Le Sénat alerte sur les violences faites aux femmes handicapées…

Le Sénat a adopté mercredi à l’unanimité une proposition de résolution transpartisane visant à alerter sur les violences faites aux femmes en situation de handicap.

La proposition de résolution vise à alerter sur les violences faites aux femmes en situation de handicap (photo d’illustration).

Déposée par la présidente de la délégation aux Droits des femmes, Annick Billon (centriste) et cosignée par des sénateurs de tous bords, ce texte, qui n’a pas de valeur contraignante, vise à appeler à une prise de conscience généralisée des violences, notamment sexuelles, qui menacent les femmes handicapées et à une mobilisation de toute la société contre ce fléau.

Dans un rapport publié en octobre, Roland Courteau (PS), Chantal Deseyne (LR), Françoise Laborde (RDSE à majorité radicale) et Dominique Vérien (centriste) dressaient un état des lieux préoccupant, selon lequel 4 femmes handicapées sur 5 seraient victimes de violences.

L’autonomie, une « condition de leur protection »

La proposition de résolution rappelle notamment que l’autonomie, notamment économique, des femmes en situation de handicap est une condition de leur protection contre le risque de violences […] ce qui suppose des efforts significatifs en termes d’accès aux études, aux formations et à l’emploi.

Elle plaide pour que les femmes handicapées ne soient pas les oubliées de la politique menée pour renforcer la lutte contre les violences faites aux femmes.

Vous pouvez compter sur le gouvernement […] pour faire avancer la cause des femmes en situation de handicap, qui sont des femmes à part entière, a assuré la secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées Sophie Cluzel.

Source OUEST FRANCE.

Isère : la belle histoire de Xavier, peintre porteur de trisomie dont les œuvres rencontrent un grand succès….

Xavier Giroud, Isérois de 37 ans, connaît le succès grâce à ses toiles. Depuis quelques années, l’artiste peintre multiplie les expositions, jusqu’à l’autre bout du monde…

Isère : la belle histoire de Xavier, peintre porteur de trisomie dont les œuvres rencontrent un grand succès

L’histoire de Xavier Giroud est celle d’un artiste pas tout à fait comme les autres. Porteur de trisomie, le trentenaire s’est découvert une véritable passion pour l’art pictural. Depuis, il est au centre d’expositions, à l’étranger comme en France, dont l’une se tient actuellement à Villard-Bonnot (Isère).

Sept heures par jour, Xavier travaille à Lumbin, assemblant des pièces pour l’industrie automobile. Et une fois sa journée terminée, il se précipite à l’atelier « Expression libre peinture » animé par l’artiste Sonia Mamy. C’est là que l’artiste de 37 ans a commencé à peindre, il y a plusieurs années. « J’ai des idées qui viennent naturellement dans ma tête, comme ça, tout à coup », explique-t-il.

Isère : la belle histoire de Xavier, peintre porteur de trisomie dont les œuvres rencontrent un grand succès

Il a vendu sa première toile au maire de sa commune natale, Revel, en 2015 et depuis, Xavier a rencontré le succès. « On a fait pas mal d’expositions partout : à Pékin, en Chine, à Revel où j’avais fait un super discours », se rappelle l’Isérois qui s’est épanoui dans l’atelier « Expression libre peinture » de Sonia Mamy. Des séances ouverts à tous, quel que soit l’âge des participants ou leurs particularités.

« Je n’enseigne pas, je ne juge pas, je mets les gens dans un processus créatif », résume l’artiste Sonia Mamy qui anime cet atelier à Lumbin en Isère. Sonia travaille selon la méthode d’Arno Stern, un chercheur et pédagogue français, permettant aux participants de s’exprimer librement. « A la fin de la guerre, (Arno Stern) s’est retrouvé éducateur dans un orphelinat et il s’est rendu compte que quand on donnait de la peinture à des enfants, qu’il n’y avait pas de thème, qu’ils ne savaient pas ce qu’ils faisaient, ils lâchaient prise et pouvaient sortir des petites merveilles. Dans ce type de méthode, on peint avec nos tripes », ajoute-t-elle.

