Coronavirus et handicap : “coco le virus”, ce clip touchant pour dédramatiser et responsabiliser à l’heure de l’épidémie… Vidéo.

Pour supporter le confinement et montrer leur vigilance, les résidents et le personnel soignant du Foyer d’accueil médicalisé « La maison des Isles », en Isère, ont réalisé un clip vidéo contre le virus.

Une vraie bouffée d’oxygène pour les familles des personnes handicapées.

Coronavirus et handicap : “coco le virus”, ce clip touchant pour dédramatiser et responsabiliser à l'heure de l'épidémie

Pas question pour les résidents et les soignants de La maison des Isles de laisser la moindre chance au Covid-19 d’entrer dans leur établissement isérois.

Pour garder le moral et montrer leur mobilisation aux familles désormais interdites de visite, ils ont réalisé un clip vidéo assez désopilant.

Comme les EHPAD, les foyers d’accueil médicalisés doivent trouver des parades au confinement pour tromper l’ennui et préserver le lien avec les familles. Alors, le personnel de La maison des Isles, qui héberge une cinquantaine de résidents atteints de déficience moteur, a décidé de réaliser un clip vidéo qui a mis tout le monde à contribution.

La vidéo comique est tournée en vitesse accélérée, à la manière de Benny Hill, dont elle reprend la bande originale. Et c’est un policier anglais qui d’ailleurs, fait respecter les distances entre résidents en fauteuil à coups de sifflet. Interdit aussi le trafic de gel entre résidents !

Pour les parents des pensionnaires, voir ainsi le confinement tourné en dérision est un vrai remède contre l’angoisse provoquée par l’éloignement.

Françoise Turchet, mère d’une fille infirme moteur cérébral, témoigne : « on ne pouvait pas rêver mieux comme message d’espoir. L’équipe de soignants permet à nos enfants de ne pas perdre pied, de garder le sourire. À nous, les parents, ils montrent les sourires, le courage, l’inventivité et l’amour de l’autre. »

Le tournage de la vidéo, et notamment le Flash Mob final, a mobilisé tout le monde : « les répétitions de la chorégraphie ont permis d’élaborer un vrai projet pédagogique qui nous a occupés durant deux petites semaines, explique la directrice de l’établissement, Nadège Régent. Ainsi, nous avons pu dédramatiser le confinement et dire aux familles que ça va bien, que l’on fait tout pour maintenir le virus à distance. »

À ce jour, personne n’a été touché par le coronavirus à la Maison des Isles. Une communauté qui prépare une nouvelle performance loufoque pour la prochaine gazette hebdomadaire destinée aux familles.

Source FR3.

Témoignage : une infirmière du Territoire de Belfort évoque la difficile adaptation des personnes handicapées…

Cette crise sanitaire ajoute des difficultés supplémentaires dans la prise en charge des personnes en situation de handicap.

Témoignage d’une infirmière du Territoire de Belfort.

 La prise de la température est un geste devenu mécanique désormais aux Eparses à Chaux

Séverine Boetha est infirmière aux Eparses à Chaux dans le nord du Territoire de Belfort. Pour elle et beaucoup de ses collègues soignants, la pandémie de coronavirus rend le travail plus complexe. Son établissement accueille 96 personnes polyhandicapées au sein de structures d’accueil médicalisées.

Impuissance face aux consignes pas toujours comprises

L’infirmière avoue qu’elle éprouve parfois un sentiment d’impuissance. A cause de leurs pathologies, certaines personnes handicapées ne comprennent pas les consignes. « Chaque prise en charge est individualisée. Ce n’est pas simple de faire appliquer les gestes barrières et autres règles sanitaires strictes. Les personnes en situation de handicap ne sont pas toujours en capacité de les comprendre. Cela apporte une difficulté supplémentaire au quotidien. Je pense à des résidents qui vont un peu plus déambuler, qui seront un peu plus irritables, plus agitées dans leur motricité », explique Séverine Boetha. Il y a de l’incompréhension parmi les résidents. « La situation est parfois pesante. Les résidents qui n’ont pas accès à la parole par exemple ne peuvent plus aller voir leurs proches le weekend. Cela crée de l’angoisse et des troubles du comportement », ajoute l’infirmière.

Précautions maximales avec les personnes en fauteuil

Pour les personnes en fauteuil, le respect de la distance est plus facile à gérer pour les soignants. Mais c’est surtout le problème des soins qui se pose avec les risques de contamination qui accompagnent chaque manipulation de résidents. « Ce sont des personnes fragilisées sur le plan clinique. Nous devons prendre encore plus de précautions pour les personnes en fauteuil roulant. On est proche d’elles dans les soins. On prend très régulièrement la température aux résidents et aux personnels. On pratique les gestes barrières et on désinfecte au maximum tout ce que l’on touche », ajoute Séverine Boetha.

