Face à un proche malade ou handicapé, les aidants ne doivent pas rester seuls…

La ministre de la Santé Agnès Buzyn présente ce mercredi son plan à destination des aidants.

Ils seraient 11 millions en France à aider un proche en situation de dépendance. Une situation difficile à vivre qui peut rapidement mettre l’aidant en péril.

Les aidants s'épuisent parfois alors qu'ils accompagnent un proche en fin de vie.

Voilà pile un an jour pour jour que la femme de Jo Malochet est décédée, des suites de la maladie d’Alzheimer. Jo, âgé de 80 ans aujourd’hui, a accompagné sa femme dans la maladie pendant 10 ans chez eux, avant de la placer en EHPAD les trois dernières années de sa vie. « La difficulté à laquelle fait face l’aidant, c’est la solitude« , commence Jo, qui milite aujourd’hui au sein de France Alzheimer Loire, pour venir en aide aux autres.

Épuisement physique et mental

« C’est épuisant, je devais m’occuper de tout, être derrière ma femme chaque seconde de la journée, et même la nuit« , continue Jo Malochet. Mais Jo souhaite faire face et aider jusqu’au bout son épouse, alors il se coupe progressivement de ses autres relations, pour rester avec sa femme et l’aider. « Nous allions à la chorale, ma femme a arrêté à cause de la maladie, et un an après j’ai également arrêté« , raconte Jo. Le Stéphanois s’investit tant et si bien que sa propre santé décline.

Ne pas rester seul

Un jour, les médecins lui imposent le placement de sa femme en EHPAD. « J’étais à bout à ce moment là, je risquais de partir avant ma femme« , continue Jo, qui venait chaque après-midi rendre visite à sa femme.  Jo a calculé combien coûterait un maintien à domicile avec la venue de personnel soignant. « Plus de 10 000 euros par mois« , hors de prix pour le retraité.

Jo en a profité pour retisser des relations, et se remettre à vivre. « Les aidants ne doivent surtout pas s’enfermer, et rester seul dans leur bulle« , avance Jo Malochet.

Source FRANCE BLEU.

Inédit : près de Rouen, un relais poste dans établissement d’aide par le travail…

Ce relais poste a ouvert ses portes le 14 octobre dernier dans un Esat de Canteleu près de Rouen qui permet aux personnes en situation de handicap d’exercer une activité professionnelle.

Cette initiative fait suite à la fermeture du bureau de poste de Bapeaume-Lès-Rouen, un quartier de Canteleu.

Inédit : près de Rouen, un relais poste dans établissement d'aide par le travail

Ce relais poste est une nouvelle activité des Ateliers du Cailly, cet Esat ( (établissement et service d’aide par le travail) créé en 1983. On y trouve déjà des ateliers de recyclage, blanchisserie, pressing-repassage, espaces verts notamment.

Cette structure est implantée dans les locaux d’une ancienne usine de fabrication de feutre industriel à Bapeaume les Rouen, quartier situé dans la partie basse de la ville de Canteleu près de Rouen. Elle permet aux personnes en situation de handicap d’exercer une activité professionnelle tout en bénéficiant d’un soutien médico-social et éducatif dans un milieu protégé.

Désormais, ces travailleurs en situation de handicap accueilleront des clients qui viendront acheter des timbres, retirer des lettres et des colis et en envoyer.

Une initiative originale qui fait suite à la fermeture du bureau de poste

Cette initiative inédite en Normandie fait suite à la fermeture du bureau de poste de Bapeaume-Lès-Rouen qui perdait 5% de fréquentation en moyenne par an. Or, la loi postale de 2010 – réalisée au moment où l’entreprise est devenue privée – stipule que « 90 % de la population d’un département doit se trouver à moins de 5 km et à moins de 20 minutes en voiture d’un point de contact de La Poste.

Il fallait donc ouvrir un relais poste dans le secteur. Ils sont généralement implantés dans un commerce. Mais c’est la maire PS de la commune de Canteleu, Mélanie Boulanger qui a proposé cette alternative avec l’Esat.

Ce relais poste est ouvert deux fois plus longtemps que dans le bureau de poste précédent. Ses horaires sont calqués sur ceux de l’Esat : de 9h à 17h30 tous les jours sauf le samedi et le dimanche.

Le reportage de Bérangère Dunglas et Didier Bert

Intervenants : 
Joël Lemarcis, directeur de l’ESAT
Florent Cristobal, délégué territorial du groupe La Poste en Seine Maritime
Mélanie Boulanger, maire ( PS ) de Canteleu
Jaqueline Desserme, utilisatrice régulière de la Poste

Source FR3.

