Effroyable – Bosnie : Les photos d’enfants ligotés et maltraités dans un établissement spécialisé choquent le pays…Vidéo…

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté ce jeudi à Sarajevo après la diffusion de ces photos.

Bosnie : Les photos d'enfants ligotés et maltraités dans un établissement spécialisé choquent le pays. L'élue d'opposition Sabina Cudic devant l'une des photos qu'elle a diffusées à la presse ce mercredi.

Des enfants, les bras ligotés, parfois dans le dos, et dont les jambes sont liées par des cordes à un radiateur ou à la structure de leur lit, pour les empêcher de bouger. Voici ce que les Bosniens ont découvert ce mercredi à travers une série de photos prises « depuis un an » dans un établissement pour mineurs atteints de troubles mentaux.

Les clichés, diffusés par une élue de l’opposition, ont provoqué un tollé dans le pays. Ce jeudi, plusieurs centaines de personnes ont protesté à Sarajevo.

350 enfants concernés

L’établissement en cause héberge 350 enfants et est situé à Pazaric, près de Sarajevo. Son directeur, Redzep Salic, en poste depuis mai, a affirmé que ces photos n’avaient pas été prises durant son mandat. Lui-même avait dénoncé en septembre la présumée « criminalité » de la précédente direction, à l’origine, selon lui, d’une situation très précaire dans l’établissement.

Les manifestants, dont des parents d’enfants handicapés, ont protesté devant le gouvernement de l’entité croato-musulmane de Bosnie, mais leurs représentants n’y ont pas été reçus, a rapporté la télévision privée N1. La Bosnie est composée de deux entités autonomes, une Serbe et l’autre croato-musulmane, unies par un gouvernement central.

« Traitement effrayant », « esclavagisme moderne »

« Que faut-il encore révéler pour que quelqu’un réagisse ? Il faut voir d’urgence ce qui se passe et ce qui se passait là-bas. Des responsables doivent être poursuivis et sanctionnés », a lancé à la foule Edo Celebic, représentant les parents d’un autre établissement similaire de Sarajevo.

L’élue du Parlement de l’entité croato-musulmane, Sabina Cudic, qui a distribué mercredi ces photos à la presse, avait déclaré que les enfants de l’établissement étaient victimes d’un « traitement effrayant ».

Selon cette députée de « Nasa Stranka » (Notre Parti, opposition), qui a cité plusieurs rapports d’une inspection, des enfants avaient aussi été amenés « à faire des travaux dans des locaux privés (des membres) de la précédente direction ». « Cette situation peut être qualifiée d’esclavagisme moderne », a-t-elle dit.

Ligotés jusqu’à « 14 heures » d’affilée

Elle a également relaté qu’« une seule aide soignante » surveillait pendant la nuit des groupes d’une cinquantaine d’enfants de l’établissement de Pazaric et que des enfants y étaient ligotés jusqu’à « 14 heures » d’affilée.

Sabina Cudic a expliqué avoir décidé de publier ces photos en raison de l’absence de réaction du gouvernement, qui avait été saisi en septembre et octobre par un comité parlementaire. « Ma décision (…) résulte d’un désespoir et d’une profonde perte de confiance dans le système et les institutions », a-t-elle déclaré.

La Lozère : terre de travail pour les personnes en situation de handicap…

Être reconnu par le travail quand on est handicapé. C’est le quotidien de centaines de personnes en Lozère.

Des travailleurs déficients mentaux qui chaque jour travaille en ESAT.

L'ESAT est une structure qui permet aux personnes en situation de handicap d'exercer une activité professionnelle dans un milieu protégé.

L’ESAT est une structure qui permet aux personnes en situation de handicap d’exercer une activité professionnelle dans un milieu protégé. Sur le département, plus de 600 personnes en situation de handicap travaillent dans des ESAT. Ces travailleurs interviennent sur plusieurs secteurs d’activité : blanchisserie, pressing, apiculture, menuiserie. Cette semaine Terre de Cévennes vous propose de partager leur quotidien au travail.

À Montrodat, près de Marvejols, Noémie 25 ans fait défiler des pots de verre qu’elle remplit de miel. L’atelier apicole où travail Noémie emploie six personnes toute l’année. Comme Noémie, ils sont tous en situation de handicap. « Je me plaît à faire du miel, j’aime ça. C’est un travail qui exige de la concentration et de l’attention. Venir au travail tous les jours me fait du bien, ça m’évite de rester à tourner en rond à la maison. » Concentrés sur son travail Noémie remplie de ses pots de miel, une fois plein, les pots sont emmené dans la salle d’à côté pour les étiqueter.

Noémie remplit  ses pots de miel, une fois plein les pots sont emmené dans la salle d’à côté pour les étiqueter  - Radio France

Sébastien répète lui aussi les mêmes gestes, soigneusement, il colle les étiquettes sur les pots de Miel. Sébastien à 34 ans et il travaille depuis 10 ans dans ce milieu protégé.

Sébastien a 34 ans et il travaille depuis 10 ans dans ce milieu protégé.  - Radio France

« Ça me rassure de travailler en ESAT dans un milieu protégé. En milieu ordinaire, le patron ne peut pas être toujours derrière nous ici oui. Moi, j’ai déjà travaillé en milieu ordinaire et c’est dur. »

Le milieu ordinaire, c’est le monde du travail que nous connaissons. Ici, le milieu est protégé, on accompagne, on explique, on prend le temps chacun a son rythme, mais le travail est fait sérieusement avec savoir-faire Marie Noel Pépin monitrice au sein de l’établissement.

