Ehpad Orpéa : « On néglige les résidents », témoigne un ancien médecin coordonnateur du Nord…

Alors que le groupe privé Orpéa est en pleine tempête, les témoignages affluent pour dénoncer les mauvais traitements réservés aux résidents de certains Ehpad du groupe.

Un ancien médecin coordonnateur d’un établissement nordiste témoigne également en ce sens. 

Les dirigeants du groupe Orpéa ont été convoqués par le gouvernement.

 

Il y est resté 10 ans, entre 2005 et 2015. Et pendant cette période, Dominique Leblanc, ancien médecin coordonnateur d’un Ehpad du groupe Orpéa dans le Nord, a aussi constaté des dysfonctionnements. « Au niveau de la nourriture, certains demandaient une patate en plus, on ne pouvait pas leur donner. Il y avait de problèmes la nuit, une équipe ne travaillait pas, ne faisait pas ce qu’il fallait, et la direction ne faisait rien« , raconte-t-il.

Dans un livre-enquête publié aujourd’hui, le journaliste Victor Castanet décrit un groupe dans lequel les aînés sont « maltraités », avec des Ehpad qui rationnent couches et nourriture pour les résidents. « Je me suis reconnu dans tout cela« , explique Dominique Leblanc, désormais médecin généraliste dans un commune voisine.

Quand on demande qu’on ne mette que quelques euros de nourriture pour une personne âgée sur toute une journée, comment voulez-vous qu’il puisse être nourri correctement ? Ce n’est possible !

Pour lui, les résidents sont « négligés« . « La plupart d’entre eux ont des problèmes cognitifs, et ils ne se souviennent pas, ils mangent, mais ils ne s’en rappellent pas« , abonde le médecin, ce qui favorise selon lui ces mauvais traitements.

Rentabilité à tout prix

Ces situations difficiles pour les personnels soignants s’explique en premier lieu par la recherche d’une rentabilité à tout prix selon Dominique Leblanc. « Ca reste quelque chose qui est purement financier, le but c’est d’avoir une rentabilité au minimum à deux chiffres« , regrette-t-il. Il explique avoir dénoncé à plusieurs reprises ces situations, auprès de la direction, « j’ai même été voir l’ARS« , mais ces alertes sont restées sans réponse.

Le gouvernement a convoqué le directeur général d’Orpéa, pour faire la lumière sur les faits dénoncés. « Nous sommes choqués, c’est absolument faux« , a-t-il réagi après ses révélations, reconnaissant que des « dysfonctionnements » étaient possibles.

Source FRANCE BLEU.

« On pesait les repas au gramme et on rationnait les couches », le témoignage d’une ancienne salariée d’Orpea…

Ancienne aide-soignante dans deux établissements d’Orpea dans les Alpes-Maritimes, Michèle Guého raconte un « rationnement » au quotidien, de la nourriture jusqu’aux couches.

Un Ehpad ORPEA à Saint-Laurent-du-Var.

 

« Les vieux pour eux, c’est de l’or gris. » Ancienne salariée d’Orpea dans deux établissements maralpins, Michèle Guého en garde un très mauvais souvenir : « On n’était pas des soignantes, on était des maltraitantes ». Elle raconte avoir été témoin du « rationnement » de la nourriture ou des couches décrits dans le livre « Les Fossoyeurs » sortant en librairie ce mercredi 26 janvier.

« Déjà la nourriture était dégueulasse, et puis on pesait tout au gramme, c’était pas du tout ‘tout le monde peut se resservir’ » affirme Michèle Guého. Selon elle, ce rationnement de la nourriture allait jusqu’au biscuit distribué à l’unité à l’heure du goûter : « Vous voyez les biscuits Pépito ? C’était un Pépito. Un seul. À 16 heures. On ne pouvait pas en donner plus« .

« Maximum 3 à 4 couches par jour »

D’après l’ancienne aide-soignante, ce rationnement ne s’arrêtait pas à l’alimentaire. Le rationnement des couches raconté dans le livre de Victor Castanet, elle l’a vu : « Déjà on ne dit pas les couches, on dit les protections pour les personnes âgées, on nous avait dit maintenant c’est trois à quatre par jour, vous vous rendez compte, une personne qui se fait dessus, on n’a pas le droit de la changer ? »

« Vous vous rendez compte, une personne qui se fait dessus, on n’a pas le droit de la changer ? »

Aujourd’hui, Michèle Guého a quitté Orpea et changé de métier : « Je pouvais plus, alors que c’est un métier que j’ai choisi, parce que je voulais aider les gens« . À quelques mois de la retraite, et après avoir débuté comme aide-soignante à 18 ans, elle a travaille désormais comme secrétaire.

« Je pouvais plus, alors que c’est un métier que j’ai choisi, parce que je voulais aider les gens. »

Source FRANCE BLEU.

