Un exosquelette arrive dans un hôpital de l’Eure…

Près d’Evreux, un système sophistiqué de jambes robotisées pilotées par des ordinateurs va changer la vie des patients handicapés.

L'exosquelette "Atalante" en action / © Eric Lombaert / France Télévisions (image extraite d'une vidéo)

C’est un équipement extraordinaire, qu’on dirait issu des œuvres de science-fiction des années 70 !

Le nom de ce robot ? Atalante. Créé par la société française Wandercraft, cet exosquelette est conçu pour permettre aux personnels de santé de proposer des soins innovants à des personnes à mobilité réduite en milieu hospitalier.

Le slogan  de Wandercraft est « Ordinary life for extraordinary people  » une vie ordinaire pour des personnes extraordinaires ! Et c’est ça qu’on veut leur redonner : c’est la capacité de mener une vie ordinaire. C’est pour ça pour qu’on a développé Atalante, c’est pour faire remarcher ces personnes, si on peut  contribuer à leur rééducation. Parce qu’il y a certaines personnes qui vont être capables de retrouver de la motricité, et nous on veut fournir un outil aux thérapeutes pour les aider dans cette récupération de la motricité, au plus haut niveau et le mieux possible. C’est à ça que sert l’exosquelette Atalante.
– Mathieu Masselin, président de Wandercraft

Une technologie de pointe aux portes d’Evreux

Ces jambes robotiques capables de recréer une « marche humanoïde » en épousant la morphologie des membres inférieurs et du bassin, sont arrivées à Saint-Sébastien de Morsent (Eure). C’est la fondation hospitalière « La Renaissance Sanitaire » qui en a équipé La Musse, son hôpital de soins de suite et de réadaptation (établissement qui comprend aussi un institut de formation aux métiers de la rééducation).

L'exosquelette "Atalante" à l'hôpital La Musse de Saint-Sébastien de Morsent / © Frédéric LAFOND / France Télévisions

« La robotique de marche »

L’équipe de Wandercraft qui a conçu Atalante a une avance de plusieurs années dans différents domaines : algorithmes de marche dynamique, intelligence artificielle, et technologies relatives à la robotique de marche.  En parallèle de cet équipement hospitalier, un exosquelette personnel est en cours de développement dans le but, d’ici quelques années, « d’améliorer la mobilité de millions de personnes à mobilité réduite, chez eux et dans leur vie quotidienne ».

Source FR3.

 

Strasbourg : fauteuils roulants, lits adaptés, une association donne une deuxième vie au matériel médical…

Après l’électroménager, l’association strasbourgeoise Envie récupère dorénavant du matériel médical. Réparé, testé et reconditionné, il est ensuite revendu moitié moins cher que le neuf.

Strasbourg : fauteuils roulants, lits adaptés, une association donne une deuxième vie au matériel médical © Caroline Moreau

Après les frigos ou les sèche-linge, les fauteuils roulants. Comme elle le fait depuis 35 ans pour l’électroménager, l’association Envie Autonomie (une émanation de l’association Envie) récupère dorénavant le matériel technique médical: fauteuils roulants, lits médicalisés, lève-personne etc..En 2019, plus de 3.000 pièces ont été collectées auprès de particuliers ou d’établissements médicaux. Tout ce matériel est remis à neuf dans les ateliers de l’association à Geispolsheim.

« Il ne s’agit pas de matériel d’occasion mais de matériel reconditionné », précise Amaury Grenot le directeur d’Envie. « C’est important! Tout est inspecté, réparé et testé avant la vente ou la location. » Tout le matériel est d’ailleurs garanti deux ans. Comme le neuf. Cinq salariés assurent la remise en état. Comme dans l’association « mère » Envie, trois sont en parcours d’insertion sous la responsabilité d’un chef d’atelier.