La sortie dans le parc, ballon d’oxygène

Les rassemblements dans les lieux communs sont désormais interdits. Mais l’établissement les Eparses dispose heureusement d’un grand parc où les résidents peuvent se rendre pour prendre l’air avec un accompagnant. « On a un environnement très agréable. Ca nous aide à se changer les idées en étant dans l’éloignement », conclut l’infirmière.

Source FRANCE BLEU.

Délégation ministérielle à l’accessibilité : les dernières informations relatives à la situation actuelle et le handicap…

Adaptation des règles de confinement aux personnes handicapées.

  • Adaptation de l’obligation d’attestation pour le handicap visuel :
    L’attestation de déplacement dérogatoire n’est pas nécessaire, à titre exceptionnel, pour les personnes aveugles ou malvoyantes, sous condition de présenter une carte d’invalidité ou un document justifiant d’un tel handicap.
    Par ailleurs, si vous êtes accompagné d’un auxiliaire de vie à domicile, ce dernier devra disposer d’une dérogation professionnelle de déplacement.

L’Elysée annonce un assouplissement des règles de confinement pour les personnes vivant avec des troubles du spectre de l’autisme et la mise en ligne prochaine d’un modèle d’attestation spécifique et leurs accompagnants. Attention, cette mesure ne faisant pas l’objet d’une attestation dédiée, ces personnes doivent donc toujours remplir et avoir sur elles l’attestation habituelle dérogatoire de déplacement.

Handicap et Covid 19 : ressources numériques disponibles.

  • Mise en ligne par le Secrétariat d’Etat chargé des Personnes handicapées d’une plateforme rassemblant les initiatives solidaires du territoire et des parcours selon que l’on propose une action solidaire, une personne ayant besoin d’aide ou une personne volontaire pour apporter son aide.
  • Cap’Handéo a créé un espace d’informations numériques relatives au Covid 19 à destination des aides à domicile, des personnes handicapées, des personnes âgées et des proches aidants
  • Une attestation en Facile à lire et à comprendre (FALC) officielle est maintenant disponible pour toutes celles et ceux pour qui la compréhension des écrits constitue un handicap.
  • Le Secrétariat d’Etat chargé des Personnes handicapées met à disposition des conseils et ressources pour accompagner les personnes autistes dans un quotidien confiné
  • Santé publique France met à disposition sur l’ espace accessible de son site internet des informations sur le coronavirus
  • Ciné ma Différence propose des ressources pour aider à gérer la situation actuelle en direction des personnes handicapées et des personnes les plus fragiles
  • Ciné ma Différence offre un accès à la culture pour tout le monde, même en confinement

La DMA vous invite à respecter les gestes barrières afin de vous porter au mieux.

Source DMA.

 

Coronavirus : la ville de Nice accompagne les personnes handicapées pendant le confinement…

Pour faire face à la crise du Covid-19, une plateforme téléphonique et une appli dédiée ont été lancées à Nice pour informer sur la situation sanitaire, aider, et écouter les personnes en situation de handicap ou vulnérables.

La ville de Nice lance un site Internet et une plateforme téléphonique pour les personnes en situation de handicap

Une plateforme téléphonique est opérationnelle, c’est le 04 97 13 56 00. Au bout du fil, des médecins et des professionnels de santé (infirmières, psychologues, etc.) se relaient pour apporter un maximum d’informations sur la situation sanitaire, les consignes de confinement, répondre aux questions.

Pour les personnes sourdes ou malentendantes : une application

L’isolement et le confinement peuvent accentuer la situation de vulnérabilité, alors pour être informé, exprimer un signalement, un besoin : une application est aussi à disposition des personnes sourdes ou malentendantes. Elle propose une visio-interprétation en langue des signes française ou de la transcription instantanée de la parole.

Il suffit de télécharger l’application Elioz sur Smartphone :

Une fois celle-ci téléchargée, rendez-vous sur le site Nice.fr et cliquer sur mise en relation avec un traducteur, il fera le lien avec un téléopérateur de la plateforme téléphonique. Celle-ci est accessible pour les personnes sourdes et malentendantes de 9h à 17h30.   

Par ailleurs, la Mission Handicap se mobilise pour aider les personnes en situation de handicap et leurs familles dans leur quotidien, en les informant selon leurs demandes et besoins. Elle assure également un relais avec les associations. Vous pouvez lui écrire à cette adresse : handicaps@ville-nice.fr 

Les attestations de sorties accessibles aux personnes en situation de handicap ont été transmises aux associations et sont également directement accessibles via Nice.fr.

Source FRANCE BLEU.

Coronavirus : Olivier Véran « ne peut imaginer » qu’un « tri » des malades handicapés puisse exister…

Le ministre réagissait samedi à des inquiétudes exprimées par le milieu associatif et médical, que les personnes handicapées puissent se voir refuser des soins hospitaliers si elles contractaient le Covid-19.

Le ministre de la Santé Olivier Véran lors d'un point-presse à l'Elysée, à Paris, le 24 mars 2020.  | LUDOVIC MARIN / POOL / AFP

Le ministre de la Santé Olivier Véran a souligné, samedi 4 avril, que les personnes atteintes de handicap « doivent bénéficier des mêmes soins que le reste de la population », refusant même d’« imaginer » un « tri » des patients atteints de coronavirus, lors d’une conférence de presse. « Je ne peux pas imaginer que cette pratique existe », a insisté le ministre, qui s’exprimait par visioconférence avec la secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel.

