« Abandonner ? Jamais ! » : le livre-témoignage émouvant de Virginie Delalande, sourde de naissance et… avocate…

Elle a fait de son handicap sa force.

Virginie Delalande est sourde de naissance. Brillante et solaire, elle a fait de la parole son métier.

Elle a même décroché sa robe noire d’avocate. Conférencière et… confinée, elle a pris la plume et raconte son combat pour gagner « sa lumière et sa liberté ».

Pour l'Anécienne Virginie Delalande, "écrire a toujours été un rêve"

« Combien de fois ai-je été décrite dans la presse comme un soleil, un phare dans la nuit, un modèle ? Combien de fois ai-je ressenti de l’admiration dans le regard de mon interlocuteur ? Effectivement, je transmets aujourd’hui des émotions positives, belles, fortes. Mais rayonner comme je le fais aujourd’hui n’a pas toujours relevé de l’évidence… »

Ce sont les premières phrases de Virginie Delalande, en préambule de son livre, qui a choisi en exergue ces mots de Laurence Tardieu : « Certains êtres, à mesure que le temps passe, deviennent de plus en plus libres. Ils se redressent, au lieu de s’affaisser. Il émane d’eux une énergie étonnante. Ils sont lumière pour qui les rencontre. J’aimerais savoir ce qu’ils ont fait des ombres de leur passé. De leurs regrets, de leurs déchirures. Comment ils s’en sont arrangés. »

Intelligente, solaire et drôle, de sa voix si singulière, Virgine Delalande raconte combien « cela ne fut pas si simple, quand un médecin annonce à ses jeunes parents que leur petite fille est sourde profonde, et qu’elle ne parlerait jamais, comment il lui a fallu franchir les barrières que la société a régulièrement dressées devant elle. On lui a dit qu’elle ne pourrait apprendre ni à lire, ni à écrire, qu’elle n’aurait jamais son bac, que personne ne voudrait se marier avec elle, qu’elle n’aurait jamais un métier ». Et pourtant…

Virginie Dalalande est devenue avocate, amante, maman, coach, conférencière et fondatrice du Handicapower.

Révélée au grand public avec le documentaire « l’éloquence des sourds » réalisé par Laëtitia Moreau pour Arte puis lors de l’émission d’éloquence  » Le Grand Oral  » diffusée en 2019 sur France 2, Virginie Delalande, femme passionnée et engagée, avait profondément ému et marqué les esprits : « Je vous parle avec une voix. Cette voix, qui peut-être vous dérange, vous met mal à l’aise, c’est une voix que moi-même je n’ai jamais entendue. (…) Je suis devenue avocate parce que je connais ce sentiment d’injustice, celui qui vous prend aux tripes et vous empêche de dormir. »

Dans son livre « Abandonner ? Jamais ! » publié aux éditions Kawa, Virgine « la sourde » invite à découvrir ce parcours exceptionnel et à comprendre comment mener sa vie quand on est différente, quand on a de l’ambition, mais aucun modèle de référence. : « Mille fois, j’ai eu envie d’abandonner. Mais ce qui m’a sauvé, c’est que je suis bavarde ».

Ce récit autobiographique a l’ambition encore et toujours de contribuer à changer le regard de la société sur les personnes différentes: « Pour faire vraiment bouger les choses sur un sujet aussi sensible que le handicap, je réalise que le plus efficace reste d’appeler un chat un chat, de faire toucher du doigt les réalités du terrain, de rappeler certaines évidences qui n’en sont pas pour tous, de donner une image plus juste du handicap. Ce n’est pas parce qu’on a un handicap qu’on n’existe plus économiquement ou socialement. On continue à vivre, à travailler, à consommer, à aimer, à fonder une famille, à acheter une voiture ou une maison, à vouloir s’amuser et vivre des aventures ».

Un livre-témoignage sur le handicap, mais pas seulement, une leçon de vie, de courage et d’humour pour surmonter les obstacles et les peurs, handicap ou non. Son secret ? « toujours écouter sa petite voix intérieure », et relire entre autres, Michel Audiard qui lui chuchote à l’oreille : « Quand tu te sens en situation d’échec, souviens-toi que le grand chêne, lui aussi, a été un gland ».

Source FR3.

« Abandonner ? Jamais ! » – Le livre-témoignage d’une avocate et chef d’entreprise d’Annecy sourde de naissance…

Elle est née sourde et volontaire dans une famille qui l’a toujours encouragée.