Envie Autonomie emploie cinq salariés dont trois en parcours d'insertion professionnelle / © Caroline Moreau/France Télévision

Pour les particuliers mais pas que…

« Juste avant les fêtes, nous avons fourni une dizaine de fauteuils roulants à une maison de retraite et là nous avons une commande pour deux lits médicalisés d’une autre », explique Maïtena Freiche, chargée de développement à Envie Autonomie. Les particuliers mais aussi les Ehpad ou les structures médicales peuvent donc acheter du matériel. « On a un stock assez important disponible en ligne », rajoute le directeur de l’association.

Le matériel peut être réservé sur le site mais l’association prend toujours contact avec la personne intéressée par téléphone ou en lui fixant un rendez-vous. « On a l’obligation de vérifier que le matériel voulu correspond bien », insiste Maïtena Freiche. « Récemment une dame avait réservé un siège de douche mais elle était trop corpulente et le siège n’était pas adapté à son poids ».

Du matériel 50% moins cher que le neuf

Comme pour l’électroménager, l’association propose des prix imbattables pour du matériel qui coûte parfois plusieurs milliers d’euros. Seul hic, si la Sécurité sociale et les mutuelles prennent en charge (tout ou partie) du matériel neuf, elles ne remboursent pas le matériel de seconde main. Mais cela devrait bientôt changer. La nouvelle loi sur le financement de la Sécu prévoit que les appareils reconditionnés soient aussi remboursés. La CPAM du Bas-Rhin a d’ailleurs anticipé et sans attendre les décrets d’application de la nouvelle loi, elle peut prendre en charge une partie du coût du matériel acheté auprès de l’association.

Source FR3.

 

L’Agefiph dessine sa stratégie innovation pour l’insertion professionnelle…

L’Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées décrit sa stratégie intitulée « L’innovation inclusive au service de l’entreprise 4.0 ».

Elle entend être « force de propositions » dans l’élaboration des politiques publiques.

L'Agefiph dessine sa stratégie innovation pour l'insertion professionnelle...

Loin de considérer que les mutations actuelles du monde du travail seront nécessairement néfastes pour les personnes en situation de handicap, l’Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées (Agefiph) s’engage dans une stratégie intitulée « L’innovation inclusive au service de l’entreprise 4.0 » (à télécharger ci-dessous). L’association estime que « l’accélération digitale dans le monde du travail oblige à repenser les emplois dont nous aurons besoin dans un monde où les machines ne cessent de prendre de l’ampleur » et s’interroge sur la manière de « repenser les questions d’accès et de maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap pour résorber le chômage et développer la qualité de l’emploi« .

Les personnes en situation de handicap sont présentées dans le document comme étant à l’avant-garde de la profonde modification des paradigmes du monde de l’entreprise. La présidente de l’Agefiph, Malika Bouchehioua, considère dans l’éditorial du document que « s’emparer du sujet des collaborateurs présentant une situation de handicap permet à l’entreprise de s’interroger sur la prise en compte de leurs besoins individuels« , ce qui, à son tour, « permet non seulement d’améliorer très largement le bien-être au travail pour tous […], mais également d’accroître les performances de l’entreprise 4.0 qui aura su remettre en question ses process collaboratifs« . À ce titre, l’Agefiph souligne le potentiel qui réside dans l’innovation sociale, « qui permet notamment aux personnes concernées par le handicap de se constituer en collectif dans les territoires pour inventer des formes originales d’accès à l’emploi et à l’information respectueuses de l’intégration du talent de tous les collaborateurs […]« .

L'Agefiph dessine sa stratégie innovation pour l'insertion professionnelle...

Et dans les faits ?