Il réagissait à des inquiétudes exprimées par le milieu associatif et médical, que les personnes handicapées puissent se voir, du fait de leur handicap, refuser des soins hospitaliers si elles contractaient le Covid-19.

« Le handicap ne doit pas être un critère de refus de soins, que l’on parle d’une hospitalisation simple ou d’une réanimation. Je réagis ainsi à une polémique qui s’est faite jour, suite à la publication interne au sein d’une Agence régionale de santé, de documents qui émanaient d’une société française et qui auraient pu laisser penser que la présence d’un handicap psychique ou d’un handicap cognitif puisse constituer un frein à l’admission en réanimation de malades du Covid-19 », a précisé Olivier Véran.

Des « remontées de terrain » inquiétantes

Arnaud de Broca, président du Collectif handicaps, avait fait état vendredi de « remontées de terrain » nourrissant sa « forte inquiétude » que des personnes handicapées puissent se voir refuser des soins si elles contractaient le coronavirus.

Un médecin du Grand Est, qui a requis l’anonymat, avait indiqué de son côté avoir été choqué par l’e-mail d’un hôpital de proximité qui jugeait « nécessaire d’adopter une stratégie de prise en charge proportionnée », pour « maximiser les chances de survie des résidents pouvant potentiellement passer un cap », et « accompagner » (sans hospitaliser) « celles ou ceux qui malheureusement ne le passeront pas ».

Source FRANCE INFO.

Covid-19 : quand un Ehpad s’enferme dans le déni… ! Inquiétant !

Jusqu’au bout, le groupe Korian a nié avoir le moindre cas de Covid-19 dans son Ehpad de Clamart. Le virus a pourtant contaminé plusieurs de ses salariés et une de ses pensionnaires.

La petite-fille de cette dernière reproche à l’établissement un manque de rigueur et de transparence.

Covid-19 : quand un Ehpad s’enferme dans le déni... ! Inquiétant ! (illustration).

Côté pile, l’Ehpad Bel Air de Clamart (Hauts-de-Seine), qui héberge une centaine de pensionnaires au sud de Paris, ressemble à un havre de paix. Sur son site, son propriétaire, le groupe Korian, promet aux familles, « un accompagnement fondé sur le respect de la personne âgée, de ses habitudes, de ses volontés et de son rythme de vie« . On y pratique le positive care, un concept un peu pompeux mais en même temps rassurant.

Côté face cependant, c’est là que, seule dans la chambre 309, Hermine, 96 ans, a été contaminée par le Covid-19, sans que personne ne s’en aperçoive. En apparence, elle serait donc une victime de plus de la fatalité, dans un de ces établissements où les personnels se dévouent corps et âme avec peu de moyens, pour rendre la fin de vie la moins pénible possible. Mais cette vision angélique est mise en cause par la petite fille d’Hermine, Olivia Mokiejewski. Elle se demande si l’établissement n’a pas fait prendre des risques à sa grand-mère, avant de minimiser la gravité de la situation.

Le fils de la directrice à l’intérieur de l’Ehpad

Hermine était arrivée en décembre 2015, dans cet Ehpad racheté par le groupe Korian il y a huit ans. Lorsqu’éclate la crise du Covid-19, dans un premier temps, on constate que pas ou peu d’encadrants portent des masques, comme c’est le cas dans beaucoup d’autres établissements. Mais à cela s’ajoutent des soupçons de négligences.

Ainsi, le mercredi 18 mars 2020, alors que les visites sont interdites et que le confinement est de rigueur, la directrice de l’établissement autorise son fils de 13 ans à venir séjourner dans l’Ehpad. Des familles s’en émeuvent. N’a-t-on pas fermé les écoles en expliquant que les enfants peuvent être un vecteur de contamination ? Comment justifier une telle intrusion parmi les personnes âgées alors que l’épidémie se développe ? Jean-Pierre Corre, le directeur régional du groupe Korian, reconnait dans un mail adressé aux familles qu’un passe-droit lui a été accordé : « Concernant la présence du fils de la directrice au sein de l’Établissement, écrit-il, je vous indique que cette dernière, consciente de l’enjeu et ne trouvant pas de solution de garde immédiate, a, sur mon autorisation, amené son enfant dans son bureau pour quelques heures dans une journée. Je pense que la directrice, qui ne compte ni ses heures, ni ses jours, pour veiller à ce que l’Établissement fonctionne au mieux, n’avait pas d’autre solution. Cette situation exceptionnelle ne s’est pas reproduite, pas plus qu’il n’a été permis aux soignants de venir avec leurs enfants. »

Un animateur qui postillonne

La petite fille d’Hermine s’interroge également sur le comportement d’un des animateurs de l’Ehpad, récemment recruté. Il passait de chambre en chambre pour permettre aux personnes âgées de communiquer avec leur famille via Skype. Problème : elle explique l’avoir d’abord vu sans blouse, portant les vêtements qu’il avait dans le métro, et manipulant la tablette qu’il présente aux pensionnaires sans gants. Elle dit aussi l’avoir vu entouré de trois autres résidents en train de postillonner sur sa grand-mère.

