Personnes malentendantes – Instagram : Les stories et les Reels seront bientôt sous-titrés…

RESEAUX SOCIAUX. Cette nouvelle fonctionnalité vise à inclure davantage les personnes malentendantes sur ce réseau social, mais également à rivaliser avec les plateformes concurrentes.

Instagram : Les stories et les Reels seront bientôt sous-titrés

 

Instagram a décidé de déployer une nouvelle fonctionnalité : le sous-titrage automatique des stories et des Reels. Le réseau social affiche ainsi sa volonté d’offrir un meilleur accès à ses services aux personnes sourdes et malentendantes, rapporte Le Journal du Geek.

Concrètement, les utilisateurs d’Instagram pourront avoir accès à cette option en se rendant dans l’onglet sticker, qui permet notamment d’afficher les paroles d’une chanson. Il sera alors possible de modifier le texte si jamais l’outil commet une erreur dans la retranscription.

Bientôt en France

Outre l’inclusion des personnes en situation de handicap, cette nouvelle fonctionnalité va également s’avérer très pratique pour les utilisateurs qui regardent du contenu sans le son, dans les transports par exemple. Cet outil sera d’abord déployé dans les pays anglophones avant d’être élargi dans d’autres pays dans les prochains mois.

Ces dernières années, d’autres dispositifs avaient déjà été lancés sur Instagram afin d’aider les personnes souffrant d’une déficience visuelle à profiter des contenus publiés sur la plateforme. S’inscrire dans un courant plus inclusif est également une manière de rivaliser avec ses concurrents, à l’image de TikTok, qui a lui aussi annoncé un sous-titrage automatique il y a quelques semaines.

Source 20 MINUTES.

Strasbourg – Se mettre dans la peau d’un sourd grâce à un jeu en ligne…

L’association strasbourgeoise Adèle de Glaubitz lance un jeu interactif pour faire comprendre au grand public les vraies difficultés des personnes sourdes et malentendantes.

« Entendons-nous bien ! » va vous surprendre.

Une première en France qui vise à améliorer la vie des sourds.

Le tournage a eu lieu en octobre 2020.

 

« Anatole, tu vas prendre le poste à côté de la scie. C’est bruyant, mais tu ne devrais pas être gêné puisque tu n’entends pas ». Anatole, le personnage principal du serious game « Entendons-nous bien ! » fait ses premiers pas dans une entreprise. Et voilà déjà un a priori : les sourds ne seraient pas gênés par le bruit. Le chef d’équipe qui lui lance cette remarque n’a pas l’intention de faire de l’humour. Il ignore simplement la réalité du quotidien d’une personne dépourvue de l’audition. Comme la plupart d’entre nous. Or les oreilles des sourds et des malentendants sont particulièrement fragiles et il est primordial les protéger. C’est sur ce genre de situations concrètes que s’appuie « Entendons-nous bien ! » pour les analyser et y remédier.

Les courtes vidéos s’enchaînent et sont suivies de quizz décalés et surprenants. Nous suivons Anatole en cours, en entreprise, à la pause déjeuner et lors d’une soirée entre amis. Dans chaque situation, des préjugés sont mis en évidence. Les camarades d’Anatole lui parlent fort, articulent exagérément, ou encore lui tournent le dos pendant une conversation. Chaque fois, plusieurs « solutions » sont proposées à l’internaute pour corriger la situation, faciliter la vie d’Anatole. Son visage vous est d’ailleurs peut-être familier. Anatole est joué par le comédien Luca Gelberg, qui campait le frère de Louane dans La famille Bélier.

La surdité, ça ne se voit pas

Etienne Haegel, directeur adjoint du pôle sensoriel à l’association Adèle de Glaubitz

Le jeu est en ligne depuis quelques jours, mais il a fallu des années pour le réaliser. Un travail énorme à l’initiative des professionnels entendants et non-entendants du Centre Auguste Jacoutôt de l’Association Adèle de Glaubitz de Strasbourg. Cet établissement accueille des enfants et adolescents souffrant de déficiences auditives. « Nous avons cherché un support de communication, et comme on n’en trouvait pas, on a eu l’idée de le faire nous-même ».

Car la surdité pâtit d’un déficit de communication. « La surdité, ça ne se voit pas. Ou pas trop. » explique Etienne Haegel, directeur adjoint du pôle sensoriel à l’association Adèle de Glaubitz. « Les sourds n’ont pas une canne blanche, ne se cognent pas aux chaises sur les terrasses, ils sont souriants, personne ne voit qu’ils sont sourds. Et pour un entendant, c’est très difficile de s’imaginer ce que vit une personne sourde. C’est pour ça que chaque séquence est suivie de la vidéo vue d’Anatole ».

