Aidants familiaux : le sacrifice douloureux d’une Guérétoise…

Selon un sondage Occurrence publié hier, 9% des français seraient en situation d’aide familiale.

Choisir d’être aidant familial, c’est faire un sacrifice, souvent source d’un grand malaise.

En France plus de 10 millions de personnes aident au quotidien leurs proches malades ou dépendants.

Béatrice vit à Guéret. Sa mère a été diagnostiqués Alzheimer en 2017. Et depuis le début de l’année son état s’est aggravé. Alors Béatrice a fait le choix de « mettre sa vie entre parenthèses. » Elle n’a pas arrêté de travailler, mais elle a « mis de côté plein de choses pour [se] consacrer à [sa] maman. »

Une fois sa première journée de travail terminée, Béatrice en commence aussitôt une deuxième. Elle conduit jusque chez sa mère, à 50 kilomètres de Guéret, où elle passe la soirée, la nuit, « et le matin avant de me rendre à mon travail. » Pendant la journée, c’est son frère qui prend le relais.

« Une deuxième journée de travail »

Béatrice ne se le cache pas, elle est épuisée : « C’est une deuxième journée de travail, avec une charge émotionnelle et affective importante. Et c’est bénévole. »

Pour l’hygiène et les repas, des aides à domicile s’occupent de la maman de Béatrice. Lui reste à charge, avec son frère, d’assurer une présence, et de maintenir des repères psychologiques pour sa maman. Il a fallu réapprendre à vivre avec elle, car pour une personne malade d’Alzheimer, « tout changement est vécu comme une agression. » Il a fallu réapprendre des gestes, «qu’on pensait quelconques, mais qui finalement l’agressent, donc il faut être vigilant. » 

Adopter ce comportement d’attention et d’empathie, c’est du travail. « Ça demande une réflexion et une analyse. Avec mon frère on discute, et on se demande, comment faire au mieux? Et je ne suis pas sûre que parfois on y parvienne vraiment. »

« Qu’est-ce que c’est trois mois? »

Le congé pour proches aidants entré en vigueur début octobre? « Ça n’est pas suffisant, constate Béatrice. Trois mois qu’est-ce que c’est? C’est sortir une personne en Ehpad pendant 3 mois? Ou c’est repousser de 3 mois une échéance pour mettre la personne en institution dans un deuxième temps? ».

Source FRANCE BLEU.

 

La Nouvelle éco: une start-up amiénoise propose une thérapie par le voyage aux malades d’Alzheimer …

Sigo une start-up amiénoise est une entreprise d’innovations ludiques pour la santé.

L’un de ses produit est un simulateur de voyage Grand-Via, une thérapie du voyage qui s’adresse aux malades d’Alzheimer.

Une thérapie par le voyage qui permet de réduire la médication

Sigo est une entreprise d’innovations ludiques pour la santé. L’un de ses produits est un simulateur de voyage Grand-Via. C’est une réplique de cabine de train qui s’installe en Ehpad pour permettre aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer de voyager. Le concept vient d’Italie et a pour but de baisser la médication. « Le fait de faire un voyage apaise les personnes âgées qui souffrent de troubles du comportement » souligne l’un des créateur de Sigo, Jean-Christophe Froment.

Il a été récompensé ce jeudi par le prix du jury lors du salon des entreprises CCI Business Event à Mégacité Amiens. L’occasion pour lui de dire qu’il a besoin de financements. Ce concept coûte 40 000€ hors taxe en Italie, ils le commercialisent deux fois moins cher. « On cherche des mécènes tout comme l’Ehpad de Villers-Bretonneux très intéressé par le wagon.  »

Le prototype est en fonction au CHU d’Amiens et de Beauvais.

Source FRANCE BLEU.

Le conseil départemental mobilise ses salariés volontaires pour accompagner les seniors isolés…

Pour soutenir les seniors en cette période de crise sanitaire c’est la mobilisation générale au Conseil Départemental de la Loire.

9.000 personnes sont sur des listes d’appels.

Le conseil départemental mobilise ses salariés volontaires pour accompagner les seniors isolés. Photo d'illustration

Une première opération de ce genre s’est déroulée pendant le confinement : une centaine de personnes, des pompiers, des gendarmes, des salariés du conseil départemental ont appelé les personnes âgées qui se retrouvaient privées de certains services et très isolées. Si nous ne sommes plus confinés, la situation sanitaire de la Loire est critique et les inquiétudes toujours là alors Georges Ziegler, le président du conseil départemental appelle les agents du département à se mobiliser de nouveau.