Trois jours plus tard, alors qu’elle se connecte de nouveau à Skype, la jeune femme raconte avoir aperçu le jeune homme sortir un masque de sa poche pour le mettre au dernier moment, en lui expliquant qu’il était trop grand, et qu’il le gênait pour respirer. Au cours de ces échanges par internet, la petite-fille s’inquiète. Sa grand-mère se montre de plus en plus amorphe.

Hermine est déjà contaminée

Le lundi 30 mars, alors qu’une nouvelle connexion est programmée, Olivia Mokiejewski reçoit un mail de l’animateur. « Votre grand-mère dort, lui écrit ce dernier, puis-je vous contacter pour un Skype entre elle et vous dès qu’elle est réveillée ? » Inquiète de son état de santé, la jeune femme interroge la direction qui lui répond : « Comme vous le savez, l’équipe de la Résidence Bel Air est mobilisée en continu depuis plusieurs semaines pour mettre en place toutes les mesures de protection afin de limiter l’exposition de nos résidents au virus. À ce jour, grâce à cela, nous n’enregistrons aucun cas de coronavirus parmi nos résidents, ni nos salariés. »

Le problème, c’est qu’Hermine ne fait pas que dormir. Elle est déjà malade. Un membre de la famille, lui-même médecin généraliste, est finalement autorisé à l’examiner. Il la trouve fiévreuse et prostrée en position fœtale. Olivia Mokiejewski alerte la direction du groupe Korian, ainsi que l’agence régionale de santé :

« L’infirmière est toute seule pour quatre étages, plusieurs patients présentent de la fièvre, notamment à l’étage de ma grand-mère. Le personnel est débordé, pas assez nombreux, ils disent avoir réclamé des masques que la direction ne souhaitait donner qu’en cas de Covid-19, donc quand il serait trop tard. » Olivia Mokiejewski

La directrice se veut toujours rassurante : « Aujourd’hui, je peux vous certifier que tout notre personnel porte un masque, y compris à Korian Bel Air, dit-on aux familles. La résidence applique strictement les recommandations édictées par les autorités publiques et aujourd’hui cet établissement n’est pas affecté par le virus. Nous nous en réjouissons car ce résultat est le fruit des efforts déployés sans relâche par l’ensemble du personnel. »

Plusieurs membres du personnel infectés

L’état de santé d’Hermine ne cesse pourtant de se dégrader. Le 31 mars, le médecin de la famille intervient pour que le SAMU la transporte au service de soins intensifs de l’hôpital Antoine-Béclère. Le verdict tombe : Hermine a bien été infectée par le Covid-19. Sa charge virale est si importante que sa contamination remonterait à plusieurs jours, ce qui permet de s’interroger sur l’état de santé d’autres patients du troisième de l’Ehpad où Hermine résidait. « Plutôt que de dire rapidement qu’il y avait un problème, déplore une personne qui connait bien l’établissement, que d’appeler rapidement les familles, d’enlever rapidement les personnes qui étaient à proximité d’un malade, et de faire le nécessaire, on a perdu du temps et on a fait n’importe quoi. »

« Lorsqu’on parlait de coronavirus, on était démunis, explique-t-on en interne. On nous répondait toujours que ce n’est pas un problème et qu’il ne fallait pas nous inquiéter tant que personne n’était testé positif.« 

Et pourtant, la cellule investigation de Radio France a pu établir qu’un agent d’accueil était bien en arrêt maladie depuis le 24 mars pour cause de Covid-19. Mais ce n’est pas tout. Deux aides-soignantes sont tombées malades, l’une d’elles ayant dû être hospitalisée. Un psychologue présentait également les symptômes du Covid-19 avant le 30 mars. Quant à l’animateur qui s’occupait des liaisons Skype, il a dû quitter l’établissement le jeudi 2 avril à la mi-journée, parce qu’il souffrait de symptômes préoccupants. Nous avons proposé à la direction de l’établissement ainsi qu’à la direction régionale du groupe Korian de s’exprimer sur ce sujet, mais aucune suite n’a été donnée à nos sollicitations.

Un décès qui n’en est pas un

La conclusion de cette affaire est aussi sordide que surréaliste. Alors qu’Hermine est à l’hôpital, et avant de quitter son poste, l’animateur de l’Ehpad s’excuse auprès d’Olivia Mokiejewski. « Un Skype ne sera pas possible aujourd’hui, lui écrit-il, car votre grand-mère n’est pas disponible. » Puis le 2 avril, la petite fille reçoit ce mail de la direction : « Toute l’équipe se joint à moi pour vous présenter nos plus sincères condoléances à la suite du décès de votre grand-mère. Elle a marqué la vie de notre résidence par sa douceur, sa gentillesse et ses sourires quotidiens. Elle nous manquera de toute évidence beaucoup. » Un mail qui se conclut ainsi : « Je suis au regret de constater que notre système de facturation automatisé va vous faire parvenir une facture informative ne tenant pas compte du décès de de votre grand-mère. »

Sauf qu’au moment où ce mail part, Hermine est toujours en vie, dans son lit d’hôpital. Elle décédera trois jours plus tard.