Ehpad : le directeur général d’Orpea convoqué par le gouvernement….!

Un livre-enquête publié ce mercredi dénonce de graves défaillances au sein de ses maisons de retraite, une enquête flash va également être menée par l’administration.

La ministre déléguée en charge de l'Autonomie, Brigitte Bourguignon.

« La situation de maltraitance est connue depuis des années ! Qui peut croire UN SEUL INSTANT que l’on puisse verser  jusqu’à 12 % de rentabilité en investissant dans des EHPAD sans que cela se fasse sur le dos des personnes dans ces établissements ?… Le gouvernement découvre comme par hasard la réalité seulement depuis hier suite à la parution d’un bouquin ? On se moque du monde ! Décidément il ne fait pas bon être retraité en France ! Triste humanité ! ». LA REDACTION HANDICAP INFO.

Mis en cause dans un livre dénonçant de graves défaillances dans ses établissements, Orpea va devoir rendre des comptes auprès du gouvernement. La ministre déléguée chargée de l’Autonomie, Brigitte Bourguignon, a indiqué mardi soir dans un communiqué qu’elle allait convoquer le directeur général «dans les plus brefs délais afin qu’il explique la situation dans les Ehpad du groupe».

Mercredi matin, sur RMC, la ministre a confirmé qu’elle avait convoqué la direction d’Orpea «pour des explications». Elle a également indiqué qu’elle allait «demander à l’administration une enquête flash sur le suivi des contrôles effectués en 2018». Car «il y a eu des contrôles de cette situation lorsqu’elle a été signalée en 2018. Je veux m’assurer que ces contrôles ont été suivis d’effet par l’établissement en question», a-t-elle précisé. Brigitte Bourguignon a ajouté se réserver, avec le ministre de la Santé Olivier Véran, «la possibilité d’une enquête indépendante de l’IGAS (l’Inspection générale des affaires sociales, NDLR) sur ces faits graves, dénoncés, s’ils sont avérés».

Plus tôt dans la journée mardi, Olivier Véran a assuré sur LCI «prendre très au sérieux» le livre, tout en voulant attendre «des éléments factuels». «Nous allons lui poser des questions [au groupe Orpea], j’attends d’avoir des éléments factuels venant des autorités d’évaluations et de contrôles indépendantes» a développé le ministre de la Santé.

Dégringolade en Bourse

Autre conséquence de ces révélations, l’action du groupe de maisons de retraite Orpea a perdu plus de 20% à la Bourse de Paris mardi. Le titre a plongé de 20,35% à 55,18 euros, après une suspension de 24 heures de sa cotation.

Orpea, suivi par d’autres groupes d’Établissements d’hébergement pour personnes âgées ou dépendantes (Ehpad) de la Bourse de Paris, avait déjà chuté lundi après la publication dans Le Monde des «bonnes feuilles» de ce livre-enquête. Le journaliste indépendant Victor Castanet y décrit un système où les soins d’hygiène, la prise en charge médicale, voire les repas des résidents sont «rationnés» pour améliorer la rentabilité. «J’ai obtenu des témoignages selon lesquels ces dysfonctionnements trouvaient leur origine dans une politique de réduction des coûts mise en place à un haut niveau» de l’entreprise, a résumé l’auteur auprès de l’AFP. Le livre paraît ce mercredi.

Orpea conteste les accusations

L’entreprise a «contesté formellement» lundi soir les accusations, qu’elle juge «mensongères, outrageantes et préjudiciables». «Nous ne rationnons pas, cela ne correspond pas à nos directives, cela ne correspond pas à nos valeurs», a déclaré mardi soir sur BFMTV Jean-Christophe Romersi, directeur général d’Orpea France. «Nous ne sacrifierons jamais la qualité de l’accompagnement, la qualité des soins à quelque notion de rentabilité que ce soit», a-t-il ajouté. Interrogé également par Franceinfo, le patron du groupe a évoqué la possible ouverture d’une enquête interne, tout en affirmant que «ce qui est démontré de l’entreprise comme un système est faux». «Nous ne restons pas sans voix, (…) nous nous réservons toutes les suites que nous jugerons nécessaires», a-t-il ajouté.

Du côté des politiques, la présidente du Rassemblement national (RN) et candidate à la présidentielle Marine Le Pen demande «la création d’une commission d’enquête parlementaire sur la gestion des Ehpad par les groupes privés». Les députés socialistes réclament eux que les parlementaires disposent d’un droit de visite dans ces établissements. Pour Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, «si la situation est celle décrite dans le livre, c’est un pur scandale». «Il faut dénoncer, il faut contrôler, il faut sanctionner si c’est avéré», a-t-il dit sur RTL. «Si les faits dénoncés sont avérés, certains d’entre eux sont inacceptables et susceptibles d’être condamnés», a commenté de son côté dans un communiqué l’AD-PA, l’Association des directeurs au service des personnes âgées.