« On essaye de leur apporter une autonomie et de les intégrer dans notre société. »

Une fois étiquette les pots de miel son emballés, ensuite, ils prennent la direction de plusieurs points de vente, mais on peut aussi acheter directement à la source.

L’établissement propose un service à la personne, un service de blanchisserie et de pressing - Radio France

À quelques mètres de la Miellerie et de son point de vente, l’établissement propose un service à la personne, un service de blanchisserie et de pressing ouvert aux particuliers et aux professionnels. Dans une tenue rose et blanche Lucile 21 ans termine le nettoyage d’une couverture. Pour Lucile, c’est un 1er pas dans le monde du travail. Là où elle travaille en ESAT Lucile est rassurée, apprécié.
L’ESAT – établissement et service d’aide par le travail est une structure qui permet aux personnes en situation de handicap d’exercer une activité professionnelle tout en bénéficiant d’un soutien médico-social et éducatif dans un milieu protégé. Cette structure accueille des personnes qui n’ont pas acquis assez d’autonomie pour travailler en milieu ordinaire. Ils souffrent de problèmes mentaux, psychiques, comportementaux. Ils sont sous tutelle, curatelle, vivent chez eux, encadrés, ou en foyers divers. Ils sont tout au long de leur vie accompagnée guidée.

Chiffres sur le handicap au travail en France

Le taux de chômage des handicapés en France est toujours le double de celui des valides. Malgré le « quota » de 6 % de travailleurs handicapés imposé aux entreprises depuis 2005, le taux de chômage des personnes en situation de handicap reste à 19 %. Il y a également de plus en plus de personnes en situation de handicap parmi la population active. Les employeurs sont de plus en plus nombreux à prendre en compte l’emploi des personnes handicapées. En dix ans, entre 2006 et 2016, la part des entreprises privées employant des personnes porteuses d’un handicap est passée de 60 % à 80 %. Et désormais, plus de la moitié (51 %) des entreprises respectent leur obligation d’emploi de 6 %.

A l’inverse, la part des mauvais élèves qui ne font rien pour l’emploi des personnes handicapées, autrement dit qui n’ouvrent ni emploi direct, ni sous-traitance, s’est largement réduite. Elle est passée de 29 % en 2006 à… 8 % en 2016 !

Source FRANCE BLEU.

Paris: Le resto qui emploie des personnes trisomiques lance son « aventure humaine » dans la capitale…

Après le succès de son ouverture à Nantes en 2016, Le Reflet vient d’ouvrir ses portes dans le Marais, rue de Braque (3e). Un restaurant qui emploie des personnes « extraordinaires ».

Le restaurant Le Reflet dans le Marais, rue de Braque (3e arrondissement)

Inès se souvient bien de ce jour-là. C’était le 21 mars dernier. A l’occasion de la journée mondiale de la trisomie 21, au siège du groupe Accor, le service du déjeuner est effectué par des personnes trisomiques. A table, Sébastien Bazin, le président du groupe hôtelier, Sophie Cluzel, la secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées, et Brigitte Macron. En salle, Inès, 21 ans, s’active, opère des allers-retours, sert les plats. Surtout, elle tombe nez à nez avec Flore Lelièvre, fondatrice du Reflet. Un restaurant « extraordinaire » qui a ouvert à Nantes en 2016. « Je lui ai dit que j’en avais marre de travailler dans l’hôtel où j’étais et que je voulais venir au Reflet », explique Inès. Le Reflet ?

« Une jolie réussite »

Ce restaurant qui sert des plats fait-maison et qui fonctionne au maximum en circuit court, est connu pour son équipe composée de 7 personnes porteuses d’une trisomie 21, qui travaillent en cuisine, en salle, à l’organisation et à la gestion du lieu, avec quatre encadrants. Un espace unique et en plein croissance. Après son ouverture à Nantes il y a trois ans, ce « nouveau lieu d’inclusion » vient en effet d’ouvrir ses portes en plein cœur du Marais, avec 38 couverts et Inès aux manettes, en salle. « Au début, j’étais stressée mais maintenant ça se passe très bien », sourit-elle.

« Cette ouverture parisienne est une jolie réussite », se félicite Flore Lelièvre. « A l’époque, des gens disaient à Flore qu’elle n’y arriverait jamais. Comme quoi il ne faut jamais écouter les gens », souffle-t-on dans ce nouvel établissement de la capitale.

Une aventure « humaine et sociale »

« A la base, cette aventure c’est mon projet de fin d’étude en architecture d’intérieur. Mon grand frère a une trisomie 21. Et quand on grandit avec un frère extraordinaire, on se rend compte qu’il y a encore beaucoup de choses à faire pour leur intégration professionnelle et sociale », explique-t-elle. Flore Lelièvre commence alors à désigner des éléments d’un restaurant adapté aux personnes en situation de handicap pour qu’elles puissent y travailler : Des tables, des assiettes ergonomiques, des moyens innovants pour la prise de commande. Mais le projet dépasse le stade de son diplôme et prend vie.