Parmi les quatre situations mises en scène, une soirée entre amis

Parmi les quatre situations mises en scène, une soirée entre amis

La même scène, vécue du point de vue de la personne sourde

La même scène, vécue du point de vue de la personne sourde

Les préjugés sont très fréquents dans le domaine de la surdité : « on pense par exemple que tous les sourds parlent la langue des signes, ce qui est complètement faux » poursuit Etienne Haegel. Il y a de nombreux degrés de surdité, de multiples réalités. Et en sensibilisant le grand public, le serious game vise à améliorer la communication. « Il faut s’imaginer que quand je dis la phrase : « Je pose un bol sur la table », en langue des signes on traduira par : « table, bol, poser ». Ce qui induit qu’on ne dit pas exactement la même chose, mentalement, ce n’est la même représentation. A partir de là, on imagine les écarts de communication qu’il peut y avoir entre une personne entendante et un non-entendant. C’est très important de pouvoir communiquer. La langue c’est le contact avec l’autre, sinon on s’isole. »

Plus généralement, mieux connaître ce handicap doit permettre de mieux se comporter face aux personnes qui en sont atteintes. Et elles sont très nombreuses. En France, 10 millions de personnes souffriraient de surdité. Un phénomène qui s’aggrave avec l’âge. À 50 ans, 1 personne sur 5 a au moins de légères difficultés auditives, à 80 ans il s’agit d’1 personne sur 2. Sans parler des pertes d’audition liées aux environnements ou appareils bruyants. Le problème est irréversible. Les appareils auditifs sont facturés au minimum 2.000 euros par oreille.

Libre de droit

« Entendons-nous bien ! » commence à circuler sur les réseaux. Et déjà les premiers retours sont positifs. La réalisation de la vidéo a coûté environ 80.000 euros mais elle est librement consultable et utilisable. Les établissements scolaires, les entreprises désireuses d’intégrer une personne déficiente auditive, chacun est libre de s’en servir. Des établissements du Québec et du Canada n’ont pas attendu pour solliciter l’association à ce sujet.

Alors que faire en présence d’une personne sourde ? « La première chose, c’est de lui demander comment elle veut communiquer. A l’écrit ? A l’oral ? Surtout, il faut établir le contact, ne pas être angoissé parce que la personne en face de vous est sourde », répond Etienne Haegel. Et pourquoi pas commencer en testant le serious game en ligne, pour lequel il y a fort à parier que vous ferez aussi des erreurs. Où proposerez-vous d’installer Anatole quand il arrive en cours ? Au premier rang ? Les bonnes réponses ne sont pas si évidentes. Pour les découvrir, et surtout mieux connaître les difficultés des personnes sourdes, rendez-vous sur Entendons-nous bien !

Source FR3.

 

Hauts-de-Seine : Une ado de 15 ans porte plainte pour violences dans un institut pour enfants sourds…

ENQUETE La plainte de cette adolescente de 15 ans pour des violences physiques intervient alors que depuis plus d’un an une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Nanterre sur l’institut public Gustave-Baguer.

Hauts-de-Seine : Une ado de 15 ans porte plainte pour violences dans un institut pour enfants sourds

 

Après l’enquête préliminaire, la plainte. Depuis janvier 2020, le parquet de Nanterre dirige une enquête sur l’institut public Gustave-Baguer d’ Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine), spécialisé dans l’enseignement pour jeunes atteints de troubles auditifs. Une plainte pour des violences physiques vient d’être réorientée vers lui, celle d’une adolescente de 15 ans, déposée le 7 avril dans le Val-d’Oise, selon une source proche du dossier. Une autre source annonce qu’elle vise un infirmier de l’établissement.

La justice a commencé à s’intéresser à cet institut, qui peut accueillir jusqu’à 180 élèves à partir de la petite enfance, dont des jeunes sourds ou malentendants, avec parfois des troubles psychiatriques, après le signalement d’un pédopsychiatre. En janvier 2020, le praticien s’est déclaré inquiet pour une adolescente sourde. Cette jeune handicapée, « particulièrement fragile », serait sortie « terrorisée » d’un entretien avec le directeur dont la gestion « autoritaire et non concertée avec son équipe » est par ailleurs dénoncée dans ce signalement consulté par l’AFP.

« Manipulations et vengeances », selon le directeur de l’institut

Le parquet de Nanterre a ensuite ouvert une enquête préliminaire, révélée par Mediapart en avril 2021. Des témoignages de professionnels et de familles, recueillis par le site d’investigations, dénoncent notamment le recrutement de personnels non formés et réagissant avec « violence », comme « un animateur qui plaque un ado au sol ». Depuis un an, les enquêteurs auditionnent des membres du personnel pour « comprendre le fonctionnement » de l’institut, selon une source proche du dossier. Ils cherchent également à déterminer s’il y a eu des « violences psychiques ou psychologiques ».

Contacté, le directeur Alexandre Cabouche, arrivé en août 2019, s’est défendu en dénonçant des « manipulations et vengeances personnelles » de la part d’employés. Au sujet des accusations de maltraitances, il a affirmé qu’« un professionnel ne peut pas être violent et maltraitant contre un enfant, soit il le protège contre lui-même, soit contre un enfant, soit contre un professionnel ». Il a tenu à souligner qu’il n’avait pas été « approché » par les enquêteurs.

La secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées suit le dossier

Du côté des tutelles, la délégation des Hauts-de-Seine de l’Agence régionale de Santé (ARS) a assuré mener un « suivi assidu » de l’institut. Le Conseil départemental n’a pas répondu. La secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel, a indiqué qu’elle s’était entretenue lundi en visioconférence avec plusieurs familles d’élèves de l’institut Baguer, pour les « écouter » et leur témoigner son soutien.

« Je suivrai ce dossier personnellement et nous ferons toute la lumière sur ce qui s’est passé », a dit Sophie Cluzel, qui s’est refusée à tout commentaire sur des « cas individuels ». Les familles ont fait part d’une « émotion extrêmement forte » du fait de « témoignages de dysfonctionnement », selon elle. « Je serai à leurs côtés pour que l’institut retrouve son expertise. Nous allons agir pour redresser la barre ».