D’autres groupes du même secteur ont été affectés par le scandale, notamment Korian, qui a perdu 4,80% à 22,62 euros, après une chute de près de 15% lundi.

Source LE FIGARO.

SCANDALE – Ehpad Orpea : un livre dénonce de graves défaillances dans le groupe, le titre chute en Bourse…

La parution d’un livre-enquête titré « Les Fossoyeurs », dénonçant l’obsession de la rentabilité au sein du groupe privé de maisons de retraite Orpea, a eu un écho immédiat.

Le siège du groupe de santé et de maison de retraites Orpea à Puteaux (Hauts-de-Seine).

Le siège du groupe de santé et de maison de retraites Orpea à Puteaux (Hauts-de-Seine).

 » Etonnant ??? Quantité de publicités valorisent les rendements en investissant dans les EHPAD ! 5, 6, 9 voire jusqu’à 12 % !… De l’argent à bon compte sur des personnes vulnérables par des entreprises cotées en Bourse ! Scandaleux ! Qui cautionne ?  » HANDICAP INFO.

C’est la dénonciation d’un système fait pour faire « cracher » les résidents et leurs familles : des personnes âgées « rationnées », abandonnées dans leurs excréments ou laissées sans soin pendant des jours… La parution d’un livre enquête titré « Les Fossoyeurs », critiquant l’obsession de la rentabilité au sein du groupe privé de maisons de retraite Orpea, a eu un écho immédiat. Ce lundi, l’entreprise a connu une chute brutale de son cours à la Bourse de Paris.

Le titre du groupe français, gestionnaire de cliniques privées et de maisons de retraite, a perdu plus de 16 %, avant que sa cotation ne soit suspendue, à la demande de la société. La direction d’Orpea a fini par s’exprimer en début de soirée via un communiqué de presse. « Un article publié ce jour dans le journal Le Monde dévoile les premiers éléments d’un ouvrage à paraître visant Orpea. Ces éléments, polémiques et agressifs, montrent une volonté manifeste de nuire. Nous contestons formellement l’ensemble de ces accusations que nous considérons comme mensongères. « Orpea, ne disposant pas du livre à ce jour, a d’ores et déjà saisi ses avocats pour y donner toutes les suites, y compris sur le plan judiciaire, afin de rétablir la vérité des faits et défendre son honneur », ont-ils communiqué.

Mais que raconte « Les Fossoyeurs » pour qu’un tel séisme touche le groupe hospitalier ? L’auteur, le journaliste Victor Castanet, y décrit un système où les soins d’hygiène, la prise en charge médicale, voire les repas des résidents sont « rationnés » pour améliorer la rentabilité de l’entreprise. Et ce alors que les séjours sont facturés au prix fort plusieurs milliers d’euros par mois. Une auxiliaire de vie, dont l’auteur a recueilli le témoignage, raconte par exemple à quel point elle devait « se battre pour obtenir des protections » pour les résidents.

« Il faut que ça crache ! »

« Nous étions rationnés : c’était trois couches par jour maximum. Et pas une de plus. Peu importe que le résident soit malade, qu’il ait une gastro, qu’il y ait une épidémie. Personne ne voulait rien savoir », raconte cette femme dans « Les Fossoyeurs ». L’auteur s’intéresse d’abord aux dérives signalées dans l’établissement « Les Bords de Seine » qui sert de vitrine au groupe Orpea, à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), puis découvre d’autres dysfonctionnements. Selon l’auteur, l’obsession de la rentabilité aurait poussé les dirigeants historiques du groupe – à commencer par son fondateur, le docteur Jean-Claude Marian, aujourd’hui richissime président d’honneur –, à imposer des méthodes managériales visant principalement à rogner sur les dépenses et profiter également de l’argent public. « Il faut que ça crache ! », serait le « leitmotiv » des réunions d’encadrement selon ce livre polémique.

Le livre revient également sur les conditions de la mort de l’écrivaine Françoise Dorin en janvier 2018, des suites d’une escarre mal soignée, moins de trois mois après son entrée dans un des établissements du groupe Orpea. Une perquisition avait déjà eu lieu au siège du groupe de maisons de santé à Puteaux (Hauts-de-Seine) en mars dernier, dans le cadre d’une enquête préliminaire pour complicité de fraude fiscale et blanchiment aggravé.

La tempête boursière déclenchée par la parution de cet ouvrage a également touché d’autres groupes privés gérant des maisons de retraite : le titre Korian a perdu quelque 10 % dans le courant de l’après-midi, et celui de LNA santé plus de 4 % – dans un marché globalement en très forte baisse de 3,55 %.