Concrètement, l’Agefiph souhaite « transformer l’innovation en force de propositions et notamment à travers sa contribution à l’élaboration des politiques publiques ou pour développer de nouveaux services en direction des personnes en situation de handicap en coopération avec les pouvoirs publics, les acteurs de l’insertion, de la formation et du maintien dans l’emploi« . C’est pourquoi la majeure partie des 10 millions d’euros (M€) de budget annoncés sur trois ans par l’Agefiph (lire notre article) sera allouée à un dispositif d’appels à projets « action innovante » avec un accent sur la « sécurisation des parcours professionnels« . Il recevra une dotation annuelle de 2 M€. Autre investissement, l’Agefiph lance un appel à projets permanent « sans thématique prédéfinie mais toujours en lien avec l’emploi des personnes handicapées et l’inclusion professionnelle« , qui se voit attribuer une dotation annuelle de 500 000 €. Un appel à projets de recherche appliquée codirigé par la Fondation internationale sur la recherche appliquée sur le handicap (Firah) verra aussi prochainement le jour.

L’Agefiph précise les éléments que les projets devront respecter afin d’être sélectionnés :

  • être en lien avec les entreprises ;
  • solliciter la participation des personnes handicapées ;
  • être en capacité de s’appuyer sur les acteurs, les écosystèmes existants ;
  • prendre en compte des sujets, problèmes ou publics peu ou insuffisamment traitées ou à fort impact sur l’emploi ;
  • viser l’effet de masse ;
  • être facilement compréhensibles et avec un fort potentiel d’influence sur les politiques publiques pour le bénéfice de toute la société ;
  • avoir un impact significatif sur l’emploi des personnes handicapées.
AGEFIPH

Rennes. Les sourds ont le sentiment d’être invisibles, ils veulent « être entendus »…!

Parce qu’ils ont le sentiment d’être invisibles, les sourds ont organisé un rassemblement, dimanche 12 janvier, à Rennes. Ils étaient près de 200 à demander à être davantage pris en considération.

Les représentants des associations de sourds avec, de gauche à droite, Gilles Crozat (APES 35), Maud Lomenech (La Compagnie des deux mains), Delphine Goëder (club sportif des sourds de Rennes) et Danièle Le Moënner (ASR35).

De toutes générations, de tout le département, ils étaient près de 200 sourds à se retrouver ce dimanche 12 janvier durant l’après-midi.

C’est la deuxième fois que les quatre associations (Association des sourds de Rennes, Club sportif des sourds de Rennes, La compagnie de deux Mains et l’association des parents d’enfants sourds d’Ille-et-Vilaine) se réunissent à Rennes pour mettre en avant leur culture et la langue des signes.

« Le dossier est sans cesse reporté »

Cette rencontre exceptionnelle a un but essentiel : « Nous voulons montrer, notamment à la mairie de Rennes, que nous existons et que nous avons besoin d’un lieu pour être entre nous », explique Danièle Le Moënner, présidente de l’ASR35, traduite par l’interprète en langue des signes.

Ce besoin, ils l’ont déjà exprimé à plusieurs reprises à Rennes. « Mais nous n’avons pas de réponse, regrette Delphine Goëder, présidente du CSSR. Le dossier est sans cesse reporté… ».

« Un enfant sur 1 000 naît sourd »

Les quatre associations lancent un appel aux élus : « On a besoin de leur soutien même si jusqu’à présent on a l’impression de ne pas être entendus. Il y a encore des problèmes d’accessibilité et de communication. Il y a un gros retard dans ce domaine. Les initiatives sont marginales. Nous avons les mêmes besoins que les entendants, la différence c’est notre langue des lignes. C’est pour cela que nous souhaitons une ville accessible à tous pour vivre en bonne intelligence. »

Les associations réclament aussi davantage d’informations. « Un enfant sur 1 000 naît sourd, rappelle Gilles Crozat. Mais les parents manquent encore souvent d’informations ».

Les associations donnent à nouveau rendez-vous à Rennes au mois de septembre 2020, à l’occasion de la journée mondiale des sourds et de la surdité.

Source OUEST FRANCE.

Habitat inclusif . Ces travailleurs handicapés à la retraite vivent en autonomie sans être seuls…

L’habitat inclusif, nouveau concept de lieux de vie pour personnes handicapées, est en plein essor. Deux projets innovants ont déjà vu le jour en Loire-Atlantique.