Dans le cadre de la semaine pour l’emploi des personnes handicapées, Virginie Delalande témoigne avec son livre, une source d’espoir et d’encouragements pour ceux qui se reconnaîtront en elle.

Sourde de naissance, Virginie DELALANDE, fondatrice de Handicapower, est aujourd'hui conférencière

Comment aller au bout des rêves quand on est handicapé ?  C’est ce que raconte dans un livre « Abandonner ? Jamais ! » l’avocate et chef d’entreprise d’Annecy Virginie Delalande, fondatrice de Handicapower. Née sourde profonde, la femme et mère de famille qui lit sur les lèvres, y retrace son parcours semé d’embûches, et cette ambition chevillée au corps qui lui a permis de surmonter les obstacles. Aujourd’hui conférencière et coach, elle met son expérience et son enthousiasme au service de celles et ceux , enfermés dans leur handicap et freinés par leur manque de confiance en soi. Elle intervient aussi auprès des entreprises pour les convaincre que le handicap peut être un atout et du bénéfice que génère la diversité.

« Tu ne parleras jamais »

« J’ai eu énormément de barrières dans ma vie », raconte Virginie Delalande . « Des barrières par rapport à ma voix. Est-ce que je parlerai un jour ? Tout le monde pensait que non, et finalement… Bah oui. Pareil au niveau scolaire. Est-ce que je saurai lire et écrire, est-ce que j’aurai mon baccalauréat ? Est-ce que je réussirai à valider un diplôme? Tout cela oui, à force de volonté, de confiance en moi, et d’ambition ».

« J’ai eu énormément de barrières dans ma vie » – Virginie Delalande

Virginie Delalande avait été révélée au grand public par le documentaire ‘’L’éloquence des sourds’’ réalisé par Laëtitia Moreau pour Arte, puis lors de l’émission d’éloquence ‘’Le Grand Oral’’ diffusée en 2019 sur France 2.

Source FRANCE BLEU.

Le coronavirus peut-il vraiment rendre sourd ?…

Des médecins britanniques ont observé ce qui semble être un premier cas au Royaume-Uni. Mais cela reste très rare, et il est difficile de lier Covid et surdité.

Parmi les nombreux effets secondaires recensés de la Covid-19, il pourrait aussi y avoir une perte de l’audition. C’est en tout cas ce qu’affirment des médecins britanniques, qui ont constaté ce qui semble être un premier cas au Royaume-Uni.

Il s’agit un homme de 45 ans, traité pour Covid-19 à l’hôpital, qui a remarqué une sorte de sonnerie dans son oreille gauche, puis a perdu complètement l’audition de cette oreille. Il ne s’est que partiellement rétabli après un traitement à base de corticoïdes, rapportent les médecins dans un article publié dans la revue médicale BMJ Case Report.

Un premier cas de perte auditive mentionnant le Covid-19 a déjà été signalé en avril 2020 en Thaïlande. Mais pour l’heure, pas de panique : ce cas reste très rare. Le docteur Nils Morel, chirurgien ORL et président du syndicat national des médecins OLR (SNORL) assure n’en avoir pour sa part jamais observé. Il explique qu’il est « compliqué de faire un lien de certitude » entre perte d’audition soudaine et Covid-19.

« On sait qu’une infection virale peut donner une surdité brusque », explique-t-il à RTL.fr. On peut donc imaginer que le coronavirus fasse partie de ces infections. D’ailleurs, des atteintes du système nerveux central ont déjà été observées avec le virus. « Il est possible que cela soit à l’origine d’une surdité », indique le médecin.

Une pathologie mal connue.

Source RTL.

Communiquer malgré une déficience auditive …

La déficience auditive concerne environ 5 millions de personnes en France, 10% souffrant d’une déficience profonde.

Et moins de 2% des malentendants utilisent la langue des signes.

Une personne sourde n’est pas forcément muette, un échange verbal est donc possible.