Source FRANCE CULTURE.

Coronavirus: Le maire de Mougins lance un ultimatum après 29 décès dans un Ehpad…! Une situation « apocalyptique » !

CORONAVIRUS – CATASTROPHE SANITAIRERichard Galy, à la tête de la ville depuis 2001, demande que les résidents et le personnel soient tous dépistés sans délai.

Coronavirus: Le maire de Mougins lance un ultimatum après 29 décès dans un Ehpad. La maison de retraite Korian à Mougins (illustration).

Le maire de Mougins n’en peut plus de voir la situation dans sa ville se dégrader et veut le faire savoir dans l’espoir que le gouvernement réagisse. Le nombre de décès dans un Ehpad de cette ville située près de Cannes a en effet encore augmenté et atteint 29 morts en lien avec le coronavirus. Le docteur Richard Galy, médecin généraliste et maire de la ville depuis 2001, a donc lancé vendredi un « ultimatum » pour que résidents et personnel soient tous dépistés sans délai.

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Une situation « apocalyptique »

« De jour en jour, le nombre de personnes touchées a augmenté ainsi que le nombre de morts, maintenant on en est à 29. C’est quelque chose d’apocalyptique, c’est une hécatombe », a fustigé le maire. « A la suite de la réunion de crise de ce jour dont il n’est sorti aucune décision concrète, je ne peux plus faire confiance ni à Korian (propriétaire de cet établissement pour personnes âgées dépendantes) ni à l’ARS (Agence régionale de santé) dans la gestion de cette tragique situation où chaque minute compte », a-t-il ajouté dans un communiqué intitulé « coup de gueule du maire ».

« Ça fait quasiment deux semaines que je demande de tester tout le monde (…) Nous sommes le 3 avril et aujourd’hui il semblerait que la moitié du personnel soit testée mais les résidents toujours pas », a poursuivi Richard Galy en ajoutant : « C’est un ultimatum : d’ici à lundi matin, il faut que tout le personnel et tous les résidents soient testés, et des travaux réalisés pour isoler de manière hermétique le bloc sain du bloc malade ». « Si ce n’est pas possible, je demanderai la réquisition de l’hôtel pour sauvegarder les personnes qui sont pour l’instant en bonne santé car à mon avis, elles n’ont aucune chance de s’en sortir en restant dans l’établissement, c’est dramatique », a-t-il protesté.

Un porte-parole de l’établissement a confirmé « avoir communiqué 29 décès à l’ARS » et « démarré le dépistage des soignants ce vendredi avant un dépistage des résidents prévu lundi ». « L’établissement doit être organisé en deux secteurs distincts et étanches », a-t-il précisé.

Un problème de normes

Lors d’une nouvelle réunion de crise vendredi, le docteur Galy a déjà proposé que les résidents non malades soient relogés dans un hôtel réquisitionné sous la surveillance d’une petite équipe médicalisée mais il a essuyé un refus, en raison de normes invoquées lors de la discussion associant l’ARS, la sous-préfecture de Grasse et le groupe Korian. « De quelles normes parle-t-on lorsqu’il s’agit de sauver des vies ? La seule norme absolue est de secourir au plus vite les résidents », écrit-il dans son communiqué.

Le maire LR a aussi exigé « que l’établissement Korian assure la communication qu’il doit aux familles livrées à elles-mêmes et qui m’interrogent chaque jour car sans nouvelles de leurs proches ». Rien n’interdit aux familles de venir chercher leurs proches ou parents, sous réserve de certaines précautions sanitaires, a rappelé le maire de Mougins.

Source  MINUTES

« On fait attention à tout comportement inhabituel » : la difficile lutte contre le Covid-19 dans les centres d’accueil des personnes déficientes intellectuellement…

À l’institut Saint-André de Cernay, qui accueille des personnes déficientes intellectuellement dans le Haut-Rhin.

La lutte contre l’épidémie de Covid-19 sont compliqués par les pathologies des résidents, la grande majorité d’entre eux n’ayant pas accès au langage verbal, il leur est souvent impossible de dire s’ils se sentent mal.

"On fait attention à tout comportement inhabituel" : la difficile lutte contre le Covid-19 dans les centres d'accueil des personnes déficientes intellectuellement. L.'institut Saint-André à Cernay (Haut-Rhin).