Isère : la belle histoire de Xavier, peintre porteur de trisomie dont les œuvres rencontrent un grand succès

Une vingtaine d’oeuvres vendues

La méthode Stern permet de laisser parler les émotions, de favoriser la créativité. Les enfants, et mieux encore Xavier, y sont très à l’aise, n’étant pas formatés par l’enseignement académique de la peinture. En cinq ans d’exercice, l’Isérois a déjà vendu une vingtaine d’oeuvres pour plusieurs centaines d’euros chacune et exposé dans les Biennales d’art brut, d’art contemporain ou d’art hors-normes. Un peu partout dans le monde.

Isère : la belle histoire de Xavier, peintre porteur de trisomie dont les œuvres rencontrent un grand succès

« J’aborde un petit peu le sexe. Je fais des bonhommes avec le sexe qui va avec », reprend Xavier, en passe de devenir une figure de l’art brut. « Les larmes d’Allah », « L’homme à l’oreille blanche », « La dentelle accomplie », une partie de son travail et celui de 20 autres artistes est à découvrir en ce moment dans l’exposition collective de l’atelier « expression libre peinture » à l’Espace Aragon de Villard-Bonnot en Isère.

Source FR3.

Nantes. Apajh 44 – Ils fabriquent des objets qui facilitent la vie des handicapés…

À Nantes, l’Apajh 44 a lancé un Fablab afin de créer des objets adaptés aux personnes en situation de handicap.

Ce lieu, orienté autour de l’humain, est ouvert à tous.

Dans le local du Fablab, Samuel Dabouis et Michaël Élie fabriquent des objets pour les personnes handicapées, avec des objets de récupération et des imprimantes 3D.

Dans le petit local près des Bourdonnières, à Nantes, une imprimante 3D crépite. Dans quelques instants, un support pour téléphone sera fabriqué. Ici, on innove, on bricole pour aider les personnes handicapées dans leur quotidien : outil d’ouverture de bouteille, porte-paille, rampe d’accès,…

Cette belle idée, inspirée des précurseurs My Human kit à Rennes, est une réalité à Nantes à l’initiative de l’Apajh 44 (association pour les adultes et jeunes handicapés), sur l’un de ses sites de Nantes sud. Nous avons pris le nom de HumanLab. Ce n’est pas un Fablab traditionnel (laboratoire de fabrication, NDLR), mais orienté vers l’humain, indique Samuel Dabouis, conseiller en économie sociale familiale à l’Apajh 44. On fait des aides techniques pour les personnes en situation de handicap, avec elles. On souhaite qu’elles nous expliquent ce qu’elles veulent pour gagner un peu en autonomie.

« Faire un objet sur mesure par rapport
à la pathologie ou au handicap »

Avec les nouvelles technologies et l’impression 3D, des portes s’ouvrent. « Les personnes ont des besoins bien spécifiques par rapport à la pathologie et au handicap. Il faut vraiment faire l’objet sur mesure. On peut trouver des choses dans le commerce. Ce n’est pas toujours adapté ou parfois cher.

Dans le local du Fablab, coordinateurs et bénévoles fabriquent des objets. Le lancement a été aidé grace à une campagne de financement participatif.

Radars de recul

Ici, c’est le contraire. Les prix sont accessibles. Mickaël, avec ses compétences en conception assistée par ordinateur, fabrique un radar de recul pour fauteuil roulant. Certaines personnes ne voient pas où elles vont quand elles reculent. On a réfléchi avec elles et on fabrique le boîtier. Trois ou quatre personnes sont intéressées.

Toutes celles qui en ont besoin peuvent se renseigner auprès de l’Apajh. On essaie de standardiser au maximum pour que tout le monde, dans un Fablab de France ou de Navarre, puisse imprimer le modèle et créer aussi, note Samuel Dabouis, à la manœuvre avec Mickaël et Jean-Yves, des bénévoles impliqués. Soit ils ont la technique chez eux avec une imprimante 3D et ils le font direct chez eux, soit ils viennent au local et on les aide, ajoute Mickaël.

Des collégiens de La Petite Lande à Rezé les soutiennent également.

Coûts réduits

Pour y arriver, il y a beaucoup de récupération. Exemple avec une roue insérée à l’avant du fauteuil roulant. Ce sont des roues de vélos enfant et des batteries récupérées. Les rayons enlevés ont été remplacés par un moteur électrique ». Sur internet, c’est près de 1 500 €. Dix fois moins cher avec le Fablab.