En avril 2020, l’ARS avait déjà noté, dans un courriel consulté par l’AFP l’« important mécontentement des professionnels et familles », mais avait aussi souligné l’engagement pris par le directeur pour « renforcer la communication » et salué sa « forte implication dans le redressement de l’établissement », notamment dans « l’optimisation des ressources ».

Source 20 MINUTES.

Surdité chez l’enfant : 80% des formes précoces d’origine génétique…

La majorité des surdités diagnostiquées chez les nouveau-nés et chez les enfants sont d’origine génétique.

200 gènes sont en effet identifiés dans la survenue de ce handicap.

Surdité chez l'enfant : 80% des formes précoces d'origine génétique

 

En France, la surdité touche 1 enfant sur 1 000 à la naissance et 1 enfant sur 700 avant l’âge adulte. Un point relevé par Imagine, l’institut des maladies génétiques.

Au total, 80% de ces formes dites précoces sont d’origine génétique. Ainsi, l’un ou plusieurs des 200 gènes impliqués dans ce trouble expliquent la perte d’audition du jeune patient. Pour autant, le diagnostic n’est pas si simple à poser. « Une mutation d’un gène peut par exemple provoquer une surdité isolée (non syndromique), alors qu’une autre mutation de ce même gène peut provoquer une surdité syndromique, c’est-à-dire accompagnée d’autres symptômes », détaille Sylvain Ernest, chercheur à l’Institut Imagine.

Mais de quels autres symptômes les jeunes patients peuvent-ils souffrir ? Il peut s’agir d’atteintes « rénales, oculaires, neurologiques, cardiaques ». Au total, on répertorie pas moins de 500 formes de surdité génétique.

Suivi complet et investigation génétique

Du diagnostic à la prise en charge, le parcours des patients est articulé autour d’un suivi pluridisciplinaire : un médecin ORL, un(e) psychologu(e), un(e) infirmièr(e), des biologistes et un(e) conseillèr(e) génétique. C’est par exemple le cas dans le service du Pr Sandrine Marlin, directrice du centre de référence des surdités génétiques de l’Hôpital Necker-Enfants malades AP-HP, affilié à Imagine.

Ensuite, les observations des gènes de chaque patient permettent aux équipes de localiser l’origine de l’anomalie. « Si l’équipe de recherche parvient à identifier un nouveau gène responsable de la surdité du patient, elle revient alors vers les familles pour leur faire connaître la cause de la surdité. » Et « l’identification d’un nouveau gène peut permettre de fournir un diagnostic à d’autres patients en attente mais aussi aux futurs patients présentant la même anomalie génétique ».

Enfin, ces tests génétiques permettent aux chercheurs de mieux comprendre la surdité. Et d’améliorer sans cesse les prises en charge personnalisées : « indications de certaines prothèses auditives, conseils et prise en charge pour les futures grossesses, pronostic évolutif, préventions… »

Source LE BIEN PUBLIC.

Nancy : un jeune sourd dénonce ses difficultés à trouver un emploi dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux…

C’est un cri en langues des signes que Yasin, un jeune diplômé, sourd de naissance, a posté sur les réseaux sociaux fin février.

Son handicap, auquel s’est ajoutée la crise liée au coronavirus, est une vraie galère pour lui.

Yasin Célik : Trouver un emploi en période covid quand on est sourd

 

Pour Yasin Célik, comme pour beaucoup de jeunes diplômés, l’année 2020 n’était pas la bonne pour arriver sur le marché du travail. Pour lui encore plus que pour d’autres en raison de sa surdité.

« Ma surdité pose problème. Je ne comprends pas pourquoi. »

Yasin Celik

Pourtant, il est plein de ressources. Avec son diplôme en poche, il cherche un poste de technicien. « Je suis à la recherche d’un poste dans un bureau d’études électrique comme programmateur KNX ou en domotique. Mais ma surdité pose problème. Je ne comprends pas pourquoi« .

D’ailleurs, en février 2020, il trouve un poste en intérim pour deux mois avec la possibilité que le contrat se transforme en cdd puis en cdi. Mais la pandémie s’abat sur le monde et comme beaucoup, l’entreprise renonce à tout recrutement.
Pour Yasin, c’est la déception. Car cette société n’avait pas de difficulté avec la surdité du jeune homme. Elle avait même mis en place une application « robot vocal » pour pouvoir communiquer avec lui.

Après cela, Yasin a redoublé d’efforts, avec pas moins de mille courriers envoyés dans plusieurs régions de France, mais pas seulement. Il a élargi ses recherches au Luxembourg et à la Suisse. « C’est un échec » écrit-il. Et parfois, les réponses qu’on lui oppose, directement liées à sa situation de jeune sourd, le laissent dans une détresse totale. Yasin en a fait  une vidéo pleine d’humour.

Difficultés liées aux masques

Dans cette vidéo, Yasin explique l’absurdité de certaines situations.
Comment pourrait-il parler avec une personne qu’il n’entend pas à travers un interphone. Dès la porte d’entrée, le voilà déjà bloqué. Les choses se sont aggravées avec le coronavirus. Il est privé de la lecture labiale. Auparavant, il pouvait déchiffrer en lisant sur les lèvres. Avec les masques, c’est mission impossible. Et s’il essaie de faire comprendre à la personne que cela l’arrangerait qu’elle enlève son masque tout en restant à distance, il essuie un refus catégorique.