« J’ai présenté cette idée, qui était utopique pour certains : créer un lieu qui, de par son architecture et son design d’objets pourrait s’adapter à des personnes comme mon frère, pour qu’elles puissent travailler comme tout le monde ». Après des recherches de financements, appels aux dons, levées de fonds, des campagnes participatives et des quêtes de locaux, l’aventure devient « humaine et sociale » et des personnes « extraordinaires » décrochent au Reflet un emploi « ordinaire », en CDI avec un salaire « ordinaire ». Et de Nantes à Paris, la philosophie est la même : faire tomber les barrières, créer la rencontre entre ces personnes que l’on voit peu et le reste de la société, tout en « donnant envie à d’autres entreprises d’intégrer des personnes dites “différentes” », détaille Flore Lelièvre. Un leitmotiv qui a embarqué de nombreuses personnes.

Flore Lelièvre (à droite) et toute l'équipe du Reflet

Un restaurant qui « a du sens et qui va dans le bon sens »

« J’ai été touché par le projet car j’ai une petite sœur qui est atteinte du syndrome de Turner », explique Frédéric, directeur du Reflet Paris. Lui qui a eu de multiples expériences dans la restauration parisienne n’a pas hésité une seule seconde à s’engager dans ce restaurant qui « a du sens et qui va dans le bon sens ». Dans la cuisine, ouverte sur la salle, même son de cloche.

« Je ne connaissais rien au handicap mais à l’occasion d’un projet avec Flore, je suis tombé amoureux de l’équipe encadrante et des employés trisomiques », sourit Fabrice. « Quand on travaille ici, il faut apprendre à être soi-même, naturel, être calme et à l’écoute », ajoute-t-il. En cuisine, où les plats sont adaptés – pas de cuisson minute par exemple – « on s’encourage beaucoup », conclut Fabrice.

Car au-delà du projet social, Le Reflet est reconnu comme un restaurant de qualité. Le chef Ibrahima Sylla donne le ton du menu : des plats mijotés, gourmands et de saison, sur un fond de cuisine de marché avec des influences du monde. Dans les assiettes on retrouve des noix de Saint-Jacques grillées, une tombée de poireaux et palourdes, du poulet 100 jours rôti au jus, un écrasé de pommes de terre beurre noisette et ail des ours. « A partir du moment où on a envie, qu’on est à l’écoute, qu’on s’adapte, le tout avec un peu de bienveillance, on peut faire plein de choses », sourit Flore Lelièvre.

Source 20 MINUTES.

Trégor-Goëlo. Une vie sociale malgré le handicap….

Le service d’accompagnement de la fondation Bon-Sauveur vient de fêter ses 10 ans. Il est présent à Bégard, Paimpol et Lannion (Côtes-d’Armor).

Une partie de l’équipe de la fondation Bon-Sauveur intervenant dans les services d’accompagnement à la vie sociale, en compagnie du maire Paul Le Bihan.

Le besoin d’un service d’accompagnement à la vie sociale (SAVS) pour adultes souffrant de handicap psychique a été détecté il y a dix ans au centre hospitalier de la fondation Bon-Sauveur, à Bégard. « Autour de 200 personnes faisaient des allers-retours entre le centre et le milieu ordinaire », se souvient Pierre Faidherbe. C’est donc dans cette ville qu’est créé un premier SAVS, en avril 2009.

En 2012 puis en 2015, suivent les sites de Paimpol et Lannion, complétés par un service d’accompagnement médico-social pour adultes handicapés (Samsah). Depuis un an, les cinq professionnelles du site lannionnais sont installées au Forlac’h, tout près des cinq pavillons hébergeant des locataires en logement inclusif.

En dix ans, près de 300 personnes ont bénéficié de cet accompagnement : pour la recherche de logement, les démarches administratives, apprendre à faire ses courses, préparer un repas, rechercher un emploi en milieu protégé ou ordinaire…

Aujourd’hui, dix-sept professionnels (moniteur éducateur, assistant social, conseiller en économie sociale et familiale, infirmier…) reçoivent les personnes suivies, se déplacent à domicile, les accompagnent pour un rendez-vous, leur offrent un café… « Le suivi est personnalisé, il vise à rendre le bénéficiaire le plus autonome possible », précise Lucile Jestin, responsable des trois sites.

Les autistes aussi concernés

Depuis août 2018, des places ont aussi été ouvertes à Lannion pour des adultes avec troubles du spectre de l’autisme. Ces jeunes, plutôt touchés par le syndrome Asperger, vivent pour la plupart chez leurs parents mais souffrent de difficultés à s’intégrer dans la vie sociale. « C’est un service embryonnaire pour les Côtes-d’Armor. Toute l’équipe se forme actuellement. »

Source OUEST FRANCE.

L’équithérapie : un remède pour adoucir les maux des personnes autistes ou trisomiques…

L’équithérapie est une thérapie de plus en plus pratiquée pour les personnes autistes. Elles sont souvent « dans leur bulle » et ne supportent pas le contact physique.

Mais grâce au cheval, après plusieurs séances, elles parviennent à interagir et communiquer avec les adultes.

Rencontre entre les jeunes qui souffrent d'autisme ou de trisomie et l’animal au centre équestre de Saint-Cézaire-sur-Siagne. / © Benoit Loth - France TV

Faire un bisou, un câlin… à un cheval. Une épreuve et un réconfort pour des personnes souffrant de troubles autistiques ou de trisomie. Car l’animal possède des vertus thérapeutiques. Des vertus connues depuis l’Antiquité que l’on redécouvre aujourd’hui. La Société Française d’Equithérapie poste règulièrement les dernières informations sur son compte Facebook.