Source LE PARISIEN.

La Ferté-Macé. L’accueil de jour pour malades d’Alzheimer ferme…

Lors de l’assemblée générale extraordinaire, lundi, les membres de l’association Aloïs pays d’Andaine Jean-Jacques Francesconi ont pris la décision, à l’unanimité, de dissoudre l’association.

Les participants à l’assemblée générale extraordinaire où il a été décidé de dissoudre l’association.

 

En conséquence, le centre d’accueil de jour pour les malades atteints de la maladie d’Alzheimer va fermer ses portes.

« Après quinze ans au service des malades d’Alzheimer et de leurs familles, c’est avec regret que nous avons pris cette décision. Mais après de très longs mois de confinement et de situation sanitaire délicate, aucune demande d’accueil n’a été faite pour intégrer ce centre d’accueil de jour. Les familles ont d’autres besoins comme, par exemple, les accueils à la journée dans les Ehpad du secteur ou des accompagnements au domicile », expliquent les responsables.

L’association espère que ces familles trouveront des solutions d’aide qui leur conviendront et les soulageront au quotidien. Les responsables d’Aloïs constatent que « depuis novembre, de nombreux bénévoles se sont engagés dans les visites de courtoisie organisées par la municipalité, mettant ainsi leurs compétences au service des personnes isolées ».

Source OUEST FRANCE.

Deux professionnels de santé du Cher s’attaquent à la sur-médication chez les personnes âgées…

C’est une première en France : un gériatre et un pharmacien de l’hôpital de Sancerre, ont créé un outil informatique pour mieux cerner les effets négatifs de certains cocktails médicamenteux sur les personnes âgées.

L’idée est d’aboutir à une réduction des ordonnances.

Philippe Benkemoun, pharmacien à l'hôpital de Sancerre (Cher)

 

On a tous vu des retraités prendre des quantités importantes de cachets chaque jour. Ces mélanges, on le sait, ne sont pas forcément très bons pour l’organisme : ils peuvent provoquer des chutes, ou être à l’origine de démence, de troubles cognitifs et de dénutrition.

Yatro, c’est le nom de cet outil informatique, permet de repérer les traitements à risque en fonction du profil du patient. Bref, on mesure mieux la balance bénéfices/risques et on peut alors recommander de réduire ou suspendre certaines prescriptions. Yatro est en train d’être appliqué auprès de 717 résidents de maisons de retraite du Cher, rattachés au Groupement Hospitalier de Territoire. Tout d’abord, il faut saisir le dossier médical du patient mais ce n’est que le début du travail pour Philippe Benkemoun, pharmacien hospitalier à Sancerre :  » Ensuite, il y a une autre saisie dans une autre base.

En fonction du profil clinique du patient, de sa biologie, elle va m’indiquer toutes les interactions médicamenteuses, ces fameuses interactions pharmaco-cinétiques. Elles peuvent monter jusqu’à 600 comme on la vu pour l’un de nos résidents qui avait une ordonnance avec 26 médicaments. Heureusement, on ne voit pas cela tous les jours. On a eu aussi le cas d’une personne soignée pour Parkinson alors que ses troubles ne relevaient pas de cette maladie mais simplement de la prise d’un médicament qu’on a pu supprimer. »

Yatro met en évidence un avis pharmacologique et un avis médical pour éclairer le médecin traitant.

 

Yatro permet au pharmacien d’émettre un avis pharmacologique, avis complété par le docteur Bréard qui est gériatre. Cela permet d’éclairer le médecin traitant du résident. car c’est le médecin du patient qui reste maître de la prescription. Dans le collimateur notamment, certains anxiolytiques : les benzodiazépines :  » Ces médicaments font tomber. Ils augmentent le risque de troubles cognitifs comme une démence d’Alzheimer ;  ils augmentent le risque de confusion aiguë «  décrit le docteur Bréard.  » Ils sont tout à fait toxiques. On veut absolument les éviter ou les limiter et on veut informer là-dessus.

Le problème, c’est que certains patients en ingèrent depuis très longtemps comme traitement et que c’est très difficile de lui proposer de les arrêter car il se crée une dépendance. Yatro pourra donner un argument supplémentaire au médecin qui pourra l’utiliser pour convaincre son patient de stopper. Vous savez quand on constate des ordonnances qui provoquent jusqu’à 600 interactions médicamenteuses, il est clair que personne ne peut plus comprendre ce qu’il se passe dans l’organisme et qu’il vaut mieux éviter cela en réduisant les prescriptions. Enfin, c’est ce que je ferai si c’était pour moi ! «  .

D’ici le printemps prochain, les profils de plus de 700 résidents d’Ehpad auront été analysés. La deuxième phase du travail pourra alors démarrer pour voir si Yatro aura permis de réduire les prescriptions médicamenteuses, objectif ultime de la démarche.