La crise du coronavirus Covid-19 rend de plus en plus difficile l’accompagnement des patients dans les établissements médico-sociaux comme celui de la maison d’accueil spécialisée de l’institut Saint-André de Cernay. Situé dans le Haut-Rhin, l’institut accueille, de jour comme de nuit, 115 résidents déficients intellectuels sévères à profonds. Des adultes souvent polyhandicapés qui ont besoin d’une aide dans l’ensemble des actes de la vie quotidienne. Cet établissement a dû isoler plusieurs résidents après le décès d’un des leurs des suites du Covid-19.

Rien que pour obtenir des masques, l’institut Saint-André de Cernay a dû faire appel à la solidarité. « Ce sont des familles, des gens qui habitent dans le coin qui ont entendu l’appel aux dons, explique Caroline Dietrich, la directrice. C’est effectivement de la débrouille, on fait ce qu’on peut pour compenser ce que nous vivons actuellement. »

Des difficultés liées au manque de matériel, de tests notamment, qui ont conduit cette maison d’accueil spécialisée à mettre des résidents à l’écart sans savoir précisément de quoi ils sont atteints. « Ces tests, on ne les voit pas arriver, déplore Caroline Dietrich. Alors dans le doute, on met en place des confinements. »

Au-delà du handicap dont elles sont porteuses, les personnes que nous accueillons ont souvent des fragilités en plus, notamment sur le plan respiratoire. Caroline Dietrichà franceinfo

Le problème est que la grande majorité des résidents n’a pas accès au langage verbal et il est souvent impossible pour eux de dire s’ils se sentent mal. C’est donc l’observation des professionnels qui permet d’identifier les cas suspects. Marie Springer est aide-soignante et Carine Datung éducatrice spécialisée. « On est encore plus observatrices que d’habitude. On fait attention au moindre comportement inhabituelOn remarque très rapidement quand quelque chose ne va pas », explique la première. « Quelqu’un qui est d’ordinaire très actif qui s’arrête de bouger, par exemple. Ou qui dort alors que ce n’est pas l’heure de sa sieste… Là, c’est clair qu’on va agir », complète sa collègue.

30% des effectifs en arrêt pour maladie

Il y a désormais sept résidents totalement isolés des autres. Pour les lever, les nourrir ou les vêtir, ces professionnels ont donc besoin d’un équipement complet. De renforts aussi, car 30% des effectifs est en arrêt maladie. Aussi, des volontaires d’autres établissements de l’association Adèle de Glaubitz, qui gère cet institut Saint-André de Cernay, sont arrivés il y a deux semaines. « C’est ce qui nous aide aujourd’hui à garder un peu d’humanité avec les gens qu’on accueille« , explique la directrice de l’établissement. Et encore, elle estime avoir de la chance : ici, les résidents sont sereins, ce qui n’est pas le cas d’autres établissements où le confinement génère d’importants troubles du comportement.

Source FRANCE INFO.

Confinement. Le Mans : Handicap : « l’isolement on connaît »…!

Comment le confinement dû à l’épidémie de Covid-19 est-il vécu par les personnes handicapées ?

Des familles mancelles témoignent de réalités diverses.

Confinement. Le Mans : Handicap : « l’isolement on connaît »

Louve et ses enfants autistes

Louve, 36 ans, est maman de deux enfants autistes à haut niveau, dont le petit est proche du syndrome d’Asperger et est épileptique.

Elle confie que pour ses enfants cette déscolarisation « est une vraie aubaine ».

Louve assure qu’ils « ont compris la raison, mais ne s’expriment pas ».

Toujours est-il, « le stress est à zéro. À la maison on range les pictos école, pédopsychiatre, psychologue, psychomotricienne, orthophoniste, tramway, taxi… Quant aux codes sociaux, on aura peut-être à tout retravailler, car ce n’est pas facile à entretenir, ainsi confinés ».

Le fait de devoir « rester à la maison » pour suivre la consigne nationale ne perturbe pas la maman. « C’est quelque chose que j’ai souvent entendu : l’enseignant n’est pas là, restez à la maison ; on fait une sortie scolaire qui risque d’être anxiogène, restez à la maison ; après cette crise (ndlr : de l’enfant), il semble qu’il serait mieux que vous restiez à la maison… Alors bon, là qu’on me dise « il y a un virus dehors, restez à la maison », on n’est pas plus perturbé que ça. Les familles avec handicap, l’isolement, on connaît ! »

Par précaution, Fanny s’isole de ses enfants

Fanny, 46 ans, est immunodéficiente et atteinte d’une maladie génétique neuromusculaire. Pour elle, le confinement est une nécessité vitale. « Je suis confinée pour me protéger. Avec mes filles, on se parle derrière les portes. Elles comprennent mais je vois qu’elles ont peur. » Du fait de son immunodéficience, tout est compliqué. Confinée dans une pièce, avec un WC réservé pour elle dans la maison. « Je ne mets pas les pieds en dehors de ces deux pièces » dit la jeune femme.