Une Varoise crée une association pour venir en aide aux familles dont les proches sont en EHPAD…

Une Varoise vient de créer l’association « Victoria Aide aux Personnes vulnérables » pour venir en aide aux familles dont les proches sont en EHPAD.

Une création qui fait suite à la malheureuse expérience de sa maman, âgée de 98 ans.

La nonagénaire a été victime d’une fracture de l’épaule.

Une association créee en soutien aux familles dont les proches sont en Ehpad

C’est parce qu’elle a été elle-même démunie face au manque d’explications de la direction de l’EHPAD dans lequel sa maman est résidente depuis deux ans qu’une Varoise vient de créer l’AVAPV (association Victoria Aide aux Personnes vulnérables). Florence Aillet a en effet déposé plainte contre l’établissement d’hébergement de personnes âgées dépendantes dans lequel elle a placé sa maman âgée de 98 ans. Il a été diagnostiqué chez cette dernière une fracture de l’épaule que « personne n’est en mesure de m’expliquer » détaille la plaignante qui considère qu' »on a laissé quelqu’un de vulnérable sans assistance ».

Le 25 septembre dernier, elle rend visite à sa maman et remarque rapidement une immobilité du bras gauche. « Et quand j’essaye de lui bouger, elle souffre« . Florence Aillet indique avoir interrogé le personnel, mais personne n’est en mesure de lui répondre sur l’état de cette patiente totalement dépendante.

En fin d’après-midi, elle reçoit un appel de l’EHPAD : sa maman vient d’être déshabillée pour être couchée et présente au niveau du bras un énorme hématome. Bilan, une fracture de l’épaule.

« J’ai placé ma maman parce que je ne pouvais plus assurer son maintien à domicile. Et quand on lit la brochure d’un EHPAD, on vous assure que votre proche sera bien pris en charge et que sa dignité sera préservée. Or on se rend compte très rapidement que ça n’est pas le cas du tout, et que notre proche n’est pas heureux. »

Florence Aillet veut donc des réponses, et c’est dans cet esprit qu’elle a déposé plainte. « Il ne s’agit pas de maltraitance à proprement parler mais plus de manque de personnel, et de formation de certains de ses personnels« , conclut la présidente de l’AVAPV.

La prise en charge des personnes âgées dépendantes, Behdja Behar, représentante syndicale CGT à l’EHPAD du Malmont à Draguignan, la connait bien, et la dénonce : « Aujourd’hui, nous sommes quatre le matin et trois l’après-midi pour prendre en charge 40 résidents. Cela veut dire que même s’il veut dormir, nous sommes obligés de réveiller le premier patient vers 6h15 pour la douche hebdomadaire. Et encore maintenant, nous sommes passés à une douche tous les 15 jours, faute de temps. Et comme l’après-midi, ça n’est pas mieux, nous sommes obligés de commencer le coucher à 14h. Même s’ils ne sont pas dans le noir, ça veut dire que certains patients restent allongés jusqu’au lendemain matin. On les aime nos patients, mais ils se sentent de plus en plus seuls. Il n’y a quasiment plus d’activité, faute de temps aussi. Et pourtant, le loyer des résidents, lui, ne baisse pas. C’est pas facile tous les jours » détaille l’élue qui indique qu’en « 10 ans d’exercice, les conditions se sont beaucoup dégradées » évoquant « la maltraitance institutionnelle« .

Contact AVAPV : 06.16.38.54.49

Source FRANCE BLEU.

Du handicap à la retraite : un casse-tête administratif qui les plonge dans la misère…

Installés en vallée du Lot, ils ont souhaité rester anonymes, craignant le mépris des gens ; mais voulu témoigner pour inciter d’autres personnes handicapées à être vigilantes.

Installés en vallée du Lot, ils ont souhaité rester anonymes, craignant le mépris des gens ; mais voulu témoigner pour inciter d'autres personnes handicapées à être vigilantes./ Photo DDM.

En vallée du Lot, ils avaient trouvé un climat plus doux pour surmonter les maladies invalidant madame. Ce couple de sexagénaires s’est heurté à la rigueur administrative et n’ayant pu faire valoir les droits à la retraite à temps, se retrouve dans une détresse totale.

Les mains croisées sur la table couverte d’une toile cirée à fleurs bariolées, elle écoute son mari livrer leur quotidien devenu insupportable. «Cela fait sept ans que ma femme est malade, des douleurs dorsales, suite à une opération des vertèbres qui n’a pas fonctionné, du diabète, avec pour conséquence les plus visibles, des plaies aux pieds qui ne guérissent pas, des vertiges…».

La souffrance est son quotidien qu’elle tente d’adoucir en avalant de nombreux cachets. En 2012, son dossier a été examiné par la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapée qui lui a reconnu un taux d’incapacité de 50 à 79 %, lui permettant de toucher une allocation d’adulte handicapé (AAH) versée par la caisse d’allocation familiale.