Source FRANCE BLEU.

Confrontés à la maltraitance des malades d’Alzheimer, ils défendent un projet d’habitat alternatif…

Gérard, Chrystèle et Josiane, aidants de malades d’Alzheimer, veulent construire une maison collective à Poligné (Ille-et-Vilaine), pour mieux accueillir les personnes atteintes.

Gérard Gautron, Chrystèle Gérard et Josiane Pinard (absente), ont monté un projet alternatif d'accueil de malades d'Alzheimer, et viennent de trouver un terrain à Poligné (Ille-et-Vilaine).

 

Accompagner le malade le plus longtemps possible. Lui trouver une place, quand le garder à la maison n’est plus envisageable. Le changer d’endroit, lorsque l’établissement n’est pas adapté à la maladie. En parallèle, gérer une montagne de papiers administratifs. Et au milieu de tout ça, accuser le coup comme on peut.

C’est le parcours qu’a connu Gérard Gautron, en tant qu’aidant d’un proche atteint de la maladie d’Alzheimer. Avec Chrystèle Gérard et Josiane Pinard, le Castelbriantais (Loire-Atlantique) a fondé en 2018 l’association Raison d’Êtres, qui œuvre en faveur d’un meilleur traitement des malades et leurs aidants.

Des Ehpad non adaptés à la maladie

Lorsque sa femme est tombée malade, Gérard Gautron est resté à ses côtés le plus longtemps possible. « Une crise plus grave que les autres l’a emmenée à l’UCC (Unité cognitivo-comportementale) de Pouancé. Mais c’est un accueil temporaire. »

L’homme, âgé de 68 ans, trouve ensuite une place dans un Ehpad du coin. Une expérience courte et traumatisante :

J’ai été prié de récupérer ma femme au bout de trois semaines. Ils l’ont foutue dehors. Une malade d’Alzheimer qui déambule jour et nuit, ça dérange les autres résidents.

Gérard Gautron

En septembre 2018, son épouse revient à l’UCC de Pouancé, avant d’être placée dans la nouvelle unité d’hébergement renforcée (UHR) de Châteaubriant, où elle est toujours aujourd’hui. « C’est une unité spécialisée pour accueillir des résidents atteints de la maladie d’Alzheimer ou de maladies neuro-dégénératives », précise-t-il.

Gérard Gautron a encore la gorge nouée aujourd’hui lorsqu’il parle de ces mois d’incertitude.

À l’annonce de la maladie, on vous donne juste un rendez-vous avec un neurologue six mois plus tard. À l’Ehpad, on m’a demandé si je m’étais occupé des mesures juridiques, testament, curatelle, démarches de fin de vie… On m’a dit qu’il fallait faire vite et on m’a laissé me débrouiller. C’est quand on est déjà dedans qu’on cherche à vous enfoncer.

Gérard Gautron

Mort de dénutrition

À l’UCC de Pouancé, Gérard Gautron rencontre Chrystèle Gérard, fin 2018. Lorsqu’il entend l’infirmière parler de l’approche humaniste Carpe Diem, qui donne la priorité à la relation humaine, à la personne atteinte d’Alzheimer avant la maladie elle-même, ses mots lui font aussitôt écho.

Elle-même est là pour accompagner Josiane Pinard et son mari, Charles, atteint d’une maladie neurodégénérative de type Alzheimer. « Je travaille dans une petite structure d’accompagnement personnalisé. J’ai accompagné Josiane pendant huit mois, jusqu’à la mise en structure de Charles », précise l’infirmière naturopathe de 41 ans.

Le couple est confronté aux mêmes difficultés que Gérard Gautron et son épouse. Charles est placé dans un premier temps dans un Ehpad à Pornichet. « J’ai vu la dégringolade, confie Chrystèle Gérard. Perte de 11 kg, perte du langage, des comportements de plus en plus compliqués… »

Elle poursuit :

« J’ai vu Josiane démunie, beaucoup de tristesse et surtout avec un fort sentiment de culpabilité et de perte de contrôle. En tant que professionnelle, je me suis dit que ce n’était pas possible de ne pas laisser de place comme ça aux aidants. C’est là que j’ai commencé à avoir l’idée d’une petite maison pour aidants et malades, avec un accompagnement personnalisé. »

Chrystèle Gérard

Au bout de sept mois, Charles est retiré de cet Ehpad. Après un passage à l’UCC de Pouancé, il est placé dans le même Ehpad que celui où l’épouse de Gérard était restée trois semaines.

Le mari de Josiane est décédé à l’hôpital. Sur le rapport, Josiane a lu qu’il était mort de dénutrition. Comme il faisait des fausses routes, le personnel de l’Ehpad avait arrêté de le nourrir. Quand elle a vu ça, elle a fait un AVC. Elle n’a pas pu assister à son enterrement.