Le moment des repas s’avère une porte ouverte au virus et demande des précautions. « Mes filles mettent un masque se désinfectent et me tendent la nourriture à bout de bras. » La toilette s’avère encore plus compliquée. « J’ai un lavabo dans mes toilettes. Je fais avec. Pour la salle de bains, elle est désinfectée avant chacun de mes passages. Le plus dur, c’est le zéro contact avec mes petites. Ça c’est un peu chaud mais bon, pas le choix. Mon médecin a été catégorique ».

Néanmoins Fanny garde le moral et s’énerve contre les gens qui diffusent « des messages de fin du monde. Je trouve ça criminel. Une personne seule, fragile, peut faire une attaque de panique et se retrouver en détresse respiratoire. »

Maryam : « Une vraie prison pour moi »

Maryam, 69 ans, en cécité, vit mal l’isolement. « Ne pouvant lire ou aller sur ordinateur ou regarder la télé du fait de mon handicap visuel, ce confinement est une vraie prison pour moi. D’autant plus que les radios ne parlent plus que de cela. Je n’ai plus de visites, alors je téléphone et attends qu’on me téléphone. Je suis terrorisée, j’ai peur de mourir seule chez moi. » Pour Maryam, les courses sont également compliquées, ne pouvant y aller seule, elle doit passer par un commissionnaire.

Mais les aides étant payées au temps, et les files d’attente dans les magasins étant longues, faire des courses devient ainsi un problème avec sa petite retraite. « Comme il ne reste plus de produits d’entrée de prix, je suis déjà obligée de devoir prendre des marques qui sont plus chères, mais là, je dois aussi payer plus pour la personne qui me fait mes courses. Je ne sais pas comment je vais pouvoir faire si ça dure, je ne pourrai pas financièrement. »

Stan est serein

Stan, 24 ans, dyslexique et dyspraxique, usager en ESAT (Établissement et service d’aide par le travail) est quant à lui serein. « Je regarde la télé, et joue à la console, et puis je suis sur Facebook aussi, et on rigole bien. Je me suis fait plein de nouveaux amis. C’est comme les vacances, sauf que je ne peux pas mettre mon maillot de bain. Mais je m’ennuie aussi. J’espère que ça ne va pas durer longtemps. »

Dans cette période difficile, notons que la mission Handicap de la municipalité du Mans reste joignable du lundi au vendredi de 9 h à 12 h et de 13 h 30 à 17 h au 02 43 74 51 70, par mail, ou via les réseaux sociaux Facebook et Twitter.

Source OUEST FRANCE.

Coronavirus et handicap : mère d’un enfant atteint de troubles autistiques, elle “avance dans un quotidien désespérant”. Témoignage…

Gabin est âgé de 11 ans. Il souffre depuis sa naissance de troubles de la sphère autistique.

Confiné chez lui, il a perdu tous les repères que lui offrait son Institut Médicalisé Educatif. Astrid Willemet, sa mère, télétravaille et gère comme elle peut un quotidien qui s’apparente à « l’enfer ».

Pour les parents d'enfants handicapés, le confinement est vécu comme une double peine. / © Astrid Willemet

Gabin a eu 11 ans en décembre dernier. Le diagnostic précis n’a jamais été clairement posé mais il est atteint depuis la naissance de troubles autistiques avec retard global du développement. Ses parents se partagent la garde alternée mais depuis que l’institut médico éducatif du Val de Sèvres, où il est accueilli chaque jour, à Vertou, près de Nantes, a fermé ses portes, ils doivent gérer le handicap 24 heures sur 24.

« Normalement Gabin part tous les matins à 8h15. Il revient le soir à 17 heures. Et le soir grâce à la MDPH, il a des aides de prestations compensation du handicap qui nous permettent de faire intervenir une association pour une garde à domicile jusqu’à ce que nous rentrions du travail à 18h30 ou 19 heures », explique Astrid.

Avec le confinement, ce cadre structurant a volé en éclat. Il est pourtant essentiel.

« Le cadre structurant pour tous les enfants souffrant de troubles de la sphère autistique est primordial. Ils n’ont pas la même notion du temps, de l’espace » – Astrid Willemet

« Et là en fait tout a volé en éclat lorsque le confinement a été annoncé. Il n’est pas parti à l’école. On a mis des mots pour expliquer la situation, raconte Astrid, mais on avance pas à pas, puisqu’on ne sait pas. En fait c’est un enfant qui a vu tout son quotidien, son rythme partir. Tous ses repères se sont envolés. Et d’avoir ses parents 24 heures sur 24 heures ce n’est pas bon, comme pour n’importe quel autre enfant »,  raconte Astrid, la mère de Gabin.

« Pour nous parents d’enfant handicapé, il est impossible d’avoir une multi casquette, de parent, d’éducateur…On n’en peut plus de faire ça. On n’en peut plus. On n’a pas la patience et quand il faut travailler à côté, c’est juste impossible ! » – Astrid Willemet

Confrontée aux signes d’angoisse de son enfant, Astrid s’en réfère à la pédopsychiatre qui suit Gabin habituellement. « Je l’ai appelée en urgence. Gabin est très triste, il se met à pleurer sans raison, à s’enfermer en croisant les bras. Et puis comme il ne parle pas, on ne peut pas savoir exactement comment il ressent les choses », confie Astrid.