9.000 personnes ciblées

9.000 personnes bénéficiaires d’une prestation du département ( l’allocation personnalisée d’autonomie, la prestation de compensation du handicap ou l’aide sociale aux aides ménagères) sont sur les listes pour être appelées. Une mobilisation sur la base du volontariat pour les agents qui peuvent dédier une heure par jour sur leur temps de travail pour cette opération.

Marielle Gigandon fait partie des volontaires. Elle est assistante sociale : « Les personnes peuvent être très émues. Pleurer. Je trouve que l’angoisse et l’inquiétude chez les personnes âgées restent très vivent. Les gens sortent peu et sont inquiets et beaucoup nous disent que ça leur fait plaisir que l’on pense à eux »

Au-delà du simple échange pour apporter une présence et du soutien, le but est aussi d’orienter si besoin les personnes vers des associations qui peuvent prendre le relaie des agents du conseil départemental.

  • La situation sanitaire dans la Loire et ses conséquences pour le Conseil départemental, on en parle sur France Bleu Saint-Étienne Loire avec Georges Ziegler. Le président du Conseil départemental est notre invité à 7H50 ce lundi.

Source FRANCE BLEU.

Le désarroi d’un homme de 88 ans, jugé pour avoir tué sa femme malade d’Alzheimer…

Un homme de 88 ans aux assises pour avoir tué sa femme à coups de couteau…

Le désarroi d'un homme de 88 ans, jugé pour avoir tué sa femme malade d'Alzheimer

Elle « ne me reconnaît pas. Elle cherche son mari ». Un homme de 88 ans est jugé à partir de ce jeudi devant la cour d’assises de Paris pour avoir tué sa femme atteinte d’Alzheimer à coups de couteau.

Le corps laissé plusieurs jours sur le lit

Un matin du printemps 2017, Michel G., à l’époque 85 ans, appelle son médecin. Sa femme est décédée, dit-il, et lui a tenté de se suicider.

Quand le médecin arrive dans l’appartement parisien, il trouve Michel G., très pâle, en pyjama et peignoir. Du doigt, l’octogénaire désigne la chambre où se trouve depuis plusieurs jours le corps de sa femme, allongé sur le lit. Il explique qu’elle est venue vers lui en pleine nuit, armée d’un couteau, ne le reconnaissant pas.

Pour se défendre, affirme alors l’époux à son médecin, il l’a frappée de deux coups de couteau.

Michel G., qui a pris des médicaments, est d’abord hospitalisé. Aux enquêteurs, il parlera ensuite de la maladie de sa femme, depuis plusieurs années, de ses accès de « furie », de l’aide qu’elle refusait, de ses « vous êtes pas mon mari » répétés, un couteau à la main.

« J’ai perdu les pédales »

« Elle était mauvaise, mauvaise, mauvaise », confie Michel G., avant de revenir sur sa première version de la nuit du meurtre.

Sa femme venait de s’endormir après lui avoir demandé une fois encore ce qu’il faisait chez elle et l’avoir insulté. Il s’est levé, l’a poignardée dans le lit alors qu’elle demandait en gémissant « tu veux me tuer ? » Lui pleurait, répétait qu’il était bien son mari, racontera-t-il.

« J’ai perdu les pédales. Je ne voyais pas comment m’en sortir », a-t-il confié.

Le couple, sans enfants, était isolé depuis le début de la maladie de l’épouse il y a plusieurs années, selon le témoignage de leurs rares proches.

146 féminicides en 2019

Les femmes âgées représentent près d’une victime de féminicide sur cinq, avec un mobile principalement lié à la maladie ou la vieillesse. En 2019, selon le gouvernement, 30 femmes et 2 hommes de plus de 70 ans ont été tués par leurs conjoints ou ex-conjoints.

Au moins 58 féminicides se sont produits en France depuis le début de l’année. En 2019, 146 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-compagnon, soit 25 de plus que l’année précédente, selon les chiffres officiels.

Source EST REPUBLICAIN.