«On n’avait pas une vie extraordinaire mais on s’en sortait, poursuit le mari. Puis un jour, notre banque nous a alertés que notre compte était à découvert. C’est là qu’on a constaté que depuis trois mois l’AAH n’était plus versée».

Aussitôt, ils entament des démarches auprès de la CAF à Cahors. «Nous apprenons que son allocation s’arrêtait en mars 2019, car ma femme ayant atteint l’âge légal de 62 ans pouvait faire valoir ses droits à la retraite».

Sur la table, différents documents administratifs. «Sur celui-ci, vous voyez il est inscrit que son droit à l’AAH est renouvelé en 2017 jusqu’en 2022». Il assure ne jamais avoir reçu le courrier de la CAF les informant de la fin de droits et accuse : «Cette lettre nous aurait permis de prendre nos dispositions à temps». «En novembre 2018 et en mars 2019, nous nous sommes déplacés dans leurs bureaux pour des régularisations de documents sans importance, mais aucun agent n’a cru bon de nous alerter».

Depuis, ils ont engagé les démarches pour constituer le dossier retraite et espèrent toucher la pension en novembre. «Avec 555 € en moins depuis six mois, les charges et les factures qui s’accumulent, et avec la seule retraite de mon mari on n’y arrive plus. Nous n’avons même plus de quoi manger, on doit de l’argent à EDF, on a une ardoise à la supérette, des créances, etc.», s’inquiète-t-elle.

Se heurtant à la rigueur administrative, ils ont sollicité Aurélien Pradié. Le député a intercédé en leur faveur à deux reprises, mentionnant notamment l’article L821-1 du Code de la Sécurité sociale qui précise : «Lorsqu’une personne bénéficiaire de l’allocation aux adultes handicapés fait valoir son droit à un avantage vieillesse (…), l’AAH continue de lui être servie jusqu’à ce qu’elle perçoive effectivement l’avantage auquel elle a droit ».

«En vain ! Je plaide non coupable, dit le chef de famille, et je demande à faire valoir notre bonne foi». «Nous avons épuisé tous les recours, on se heurte à un blockhaus», se désespère le couple.

Les doigts noués, elle ne parvient plus à dissimuler l’angoisse qui l’habite à l’évocation de leurs difficultés. Elle veut partir. Vendre la maison.

Source LA DEPÊCHE.

Une plainte pour violence aggravée sur personne vulnérable déposée contre l’IME de Saint-Chamond…

Olivier Cressens, le papa de Killian, un garçon handicapé atteint du syndrome d’Angelman a déposé plainte pour « violences aggravées sur personne vulnérable ».

Depuis quelques mois, il récupère son enfant couvert de traces de coups, celui-ci passe à la semaine à l’IME de Saint-Chamond.

Une plainte pour violence aggravée sur personne vulnérable déposée contre l'IME de Saint-Chamond. Olivier est allé porter plainte.

Qui est responsable des traces de coups et des morsures infligés à Killian, un jeune homme handicapé vivant à Saint-Chamond ? Son père Olivier Cressens, de l’association Killian a porté plainte pour « violences aggravées sur personne vulnérable« .

Alors que son enfant est accueilli la semaine par l’Institut Médico-Éducatif Sainte Mathilde de la ville de Saint-Chamond, Olivier Cressens le récupère chaque vendredi soir, souvent portant des marques de coups ou des morsures. 

La nécessité de bien connaître Killian

« Killian a été mordu en juin, mordu à nouveau en septembre« , explique Olivier Cressens.  Pour lui, le manque de personnel soignant à l’IME est en cause. « Il y a un roulement trop important, du coup les éducateurs ne connaissent pas bien Killian qui a besoin d’une certaine routine« , explique le papa.

Des traces de griffures sur le corps de Killian

« Killian peut parfois être compliqué à gérer, c’est pour ça qu’il doit être encadré par des gens qui s’occupent de lui régulièrement« , continue Olivier Cressens, qui dit très mal vivre la situation et est en arrêt maladie pour le moment.

Killian a 18 ans, et à cause du syndrome d’Angelman dont il souffre, c’est un grand garçon dans un corps de bébé. 

Dialogue difficile avec la direction

« Je culpabilise de l’amener là chaque lundi, mais je ne peux pas le prendre à la maison, car je devrais cesser de travailler et je n’en ai pas les moyens« , raconte Olivier. « Par ailleurs, le changer d’établissement prendrait un temps fou« , poursuit le papa.