Chrystèle Gérard

L’approche Carpe Diem

Marqués par leurs expériences individuelles traumatisantes, l’infirmière et les deux aidants décident dès leur rencontre de fonder leur association, pour accompagner au mieux les malades et leurs proches. « Alzheimer est une maladie très mal appréhendée de manière globale, et encore plus en France, où les personnes atteintes sont mises dans le même lot que les autres malades », explique Gérard Gautron.

Chrystèle Gérard abonde :

La maladie touche des personnes de plus en plus jeunes. Les Ehpad ne sont pas adaptés, ni les établissements de masse. En 2017, il y avait 616 personnes diagnostiquées par jour contre 739 en 2018. En 2034, une personne sur quatre sera aidante.

Chrystèle Gérard

Dès la naissance de Raison d’Êtres germe l’idée de créer une structure d’accueil, complètement adaptée aux malades d’Alzheimer, qui mettrait en application l’approche humaniste Carpe Diem, que Chrystèle Gérard a découvert lors de ses études au Québec. « C’est une approche de Nicole Poirier. Elle avait une maison de famille, au Canada, qui ne servait plus. Elle a décidé d’accueillir des personnes malades et leurs aidants. Le but était que les malades se sentent chez eux. »

L’infirmière précise :

Avec Carpe Diem, on cherche à connaître le fond de la personne, savoir ce qu’elle sait encore faire ou aimerait faire, utiliser ses compétences. On définit un projet de vie individuel, avec ses besoins et ressentis. Il faut qu’elle garde sa dignité et le contrôle de sa vie. On met la personne au centre de sa prise en charge.

Chrystèle Gérard

Le projet d’habitat

Depuis trois ans, le trio a travaillé sur son projet, avec l’incubateur Tag35, ainsi qu’un architecte. Gérard, Chrystèle et Josiane ont mis au point un concept d’habitat novateur, qui comporterait trois éco-bâtiments : un hébergement à temps plein, pour huit personnes, un accueil de jour, du lundi au vendredi, pour huit personnes également, et un habitat inclusif, pour cinq à sept personnes.

« Dans ce dernier espace, les personnes seraient locataires et auraient leur appartement, tout en profitant d’espaces communs, comme une buanderie, un lieu de restauration… On pourrait accueillir des couples dont une personne est malade et l’autre non. »

L’accueil de jour disposerait par ailleurs d’un espace de formation, ainsi que d’une chambre, pour les aidants. « Ils pourraient recevoir une aide juridico-administrative, être formé pour mieux connaître la maladie, accéder à des groupes de parole… », précise l’infirmière.

Pour fonctionner, la structure aurait besoin de 21 personnes en équivalent temps plein, soit un soignant pour moins de deux résidents, contre un pour six à 11 résidents en Ehpad actuellement.

« On en profiterait pour promouvoir les dynamiques locales, en faisant travailler les associations, artisans et producteurs du coin », ajoutent Chrystèle et Gérard.

Au total, l’association aurait besoin de 2,5 millions d’euros pour construire les maisons, et 2,5 millions supplémentaires pour les deux premières années de fonctionnement.

Une rencontre avec le ministre en septembre

Ces dernières semaines, le projet de Chrystèle, Gérard et Josiane a pris un tournant. Le trio a rencontré l’ARS, le bailleur social officiel d’Ille-et-Vilaine et le député Gaël le Bohec. « Il nous a vraiment ouvert des portes », soulignent-ils.

Le député a notamment fait remonter leur projet dans les hautes sphères, jusqu’au ministre de la Santé.

Dans le cadre de la loi Grand âge et Autonomie, étudiée à l’automne, on pourrait obtenir un agrément et les financements nécessaires, en tant que concept novateur reproductible ailleurs.

Chrystèle, Gérard et Josiane rencontreront Olivier Véran et Brigitte Bourguignon, ministre déléguée chargée de l’Autonomie, en septembre 2021.

En parallèle, la municipalité de Poligné a voté le 30 juin 2021, à l’unanimité, l’implantation du projet dans la commune, avec l’affectation d’un terrain de 6000 m2, en face de l’IME. « Cela permettrait de mutualiser certaines ressources », souligne Chrystèle Gérard.

Une fois les financements obtenus, Chrystèle, Gérard et Josiane visent trois à cinq ans pour donner naissance à leur projet d’habitat, pour que d’autres malades et aidants n’aient plus à vivre ce qu’ils ont traversé.

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Source ACTU BRETAGNE.

 

Une fausse gare pour les malades d’Alzheimer dans un Ehpad du Pas-de-Calais…

Depuis le mois de juin, un Ehpad de Bully-les-Mines (Pas-de-Calais) propose à plusieurs malades d’Alzheimer une « thérapie du voyage ».

