TÉMOIGNAGE – Une Gersoise malentendante raconte son quotidien avec le masque…

Communiquer avec le masque est très compliqué quand on est sourd ou malentendant car il empêche notamment la lecture sur les lèvres. Anne, une Gersoise de 46 ans, est confrontée à cette difficulté depuis le confinement.

Elle raconte son expérience au quotidien.

Le masque sourire permet à Anne de saisir les expressions du visage

Pour faire ses courses ou aller à la pharmacie, le masque chirurgical est une vraie galère quand on est sourd ou malentendant. La principale difficulté : la lecture labiale, pourtant essentielle quand on est malentendant pour compléter l’audition. Ces difficultés, Anne, les rencontre depuis le confinement.

Cette Gersoise de 46 ans est atteinte d’une surdité progressive depuis sa naissance. Parmi les soucis de communication liés au masque, il y a notamment le passage à la caisse du supermarché. « La personne en face de moi a un masque et en fait je ne comprends pas. Elle a senti qu’il y avait quelque chose. Je lui ai demandé de répéter. Elle a répété mais je n’ai rien compris. Et là je lui ai dit, ‘je suis désolée, je suis malentendante et comme je ne vois pas vos lèvres, je ne vous entends pas’« , raconte-t-elle.

Elle doit toujours compter sur la compréhension de ses interlocuteurs. « Cette fois-là, je suis tombée sur une personne bienveillante. Elle s’est reculée davantage. Elle a baissé son masque et elle a répété. C’était une question toute bête en plus« , se souvient la Gersoise.

Un masque sourire pour lire sur les lèvres

Lorsque le masque est devenu obligatoire dans les lieux publics clos le 20 juillet dernier, Anne a dû trouver une solution. C’est à ce moment-là qu’elle a décidé d’acheter un masque sourire. Il couvre le visage comme un masque chirurgical mais il est composé de plexiglas au niveau de la bouche, ce qui permet de distinguer les lèvres de la personne qui s’exprime. « Ça m’a permis de voir l’expression de la personne qui me parle, de savoir si c’était quelque chose de sévère, de l’humour, de pouvoir converser dans un milieu bruyant, de pouvoir communiquer« , assure Anne.

Depuis qu’elle a obtenu ce masque, les communications sont devenues bien plus faciles, notamment avec sa famille. « On s’est retrouvés avec mes enfants au restaurant et, comme on avait tous le même masque, on a pu se parler beaucoup plus facilement », explique-t-elle. Les progrès sont incomparables mais elle regrette que l’on n’ait pas encouragé les Français à apprendre quelques mots en langue des signes à la place des fameux checks de coude et de bras.

Une créatrice de masques toulousaine fait le buzz

Le masque sourire comme celui d’Anne n’est pas le seul adapté aux personnes malentendantes. À Toulouse, Anissa Mekrabech, une créatrice de maroquinerie de 31 ans, s’est lancée dans un projet de confection de masques inclusifs. Comme les masques sourires, ils permettent de distinguer les lèvres de la personne qui parle.

Quatre mois après le lancement, plus de 16.000 masques ont déjà été commandés et la demande ne cesse d’augmenter. Preuve que les masques transparents sont bien la solution pour contrer l’isolement des personnes malentendantes en cette période de crise sanitaire.

Source FRANCE BLEU.

 

Perpignan : une étudiante sourde lance sa chaîne Youtube pour casser certains clichés…

Une jeune étudiante de Perpignan, passionnée d’audiovisuel, a créé, durant le confinement, une chaîne Youtube pour mieux informer sur la surdité.

Elle a déjà réalisé les premiers épisodes d’une mini-série sur laquelle elle continue de travailler.

Marie Bertrand a lancé sa chaîne Youtube MB Hors Style.

C’est avant tout pour casser certains clichés liés à la surdité que Marie Bertrand, Perpignanaise dîplômée d’un BTS audiovisuel a lancé sa chaîne Youtube. Un projet né pendant le confinement et qui continue d’éclore.