Martial, Hervé, René et deux des accompagnants de Ker’âge, David et Laurence.

Cet après-midi, Martial est ronchon. Il préférerait être ailleurs, tout seul, pour faire ce qu’il a envie. En tout cas, autre chose que jouer aux petits chevaux avec son copain René. Il y a des jours comme ça.

Martial, René, Hervé, Jean-Louis, Maria, Michel, Jean et Alain vivent ensemble, mais séparément, au 4e étage de l’Ephad Saint-Joseph, près du jardin des Plantes, à Nantes. Chacun dispose d’un studio indépendant, équipé d’une salle d’eau et d’une kitchenette.

« Ici, je me sens en sécurité. Et je m’entends bien avec les autres »

Le midi, tous se retrouvent à la salle à manger pour préparer et partager le déjeuner. L’après-midi, chacun vaque à ses occupations, profite de la sortie en groupe au cinéma ou au musée, ou fait de la gym douce.

Le soir, tout le monde se retrouve pour le dîner avant d’aller se coucher. Ou pas. Comme Hervé, 63 ans, qui avoue regarder trop la télé et traîner au lit le matin. J’arrive trop tard pour la cuisine mais je me rattrape sur la vaisselle, explique-t-il en souriant.

Ainsi va la vie à Ker’âge, un habitat inclusif ouvert en septembre 2017 par l’Adapei 44 pour loger des travailleurs handicapés mentaux, anciens salariés d’Esat (*), arrivés à l’âge de la retraite. « Souvent, ces personnes ont des difficultés à rester seules chez elles. Elles ont besoin d’une certaine sécurité et d’un accompagnement quotidien, explique Cécile Favreau la coordinatrice de la plateforme.

Les huit occupants du foyer (moyenne d’âge 61 ans) payent un loyer (autour de 300 euros par mois, APL déduite) et mettent en commun leur prestation de compensation du handicap (PCH) pour financer les prestations d’une maîtresse de maison huit heures par jour. Cette dernière les aide à préparer les repas, fait les courses, gère l’entretien du linge et l’entretien des espaces communs.

Par ailleurs, deux étudiants sont hébergés dans la résidence dans le cadre du dispositif « voisins solidaires » mis en place par l’association Nantes Renoue. Ils sont présents toutes les nuits et le week-end pour assurer une veille et proposer des activités, poursuit Cécile Favreau.

Chaque locataire peut en outre bénéficier d’un accompagnement individuel pour l’aide à la toilette, le suivi médical ou des démarches personnelles.

Ancien salarié de l’Esat Les Iris à Thouaré, René, 67 ans, est arrivé là il y a deux ans. Pendant longtemps, je me suis demandé où je finirai une fois à la retraite. Ici, je suis bien, je me sens en sécurité. Et je m’entends bien avec les autres ».

Même chose pour Hervé, 63 ans, le couche-tard. Avant j’habitais seul en HLM. Mais je n’y arrivais pas avec les papiers. Ici, l’ambiance est familiale. Des fois, on rouspète mais c’est pour des broutilles, rien de grave.

Rassurant

Malgré les petites contraintes liées à la vie en collectivité et les coups de blues passagers, les résidents se sentent plutôt bien à Ker’âge. Pour eux et pour leurs familles, c’est un environnement très rassurant», souligne Cécile Favreau. L’objectif est de les maintenir le plus longtemps possible dans le dispositif, jusqu’à leur passage vers l’Ephad, à l’étage au-dessous.

L’an prochain, l’Adapei ouvrira un deuxième foyer inclusif de douze logements à Machecoul.

(*) Établissement et service d’aide par le travail.

Source OUEST FRANCE.

Comment les chiens guides d’aveugles savent-ils où leurs maîtres veulent aller ?…

C’est une question posée par Mia, 6 ans : « Comment les chiens guides d’aveugles savent où leurs propriétaires veulent aller ? »

Une scientifique lui répond.