Celle-ci consiste à les apaiser, leur faire revivre des émotions et à communiquer grâce à un décor de gare installé dans l’établissement.

Ce décor lié au voyage entraîne, selon les premières constations, davantage de communication pour les malades. Photo d’illustration.

Ce décor lié au voyage entraîne, selon les premières constations, davantage de communication pour les malades. Photo d’illustration.

Faire revivre les émotions d’un voyage à des malades d’Alzheimer. C’est ce que propose depuis juin dernier l’Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) « l’Aquarelle » de Bully-les-Mines (Pas-de-Calais). L’établissement a mis en scène un faux hall de gare pour inviter les habitants à s’exprimer hors de leur quotidien et dans un contexte de voyage, rapporte France Bleu Nord, dimanche 10 octobre.

Cette « thérapie du voyage » singulière a pour but d’apaiser les malades et les aider à récréer du lien. Elle leur permet également de sortir de leur quotidien et stimuler leurs souvenirs. Les premiers résultats semblent concluants puisque certains patients se montrent plus apaisés et communiquent davantage, détaille la radio locale.

Un protocole strict

Pour ce décor grandeur nature, l’Ehpad a mis en place un guichet dessiné sur le mur, un tableau de départs fictifs et un mannequin en guise de contrôleur. « Les soignants qui les accompagnent sont en civil, ils sont dans une ambiance sécurisante, et ça les amène à parler. Comme dans un vrai train, avec des inconnus, ils se livrent parfois à des réflexions très profondes, ou des confidences », a développé Margaux Leveillé la psychologue en charge du projet auprès de nos confrères.La thérapie est actuellement réservée à quinze personnes en fonction de critères stricts et précis. Les malades souffrent de plusieurs symptômes : une agitation verbale et comportementale, de l’anxiété ou encore de l’apathie, entre autres. La maladie ne doit pas être à un stade trop avancé ni trop récent, précise France Bleu. « Le but c’est que des malades d’autres maisons de retraite, ou d’autres patients accompagnés par France Alzheimer puissent en profiter », a indiqué Chrystelle Sénéchal la directrice de l’établissement.

Source OUEST FRANCE.

Saint-Brieuc. Handicap : le trio conçoit et fabrique des objets adaptés en impression 3D…

Trois lycéens de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) ont créé la junior association Kwestion. Matéo Berthelot, Nathan Loncle et Ernesto Le Goff conçoivent et fabriquent des objets adaptés en impression 3D pour les personnes en difficultés physiques

Grâce à la bourse Zéphyr, portée par Saint-Brieuc Armor agglomération, Matéo Berthelot et Nathan Loncle, de l’association Kwestion, ont pu acquérir une autre imprimante 3D, qui devrait leur être livréer la semaine prochaine.

 

Si aujourd’hui Kwestion cartonne, cela n’a pas toujours été le cas.

Kwestion, c’est d’abord une histoire de copains passionnés par l’impression 3D. Matéo Berthelot, Nathan Loncle et Ernesto Le Goff, qui habitent dans l’agglomération briochine, se sont connus sur les bancs du collège Jules-Lequier, à Plérin (Côtes-d’Armor). Et depuis la sixième, ils en ont déplacé des montagnes.

Ou plutôt, depuis leur quatrième. C’est à cette époque-là que les trois garçons, aujourd’hui âgés de 18 ans pour Matéo et 17 pour les deux autres, ont uni leurs efforts pour créer une manette adaptée pour jeu vidéo en impression 3D, à l’intention de Killian, un ami atteint d’une pathologie invalidante.

Une initiative qu’ils ont dû abandonner, n’ayant pas obtenu les droits pour modifier et adapter la manette. Ils ne baissent pas les bras pour autant et continuent d’imaginer et de créer des adaptations en impression 3D pour personnes en difficultés physiques, temporaires ou définitives.

Des revers en cascade

Après la manette, ce sera un ouvre-boîte, imaginé par Matéo et son ergothérapeute du centre hélio-marin de Plérin. Un projet qui sera présenté en 2019 au concours Fab Life, organisé notamment par l’ONG Handicap International. Et là, second revers. Mais ils récidivent l’année d’après. En trois ans, nous avons présenté trois projets qui n’ont pas été retenus », en rigole aujourd’hui Matéo Berthelot.

Le moral des garçons est alors au plus bas. Le vol de l’ordinateur portable de Matéo en 2020 n’améliore pas les choses. C’est alors qu’ils prennent connaissance du concours « J’peux pas, j’ai projet », mis en place par la ville de Saint-Brieuc – ils ont été lauréats de l’édition 2021, une bourse de 1 000 € leur a été accordée vendredi 22 octobre 2021. Et là, se produit un petit « miracle ».