Le dialogue avec la direction de l’établissement est compliqué assure Olivier, qui dit avoir été reçu après le dépôt de plainte, malgré plusieurs signalements des traces que portaient le corps de son fils.

Contacté, l’IME de Saint-Chamond qui est géré par la Croix-Rouge n’a pas souhaité réagir tant que le plainte est en cours.

Source FRANCE BLEU.

Quand les malades d’Alzheimer déambulent…

De jour comme de nuit, certains malades éprouvent le besoin de marcher.

Souvent sans but précis.

Une source d’épuisement pour les proches avec un risque de « disparition » parfois dramatique comme récemment à Marseille.

Quand les malades d’Alzheimer déambulent

Mourir dans un hôpital à l’âge de 73 ans. Dans la plus totale solitude. Loin des regards et sans le moindre soin. C’était début septembre à l’hôpital de la Conception à Marseille. Un homme de 73 ans a été retrouvé mort dans une unité désaffectée du 6e étage, quinze jours après que sa disparition a été signalée par sa famille. Atteint de démence et vivant dans une maison de retraite du Var, Jean était venu à l’hôpital pour une chimiothérapie.

Au bout de quelques heures dans la salle d’attente, il est parti sans attirer l’attention des soignants. « Tout le monde se sent responsable », a déclaré une dirigeante de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM), assurant que l’établissement a fait tout ce qu’il a pu pour retrouver le vieil homme. Ce qui n’a pas convaincu sa famille, qui a porté plainte tandis que le parquet de Marseille a ouvert une enquête pour « homicide involontaire ».

« Un besoin de déambulation, très fréquent dans la maladie d’Alzheimer »

Comment expliquer que certains patients âgés éprouvent ainsi l’envie de s’en aller, en laissant derrière eux un univers a priori bienveillant et protecteur ? « Au départ, il y a bien souvent un besoin de déambulation, très fréquent dans la maladie d’Alzheimer », explique Catherine Ollivet, présidente de l’association France Alzheimer 93. « La déambulation concerne entre un quart et un tiers des personnes souffrant de cette maladie ou de troubles apparentés », indique la professeure Sylvie Bonin-Guillaume, gériatre aux Hôpitaux de Marseille et membre de la Société française de gériatrie et gérontologie (SFGG).

Déambuler. Plutôt un joli mot. « Marcher sans but précis selon sa fantaisie », dit le dictionnaire. Mais dans le cas d’Alzheimer, le terme est souvent synonyme d’épreuve pour les proches. « C’est un facteur d’épuisement majeur car bien souvent, c’est la nuit que les malades se mettent à déambuler. Et comment voulez-vous dormir quand votre conjoint tourne pendant des heures autour de la table du salon sans que rien ne puisse l’arrêter ? », interroge Catherine Ollivet.

Il n’existe pas une cause unique à cette déambulation. « La principale explication est l’altération des fonctions du lobe frontal, c’est-à-dire des fonctions qui contrôlent nos instincts et nos réflexes primaires. Et marcher fait partie de ces réflexes primaires moins bien contrôlés du fait de la maladie », explique le professeur Pierre Krolak-Salmon, neurologue et gériatre au CHU de Lyon, et président de la Fédération des centres mémoire.

« La déambulation peut aussi être favorisée par l’altération d’autres fonctions, notamment celle concernant la capacité à reconnaître des lieux et des personnes », ajoute ce médecin. « Il peut arriver qu’une personne déambule chez elle à la recherche de pièces qu’elle ne reconnaît plus », ajoute la professeure Bonin-Guillaume.

Marcher sans but précis

Bien souvent, le patient marche sans but précis, comme dans une forme d’errance. « Mais il y a des personnes qui vous disent :”Je veux rentrer chez moi” ou “Ma mère m’attend” », confie Catherine Ollivet. « On voit aussi des gens qui se lèvent à 1 h du matin persuadés que c’est l’heure du petit-déjeuner. Et qui veulent aller acheter le pain comme ils l’ont fait durant toute leur vie », ajoute la professeure Bonin-Guillaume, ajoutant que cette déambulation nocturne est souvent liée à une inversion du rythme jour/nuit chez ces patients.

Et là, inutile de tenter d’utiliser des arguments rationnels (« Viens te coucher, tu vas être fatigué… ») ni, surtout, d’empêcher la déambulation. « Cela risque de renforcer l’anxiété et l’agitation du malade, explique le professeur Krolak-Salmon. Dans la mesure du possible, il vaut mieux le laisser faire. » Tout en faisant preuve d’une vigilance constante. Car la déambulation augmente le risque de chute et surtout de « fugues ». Alors, au quotidien, les proches vivent parfois avec la hantise qu’une porte ou une grille de jardin reste entrouverte, même quelques secondes. « Ce qu’on conseille, c’est de mettre un rideau devant la porte, pour la camoufler. Et éviter que, la nuit, la personne malade ne passe des heures à s’énerver sur la poignée », dit Catherine Ollivet.