Communiquer malgré une déficience auditive . Malentendant

Informations et conseils :

Julie Cottencin, psychologue auprès d’adultes sourds  et Stéphane Répellin, malentendant, éducateur auprès d’adultes sourds et professeur de langue des signes :

– Comment s’adresser à une personne sourde :

La mimique : expressions faciales pour transmettre intentions, émotions…

Le regard : capter l’attention, maintien du regard

L’articulation

Crier n’est pas nécessaire

Parler ni trop vite ni trop doucement

Recours possible à l’écriture

–   Degrés de surdité

L’audiométrie permet de mesurer le seuil d’audition (plus petit son perçu, dans plusieurs fréquences : audiogramme)

Il existe 5 degrés de surdité, délimités par des seuils de perte auditive globale, calculés en décibels. Une audition performante a une perte comprise entre 0 dB et 20 dB

– Surdité légère : perte de 21 à 40 dB.   La parole est perçue à voix normale, difficilement perçue à voix basse ou lointaine. La plupart des bruits familiers sont perçus.

– Surdité moyenne : perte de 41 à 70 dB. La parole est perçue si on élève la voix. Le sujet comprend mieux en regardant les   mouvements labiaux du locuteur. Il existe une gêne selon le bruit et l’éloignement de la source sonore.

– Surdité sévère : perte de 71 à 90 dB. La parole est perçue lorsqu’on parle d’une voix forte près de l’oreille. Les bruits forts sont perçus.

– Surdité profonde : Aucune perception de la parole n’est possible à ce stade. Seuls les bruits graves très puissants sont perçus. Ils sont rarement identifiés. Ce degré comporte 3 groupes :

– Premier groupe : perte entre 91 et 100 dB

– Second groupe : perte entre 101 et 110 dB

– Troisième groupe : perte entre 111 et 119 dB.

– Surdité totale ou cophose :  perte moyenne de 120 dB et plus. Aucun bruit n’est perçu.

Pour en savoir plus :

Stéphane Répellin : 

srepellin@assoc-laprovidence.com

Julie Cottencin : psychologue clinicienne de formation, elle exerce à l’Association La Providence à Saint-Laurent-en Royans auprès d’adultes sourds avec déficiences intellectuelles et troubles psychiques associés.

– Animatrice d’ateliers « Bébés signeurs » dans les crèches de Saint-Laurent-en-Royans et de Saint-Just-de- Claix

04 75 48 15 15

Livre de Delphine Gilles Cotte et Julie Cottencin « Communiquer et jouer par signes avec mon enfant »

Pour créer une relation privilégiée avec votre enfant dès sa naissance, apprenez les bases de la langue des signes ! Ce livre d’activités présente environ 200 signes répartis dans 8 chapitres thématiques. Votre enfant découvrira les signes de la vie courante grâce à des propositions variées : – Des comptines, pour apprendre les signes en chantant ; – Des jeux, pour pratiquer la langue des signes en s’amusant ; – Du bricolage, pour faire des activités tout en signant. De nombreuses pistes de lecture vous permettront d’aller plus loin. L’ensemble de l’ouvrage est illustré de photos, complétées par des légendes et des codes QR donnant accès à des vidéos pour faciliter l’apprentissage des signes.

« Utiliser les signes avec l’enfant, c’est déjà et avant tout communiquer avec lui et donc lui proposer un espace privilégié d’interactions qui va permettre l’établissement d’un lien. Il s’agit de lui donner des outils dont il va pouvoir disposer plus précocement que l’outil verbal au sens strict. […] Communiquer par signes avec les bébés, c’est surtout s’amuser ! Grâce à la langue des signes, vous chanterez, rirez, bref partagerez de beaux moments de complicité avec votre enfant. Signer avec son enfant, c’est donc : être en lien avec lui, éviter les frustrations, travailler sa motricité fine, le valoriser, le sensibiliser à la différence, mais surtout, s’amuser ! »

Source FRANCE BLEU.

 

Les sourds déplorent une rentrée masquée handicapante : « les enfants vont faire face à de grosses difficultés »…

Le masque est obligatoire depuis ce mardi 1er septembre en entreprise et dans les établissements scolaires.

Un handicap de plus pour la communauté sourde, qui ne peut plus s’appuyer sur la lecture labiale pour communiquer.

Les élèves sourds ont besoin de voir les lèvres de leurs enseignants pour comprendre ce qu'ils disent, mais avec le masque, c'est impossible / Photo d'illustration

A l’école ou dans la vie quotidienne, le masque représente un handicap supplémentaire pour les sourds et malentendants. Pour eux, impossible de lire sur les lèvres de leurs collègues ou des enseignants, contraints de porter un masque depuis ce mardi 1er septembre. Le problème se pose également dans la vie de tous les jours : impossible de comprendre les commerçants, soignants et autres personnes qui les entourent. Nathalie Beck, interprète au Sils 51 et représentante de l’association des sourds de Reims et de Champagne-Ardenne (ASRCA) nous explique les difficultés de cette communauté.