Besoins de financements

Pour aider le plus grand nombre, le Fablab a besoin de pièces, de fonds et d’autres bonnes volontés. Tout en créant du lien avec les personnes concernées.

À noter

35 € l’adhésion. Ouvert à tous (humanlab@apajh44.org).

L’association suit 1 500 personnes pour des actions de prévention, de dépistage et d’animation sociale : apajh44.org

Source OUEST FRANCE.

Autisme : pourquoi le biais psychanalytique français a fait beaucoup de mal à la recherche…et aux parents…

L’autisme est l’objet de préjugés et d’une ignorance toujours vivaces, entretenus par des années de psychanalyse et une méconnaissance importante de cette maladie mystérieuse.

Mais ce mystère s’éclaircit.

Que sait-on, aujourd’hui, des causes de l’autisme et de ses formes ?

 

Guy-André Pelouze : L’autisme a été décrit pour la première fois par Léo Kanner, un psychiatre autrichien en 1943. Après sa description minutieuse, L. Kanner ajoute: « Dans tout le groupe, il n’y avait qu’un petit nombre de père et de mère aimants. Pour la plupart, les parents, grands-parents et collatéraux sont des personnes hautement préoccupés par des abstractions scientifiques, littéraires ou artistiques et limitées dans leur intérêt authentiquement populaire.

Même quelques uns des mariages les plus heureux ne furent rien moins que tièdes et une affaire formelle. Trois mariages furent de sombres échecs. La question se pose de savoir dans quelle mesure ce fait a contribué à la condition des enfants » (https://www.cairn.info/revue-journal-de-la-psychanalyse-de-l-enfant-2011-2-page-5.htm#no3) .

Il ne savait pas que cette affirmation, qu’il regretta semble-t-il par la suite, était en fait déjà la reconnaissance de l’importance de la génétique dans ce trouble du développement. Les difficultés de communication sociale des parents d’enfants autistes ont été par la suite bien établies (https://jamanetwork.com/journals/jamapsychiatry/fullarticle/1878924). Ce n’est donc pas leur « faute » mais bien un trouble constitutionnel.

Les études de jumeaux ont confirmé une héritabilité d’environ 80%. En 1979 (https://link.springer.com/article/10.1007/BF01531287) l’autisme est reconnu comme un trouble du développement et non comme la conséquence psychopathologique d’un environnement psychique et relationnel.

Dès lors les pays anglo-saxons vont développer des programmes de recherche importants au sujet de l’autisme alors que nous sommes longtemps restés figés dans l’approche psychopathologique ou pire dans l’idéologie politique la plus dépassée. En 2012, ce psychanalyste n’hésite pas à caricaturer l’irruption de la science dans le jardin de la psychanalyse:  “Ce déguisement de modernité est une des stratégies destinées à imposer un courant de pensée dont l’intérêt est en réalité d’ordre économique et idéologique”.

Plus loin il brouille les cartes: “ En revanche, ne pas reculer devant le réel du sujet dans sa dimension de langage est ce qui caractérise la position de la psychanalyse. De cette éthique se déduit un traitement différent de l’autisme et, avec lui, de la culpabilité des parents. Voilà le véritable enjeu, une éthique gouvernée par une idéologie de la rentabilité, ou celle qui consiste à faire face au réel d’une clinique du parlêtre” (https://www.cairn.info/revue-psychanalyse-2012-2-page-51.htm) .

Pendant ce temps loin des gourous l’effort de recherche porte ses fruits. L’autisme révèle un certain nombre de caractéristiques fondamentales. Récemment, Simon Baron Cohen, probablement un des plus grands neurobiologistes actuels, spécialiste de l’autisme a donné une définition tout à fait pertinente et conforme aux dernières données de la science :

« L’autisme est un ensemble de conditions neurodéveloppementales hétérogènes, caractérisées par des difficultés précoces de communication sociale et par un comportement et des intérêts inhabituellement limités et répétitifs. La prévalence mondiale dans la population est d’environ 1%.