Se promener le jour pour dormir la nuit

Des trucs, des astuces. Des conseils de bon sens. Ainsi, « plus on favorise l’activité physique le jour, plus la personne risque d’être fatiguée et de mieux dormir la nuit », souligne la docteure Adélaïde de Mauléon, gériatre au CHU de Toulouse. Mais certains aidants sont tellement épuisés qu’ils finissent par souhaiter donner des somnifères à la personne malade.

« Pour qu’elle dorme. Et moi avec. » Ce qui peut provoquer un dilemme éthique pour le médecin, car toutes les recommandations privilégient des approches non médicamenteuses face à la déambulation. « C’est légitime. Ensuite, il faut aussi tenir compte de ce que vivent les personnes. C’est important, aussi, de préserver les aidants et d’éviter l’épuisement », estime le professeur Pierre Krolak-Salmon.

Pourquoi les malades déambulent-ils ?

Mais, le plus souvent, ce qui tenaille les proches, c’est juste de comprendre un comportement en apparence si incompréhensible. De savoir ce qui motive cette volonté aussi tenace de partir. D’ouvrir la porte pour quitter une maison qui, parfois, a abrité 40 ou 50 années de vie commune. Pourquoi les malades déambulent-ils ?

Voilà la question à laquelle a choisi de répondre, dans une vidéo (1) postée sur Twitter en 2017, Jennifer Bute, une médecin britannique, atteinte de la maladie d’Alzheimer. « Toute notre vie, nous déambulons dans des environnements nouveaux ou non familiers, par curiosité, pour trouver une boutique, acheter du lait, chercher de l’argent, retrouver quelqu’un, trouver le vestiaire, retrouver où nous avons garé la voiture parce que nous l’avons oublié. Alors, quand nous perdons la mémoire, de plus en plus de lieux nous apparaissent non familiers. Nous oublions où est le vestiaire ; nous voulons trouver notre manteau. Nous voulons répondre à une hallucination visuelle, essayer de rejoindre quelqu’un dehors. Déambuler est une activité familière. Il n’y a rien d’exceptionnel. Le défi est de trouver la cause. » Face à la caméra, Jennifer Bute avait encore eu ces mots : « Avec la démence, nous cherchons aussi à apaiser notre peur de l’avenir, en changeant de décor. Être confiné rend la déambulation encore plus évidente. »

Déambuler pour changer de décor. « Comme, peut-être, une ultime forme d’expression de liberté », explique le docteur Cyril Hazif-­Thomas, psychiatre du sujet âgé au CHRU de Brest et directeur de l’espace de réflexion éthique de Bretagne. « Marcher, c’est une façon de continuer à “mener la danse”, à vivre selon son rythme. C’est aussi une forme de contestation. Le refus de rester sur un territoire que la maladie vous a assigné. »

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Une maladie en progression

Les chiffres en France : On estime qu’environ 900 000 personnes souffrent de la maladie d’Alzheimer en France.
Elles devraient être 1,3 million en 2020, compte tenu de l’augmentation de l’espérance de vie. Sur 25 malades, 10 sont des hommes et 15 des femmes.

Et dans le monde : On compte 50 millions de personnes atteintes de démence dans le monde, une maladie d’Alzheimer dans 60 % à 70 % des cas. Et on recense chaque année près de 10 millions de nouveaux cas.

« On a dû fermer à clé la porte de sa chambre »
Françoise, fille d’une dame malade

Ma mère a aujourd’hui 91 ans et vit toujours dans sa maison, en Seine-Saint-Denis, à quelques minutes de mon propre domicile. Sa maladie d’Alzheimer a été diagnostiquée en 2012. Il y a quelques années, elle a commencé à se lever la nuit et à déambuler dans la maison.

Elle m’appelait plusieurs fois à 3 heures ou 4 heures du matin. Le simple fait de lui parler suffisait en général à la calmer et elle retournait se coucher. Mais pour moi, c’était épuisant de devoir aller au travail sans avoir pu dormir. Il y a deux ans, la situation s’est aggravée.

Une situation épuisante

Elle passait toute la nuit debout, elle prenait ses vêtements dans l’armoire et les enfilait par-dessus sa chemise de nuit avant d’essayer de sortir. « Je veux rentrer chez moi », disait-elle.