« Dans leur bulle »

L’équithérapie, le fait de soigner avec les chevaux, est de plus en plus pratiquée pour les personnes autistes. Elles sont souvent « dans leur bulle » et ne supportent pas le contact physique. Mais grâce au cheval, après plusieurs séances, elles parviennent à interagir et communiquer avec les adultes.

Médiateur

Le cheval est alors le medium rassurant, un intermédiaire. Il joue un rôle de médiateur entre la personne autiste et le thérapeute. Un médiateur imposant, naturel et instinctif, qui ne juge pas. Leurs interactions sont plus faciles car elles sont non-verbales et répondent à des règles sociales plus simples.

Contact

Rencontre entre les jeunes et l’animal au Centre équestre de Saint-Cézaire-sur-Siagne (Alpes-Maritimes). Là, au contact des chevaux, de jeunes adultes autistes et trisomiques développent leur capacité à communiquer avec les autres. Reportage d’Olivier Chartier-Delègue et Benoit Loth :

Intervenants : Sandrine Leduc, monitrice éducatrice – Noémie Charles, enseignante Centre équestre de la Stèle

Créer une communication

Une relation privilégiée qui permet parfois d’accomplir de « petits miracles ». C’est ce que confirme Sandrine Leduc, monitrice éducatrice au sujet de Fabien, jeune autiste incapable de communiquer :

Fabien n’était pas du tout dans le contact physique avec l’animal, c’était quelque chose qui était très compliqué. Même nous, dans l’accompagnement pour les animateurs, nous avions des difficultés ne serait-ce que pour lui tendre la main. Le fait de travailler dans l’équitation adaptée a permis de créer une communication  avec lui.

Des barrières, des obstacles qui tombent et une communication qui se renforce au fil des séances en compagnie de l’animal.

Source FR3.

« Il faut une connaissance et une reconnaissance des aidants par la société », explique la médecin Hélène Rossinot…

Dans « Aidants, ces invisibles », paru ce jeudi, la médecin de santé publique Hélène Rossinot donne la parole aux proches qui accompagnent au quotidien un parent malade, âgé ou handicapé.

Hélène Rossinot, médecin en santé publique et autrice de Aidants, ces invisibles.

  • Le gouvernement doit annoncer à l’automne un plan pour les aidants, et notamment un congé indemnisé pour 2020.
  • Hélène Rossinot, qui a publié une thèse sur le sujet, livre dans son essai Aidants, ces invisibles, ses analyses et solutions pour faire face à ce défi.
  • Entre l’augmentation des maladies chroniques, le vieillissement et le virage de l’ambulatoire, de plus en plus de personnes seront aidants demain.

Onze millions de Français font économiser 11 milliards d’euros à l’Etat… Voilà des chiffres qu’on lit rarement quand on parle d’aidants. Pourtant, c’est par ce constat fort qu’Hélène Rossinot, médecin de santé publique, commence son ouvrage, Aidants, ces invisibles*, pour rappeler combien leur rôle est important aujourd’hui dans notre société vieillissante.

« Les aidants sont la colonne vertébrale invisible des systèmes de santé, écrit Hélène Rossinot. Mais lorsque l’on force trop sur un os, il casse. » Alors que le gouvernement planche sur un plan pour les aidants et qu’Agnès Buzyn a déjà promis qu’un congé pour aidants indemnisé, cette médecin livre son diagnostic et ses pistes pour mieux les épauler.

C’est quoi un « aidant » ?

Un aidant prend soin bénévolement et au quotidien d’un proche, d’un conjoint, d’un enfant, d’un grand-père, il peut y avoir derrière la notion de maladie, handicap ou vieillissement. Avec des situations évidemment très différentes. Et une définition extrêmement compliquée : à partir de quand considère-t-on que l’on devient aidant ?

Ce statut d’aidant est paradoxal à plus d’un titre : Ils seraient autour de 11 millions en 2019, mais souvent ils s’ignorent…

Tout à fait. Un des premiers pas pour améliorer leur situation, c’est qu’ils sachent qu’ils sont aidants et qu’ils ont des droits. Voilà pourquoi après avoir écrit une thèse et des publications scientifiques, j’ai préféré la formule du livre, plus grand public. Quand on est dans cette situation, on est tellement concentré sur son proche, qu’on s’oublie soi-même. Ce qui m’a frappé, avant même que le livre sorte, c’est le nombre de témoignages de personnes émues de pouvoir parler librement de ce sujet. Tout a été trop longtemps tu. J’espère que le livre aidera à ce que les aidants se sentent moins seuls. J’ai aussi mis en place un forum sur mon site pour que tout le monde échange ses idées.

Autre problème, ils restent invisibles dans la société…

Il faut une connaissance et une reconnaissance des aidants par la société – de leur rôle et de leur importance par les professionnels de santé notamment – pour qu’ils deviennent des interlocuteurs légitimes et qu’ils soient accompagnés à chaque étape. On parle beaucoup de parcours du patient, mais j’aimerais qu’on s’intéresse aussi à un parcours de l’aidant pour une prise en charge de A à Z et ne pas laisser un aidant perdu dans le labyrinthe social français. Notre système de santé est protecteur, mais compliqué. A l’heure actuelle, il n’y a que deux statuts pour les aidants : ceux qui s’occupent d’une personne âgée et d’un proche handicapé. Pour moi, ça n’a pas de sens de faire une différence entre ces deux cas de figure.

Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée du handicap doit annoncer à l’automne un plan pour les aidants, qu’en attendez-vous ?

J’espère surtout qu’on ne se concentrera pas uniquement sur les personnes âgées et handicapées, mais qu’on proposera un plan véritablement inclusif, puisque c’est le mot à la mode. En France, on aime les cases. Mais il y a des situations qui sortent des cases, comme les maladies chroniques qui font entrer progressivement dans la dépendance ou les accidents.

Il faudrait une véritable prise en compte des jeunes aidants, les mineurs, souvent oubliés. C’est très difficile pour un enfant d’en parler. On pourrait par exemple proposer une formation des enseignants à l’école, une bourse pour ces jeunes aidants, un travail de déstigmatisation à l’école. Et bien sûr, beaucoup attendent la création du « congé proche aidant »…

Agnès Buzyn a annoncé la création d’un congé proche aidant indemnisé pour 2020, vous écrivez qu’il est « indispensable », mais à quelles conditions ?

Aujourd’hui, en France, on peut s’arrêter de travailler pendant au maximum un an, non rémunéré, pour s’occuper d’un proche. Mais c’est un an dans toute sa carrière et pour une seule personne, ce qui est inadapté. On pourrait s’inspirer du modèle irlandais. En Irlande, on peut s’arrêter de 13 à 104 semaines par proche et surtout, l’indemnisation est sous condition de ressources. Même quand le salarié est arrêté complètement, il a droit à une dizaine d’heures de formation ou de travail en auto-entrepreneur par mois. L’indemnisation est souvent faible, donc il est intéressant de compléter avec un petit salaire ou une formation. C’est aussi une possibilité d’avoir un peu de répit pour l’aidant…

Quelles seraient pour vous les pistes pour améliorer leurs situations hétérogènes ?

Je pense qu’il y a trois priorités. D’abord, une grande étude pour savoir qui sont les aidants aujourd’hui en France. A l’heure actuelle, tous nos chiffres en France se basent sur une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) qui date de 2008. Toutes les extrapolations se basent sur ces chiffres. On est en 2019 ! Beaucoup d’autres pays font des études régulières. Avant de faire un grand « plan aidants », ce serait bien de savoir combien ils sont.

Deuxième pan important, le droit à la retraite. Les mois où un citoyen s’arrête de travailler pour prendre soin d’un proche doivent être comptabilisés. D’autres pays le font et c’est primordial en particulier pour l’égalité hommes/femmes car ce sont surtout des femmes qui sont aidantes. Elles ont déjà des retraites inférieures, alors si en plus elles sont amputées parce qu’elles se sont arrêtées pour s’occuper d’un père ou d’un enfant malade…

Enfin, il y a une question de prévention, c’est mon côté médecin de santé publique. Ce qui m’exaspère, c’est qu’on attend que les aidants tombent malades pour les prendre en charge. Si un aidant s’effondre, lui et l’aidé sont hospitalisés. Ce qui est souvent dramatique pour ce dernier. Si des psychologues accompagnaient les aidants, si on pouvait les suivre tout au long du parcours, leur dire ce à quoi ils ont droit, les aider à remplir un dossier pour obtenir une aide, cela réduirait un peu leur stress.

« Nous sommes tous des aidants ou aidés en puissance »… Entre le vieillissement de la population, le virage de l’ambulatoire, l’augmentation des maladies chroniques, cette question des aidants devient brûlante, avez-vous l’impression que les politiques ont pris la mesure de l’urgence ?

Je l’espère. Mais la France n’est pas le seul pays face à ce défi. Ce sujet transcende toutes les classes sociales et toutes les frontières. Au niveau législatif, l’Angleterre, l’Australie, l’Irlande sont en avance. Par contre, sur la prise en charge des aidants, c’est Taïwan qui montre la voie. Ils mettent en place des centres de ressource pour aidants, un lieu physique où ces derniers sont accueillis, évalués en termes de santé, d’aide matérielle, où ils sont formés, où ils peuvent avoir un soutien psychologique, ils ont leur propre gestionnaire de cas pour trouver une formule qui soit la moins contraignante possible pour l’aidant. Notamment quelqu’un qui peut gérer les querelles familiales qui peuvent découler de cette prise en charge. Ce qui n’est pas rare… Je travaille actuellement à mettre en place ce genre de structure en France.

Pour aider ces aidants à garder leur emploi sans y perdre la santé, vous proposez également une sensibilisation des entreprises et la mise en place d’un label qualité « aidants au travail », à quoi cela servirait-il ?

La moitié des aidants familiaux sont salariés. Il faut développer des politiques de ressources humaines souples et des formations pour mieux épauler ces employés. En Australie, il y a beaucoup de mesures qui existent pour les aidants, mais elles sont demandées uniquement quand l’aidant se sent libre de les utiliser sans être stigmatisé ou pénalisé. Voilà pourquoi il faut travailler à un vrai changement de regard sur les aidants.

* Aidants, ces invisibles, Hélène Rossinot, Editions de l’Observatoire, 4 septembre 2019, 17 euros.

Source 20 MINUTES.

Drôme: faute de place, 257 enfants handicapés ne pourront pas faire leur rentrée…

Les élèves concernés sont en attente de places dans l’un des instituts médico-éducatifs du département.

Mais ces derniers manquent de moyens pour les prendre en charge.