Tutelle, curatelle. Des associations demandent une hausse du budget pour les mandataires…

Les professionnels chargés d’exercer une tutelle ou une curatelle estiment que le secteur a besoin de 130 millions d’euros par an en plus pour pouvoir recruter.

La population qui fait appel à ces mandataires est amenée à doubler d’ici 20 ans.

320 000 personnes bénéficient d’un régime de tutelle ou de curatelle (photo d’illustration).

Les professionnels chargés d’exercer une tutelle ou une curatelle sur des personnes majeures, en raison de troubles psychiques, d’un handicap ou du grand âge, ont réclamé mardi 13 octobre une hausse de près de 20 % des fonds publics qui leur sont alloués pour cette mission, ce qui permettrait d’augmenter leurs effectifs.

Le secteur estime à 130 millions d’euros par an les besoins supplémentaires, afin de recruter 2 000 professionnels – en plus des 12 000 actuels -, ont expliqué lors d’un point de presse les représentants de l’interfédération de la protection juridique des majeurs (IFPJM).

Les professionnels doivent être rapidement soutenus pour qu’ils puissent assumer un accompagnement de qualité auprès d’une population appelée à doubler d’ici à 20 ans, a plaidé l’IFPJM, qui fédère des associations tutélaires (Fnat), familiales (Unaf), ainsi que l’Unapei, représentant des personnes atteintes d’un handicap mental.

320 000 personnes concernées

Quelque 320 000 personnes vulnérables placées sous protection juridique sont actuellement suivies par des mandataires professionnels, et au moins autant par des bénévoles, généralement un membre de leur famille.

Une telle hausse du budget permettrait notamment de limiter à 45 – contre près de 60 aujourd’hui – le nombre moyen de personnes vulnérables suivies par un même tuteur, et aussi d’augmenter la rémunération des professionnels de 300 € brut par mois, a précisé Hadeel Chamson, délégué général de la Fnat.

Nous tirons la sonnette d’alarme car les conditions de travail sont actuellement très dégradées. Les professionnels ont parfois le sentiment de mal faire leur travail, ils sont surchargés, a-t-il expliqué.

Confrontés à une lourde charge mentale au quotidien, les salariés des associations concernées sont rémunérés moins de 1 400 euros net par mois en début de carrière, ce qui pose un vrai problème d’attractivité pour recruter, selon lui.

Des revendications de longue date

Depuis des années, le secteur peine à se faire entendre des pouvoirs publics qui ont tendance à dire que nous coûtons trop cher, a déploré M. Chamson.

En réalité, les dispositifs de protection juridique assurés par des professionnels font économiser de l’argent à la société, soutient l’IFPJM qui, pour tenter de le démontrer, a fait réaliser une étude par un cabinet privé, Citizing.

Celui-ci estime à plus d’un milliard d’euros par an les gains socio-économiques générés par les mandataires à la protection juridique des majeurs, notamment car ils évitent à des dizaines de milliers de personnes vulnérables de basculer dans la pauvreté, voire dans le sans-abrisme.

Pour chaque euro public investi, nous permettons à l’État d’économiser 1,50 €, a détaillé M. Samson, pour qui ces chiffres soulignent la légitimité des attentes des professionnels.

Source OUEST FRANCE.

Vendée :  » Impossible de gérer l’angoisse de vivre confiné » – Proche malade, les aidants ont encore besoin de soutien… Vidéo.

En France, huit millions d’aidants accompagnent un proche malade ou en situation de handicap.

Face à la difficulté du quotidien, des associations leur viennent en aide.

Avec le confinement, elles se sont révélées essentielles.

L'association Bulle d'Air en Vendée, propose des relayeurs pour soulager les aidants

Entre Noëlle et Jean Bourbé, la communication n’est plus aussi claire qu’avant. Ils se parlent avec les yeux et quelques gestes discrets. Après deux AVC, Jean a perdu à 90 ans, l’usage de la parole. Il se déplace aussi avec beaucoup de difficultés. Son épouse veille alors sur lui au quotidien dans leur appartement de La Roche-sur-Yon en Vendée. Elle est ce qu’on appelle une aidante.

Ils seraient 8 à 11 millions en France, principalement des femmes, à aider un proche au quotidien.