« L’idée est de sortir des cases, des idées reçues, des sentiers battus, et de s’ouvrir à d’autres façons de voir les choses. »

Marie Bertrand, créatrice de la chaîne Youtube MB Hors Style

« L’impossible est possible« 

Depuis le lancement de sa chaîne, Marie, sourde profonde, appareillée à l’âge de 4 ans, a déjà mis en ligne quatre épisodes. Elle travaille actuellement sur le cinquième. Interviews, montage, diffusion, cette jeune diplômée gère tout, du début à la fin. « Je regarde et j’écris tout, et comme ça j’arrive à savoir le passage le plus intéressant. Ça c’est relativement long, parce que je me dis qu’il y a plein de choses intéressantes mais je suis obligée de les couper pour faire des vidéos courtes« , détaille Marie.

Dans ses vidéos, différentes thématiques sont abordées comme « limpossible est possible« , ou encore « l’union fait la force ». Des témoignages sont mis en avant dans ses vidéos – d’une durée de 7 à 12 minutes environ – notamment ceux de ses amis sourds installés dans les Pyrénées-Orientales et dans l’Hérault.

Source FR3.

Coronavirus aux Etats-Unis : La Maison-Blanche poursuivie en justice parce qu’elle ne traduit pas ses allocutions en langue des signes…

Le gouvernement américain avait déjà été alerté de la privation d’information des sourds et des malentendants dans un courrier, en mars dernier.

Coronavirus aux Etats-Unis : La Maison-Blanche poursuivie en justice parce qu'elle ne traduit pas ses allocutions en langue des signes

L’Association nationale des personnes sourdes (NAD), aux Etats-Unis, a attaqué la Maison-Blanche en justice ce lundi. Elle reproche au gouvernement de ne pas proposer de traduction simultanée en langue des signes concernant les points d’information organisés depuis mars sur la crise sanitaire liée au coronavirus. Les plaignants estiment qu’il s’agit là d’une violation du premier amendement de la constitution du pays ainsi que des lois interdisant la discrimination des Américains souffrant de handicap.

La plainte officielle que s’est procurée le HuffPost affirme que l’absence de traduction prive les sourds et malentendants d’un « accès aux informations capitales et potentiellement vitales communiquées par les responsables politiques et sanitaires de notre nation durant la pandémie de Covid-19 ». La NAD avait déjà adressé le 18 mars dernier un courrier alertant la Maison-Blanche sur cette situation.

Ils demandent un interprète

L’association estime par ailleurs que le sous-titrage instantané des propos imposé par les lois fédérales n’est pas satisfaisant. Le dispositif contient souvent des erreurs, ne fournit aucun contexte et se révèle trop difficile à suivre pour certains téléspectateurs, en particulier concernant les personnes traduites dont l’anglais n’est pas la langue maternelle. Les plaignants réclament donc la présence à l’écran d’un interprète.

La NAD constate que contrairement à celles de Donald Trump, les interventions télévisées des gouverneurs des 50 États et des maires des principales villes du pays sont accompagnées d’une traduction en langue des signes. Le recensement de la population américaine réalisé en 2014 avait répertorié 3,4 millions d’Américains sourds et 17 millions d’habitants disant connaître « de sérieuses difficultés auditives », relate le média américain.

Source 20 MINUTES.

Six millions de personnes malentendantes…

Handicap. Comment sensibiliser nos concitoyens à ce handicap invisible, notamment dans l’accès aux activités culturelles ?

« Pourquoi, dans les publicités, insister sur la discrétion des des prothèses auditives ? »

M. Neuville (Ille-et-Vilaine) :

Contrairement aux sourds qui communiquent grâce à la langue des signes, nous, malentendants et devenus sourds, utilisons nos oreilles équipées de prothèses auditives ou d’implants cochléaires, et nous avons aussi besoin d’aides techniques pour suppléer aux limites de ces prothèses, en particulier dans les situations bruyantes (réunions de famille ou de travail, guichets des services publics, tels que La Poste et la SNCF…) ou pour capter correctement le son des films, conférences, spectacles, visites de musées ou de ville, etc.

