Coronavirus : le gouvernement cherche à faire baisser le coût des masques «transparents inclusifs»…

Les personnes sourdes et malentendantes, mais aussi certains professeurs réclament des tarifs plus abordables pour ces masques, qui permettent notamment de mieux lire sur les lèvres.

La secrétaire d'État en charge des personnes handicapées Sophie Cluzel quitte l'Élysée, munie d'un masque transparent inclusif, le 30 juillet 2020 à Paris.

Des masques en tissu, mais transparents au niveau de la bouche afin de pouvoir lire sur les lèvres : ce curieux attirail sera distribué à certains enseignants «au cours des prochains jours», a annoncé le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer ce jeudi 27 août. Invité de France Inter, le ministre était interrogé par un professeur de grande section et CP sur la difficulté d’inculquer certains apprentissages aux enfants le visage masqué. «La parade, c’est que nous allons distribuer pour les professeurs, au cours des prochains jours, quand c’est nécessaire, et c’est vrai aussi par exemple pour les professeurs qui ont en charge des enfants malentendants, des masques transparents qui permettent de voir le mouvement de la bouche», a répondu alors Jean-Michel Blanquer.

Ces masques ne seront distribués qu’à «certains professeurs, par exemple en maternelle cela peut se justifier fortement», a encore précisé le ministre ainsi que «pour les professeurs qui ont en charge des enfants malentendants», et à «tous les professeurs qui ont en charge les classes Ulis [unités localisées pour l’inclusion scolaire]». «Je pense en particulier aux élèves qui ont besoin de lire sur les lèvres du professeur», a ajouté le ministre de l’Éducation nationale.

Plusieurs enseignants se sont en effet plaints de leur difficulté à enseigner, en maternelle mais aussi à l’école primaire, voire au-delà, que ce soit pour la lecture d’une histoire, d’une dictée, pour des cours de phonétique… ou de langue étrangère. «Le visage d’un enseignant, avec leur corps, est un outil extrêmement important. Avec le masque, ils en sont privés, c’est comme enlever sa truelle au maçon», soulignait ainsi dans le HuffPost Françoise Lantheaume, sociologue et professeure des universités en sciences de l’éducation.

Faire baisser leur prix

Ces masques transparents inclusifs – c’est le nom officiel de l’attirail – ont d’abord été défendus avec force par la secrétaire d’État en charge des personnes handicapées Sophie Cluzel. En effet, ils sont particulièrement utiles pour les personnes sourdes et malentendantes. Mais le précieux sésame est pour l’heure commercialisé à un tarif élevé. Coût moyen de l’unité : 10,90 euros. Invitée de FranceInfo samedi 22 août, la secrétaire d’État avait alors appelé à «généraliser» ces masques, ainsi qu’à «faire baisser leur prix».

En France, c’est Anissa Mekrabech, atteinte de surdité, qui a d’abord eu l’idée de créer un prototype de masque transparent. Elle a co-fondé la société ASA Initia, basée à Toulouse, en partenariat avec l’Association des Paralysés de France pour développer et commercialiser ce « masque inclusif ». Premier à avoir été homologué en France, avec 20.000 commandes à ce jour, il a été rejoint par un deuxième modèle, le « masque sourire » d’Odiora, une société de Lyon.

Surdité, handicap psychique, personnes âgées…

«D’autres marques arrivent à l’homologation. Ce n’est pas que pour les sourds, avait alors précisé Sophie Cluzel sur Franceinfo. C’est aussi important pour beaucoup de publics. Les publics qui ont un handicap psychique, qui ont besoin de comprendre en même temps que l’expression verbale, la communication du visage, mais aussi les personnes âgées.»

«Ils ont démarré leur production, il faut que ça monte en cadence, il faut que les commandes arrivent pour qu’on puisse en effet le généraliser, avait poursuivi la secrétaire d’État. Alors, bien sûr, il est encore cher puisqu’il est au-delà de 10 euros. Mais justement, l’impact des commandes possibles, de la généralisation et de la promotion de ces masques vont faire que l’on va pouvoir le baisser». Sophie Cluzel avait en outre précisé que le gouvernement envisageait de faire des commandes publiques «pour servir le plus possible les agents d’accueil».

Source LE FIGARO.

 


 

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