« Seule au monde »

Aujourd’hui Astrid se sent seule. « Il y a des structures qui gardent le lien. Nous, ils nous envoient deux vidéos mais simplement sur deux minutes. Pour garder l’attention fixée, c’est pas terrible. Là j’ai eu son éducateur. On va essayer de mettre en place un Whatsapp tous les après-midi pour que Gabin puisse avoir un contact et une image d’un référent », explique Astrid.

Pour Gabin, comme pour les autres enfants, le jeu est une parenthèse essentielle en cette période de confinement. / © Astrid Willemet

Et puis il y a aussi la question du confinement à double niveau, entre ceux qui ont un jardin et ceux qui comme Astrid vivent en appartement.

« Là tu bénis ton attestation pour faire sortir ton enfant, sauf que comme beaucoup se sont trouvés une soudaine passion pour le footing, ils ont fermé tous les bords de Sèvre et tous les parcs. Donc tu fais courir tes enfants sur les trottoirs, c’est pas non plus l’idéal, tout est compliqué en fait », déplore la mère de Gabin.

« Pour télétravailler je suis obligée de le mettre sur les écrans »

Les écrans, une source de réconfort, surtout les dessins animés. / © Astrid Willemet

Le constat peut paraitre terrible mais pour télétravailler Astrid n’a pas d’autre choix que de mettre Gabin devant un écran.

« C’est télé quasiment toute la journée. Son quotidien, il ressemble à pas grand chose. La pédopsychiatre m’a raconté au téléphone que la situation est explosive dans toutes les familles comme la nôtre. Elle croule sous les appels et m’a dit que les écrans ça les rassurent en fait. Notamment les dessins animés. Là par exemple il est devant « Ratatouille ».

« Il joue un peu dans sa chambre mais le probléme c’est que chez des enfants comme Gabin jouer peut virer en stéréotypie, avec des mouvements très répétifs et donc très enfermants. Donc, je ne peux pas le laisser tout seul. Et je ne peux pas non plus être constamment en train de jouer. Je n’ai plus la patience », avoue Astrid.

« En gros, le matin, il se lève, il peut jouer dans sa chambre entre 30 et 45 minutes. Après il va s’habiller, puis il regarde un film. Après on sort, on mange… et de nouveau il est sur un film, après il va aller jouer après on prend l’air et puis rebelote pour un dessin animé. Arrive ensuite l’heure du bain et du dîner. C’est extrêmement compliqué de pouvoir le stimuler autrement. Le gouvernement nous incite à faire des parcours de motricité chez nous. Dans un mètre carré c’est impossible ! » – Astrid

« J’essaye de déculpabiliser »

Le problème pour les parents comme Astrid est de ne pas tomber dans la culpabilisation. « J’essaye de déculpabiliser. Je ne peux être dans l’éducatif et la stimulation en permanence. moi aussi je vis le confinement. Et puis Gabin, il n’en peut plus non plus, il a besoin de voir d’autres têtes. »

« La pédo psychiatre dit que six semaines d’écran dans une vie ce n’est rien mais je suis très inquiète. Cette période le fragilise psychologiquement et dans ses aquisitions. Toutes les prises en charge sont arrêtées. L’entourage est aussi menacé, moi, comme toutes les autres familles. Nos enfants mettent du temps à avancer. Cet espèce de néant où personne ne sait, c’est terrorisant pour l’après et l’avenir » – Astrid Willemet

Je tiens le coup parce que je suis entourée »

Si Astrid tient le coup c’est parce qu’elle est soutenue par sa pédopsy, ses amis, son compagnon. Autant d’épaules sur lesquelles elle s’appuie chaque jour.

« Hier clairement j’ai craqué. A la fois la situation me désole et me révolte. Parce que je me dis à quoi bon continuer à se battre. Ce système ne tient qu’avec des bouts de ficelle déjà quand tout va bien. Le handicap est toujours relégué, alors quand il y a un grain de sable, il y a tout qui pète. Personne n’est là pour te répondre et trouver des solutions adaptées pour ces publics vulnérables. Tu te retrouves à devoir avancer dans un quotidien désespérant. Je vis au jour le jour » – Astrid Willemet

Astrid ne pense jamais à demain. « Si je me demande comment on va tenir jusqu’en mai je m’effondre. Alors c’est pas après pas, marche après marche ». 

Deux fois par semaine, la sonnette retentit, atténuant un peu ce profond sentiment de solitude. Un infirmier continue à assurer la toilette de Gabin chaque lundi et chaque mercredi. Ce sont les seuls soins dont bénéficient encore le jeune adolescent. « En fait nous sommes abandonnés, on est à bout. Je suis à bout. Le gouvernement fait des effets d’annonce pour le handicap mais derrière il n’y a rien. Absolument rien… »

Pour contacter Astrid Willemet :
https://www.facebook.com/pourgabinettouslesautres/
https://twitter.com/PourGabinettous

Source FR3.