J’ai alors recruté deux aides à domicile qui, depuis, se relaient en permanence auprès d’elle. Mais, elles aussi, ont fini par s’épuiser. Et à un moment, on a été obligées de fermer à clé la porte de sa chambre. Sur la porte, j’ai mis une petite affiche où j’avais écrit : « Maman, tu ne peux pas sortir de cette pièce. C’est la nuit, tout le monde dort dans la maison. »

Parfois, juste en lisant l’affiche, elle retournait se coucher. Et parfois non. Depuis six mois, cela va mieux, grâce à un traitement à base d’anxiolytiques que son neurologue lui a prescrit. Elle est moins angoissée et arrive à mieux dormir.

« Si je détourne mon attention, elle s’en va »
Édouard (1),mari d’une malade

Mon épouse a aujourd’hui 81 ans et cela fait cinquante-huit ans que nous sommes mariés. C’est en 2014 que sont apparus les premiers symptômes de sa maladie d’Alzheimer. Et depuis, la maladie progresse de manière régulière.

Il y a trois ans, je devais aller avec elle chez le médecin. Mais elle a été plus rapide que moi. Sans que je m’en rende compte, elle a ouvert le portail du jardin et elle est partie toute seule. Je l’ai cherchée pendant deux heures, complètement affolé. Et c’est finalement le contremaître d’une usine installée pas très loin de chez nous qui m’a appelé pour me dire qu’elle déambulait près de leurs locaux.

Plusieurs fugues

Pour y aller, elle avait dû traverser une voie à très forte circulation, ce qui était vraiment dangereux. Il y a deux ans, c’est en sortant d’un supermarché que je l’ai perdue de vue, après quelques secondes d’inattention.

Et ce sont les gendarmes qui l’ont retrouvée à 1,5 km de là. Quelques mois plus tard, cela s’est reproduit encore une fois, là aussi sur le parking d’un supermarché. Le temps que j’aille chercher un Caddie, elle avait disparu. Et c’est une cliente du magasin qui l’a ramenée. Quand on est à la maison, ça va. Je cache le bip du portail et elle peut se promener tranquillement dans le jardin. Mais dès qu’on sort, je ne la lâche plus une seule seconde des yeux. Car si je détourne mon attention, elle s’en va.

(1) vidéo repérée par la Fondation Médéric Alzheimer

Source LA CROIX.

Aidants familiaux : L’Assemblée vote l’exonération des dédommagements perçus par les proches de personnes en situation de handicap…

L’exonération concerne la prestation de compensation du handicap, une aide versée par le département à la personne en situation de handicap qui peut reverser elle-même un dédommagement à son aidant familial.

La prestation de compensation du handicap (PCH) est une aide versée par le département à la personne en situation de handicap qui peut reverser elle-même un dédommagement à son aidant familial.

L’Assemblée nationale a voté, ce jeudi, à l’unanimité une exonération des impôts et prélèvements obligatoires (CSG, CRDS et IR) sur  la prestation de compensation du handicap (PCH), une aide versée par le département à la personne en situation de handicap qui peut reverser elle-même un dédommagement à son aidant familial.

Le vote de cet amendement du gouvernement dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale intervient au lendemain de l’annonce par l’exécutif d’un « premier plan de mobilisation en faveur des aidants », ces quelque 10 millions de personnes qui aident au quotidien un proche malade, âgé ou handicapé

« Nous souhaitons simplifier le quotidien des aidants familiaux »

« Nous souhaitons simplifier le quotidien des aidants familiaux par cette mesure d’exonération », a expliqué la ministre de la Santé Agnès Buzyn. Jusqu’à présent, l’aidant devait déclarer lors de sa déclaration de revenus ces sommes assujetties à la CSG, la CRDS et à l’impôt sur le revenu.

« La déclaration de cette aide est complexe. Elle accroît les contraintes, y compris financières, pesant sur ces personnes qui ont souvent dû réduire voire cesser leur activité professionnelle », a souligné la ministre, notant que certaines personnes handicapées renoncent pour cela au bénéfice de la PCH.

Le dédommagement des aidants ne peut pas « être assimilé à une rémunération »

« Cette situation n’est pas acceptable », a estimé la ministre qui a donc proposé d’exonérer le dédommagement perçu par le proche aidant. La mesure a été unanimement saluée par tous les groupes présents dans l’hémicycle.

Le député Pierre Dharréville (PCF), auteur d’un rapport remarqué sur le sujet, a estimé que les aidants « assument en réalité des tâches qui devraient relever de la solidarité nationale » et que leur dédommagement ne peut pas « être assimilé à une rémunération ».

Source 20 MINUTES.

 

L’Assemblée donne son feu vert au congé indemnisé pour les proches aidants…

8,3 millions de personnes en France aident régulièrement un proche en perte d’autonomie.

Près d’un sur deux est salarié, soit environ quatre millions de personnes.