L’épreuve du confinement

Après des mois de confinement et l’hospitalisation de son mari en juin dernier, Noëlle prend pourtant conscience de sa propre fragilité et de la nécessité de se faire accompagner. « Son docteur m’avait dit de faire attention, car je risquais de glisser avec lui. »
Sans l’aide médicale habituelle, le confinement s’est révélé être une épreuve supplémentaire pour les aidants. Dans une enquête réalisée auprès de 789 personnes par le collectif Je t’Aide, 21% estiment n’avoir aucune solution pour aider l’aidant en l’absence de professionnel. Et dans 42% des cas, devaient se résoudre à réaliser eux-mêmes les actes pratiqués par les soignants, sans y être formés.

« Impossibilité de gérer l’angoisse de vivre confiné »

C’est notamment la charge de l’aide ressentie maximale qui a triplé pendant le confinement. Les problèmes communs à 63 millions de Français pendant ces quelques semaines – manque d’activités sportives et culturelles, sorties limitées, angoisse, etc – se sont transformées en véritables handicaps pour les aidés et leur aidants.

Les crises de colère avec coups se sont intensifiées et multipliées. Il demande de la nourriture, c’est incessant. Il a des obsessions mentales qui ont augmenté, le sommeil s’est dégradé (réveil toutes les heures). Impossibilité de gérer l’angoisse de vivre confiné : il voudrait sortir en permanence, donc il s’échappe de l’appartement régulièrement si on oublie de fermer la porte

peut-on ainsi lire parmi les témoignages.

Les associations à la rescousse

Depuis quelques mois, Noëlle et Jean peuvent bénéficier d’une relayeuse de l’association Bulle d’air. Deux fois par semaine, Céline Vicomte vient s’occuper de Jean. Elle lui fait faire des activités adaptées et lui fait la conversation.

Grâce à la présence de Céline, Noëlle renoue avec sa vie sociale. « C’est un vrai bonheur de pouvoir effectivement respirer. Partir de chez soi ». Elle se soulève du poids de la culpabilité car elle perçoit aussi les bienfaits pour son mari. « C’est bien qu’il soit avec quelqu’un d’autre parce qu’il est complètement différent, avec Céline ».

En Vendée, l’association Bulle d’air emploie actuellement 11 relayeurs et relayeuses, principalement des gens issus du monde médical nécessitant un complément d’emploi.

Trois mois de congés

Depuis le 1er octobre 2020, les aidants peuvent bénéficier d’un congé de 3 mois, rémunéré entre 43 et 52 euros par jour. Une « belle avancée » pour Patricia Le Rose, Présidente de France Alzheimer en Loire-Atlantique, mais encore trop insuffisant.

Elle-même a été aidante pour ses parents atteints de la maladie d’Alzheimer :

Heureusement, j’ai pu m’appuyer sur une équipe et sur ma famille qui m’ont beaucoup aidé

Actuellement, il existe une formation gratuite pour les aidants. Pour elle, cette formation est « essentielle », ne serait-ce que pour l’échange avec les autres. « En arrivant, ils sont fatigués, stressés. En ressortant, ils ont déjà le sourire parce qu’ils ont pu échanger avec des gens qui ont les mêmes soucis qu’eux. » Elle ajoute, « on voit qu’au fil de la formation, il se crée des amitiés ».

Source FR3.

Pontarlier (Haut-Doubs) : aides à domicile et auxiliaires de vie, les grands oubliés de la crise sanitaire… Vidéo.

A Pontarlier, « Domicile adoré » emploie une vingtaine de salariés.

Elles et ils sont aides à domicile ou auxiliaires de vie.

Un métier indispensable, mais mal payé et oublié des pouvoirs publics. Nous avons rencontré des professionnels qui parlent pourtant d’un métier passion.

Odette Guinchard a 100 ans. A Pontarlier, grâce au travail des aides à domicile, elle peut rester vivre chez elle.

Dès notre arrivée dans l’appartement, nous voilà prévenus : « Appelez-le Steve Mac Queen, c’est comme ça qu’il veut qu’on lui parle ! », précise Liliane, sa maman.

Steve Tamborini a 40 ans. Il vit à Pontarlier, dans le Haut-Doubs. La formule magique fonctionne : à peine prononcé le « bonjour Steve Mac Queen !« , ce grand gaillard nous sourit.

