Communiquer avec le masque est très compliqué quand on est sourd ou malentendant car il empêche notamment la lecture sur les lèvres. Anne, une Gersoise de 46 ans, est confrontée à cette difficulté depuis le confinement.
Elle raconte son expérience au quotidien.
Pour faire ses courses ou aller à la pharmacie, le masque chirurgical est une vraie galère quand on est sourd ou malentendant. La principale difficulté : la lecture labiale, pourtant essentielle quand on est malentendant pour compléter l’audition. Ces difficultés, Anne, les rencontre depuis le confinement.
Cette Gersoise de 46 ans est atteinte d’une surdité progressive depuis sa naissance. Parmi les soucis de communication liés au masque, il y a notamment le passage à la caisse du supermarché. « La personne en face de moi a un masque et en fait je ne comprends pas. Elle a senti qu’il y avait quelque chose. Je lui ai demandé de répéter. Elle a répété mais je n’ai rien compris. Et là je lui ai dit, ‘je suis désolée, je suis malentendante et comme je ne vois pas vos lèvres, je ne vous entends pas’« , raconte-t-elle.
Elle doit toujours compter sur la compréhension de ses interlocuteurs. « Cette fois-là, je suis tombée sur une personne bienveillante. Elle s’est reculée davantage. Elle a baissé son masque et elle a répété. C’était une question toute bête en plus« , se souvient la Gersoise.
Un masque sourire pour lire sur les lèvres
Lorsque le masque est devenu obligatoire dans les lieux publics clos le 20 juillet dernier, Anne a dû trouver une solution. C’est à ce moment-là qu’elle a décidé d’acheter un masque sourire. Il couvre le visage comme un masque chirurgical mais il est composé de plexiglas au niveau de la bouche, ce qui permet de distinguer les lèvres de la personne qui s’exprime. « Ça m’a permis de voir l’expression de la personne qui me parle, de savoir si c’était quelque chose de sévère, de l’humour, de pouvoir converser dans un milieu bruyant, de pouvoir communiquer« , assure Anne.
Depuis qu’elle a obtenu ce masque, les communications sont devenues bien plus faciles, notamment avec sa famille. « On s’est retrouvés avec mes enfants au restaurant et, comme on avait tous le même masque, on a pu se parler beaucoup plus facilement », explique-t-elle. Les progrès sont incomparables mais elle regrette que l’on n’ait pas encouragé les Français à apprendre quelques mots en langue des signes à la place des fameux checks de coude et de bras.
Une créatrice de masques toulousaine fait le buzz
Le masque sourire comme celui d’Anne n’est pas le seul adapté aux personnes malentendantes. À Toulouse, Anissa Mekrabech, une créatrice de maroquinerie de 31 ans, s’est lancée dans un projet de confection de masques inclusifs. Comme les masques sourires, ils permettent de distinguer les lèvres de la personne qui parle.
Quatre mois après le lancement, plus de 16.000 masques ont déjà été commandés et la demande ne cesse d’augmenter. Preuve que les masques transparents sont bien la solution pour contrer l’isolement des personnes malentendantes en cette période de crise sanitaire.
Source FRANCE BLEU.