« Pourtant, je ne suis pas aveugle. »

Yasin Célik

Encore plus absurde, le problème de la sécurité incendie. Lors d’un entretien, on lui a expliqué qu’en cas d’incendie, il ne serait pas prévenu du fait de sa surdité. Ce qui, pour son interlocuteur, n’était pas envisageable.
« Pourtant, je ne suis pas aveugle« , s’indigne Yasin. « Je peux voir les flashes et surtout le comportement des personnes présentes. » Il ajoute : « Je me pose souvent la question : les sourds ont-ils vraiment accès à un travail en entreprise, en milieu ordinaire ? »

Mais pas question de baisser les bras : Yasin a réalisé une petite annonce sous forme vidéo en langue des signes.

En voici le contenu : « Bonjour. Je m’appelle Yasin. Je cherche un poste de domotique ou bureau étude électrique sur les régions de Franche-Comté, lorraine ou Alsace ou au Luxembourg ou en Suisse. J’ai un diplôme : une licence professionnelle Intelligence Technique et Énergétique du Bâtiment (2017). J’ai une expérience d’un an comme  technicien  » courant faible » chez Eimi Élec à Etupes. La crise du covid a mis mon parcours en échec. Je n’ai plus de contrat. Je recherche une autre entreprise. La crise covid me pose des problèmes de communication. Je suis bloqué. Je n’ai pas d’accessibilité. »

3 fois plus de chômage

Face à la crise sanitaire, les personnes en situation de handicap ont pu se sentir plus vulnérables. L’agéfiph a fait réaliser une enquête en 2020.

En 2009, la population des sourds profonds présentait un taux de chômage trois fois plus important que les normo-entendants, selon ce travail universitaire réalisé en 2012. Et les freins à l’embauche sont très nombreux, comme l’explique cette autre étude de 2014.

Le foot et la comédie

Yasin Célik s’est déjà fait remarquer sur les réseaux sociaux. Pour sa passion pour le foot et sa capacité à convaincre les joueurs et les personnalités à faire des selfies avec lui.

Le foot et la comédie

Il est aussi fan d’humour et publie régulièrement des sketches sur son compte Facebook. La crise sanitaire lui a aussi retiré ces passions. Mais il n’abandonne pas. « Dès que la crise sera terminée, je recommencerai« .

Il a aussi rencontré récemment une réalisatrice avec qui il est en contact. « Elle est intéressée par une personne sourde. J’ai toujours rêvé d’être acteur. Mais je sais que je n’ai que peu de chances de réaliser ce rêve« .

Pour l’instant, Yasin rêve d’un emploi et que la crise sanitaire cesse pour qu’il puisse lui aussi retrouver du contact à l’extérieur.

Source FR3.

 

Autun : Elle va perdre la vue, ils s’offrent un voyage autour du monde avant qu’il ne soit trop tard…

Quand ils voyagent, Marie et Corentin sont suivis sur les réseaux sociaux par des milliers d’internautes ainsi que par deux écoles.

Basés à Autun, ils ont déjà visité plus de 25 pays.

Marie est atteinte du syndrome d’Usher qui entraîne la perte progressive de la vue et de l’audition.

Marie et Corentin ont aménagé un fourgon dans lequel ils vivent et voyagent partout dans le monde.

 

Ils ont tout vendu pour pouvoir réaliser leur projet : maison, meubles, voiture… Dix ans d’économies pour acheter la fourgonnette qu’ils ont aménagée pour leurs voyages. De retour à Autun (Saône-et-Loire) pour quelques semaines, ils sont hébergés par un ami dans une maison qu’il n’occupe pas.

Leur premier départ en voyage remonte au 15 juin 2018 et depuis ils ont déjà visité 25 pays ! Le Japon, les Philippines, la Finlande, les Emirats Arabes Unis, les Etats-Unis, entre autres…

« Une envie irrépressible de découvrir d’autres cultures et de partager cette aventure »

Marie et Corentin sont nés en France, mais ils se sont rencontrés au Québec où ils travaillaient chacun de leur côté. Lui était développeur web, et elle, avait un petit job dans un supermarché. Tout de suite, ils se sont trouvés un point commun : une irrépressible envie de voyager.

De cette envie est née un projet qu’ils ont mûri ensemble et qu’ils ont baptisé  » Sourires autour du Monde« .

Ce projet qui tient en deux mots  » rencontrer et s’investir » englobe plusieurs objectifs :

  • faire changer les a priori liés au handicap
  • échanger avec des écoles primaires
  • photographier des sourires du monde entier

Voyager est une chose, mais avoir un but est bien plus enrichissant et productif.

Marie et Corentin (Sourires autour du Monde)

« Je ne peux pas me permettre d’attendre »

Marie est atteinte d’une maladie génétique, le syndrome de Usher, qui engendre une perte progressive de la vue et de l’audition.

 » Concrètement, ça se traduit pour moi par un sentiment de sursis et un port systématique d’appareils auditifs depuis l’âge de 5 ans ainsi que des lunettes. Mon champ visuel se rétrécit doucement au fil des années« .

« En tant que couple, ce n’est pas dans notre nature de remettre nos projets à quand on sera en vacances ou à la retraite », dit-elle. « Ajoutez à cela, qu’à titre personnel, l’évolution incertaine de ma maladie renforce cette tendance naturelle à vivre dans le présent ». 