L’autisme affecte plus d’hommes que de femmes et la comorbidité est fréquente (> 70% ont des troubles concomitants). Les personnes atteintes d’autisme ont des profils cognitifs atypiques, tels qu’une altération de la cognition et de la perception sociale, un dysfonctionnement exécutif et un traitement atypique de la perception et de l’information. Ces profils sont étayés par un développement neural atypique au niveau des systèmes. La génétique joue un rôle clé dans l’étiologie de l’autisme, conjointement avec les facteurs environnementaux précoces du développement. Les mutations rares à grand effet et les variants communs à faible effet contribuent au risque. » (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24074734).

Il faut lire et relire cette définition pour se rendre compte de la complexité et du défi médical que représente ce trouble.

Oui, l’autisme est mieux compris et surtout, s’agissant d’un trouble du développement cérébral sa prise en charge précoce afin de favoriser les outils cognitifs de communication sociale donne des résultats.

On a longtemps culpabilisé les parents, en surestimant le facteur environnemental, en expliquant que les vaccins provoquaient l’autisme, etc. On a aussi réduit l’autisme à Asperger. Quels ont été les erreurs commises dans le passé concernant le diagnostic de cette maladie et comment peut-on les corriger ?

C’est un peu toujours la même histoire, en sciences une théorie se base sur des faits expérimentaux. Elle est par définition falsifiable. L’histoire de l’autisme a été marquée par deux catastrophes intellectuelles, toutes deux étrangères au rationalisme scientifique et à la falsifiabilité poppérienne. La première a été d’envisager une explication globalisante non pas à partir de faits expérimentaux mais à partir d’un système de pensée, la psychanalyse, qui avait la prétention d’expliquer le fait psychique a priori et par le haut.

Un système de pensée qui visait à comprendre et traiter l’autisme en étudiant l’interaction des éléments conscients et inconscients et en introduisant des peurs et des conflits refoulés dans l’esprit conscient au moyen de techniques telles que l’interprétation des rêves et la libre association. Le plus étonnant c’est que devant les résultats inexistants de la psychanalyse dans l’autisme infantile, l’évaluation critique ait été aussi biaisée et tardive. De nombreux psychanalystes considèrent toujours que l’autisme n’est pas un trouble neuro-développemental avec un degré élevé d’héritabilité génétique.

Ils persistent à définir l’autisme comme une maladie psychique générée, entretenue par un environnement familial perturbé. En particulier par des problèmes dans les relations de l’enfant avec sa mère. Pour eux la prosodie du discours maternel joue un rôle important dans le développement de l’autisme. Des considérations aussi définitives que: “l’autiste souffre de quelque chose de très simple, sa mère n’a pas pu transmettre le sentiment que sa naissance lui était un cadeau” ont créé les conditions d’un drame familial iatrogène surajouté au trouble neurodéveloppemental de l’enfant.

Ensuite l’autisme a été pris en otage par des fraudeurs, ce fut l’épisode de Wakefield et le prétendu lien entre autisme et vaccination. Aucun des faits publiés par Wakefield n’a pu être reproduit ni contrôlé et l’opinion de la communauté scientifique est très majoritairement qu’il s’est agi d’une fraude. Mais ce n’était pas une fraude banale. Elle a joué sur des peurs complexes dans les sociétés développées où la question du risque de maladie infectieuse est appréhendée au niveau collectif et le risque de complication de la vaccination préventive au niveau individuel. En même temps, dans certains pays le caractère obligatoire des vaccinations a engendré une opposition irréductible qui a confondu la remise en cause de l’obligation avec la remise en cause de la validité scientifique des vaccins.

C’est donc un sujet très lourd et il faut vite tourner ces deux pages pour regarder l’avenir qui est totalement dépendant de la recherche scientifique. Il se trouve que s’agissant des fonctions les plus complexes du cerveau nous étions jusqu’à il y a peu extrêmement démunis en matière de méthodes et de techniques d’investigation. Les études d’association pangénomique, l’IRM cérébrale notamment fonctionnelle, le dosage de certains marqueurs ont transformé notre vision de l’autisme.

A chaque débat ou rapport sur la maladie, les controverses sont vives entre différentes professions. Pourquoi est-ce si difficile de se mettre d’accord sur ce qu’est l’autisme, sur ses origines et la manière de le soigner ?

La plus grande avancée dans la compréhension de l’autisme est sans conteste l’analyse génomique combinée au modèle empathie/systémisation. De quoi s’agit-il? Les sujets masculins ont entre deux et trois fois plus de probabilité de présenter une forme d’autisme par rapport aux sujets de sexe féminin. Ce fait qui est bien corroboré par les analyses épidémiologiques a des conséquences dans la compréhension de l’autisme.