On estime qu’il y a en France six millions de personnes malentendantes. Voici quelques-unes des demandes qu’elles formulent :

L’installation dans tous les lieux collectifs fréquentés par les malentendants d’une boucle magnétique (BIM) préconisée par la loi sur l’accessibilité de 2005 : ce système, très facile d’utilisation pour ses usagers, permet d’envoyer un son de meilleure qualité directement dans les prothèses auditives. Cette boucle fonctionne par exemple à Rennes, aux Champs libres (salle de conférences et planétarium), au musée des Beaux-Arts, au TNB (théâtre et salles de cinéma) dans certaines salles du Gaumont et dans certains cinémas de la périphérie rennaise… Ce système, lorsqu’il est bien installé, donne entière satisfaction.

D’autres systèmes, en apparence innovants parce qu’ils sont basés sur le wifi, sont arrivés sur le marché. Ils ont séduit certains gestionnaires de sites. Or ces systèmes sont moins faciles à utiliser que la BIM (nous les avons testés), délivrent un son de moindre qualité et supposent la possession d’un smartphone par leurs utilisateurs, ce que nous jugeons discriminatoire.

Dans les cinémas, la projection de films existe en version française, sous-titrée en français (VFST). Mais la plupart des exploitants refusent de programmer cette possibilité ou ne le font que très rarement « car cela dérange les entendants » : les entendants ne peuvent-ils accepter cette gêne minime (beaucoup l’acceptent pour les films en version originale) pour permettre aux malentendants de profiter de tous les films ?

[…] En conclusion, nous voudrions faire une remarque : pourquoi dans les publicités pour prothèses auditives, par l’écrit comme par l’image, est-il insisté sur la « discrétion » des prothèses ? Serait-il plus honteux d’être sourd que presbyte ?

Nous espérons, par ce courrier, sensibiliser nos concitoyens à ce handicap invisible qu’est la malentendance.

Source OUEST FRANCE.

Créatrice à Toulouse, elle obtient le feu vert des autorités pour produire le premier « masque à fenêtre » pour les sourds…

Au moment où le port du masque devient obligatoire, voilà qui va changer la vie des personnes sourdes et malentendantes.

La production du 1er masque transparent anti-buée et lavable en France et en Europe est lancée.

L’idée vient d’une créatrice de Toulouse.

Créatrice à Toulouse, elle obtient le feu vert des autorités pour produire le premier "masque à fenêtre" pour les sourds

Elle-même atteinte de surdité, Anissa Mekrabech avait présenté l’idée du masque inclusif il y a quelques semaines, et lancé une cagnotte pour mener à bien son projet. C’est un succès. La récolte de fond a atteint 18 563 € et les masques dits « inclusifs » pour les sourds et malentendants sont lancés à grande échelle, la production peut commencer.

Ce masque à fenêtre a passé les tests de la DGA (Direction Générale de l’Armement) avec succès. Ils ont été testés et approuvés comme étant conformes à la note interministérielle du 29 mars 2020. Il s’agit selon sa créatrice du premier masque lavable et anti buée en France et en Europe (et dans le monde) disponible.

« Le masque Inclusif est un masque de protection avec une partie transparente anti-buée qui facilite la lecture labiale et renforce les relations humaines/sociales en rendant visible les expressions du visage que le masque classique ne saurait apporter. »

Anissa Mekrabech Fondatrice du Masque Inclusif®

Les masques imaginés par Anissa, sont fabriqués (conformément à ses souhaits) par une entreprise adaptée et ses employés « ayant une particularité » : APF Entreprises basée dans le Nord de la France. Les tous premiers exemplaires ont été remis au centre de distribution d’Amazon Brétigny-sur-Orge dans l’Essonne.