« Le handicap, la déficience, le déficit, la perte d’autonomie, appelez cela comme vous le voulez, ne sont pas une fin en soi, et ne doivent pas être synonyme de limites« .

Marie et Corentin ont noué un partenariat avec l’association Vue d’Ensemble. Ils aimeraient disent-ils, « se porter ambassadeurs et faire lien entre leur contact associatif français et leurs homologues dans le monde« , mais aussi « apporter une bouffée d’optimisme à toute personne rencontrant des difficultés ».

Stoppés par la crise du Coronavirus-Covid 10

Il y a un an, en février 2020, Marie et Corentin étaient au Canada et leur intention était de traverser les deux Amériques en passant par le Mexique pour aller jusqu’en Patagonie. Mais la pandémie de coronavirus-Covid 19 a bouleversé leur projet.

En mars 2020, ils ont dû interrompre leur voyage, laisser leur fourgon en garde au Canada et rentrer en France en espérant qu’ils pourraient repartir bientôt.

La crise sanitaire s’étant installée, en septembre ils sont retournés au Canada pour faire revenir leur fourgon en France, par bateau, et sont revenus pour passer le reste de l’année en famille.

En janvier 2021, ils ont tenté de repartir cette fois-ci dans la péninsule ibérique. Au programme: le Portugal et l’Espagne. Mais le voyage a de nouveau tourné court.

Compte tenu de la situation sanitaire nous estimons qu’il est préférable d’arrêter nos pérégrinations quelques temps.

Marie et Corentin ( Sourires autour du Monde)

Marie et Corentin sont bien sûr prêts à repartir dès que possible vers de nouvelles aventures et de nouveaux sourires à partager.

Les écoles qui suivent le projet :

  • L’école de Barraux (Isère) : Corentin y a été élève.
  • L’école Sainte-Marie à Autun ( Saône-et-Loire)

Source FR3.

 

Handicap : Pourquoi la technologie « répare » (hélas) mieux les corps que les individus…

TRANSHUMANISME Découvrez, chaque jour, une analyse de notre partenaire The Conversation. Aujourd’hui, un philosophe s’interroge sur les bienfaits de la technologie en matière de handicap.

Handicap : Pourquoi la technologie « répare » (hélas) mieux les corps que les individus

 

  • Les innovations technologiques contribuent à la relativisation du concept même de handicap, selon une étude publiée par notre partenaire The Conversation.
  • Pourtant, dès que la technique est mal pensée ou défaillante, le handicap réapparaît violemment au sein d’un modèle social qui pensait en être venu à bout.
  • L’analyse de ce paradoxe a été menée par Bertrand Quentin, philosophe, maître de conférences HDR à l’Université Gustave Eiffel.

Il y a lieu de se réjouir de toutes les améliorations techniques utiles qui rendent la vie de tous les jours plus facile aux personnes en situation de handicap. Il faut toutefois prendre garde à ce que ces aides précieuses n’aboutissent pas à la relativisation du handicap, voire à son « invisibilisation », escamotant par là l’attention qui lui est due.

Les apports indéniables de la technoscience

François Matheron est un philosophe français qui a eu un accident vasculaire cérébral en novembre 2005. Ce qui l’a sauvé pour continuer à penser, ce sont les outils d’aujourd’hui de la technoscience. Dans son livre, L’homme qui ne savait plus écrire, le philosophe déclare :

« Un jour, j’ai appris l’existence de machines permettant d’écrire par la voix, sans autre intermédiaire : il suffisait de parler, la machine faisait le reste. J’étais entré dans l’univers de la reconnaissance vocale ; j’ai pu, alors, réécrire sans pour autant savoir écrire. J’écris “L’homme qui ne savait pas écrire” avec mon appareil, le résultat est immédiat […] Si j’avais vécu à l’époque d’Althusser, je n’aurais pas pu écrire ce texte ni aucun autre : je bénis donc les dieux, et mes parents, de m’avoir permis d’exister aujourd’hui, c’est-à-dire dans un temps inconnu d’Althusser, et de Benjamin : celui de l’informatique, de l’ordinateur et de ses dérivés. »

Exemple d’ingénierie de prothèse © RAEng Publications/Pixabay

 

Nous trouvons de multiples autres développements technoscientifiques qui aident face aux différents handicaps : des smartphones pour malvoyants, l’adaptation du Web aux personnes déficientes, des logiciels pour compenser les troubles « dys » : dyslexiques, dysorthographiques, dyspraxiques. Des logiciels accompagnent les enfants autistes dans leur développement grâce à des applications ludo-éducatives. L’explosion de l’utilisation des systèmes d’information numériques (Internet et tous les réseaux sociaux ou d’information) a eu un impact considérable dans la vie des personnes jusque-là isolées physiquement et psychiquement et a de ce fait augmenté leurs possibilités de corps et d’esprit.

Gare au fantasme d’éradication du handicap

Ces innovations technologiques ont contribué à la relativisation même du concept de handicap. Or, le fait organique du handicap peut être bien peu de chose par rapport à l’impact d’un contexte culturel, technoscientifique et social qui lui donne des effets invalidants ou qui permet leur compensation effective.

