facultés étonnantes, hors du commun, qui le distinguent des autres trisomiques ».

Julien Lopez, le directeur artistique

Julien a un garçon en tête, Antonin. Il le côtoie et travaille régulièrement avec lui au foyer de vie du Val Cuisance à Mont-sous-Vaudrey (39). « Il aime les planches et ça se sent. A 23 ans, il a des facultés étonnantes, hors du commun, qui le distinguent des autres trisomiques. Il est à l’aise pour parler et sait utiliser sa sensibilité. C’est un  »show man ». Il percute et applique tout de suite les notions dramatiques qu’on lui inculque. »

« Mon personnage, c’est Gustave Courbet »

« J’ai découvert le théâtre plus jeune », reprend Antonin. Il vous regarde droit dans les yeux avec un bon sourire. Il sait capter l’attention. « Au foyer, Julien m’a permis de jouer quelques scènes. Je m’entraîne beaucoup pour lui prouver ma valeur. Grâce à lui, je peux aller plus loin dans l’avenir, faire un vrai travail de comédien. C’est l’aventure que j’ai jamais eue. Mon personnage, c’est Gustave Courbet. »

Julien espère le faire entrer en ESAT-Scène afin qu’il puisse réaliser son rêve. Mais la liste d’attente est longue. Le directeur artistique attend surtout le public et les directeurs de scènes bisontines sur les prochaines dates du spectacle. Il veut faire connaître les mérites et la différence d’Antonin, sa fraîcheur et son naturel.

Source EST REPUBLICAIN.

Sécurité routière: “Moi je pensais que le handicap, c’était réservé aux autres”, Aurélie Brihmat, victime de la route…

Amputée d’une jambe à 17 ans à la suite d’un accident de scoorter, Aurélie Brihmat force l’admiration par son courage et sa détermination.

La jeune femme qui a réalisé à cheval un tour de France des centres de rééducation a fait de la sécurité routière le combat de sa vie.

Aurélie Brihmat ne se départit jamais de son sourire. Sa joie de vivre est un exemple pour tous ceux qui se retrouve un jour handicapé à la suite d’un accident. Pourtant il y a 17 ans, sa vie a basculé à cause d’un chauffard. Elle a perdu son pied droit. Elle avait 17 ans.

Une nouvelle vie

La convalescence a été longue. Mais Aurélie n’est pas du genre à baisser les bras. A force de détermination et de courage, elle a repris le cours de sa vie. Avec une prothèse.

« Il faut se réapproprier ce nouveau corps, c’est ça qui est compliqué. »

« C’est un corps qu’on ne connaît pas et l’entourage aussi est perturbé. C’est une nouvelle vie en fait, mais c’est possible. Ça va être différent, mais on peut le faire avec du courage ». 

Et du courage Aurélie en a à revendre. C’est pourquoi elle a créé son association Handidream. « On intervient dans les écoles pour passer ce message auprès des jeunes, leur dire « attention, moi je pensais que le handicap c’était réservé aux autres. Et puis, en quelques secondes on passe de l’autre côté. On se retrouve en situation de handicap ».

Aurélie voulait faire plus. Montrer à tous qu’on peut aller au bout de ses rêves. Cet été, elle est partie à cheval pour un tour de France des centres de rééducation, à la rencontre des personnes qui ont subi le même traumatisme qu’elle, et qui ont du mal à surmonter leur handicap.

Le soutien de l’entourage

« Le but c’était de leur dire, voilà on se retrouve en situation de handicap mais la vie n’est pas finie. On a perdu quelque chose, mais il faut regarder tout ce qui nous reste et pas tout ce qu’on ne peut plus faire en fait. J’essaie de véhiculer un message d’espoir, pour leur dire « on n’est pas foutus, on peut faire plein de belles choses. Mon rêve, c’était ça. Regardez, si je l’ai fait, vous pouvez le faire aussi ».

Sa force, Aurélie la tire de ses proches. « Tout le monde n’a pas cette chance, pourtant c’est essentiel. Quand tout s’effondre, quand on ne reconnaît plus son corps, si en plus de ça on n’est pas entouré, c’est compliqué. On perd tous les repères. »

Souvent, c’est pour les amis que c’est le plus dur de faire face. « Moi j’ai perdu tout mon entourage. Même ceux qui nous appréciaient, ils s’en vont.

« Et là, on se dit qui m’approchera avec ce nouveau corps? Qui va vouloir de moi dans cet état? »

Aurélie a accepté sa prothèse. Sur la page Facebook, où elle rend compte de son périple à travers la France, elle la met régulièrement en scène avec beaucoup d’humour avec Spy, son fidèle Border Collie.

Source FRANCE BLEU.

 

Ajaccio : les aidants au cœur des assises sur les maladies neurodégénératives… Vidéos…

En Corse, 3.000 personnes sont atteintes de maladies neurodégénératives.

Ce jeudi 19 septembre, des assises régionales consacrées à ces pathologies sont organisées à Ajaccio par l’agence régionale de santé pour la première fois. Un des points abordés : le quotidien des aidants.

Les assises régionales des maladies neurodégénératives se tiennent ce jeudi 19 septembre à Ajaccio. / © Georges Gobet / AFP

France a 83 ans. Elle est atteinte de la maladie d’Alzheimer depuis quatre ans. Mise sous tutelle, c’est sa fille, Jeanne-Michelle, qui guide désormais tous ses gestes. Elle se rend quotidiennement au domicile de sa mère dépendante après avoir enchaîné 10 heures de garde à l’hôpital de Castelluccio.

Jeanne-Michelle est une aidante. « Je ne peux plus sortir, je ne peux plus voyager, je ne peux plus rien faire. Je suis ici avec elle. Je vis avec elle. Ma vie c’est maman », témoigne-t-elle.

Témoignage de Jeanne-Michelle, aidante :

Pour Jeanne-Michelle, le placement en Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) est inenvisageable. « Je suis disponible 24 heures/24. Le personnel d’un Ehpad n’est pas disponible 24 heures/24 », livre-t-elle. Elle explique vivre au rythme de sa mère. « C’est elle qui décide. C’est moi la maman et c’est elle l’enfant », sourit Jeanne-Michelle.

Renforcer les dispositifs existants

Comme France, 3.000 personnes souffrent d’une maladie neurodégénérative en Corse. Pour la première fois, l’agence régionale de santé de Corse organise ce jeudi 19 septembre des assises dédiées aux maladies neurodégénératives.

Un des points centraux de ces rencontres : les aidants. Invité du Corsica Sera, Joseph Magnavacca, directeur de la santé publique et du médico-social à l’agence régionale de santé de Corse, indique que plus de la moitié des personnes confrontées à un proche atteint d’une maladie neurodégénérative ne souhaitent pas le placer dans un Ehpad. « Donc il va falloir développer la prise en charge à domicile. Si beaucoup de choses existent déjà, il va falloir les renforcer », précise-t-il.

Entretien avec Joseph Magnavacca, directeur de la santé publique et du médico-social à l’ARS de Corse :

Parmi ces mesures : la formule globale de répit. Un type de prise en charge qui permet de préserver les aidants en proposant, notamment, l’accueil temporaire du malade en maison de retraite ou en famille d’accueil ; ou encore l’installation d’un professionnel de santé au domicile pendant quelques jours pour remplacer l’aidant. Un dispositif qui existe à Ajaccio (entre 10 et 12 personnes peuvent en béficier), et qui doit être développé en Balagne, à Porto-Vecchio et Bastia.

Source FRANCE BLEU.