Avec élastiques ou lanières, ces masques sont vendus en pré commande sur le site masqueinclusif.com au prix de 10,90. Ils sont lavables en machine.

Source GR3.

 

 

Des gants capables de traduire la langue des signes en temps réel…

INNOVATION Le dispositif ne coûte que 50 dollars et pourrait voir son prix diminuer.

Des gants capables de traduire la langue des signes en temps réel

Des chercheurs de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) sont parvenus à mettre au point un dispositif permettant de faciliter la communication entre des personnes pratiquant la langue des signes avec des personnes qui ne la pratiquent pas.

Le dispositif en question repose sur une paire de gants dotés de capteurs qui envoient des signaux à une application smartphone. Cette dernière est en mesure de traduire en temps réel jusqu’à 660 termes en langue des signes américaine à une cadence de 60 mots par minute. Selon les chercheurs, la précision du dispositif est de 98,63 %. Le dispositif intègre également des capteurs à placer sur le visage des personnes qui parlent la langue des signes pour capter l’ensemble de leurs expressions faciales. Le visage tient en effet une place centrale dans cette langue.

L’utilité de ce dispositif est évidemment de permettre à despersonnes muettes ou sourdes de pouvoir se faire comprendre facilement par des personnes qui ne pratiquent pas la langue des signes. Mais le dispositif pourrait également avoir un intérêt pédagogique et aider tout simplement les personnes qui apprennent la langue des signes à la maîtriser.

Un dispositif qui se veut accessible au plus grand nombre

« Notre espoir est que cela ouvre un moyen facile pour les personnes qui utilisent la langue des signes de communiquer directement avec les non-signataires sans avoir besoin de quelqu’un d’autre pour traduire pour eux », a déclaré Jun Chen, professeur adjoint de bio-ingénierie à la UCLA, au média Fast Company. Les chercheurs à l’origine du dispositif ont indiqué que l’application pourrait traduire davantage de signes à mesure qu’ils développent leur système.

Si le concept n’est pas nouveau, le dispositif mis au point par les chercheurs de l’UCLA se démarque grâce à son coût très abordable. À l’heure actuelle, le kit prototype comprenant les gants, les capteurs et l’application revient à 50 dollars, mais son prix pourrait encore baisser à mesure que les chercheurs y apportent des modifications et que le dispositif soit produit à grande échelle.

Source 20 MINUTES.

REPORTAGE. « Il était temps » pour les travailleurs de l’Esat de Gabriel-Deshayes…

Des travailleurs de l’Esat (Établissement et service d’aide par le travail) de l’association Gabriel-Deshayes, à Brec’h (Morbihan), ont repris le chemin des ateliers depuis le 11 mai 2020.

Un retour au travail salutaire malgré le poids du protocole sanitaire.

Dans l’atelier conditionnement de l’Esat La Chartreuse, de l’association Gabriel-Deshayes, à Brec’h (Morbihan) réaménagé pour respecter les gestes barrières, l’effectif a été divisé par deux.

 

 

 Il était temps !  C’est presque un cri du cœur qu’expriment ces travailleurs dans l’atelier de conditionnement de l’Établissement et service d’aide par le travail (Esat) La Chartreuse de l’association Gabriel-Deshayes, à Brec’h (Morbihan). Le retour au travail était très attendu.  Certains d’entre eux vivent seuls et cela devenait pesant. On risquait des cas de décompensation psychique , indique Marie-Laure Le Corre, la directrice générale de l’association.

La structure, spécialisée dans l’accueil des handicapés sensoriels (surdité et/ou cécité), accompagne un millier d’adultes et enfants dans 16 établissements et services. À l’Esat, où 46 personnes travaillent habituellement,  on fonctionne en demi-groupe depuis presque un mois et on espère reprendre un fonctionnement normal en septembre », explique Philippe Puill, moniteur de l’atelier conditionnement.