Cela va jusqu’au point où le progrès médical fait miroiter des guérisons qui n’étaient pas envisageables jusque-là : la cécité, la surdité, dans un certain nombre de cas ne seraient plus des identités définitives mais pourraient être « guéries » par des nanopuces, des implants cochléaires, etc. Et l’on imagine déjà que des paraplégiques se remettront à marcher à l’aide d’exosquelettes appropriés. Le corps augmenté en viendrait à faire disparaître le handicap.

Fonctionnement d’un système d’implant cochléaire © WikiSabrinaAB/Wikimedia CC BY-SA 4.0

Au milieu de ce flot du discours sur le progrès scientifique et technique, il nous faudrait cependant nous méfier d’un fantasme qui est celui de l’éradication définitive du handicap, fantasme issu d’une médecine de réparation et d’augmentation. Dans le transhumanisme, la souffrance, la maladie, le handicap, le vieillissement sont peu à peu décrits comme inutiles et indésirables. Il faudrait maîtriser cette obsolescence de notre espèce. Mais il n’y a ici aucune vraie réflexion sur la condition humaine, aucune compréhension de la richesse qu’a toujours apporté à une société la confrontation à la vulnérabilité humaine.

Le risque de l’invisibilisation

Le plus grave semble être ici la focalisation sur autre chose que l’attention au handicap. Les récits d’une technoscience de réparation et d’augmentation sont un miroir aux alouettes, car des types de handicaps il y en a beaucoup et ceux pour lesquels il n’y aura pas de remédiation resteront sur le bas-côté. Gavé de grands récits transhumanistes, le public aura été par là même anesthésié face aux difficultés réelles du handicap. Quand le transhumanisme appelle à un homme augmenté, la philosophie appelle donc à une compréhension augmentée de l’homme.

La personne en situation de handicap ne pâtit pas d’un problème physique ou psychique, mais surtout d’une contamination de son sentiment d’identité et d’une perte dramatique de confiance en soi. Dans l’existence nous ne sommes pas isolés psychiquement mais vivons dans l’intersubjectivité, c’est-à-dire dans l’échange permanent des regards et des idées, dans la réciprocité des consciences. C’est de cette réalité qu’il faut rigoureusement rendre compte.

Plus nos déficiences sont grandes, plus les structures spatiales et architecturales peuvent être déterminantes dans leur prévention, leur réduction ou leur aggravation. Mais dans tout cela, nous sommes encore trop souvent focalisés sur le technologique et nous oublions l’importance de l’accessibilité relationnelle.

Les déboires décrits par toute personne handicapée qui se retrouve à un colloque ou une salle de spectacle où « exceptionnellement » l’ascenseur est en panne, doivent attirer notre attention sur les dangers d’une habitude à l’invisibilisation du handicap grâce à l’accessibilité technique universelle. Car dès que la technique est mal pensée ou défaillante, le handicap réapparaît violemment au sein d’un modèle social qui pensait en être venu à bout.

La lutte pour une réduction du handicap sera donc en réalité une lutte relationnelle : par son attitude, chacun d’entre nous peut avoir une influence sur l’augmentation ou la diminution du handicap de l’autre. Pour cette raison, nous appelons à démédicaliser et détechniciser la question du handicap.

Source 20 MINUTES.

 

Coronavirus : « On est à bout de forces »… Les sourds et malentendants racontent l’impact du masque sur leur quotidien…!

Les personnes concernées racontent leur quotidien bouleversé par les masques, les difficultés à imposer les masques inclusifs. Et leur espoir que la crise fasse malgré tout changer le regard sur les personnes sourdes et malentendantes.

Coronavirus : « On est à bout de forces »… Les sourds et malentendants racontent l’impact du masque sur leur quotidien

 

  • Si porter un masque partout et tout le temps est pesant pour certains Français, il a d’autant plus de conséquences sur la vie des personnes sourdes et malentendantes.
  • Sans possibilité de lire sur les lèvres, nombre d’entre elles se retrouvent encore plus isolées.
  • Des lectrices et lecteurs nous ont livré leurs témoignages, expliquant comment ils trouvent des solutions pour communiquer.

« Je fais avec, mais le temps passe et je m’efface », résume Stéphanie, 37 ans. Malentendante, elle lit sur les lèvres depuis toute petite. Comme pour beaucoup de sourds et de malentendants qui ont répondu à notre appel à témoignages, l’irruption du masque partout et tout le temps complique sa vie depuis le début de l’épidémie de Covid-19, il y a neuf mois. Impossible de lire sur les lèvres, donc, compliqué d’utiliser la langue des signes, qui nécessite le bas du visage…

« Du jour au lendemain, je me retrouve isolée de mon entourage, de mes collègues, je ne comprends rien !, reprend-elle. Quelle frustration, quelle colère de se sentir ainsi diminuée. Je n’en peux plus de me répéter tout le temps, de me justifier, de demander de l’aide ! Heureusement, les personnes à qui j’explique ma difficulté sont compréhensives. »

« Une catastrophe pour les prothèses auditives »

Une bienveillance que salue également Laure, 39 ans. « Dans la très grande majorité des cas, l’autre accepte d’enlever le masque pour me parler. Sinon elle mime, écrit ou me montre des choses. » Beaucoup disent tout de même limiter leurs interactions, car communiquer est devenu un parcours du combattant… La vie sociale en prend un coup, et impossible de téléphoner à la famille et aux amis pour maintenir le lien malgré le confinement.