Merci Mia pour ta question. Je connais un peu ce sujet parce que j’ai moi-même une certaine expérience dans l’entraînement et de l’utilisation d’un chien guide. De plus, dans le cadre de mon travail d’enseignement à l’université, je travaille avec plusieurs étudiants menant des projets de recherche sur ces chiens.

La réponse à ton excellente question est en fait assez simple. Les chiens guides, qui sont des chiens d’assistance pour les personnes aveugles ou ayant une déficience visuelle, savent où aller parce qu’ils s’entraînent beaucoup.

Comme la façon dont tu as appris à marcher de la maison à l’école, ou comme les adultes savent comment conduire à différents endroits sans se perdre : c’est parce qu’on répète plusieurs fois ces trajets qu’on arrive à les mémoriser.

Dans le cadre de sa formation, le chien guide s’exerce à se déplacer dans certains des endroits où la personne qu’il guidera doit se rendre régulièrement. Cela peut être le trajet de leur maison à la boulangerie ou de son domicile à l’arrêt de bus ou de métro.

Donc, en termes simples, les chiens d’aveugle savent « seulement » comment se rendre et revenir d’endroits familiers. Des chemins qu’ils ont appris.

Identifier les obstacles

Avant qu’on ne lui enseigne ces itinéraires, un chien doit énormément s’entraîner. Savoir guider quelqu’un de façon sécurisée est beaucoup plus important que de connaître un itinéraire en particulier.

Prenons un exemple : tu vas à l’école à pied, et sur ton chemin il y a une branche, tu peux marcher dessus. Si elle est petite tu peux l’enjamber, si elle est trop grosse, tu devras la contourner.

Comme une personne aveugle ne verra pas la branche, c’est à son chien guide de lui faire savoir qu’elle est là. La façon dont il le fera dépendra de la taille de la branche.

Si elle est petite, le chien pourra guider la personne pour l’éviter. Si elle est très grosse, il bloquera la personne pour lui faire comprendre qu’il ne faut pas continuer.

Cela signifie qu’une grande partie du travail d’un chien guide consiste à faire savoir à la personne qu’il guide qu’il y a un obstacle sur son chemin. On n’y pense pas forcément, mais les obstacles sont nombreux : des marches, des trous ou un trottoir qui s’arrête.

Travailler en équipe

Beaucoup de gens peuvent penser qu’un chien guide « dit » à une personne quand elle peut traverser une route. Mais ce n’est pas vrai.

Le chien empêchera la personne de marcher sur la route pour lui faire savoir qu’elle a atteint la fin du trottoir. C’est alors à la personne d’écouter autour d’elle et de décider si elle peut traverser la route en toute sécurité. C’est la personne qui dit au chien qu’il est possible de traverser en toute sécurité et non l’inverse.

Source OUEST FRANCE.

 

Autisme. Une application « simple » pour aider à le détecter…

À Lyon, la start-up Sibius a créé une appli pour tablette, simple et peu onéreuse, permettant de dépister précocement l’autisme.

À partir du moment où les parents commencent à s’inquiéter s’écoule une « période d’errance et d’incertitude » de quatre ans en moyenne en Europe avant que le diagnostic soit posé.

La jeune société lyonnaise Sibius a présenté ce jeudi 28 novembre une application « simple », destiné aux professionnels, pour aider à détecter l’autisme et potentiellement d’autres troubles neurocognitifs de manière précoce et peu coûteuse, une innovation dans le domaine de la santé qu’elle espère commercialiser en 2022.

« Actuellement, il n’existe pas de marqueur objectif et simple pour mesurer le fonctionnement neurocognitif en pratique médicale courante, comme peut le faire un thermomètre pour la fièvre, le tensiomètre pour l’hypertension », explique la startup.

« Longue période d’errance et d’incertitude »

À partir du moment où les parents commencent à s’inquiéter, s’écoule une « longue période d’errance et d’incertitude » de quatre ans en moyenne en Europe avant que le diagnostic soit posé, a souligné jeudi devant la presse le fondateur Guillaume Bézie.