« Leurs mains sont leurs yeux »

Pour le moment, les travailleurs non-voyants ne sont pas encore revenus. La semaine prochaine leur sera réservée pour qu’ils s’approprient les locaux quelque peu adaptés aux gestes barrières.  C’est compliqué pour eux, leurs mains sont leurs yeux, précise Charlotte Delamarre Hoareau, l’animatrice de l’atelier chaiserie. On essaiera de limiter au maximum le toucher des objets, des meubles, et exceptionnellement, pour la reprise, ils auront leur canne pour se déplacer. 

REPORTAGE. « Il était temps » pour les travailleurs de l’Esat de Gabriel-Deshayes

L’organisation évolue au jour le jour

L’organisation évolue au jour le jour.  On s’adapte, assure Céline Le Dref, cheffe de service de l’Esat. On s’était projeté mais parfois le fonctionnement est plus compliqué que prévu. » D’autant que la répétition de certains gestes barrières génère parfois des troubles du comportement, réveille des peurs, chez certains travailleurs.  Les professionnels sont là pour désamorcer ce genre de situations avec bienveillance », explique encore Céline Le Dref. On prend le temps de discuter de leur ressenti devant ces nouvelles manières de travailler », ajoute l’animatrice.

« Rien n’a repris »

Même organisation au sein de l’atelier traiteur, visières de protection, masques, etc. Il continue de fonctionner malgré un carnet de commandes vide.  Rien n’a repris »,souffle Céline Le Dref. Un manque à gagner qui sera impossible à rattraper.  C’est la moitié du chiffre d’affaires des ateliers de l’Esat. 

Mais aux fourneaux, tout le monde s’active pour mitonner le repas des autres travailleurs et des personnels de Gabriel-Deshayes. Sylvie Morisset, l’animatrice d’atelier, s’enthousiasme :  C’est tout nouveau pour eux. Avant, c’était assuré par un prestataire. C’est de la vraie cuisine avec de nouveaux plats, différents de ce qu’on prépare habituellement pour les cocktails. » Et pour preuve, derrière elle, d’alléchantes tartes aux fraises en cours de montage.

Source OUEST FRANCE.

Des masques pour tous : n’oublions pas les déficients auditifs et autres handicaps invisibles …

Une partie de la population a besoin de voir le visage pour pouvoir communiquer.

Pour elle, il faut donner accès à des masques transparents et former les soignants.

Des masques pour tous : n'oublions pas les déficients auditifs et autres handicaps invisibles

Le 11 mai, la France débutera son déconfinement progressif, après cinquante-cinq jours au ralenti où les uns œuvrèrent pour maintenir le pays à flot tandis que les autres se consacrèrent chez eux au télétravail, aux études, aux exercices de sport ou à l’art de la coupe de cheveux improvisée.

Mais le 11 mai, nous le savons, ne sera pas un retour immédiat à la normale. Nombre de Français·es auront recours au port d’un masque, pour certains artisanal. Une fois la crise sanitaire derrière nous, il est possible que le port spontané d’un masque en cas de maladie devienne un réflexe plus répandu chez nos concitoyen(ne)s qu’avant l’année 2020. Dès à présent, l’Afnor met à disposition des citoyens un ensemble de recommandations pour la confection de tels masques. Ils sont en passe d’intégrer notre quotidien à plus ou moins long terme.

Avancée majeure

Sauf qu’une partie de la population demeure démunie face à ce bout de papier ou de tissu. Un ensemble hétérogène, composé de personnes sourdes ou malentendantes qui lisent sur les lèvres et de leurs proches, mais aussi d’orthophonistes, de l’entourage de personnes autistes, de seniors ou de très jeunes enfants ainsi que des professionnels exerçant auprès de ces publics, qu’ils soient soignants, rééducateurs ou encore enseignants.