A l’isolement amplifié s’ajoute la fatigue. « Avec les masques, les sons sont étouffés, plus lointains, moins clairs. Et surtout, je ne peux pas combler le manque d’audition avec la lecture labiale, explique Claire, 28 ans. Les vitres installées un peu partout devant les gens sont un obstacle supplémentaire aux sonorités. La période est d’autant plus fatigante qu’il est indispensable de se concentrer deux fois plus pour déchiffrer ce que l’on essaye de me dire. »

Avec le télétravail, les masques tombent, mais les réunions en visioconférence multiplient les interférences et les sons désagréables. « C’est certainement le plus pénible : devoir écouter et lire sur les lèvres d’un prof pendant trois heures. Mentalement, on est à bout de forces ! », assure Inès, étudiante de 22 ans. « Les masques, et surtout leurs élastiques, sont une catastrophe pour les prothèses auditives », renchérit Christophe, 53 ans. Ces dernières peuvent tomber, se casser ou simplement être déplacées, et sont donc moins efficaces.

Visière, masque inclusif et astuces

Comment faire, alors ? Avec des astuces maison, beaucoup arrivent à se débrouiller. « Dans les magasins où l’on peut se faire rappeler à l’ordre pour le masque baissé, mon conjoint parle dans son téléphone et me montre le message écrit qui s’affiche, témoigne Sandrine, 48 ans. C’est bien, mais dans l’urgence, ce n’est pas la solution. » Reste les équipements matériels. « La visière transparente, je ne suis pas trop pour, car elle ne protège pas du Covid », rappelle Laure.

Et les masques inclusifs ? « J’ai eu deux fois des conversations avec des masques transparents, c’était une vraie délivrance », confie Sébastien, 40 ans. Pour Audrey, professeure des écoles malentendante, c’est également synonyme de révolution. « Les masques, c’est un enfer pour moi au quotidien. Depuis qu’ils ont masqué les élèves dès 6 ans à la rentrée de la Toussaint, je n’ai pas pu exercer, car pas de masques inclusifs enfants. Ils sont arrivés à la rentrée de janvier, je peux enfin reprendre mon travail ! »

Malheureusement, de nombreux freins perdurent. Romain, 42 ans, est cadre dans une grande entreprise : « les masques transparents ont été choisis sans avis préalable des personnes concernées et ont mis quatre mois à arriver pour un usage peu efficace à cause de la buée. En janvier 2021, j’ai reçu des masques transparents efficaces et approuvées. » Car tous ne se valent pas… « Ils sont peu répandus et mal supportés par les personnes entendantes », regrette Stéphanie. « Mes proches ne l’ont pas adopté à cause du surcoût », ajoute Christophe, 53 ans.

Véronique témoigne de l’expérience intéressante de sa fille de 12 ans, malentendante et portant des implants cochléaires (qui transforment les sons perçus en impulsions électriques). « Elle a demandé à ses profs de collège d’utiliser des masques normaux car les inclusifs gênent la transmission des sons. Elle a l’habitude d’écouter et d’utiliser uniquement son audition bionique. » Rappelant par la même occasion les nombreuses différences qui existent entre les personnes atteintes par ce handicap.

« Ma surdité n’est plus invisible »

Laure espère, justement, que cette crise permettra de sensibiliser les Français à la question. « On parle du masque comme d’un obstacle à la communication. Mais cela peut nous apporter du positif : ma surdité n’est plus invisible. » Anne, elle, partage une foultitude d’idées pour contrer la méconnaissance sur la surdité et améliorer l’inclusion en France. « Il faudrait que les gens puissent identifier un badge que l’on porterait dès que l’on a un certain degré de difficulté et une déficience auditive. Ensuite, il faudrait équiper de masques inclusifs au moins une caissière [au supermarché], un postier à un guichet. On pourrait développer la boucle magnétique en milieu scolaire [système d’aide qui s’appuie sur une boucle d’induction magnétique, le son provenant d’un micro est transmis à l’appareil auditif afin qu’il ne soit pas gêné par les bruits ambiants]. »

Plusieurs internautes suggèrent également que les enfants apprennent dès l’école le b.a.-ba de la langue des signes (LSF). Julien, 36 ans, a mis cette idée en application : « je suis en train de préparer une mini-formation dans mon entreprise à base de LSF et de LPC (langue parlée complétée), ce qui peut de toute façon servir à tout le monde ! » Et certains de rappeler : la lecture labiale et la LSF n’aident pas seulement les malentendants, mais également les enfants et les étrangers…

Source 20 MINUTES.

Pas-de-Calais : le RC Lens et ses joueurs se mobilisent pour un jeune supporter atteint de surdité… harcelé ! Vidéo…

Un jeune supporter du RC Lens souffrant de surdité a été harcelé sur les réseaux sociaux au début de l’année 2021.

« Je n’arrêterai jamais de faire des vidéos sur le RC Lens » : Thibaut, harcelé sur les réseaux sociaux, témoigne

Le club de foot a pris sa défense.

Thibaut, harcelé sur les réseaux sociaux, a été invité par le RC Lens.