Le cerveau est en effet un organe sexué. Le déterminisme génétique de cette différenciation sexuelle est lié principalement au chromosome Y et à l’imprégnation hormonale testostéronémique de la période fœtale et post natale. Ce dimorphisme sexuel du cerveau humain a des bases anatomiques et fonctionnelles. Les différences sont nombreuses et complexes. Il y a en particulier le fait que le cerveau féminin présente un fonctionnement beaucoup plus efficace dans la communication et l’empathie, un état mental décrit comme une empathie cognitive et affective qui conduit entre autres à facilement reconnaître l’état mental d’autrui.

Le cerveau masculin est plus tourné vers la systématisation ce qui conduit à analyser ou construire des systèmes basés sur des règles. Cette différenciation est le produit de pressions évolutionnistes qui ont spécialisé différentes fonctions physiologiques chez la femme et chez l’homme.

Dans ce contexte, le cerveau de l’enfant autiste apparaît comme un cerveau hyper mâle, c’est-à-dire présentant des caractéristiques fonctionnelles qui privilégient la systématisation au détriment des fonctions de communication. Des arguments génétiques comme l’analyse pangénomique de plus de 600 000 personnes, l’imprégnation testostéronémique prénatale viennent à l’appui de cette théorie. Bien évidemment ces caractéristiques sont largement distribuées à la fois chez les femmes et chez les hommes ce qui interdit tout déterminisme strict. Plus de 1000 gènes sont impliqués dans cette architecture et ces aspects du fonctionnement cérébral. En revanche il s’agit bien d’un outil de compréhension et ensuite d’intervention pour traiter l’autisme à l’avenir (https://www.pnas.org/content/pnas/115/48/12152.full.pdf) .

Venons en à votre question sur la manière de soigner. Il ne s’agit pas ici de détailler la prise en charge psychologique de l’autisme. Il me semble que la principale qualité des soignants qui s’occupent d’un enfant ayant des troubles du développement cérébral c’est bien évidemment de s’assurer que le diagnostic a été correctement conduit et qu’il n’est pas par exemple nécessaire de refaire une étape diagnostique dans le parcours de cet enfant.

C’est un signe d’humilité car s’agissant de ces troubles complexes dont fait partie l’autisme, les connaissances sont en pleine évolution, ce qui n’est pas un argument en faveur du relativisme mais au contraire pour la mise à jour régulière de notre approche diagnostique et thérapeutique.  Ensuite il y a effectivement la question des résultats. Il faut avoir le recul critique suffisant pour remettre en cause l’approche thérapeutique si les résultats sont médiocres voire si la situation s’aggrave. Dans ce contexte il ne faut pas attendre des années avant de se livrer à cette approche critique.

Alors se mettre d’accord est-il possible ? Je considère qu’il ne faut pas céder à cette tentation car cela voudrait dire qu’il existe une vérité sur l’autisme, que cette vérité est établie et que les différents intervenants n’ont plus qu’à s’y conformer. Ce n’est pas le cas même si certaines “explications” peuvent être écartées comme celle de la psychanalyse à propos de la responsabilité des parents .

L’autisme est pour l’enfant un trouble du développement relationnel qui a différent degrés de gravité et entraîne différents niveaux de souffrance. Il est essentiel avant tout de ne pas lui nuire et donc de respecter cet enfant dans sa différence sans l’exclure, ni du jeu familial, ni de l’école, ni d’aucune activité. L’empathie demeure au centre du soin. Quand la technique guérit le temps de l’empathie est court, et fort heureusement le patient retrouve sa liberté et la vie normale. Quand la technique ne guérit pas, ou lentement ou si peu, l’empathie est notre chemin commun avec le patient. Il est difficile.

Pour autant l’enfant autiste a des parents. Ce sont eux qui ont porté les changements de la prise en charge en France. Malgré ces changements timides ils éprouvent du désarroi, de l’inquiétude qui doivent être respectés car ils reflètent l’incertitude devant un trouble du développement cérébral dont on ne sait déterminer le devenir. Une différence profonde, complexe aux conséquences difficilement prévisibles sans parler des comorbidités.