Leur projet séduit le service jeunesse municipal. Et tout s’enchaîne très vite. Les voilà invités à créer une junior association. Kwestion voit le jour le 26 mai 2020. Un véritable tremplin et une vitrine pour les trois amis, qui depuis se sont créés un réseau et multiplient les contacts, avec les Ehpad, ou encore Askoria, l’établissement de formation aux métiers de l’intervention sociale qui leur apporte son soutien.

Les idées fourmillent

Cette bouffée d’air frais leur permet également de développer de nouveaux concepts. Le socle pour coupe-ongles est actuellement en phase de test dans des Ehpad du Nord de la France. Boîte de rangement à fixer sur fauteuil roulant, support pour téléphone portable ou encore porte-cartes amovible sont autant d’objets conçus et fabriqués par les trois amis.

Nous ne faisons pas d’adaptation de nécessité, comme une prothèse par exemple, mais de confort », précise Matéo Berthelot. Et ça marche.Une vingtaine de personnes s’est déjà manifestée pour une adaptation », indique Nathan Loncle.

Bref, plus rien n’arrête désormais le trio. Il y a un an et demi, on n’avait rien, maintenant, on a des demandes d’objets, le soutien d’adultes. On a toutes les clés en main pour faire de notre association une réussite », se réjouit Matéo Berthelot qui, lui, se voit déjà à la tête d’une entreprise d’impression 3D. Un autre défi à relever pour ce jeune homme en situation de handicap.

Pratique : Une permanence est assurée le samedi, de 10 h à 13 h, au 6 bis, rue du Maréchal-Foch, à Saint-Brieuc.

Source OUEST FRANCE.

Trois sœurs nonagénaires réunies dans la même maison de retraite à Poligny…

Cela faisait des années qu’elles étaient en maison de retraite mais dans différents établissements.

Les trois soeurs de 91, 95 et 99 ans sont désormais réunies à Poligny, grâce à Thérèse, la fille de l’une d’elle.

Trois sœurs nonagénaires réunies dans la même maison de retraite à Poligny

 

C’est une belle histoire car cela faisait des années que Denise Marchioni, Odile Chauvin et Colette Dobez ne s’étaient pas retrouvées. Les années avancent, elles n’ont jamais été malades mais le poids de l’âge est bien là et ces trois sœurs n’ont pas pu rester à leur domicile. Depuis environ deux ans, elles étaient toutes les trois en maison de retraite mais pas au même endroit.

La fille de Denise, Thérèse, devait se rendre dans les divers établissements pour rendre visite à toute la famille. Alors elle a demandé leur rapprochement et c’est chose faite depuis deux mois.

Les trois sœurs Dobez (leur nom de jeune fille) sont nées à Pont-du-Navoy. Denise, l’aînée, a 99 ans. Elle est née le 26 mars 1922. Odile, 95 ans, est née le 20 avril 1926 et Colette, 91 ans, est née le 14 août 1930. Elles avaient également trois frères mais ils sont tous décédés : Michel, Henri et Camille.

Une vie remplie de souvenirs

Toutes les trois ont des souvenirs encore prévis même si les Jurassiennes avoir parfois avoir « la mémoire qui flanche ! ».

Elles essaient de se remémorer leur jeune temps. Denise a travaillé avec son mari aux chemins de fer principalement à Cuisia, ils ont eu une fille, Thérèse. Odile a travaillé chez Bousseau, son mari était chef dans l’usine et elle coupait le tissu pour fabriquer les robes. Le couple n’a pas eu d’enfant. Quant à Colette, elle a travaillé comme serveuse à Morez et à Pont-du-Navoy au café-restaurant « Chez Camille ». « À cette époque j’étais belle et gentille ! »

Des caractères bien trempés

Les sœurs ont une personnalité bien différente et des caractères bien trempés. Elles ont su très jeunes ce qu’était le travail de force : « Notre père nous emmenait aux champs pour travailler avec les bœufs. On a toutes eu notre certificat d’études. Denise l’a même obtenu très tôt, à 11 ans. Mais on n’a pas pu continuer nos études car nos parents n’en avaient pas les moyens. On a toutes eu une belle vie mais une vie difficile au travail. »

Leur maman est décédée à 95 ans. « Notre mère est devenue vieille et nous aussi ! » Au fil de la discussion, les échanges deviennent cocasses entre les nonagénaires : « Qu’est-ce que tu racontes ? Tu ne te souviens plus ? Tu dis n’importe quoi ! Tu n’y es plus.. », se lancent-elles.

En tout cas, elles sont bien contentes de se retrouver dans le même établissement et n’ont pas fini de se charrier sur leur passé mais aussi sur leur présent car elles veulent toutes avoir le mot de la fin.

Source LE PROGRES.