Quelles difficultés rencontre la communauté sourde depuis que le port du masque s’est généralisé?
Il y a deux choses. D’abord, l’aspect de l’accessibilité dans leur vie quotidienne. Le problème du port du masque se pose quand ils vont à la pharmacie, où dans n’importe quel service public où le port du masque gêne la lecture labiale, que ce soit pour les sourds qui pratiquent la langue des signes ou ceux qui ne la pratiquent pas. Ils ont besoin de lire sur les lèvres quand ils n’ont pas d’interprète avec eux.

Le deuxième gros problème actuellement concerne la rentrée scolaire. Aujourd’hui, l’éducation nationale n’a pas anticipé le problème que ce soit des instituts d’enfants sourds, ou dans les établissements classiques où des enfants sourds sont scolarisés. Ils vont être confrontés à d’énormes difficultés. Avec le port du masque, ils ne pourront pas accéder aux cours à cause de l’absence de lecture labiale.

La secrétaire d’Etat aux personnes handicapées avait encouragé le port du masque transparent, car il y a deux entreprises françaises qui ont été homologuées (Masque inclusif et Odiora). En plus, ce n’est pas qu’une question d’accessibilité pour les sourds. L’idée est aussi de rendre le port du masque agréable, où on peut voir un sourire, même pour les personnes entendantes.

Pourquoi cela n’a-t-il pas été fait ?
Cela a un coût, évidemment, c’est le nerf de la guerre. Comptez environ 10,90 euros pour un masque lavable transparent. Quand vous devez équiper tous les professionnels d’un établissement ou d’une entreprise, cela est plus cher qu’un masque en tissu classique. Ces deux entreprises ont été créées par des sourds qui avaient été confrontés à ce problème. Forcément, plus il y aura une forte production et de la demande, plus les prix baisseront. Mais aujourd’hui, ils ne sont pas encore capables de produire à moindre coût.

Le problème, c’est que l’éducation nationale n’a pas du tout anticipé cette situation. L’ASRCA a reçu aujourd’hui un mail de la part d’une maman d’un enfant sourd qui cherchait désespérément le nom d’une entreprise qui fabrique des masques transparents, pour informer l’établissement où est scolarisé son enfant et qu’il puisse s’équiper. Seulement, la rentrée a commencé et avec les délais de livraison, cela va prendre du temps, sans compter que certaines écoles ne s’équiperont pas forcément… les enfants sourds vont faire face à de grosses difficultés.

Source FR3.

 

«Des situations rocambolesques» : des travailleurs sourds et malentendants racontent leur quotidien avec le masque…!

Obligatoire dans les lieux collectifs clos depuis le 1er septembre, le port du masque représente une difficulté supplémentaire pour les travailleurs sourds et malentendants.

À paris, le masque est obligatoire en extérieur comme dans les bureaux.

«J’ai été prise de court.» Nathalie*, sourde de naissance, redoute son retour dans son entreprise depuis que le gouvernement a annoncé pendant ses congés que le port du masque était rendu obligatoire dans les locaux fermés à partir du 1er septembre. Une mesure mise en place par son employeur dès le 24 août.

Cela fait en effet une semaine que le gouvernement a publié le nouveau protocole sanitaire qui établit les différentes règles à suivre en entreprise. Concrètement, tous les employés se trouvent dans l’obligation de porter un masque lorsqu’ils se déplacent dans l’enceinte des locaux de l’entreprise, mais aussi lorsqu’ils sont installés à leur bureau. Une situation inédite, génératrice d’inconfort pour tous les salariés, mais qui constitue surtout un véritable rempart à la communication pour les travailleurs sourds et malentendants. «Avant, mes collègues baissaient les masques, en réunion également, avec plus ou moins la distanciation respectée (…) Je me demande comment je vais faire pour les réunions… Mais s’il est impossible de lire sur les lèvres, la question ne se posera plus», poursuit Nathalie, fataliste.