Depuis une dizaine d’années, les chercheurs ont montré que l’analyse des mouvements des yeux permettait de détecter certains troubles neurocognitifs. Mais le matériel nécessaire est très coûteux et hors de portée des médecins de famille.

L’application de Sibius s’appuie sur les travaux d’une équipe de l’Institut des sciences cognitives Marc Jeannerod (Université Lyon 1/CNRS), qui ont fait cette semaine l’objet d’une publication dans la revue scientifique de référence Nature.

Les chercheurs lyonnais y ont démontré une « parfaite corrélation » entre les mouvements de l’œil et ceux du doigt qui « explore » une image.

Une image floue sur une tablette

Le jeune patient se voit ainsi présenter sur une tablette une image floue dont les composantes deviennent nettes lorsque le doigt passe dessus. Il reproduit ainsi le trajet qui correspond à celui qu’il fait naturellement avec ses yeux, selon les chercheurs.

Les mouvements du doigt sont captés par la tablette et analysés par les logiciels d’intelligence artificielle de Sibius.

Dans le cas de l’enfant autiste, celui-ci évitera les visages pour se concentrer sur d’autres éléments de la photo, explique Guillaume Bézie.

Cette technologie, couplée avec d’autres logiciels et référentiels d’analyse, devrait permettre de détecter d’autres pathologies neurologiques comme la maladie d’Alzheimer, les troubles DYS ou les commotions cérébrales.

L’utilisation de cette technologique par les médecins – notamment par les orthophonistes qui sont souvent les premiers consultés en cas de retard de développement – devrait être facturée par Sibius de 20 à 30 euros par examen, a précisé Guillaume Bézie.

Sibius, qui emploie à ce stade trois personnes, cherche encore 1,7 million d’euros pour développer son produit, qu’elle espère en partie lever auprès de Bpifrance en sa qualité d’entreprise « deeptech » (à la technologie découlant directement de la recherche fondamentale).

La société est accompagnée par Pulsalys, l’incubateur qui aide les chercheurs lyonnais à passer du stade du laboratoire à celui de l’entreprise.

Source OUEST FRANCE.

Esat – Morbihan. Leurs petits bateaux traversent les générations…

Les maquettes de Sinagots et canots à misaine du Moulin vert, à Arzon (Morbihan), sont très prisées des passionnés de voile traditionnelle et de jeux en bois.

Elles sont fabriquées par d’autres passionnés, les travailleurs de cet Établissement et service d’aide par le travail (Esat).

L’équipe de l’Esat du Moulin vert fabrique les célèbres maquettes navigantes de Sinagots depuis 2001.

Un petit atelier à l’ombre des pins, à un jet de galet de l’océan, c’est ici, au cœur de l’Esat (Établissement et service d’aide par le travail) du Moulin vert d’Arzon (Morbihan) que sont produites les maquettes navigantes de Sinagots et canots à misaine qui font rêver les enfants lors des rassemblements et fêtes maritimes comme la Semaine du Golfe ou le Mille sabords. Depuis 2001, ils sont confectionnés avec passion par une cinquantaine de salariés qui alternent entre travaux d’entretien d’espaces verts et extérieurs, et menuiserie en intérieur.

Un handicap invisible

« C’est un psychologue passionné de voile qui avait eu l’idée de cet atelier pour nos travailleurs », raconte Serge Sourdril, chef de service qui encadre ce groupe de personnes souffrant de handicaps psychiques. « Ce sont des personnes qui ont leurs pleines capacités intellectuelles, ont des diplômes BEP, CAP, Bac, voire ont fait des études supérieures, mais dont l’instabilité est souvent incompatible avec un emploi classique », explique l’encadrant qui souligne que ce handicap invisible peut toucher tout le monde. « Souvent, les personnes suivent une scolarité normale et une crise intervient, une prise en charge est alors nécessaire. »

Les maquettes sont entièrement faites à la main par les travailleurs du centre d’aide par le travail du Moulin vert. Les grands Sinagots demandent jusqu’à 35 heures de travail.