Un congé indemnisé de 3 mois pour les proches aidants a fait l'unanimité (photo d'illustration).

Les aidants qui soutiennent un proche âgé, malade ou handicapé, pourront bénéficier d’un congé de trois mois indemnisé.

Les députés ont adopté par 40 voix cette disposition clé du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2020. De 43 à 52 euros d’indemnisation par jour.

De 43 à 52 euros d’indemnisation par jou

Ce congé de trois mois fractionnables pour les aidants salariés, travailleurs indépendants et agents publics sera indemnisé à hauteur de 43 euros par jour pour une personne aidante en couple, à 52 euros pour une personne isolée. Ce montant est similaire à celui pour le congé pour un enfant malade.

La mesure coûtera 100 millions d’euros en année pleine.

La ministre de la Santé Agnès Buzyn s’est dite “très fière de porter cette mesure”, qui crée une “politique publique dédiée aux aidants”. Mais “nous la portons avec humilité” car “elle ne peut répondre à toutes les situations”, a-t-elle souligné.

La députée LREM Annie Vidal a aussi vanté “une des plus belles mesures” du projet de loi, qui permet d’“amorcer le projet de loi grand âge et autonomie” devant être présenté en décembre.

L’ensemble des groupes politiques ont soutenu la mesure, notamment les socialistes qui avaient créé en 2016 lorsqu’ils étaient au pouvoir le congé du proche aidant, mais non indemnisé.

4 millions d’aidants concernés

Selon les chiffres officiels, 8,3 millions de personnes en France aident régulièrement un proche en perte d’autonomie. Près d’un sur deux est salarié, soit environ quatre millions de personnes.

Via un amendement du gouvernement, l’Assemblée a supprimé la condition d’ancienneté prévue d’un an dans l’entreprise pour le proche aidant concerné.

Nathalie Elimas (MoDem) a demandé que soient mieux évalués les besoins des aidants, qui peuvent être “ponctuels” comme pour accompagner à une visite médicale, ou sur la durée. Un rapport gouvernemental devra les étudier, après une année de mise en œuvre du dispositif indemnisé.

Paul Christophe (UDI-Agir), à l’origine d’une loi autorisant le don de congés à un collègue, a lui plaidé avec succès pour qu’une évaluation soit faite de la situation des jeunes aidants.

Dans un communiqué, le chef de file des députés communistes André Chassaigne a souligné l’engagement de son groupe sur le sujets des aidants, au travers notamment d’une proposition de loi défendue en 2018.

Le congé indemnisé prévu “demeure modeste, mais c’est un droit nouveau, une avancée sociale” qui en “appelle d’autres” et “ne suffit pas cependant à rendre acceptable ce projet de sous-financement de la sécurité sociale”, a précisé André Chassaigne.7

Source HUFFPOST.

Cette entreprise grenobloise organise des rencontres entre employeur et candidat en situation de handicap… en cuisine…

Talentéo, blog emploi et handicap, organise des sessions de recrutement entre employeur et personnes en situation de handicap derrière les fourneaux à Grenoble.

Un premier contact permettant de « faire tomber les barrières », selon son fondateur.

A Grenoble, Talentéo organise des sessions de recrutement en cuisine. / © D.D. / France 3 Alpes

Un challenge culinaire inter-entreprise était organisé mardi 22 octobre à Grenoble pour mettre en relation recruteurs et candidats en situation de handicap. Un concept défendu par Talentéo, le premier blog emploi et handicap de France, consistant à laisser l’employeur et le candidat cuisiner ensemble pour mieux se connaître avant d’aller plus loin dans le recrutement.

La journée commence par un briefing du chef qui laisse ensuite les binômes cuisiner à quatre mains une recette de mousse au chocolat… pour faire connaissance. « On apprend tout de suite à connaître la personne dans un moment de stress parce-qu’on est dans un environnement compliqué, on voit tout de suite le savoir-être de la personne qui est l’un des éléments important dans un recrutement », estime Nicolas Charles, recruteur chez Mare Nostrum qui a participé à cette session au côté de Cécile Fries.

Nicolas, recruteur, et Cécile, la candidate, ont cuisiné côte-à-côte pour apprendre à se connaître. / © D.D. / France 3 Alpes

Et la candidate s’en est plutôt bien sortie : « Au début j’étais un petit peu bloquée mais comme je suis très ouverte socialement, ça s’est bien passé ! », dit-elle. Passer une heure ensemble à partager une activité, en concurrence avec d’autres équipes, crée de l’émulation et du lien. Et c’est tout l’objet de cette formule baptisée Cook to Job. « On a un même objectif, c’est de faire la plus belle verrine. Nous, on a une vraie complicité et entraide parce-que je suis quasiment non-voyante », explique Noëlle Gerber, une autre candidate.