Son entreprise travaille à corriger cette problématique avec des masques transparents, mais cette alternative aux masques grand public montre certaines limites. «J’ai appris que ma manager avait pris contact avec le médecin du travail (…) ; elles ont passé une commande de deux masques transparents pour tester. Étant encore en congés, ma manager a envoyé une vidéo de test. Test peu concluant à cause des reflets, mais pour donner un vrai avis, il faudra attendre que je sois sur site !» Un résultat en demi-teinte, donc, qui a révélé une autre contrainte, selon Nathalie. «Ce qui m’inquiète le plus, c’est que ma manager a trouvé les masques très inconfortables à porter et qu’elle ne se voit pas les porter plus de 30 min.»

Dans l’entreprise d’Antoine*, sourd de naissance, la question des masques a été anticipée dès le début du mois de juin. Contacté par Le Figaro, ce cadre explique que son entreprise a commandé un lot de masques transparents pour ses salariés mais que la commande n’a toujours pas été livrée. «Le besoin en masques transparents a été anticipé très tôt en juin, de façon remarquable, mais le fait que ce soit nouveau fait que la commande tarde à arriver. C’est frustrant également pour mes collègues qui ont souhaité que je commande des masques transparents de mon côté pour aller plus vite, sauf que nous nous heurtons aux mêmes problèmes de délai que les commandes en grandes quantités…»

Bien qu’il n’ait pas encore essayé ces masques, Antoine redoute également des problèmes de reflets et de confort pour ses collègues. «On manque encore de recul sur l’efficacité des masques transparents par rapport à la buée, les reflets et le confort pour la personne entendante qui le porte et pour laquelle nous pouvons avoir de l’empathie !».

Les entreprises cherchent des alternatives

Pour pallier l’absence de masques transparents et anticiper de potentielles gênes quant à leur future utilisation (buée, confort…), les entreprises explorent d’autres pistes en attendant de réelles solutions.

L’employeur de Chloé*, n’a pas eu à trop réfléchir à la question. Cette cadre dans une grande entreprise, sourde de naissance, a opté pour le télétravail à plein temps. «Depuis le début du confinement je télétravaille, bien équipée, avec des aménagements en visio-interprétation, vélotypie ou bien par lecture labiale en face-à-face virtuel. J’anime des réunions, des webinars, des brainstormings sans de trop grandes difficultés.» De cette expérience, elle retire un enseignement contre-intuitif : «L’avantage du télétravail, c’est que personne ne porte un masque, ce qui rend presque intacte la communication non verbale.»

Même solution pour Antoine, qui a été autorisé par son entreprise à rester davantage en télétravail. «Mes collègues sont à l’écoute et me laissent l’opportunité de continuer à pleinement télétravailler tant que la situation des masques transparents n’est pas réglée.» Pour les réunions de travail, il faut donc s’organiser, puisque ses collègues sont obligés d’être seuls dans une pièce pour pouvoir retirer leur masque et ainsi permettre à Antoine de suivre la conversation. «Cela peut amener à des situations rocambolesques, comme obliger mes collègues sur site à faire la réunion chacun de leur côté dans une pièce close afin qu’ils puissent enlever leur masque !» plaisante-t-il.

Mais sur le long terme, le télétravail n’est pas la solution idéale non plus. «C’est tout de même un peu frustrant de ne pas être sur place dans les moments informels qui participent aussi à la vie d’entreprise, surtout avec de nouveaux collègues.» confie Antoine. Un sentiment partagé par Chloé, qui se trouve un peu isolée de ses collègues : «le lien social fait défaut si l’on ne pense pas à me contacter, un peu comme se croiser dans le couloir et discuter.»

Les indépendants aussi…

Marie* est chirurgien-dentiste pédiatrique, sourde de naissance, appareillée et implantée. La lecture labiale lui est habituellement d’une grande utilité au quotidien car son audition seule ne lui permet pas de différencier tous les sons, ce qui peut engendrer des confusions et de la fatigue.

«Actuellement, à cause de la pandémie, les accompagnants de mes patients portent le masque au cabinet tandis que les enfants que je soigne ne le portent évidemment pas. Au début d’une consultation, je prends toujours le temps de discuter avec les parents/accompagnants et leur enfant, je n’ai donc «que» mon audition imparfaite pour comprendre ce qu’ils me disent. Je fais donc répéter presque toutes les phrases, surtout en fin de journée et de semaine, où l’accumulation de fatigue empire la situation», explique-t-elle.