Drôme: faute de place, 257 enfants handicapés ne pourront pas faire leur rentrée . Ecole PHOTO ILLUSTRATION.

« Tous les enfants de la République vont être scolarisés ». C’est ce qu’a affirmé sur RMC mercredi Sophie Cluzel, secrétaire d’État aux personnes handicapées. Pourtant, dans la Drôme, ce ne sont pas moins de 257 élèves en situation de handicap mental qui ne pourront pas faire leur rentrée scolaire lundi, rapporte France Bleu Drôme. Ils sont en effet en attente d’une place dans l’un des quatre instituts médico-éducatifs (IME) de l’Adapei 26, association de parents et proches d’handicapés mentaux, qui manquent de place faute d’argent.

Situation « cruelle »

Jean-Luc Chorier, président de l’Adapei, s’est indigné de cette situation sur les ondes de la radio locale:

« On leur dit, non tu ne fais pas ta rentrée. Même si c’est la loi. Il faudrait que l’on double nos effectifs pour pouvoir accueillir tous les élèves qui sont orientés vers nos IME mais on ne nous accorde pas les moyens pour prendre en charge ses enfants. C’est un scandale absolu! »

Une situation « cruelle » selon le père d’un jeune garçon handicapé mental de 10 ans, interrogé par France Bleu. « Il a vraiment envie d’aller à l’école. Il a envie d’apprendre! (…) On ne sait pas quelles réponses lui apporter pour ne pas le blesser… C’est cruel! », déplore-t-il.

Pour dénoncer la situation de ces enfants, l’Adapei organisera une manifestation samedi à Valence. Si 23.500 élèves handicapés de plus qu’en 2018 feront leur rentrée lundi prochain, l’école inclusive souhaitée par Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation, et Sophie Cluzel, ne semble pas être à l’ordre du jour pour tout le monde.

Source BFM TV.

Redon. La Fédé organise des vacances adaptées…

Pour permettre à tout le monde de partir en vacances, la Fédé propose des séjours aux personnes en situation de handicap cérébral.

photo Emilie gorska (à droite) s’inspire de ses vacances pour proposer des séjours dans toute la france. © ouest-france

La Fédération d’animation organise de nombreux départs en vacances pour les majeurs en situation de handicap cérébral. Tous les samedis, des groupes de sept vacanciers et deux animateurs partent du Cleu Saint-Joseph. Les destinations de ces voyages sont aussi variées que leurs thématiques : Ille-et-Vilaine, Vendée, Auvergne ou encore Périgord. ?« Nos vacanciers viennent de tout le grand Ouest », assure Émilie Gorska, coordinatrice du secteur animation loisirs handicap. Pour les conduire jusqu’au point de départ, la Fédé organise des trajets jusqu’à Redon.

Chaque destination amène son lot d’activité : à Poitiers par exemple, impossible d’éviter le Futuroscope. ?« Mais l’idée, c’est de construire les sorties et les repas en fonction des envies des vacanciers », explique l’organisatrice, qui insiste sur le fait qu’ils doivent être acteurs de leur séjour. Plus de 300 personnes se sont inscrites aux différents voyages et une soixantaine d’animateurs les encadre.

De nouvelles destinations

Ces départs en vacances sont parfaitement adaptés aux besoins des personnes handicapées : ?« Par exemple, on va faire attention à la durée des trajets, affirme Émilie Gorska. ?Les séjours lointains sont faits en deux fois. » Elle assure également que les animateurs recrutés ont une sensibilité et un minimum d’expérience dans l’accompagnement. En accueillant un petit nombre de voyageurs pour chaque destination, la Fédé souhaite ?« privilégier un côté familial et répondre aux besoins de chacun ». Un aspect convivial qui se ressent également dans le choix de l’hébergement : ?« Nous travaillons beaucoup avec les gîtes de France », explique l’organisatrice.

Chaque été, l’association veille à créer de nouvelles destinations et thématiques lors de ses voyages. ?« On propose des séjours jeunes avec des activités plus dynamiques », dévoile Émilie Gorska. S’il n’est plus possible de s’inscrire pour un voyage, la Fédé en organisera de nouveau l’année prochaine.

Source OUEST FRANCE.

50 bougies pour l’association Au fil de la Vie : la Maison Emilie à Malmerspach…

L’association Au fil de la Vie souffle ses 50 bougies. Créée par des parents d’enfants handicapés mentaux, elle gère 6 établissements pour personnes handicapées, de la petite enfance à la fin de vie. Depuis 1988, la Maison Emilie est un foyer pour adultes, en résidence permanente ou temporaire.

50 bougies pour l'association Au fil de la Vie : la Maison Emilie à Malmerspach. Soirée de fête à la Maison Emilie / © S. Pfeiffer - France 3 Alsace

Ce vendredi 5 juillet, l’association Au fil de la Vie fêtera son demi-siècle d’existence dans la vallée Thur et Doller. Née à l’initiative de parents d’enfants handicapés mentaux, car à l’époque l’Etat ne leur offrait pas de solutions de prise en charge, l’association est aujourd’hui à la tête d’une demi-douzaine d’établissements d’accueil pour personnes handicapées mentales de tous âges : le Camsp à Thann, qui  propose du dépistage précoce. Le Sessad (Service d’éducation spéciale et de soins à domicile), qui offre un accompagnement à domicile sur les quatre cantons des pays de la Thur et de la Doller. L’IME (institut médico-éducatif) de Thann, qui accueille une cinquantaine de jeunes de 6 à 20 ans pour une scolarisation adaptée. L’Esat (établissement d’aide par le travail) du Rangen, à Thann, lieu de travail pour une cinquantaine de travailleurs handicapés. L’établissement Au fil des loisirs, basé à Bitschwiller-lès-Thann, qui propose des activités culturelles et sportives ainsi que des voyages. Et la Maison Emilie de Malmerspach, un foyer de vie pour personnes adultes.