« Faire tomber les barrières »

Son binôme, Marine Falip, RH référente handicap à la Banque populaire, semble conquise par l’exercice : « Je ne vais pas avoir le temps d’aborder le parcours professionnel et de poser des questions comme je pourrais le faire en recrutement, mais je pense que c’est un bon premier temps pour ensuite aller plus loin dans la recherche d’emploi avec un entretien plus poussé. »

Comme son cousin Sport to Job, Cook 2 Job fonctionne comme une passerelle entre recruteurs et candidats en situation de handicap. « Ca permet de mettre en relation d’une autre manière et de faire tomber beaucoup de barrières par rapports aux a priori qu’on peut avoir sur la thématique du handicap, résume Stéphane Rivière, fondateur et président talentéo.fr. C’est une manière comme une autre de faire se rencontrer des gens qui ne se seraient pas rencontrés dans un contexte classique. »

Mis au point par Talentéo, cette bonne recette pour trouver un emploi fait son chemin. Ces rencontres via le sport ou la cuisine ont permis 150 recrutements en 5 ans.

Source FR3.

De six à neuf mois de prison ferme pour les agresseurs du couple d’handicapés à Courtille…

Ils avaient agressé un couple d’handicapés à Guéret le 12 septembre.

Trois jeunes majeurs de 18 à 21 ans ont été condamnés à de la prison ferme par le Tribunal de Guéret ce jeudi soir.

De six à neuf mois de prison ferme pour les agresseurs du couple d'handicapés à Courtille. Tribunal de Guéret

L’agression avait suscité l’indignation à la mi-septembre. Un couple d’handicapés d’une vingtaine d’année avait été agressé par une bande de jeunes qui leur avait volé leurs portables. La mère de l’une des victimes avait posté un message scandalisé sur facebook qui avait été partagé plus de 1.200 fois à l’époque.

M-christine Rausier. Il y a environ un mois

« C’EST SCANDALEUX hier soir entre 20 H et 21 H A GUÉRET ( 23000 creuse ) à l’étang de la courtille entre le Bars et les Jeux un jeune couple d’une vingtaine d’année représentant tous les 2 des HANDICAPE se sont fais agresser pars 5 personnes masculin un peut prés du même age ils ont essayer de les faire boire et fumer ; on arracher les lunette ( pour mieux tabasser dessus et pris un blouson leurs Téléphones portable si quelle qu’un a vue ou a été témoin de près ou de loin VEUILLEZ CONTACTER LE COMMISSARIAT DE GUÉRET ( C’EST UNE GROSSE HONTE DE S’EN PRENDRE A DES JEUNES NI PLUS NI MOINS HANDICAPER et qui demandais rien d’autre qu’a se promener ) MERCI A TOUS a faire partager on c’est jamais si une des 5 personnes pouvez voir ce message qui réfléchisse et qui prenne conscience de leurs acte ENCORE MERCI ».

Entre temps, ils ont été pincés pour des vols de voitures et ils ont été placés en Maison d’arrêt pour les trois majeurs et en famille d’accueil pour les deux mineurs. La police a donc dû les chercher aux 4 coins de la région  : à la Roche-sur-Yon, à Uzerche, à Saint-George-la-Pouge, à Guéret et à Montluçon.

Une série de petits délits cet été

Ce sont des jeunes bien connus des services de police. Et ils étaient soupçonnés, non seulement pour l’agression des deux handicapés à Courtille, mais aussi pour toute une série de faits de petite délinquance commis cet été.

Ce sont tous les trois des multirécidivistes. Ils étaient d’ailleurs déjà incarcérés pour des vols. L’un à Guéret, l’autre à Montluçon et le dernier à Uzerche.

Ils auraient commandé une dizaine de kebabs avant de s’enfuir sans payer. Ils auraient aussi dégradé le cabanon situé près des jeux d’eau  – toujours à Courtille – pour y voler des canettes. Ils sont également soupçonnés d’avoir profité de l’hébergement proposé par un habitant du quartier Brésard à Guéret pour lui voler sa console de jeux après l’avoir frappé, là encore.

Après avoir été placés en garde-à-vue, ils ont été déférés au parquet de Guéret.

Les jeunes majeurs, âgés de 18 à 21 ans, ont été condamnés de six mois à neuf mois de prison ferme par le Tribunal correctionnel de Guéret ce jeudi soir. Ils ont été reconnus coupables de violences, vol avec violence, recel de vol et escroquerie.

Ils retournent donc en prison avec une date de sortie qui s’éloigne.

Les deux mineurs qui sont également impliqués dans l’agression devront eux paraître devant le juge des enfants.

Source FRANCE BLEU.