Pour Marie, le port du masque ne provoque pas seulement des problèmes de communication. Ne pas pouvoir observer le visage des parents peut la priver de nombreuses informations médicales. «Le type de visage des parents peut m’orienter vers un type de croissance du visage qu’aura l’enfant, et ses incidences (besoin d’un appareillage orthodontique interceptif par exemple)».

Pour y remédier, Marie ne compte pas fournir des masques transparents à ses patients, car le coût engendré serait trop élevé. Elle ne songe pas non plus à leur demander de s’en procurer, car ces masques sont chers et ne se trouvent pas partout.

Elle envisage plutôt d’installer une vitre à son bureau pour pouvoir demander à ses patients de retirer leur masque en toute sécurité. «Une vitre en plexiglas sera installée à mon bureau afin que je puisse demander à mes patients de quitter leur masque. Je réfléchis encore à d’autres aménagements « covid-responsables ». Je vais également diminuer mes heures de travail de 3 heures environ pour garder de l’énergie», conclut-elle.

Si la vitre en plexiglas est une solution qui correspond bien à l’activité à petite échelle de Marie, elle ne convient pas aux grosses structures dans lesquelles évoluent Nathalie, Antoine et Chloé. Nathalie estime qu’il faudrait des dérogations pour que les interlocuteurs des personnes sourdes puissent retirer leur masque, tout en respectant la distanciation sociale. «On fait des exceptions pour les chanteurs d’opéra mais pas pour les personnes sourdes. Or je suis sûre que nous sommes plus nombreux !» plaisante-t-elle.

*Les prénoms ont été modifiés

Source LE FIGARO.

La nouvelle éco : avec ses masques transparents, Odiora veut remettre de la convivialité dans les échanges…

C’est un marché de niche dans celui des masques de protection contre le coronavirus : celui des masques transparents.

Une entreprise lyonnaise, pilotée par un duo formé à Saint-Étienne, s’est lancée sur ce marché pour répondre aux besoins des personnes malentendantes.

Odiora produit des masques avec fenêtre transparente (photo d'illustration).

L’idée de se lancer dans la fabrication de masques à fenêtre transparente est venue d’un constat dans le quotidien de la société Odiora, qui propose des bijoux pour appareils auditifs. « Le port du masque a rendu toute communication presque impossible pour Nathalie [Birault], la fondatrice d’Odiora, qui est sourde et bi-implantée cochléaire, puisqu’elle se repose énormément sur la lecture labiale et la communication non verbale », explique Bruno Savage, directeur général d’Odiora.

La problématique va au-delà de l’entourage des personnes sourdes et malentendantes. Odiora honore aussi des commandes pour des professionnels de la restauration et de l’hôtellerie, de crèches et qui travaillent avec les personnes âgées, « parce que le masque qui laisse apparaître le bas du visage facilite la communication et la convivialité pour tout le monde », commente Bruno Savage.

Des masques bientôt moins chers ?

Des commandes « de gros volumes arrivent chaque jour », ajoute le directeur général, alors que jusqu’ici, 20 000 masques ont été vendus. Ces commandes importantes, auprès d’Odiora comme des autres fabricants français de masques transparents, devraient d’ailleurs permettre de faire baisser le prix de ces masques, actuellement entre 10 et 15 euros l’unité. 

« Ce sont des masques qui sont plus compliqués et qui mettent beaucoup plus de temps à produire que les masques textiles, mais avec l’augmentation des volumes, si ça continue comme cela, on estime qu’on sera en mesure dans les prochaines semaines de réaliser des économies d’échelle, de produire en quantité et donc de répercuter ces économies sur le prix », avance Bruno Savage.

Source FRANCE BLEU.

Luka, élève sourd, peut finalement garder son accompagnante à l’école…

Il pourra finalement garder son accompagnante à l’école, qui lui traduit la classe en langage des signes : le petit Luka, élève malentendant à Saint-Etienne-du-Rouvray, obtient une dérogation aux nouvelles règles administratives.

Luka peut finalement récupérer son AESH grâce à une dérogation exceptionnelle

Le petit Luka, élève en grande section à Saint-Etienne-du-Rouvray près de Rouen, va finalement pouvoir continuer une scolarité normale. Le petit garçon malentendant ne pouvait plus garder son accompagnante en classe suite à de nouvelles règles administratives : les services de l’Education Nationale ont finalement trouvé une solution.