Située au cœur du village de Malmerspach, dans un cadre de verdure, la Maison Emilie héberge quarante personnes handicapées mentales adultes. 29 d’entre elles vivent ici en permanence. Les 11 chambres restantes sont réservées à de l’accueil temporaire, de quelques jours à plusieurs semaines, qui s’adresse à des personnes handicapées mentales vivant en foyer ou dans leur familles, et qui ont besoin de changer d’air. Toutes ces personnes sont accompagnées par une quarantaine de professionnels qui les aident à élaborer un projet de vie. « Tous ont du potentiel. S’ils n’arrivent pas à le développer, c’est que nous ne sommes pas bons », sourit le directeur, Yves Klein. Le regard pétillant, il montre un grand panneau ornant l’un des deux bâtiments principaux, et qui proclame en grandes lettres : « Do it yourself » et, dessous, sa version alsacienne : « Mach’s salwer » (fais-le toi-même). Il commente : « Faire ensemble, c’est notre ADN, ici à Malmerspach. Ce que tu peux faire toi-même, fais-le. Et s’il te faut de l’aide, nous sommes là pour ça. »

Cette volonté d’aider chacun à évoluer, selon ses envies et ses capacités, se traduit entre autres par la présence de quatre nouveaux chalets en bois, un peu en retrait des deux bâtiments principaux. Depuis janvier, ils offrent de véritables logements individuels à trois résidents permanents ainsi qu’à un hôte temporaire. « Le soir, je mange ici, je fais ma vaisselle puis je regarde la télé et je vais au lit, explique avec un grand sourire Walter Marggraf, l’un des occupants des chalets. Je suis tranquille. » Une nouvelle forme d’indépendance dans le cadre sécurisant d’une institution collective. D’autres chalets en projet pourraient aussi offrir un peu d’intimité aux couples qui se sont formés à la Maison Emilie.

Walter, heureux occupant de l'un des nouveaux chalets / © E. Kleinhoffer - France 3 Alsace

Chaque résident dispose d’un planning hebdomadaire, où sont notées les activités auxquelles il s’est engagé à participer. Très prisé, l’atelier artistique propose chaque jour des moments créatifs : poterie, céramique, peinture… Il éveille de véritables talents, permet de toucher à tout, et surtout « rend heureux, et ajoute un peu de sel à l’existence », estime l’animatrice, Véronique Laferthin. D’autres activités offrent des pauses musicales, des moments de relaxation, et même un atelier théâtre à Mulhouse, ainsi que des activités sportives, piscine, et tennis. Chaque résident participe aussi au fonctionnement de la maison avec des tâches plus prosaïques, mise de table, apprentissage du repassage, du nettoyage, ou cuisine pédagogique. L’atelier esthétique est une véritable pause bien-être, où les aides-soignantes font des brushings, et proposent du maquillage et de petits massages. « L’un des buts de l’activité est de renforcer la confiance et l’estime de soi », explique Corinne Thomas, l’une des aides-soignantes responsables de l’atelier. « C’est un moment important qui favorise les échanges et le bien-être, ajoute sa collègue, Sabine Haensler. Ça en vaut la peine. » Par ailleurs, un groupe de parole se retrouve plusieurs fois par semaine. Chaque lundi, les participants échangent autour d’un sujet d’actualité. A d’autres moments, avec un psychologue, ils évoquent aussi des thèmes plus personnels, comme la vie affective ou sexuelle.

L’an dernier, l’accueil temporaire a concerné une centaine de personnes. Certaines sont restées quelques jours, d’autres plusieurs semaines. Il y a des habitués, et parmi eux, Michèle, 67 ans. Elle a vécu chez ses parents jusqu’à leur décès, voici trente ans. Puis sa sœur Emilienne Binder et son mari l’ont prise chez eux. Une cohabitation pas toujours simple au quotidien. Alors, quand il y a une douzaine d’années, Emilienne a entendu parler de l’accueil temporaire à la Maison Emilie, leur vie à tous trois a été transformée. Michèle, qui n’avait jamais été scolarisée, a soudain découvert les joies d’une vie en groupe. Elle s’est fait des amis et s’est épanouie. Depuis, elle réside ici deux semaines par mois. « Ça se passe très bien, raconte sa sœur Emilienne. Quand je viens la rechercher, elle est heureuse de rentrer. Mais à peine à la maison, elle demande : Quand est-ce que j’y retourne ? » Pour Emilienne et son mari, cette alternance, véritable aide aux aidants, leur permet de souffler. « Ça me fait un peu de repos, des vacances, avoue-t-elle. Et Michèle, elle, vient à Malmerspach pour s’amuser. » Le seul regret d’Emilienne est de ne pas avoir entendu parler de cette possibilité d’accueil temporaire quelques années plus tôt.