Dans son fauteuil roulant, devant la télé, il regarde un concert de son idole, Johnny Halliday. Les concerts, il les connaît tous. Surtout celui où le fils du chanteur monte sur scène pour l’accompagner… c’est comment son nom d’ailleurs ? « David ! » précise Steve. Un fan, assurément ! Steve est  même habillé d’un t-shirt au nom de Johnny. C’est un cadeau de son aide à domicile préférée, Gaëlle Fourneret.

Elle est à ses côtés, Gaëlle, le temps d’un goûter. Tout le monde la considère un peu comme une amie :

« Quand elles viennent pour s’occuper de Steve, vous ne pouvez pas imaginer à quel point je suis soulagée ! Elles sont même venues au mariage de ma fille, pour aider à le porter. »

     Liliane Thierret, la maman de Steve

 

La visite d'une aide à domicile comme Gaëlle Fourneret est aussi un soulagement pour les familles.

Gaëlle apprécie le compliment : « bien sûr ça nous fait plaisir, mais pour nous c’est normal, c’est notre métier ! Je me sens utile, ce que les personnes nous racontent, ça nous enrichit. »

L’aide à domicile semble être un métier passion. Il faut cette dimension-là pour côtoyer tous les jours tant de personnes, avec leurs vies faites de bonheurs et de malheurs. Liliane partage ainsi son quotidien  :

« Je vis dans la peur, parce que Steve n’a pas de défense immunitaire. S’il tombe malade du Covid, il ne s’en sortira pas.  Avant, on allait au restaurant, c’était notre petit plaisir à nous, on allait voir des amis. Pendant le confinement, il était très bien pris en charge et entouré dans son institut. Mais il était en larmes, tous les soirs au téléphone avec nous, ça a été très dur ».

Aide à domicile, un métier méconnu et mal payé

Pour l’essentiel, ce sont les personnes âgées, ou handicapées, qui font appel aux services des aides à domicile.

Gaëlle Fourneret est salariée de la société Domicile adoré. Sa directrice, Marie-Christine Berthoulot Klein, a été infirmière pendant de longues années. Elle a créé l’entreprise, à Pontarlier, en 2009.  Très vite, elle a constaté que le métier d’aide à domicile était méconnu :

« Historiquement l’aide à domicile, c’est l’aide ménagère. Il y en a encore qui parle de la femme de ménage ! Pourtant, on est des soignantes dans le sens où l’on prend soin de la personne. »

    Marie-Christine Berthoulot Klein, gérante d’une entreprise d’aide à domicile

Elle précise son propos : « On est dans la prévention des chutes, les régimes alimentaires, en cas de diabète ou d’obésité, le soutien psychologique, l’hygiène. »

Polyvalence, compétences multiples : pourtant, les salaires sont bas, et les emplois souvent à temps partiel. Selon Marie-Christine Berthoulot Klein, la méconnaissance du métier amène les financeurs à négliger les aides à domicile. Pouvoirs publics, conseils départementaux, caisses de retraite et mutuelles, tirent les tarifs vers le bas.

« On ne doit pas s’attacher, mais on s’attache forcément »

Maurice Henriet a 90 ans. Il lit le journal, assis dans la cuisine de sa maison, à Pontarlier. Le silence est à peine perturbé par le tic-tac d’une horloge. Dans la pièce à côté, Philippe Prebin fait le ménage. Il est un des rares hommes à exercer le métier d’aide à domicile.

« Faire le ménage chez des personnes, c’est leur rendre la vie plus agréable. On parle de tout et de rien. La relation humaine est importante, même si ce n’est que du ménage.  »

  Philippe Prebin, aide à domicile

Philippe Prebin, aide à domicile à Pontarlier : "Normalement, dans ce métier, on ne doit pas s'attacher aux personnes, mais on s'attache forcément".

Après le ménage, un café avec Maurice, quelques mots échangés… Philippe remplit le cahier de liaison. Il note le détail de son intervention, ses observations, son regard sur l’état de santé de Maurice. Le cahier de liaison reste sur place. Il est à la disposition des autres intervenants. Maurice y a accès lui aussi, s’il souhaite le lire.