En cette période de crise sanitaire inédite, le président de la République et le gouvernement ont accordé une importance majeure à l’accessibilité de leurs interventions. Appuyés par la secrétaire d’Etat aux personnes handicapées Sophie Cluzel, ils ont veillé à la présence d’un·e interprète en langue des signes française à leurs côtés et toute la France a découvert la vélotypie permettant de sous-titrer en direct les allocutions d’Emmanuel Macron. Les Français se familiarisent avec la langue des signes et il s’agit d’une avancée majeure, qui a vocation à être rendue durable par la loi audiovisuel à venir. Quatre-vingts pour cent des handicaps sont invisibles. Il nous appartient, citoyens, élus, associations, entreprises, administration publique, d’acquérir un réflexe «handicap» visant à permettre à tous nos concitoyens de comprendre et d’être compris au quotidien.

Communiquer avec ceux qui nous entourent

Si ce réflexe doit être acquis au plus vite dans un domaine particulier, c’est bien dans le domaine de l’urgence sanitaire. A commencer par la capacité des personnes sourdes à comprendre les soignants. Impossible, quand on lit sur des lèvres masquées. Comme le souligne Sophie Cluzel, «la crise est un levier d’accélération de la transformation de l’offre proposée aux personnes en situation de handicap». Alors, tandis que la France se masque peu à peu, des initiatives fleurissent de part et d’autre de notre territoire pour développer des masques transparents permettant à la fois à tou·te·s d’être protégé·e·s et d’être compris·es. Un élan de solidarité qui se traduit sur les réseaux sociaux et par bouche-à-oreille par des prototypes, des partages d’expérience, des tuyaux sur telle ou telle matière transparente. La créativité de ces couturiers et couturières est sans limites. Il faut dire que le choix des matières et des tissus, la durabilité au lavage ou encore la limitation de la buée sur le masque incitent ces volontaires à se creuser les méninges. L’une des facettes de la France unie !

Pendant qu’avance cette recherche et développement, nous considérons que deux voies complémentaires auraient le mérite d’être explorées. Tout d’abord, l’élaboration de normes ou de recommandations propres à la confection de masques transparents répondant à l’ensemble des besoins de ces citoyens. Tous les Français n’ont pas nécessairement vocation à porter un tel masque transparent spécifique ; néanmoins, la possibilité pour les publics cible et leur entourage de s’en procurer ou de s’en confectionner soi-même est essentielle. Ainsi, même masqué·e·s, nous pourrons tou·te·s communiquer avec ceux qui nous entourent, y compris si l’on a besoin de voir le visage de notre interlocuteur en maison départementale des personnes handicapées (MDPH) ou encore à l’hôpital. Nous pourrons tou·te·s communiquer, sans exception. Par ailleurs, pourquoi ne pas envisager un module spécifique dans les facs de médecine et les formations d’infirmiers ? Le but : sensibiliser nos soignants à la communication avec des patients signant en LSF, lisant sur les lèvres ou échangeant en LfPC, à commencer par exemple par les soignants qui se destinent à une carrière d’urgentiste.

Près de 7 % de Français souffrent d’un déficit auditif. Parmi eux, 80 000 personnes pratiquent la langue des signes française, qui s’appuie notamment sur les expressions du visage, et plusieurs dizaines de milliers d’autres citoyens ont recours à la langue française parlée complétée (LfPC) ou encore à la lecture labiale. Enfin, 700 000 Français vivent avec l’autisme, dont beaucoup s’appuient sur les expressions du visage pour comprendre les autres. Nous faisons ici le souhait que, protégés de la maladie comme leurs concitoyens, tous ceux qui en auraient besoin aient à leur disposition une solution respectueuse de leur communication propre. Ensemble, on y arrivera !

Source LIBERATION.