Dérogation exceptionnelle

L’AESH, la personne qui s’occupait jusque là de signer et traduire les mots et les comportements des autres, va bénéficier d’une dérogation pour continuer à être avec Luka. Théoriquement,  de nouvelles règles administratives l’en empêchent : depuis cette rentrée 2020, les AESH sont rattachées soit au premier degré (maternelle et primaire), soit au second degré (collège et lycée). Celle de Luka accompagnant toujours un lycéen, la famille avait appris à la veille de la rentrée qu’elle ne pourrait plus s’occuper du petit garçon en grande section.

« Nous avons trouvé une solution dérogatoire, explique l’inspecteur d’académie. Elle a une compétence spécifique de langage des signes qui n’a pas pu être trouvée chez d’autres AESH «  dans le secteur. Depuis lundi, les services de l’Education Nationale ont donc planché pour trouver un moyen juridique de déroger aux nouvelles règles : « c’est très exceptionnel, précise l’inspecteur. _L’AESH de Luka va garder un contrat de travail sur le second degré mais avec un ordre de mission spécifique pour lui permettre d’intervenir en maternelle_« .

D’ici quelques jours, Luka va donc retrouver son accompagnante pendant 12 heures par semaines, comme c’était déjà le cas depuis deux ans.

Source FRANCE BLEU.

Coronavirus : le gouvernement cherche à faire baisser le coût des masques «transparents inclusifs»…

Les personnes sourdes et malentendantes, mais aussi certains professeurs réclament des tarifs plus abordables pour ces masques, qui permettent notamment de mieux lire sur les lèvres.

La secrétaire d'État en charge des personnes handicapées Sophie Cluzel quitte l'Élysée, munie d'un masque transparent inclusif, le 30 juillet 2020 à Paris.

Des masques en tissu, mais transparents au niveau de la bouche afin de pouvoir lire sur les lèvres : ce curieux attirail sera distribué à certains enseignants «au cours des prochains jours», a annoncé le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer ce jeudi 27 août. Invité de France Inter, le ministre était interrogé par un professeur de grande section et CP sur la difficulté d’inculquer certains apprentissages aux enfants le visage masqué. «La parade, c’est que nous allons distribuer pour les professeurs, au cours des prochains jours, quand c’est nécessaire, et c’est vrai aussi par exemple pour les professeurs qui ont en charge des enfants malentendants, des masques transparents qui permettent de voir le mouvement de la bouche», a répondu alors Jean-Michel Blanquer.

Ces masques ne seront distribués qu’à «certains professeurs, par exemple en maternelle cela peut se justifier fortement», a encore précisé le ministre ainsi que «pour les professeurs qui ont en charge des enfants malentendants», et à «tous les professeurs qui ont en charge les classes Ulis [unités localisées pour l’inclusion scolaire]». «Je pense en particulier aux élèves qui ont besoin de lire sur les lèvres du professeur», a ajouté le ministre de l’Éducation nationale.

Plusieurs enseignants se sont en effet plaints de leur difficulté à enseigner, en maternelle mais aussi à l’école primaire, voire au-delà, que ce soit pour la lecture d’une histoire, d’une dictée, pour des cours de phonétique… ou de langue étrangère. «Le visage d’un enseignant, avec leur corps, est un outil extrêmement important. Avec le masque, ils en sont privés, c’est comme enlever sa truelle au maçon», soulignait ainsi dans le HuffPost Françoise Lantheaume, sociologue et professeure des universités en sciences de l’éducation.

Faire baisser leur prix

Ces masques transparents inclusifs – c’est le nom officiel de l’attirail – ont d’abord été défendus avec force par la secrétaire d’État en charge des personnes handicapées Sophie Cluzel. En effet, ils sont particulièrement utiles pour les personnes sourdes et malentendantes. Mais le précieux sésame est pour l’heure commercialisé à un tarif élevé. Coût moyen de l’unité : 10,90 euros. Invitée de FranceInfo samedi 22 août, la secrétaire d’État avait alors appelé à «généraliser» ces masques, ainsi qu’à «faire baisser leur prix».