J’ose à peine prononcer le mot de bienveillance tant il est dévalué par un usage abusif. Mais c’est bien cela, il nous faut soignants, relations et proches faire preuve d’une immense bienveillance pour les parents d’enfant autiste. Ils ont besoin de ce soutien pour aller sans arrêt et mille fois encore vers leur enfant afin de tisser des liens, d’atténuer, de réduire le trouble neurodéveloppemental par cette relation.

Source ATLANTICO.

Gard : un boîtier, le Grillot, pour améliorer le quotidien des personnes malvoyantes…

Le Griot est un petit boîtier qui permet de faciliter l’accessibilité de l’audio-description aux personnes en situation de handicap visuel. Il a été mis au point par un Gardois en partenariat avec l’Ecole des Mines d’Alès.

Nîmes - Le prix de vente de ce griot est d'environ 500 euros - 07.01.20 / © FTV

Utiliser l’audio-description pour les malvoyants, un vrai parcours du combattant. Il faut, d’abord trouver la télécommande… appuyer sur le bon bouton… sélectionner la langue… valider. Des manipulations difficiles à effectuer pour ces personnes en situation de handicap.

Papa d’une petite fille malvoyante, Lucien Zoromi a eu l’idée de créer un outil pour faciliter ces manipulations. Son objectif : améliorer l’accessibilité de l’audio-description aux personnes en situation de handicap visuel. Et pour y parvenir, il a conçu un petit boîtier relié à un casque.

Nîmes - Le boîtier "Griot" possède seulement cinq boutons - 07.01.20 / © FTV

« Quand on parvient à installer l’audio-description, elle peut être gênante pour les voyants car elle leur décrit quelque chose qui ne se déroule pas en temps réel. Le fait d’avoir un casque qui sépare le son, la personne déficiante visiuelle va pouvoir écouter le son audio décrit dans ses écouteurs alors que les autres personnes vont pouvoir écouter via les hauts parleurs de la télévision« , explique Lucien Zoromi, inventeur du Griot.

Plus simple qu’une télécommande

Appelé le  « Griot », cet outil possède seulement cinq boutons, il est donc plus facile à utiliser qu’une télécommande. Pour réaliser son projet, Lucien Zoromi a bénéficié du savoir-faire et de l’accompagnement de l’école des mines d’Alès.

Pendant plus de trois ans, il a travaillé sur la fabrication de cet outil qui vient tout juste d’être commercialisé. Il devrait signer dans les prochaines semaines un partenariat avec une clinique nîmoise de réadaptation et de rééducation pour déficients visuels. Et le concept séduit :

« Quand on appuie sur les boutons, on peut changer de chaîne, l’appareil nous dit sur quelle chaîne on est et nous décrit le programme« , raconte Caroline Bouffard, utilisatrice du Griot.

Pour l’instant, le griot permet de visionner des programmes uniquement sur la TNT. Mais d’autres flux comme le câble le satellite et l’ADSL devraient être bientôt disponibles.

Source FR3.

Rennes. Des réactions après un témoignage : « l’autisme n’est pas synonyme de violence »…

Un habitant de Rennes a fait part de son expérience, après avoir vécu plus de vingt ans avec son ex-épouse autiste, sans s’en apercevoir.

Des lecteurs témoignent à leur tour, pour nuancer ses propos.

Une classe pour les enfants atteints d’autisme, dans une école de Saint-Brevin (Loire-Atlantique).

Un retraité rennais, âgé de 68 ans, raconte les difficultés qu’il a dû affronter avec son ex-épouse, atteinte d’autisme. Ce n’est que tard, après avoir quitté son domicile et divorcé, qu’il a découvert le mal dont elle souffrait. Plusieurs lecteurs réagissent à son témoignage, d’abord pour rappeler que l’autisme n’est pas une maladie « mais un trouble envahissant du développement. » D’autres désignent l’autisme comme « une déficience, un handicap ». D’ailleurs, l’autisme est reconnu comme un handicap en France depuis 1996.