L’Esat du Moulin vert les accueille après souvent un long parcours allant de l’hospitalisation aux séjours postcure. En intégrant le centre d’aide par le travail, ils signent un contrat de travail de 35 heures avec cinq semaines de congés comme un employé lambda. La seule différence : l’emploi est ici adapté avec de petites équipes et un encadrement bienveillant. « Le handicap psychique n’est pas un handicap linéaire. La plupart ont le permis, une maison, une famille. Ils pourraient travailler dans une entreprise classique, mais il y a toujours le risque de rechute, d’instabilité, d’arrêt de travail qui leur complique l’accès à l’emploi », explique un encadrant. « C’est une maladie incontrôlable et qui ne se voit pas car c’est dans la tête », confirme un de ses travailleurs.

Quelque 250 maquettes navigantes sont réalisées chaque année.

L’atelier lui sert de béquille, notamment pour aller à la rencontre des autres afin de vendre les 250 canots qu’ils fabriquent tous les ans. « Nous les vendons à la halle de la Criée et sur les événements nautiques où nous installons un bassin pour que les enfants jouent avec », apprécie Patrick qui adore raconter l’histoire de ces bateaux et les étapes de leur construction. Des voiliers qui leur redonnent beaucoup de fierté.

Vendus à l’Esat, dans une boutique du XVIe à Paris et sur les événements nautiques, les canots et Sinagots sont entièrement fabriqués à la main.

« Quand on me demande ce que je fais comme métier, je dis que je suis menuisier maquettiste, confie Patrice en train de terminer un canot. Un voilier en bois, fabriqué en France, pas un jouet en plastique made in China ! » Un voilier qui les aide à se remettre à flot.

C’est l’Esat du Moulin vert d’Arzon (Morbihan) qui construit les maquettes navigantes de Sinagots et canots à misaine qui font rêver les enfants lors des rassemblements et fêtes maritimes comme la Semaine du golfe ou le Mille sabords.

Voiliers en vente entre 23 € et 145 €, au centre d’aide par le travail du Moulin Vert, Tumiac, 56 640 Arzon (Morbihan), tél. : 02 97 53 70 05, moulin-vert-arzon.fr

Source OUEST FRANCE.

Handicap – Vannes. Elles ressortent grandies de cette aventure…

Grâce au dispositif Rebondir de Cap emploi 56, organisme spécialisé, basé à Vannes, sept femmes alias les Ask’elles ont réalisé un calendrier pour briser les a priori sur le handicap.

Les calendriers des Ask’elles ont été présentés aux partenaires, mardi 7 janvier 2020, dans les locaux de Cap emploi 56, à Vannes.

Présent dans chaque département, Cap emploi, organisme spécialisé, apporte un service de proximité aux personnes handicapées et aux employeurs pour toutes les questions relatives à l’emploi, que ce soit dans le maintien ou l’insertion. Cet accompagnement à l’emploi passe par plusieurs étapes : diagnostic de la situation, orientation, transition professionnelle, aide à l’accès à l’emploi, aide à l’accès au recrutement à destination des employeurs, suivi, etc.

Dispositifs pour les personnes en situation de handicap

Cap emploi 56, basé à Vannes, accompagne 1 000 nouveaux demandeurs d’emploi en situation de handicap, chaque année, dans le cadre de la coopération avec Pôle emploi. Pour l’élaboration d’un projet professionnel, Cap emploi 56 propose des dispositifs spécifiques, comme la prestation Rebondir, financée par l’Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées. « Cela peut être une expo photos, une action solidaire, un micro-trottoir ou tout autre projet, explique Valérie Loric, directrice Cap emploi 56. L’objectif de ce travail sur un projet est de briser les a priori sur le handicap. »

Dans tous leurs états

Parmi les 82 personnes accompagnées par Cap emploi 56 et orientées vers ce dispositif, Myriam, Florence, Nathalie, Valérie, Isabelle, Céline et Chantal alias les Ask’elles, ont réalisé un calendrier, avec l’aide d’un photographe et d’un graphiste professionnels bénévoles, à travers lequel, elles racontent le ressenti de cette expérience.

