Depuis mars 2020, sept personnes en situation de handicap intellectuel forment la nouvelle équipe de l’Auberge Napoléon à Grenoble (Isère).
Le restaurant est immanquable avec son imposante devanture verte et rouge. Institution grenobloise depuis plus de 35 ans, l’Auberge Napoléon, située rue de Montorge, face au jardin de Ville et à deux pas de la place Grenette, a rouvert ses portes en juin dernier.
Passé la porte à midi, l’équipe de serveuses s’active à l’arrivée des premiers clients : accueil, vérification du passe sanitaire, puis direction l’une des dix tables qu’offre la salle entièrement rénovée.
Si le restaurant a tout d’ordinaire, une discrète affiche à l’entrée de l’établissement prévient les visiteurs. Vous serez ici accueillis dans un « restaurant d’insertion professionnelle » porté par l’association eybinoise Arist (Association de Recherche et d’Insertion Sociale des Trisomiques) qui travaille depuis 1980 « en faveur de la reconnaissance des personnes avec trisomie 21 et plus largement des personnes avec une déficience intellectuelle ».
Un an et demi après une ouverture malheureuse en mars 2020, écourtée à deux semaines en raison du confinement, la nouvelle équipe de l’Auberge Napoléon trouve enfin ses marques.
Du lundi au vendredi, sept travailleurs en situation de handicap et deux encadrants participent au bon fonctionnement du restaurant, qui propose 25 couverts le midi uniquement. En cuisine, Jean-Sébastien, Christopher, Anne-Adye, Franck et Léa, entre 23 et 56 ans, sont dirigés par leur chef Benoît.
Avec au menu du jour un velouté de courgette, une joue de porc à la tomate, accompagnée de riz du Canada, célerisotto et tombée de choux verts puis tarte bourdalou ou brownie en dessert. « On propose aussi une viande et un poisson », souligne le chef, qui renouvelle les plats à chaque service et détermine le rôle de chacun pour la journée.
« On le découvre le matin sur ce grand tableau où on a notre couleur qui correspond au plat à réaliser », explique Franck, particulièrement enthousiaste à l’idée de « travailler des produits frais ».
« C’est dans la rencontre que l’on s’enrichit »
Côté salle, Eva encadre Laurène, Morgane et Jessica, qui zigzaguent entre les tables, prennent les commandes et servent les clients. Tous et toutes ont des parcours différents, mais se retrouvent autour d’une envie commune : travailler dans la restauration.
En 2002, l’Arist a lancé une enquête de deux ans auprès des personnes handicapées en Isère pour leur demander quelle profession ils souhaitaient exercer. « De là est sorti un livre blanc rendu au département avec des propositions, dont un espace événementiel autour de la restauration et des arts du spectacle », indique Sophie Laffont, directrice de l’Arist.
Source ACTU GRENOBLE.