« C’est cliniquement faux »

Le papa d’un enfant, un fils Asperger (autiste de haut niveau), s’étonne que ce témoignage fasse de la violence un des traits de l’autisme. « C’est cliniquement faux, tient-il à préciser. Les traits de caractère de son épouse n’ont rien à voir avec ce handicap particulier. L’amalgame me semble pour le moins malheureux. »

L’autisme est un trouble de la petite enfance qui se développe et perdure jusqu’à l’âge adulte. 8 000 enfants autistes naissent chaque année. Pendant longtemps, la psychanalyse a été la seule discipline à s’intéresser aux troubles autistiques. Les recherches récentes apportent un nouvel éclairage, en montrant l’existence de prédispositions génétiques chez certaines personnes autistes.

« La France a 40 ans de retard »

« La France a 40 ans de retard concernant la prise en charge de l’autisme, regrette Olivia Cattan, présidente de SOS autisme France. Même si l’information s’est améliorée, tout cela reste bien insuffisant. Le regard n’a pas beaucoup évolué et nous, familles, nous nous battons chaque jour contre « l’autismophobie », afin d’éclairer de plein feux les discriminations qui touchent les personnes autistes en France. »

Source OUEST FRANCE.

Alzheimer : Le Conseil d’Etat confirme le déremboursement de certains médicaments…

DECISION Selon la Haute Autorité de santé, ces quatre médicaments ont « un intérêt médical insuffisant pour justifier leur prise en charge ».

Le Conseil d'Etat à Paris le 27 mars 2012 (image d'illustration).

Plusieurs associations réclamaient que les médicaments contre la maladie d’Alzheimer soient à nouveau remboursés par la Sécurité sociale. Elles ont été déboutées ce lundi par le Conseil d’État.

Le ministère de la Santé n’a « pas commis d’erreur manifeste d’appréciation en jugeant insuffisant le service médical rendu par ces spécialités (…) et en décidant de les radier pour ce motif de la liste des médicaments remboursables », a estimé la plus haute juridiction administrative dans sa décision.

Des médicaments remboursés à hauteur de 15 %

Le Conseil d’Etat avait été saisi fin juillet 2018 par la Fédération des centres mémoire, l’association France Alzheimer et six sociétés savantes et organisations professionnelles de gériatrie, neurologie ou neuropsychiatrie. Elles contestaient la décision du ministère de la Santé, annoncée le 1er juin 2018, de mettre fin deux mois après au remboursement de quatre médicaments jugés inefficaces après évaluation par la Haute Autorité de santé (HAS).

En octobre 2016, la commission de transparence de la HAS, qui évalue les traitements en vue de leur remboursement, avait jugé que ces médicaments avaient « un intérêt médical insuffisant pour justifier leur prise en charge ». Elle pointait aussi « l’existence d’effets indésirables potentiellement graves ». Ces quatre médicaments – l’Aricept, l’Ebixa, l’Exelon et le Reminyl – ainsi que leurs génériques étaient remboursés à hauteur de 15 % par l’Assurance maladie. Cela avait représenté un coût de quelque 90 millions d’euros en 2015.

Source 20 MINUTES.

IMPORTANT – Toute personne handicapée peut récupérer le bail HLM après la mort du locataire principal…!

La loi ne prévoit la possibilité d’un transfert de bail qu’au bénéfice des personnes reconnues handicapées dans la vie civile.

Mais la Cour de cassation a étendu ce principe aux travailleurs handicapés.

Toute personne handicapée peut récupérer le bail HLM après la mort du locataire principal...!

Toute personne reconnue handicapée a droit au transfert du bail HLM lorsque le titulaire du bail avec lequel elle vivait est décédé. Même si la loi ne prévoit cette possibilité qu’au bénéfice des personnes reconnues handicapées dans la vie civile, la Cour de cassation l’a appliqué à une personne déclarée travailleur handicapé.

Une société de HLM faisait valoir que ces deux notions de handicap ne recouvrent pas la même réalité, la personne handicapée dans la vie civile, selon le code de l’action sociale et des familles, étant victime d’une limitation ou d’une restriction d’activité qui affecte la vie en société en raison de difficultés physiques, mentales psychiques, par exemple, alors que le travailleur handicapé voit seulement sa capacité de travail réduite.

Conditions de ressources et adaptation du logement

Le locataire en cause s’était retrouvé seul dans un appartement de quatre pièces au décès de sa mère et l’office HLM le priait de partir puisqu’il ne remplissait aucune des conditions exigées pour un transfert de bail. Il faut notamment, en plus des conditions de ressources, que la dimension du logement soit adaptée à la taille du ménage, ce qui n’était plus le cas.