Philippe Prebin a travaillé dans le bâtiment et le nettoyage industriel. Il est à l’aise dans son nouveau métier d’aide à domicile. Malgré un salaire faible : « Ce n’est que du positif, même si on sait qu’à la fin du mois, ça va être un peu dur. Les gens nous donnent leur sourire, même quand ils nous parlent de leurs problèmes, ça fait plaisir de voir des gens heureux qu’on soit là ! »

Pourtant, la vie d’aide à domicile est aussi marquée par la mort des bénéficiaires : « C’est arrivé deux fois au mois de mars, deux personnes que je voyais régulièrement. Dans ce métier, normalement, on ne doit pas s’attacher, mais on s’attache forcément. Le jour où la personne part, ça fait un vide quand même… »

« On fait un travail de l’ombre, on est invisibles ! »

En France, 320 000 personnes sont des aides à domicile. Certaines sont indépendantes, payées par les bénéficiaires grâce au CESU, le chèque emploi service universel. La majorité est constituée de salariés d’entreprises et d’associations, ou d’employés par les CCAS, les centres communaux d’action sociale. Autant de statuts différents, autant de différences de traitement.

Regrouper les aides à domicile et faire entendre leur voix, c’est le but du collectif la force invisible des aides à domicile.

Sa fondatrice, Anne Laurent,  travaille à Bordeaux, en Nouvelle-Aquitaine :

Tout est parti de la pandémie. J’avais eu une journée très, très dure. Dans ce métier, on se sent seule, je me suis dit qu’un collectif permettrait de faire connaître nos revendications.

Le confinement lui laisse un goût amer : « à part les bénéficiaires et les familles, on est invisibles et on n’a plus envie de l’être ! On fait un travail de l’ombre, on intervient à domicile, ce n’est pas comme dans les Ehpad où on voit le personnel et leur travail ».

Le collectif "la force invisible des aides à domicile", très présent sur les réseaux sociaux, est né au moment du déconfinement.

Enfant, Anne s’occupe de sa soeur, handicapée. Le mercredi, elle est à ses côtés, à l’institut médico-éducatif. Ce n’est pas une corvée, mais une évidence : elle aime aider les autres.

« Pendant la pandémie, des bénéficiaires m’ont fait pleurer parce qu’ils sont sortis m’acheter une boîte de chocolat ! Ils m’ont dit heureusement que vous êtes là, vous écoutez nos souffrances, quand vous arrivez, vous avez le sourire. »

Anne Laurent, collectif des aides à domicile

Il semble difficile de faire carrière dans le métier : « C’est un secteur à l’agonie, les filles accumulent les arrêts maladie, les accidents du travail sont nombreux. Quand on est mal formé ou quand on est fatigué, on se blesse, surtout au dos pendant les transferts des personnes, du lit au fauteuil par exemple ».

L’amélioration des conditions de travail est une urgence selon Anne : « On vous donne un planning la veille pour le lendemain ou le vendredi pour le weekend, le planning peut changer dans la journée, on commence tôt et finit tard, comment peut-on avoir une vie familiale et sociale ? »

Aides à domicile ou aides soignantes du domicile ?

Enfin, il faudrait revoir les grilles salariales, les formations, et créer un vrai statut professionnel : « On travaille avec de l’humain, on est confrontés  à de nombreuses maladies et à des handicaps qu’il faut apprendre à connaître, on est les aides soignantes du domicile ! »

A Pontarlier, Anne-Christine Berthoulot Klein partage cet avis : « Les gens voient ça comme aller prendre le thé l’après-midi avec les mamies, et puis tricoter quoi ! Passer sous la gouverne du ministère de la santé serait une reconnaissance pour les aides à domicile ».

« Je n’ai pas voulu la mettre à l’EHPAD »

Chez Odette Guinchard, c’est l’heure du repas. Odette vient de fêter ses 100 ans. Victime d’un AVC, elle est alitée. Elle a besoin d’aides à domicile.

Toilettes, soins, cuisine, ménage : plusieurs personnes passent chaque jour chez elle. Un soulagement pour sa fille, Jeannine Mekdade, 77 ans. Elle vient la voir tous les après-midi. Le maintien à domicile a un coût : environ 1300 euros par mois, déduction faite des aides. Mais pas question de changer l’univers familier de sa maman pour un lieu inconnu :

« Je n’ai pas voulu la mettre à l’EHPAD, ils n’ont pas assez de monde pour s’occuper des patients qui ne sont pas un peu autonomes.  Je craignais qu’elle se retrouve isolée. Elle se sent mieux chez elle, avec des aides à  domicile, tant que ça va comme ça… »

Préparer les repas, faire les toilettes, prendre soin des personnes : le métier d'aide à domicile nécessite de nombreuses compétences.