 

Depuis jeudi 7 janvier, les messages de soutien affluent sur le compte Twitter de Thibaut. L’un d’eux pousse le jeune supporter du RC Lens, atteint de surdité, « à continuer de faire ses vidéos et ne pas écouter les jaloux ». Ces petits mots viennent de joueurs des Sang et Or, d’anciennes gloires du club, de journalistes. Ils témoignent tous leur soutien au jeune homme de 20 ans, harcelé sur les réseaux sociaux. Thibaut, lui, n’en revient pas. « J’ai été très touché. Avec Florian Sotoca [l’un des joueurs du RCL, ndlr.], j’ai même failli pleurer. C’est mon idole, c’est mon joueur préféré », confie-t-il.

Le jeune supporter, la vingtaine, n’en revient toujours pas… quelques jours seulement après avoir posté une vidéo sur son compte twitter pensant que celle-ci ne dépasserait pas sa communauté.

Atteint de surdité, Thibaut partage des vidéos depuis août dernier sur Youtube sur le RC Lens, club qu’il supporte depuis ses 6 ans : actualités mercato, mais surtout résumés de matchs et analyses. Début 2021, des internautes le harcèlent et se moquent de lui. Le jeune homme, habitant de Somain, décide de répliquer dans une vidéo : il dénonce des « gens impolis (…) qui se foutent de (sa) gueule » et demande simplement « un peu de respect. »

Avalanche de soutien

Malgré son handicap, Thibaut se filme et publie des vidéos. Il parle de l’actualité et des matchs du RC Lens. Mais certaines de ses vidéos ont été détournées pour se moquer de lui. Jeudi 7 janvier, il a donc publié un message où il demande qu’on le respecte. La publication, visionnée plus d’un million de fois lundi 11 janvier, a conduit à une avalanche de soutien.

Invité au stade Bollaert par le RC Lens

La vidéo devient virale : 30 000 partages, plus d’un million de vues… et une vague de soutien déferle sur les réseaux sociaux : joueurs du RC Lens, journalistes, youtubeurs, stars du foot…

Le RC Lens décide même d’inviter le jeune supporter lors de la rencontre de samedi soir face à Strasbourg au stade Bollaert-Delelis.

Une de nos équipes de France 3 Nord-Pas-de-Calais a rencontré Thibaut au lendemain du match face à Strasbourg. Il a toujours du mal à se remettre de ses émotions de la veille… « C’est vraiment énorme… je n’ai pas les mots… », raconte Thibaut.

 

Source FRANCE TV.

 

EMPLOI COMMUNAL : « Les pénalités sont préférées à l’embauche d’un agent en situation de handicap »…

Le rapport du professeur d’économie Yannick L’Horty, de l’Université Paris-Est Marne-La-Vallée, sur les « discriminations dans le recrutement à l’égard des personnes en situation de handicap » était présenté ce mardi 1er décembre lors d’un groupe de travail du Conseil commun de la fonction publique.

« Les pénalités sont préférées à l’embauche d’un agent en situation de handicap »

 

Pour cette troisième campagne de « testing » sur les discriminations à l’embauche, vous avez étudié le handicap, plus particulièrement la déficience auditive. Pourquoi ?

Le handicap est l’un des critères de discrimination qui fait l’objet du plus grand nombre de réclamations auprès du Défenseur des Droits. C’est pourtant l’un des moins étudiés par les chercheurs. Dans notre recherche, nous l’avons comparé à trois autres critères de discriminations : l’origine, le sexe et le lieu de résidence. Nous nous sommes focalisés sur la déficience auditive parce qu’elle est très répandue et qu’elle n’a pas d’impact sur la productivité de la personne concernée. Donc a priori, cette dernière ne devrait pas être discriminée pour cette raison lorsqu’elle cherche un emploi.

Quel est le principal enseignement de votre recherche ?

L’étude montre que les discriminations à l’embauche sont fortes, du même ordre de grandeur que celles selon l’origine. Par exemple, parmi les cadres administratifs, le taux de réponse du candidat de référence est de 21,5 %, contre 16,9 % pour les candidats d’origine maghrébine et 17,6 % pour le candidat en situation de handicap. Vu que la déficience auditive n’a pas d’impact sur la productivité, on n’aurait pas dû avoir ces résultats.

L’enquête montre aussi étonnement que les personnes en situation de handicap administrativement reconnue ne bénéficient pas d’un meilleur accès à l’emploi. Les établissements ayant refusé un entretien affirment qu’ils ne dépassent pas leur obligation de 6 % d’emploi de travailleurs en situation de handicap reconnue. Les pénalités sont préférées aux coûts associés à l’embauche d’un agent en situation de handicap.

Quelles sont vos recommandations?

Nous plaidons pour mettre en place des actions correctrices permettant de lutter contre les discriminations dans l’accès à l’emploi public, en ciblant particulièrement les acteurs des fonctions publiques territoriales et hospitalières.

La FPE étant la meilleure élève, on pourrait transposer les dispositifs qui s’y sont généralisés depuis 2008 : professionnalisation du recrutement, actions de sensibilisation sur la thématique de la diversité et de la mixité, formation des acteurs du recrutement…

Avez-vous été missionné pour une quatrième campagne de testing ?

Nous sommes engagés dans un partenariat durable avec la DGAFP. Il y a un accord de principe pour une quatrième opération qui va se mettre en place progressivement. Cela implique 4 à 5 mois de collecte des données. La nouvelle campagne devrait intervenir fin 2021. L’origine et le lieu de résidence restent nos critères de recherche fixes. Il y a plusieurs pistes pour les critères variables : âge, maternité, on peut aussi croiser les critères… Les perspectives sont infinies.

Source LA GAZETTE DES COMMUNES.