« Les conditions de ressources et d’adaptation du logement à la taille du ménage ne sont pas requises envers le conjoint, le partenaire lié au locataire par un pacs ou le concubin notoire et, lorsqu’ils vivaient effectivement avec le locataire depuis plus d’un an, les ascendants, les personnes présentant un handicap au sens de l’article L114 du code de l’action sociale et des familles (les personnes reconnues handicapées dans la vie civile, NDLR) et les personnes de plus de soixante-cinq ans », explique la loi du 6 juillet 1989 qui réglemente les rapports entre locataires et propriétaires. Le travailleur handicapé bénéficie lui aussi de cette exception, a décidé la Cour de cassation.

(Cass. Civ 3, 12.12.2019, V 18-13.476).

Source BFM.

 

Handicap : l’association Pôle Surdité réclame un interprète en Corse…

L’association Pôle Surdité vient de se créer en Corse. Son objectif et de permettre aux personnes sourdes de gagner en autonomie dans leur quotidien et leurs démarches administratives.

Elle réclame notamment l’arrivée d’un interprète dans l’île.

L’association Pôle Surdité vient de se créer en Corse. / © Jacques Paul-Stefani / FTVIASTELLA

« L’idéal, c’est que vous lui parliez en face comme ça elle peut bien lire sur vos lèvres », sourit Joséphine. Ce jour-là, elle accompagne son amie Angélique, sourde de naissance, à la boucherie.

Et si la jeune femme, appareillée, est suivie par un orthophoniste afin de verbaliser au mieux, lorsqu’elle n’est pas accompagnée son interlocuteur ne la comprend pas toujours. Un quotidien qu’Angélique juge difficile. « Parfois, à la maison, j’enlève l’appareil. Je suis soulagée quand je ne l’ai pas », explique-t-elle.

Système D

Afin de permettre aux personnes sourdes de gagner en autonomie, l’association Pôle surdité, nouvellement créée en Corse, réclame un interprète dans l’île. Car même si la technologie a permis de faciliter la tâche des sourds, il est notamment possible de joindre un référent en appel vidéo pour des prises de rendez-vous médicaux, le système D est le plus souvent de mise. « On essaye de s’adapter et d’expliquer avec des gestes. S’il y a des problèmes, on essaye d’expliquer en prenant un papier et un stylo ou en montrant des photos », indique Chloé Thomas-Massimi, kinésithérapeute.

Source FR3.

Handicap : quand l’insertion passe par le travail….

En Haute-Vienne, la Fondation Delta Plus accompagne les personnes en situation de handicap psychique en leur trouvant un travail adapté.

Pour beaucoup, le retour à une activité professionnelle leur permet de reprendre pied.

Le service blanchisserie de Delta Plus permet de renouer avec le travail. / © F3 - F.Clapeau

C’est un acteur très important de la santé dans la région, et pourtant on le connaît peu…
La fondation Delta Plus accompagne 600 personnes en situation de handicap, de fragilité sociale ou de dépendance, en Haute-Vienne.
Parmi ses activités, la fondation propose un accompagnement par le travail.

Michel a été victime d’un grave accident de ski, suivi d’un AVC. Aujourd’hui, il fait partie d’une équipe de jardiniers qui travaille pour une entreprise adaptée.

« Je suis à temps partiel sous réserve, donc ce n’est pas évident de trouver du boulot. Delta Plus, ça nous permet de travailler tranquillement, tout en faisant des efforts, mais ils veillent sur nous, sur notre santé. »

La fondation Delta Plus accompagne ainsi plusieurs centaines de personnes en situation de handicap, avec son Esat, le service d’aide par le travail, qui compte notamment une importante blanchisserie.
Les opérateurs y sont orientés par la MDPH, la Maison départementale des personnes handicapées.
Il s’agit de plus en plus de personnes en situation de handicap psychique, ayant connu un accident de la vie, une rupture personnelle ou professionnelle.

Le travail adapté représente une transition, une étape avant le retour au monde du travail ordinaire.
Pour répondre à une demande croissante, la Fondation déménagera bientôt dans de nouveaux locaux, plus grands, à Limoges..

Source FR3.