Durant un mois, les Ask’elles sont passées par différents états émotionnels, de l’interrogation en passant par le doute pour faire place au plaisir. « De cette aventure, nous ressortons grandies d’une expérience humaine, confient-elles. Nous pouvons désormais déployer nos ailes et continuer sereinement nos parcours de vie. »

Même si leur calendrier n’est pas en vente, vous pouvez contacter Myriam, Florence, Nathalie, Valérie, Isabelle, Céline et Chantal par mail à ask.elles56@gmail.com

Source OUEST FRANCE.

Plongée et handicap : une mise à l’eau facilitée grâce à un accompagnateur diplômé…

Ils ne sont que six, en France dont deux à Guingamp, à détenir cette qualification, celle d’accompagnateur fédéral pour la plongée subaquatique.

Grâce à eux, des personnes en situation de handicap bénéficient de leur aide et peuvent se jeter à l’eau.

Sport handicap - Michel, tétraplégique, lors d'une plongée en Égypte / © DR

« Il faut apprendre à accepter cette aide et dans le même temps, ces accompagnateurs doivent appréhender mes besoins. » Laurent, 42 ans, pratique la plongée avec bouteille depuis septembre 2019, dans la piscine de Guingamp. Atteint d’une sclérose en plaques, il se déplace en fauteuil électrique à l’extérieur et avec une canne à l’intérieur. Ses mouvements sont limités par la maladie. « Je peux juste soulever mon épaule droite. Je suis capable de tenir debout mais la flexion est difficile », explique-t-il.

Laurent s’est lancé, après deux baptêmes d’initiation et avec un petit rêve en tête, celui d’aller voir des baleines.

Lorsqu’il plonge, il a besoin d’aide, pour se déshabiller, enfiler la combinaison. Une fois dans l’eau, il faut aussi l’assister pour lui mettre la bouteille sur le dos, l’aider à trouver son équilibre. C’est là qu’intervient Bernadette, accompagnatrice fédérale pour la plongée subaquatique, une qualification qu’elle a obtenue il y a deux ans.

« Sans accompagnateur, je suis incapable de réaliser certains gestes. Cette aide est indispensable. Cela m’apporte aussi de la sécurité » (Laurent)

Elle-même pratique la plongée. Elle se souvient qu’elle a découvert le cours pour les personnes handicapées et qu’elle a très vite filé un coup de main. « C’est venu naturellement. Je ne regarde pas le handicap. » Lorsqu’elle a appris qu’il existait une formation diplômante, elle n’a pas hésité.

Son rôle se joue uniquement hors du bassin et il est essentiel. Bernadette résume : « On travaille main dans la main avec le moniteur, chacun a sa tâche à faire. » « Je prépare les bouteilles, les palmes, les fauteuils. Elle souligne : « On ne doit pas non plus tout leur faire. Au début, j’avais tendance à en faire trop. »

Un dispositif peu connu

La qualification « d’accompagnateur  fédéral » reste encore très méconnue. Elle ne concerne pour l’instant que six personnes en France. Le dispositif a été initié par les fédérations de plongée et handisport, regroupés désormais sous l’appellation Handisub.

Dominique Mignot, coordinateur de l’activité handi-plongée sur toute la Bretagne et les Pays-de-la-Loire et également moniteur explique : « Il n’y a pas de condition physique requise. Si la personne veut obtenir la qualification, on lui fera passer un test d’aisance dans l’eau. Elle sera aussi formée sur le handicap moteur ou sensoriel, pendant deux jours. Pour les handicaps intellectuels, la formation est de cinq jours. » Pour Bernadette, la formation lui aura permis d’appréhender le handicap et de bénéficier d’une certaine reconnaissance.

Source FR3.