Un pot-au-feu, préparé la veille par Jeannine, un morceau de fromage, une compote. Odette mange peu. Gaëlle l’encourage avec patience à prendre une bouchée de plus. Et puis encore une autre.

« J’ai toujours voulu travailler dans le social, dans la relation avec les personnes », précise-t-elle, « je pense que ce n’est pas une vocation qui est donnée à tout le monde ».

Fin de notre rencontre. Gaëlle, Liliane et Odette se prêtent volontiers à une photo de groupe. Surtout Odette d’ailleurs : notre mamie centenaire offre un immense sourire !

Source FR3.

 

Aidants. Coronavirus en Loire-Atlantique : Le département lâche 6 millions d’euros pour des primes exceptionnelles…

AIDANTS Le conseil départemental a décidé de se substituer à l’Etat en versant une prime aux secteurs de l’aide à domicile, du handicap et de la protection de l’enfance.

Coronavirus en Loire-Atlantique : Le département lâche 6 millions d’euros pour des primes exceptionnelles

Ils vont bien toucher une prime exceptionnelle après leur implication pendant la crise du coronavirus. Le conseil départemental de Loire-Atlantique va en effet assurer le versement d’une dotation exceptionnelle d’environ 6,5 millions d’euros aux secteurs de l’aide à domicile, de la protection de l’enfance, du handicap et des personnes âgées, a-t-il confirmé vendredi. Au total, pas moins de 9.600 professionnels de Loire-Atlantique vont percevoir une prime de 1.000 euros, au prorata de leur temps de travail pendant le confinement, selon les critères établis par l’Etat.

Cette prime, annoncée par Emmanuel Macron, devait initialement être versée par l’Etat mais celui-ci s’était ensuite rétracté pour la majorité des établissements. La collectivité départementale a donc décidé d’assumer elle-même cette promesse. Au final, sur les 6,5 millions d’euros qu’elle dépense, environ 900.000 euros seront compensés par l’Etat, assure-t-elle.

« Les professionnels bénéficiaires ont été en première ligne, ont pris des risques. On ne pouvait pas les laisser de côté », justifie Philippe Grosvalet, président PS du conseil départemental, qui fait remarquer que tous les départements n’ont pas souhaité se substituer à l’Etat de la même façon. Le versement de la prime, mis en œuvre avant décembre, sera géré par les employeurs.

Le budget départemental en « alerte rouge »

Cette dépense intervient dans un contexte financier délicat pour le département de Loire-Atlantique, déjà pénalisé par une baisse significative des « droits de mutation » (une partie des frais de notaires versés lors de l’achat d’un bien) en raison de la morosité du marché immobilier.

Surtout, les demandes d’allocation RSA ont augmenté de 10 % depuis février en raison de la suppression de nombreux emplois. Soit une facture supplémentaire prévisionnelle d’environ 30 millions d’euros à la charge de la collectivité. « C’est bien plus que ce qu’on imaginait. Nous n’avons plus de levier pour augmenter nos recettes. On est en alerte rouge », s’inquiète Philippe Grosvalet.

L’incertitude est telle que le conseil départemental a décidé de repousser exceptionnellement à 2021 le vote de son budget.

Source 20 MINUTES.

Aidants familiaux : plusieurs associations proposent, dans un Livre Blanc, la création d’un statut de salarié-aidant…

Les associations Interfacia, Responsage, Le Lab RH notamment, spécialisées sur cette question, font 10 propositions pour faciliter la vie des salariés-aidants, alors que le gouvernement permet depuis ce jeudi aux personnes soutenant un proche de demander à bénéficier d’un congé indemnisé de trois mois.

Une femme en situation de handicap, le 13 mars 2018.

Plusieurs associations proposent dans un livre blanc, publié jeudi 1er octobre, la création d’un statut de salarié-aidant pour favoriser l' »inclusion » de façon « équitable et durable » des Français qui doivent s’occuper d’un proche âgé dépendant ou en situation de handicap. Alors que le gouvernement permet depuis jeudi aux personnes soutenant un proche de demander à bénéficier d’un congé indemnisé de trois mois, les associations Interfacia, Responsage, Le Lab RH notamment, spécialisées sur cette question, font ainsi 10 propositions pour faciliter la vie des salariés-aidants.