En France, c’est Anissa Mekrabech, atteinte de surdité, qui a d’abord eu l’idée de créer un prototype de masque transparent. Elle a co-fondé la société ASA Initia, basée à Toulouse, en partenariat avec l’Association des Paralysés de France pour développer et commercialiser ce « masque inclusif ». Premier à avoir été homologué en France, avec 20.000 commandes à ce jour, il a été rejoint par un deuxième modèle, le « masque sourire » d’Odiora, une société de Lyon.

Surdité, handicap psychique, personnes âgées…

«D’autres marques arrivent à l’homologation. Ce n’est pas que pour les sourds, avait alors précisé Sophie Cluzel sur Franceinfo. C’est aussi important pour beaucoup de publics. Les publics qui ont un handicap psychique, qui ont besoin de comprendre en même temps que l’expression verbale, la communication du visage, mais aussi les personnes âgées.»

«Ils ont démarré leur production, il faut que ça monte en cadence, il faut que les commandes arrivent pour qu’on puisse en effet le généraliser, avait poursuivi la secrétaire d’État. Alors, bien sûr, il est encore cher puisqu’il est au-delà de 10 euros. Mais justement, l’impact des commandes possibles, de la généralisation et de la promotion de ces masques vont faire que l’on va pouvoir le baisser». Sophie Cluzel avait en outre précisé que le gouvernement envisageait de faire des commandes publiques «pour servir le plus possible les agents d’accueil».

Source LE FIGARO.

 


 

Coronavirus : Les masques transparents, « une avancée » pour les malentendants freinée par son coût…

Le gouvernement réfléchirait à passer des commandes publiques qui permettront de baisser les prix de production.

Coronavirus : Les masques transparents, « une avancée » pour les malentendants freinée par son coût

De plus en plus populaire. Des tutos YouTube lui sont consacrés, l’entraîneur de football américain Nic Saban ou la ministre française chargée des personnes handicapées l’arborent au bord des terrains ou à l’Assemblée nationale… On parle ici du masque transparent. Celui qui, tout en protégeant du coronavirus, permet une meilleure communication notamment pour les  sourds et malentendants qui lisent sur les lèvres.

Le hic : des prix encore élevés freinent leur « démocratisation ».

Des gouvernements se saisissent du sujet

Pour éviter le recours à un système D aléatoire, des gouvernements se saisissent du sujet en délivrant des homologations ou en passant des commandes.

Le Québec a ainsi commandé 100.000 masques pour les distribuer dans le réseau de la santé, selon les médias locaux. L’association des personnes avec une déficience de l’audition (APDA) a commandé 100.000 masques lavables avec fenêtres transparentes à l’entreprise québécoise Madolaine. « Les ventes se font très rapidement », assure la directrice de l’association, Marie-Hélène Tremblay.

En France, Anissa Mekrabech, atteinte de surdité, a eu l’idée de créer un prototype de masque transparent. Elle a cofondé la société ASA Initia, basée à Toulouse, et noué un partenariat avec l’Association des Paralysés de France pour développer et commercialiser le « masque inclusif ». Premier à avoir été homologué en France, avec 20.000 commandes à ce jour, il a été rejoint par un deuxième modèle, le « masque sourire » d’Odiora, une société de Lyon (centre-est). Deux autres devraient être homologués prochainement, selon le gouvernement français.

Du côté des associations, Stéphane Lenoir, coordinateur du Collectif Handicaps en France, salue « une avancée » mais « pose la question de la généralisation et du coût » de ces masques. Il en coûte de 10,90 à 15 euros l’unité en France, l’équivalent de 9,27 euros au Québec et de 56,50 euros pour un lot de 24 masques de l’Américain ClearMask.

« Servir pour le bien commun »

Matthieu Annereau, président en France de l’Association nationale pour la prise en compte du handicap dans les politiques publiques et privées (APHPP), préconise « des dispositifs d’aide et des commandes publiques pour équiper les agents de l’Etat ».

Dans un entretien à l’AFP, la secrétaire d’Etat française chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel indique que le gouvernement réfléchit à passer des commandes publiques pour équiper ses propres agents : « Il faut pouvoir démultiplier la production, en faire la promotion pour intéresser le plus grand nombre, développer les commandes qui permettront de baisser les prix de production. Tout l’enjeu est d’élargir la diffusion de ce masque (…). Comme souvent, des choses qui sont développées pour un type de handicap vont servir pour le bien commun ».

Source 20 MUINUTES