Le groupe de parole parle de foot féminin / © E. Kleinhoffer - France 3 Alsace

Ce vendredi 5 juillet, à Thann, l’association Au fil de la Vie fêtera en grandes pompes son 50e anniversaire. De 14h à 17h, une vingtaine d’ateliers et de stands seront présentés au parc Albert 1er. Et en parallèle, un programme plus officiel avec projection de films et présentation des dernières innovations, se déroulera au relais culturel, suivi d’une soirée festive. Une journée destinée à mieux faire connaître la philosophie de l’association, résumée par Régine Kessler, l’assistante de direction : « Une belle vie chez nous. L’objectif est que les personnes handicapées se sentent bien et soient heureuses, et leur famille aussi. »

Source FR3.

BESANCON – Les SDF malades mentaux ont aussi droit à un logement…

« Un chez-soi d’abord » arrive à Besançon, dans le cadre du Projet territorial de santé mentale (PTSM) du Doubs.

Il s’agit, pour les professionnels qui s’en chargeront, de loger les sans-abri souffrant de pathologies mentales sévères, afin qu’ils puissent, bien encadrés, se réinsérer dans la société.

Anne-Catherine Schweitzer-Rocklin, directrice d’« Un chez-soi d’abord » à Besançon, estime que le dispositif permet aux SDF atteints de pathologies mentales de se réinsérer progressivement.  Photo ER /Paul Henri PIOTROWSKI

Le dispositif « Un chez-soi d’abord », décidé dans le cadre du Projet territorial de santé mentale (PTSM) du Doubs, a commencé à Besançon au mois de mai. Il se base sur un projet nord-américain précurseur en la matière baptisé « Housing first » et a déjà été déployé dans plusieurs métropoles françaises auparavant. Son objectif est de proposer des logements choisis et diffus dans la ville à des personnes sans domicile fixe (SDF), souffrant de pathologies mentales sévères, qui échappent aux dispositifs de prise en charge classiques et présentent des besoins élevés d’accompagnement.

« Nous leur proposerons, s’ils en font la demande expresse, un accès direct, depuis la rue, à un logement ordinaire, choisi, sans condition de traitement ou d’arrêt de consommation des substances psychoactives », détaille Anne-Catherine Schweitzer-Rocklin, la directrice d’« Un chez-soi Besançon ». « Ils devront chacun accepter la visite de l’équipe médico-sociale au moins une fois par semaine, garante de leur rétablissement. Il s’agit là d’une démarche unique et personnelle visant à changer ses attitudes, ses valeurs et qui remet en question l’hypothèse pessimiste selon laquelle la maladie mentale serait incurable, n’évoluant au mieux que vers une stabilisation des symptômes. Pour guérir, le malade doit donner un nouveau sens à sa vie. L’accès au logement en est la première étape. Il faut faire avec lui, en s’appuyant sur ses compétences, envies et projections dans le futur. »

Un espoir de rémission

Cinq partenaires se sont alliés dans cette démarche : le Centre hospitalier de Novillars, l’association d’insertion Julienne Javel, l’Addsea, l’agence immobilière à vocation sociale Soliha-AIS Doubs et le CCAS de Besançon. Tous ont collaboré pendant plus d’un an et mettent à disposition du personnel, huit personnes en tout, dédié à ce projet. Ils ont aussi eu une idée novatrice : intégrer un médiateur de santé pair.

« Le pair-aidance est une notion d’entraide entre les personnes souffrant d’une même pathologie », précise la directrice. « Elle passe par le partage du vécu des anciens patients et de leur parcours de rétablissement auprès de personnes malades. Ce médiateur incarne l’espoir en donnant un exemple positif de rémission. »

Pour le moment, le dispositif bénéficie d’une vingtaine de places, en espérant passer à 55 places d’ici à l’année prochaine si l’expérience est concluante. Son avantage est certain si l’on compare son coût par rapport à celui d’une hospitalisation classique : 14 000 € la place pour le premier, 30 000 € pour la seconde, par an. Enfin, les diverses expériences effectuées ailleurs ont démontré que 85 % de ce public particulier était toujours logé au bout de 2 ans.

Un dispositif et des garanties pour un public jeune et vulnérable

L’âge moyen des personnes accompagnées tourne à 38 ans, 83 % d’entre elles sont des hommes qui ont vécu sans chez-soi 8 ans et demi, dont 4 ans et demi à la rue. 50 % d’entre elles souffrent d’une pathologie somatique chronique et 100 % souffrent de maladies mentales, dont 69 % de schizophrénie et 31 % de troubles bipolaires. 79 % de ces sans domicile fixe souffrent d’une addiction à la drogue ou à l’alcool, parfois les deux. La grande majorité de ceux qui ont bénéficié d’un logement et de soins progressifs ont repris des liens avec leur entourage, leurs amis ou leur famille. 20 % d’entre eux sont accompagnés vers une formation professionnelle, un emploi ou des activités bénévoles.

Le personnel du dispositif travaille à leur faire recouvrir des droits sociaux, des ressources pour payer leur loyer et un accès à un médecin traitant. « Un chez-soi d’abord » se porte garant des loyers en cas d’impayés et s’engage à remettre l’appartement à neuf en cas de dégradations. Le propriétaire est totalement couvert. Le dispositif recherche d’ailleurs des logements à Besançon.

Contact « Un chez-soi d’abord » Besançon par mail à direction.ucsa@besancon.fr ou coordinateur.ucsa@besancon.fr. Tel : 06 37 33 25 25.

Source EST REPUBLICAIN.