Parmi ces propositions, la création d’une politique de l’accès à l’emploi. Les associations préconisent le développement « auprès de Pôle Emploi d’une expérimentation pour l’accompagnement du retour à l’emploi des aidants actifs ». Elles proposent aussi que ce retour à l’emploi soit soutenu « administrativement, logistiquement et financièrement ».

Intégrer le dialogue social le sujet des salariés-aidants

Autre proposition, l’intégration dans le dialogue social du sujet des salariés-aidants avec comme principal objectif, « encourager les partenaires sociaux à généraliser les aides concrètes » au niveau des branches professionnelles. Plus concrètement, permettre aux salariés-aidants plus de souplesse dans l’organisation de leur travail : aménagement des horaires individualisés ou du temps de travail en fonction des besoins, souplesse dans les modalités et conditions de prise de congés, d’autorisation d’absence, de télétravail.

Enfin, les associations demandent une implication de la médecine du Travail en introduisant dans les visites médicales des services de santé au travail « un questionnement sur la situation d’aidant ou non d’un salarié ». Selon le nouveau baromètre « Aider et Travailler » rendu public lundi, une très grande majorité de salariés (80,9 %) estime que leur statut d’aidant pose un problème, notamment sur l’organisation du travail de l’équipe, même si 63,1%, soulignent que cela joue positivement sur la cohésion d’équipe.

Source FRANCE INFO.

franceinfo seniors. Le 6 octobre, c’est la journée nationale des aidants… La caravane « Tous aidants » fait son tour de France jusqu’à fin octobre…

Dans le cadre de la journée nationale des aidants le 6 octobre, la caravane « Tous aidants » fait son tour de France jusqu’à fin octobre.

La caravane"Tous aidants" accompagne les aidants.

Les aidants, c’est environ 11 millions de Français qui accompagnent une personne plus ou moins proche en perte d’autonomie, situation de handicap ou de maladie.

Qui sont-ils ?

Comment jonglent-ils avec leur vie personnelle et professionnelle ? Financièrement, ont-ils des aides ? Quelles sont leurs principales difficultés ? Que demandent-ils ? Pour les aidants, on parle bien d’une activité à plein temps. A quelques semaines de la journée nationale des aidants, le 6 octobre prochain, et en plein cœur du projet de la création d’une cinquième branche de la Sécurité Sociale dédiée à la dépendance, à la perte d’autonomie, la caravane « Tous aidants » fait son tour de France jusqu’à fin octobre.

Ces situations révèlent un état d’épuisement réel et de surmenage chez plus de six aidants sur 10 (74% des aidants déclarent avoir besoin de répit), pourtant moins d’un  aidant sur 10 a recours aux solutions existantes.

L’objectif de la caravane « Tous aidants » est d’aller au-devant des proches aidants, afin de répondre à leurs questions, de les orienter et de faciliter leur quotidien. Pour cela, des assistantes sociales accueillent les aidants dans un espace convivial et confidentiel afin de les mettre en confiance et de libérer la parole.

La caravane s’installe durant 3 jours au sein des hôpitaux, sur les parkings des centres commerciaux ou sur une place publique

– Versailles, sur le parvis de la Gare de Versailles Chantiers, 78000, du 5 au 6 Octobre de 9h30 à 19h00

– Mantes-la-Jolie, au sein de l’hôpital de Mantes-La-Jolie, 2, boulevard Sully 78200, du 7 au 8 Octobre de 9h30 à 19h00

– Le Plessis-Robinson, au sein de l’hôpital de Marie Lannelongue, 133 avenue de la Résistance 92350 du 12 au 14 Octobre de 9h30 à 19h00

– Paris, au sein de l’hôpital Necker AP-HP, 149, rue de Sèvres 75015, du 15 au 17 Octobre de 9h30 à 19h00

– Rennes, sur la place du Colombier, 35000, du 19 au 21 Octobre de 9h30 à 19h00

– Toulouse, sur la place Arnaud Bernard, 31000, du 26 au 28 Octobre de 9h30 à 19h00

Si vous habitez l’une de ces villes et vous souhaitez être reçu par les assistantes sociales, prenez rendez-vous (gratuitement) avec nos professionnels sur contact@lacompagniedesaidants.org

Source FRANCE INFO.