Une Toulousaine atteinte de surdité crée un masque transparent pour lire sur les lèvres…

Anissa, une Toulousaine de 30 ans victime de surdité, a eu l’idée de créer un masque transparent pour lire sur les lèvres et faciliter la vie des sourds.

Après avoir fabriqué un prototype, elle a lancé une campagne de financement participatif pour concrétiser la fabrication du masque.

 

L'illustration de la cagnotte en ligne créée pour le masque inclusif

Anissa, 30 ans et victime de surdité, a eu l’idée de créer un masque transparent pour permettre de lire sur les lèvres. Histoire de faciliter la vie des malentendants en cette période de coronavirus.

Un prototype déjà créé

Une idée née après une drôle d’expérience dans une pharmacie : « Je me suis rendue à la pharmacie pour acheter un médicament. J’ai remis l’ordonnance à la pharmacienne et je me suis reculée pour respecter le marquage au sol (1m). Il y avait trois employés. Les trois portaient un masque chirurgical. À un moment donné, la pharmacienne m’a posé une question, malheureusement je ne pouvais lire sur ses lèvres (j’ai une surdité moyenne bilatérale). Alors je lui ai expliqué que je suis sourde et qu’habituellement je lis sur les lèvres mais qu’avec les masques, je ne pouvais pas. Elle a fait l’effort de parler plus fort, ce que j’ai grandement apprécié », explique-t-elle.

Anissa décide alors de confectionner un masque où l’on distingue les lèvres. « Bien évidemment il s’agit d’un prototype, c’est pourquoi, j’ai mis en place cette récolte de fond afin que l’on puisse ENSEMBLE créer ce masque qui permettra l’inclusion et l’accessibilité à 100% des personnes sourdes. Les fonds récoltés seront destinés à financer les prototypes, la production, la certification et la distribution sur le marché en France et en Europe. L’objectif, dans un premier temps, est de rendre disponible ces masques prioritairement aux personnels soignants. Et par la suite, bien évidemment, accessible à tous.

La Toulousaine a déjà récolté plus de 2.300 euros sur un objectif de 5.000 pour lancer la fabrication de ce masque. Pour l’aider, participez à la cagnotte en ligne.

Source FRANCE BLEU.

Cinéma. Le film « J’accuse » lauréat du Marius de l’audiodescription…

Le Marius de l’audio-description a été décerné mercredi au Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC).

La lauréate 2020 est Raphaëlle Valenti pour son audio-description du film J’accuse de Roman Polanski.

Cinéma. Le film « J’accuse » lauréat du Marius de l’audiodescription

Un jury composé de 137 personnes âgées de 21 à 81 ans, essentiellement déficientes visuelles, a écouté les enregistrements des audio-descriptions pour les sept films nommés pour les César 2020 puis ont voté pour déterminer celui qui correspond le mieux à leurs attentes en matière d’audio-description.

L’audiodescription la plus plébiscitée est celle du film J’accuse de Roman Polanski. Mercredi 26 février au CNC, le trophée Marius a été remis à Raphaëlle Valenti auteure de l’audiodescription pour le compte du laboratoire Hiventy.

En 2018, le Prix, né à Rennes, avait été remis au film Petit paysan, audiodécrit par Morgan Renault pour Titra Film, relu par Marie-Pierre Warnault. L’an dernier, le film Pupille, dont l’audiodescription a été écrite par Dune Cherville, avait été récompensé.

Aide à la compréhension du film

L’audiodescription est une technique consistant à insérer, lorsque cela est possible et pertinent, la lecture d’un texte descriptif en vue d’améliorer la compréhension de l’action du film par un déficient visuel.

Cette description sonore s’intercale entre les dialogues et vise à rendre compte d’informations essentielles qui ne peuvent être perçues par le seul sens de l’ouïe, les décors, les paysages, les costumes, les sous-titrages.

Elle s’attache également à restituer les atmosphères, les bruits non aisément identifiables ainsi que les expressions de visage résultant du jeu des acteurs.

Source OUEST FRANCE.