Ehpad : le directeur général d’Orpea convoqué par le gouvernement….!

Un livre-enquête publié ce mercredi dénonce de graves défaillances au sein de ses maisons de retraite, une enquête flash va également être menée par l’administration.

La ministre déléguée en charge de l'Autonomie, Brigitte Bourguignon.

« La situation de maltraitance est connue depuis des années ! Qui peut croire UN SEUL INSTANT que l’on puisse verser  jusqu’à 12 % de rentabilité en investissant dans des EHPAD sans que cela se fasse sur le dos des personnes dans ces établissements ?… Le gouvernement découvre comme par hasard la réalité seulement depuis hier suite à la parution d’un bouquin ? On se moque du monde ! Décidément il ne fait pas bon être retraité en France ! Triste humanité ! ». LA REDACTION HANDICAP INFO.

Mis en cause dans un livre dénonçant de graves défaillances dans ses établissements, Orpea va devoir rendre des comptes auprès du gouvernement. La ministre déléguée chargée de l’Autonomie, Brigitte Bourguignon, a indiqué mardi soir dans un communiqué qu’elle allait convoquer le directeur général «dans les plus brefs délais afin qu’il explique la situation dans les Ehpad du groupe».

Mercredi matin, sur RMC, la ministre a confirmé qu’elle avait convoqué la direction d’Orpea «pour des explications». Elle a également indiqué qu’elle allait «demander à l’administration une enquête flash sur le suivi des contrôles effectués en 2018». Car «il y a eu des contrôles de cette situation lorsqu’elle a été signalée en 2018. Je veux m’assurer que ces contrôles ont été suivis d’effet par l’établissement en question», a-t-elle précisé. Brigitte Bourguignon a ajouté se réserver, avec le ministre de la Santé Olivier Véran, «la possibilité d’une enquête indépendante de l’IGAS (l’Inspection générale des affaires sociales, NDLR) sur ces faits graves, dénoncés, s’ils sont avérés».

Plus tôt dans la journée mardi, Olivier Véran a assuré sur LCI «prendre très au sérieux» le livre, tout en voulant attendre «des éléments factuels». «Nous allons lui poser des questions [au groupe Orpea], j’attends d’avoir des éléments factuels venant des autorités d’évaluations et de contrôles indépendantes» a développé le ministre de la Santé.

Dégringolade en Bourse

Autre conséquence de ces révélations, l’action du groupe de maisons de retraite Orpea a perdu plus de 20% à la Bourse de Paris mardi. Le titre a plongé de 20,35% à 55,18 euros, après une suspension de 24 heures de sa cotation.

Orpea, suivi par d’autres groupes d’Établissements d’hébergement pour personnes âgées ou dépendantes (Ehpad) de la Bourse de Paris, avait déjà chuté lundi après la publication dans Le Monde des «bonnes feuilles» de ce livre-enquête. Le journaliste indépendant Victor Castanet y décrit un système où les soins d’hygiène, la prise en charge médicale, voire les repas des résidents sont «rationnés» pour améliorer la rentabilité. «J’ai obtenu des témoignages selon lesquels ces dysfonctionnements trouvaient leur origine dans une politique de réduction des coûts mise en place à un haut niveau» de l’entreprise, a résumé l’auteur auprès de l’AFP. Le livre paraît ce mercredi.

Orpea conteste les accusations

L’entreprise a «contesté formellement» lundi soir les accusations, qu’elle juge «mensongères, outrageantes et préjudiciables». «Nous ne rationnons pas, cela ne correspond pas à nos directives, cela ne correspond pas à nos valeurs», a déclaré mardi soir sur BFMTV Jean-Christophe Romersi, directeur général d’Orpea France. «Nous ne sacrifierons jamais la qualité de l’accompagnement, la qualité des soins à quelque notion de rentabilité que ce soit», a-t-il ajouté. Interrogé également par Franceinfo, le patron du groupe a évoqué la possible ouverture d’une enquête interne, tout en affirmant que «ce qui est démontré de l’entreprise comme un système est faux». «Nous ne restons pas sans voix, (…) nous nous réservons toutes les suites que nous jugerons nécessaires», a-t-il ajouté.

Du côté des politiques, la présidente du Rassemblement national (RN) et candidate à la présidentielle Marine Le Pen demande «la création d’une commission d’enquête parlementaire sur la gestion des Ehpad par les groupes privés». Les députés socialistes réclament eux que les parlementaires disposent d’un droit de visite dans ces établissements. Pour Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, «si la situation est celle décrite dans le livre, c’est un pur scandale». «Il faut dénoncer, il faut contrôler, il faut sanctionner si c’est avéré», a-t-il dit sur RTL. «Si les faits dénoncés sont avérés, certains d’entre eux sont inacceptables et susceptibles d’être condamnés», a commenté de son côté dans un communiqué l’AD-PA, l’Association des directeurs au service des personnes âgées.

D’autres groupes du même secteur ont été affectés par le scandale, notamment Korian, qui a perdu 4,80% à 22,62 euros, après une chute de près de 15% lundi.

Source LE FIGARO.

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